Actuel / L'Arctique, un enjeu international
Brise-glace dans l'Arctique. © Koptyaev Igor/Shutterstock
Les signes de l’entrée de l’Arctique dans le jeu international apparaissent en 2007 : annonce par le premier ministre canadien de la construction d’un port en eaux profondes dans le passage du Nord-Ouest ; dépôt d’un drapeau russe à la verticale du pôle Nord ; annonce par l’Agence spatiale européenne d’un record historique de la fonte estivale de la banquise… En 2008, sur proposition de Michel Rocard, le Parlement européen appelle à la conclusion d’un traité sanctuarisant l’Arctique, initiative sans lendemain. Les États riverains de l’Arctique préfèrent gérer leurs affaires eux-mêmes. L’Arctique est, en effet, devenu un marché.
Norbert Rouland, Aix-Marseille Université (AMU)
En 2010, son produit régional brut représentait 443 milliards de dollars. Il devrait tripler d’ici à 2040. Environ 13 % des ressources pétrolières et 30 % des ressources gazières conventionnelles s’y trouveraient. Au Groenland, on commence à prospecter d’importants gisements d’uranium et de terres rares. Les États acteurs dans cette région représentent plus de 3,5 milliards d’habitants et 80 % du PIB mondial. Le réchauffement climatique ouvre, d’ici 10 à 20 ans, les perspectives d’un transport plus rapide que les itinéraires traditionnels.
En 2011, la Russie propose sans succès à la Chine un partenariat, la « Route de la soie sur la glace ». En 2017, la Chine emploie l’expression de « Route de la soie polaire ». Elle est prête à investir dans des infrastructures dans une optique multilatérale, impliquant non seulement la Russie, qui n’a pas les moyens financiers de réaliser la totalité des investissements, mais les huit pays de la région.
Les politiques arctiques des États
En 1987, Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev avaient voulu faire de l’Arctique une zone de paix. Les États-Unis se désengagent alors, au point de ne plus posséder aujourd’hui qu’un seul brise-glace digne de ce nom. Un vide stratégique apparaît.
Vont tenter d’en profiter surtout la Russie de Poutine (elle contrôle plus de 50 % des territoires de la zone), et la Chine dans une moindre mesure. Marquée par les progrès territoriaux de l’OTAN depuis la disparition de l’URSS, la Russie veut protéger son littoral arctique et contrôler le développement des nouvelles routes maritimes.
Mais quels sont les États parties du jeu circumpolaire ? D’abord, bien sûr, les États riverains, c’est-à-dire ceux qui ont des côtes bordant l’océan Arctique : Russie, États-Unis, Canada, Danemark (Groenland) et Norvège (Svalbard). Vient ensuite le proche Arctique, avec des revendications d’États européens (Suède, Finlande, Islande, France (Saint-Pierre-et-Miquelon), et même l’Écosse indépendantiste) ; et la Chine, qui n’est pas géographiquement arctique, mais a tout intérêt à la validation d’une notion de « proche Arctique », pour y exercer son influence. Enfin, un troisième cercle, regroupe des États non limitrophes de l’Arctique mais manifestant leur intérêt pour cette région, comme la Corée du Sud, l’Inde, Singapour et le Japon, observateurs au Conseil de l’Arctique. La Mongolie et la Papouasie-Nouvelle-Guinée souhaitent les rejoindre. L’intérêt difficilement explicable de ces pays très lointains pour l’Arctique est un signe de plus de son internationalisation.
Au sein de cet assemblage disparate, certains axes structurants se dessinent.
Le partenariat sino-russe, activé par les sanctions occidentales consécutives à l’annexion de la Crimée, même si la Russie se montre prudente dans sa coopération avec son nouvel allié.
Ensuite, l’attitude parfois agressive des États-Unis, soucieux de reprendre l’avantage après leur désengagement des années 1990.
L’Union européenne a résumé sa position sur l’Arctique et son évolution (www.observatoire – arctique.fr Union européenne – Observatoire de l’Arctique)
On note aussi certaines convergences. L’intérêt pour le développement des ressources naturelles et le passage du Nord-Est est commun à la Russie, la Chine, le Japon et la Corée du Sud. Depuis 2017, les représentants autochtones et certains États (Russie, Finlande, Suède, Norvège, Danemark, Islande, Canada, États-Unis) refusent toute référence aux grands accords internationaux concernant le climat, de façon à préserver leur autonomie en la matière. De manière plus floue pour l’instant, les cinq pays côtiers de l’océan Arctique (Russie comprise) prennent conscience de la nécessité de limiter l’influence de la Chine dans l’Arctique.
Dans toutes les politiques arctiques, la Russie joue un rôle pivot. Entre 2021 et 2023, elle présidera le Conseil de l’Arctique. On peut comprendre son intérêt. En 2016, 80 % du gaz naturel russe provenait de ses territoires arctiques ainsi que 20 % de son pétrole. Enfin, par rapport à d’autres zones du monde, l’Arctique présente un avantage sécuritaire. En effet, 95 % des ressources hydrocarbonées sont situées dans les zones économiques exclusives des États riverains de l’océan Arctique et de l’Islande. Toutes ces zones font l’objet d’accords de partage territorial et/ou de délimitation de zones de pêche nationales. Il est donc peu probable qu’un conflit éclate en Arctique pour des ressources telles que la pêche ou les hydrocarbures. Par ailleurs, des institutions produisent un droit applicable à l’Arctique.
Le Conseil de l’Arctique et les autres
Créée en 1996 lors du sommet fondateur d’Ottawa, c’est la principale institution de régionalisation de l’Arctique.
Le Conseil fonctionne sur la base du consensus entre ses membres et a adopté plusieurs accords contraignants sur les aspects environnementaux et la coopération scientifique. C’est, en outre, un forum de discussion.
Son secrétariat exécutif comprend uniquement les ressortissants des huit pays considérés comme arctiques (Canada, Danemark, États-Unis, Norvège, Russie, Islande, Finlande, Suède). En 2019 il rassemblait 39 observateurs (dont la France, qui a obtenu ce statut en 2000, l’Espagne en 2006, l’Italie, la Pologne, etc.), 14 organisations intergouvernementales ou interparlementaires et 12 ONG.
Le Conseil n’a pas de budget propre pour mener des actions et n’a pas pour mandat de veiller à la bonne exécution des accords intergouvernementaux signés dans son cadre : ses prérogatives restent du ressort exclusif des États.
Il faut enfin citer d’autres institutions : le Conseil euro-arctique de la mer de Barents, qui regroupe la Russie,la Commission européenne, les pays scandinaves et la Finlande, et le Conseil nordique (pays scandinaves et Finlande).
Les peuples autochtones oubliés ?
Depuis des millénaires, plusieurs peuples autochtones peuplent l’Arctique. Les Inuits, rattachés à la Russie, aux États-Unis, au Canada et au Groenland : 150 000 individus. Les Saami, dans le nord de la Scandinavie et l’ouest de la Russie : entre 60 et 100 000, dont 2 000 en Russie ; les 43 Petits Peuples du nord de la Russie (Evenks, Nénetses, Tchouktches, Aléoutes, etc.) : environ 50 000. Les Yakoutes : 300 000, dont le territoire correspond à un cinquième de la Fédération de Russie, principalement installés en Sibérie arctique.
En 2005, l’Unesco les a inscrits au patrimoine immatériel de l’humanité. Au total, environ 600 000 individus. Non seulement ils ne représentent qu’une part minime de la population totale des États arctiques, mais ils sont tous inclus dans ces différents États avec des statuts divers, dont un des plus avancés en termes d’autonomie est celui du Groenland.
Conscients de ce handicap, les peuples autochtones se sont regroupés en organisations transnationales dont les représentants siègent au conseil de l’Arctique : Conseil circumpolaire inuit (Groenland, Canada, États-Unis, Russie), Conseil Arctique athabaskan (Canada, États-Unis), Conseil international Gwich’in (Canada, États-Unis), Association aléoutes internationale (États-Unis, Russie), Conseil Saami (Norvège, Suède, Finlande, Russie), RAIPON (Russie)…
Depuis un demi-siècle, la protection des peuples autochtones est visée par plusieurs instruments internationaux, mais peu d’entre eux sont juridiquement contraignants et ils sont de toute façon conditionnés par la ratification des États. La France, par exemple, s’oppose à toute reconnaissance de minorités et de peuples autochtones sur son sol, au moins métropolitain. Les représentants des peuples autochtones ne sont pas membres du Conseil de l’Arctique. Ils ont le même droit de parole que ceux des États, au titre de leur statut de « participants permanents », mais leur avis n’est que consultatif. C’est à leurs organisations d’obtenir les moyens financiers pour assurer leur participation au Conseil et réaliser des recherches susceptibles de défendre leurs intérêts face aux États. En 2017, cinq de ces six participants permanents ont créé l’Algu Fund, un fonds de dotation qui devrait réunir 30 millions de dollars.
Autre point important : la formation d’élites autochtones. L’histoire des décolonisations montre que ces peuples ont besoin de leaders et de cadres. Il y a 40 ans, Jean Malaurie me confiait qu’il souhaitait voir se lever un Nelson Mandela arctique. Cela ne s’est pas produit.
Au Groenland, une université a été créée en 1987. Elle compte environ 200 étudiants. Y sont enseignées certaines sciences humaines et la théologie, mais pas le droit ni les sciences dures, indispensables au développement du Groenland. La majorité des chercheurs n’est pas d’origine groenlandaise. En Russie, l’idée d’une Académie polaire est lancée en 1990 à la suite d’une expédition franco-russe en Tchoukotka. De 1992 à 1998 œuvre le Cercle des cadres du nord sous le patronage de l’ENA, de l’EHESS et de la Ville de Paris. En 1994 est créée l’Académie polaire, devenue en 1997 Académie polaire d’État (j’y enseigne). Les élèves sont 1 600 jeunes autochtones de 68 des différentes ethnies russes et des États de l’ex-URSS. En 2015, elle est intégrée dans l’université hydroélectrique de Saint-Pétersbourg. Elle est une des six universités russes faisant partie de l’Agence universitaire de la francophonie. Un signe supplémentaire de l’internationalisation de l’Arctique.
Norbert Rouland, Professeur de droit. Ancien membre de l'Institut universitaire de France (Chaire anthropologie juridique), professeur émérite, Aix-Marseille Université (AMU)
Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.
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Le réchauffement climatique ouvre, d’ici 10 à 20 ans, les perspectives d’un transport <a href="https://amubox.univ-amu.fr/s/DWi29Xn3jmca98B">plus rapide que les itinéraires traditionnels</a>.</p> <p>En 2011, la Russie propose sans succès à la Chine un partenariat, la <a href="https://www.worldscientific.com/doi/pdf/10.1142/S2377740018500215">« Route de la soie sur la glace »</a>. En 2017, la Chine emploie l’expression de <a href="https://www.lepoint.fr/economie/la-chine-veut-une-route-de-la-soie-polaire-dans-l-arctique-26-01-2018-2189848_28.php">« Route de la soie polaire »</a>. Elle est prête à investir dans des infrastructures dans une optique multilatérale, impliquant non seulement la Russie, qui n’a pas les moyens financiers de réaliser la totalité des investissements, mais les huit pays de la région.</p> <h3>Les politiques arctiques des États</h3> <p>En 1987, Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev avaient voulu faire de l’Arctique une zone de paix. Les États-Unis se désengagent alors, au point de ne plus posséder aujourd’hui qu’un <a href="https://www.europe1.fr/international/les-etats-unis-manquent-de-navires-brise-glace-pour-defendre-leurs-interets-polaires-selon-un-rapport-3387011">seul brise-glace digne de ce nom</a>. Un vide stratégique apparaît.</p> <p>Vont tenter d’en profiter surtout la Russie de Poutine (elle contrôle plus de 50 % des territoires de la zone), et la Chine dans une moindre mesure. Marquée par les progrès territoriaux de l’OTAN depuis la disparition de l’URSS, la Russie veut protéger son littoral arctique et contrôler le développement des nouvelles routes maritimes.</p> <p>Mais quels sont les États parties du jeu circumpolaire ? D’abord, bien sûr, les États riverains, c’est-à-dire ceux qui ont des côtes bordant l’océan Arctique : Russie, États-Unis, Canada, Danemark (Groenland) et Norvège (Svalbard). Vient ensuite le proche Arctique, avec des revendications d’États européens (Suède, Finlande, Islande, France (Saint-Pierre-et-Miquelon), et même l’Écosse indépendantiste) ; et la Chine, qui n’est pas géographiquement arctique, mais a tout intérêt à la validation d’une notion de <a href="https://www.cnbc.com/2018/02/14/china-we-are-a-near-arctic-state-and-we-want-a-polar-silk-road.html">« proche Arctique »</a>, pour y exercer son influence. Enfin, un troisième cercle, regroupe des États non limitrophes de l’Arctique mais manifestant leur intérêt pour cette région, comme la Corée du Sud, l’Inde, Singapour et le Japon, observateurs au Conseil de l’Arctique. La Mongolie et la Papouasie-Nouvelle-Guinée souhaitent les rejoindre. L’intérêt difficilement explicable de ces pays très lointains pour l’Arctique est un signe de plus de son internationalisation.</p> <p>Au sein de cet assemblage disparate, certains axes structurants se dessinent.</p> <p>Le partenariat sino-russe, activé par les sanctions occidentales consécutives à l’annexion de la Crimée, même si la Russie se montre prudente dans sa coopération avec son nouvel allié.</p> <p>Ensuite, <a href="https://www.defenseone.com/ideas/2019/06/trumps-new-arctic-policy-has-familiar-ring/157622/">l’attitude parfois agressive des États-Unis</a>, soucieux de reprendre l’avantage après leur désengagement des années 1990.</p> <p>L’Union européenne a résumé sa position sur l’Arctique et son évolution (www.observatoire – arctique.fr Union européenne – Observatoire de l’Arctique)</p> <figure><iframe frameborder="0" height="260" src="https://www.youtube.com/embed/t1shvx-eE5k?wmode=transparent&start=0" width="440"></iframe></figure> <p>On note aussi certaines convergences. L’intérêt pour le développement des ressources naturelles et le passage du Nord-Est est commun à la Russie, la Chine, le Japon et la Corée du Sud. Depuis 2017, les représentants autochtones et certains États (Russie, Finlande, Suède, Norvège, Danemark, Islande, Canada, États-Unis) refusent toute référence aux grands accords internationaux concernant le climat, de façon à préserver leur autonomie en la matière. De manière plus floue pour l’instant, les cinq pays côtiers de l’océan Arctique (Russie comprise) prennent conscience de la nécessité de limiter l’influence de la Chine dans l’Arctique.</p> <p>Dans toutes les politiques arctiques, la Russie joue un rôle pivot. Entre 2021 et 2023, elle présidera le Conseil de l’Arctique. On peut comprendre son intérêt. En 2016, 80 % du gaz naturel russe provenait de ses territoires arctiques ainsi que 20 % de son pétrole. Enfin, par rapport à d’autres zones du monde, l’Arctique présente un avantage sécuritaire. En effet, 95 % des ressources hydrocarbonées sont situées dans les zones économiques exclusives des États riverains de l’océan Arctique et de l’Islande. Toutes ces zones font l’objet d’accords de partage territorial et/ou de délimitation de zones de pêche nationales. Il est donc peu probable qu’un conflit éclate en Arctique pour des ressources telles que la pêche ou les hydrocarbures. Par ailleurs, des institutions produisent un droit applicable à l’Arctique.</p> <h3>Le Conseil de l’Arctique et les autres</h3> <p>Créée en 1996 lors du sommet fondateur d’Ottawa, c’est la <a href="http://www.observatoire-arctique.fr/approche-institutionnelle/les-organisations-et-forums-de-larctique/conseil-de-larctique/">principale institution de régionalisation de l’Arctique</a>.</p> <p>Le <a href="https://arctic-council.org/en/">Conseil</a> fonctionne sur la base du consensus entre ses membres et a adopté plusieurs accords contraignants sur les aspects environnementaux et la coopération scientifique. C’est, en outre, un forum de discussion.</p> <p>Son secrétariat exécutif comprend uniquement les ressortissants des huit pays considérés comme arctiques (Canada, Danemark, États-Unis, Norvège, Russie, Islande, Finlande, Suède). En 2019 il rassemblait 39 observateurs (dont la France, qui a obtenu ce statut en 2000, l’Espagne en 2006, l’Italie, la Pologne, etc.), 14 organisations intergouvernementales ou interparlementaires et 12 ONG.</p> <p>Le Conseil n’a pas de budget propre pour mener des actions et n’a pas pour mandat de veiller à la bonne exécution des accords intergouvernementaux signés dans son cadre : ses prérogatives restent du ressort exclusif des États.</p> <p>Il faut enfin citer d’autres institutions : le <a href="https://www.barentscooperation.org/en/Barents-Euro-Arctic-Council">Conseil euro-arctique de la mer de Barents</a>, qui regroupe la Russie,la Commission européenne, les pays scandinaves et la Finlande, et le <a href="https://www.norden.org/en">Conseil nordique (pays scandinaves et Finlande)</a>.</p> <h3>Les peuples autochtones oubliés ?</h3> <p>Depuis des millénaires, plusieurs peuples autochtones peuplent l’Arctique. Les Inuits, rattachés à la Russie, aux États-Unis, au Canada et au Groenland : 150 000 individus. Les Saami, dans le nord de la Scandinavie et l’ouest de la Russie : entre 60 et 100 000, dont 2 000 en Russie ; les 43 Petits Peuples du nord de la Russie (Evenks, Nénetses, Tchouktches, Aléoutes, etc.) : environ 50 000. Les Yakoutes : 300 000, dont le territoire correspond à un cinquième de la Fédération de Russie, principalement installés en Sibérie arctique.</p> <p>En 2005, l’Unesco les a inscrits au patrimoine immatériel de l’humanité. Au total, environ 600 000 individus. Non seulement ils ne représentent qu’une part minime de la population totale des États arctiques, mais ils sont tous inclus dans ces différents États avec des statuts divers, dont un des plus avancés en termes d’autonomie est celui du <a href="https://www.axl.cefan.ulaval.ca/amnord/groenland-stat-2009.htm">Groenland</a>.</p> <p>Conscients de ce handicap, les peuples autochtones se sont regroupés en organisations transnationales dont les représentants siègent au conseil de l’Arctique : Conseil circumpolaire inuit (Groenland, Canada, États-Unis, Russie), Conseil Arctique athabaskan (Canada, États-Unis), Conseil international <em>Gwich’in</em> (Canada, États-Unis), Association aléoutes internationale (États-Unis, Russie), Conseil Saami (Norvège, Suède, Finlande, Russie), RAIPON (Russie)…</p> <p>Depuis un demi-siècle, la protection des peuples autochtones est visée par <a href="https://www.ohchr.org/Documents/Publications/fs9Rev.2_fr.pdf">plusieurs instruments internationaux</a>, mais peu d’entre eux sont juridiquement contraignants et ils sont de toute façon conditionnés par la ratification des États. La France, par exemple, s’oppose à toute reconnaissance de minorités et de peuples autochtones sur son sol, au moins métropolitain. Les représentants des peuples autochtones ne sont pas membres du Conseil de l’Arctique. Ils ont le même droit de parole que ceux des États, au titre de leur statut de « participants permanents », mais leur avis n’est que consultatif. C’est à leurs organisations d’obtenir les moyens financiers pour assurer leur participation au Conseil et réaliser des recherches susceptibles de défendre leurs intérêts face aux États. En 2017, cinq de ces six participants permanents ont créé l’<a href="https://gwichincouncil.com/%C3%A1lgu-fund"><em>Algu Fund</em></a>, un fonds de dotation qui devrait réunir 30 millions de dollars.</p> <p>Autre point important : la formation d’élites autochtones. L’histoire des décolonisations montre que ces peuples ont besoin de leaders et de cadres. Il y a 40 ans, <a href="https://jean-malaurie.com/">Jean Malaurie</a> me confiait qu’il souhaitait voir se lever un Nelson Mandela arctique. Cela ne s’est pas produit.</p> <p>Au Groenland, une <a href="https://uk.uni.gl/">université</a> a été créée en 1987. Elle compte environ 200 étudiants. Y sont enseignées certaines sciences humaines et la théologie, mais pas le droit ni les sciences dures, indispensables au développement du Groenland. La majorité des chercheurs n’est pas d’origine groenlandaise. En Russie, l’idée d’une Académie polaire est lancée en 1990 à la suite d’une expédition franco-russe en Tchoukotka. De 1992 à 1998 œuvre le Cercle des cadres du nord sous le patronage de l’ENA, de l’EHESS et de la Ville de Paris. En 1994 est créée l’Académie polaire, devenue en 1997 <a href="http://www.gpa-spb.ru/eng-fr/english">Académie polaire d’État</a> (j’y enseigne). Les élèves sont 1 600 jeunes autochtones de 68 des différentes ethnies russes et des États de l’ex-URSS. En 2015, elle est intégrée dans l’université hydroélectrique de Saint-Pétersbourg. Elle est une des six universités russes faisant partie de l’Agence universitaire de la francophonie. Un signe supplémentaire de l’internationalisation de l’Arctique.</p> <hr /> <h4><span><a href="https://theconversation.com/profiles/norbert-rouland-1094220">Norbert Rouland</a>, Professeur de droit. Ancien membre de l'Institut universitaire de France (Chaire anthropologie juridique), professeur émérite, <em><a href="https://theconversation.com/institutions/aix-marseille-universite-amu-2179">Aix-Marseille Université (AMU)</a></em></span></h4> <hr /> <h4>Cet article est republié à partir de <a href="https://theconversation.com">The Conversation</a> sous licence Creative Commons. Lire l’<a href="https://theconversation.com/larctique-un-enjeu-international-147003">article original</a>.</h4>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'l-arctique-un-enjeu-international', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 456, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 2613, 'homepage_order' => (int) 2853, 'original_url' => 'https://theconversation.com/larctique-un-enjeu-international-147003', 'podcast' => false, 'tagline' => '', 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4937, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Géopolitique du sport: l’affrontement entre la Russie et l’Ukraine', 'subtitle' => 'Impossible apolitisme du sport mondial face à la guerre en Ukraine. 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Cette déclaration est catégorique : « La guerre non provoquée et injustifiable de la Russie contre l’Ukraine, soutenue par le gouvernement biélorusse, est répugnante et constitue une violation flagrante de ses obligations internationales. » Ainsi, du point de vue sportif et diplomatique, la Russie se retrouve isolée.</p> <h3>La création d’un nouvel ordre mondial du sport ?</h3> <p>Dans les paroles et les actions, le pouvoir russe privilégie depuis le début de l’invasion la création d’un pôle sportif alternatif à l’échelle mondiale pour contrer les institutions sportives internationales traditionnelles telles que le CIO ou la Fifa.</p> <p>En pratique, cela impliquerait de se passer du sport mondial, de le remplacer ou de rivaliser avec lui. En Russie, par exemple, l’idée de diviser le mouvement olympique gagne du terrain. Il s’agirait de séparer les Jeux en deux parties : à l’Ouest, les Jeux occidentaux, et à l’Est, les Jeux russes « traditionnels ». Ces Jeux à la russe se dérouleraient en été en Crimée et en hiver à Sotchi. Ils puiseraient leur légitimité dans les liens historiques plus ou moins confirmés de ces régions avec la Grèce antique. En 2007, pour obtenir les Jeux de Sotchi, Vladimir Poutine avait rappelé aux membres du CIO que « les Grecs anciens ont vécu près de Sotchi. J’ai vu le rocher près de Sotchi où, selon la légende, Prométhée était enchaîné. Prométhée qui a donné le feu aux hommes, le feu qui est finalement la flamme olympique ». Depuis, l’argument du mythe est souvent utilisé pour évoquer cette région russe, composée du Caucase et de la péninsule de Crimée. Selon Vladimir Poutine, ces terres sont sacrées et pourraient servir de cadre à un nouvel ordre mondial du sport.</p> <figure><iframe frameborder="0" height="260" src="https://www.youtube.com/embed/o8WjPYcA0lY?wmode=transparent&start=0" width="440"></iframe></figure> <p>Dans le cadre de ce scénario et pour rivaliser politiquement et sportivement avec succès avec le mouvement olympique, le pouvoir russe cherche déjà des alliés […]. L’objectif est de solliciter les pays membres de la CEI, de l’Organisation de coopération de Shanghai et les BRICS pour qu’ils participent à cette ambition. Ces trois organisations regroupent plusieurs acteurs majeurs du sport mondial, parmi lesquels la Chine occupe une place de choix. Si ce projet russe réussissait, il pourrait donner naissance à un nouvel ordre mondial du sport destiné à rivaliser avec les institutions historiques du sport moderne telles que le CIO ou la Fifa. Concomitante à une dynamique plus générale de désoccidentalisation du monde, cette influence dépasse très largement le cadre sportif.</p> <h3>Le sport ukrainien, c’est la guerre avec les balles</h3> <p>Depuis le 24 février 2022, pour Volodymyr Zelensky et l’Ukraine, le sport, c’est la <a href="https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/culturesmonde/le-sport-c-est-la-guerre-les-fusils-en-moins-g-orwell-1945-2-4-la-guerre-un-sport-comme-les-autres-7282852">guerre avec les balles</a>. En effet, à l’heure du conflit russo-ukrainien, le domaine sportif en Ukraine a subi une transformation significative.</p> <p>Initialement, au lendemain de l’invasion et sur une période de moins de deux mois, les autorités nationales ont suspendu l’ensemble des activités sportives en Ukraine. L’accent était alors mis sur l’effort de guerre, et les installations sportives ont été utilisées par les militaires ukrainiens comme bases de repli ou de déploiement. Cela explique pourquoi les installations sportives, telles que les stades ou les gymnases, sont souvent la cible des forces russes, car elles pourraient potentiellement abriter des unités ukrainiennes entières.</p> <p>Par la suite, lorsque l’armée russe a commencé à faire du surplace voire à reculer sur le terrain, le secteur sportif ukrainien a pris une nouvelle orientation. Certains clubs de football ont obtenu la permission de jouer des matchs de charité à l’étranger, malgré la loi martiale interdisant aux hommes âgés de 18 à 60 ans de quitter le territoire. Ces matchs visaient à sensibiliser à la cause ukrainienne. De même, les athlètes en préparation pour d’importantes compétitions ont pu s’entraîner à l’étranger.</p> <p>Par exemple, l’équipe nationale de football a été autorisée à s’entraîner en Slovénie pendant un mois en mai 2022 en vue des qualifications pour la Coupe du monde de football 2022 au Qatar. Ainsi, le soft power sportif a contribué symboliquement à l’effort de guerre. Les autorités estimaient qu’un athlète ukrainien était plus utile sur le terrain sportif que sur le front militaire. Selon elles, il offrait un double avantage en donnant à l’Ukraine une visibilité internationale et en pouvant potentiellement rehausser le moral des troupes déployées sur le terrain. Cette dimension ne doit pas être sous-estimée : une victoire sportive pour un athlète ukrainien procurait aux soldats, qui suivaient régulièrement les matchs et les résultats, un certain espoir et un regain de moral.</p> <p>À partir de la mi-juin 2022, le sport à l’échelle nationale a progressivement retrouvé sa place, bien que dans des conditions exceptionnelles. Par exemple, la Première Ligue ukrainienne de football a obtenu l’autorisation de débuter la saison 2022-2023 fin août. Toutefois, les règles ont été adaptées à la situation du moment. Les spectateurs ne sont plus autorisés à assister aux matchs, et ceux-ci nécessitent une autorisation systématique de l’administration militaire pour avoir lieu. Si une alerte de raid aérien potentiel retentit dans un rayon de moins de 500 mètres, le match est interrompu et les joueurs se réfugient dans les vestiaires, ce qui se produit régulièrement. Après un an et demi de guerre, aucun footballeur ukrainien n’a été blessé. Cependant, certains matchs ont duré plus de cinq heures au total.</p> <p>Paradoxalement, l’Ukraine continue de participer activement aux événements sportifs européens et mondiaux. Chaque compétition internationale offre l’opportunité aux autorités de promouvoir les intérêts du pays dans un contexte de guerre. De plus, certains clubs ukrainiens sont accueillis par les alliés géopolitiques les plus proches de l’Ukraine. Par exemple, le Dynamo Kyiv s’entraîne et joue certains de ses matchs à Cracovie, en Pologne. Dnipro, quant à lui, joue et s’entraîne à Košice, en Slovaquie, de manière permanente. En général, de nombreux athlètes et entraîneurs ukrainiens, actifs ou non, ont choisi de rejoindre le front dans l’est de l’Ukraine, mettant leur carrière en suspens. Le cas emblématique est peut-être celui de Yuriy Vernydub, entraîneur ukrainien du Sheriff Tiraspol, qui est parti au front dès le lendemain de l’invasion. Il est important de noter que ces professionnels du sport proviennent souvent de divisions sportives moins importantes. En effet, les athlètes de renom préfèrent généralement contribuer à l’effort de guerre d’un point de vue sportif et symbolique.</p> <p>Le cas des supporters des clubs ukrainiens est également notable. Depuis 2014 et surtout depuis l’invasion russe en Ukraine, de nombreux ultras ont rejoint le front pour combattre ensemble, mettant de côté leur rivalité sportive. En temps de paix rivaux, les supporters du Shakhtar Donetsk et du Dynamo Kyiv combattent ensemble contre leur ennemi commun.</p> <h3>La stratégie politique et sportive de Volodymyr Zelensky après l’invasion russe</h3> <p>Depuis le 24 février 2022, la stratégie internationale de Volodymyr Zelensky s’est intensifiée dans le domaine sportif, trouvant écho dans l’espace médiatique mondial. Les ministères, les organisations privées et le comité olympique ukrainien, tous les organes politiques, économiques et sportifs du pays sont mobilisés pour transmettre un message : l’exclusion de la Russie doit durer tant que l’invasion se poursuit.</p> <figure><iframe frameborder="0" height="260" src="https://www.youtube.com/embed/YQiSJ3AO5CI?wmode=transparent&start=0" width="440"></iframe></figure> <p>Le hashtag #boycottrussiansport en est devenu le symbole. De manière concrète, les arguments ukrainiens peuvent être résumés en cinq points. La Russie devrait être exclue des événements sportifs mondiaux et des Jeux olympiques de Paris 2024 car elle est un État envahisseur et terroriste ; les athlètes russes sont de quelque manière liés à l’État russe ou à l’armée russe ; le régime de Vladimir Poutine exploite le sport à des fins de propagande ; dans de telles conditions, l’équité des compétitions sportives (Jeux olympiques, Coupe du monde, etc.) ne peut être maintenue ; les athlètes ukrainiens perdent la vie au front ou ne peuvent pas s’entraîner convenablement pour les grandes compétitions internationales, par conséquent la Russie et la Biélorussie ne devraient pas être autorisés à y participer.</p> <p>Pour diffuser ces arguments, le gouvernement ukrainien utilise divers canaux. Tout comme Volodymyr Zelensky utilise son smartphone pour communiquer avec différentes générations, les principaux porte-parole du sport ukrainien exploitent les canaux et les codes contemporains pour diffuser leur message. Les réseaux sociaux tels que TikTok, Facebook ou Instagram sont fréquemment utilisés pour diffuser des propos politiques liés au sport. On peut souvent voir circuler des vidéos de quelques secondes transmettant un message percutant. Par exemple, l’une de ces vidéos virales montre un athlète russe lançant un javelot dans les airs. Le javelot se transforme ensuite en obus, suit la trajectoire de l’athlète et finit par s’écraser sur un bâtiment ukrainien. Un message s’affiche alors à l’écran : « Boycott Russian Sport. »</p> <h4 style="text-align: center;"><a href="https://images.theconversation.com/files/592021/original/file-20240503-16-h8q7b1.jpeg?ixlib=rb-4.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img src="https://images.theconversation.com/files/592021/original/file-20240503-16-h8q7b1.jpeg?ixlib=rb-4.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" alt="" /></a></h4> <h4 style="text-align: center;"><em><span>Ces extraits sont issus de « La Guerre du sport. Une nouvelle géopolitique » de Lukas Aubin et Jean-Baptiste Guégan, qui vient de paraître aux éditions Tallandier.</span></em></h4> <p>En général, tous les médias sont utilisés par l’Ukraine pour défendre ses intérêts. Par exemple, le site web du ministère ukrainien de la Jeunesse et des Sports est en ukrainien, mais une bannière en gras et en anglais apparaît en haut de la page, indiquant : <a href="https://mms.gov.ua/russian-and-belarusian-athletes-who-support-the-war-in-ukraine">« Russian and Belarusian athletes who support the war in Ukraine. »</a> la bannière, les internautes ont accès à une liste d’athlètes russes et biélorusses soutenant officiellement l’invasion russe en Ukraine. 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Lire l’<a href="https://theconversation.com/geopolitique-du-sport-laffrontement-entre-la-russie-et-lukraine-229262">article original</a>.</h4> <h4><em>Lukas Aubin, directeur de recherche à l’IRIS, spécialiste de la géopolitique de la Russie et du sport et membre associé du Centre de Recherches Pluridisciplinaires Multilingues (CRPM) à l’université Paris-Nanterre, et Jean-Baptiste Guégan, expert en géopolitique du sport et enseignant à Sciences Po Paris, viennent de publier aux éditions Tallandier</em> <a href="https://www.tallandier.com/livre/la-guerre-du-sport/">La Guerre du Sport, une nouvelle géopolitique</a>, <em>un ouvrage complet qui met en lumière l’influence des grands enjeux internationaux sur un un monde du sport à l’apolitisme de plus en plus illusoire. 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Il y voyait un moyen efficace de lutter contre les maladies dues à une carence en vitamine A, très répandues en Asie du Sud-Est et qui peuvent entraîner la cécité, voire la mort. Potrykus était alors loin de se douter qu'un tribunal philippin retoquerait son invention un an et demi après son autorisation.</p> <h3>Syngenta acquiert des droits de brevet</h3> <p>La route a été longue jusqu'à la première récolte du riz doré: en 1999 déjà, Potrykus et son collègue Peter Beyer avaient présenté un prototype. Celui-ci contenait des gènes de jonquille qui produisaient de la provitamine A dans le grain de riz et le faisaient ainsi briller d'un jaune doré. En 2005, les chercheurs avaient développé une deuxième variante en collaboration avec le géant de l'agroalimentaire Syngenta. 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En effet, le corps humain n'utiliserait la provitamine A que s'il dispose de suffisamment de graisse, ce qui, selon Greenpeace, n'est souvent pas le cas chez ces personnes. De plus, il y aurait un risque que le riz génétiquement modifié, une fois introduit dans le champ, se reproduise de manière autonome, se propage et contamine ainsi d'autres variétés de riz. En raison de ces doutes, il a fallu attendre 16 ans de plus pour que les autorités philippines en charge de la biosécurité donnent finalement le feu vert à la culture du riz doré en 2021.</p> <h3>Le tribunal révoque l’autorisation</h3> <p>Mais aujourd'hui, une nouvelle décision de justice met déjà un frein à la propagation de la variété de riz transgénique. Ainsi, une Cour d'appel philippine a révoqué l'autorisation le 17 avril dernier en se référant au principe de précaution: «En l'absence de consensus scientifique sur la sécurité du riz doré, il ne devrait plus être cultivé à des fins commerciales». L'interdiction s'étend en outre à la culture d'une aubergine génétiquement modifiée. La culture commerciale de ces variétés n'est pas autorisée «jusqu'à ce que les autorités gouvernementales concernées apportent la preuve de la sécurité et du respect de toutes les exigences légales», précise le tribunal.</p> <p>Le tribunal a aussi relevé que le gouvernement n'avait pas mis en place de mécanismes de surveillance pour assurer la sécurité de la culture et de la consommation du riz doré. Le jugement met donc pour l'instant à l’arrêt de nouveaux essais menés en plein champ, dans des serres ou des champs ouverts.</p> <p>Ce jugement intervient après que l'association d'agriculteurs philippins MASIPAG a porté plainte, avec d'autres organisations, contre l'autorisation de cultiver du riz doré. La plainte, déposée en 2022, se base sur un instrument juridique philippin appelé Writ of Kalikasan. 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1 Commentaire
@stef 25.10.2020 | 21h03
«Futur territoire de conflits...»