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Actuel / Des Suisses décalés

Chantal Tauxe

12 mars 2019

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Qu’est-ce qui pourrait changer pour la Suisse avec les élections européennes? Ceux qui espèrent que les populistes, annoncés vainqueurs, nous aideront à modeler un accord-cadre plus avantageux se mettent le doigt dans l'oeil. Plusieurs fois.



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La compilation des sondages dans les 27 pays-membres annonce un parlement européen plus fragmenté, donc une volonté générale plus difficile à trouver. Il ne devrait toutefois pas y avoir une majorité d’eurosceptiques capable de bloquer la machine. Ce n’est pas surprenant: à l’échelle de l’Union, comme chez nous, le découpage électoral et le vote à la proportionnelle atténuent les effets des foucades de l’opinion.*

Qu’est-ce qui pourrait changer pour la Suisse avec les élections européennes? 

En mai, alors que le Conseil fédéral devra décider si nous soutenons l’accord institutionnel, le sentiment d’être isolés ou de ramer en sens contraire va s’accroître. Tout le continent –ou presque – élit ses représentants, mais nous, si attachés au vote, boudons cet exercice démocratique géant. Nous faisons semblant de ne pas être concernés, même si la Suisse compte 1,6 million d’électeurs européens (des étrangers et des binationaux).

Les rapports de forces au Parlement européen ne changent pas ce qui se passe en amont. C’est la Commission qui est chargée de négocier avec Berne; les députés se prononcent eux à la fin du processus. Dans la classe politique suisse, on s’entête à croire que le salut, un coup de main, peut venir de Berlin, Paris ou Rome. Cette stratégie a fait chou blanc: malgré de bonnes paroles, les états-membres laissent la Commission gérer les modalités du partenariat avec les Helvètes.

A propos de la Commission justement: le choix du successeur de Juncker relève de la compétence du Parlement, mais les chefs d’Etat pourraient avoir envie de retrouver cette ancienne prérogative. Ce qui est certain, c’est que le nouveau président de la Commission a peu de chances d’être un aussi bon connaisseur de la Suisse que le Luxembourgeois. A Bruxelles, le nombre de ceux qui considèrent sincèrement la Suisse comme un pays ami à ménager se rétrécit, au profit de ceux qui la voient comme un «état tiers» parmi d’autres, ne nécessitant pas de traitement particulier. Le chaos du Brexit a soudé les Européens contre les dissidents.

L’accès au marché unique européen constitue le cœur de nos relations avec l’UE. Même si les populistes devaient progresser dans l’hémicycle de Strasbourg, il faut se souvenir qu’aucun d’entre eux ne remet en cause le principe du marché unique ou son fonctionnement.

Le résultat des élections européennes pourrait avoir un impact plus marqué sur les accords de Schengen et Dublin. En matière de contrôles des frontières extérieures et de politique d’asile, de nouveaux durcissements sont à prévoir. La Suisse devra s’aligner, y compris financièrement.

Le constat est un brin désagréable: les populistes aiment bien nous citer, invoquer nos droits de referendum ou d’initiative, mais ils ne nous font pas de cadeaux. Les ornières nationalistes annihilent vite leur lyrisme.

Reste à considérer un autre scénario: 2019 ne sera peut-être pas l’année du triomphe des populistes européens. Leur victoire annoncée mobilise les consciences humanistes. Le parlement de Strasbourg pourrait au final se peupler de députés mieux résolus à «changer l’Europe», pour qu’elle offre plus de pouvoir d’achat, de protection sociale à ses citoyens, et qu’elle s’érige en rempart des libertés individuelles face au pouvoir intrusif des GAFA, aux manipulations russes ou à l’hégémonie chinoise. L’UE pourrait alors redevenir désirable aux yeux des Suisses si habitués à irrationnellement la détester.


* Ce texte a été publié en italien par l’hebdomadaire tessinois Il Caffè: «Tra l'Ue e la Svizzera
dialogo più difficile
»

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VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET

5 Commentaires

@Lagom 12.03.2019 | 22h44

«C'est l'Accord-Cadre qui se trouve clairement viser entre vos lignes. Si seul le PS a réussi à poser 38 questions lors de la réunion de toutes les forces politiques à Berne, cela veut dire que nos diplomates-négociateurs méritent d'être limoger au Saint-siège, Monaco et le Bhoutan. »


@Marges 18.03.2019 | 06h30

«Bonjour Madame Tauxe,
SI j'ai bien compris toutes les remarques dans votre article, il semblerait que la Suisse n'aura plus le choix de garder toutes ses prérogatives face à cette Europe, qui, elle dégage son utilité à devenir une identité qui corresponde à ses buts originaux. En fait "cette Europe" est une vaste fumisterie ! Merci de m'éclairer. Bien à vous.
»


@Eggi 23.03.2019 | 15h47

«L'analyse de Madame Tauxe me semble défendable, au contraire des 2 commentaires se résumant à "nos diplomates-négociateurs méritent d'être limoger (sic)" et "cette Europe est une vaste fumisterie". Merci à Granda et Marges de développer, afin que Madame Tauxe ou moi-même puissions les éclairer...»


@stef 24.03.2019 | 15h34

«D’accord avec Eggi »


@Lagom 10.05.2019 | 22h43

«@Eggi: selon les domaines qui sont évoqués dans les articles de notre bon journal électronique, vous donnez l'impression d'être tour à tour juriste, scientifique, politologue, humaniste, diplomate, etc. Faites nous profiter de vos connaissances pour ne expliquer si les banques cantonales par exemple peuvent continuer à exister dans leur format actuel? quid des subventions dans le culturel? si l'accord-cadre serait signé. Je ne vais pas écrire plus, vous voilà déjà suffisamment bien embêté avec 2 questions ! »