Actuel / Entre les griffes du sultan
Le palais de justice d'Istanbul, immense forteresse judiciaire où se déroule le procès qui déterminera ce qui reste de liberté de la presse en Turquie. © Yves Genier
Haut comme deux fois Uni-Mail à Genève, le hall central donne accès à la salle d'audience où s'est déroulé fin juillet le dernier procès de presse en Turquie. @ DR
Les morts du coup d'Etat manqué du 15 juillet 2016 font désormais l'objet d'une célébration publique, notamment sous la forme d'affiches bien présentes dans les rues. © Yves Genier
Face à un gouvernement de plus en plus autoritaire qui s'en prend à tous ses opposants les uns après les autres, les Turcs ne savent plus comment s'y prendre pour défendre leurs libertés.
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Plus de cent journalistes croupissent en prison, parfois depuis des mois, sans jugement, sans même, parfois, connaître les raisons exactes de leur arrestation. De même que plusieurs activistes de défense des Droits de l'Homme.</p><h3>Immense palais, justice au rabais</h3><p>Dans le quartier populaire de Sisli à Istanbul se dresse le Palais de justice de la mégalopole turque: un immeuble flambant neuf de forme ronde à la structure massive de plus de 13 étages (plus de deux fois Uni-Mail), dot les 300 000 mètres carrés de bureaux abritent aussi bien la justice de Paix que les procureurs chargés de la lutte antiterroriste. Une véritable ville, avec ses commerces, ses cafétérias et même sa garderie, dans laquelle l'on pénètre librement à condition de se soumettre au même contrôle sécuritaire que dans un aéroport.</p><p>C'est dans cet antre que le régime Erdogan a lancé sa dernière offensive contre la liberté d'opinion et d'information. 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Et comme on l’a vu, en moins d’un mois de direction effective du pays, elle a dû prendre la porte la queue entre les jambes, défaite par la vive réaction des marchés financiers qu’elle prétendait servir.</p> <h3>Oups, ce n'était pas prévu</h3> <p>On allait voir ce qu’on allait voir. Lorsqu’il a lancé ses troupes à l’assaut de l’Ukraine le 24 février dernier, Vladimir Poutine était certain que l’affaire serait réglée en trois jours, avec des troupes accueillies en triomphe dans les rues de Kyiv, de Kharkiv et d’ailleurs, écrasant moralement, au passage, ces décadents d’Occidentaux. Presque neuf mois plus tard, son armée a essuyé trois retraites dont une débandade, elle est embourbée dans le Donbass, la Russie est au ban des pays riches et son dictateur est même privé de présence au G20, le club des puissants. Rattrapé par la faiblesse de son armée et de son pays et par les capacités de mobilisation de ses adversaires prétendument incapables du moindre geste sérieux.</p> <p>On allait voir ce qu’on allait voir. Lorsqu’il lance ses candidats à l’assaut du Congrès et des divers postes à responsabilité dans les Etats lors des élections de mi-mandat le 8 novembre aux Etats-Unis, Donald Trump fait dans l’emphase qu’on lui connaît. Il jure qu'une «vague rouge» va déferler sur les Etats-Unis. Que cette «vague» républicaine sera l'expression de la volonté du bon peuple américain de balayer les élites corrompues de Washington et d’ailleurs. Et que la vraie Amérique, la sienne, reviendra au pouvoir, avec lui à sa tête naturellement. Les électeurs en ont décidé autrement, se prononçant au contraire pour un partage du pouvoir entre les deux principales forces politiques du pays et lançant un appel au consensus et à l’apaisement. 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Ils ont cru à leur propres promesses. Ils ne sont évidemment pas les seuls à s'être laissés aveugler par leur propre puissance! Que dire de Jaír Bolsonaro, qui a cru qu'il suffisait d'insulter et de menacer ses adversaires sur les réseaux sociaux pour remporter une élection présidentielle au Brésil? De Sam Bankman-Fried, qui croyait qu'il suffisait d'accabler un concurrent pour sauver sa plateforme de négoce des cryptomonnaies FTX de la faillite début novembre? D'Urs Rohner, qui présumait de la force de Crédit Suisse qu'il a présidé, au point de décourager les vrais contrôles de risque internes, au point de plonger la banque dans une crise profonde en octobre?</p> <p>Leurs échecs marquent-ils celui de l'idéologie de l'homme fort (ou de la femme aux idées fortes)? Rien n'est moins sûr. La planète compte de nombreux dictateurs ou dirigeants autoritaires que rien ne semble vouloir faire partir, comme Xi Jinping ou Recep Tayip Erdogan. Mais les revers planétaires de Madame Truss et de MM. Poutine et Trump ont montré que les peuples, lorsqu'ils ont le choix, ne se laissent pas emporter par leurs arguments simplistes. Les peuples, quand ils peuvent s'exprimer, sont d'abord demandeurs de solutions concrètes à leurs problèmes. Ils sont attachés à la préservation de leurs droits démocratiques et à la paix. Ils ne veulent pas des slogans arrogants et déconnectés des réalités de la vie.</p> <p>Madame Truss, MM. 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Le premier samedi soir de la guerre d'agression russe en Ukraine, le 26 février, la Maison-Blanche communiquait sa volonté, et celle de ses alliés britanniques, allemands, français, italiens, canadiens et de l'Union européenne, de «créer un groupe de travail transatlantique chargé de s'assurer de la bonne application des sanctions financières en identifiant et en gelant les actifs des individus et des entreprises basés dans nos juridictions».</p> <p>Et quelques lignes en-dessous, le communiqué précisait: «nous allons engager d'autres gouvernements». Lisez: ceux des pays qui ont massivement accueilli des fortunes de milliardaires russes, dont, évidemment, la Suisse, Chypre, les Emirats arabes unis et quelques autres paradis fiscaux.</p> <h3>Faire parler la carpe</h3> <p>Chacun a bien compris la portée de la charge lancée à toute vapeur dans la stupeur et la colère des premiers jours du conflit. La dynamique créée par la rupture de l'ordre international est de celle qui a le potentiel de se transformer en «game changer», c'est-à-dire de modifier durablement les règles du jeu. Comme celle des attentats du 11-Septembre, qui ont abouti à la criminalisation internationale de l'argent du terrorisme, ou celle de la crise financière de 2008, qui a débouché, comme les banquiers suisses le savent, sur la disparition du secret bancaire pour les questions fiscales.</p> <p>En clair: pour traquer les secrets financiers de Vladimir Poutine et des près de 900 autres personnes ciblées par les sanctions occidentales, il faut commettre ce qui n'avait jamais été sérieusement tenté jusqu'ici: s'enfoncer dans la jungle des sociétés offshore, trusts, fondations, sociétés de domicile, «limited partnerships» et autres. Démêler les cachotteries des avocats, des notaires, des fiduciaires et des hommes et femmes de paille. Amener les banquiers à parler. Et donc, convaincre des professions entières de passer à table alors qu'elles avaient jusqu'ci fermement tout mis en œuvre pour surtout ne pas le faire, en employant une arme redoutable: convaincre leurs gouvernements qu'ils avaient plus à perdre qu'à gagner en les obligeant à la transparence. Autant amener une carpe à parler.</p> <h3>Des yachts saisis, mais...</h3> <p>Pourtant, la dynamique de «perçage de coffres» a été confirmée le 11 mars lorsque le G7 (les mêmes pays que ceux ci-dessus, plus le Japon) et l'Australie annonçaient avoir «rendu opérationnel» le groupe de travail annoncé le 26 février. Baptisé REPO, pour Russian Elites, Proxies, and Oligarchs multilateral task force, il a explicitement pour but de «recueillir et partager les informations permettant de déclencher des actions concrètes, dont des sanctions, des gels d'avoirs et des saisies civiles et pénales d'actifs ainsi que des poursuites judiciaires», selon un communiqué du Trésor américain du 17 mars.</p> <p>Depuis lors, le travail avance. A quel rythme? C'est là que les choses se compliquent. Des yachts d'oligarques ont été saisis, certes. Des villas somptueuses ont été confisquées, certes. Des comptes en banques et autres actifs financiers ont été gelés pour un total de quelques milliards de francs, certes. Mais nombre d'autres yachts ont pu fuir et se réfugier qui en Turquie, qui aux Emirats, aux Seychelles ou aux Maldives (voire dans l'enclave russe de Kaliningrad pour l'un des navires personnels de Vladimir Poutine). Et des fortunes considérablement plus élevées continuent d'échapper aux enquêteurs. De quelle ampleur? Mystère. Les seuls avoirs de Vladimir Poutine ont fait l'objet d'estimations de plusieurs dizaines, voire centaines de milliards de dollars. Pour donner une idée: la Suisse a annoncé le blocage de 5,7 milliards de francs. Or, la fortune détenue par des personnes russes dans les banques suisses est estimée entre 150 et 200 milliards.</p> <h3>Des peines de prison</h3> <p>La première difficulté est de recueillir l'information. Or, celle-ci est dispersée à l'extrême entre des administrations qui ne sont pas forcément outillées pour appliquer des sanctions – comme les registres fonciers – et qui sont parfois en concurrence les unes avec les autres. Pour recueillir l'information, il faut aussi amener les gens à parler. 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Depuis un an, le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan, sous prétexte de lutter contre les auteurs du coup d'Etat manqué du 15 juillet 2016, s'en prend systématiquement à tous les groupes, toutes les personnes susceptibles de se mettre en travers de son chemin. Cent dix mille employés publics ont perdu leur emploi après avoir été suspectés de sympathies envers le prédicateur Fetullah Gülen, accusé par le régime d'avoir instigué la tentative de coup d'Etat. Cinquante mille personnes ont été arrêtées pour les mêmes raisons, ou suspectées de sympathies envers l'organisation terroriste kurde PKK. Plus de cent journalistes croupissent en prison, parfois depuis des mois, sans jugement, sans même, parfois, connaître les raisons exactes de leur arrestation. De même que plusieurs activistes de défense des Droits de l'Homme.
Immense palais, justice au rabais
Dans le quartier populaire de Sisli à Istanbul se dresse le Palais de justice de la mégalopole turque: un immeuble flambant neuf de forme ronde à la structure massive de plus de 13 étages (plus de deux fois Uni-Mail), dot les 300 000 mètres carrés de bureaux abritent aussi bien la justice de Paix que les procureurs chargés de la lutte antiterroriste. Une véritable ville, avec ses commerces, ses cafétérias et même sa garderie, dans laquelle l'on pénètre librement à condition de se soumettre au même contrôle sécuritaire que dans un aéroport.
C'est dans cet antre que le régime Erdogan a lancé sa dernière offensive contre la liberté d'opinion et d'information. Dans la 27e salle d'audience de la section des infractions importantes, étage Z, s'est tenu, fin juillet, le procès de 17 journalistes constituant le noyau de Cümhüriyet, un pilier de la presse écrite turque et l'un des ultimes médias à résister à la tentation de suivisme et de conformité qui affecte la quasi-totalité des médias turcs. Contrairement au reste du bâtiment, l'accès à la salle, et même au couloir qui y conduit, est bloqué par des gardiens.
Ce qui est reproché à Murat Sabuncu, directeur de la rédaction, à Ahmet Sik, enquêteur de premier ordre et à quinze de leurs collègues, c'est d'avoir «assisté une organisation terroriste armée», lisez le mouvement de Fetullah Gülen, que le gouvernement accuse d'avoir orchestré la tentative de coup d'Etat manqué de juillet 2016. Dans les faits, le gouvernement reproche aux journalistes... d'avoir fait leur travail: s'être informés aux sources en ayant des contacts – notamment – avec représentants de ce mouvement. Pire: en employant une messagerie cryptée. Comme si ce simple fait constituait un délit. Face à cette parodie de justice, les accusés risquent des peines bien réelles: jusqu'à 43 ans de prison.
Diviser pour régner
Le procès de ces journalistes est la dernière offensive en date lancée par le gouvernement Erdogan contre chaque groupe susceptible constituer une opposition. Une offensive démarrée dès son accès au pouvoir en novembre 2002 lorsque son parti AKP a reporté pour la première fois les élections, et qui est détaillée par l'historien turc basé à Washington Soner Cagaptay dans un excellent ouvrage paru ce printemps, «The New Sultan. Ergogan and the Crisis of Modern Turkey» (I.B.Tauris, Londres et New York, 206 pages).
Après quelques années d'observation prudente, le «sultan» a lancé son premier assaut en 2007 (après avoir reporté sa 2e victoire électorale) contre les militaires, qui faisaient jusqu'alors la pluie et le beau temps de la politique turque. Après les avoir déchus de leur pouvoir, il s'en est pris à ses alliés de toujours, le mouvement güleniste. Avant que ce dernier ne cherche à l'écarter du pouvoir, suggère l'auteur, qui résume cette opération en affirmant que «la révolution dévore ses enfants». Erdogan s'en prend de même aux Kurdes, dont il s'était fait précédemment les alliés contre les militaires. Enfin, il met la presse au pas en «incitant» les éditeurs de journaux critiques à les vendre à des hommes d'affaires proches du pouvoir. C'est ainsi que ne restent aujourd'hui, comme artisans de la diversité de l'opinion, que quelques médias, au premier rang duquel trône encore Cümhüriyet.
Le talon d'Achille
Soner Cagaptay salue certes les excellentes performances économiques de la Turquie pendant les dix premières années de gouvernement Erdogan, qui ont permis à une large tranche de la population de sortir de la pauvreté et d'entrer dans la classe moyenne. Et c'est vrai, lorsque l'on se déplace dan le pays, que les routes, les écoles, les hôpitaux se sont multipliés. Mais c'est pour aussitôt dénoncer la division de la société turque presque par le milieu opérée par le gouvernement: les islamo-conservateurs d'un côté, les libéraux, laïcistes et pro-occidentaux de l'autre. Une situation à même de durcir les conflits dans le pays. Voire à conduire à une guerre civile.
«Le talon d'Achille d'Erdogan, c'est l'économie», poursuit Cagaptay. L'accession au bien-être de larges tranches de la population turque rend celles-ci exigeantes. Or, le coup d'Etat manqué de 2016 a plongé dans une récession l'automne suivant, et a fait fuir les touristes, qui ne sont toujours pas revenus. Même si le pays semble avoir recouvré son dynamisme, rien ne dit qu'il est en mesure de le conserver.
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Le premier samedi soir de la guerre d'agression russe en Ukraine, le 26 février, la Maison-Blanche communiquait sa volonté, et celle de ses alliés britanniques, allemands, français, italiens, canadiens et de l'Union européenne, de «créer un groupe de travail transatlantique chargé de s'assurer de la bonne application des sanctions financières en identifiant et en gelant les actifs des individus et des entreprises basés dans nos juridictions».</p> <p>Et quelques lignes en-dessous, le communiqué précisait: «nous allons engager d'autres gouvernements». Lisez: ceux des pays qui ont massivement accueilli des fortunes de milliardaires russes, dont, évidemment, la Suisse, Chypre, les Emirats arabes unis et quelques autres paradis fiscaux.</p> <h3>Faire parler la carpe</h3> <p>Chacun a bien compris la portée de la charge lancée à toute vapeur dans la stupeur et la colère des premiers jours du conflit. La dynamique créée par la rupture de l'ordre international est de celle qui a le potentiel de se transformer en «game changer», c'est-à-dire de modifier durablement les règles du jeu. Comme celle des attentats du 11-Septembre, qui ont abouti à la criminalisation internationale de l'argent du terrorisme, ou celle de la crise financière de 2008, qui a débouché, comme les banquiers suisses le savent, sur la disparition du secret bancaire pour les questions fiscales.</p> <p>En clair: pour traquer les secrets financiers de Vladimir Poutine et des près de 900 autres personnes ciblées par les sanctions occidentales, il faut commettre ce qui n'avait jamais été sérieusement tenté jusqu'ici: s'enfoncer dans la jungle des sociétés offshore, trusts, fondations, sociétés de domicile, «limited partnerships» et autres. Démêler les cachotteries des avocats, des notaires, des fiduciaires et des hommes et femmes de paille. Amener les banquiers à parler. 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Baptisé REPO, pour Russian Elites, Proxies, and Oligarchs multilateral task force, il a explicitement pour but de «recueillir et partager les informations permettant de déclencher des actions concrètes, dont des sanctions, des gels d'avoirs et des saisies civiles et pénales d'actifs ainsi que des poursuites judiciaires», selon un communiqué du Trésor américain du 17 mars.</p> <p>Depuis lors, le travail avance. A quel rythme? C'est là que les choses se compliquent. Des yachts d'oligarques ont été saisis, certes. Des villas somptueuses ont été confisquées, certes. Des comptes en banques et autres actifs financiers ont été gelés pour un total de quelques milliards de francs, certes. Mais nombre d'autres yachts ont pu fuir et se réfugier qui en Turquie, qui aux Emirats, aux Seychelles ou aux Maldives (voire dans l'enclave russe de Kaliningrad pour l'un des navires personnels de Vladimir Poutine). Et des fortunes considérablement plus élevées continuent d'échapper aux enquêteurs. 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Certainement, à un problème près: les capacités de transport vers l'Empire du Milieu sont six fois moindres que celles développées depuis des décennies vers l'Ouest, selon le dernier numéro de <em>The Economist</em>.</p> <p>L'activité manufacturière, présentée comme la colonne vertébrale de la puissance économique d'un pays, est faible en Russie: elle ne représente qu'un dixième du PIB, soit une proportion de moitié moindre que celle de la France, un pays qui souffre pourtant de désindustrialisation. Aucun grand groupe industriel russe ne rivalise avec un Volkswagen allemand ou avec un Boeing américain, ni en taille ni en rayonnement international.</p> <p>Ce déséquilibre de la composition économique se reflète dans la composition des grandes entreprises russes: sur les dix plus grandes, quatre sont actives dans l'extraction et la commercialisation de pétrole et de gaz, deux sont des banques, deux sont de grands distributeurs, genre Coop-Migros. L'on y trouve aussi les chemins de fer. 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