Actuel / «Le respect de votre vie privée nous tient à cœur» #OuPas
La politique d’utilisation des données Facebook indique quelles sont les informations et activités qui sont collectées: informations liées au compte, contenus partagés, communication avec des amis, mais aussi lieu d’une photo, la date du fichier, la fréquence et la durée des activités, les photos de vous qui sont partagées, le carnet d’adresses, les données bancaires (numéro de CB et informations d’authentification). © Bon pour la tête 2018
Alors que la société de Mark Zuckerberg est dans la tourmente, l’affaire Cambridge Analytica en lien avec l’élection de Donald Trump révèle comment Facebook utilise les données des utilisateurs de son service gratuit. Savoir quelles sont les données collectées (et surtout comment) peut permettre de limiter l’immixtion dans sa vie privée, mais l’ampleur de la collecte rend la poursuite de cet objectif bien illusoire, car c’est bien connu: «si c’est gratuit, c’est toi le produit!»
Nathalie Devillier, Grenoble École de Management (GEM)
Alors que la société est dans la tourmente, l’affaire Cambridge Analytica en lien avec l’élection de Donald Trump révèle comment le premier réseau social du monde utilise les données des utilisateurs de son service gratuit.
Savoir quelles sont les données collectées (et surtout comment) peut permettre de limiter l’immixtion dans sa vie privée, mais l’ampleur de la collecte rend la poursuite de cet objectif bien illusoire, car c’est bien connu: «si c’est gratuit, c’est toi le produit!» Protéger ses données sur Facebook? C’est aussi simple que pi.
Quelles sont les données collectées?
La politique d’utilisation des données indique quelles sont les informations et activités qui sont collectées: informations liées au compte (nom, prénom, adresse e-mail, âge, sexe, localisation), contenus partagés, communication avec des amis, mais aussi lieu d’une photo, la date du fichier, la fréquence et la durée des activités, les photos de vous qui sont partagées, qui synchronise ou importe vos coordonnées, le carnet d’adresses, les données bancaires (numéro de CB et informations d’authentification).
Attention! Toutes les informations publiées sur votre profil public peuvent être vues ou retrouvées à l’aide de moteurs de recherche en ligne, d’API et de médias hors ligne, tels que la télévision.
Ces informations sont collectées en continu sur toutes les interfaces de navigation utilisées (ordinateurs, tablettes, téléphones mobiles) ce qui génère la collecte des données suivantes: le système d’exploitation, la version du matériel, les paramètres de l’appareil, les noms et les types de fichier et de logiciel, le niveau de la batterie et l’intensité du signal, ainsi que les numéros d’identification de l’appareil; les données d’emplacement de l’appareil, notamment les données d’emplacement géographique précises recueillies à travers les signaux GPS, Bluetooth ou wifi; des informations de connexion telles que le nom de votre opérateur mobile ou de votre fournisseur d’accès à Internet, le type de navigateur que vous utilisez, votre langue et le fuseau horaire dans lequel vous vous situez, votre numéro de téléphone mobile et votre adresse IP.
Ce à quoi il faut aussi ajouter les données provenant de sites web et applications reliées à Facebook soit par un bouton «j’aime» soit par la fonction «se connecter avec Facebook», ce qui comprend toutes les informations sur les sites web et les applications que vous consultez en dehors de Facebook, votre utilisation des services Facebook sur ces sites web et applications, ainsi que les informations que le développeur ou l’éditeur de l’application ou du site web partage avec vous ou Facebook.
Par exemple, lorsque vous jouez à Candy Crush ou tout autre jeu avec vos amis sur le réseau ou utilisez le bouton «Commenter» ou «Partager» de Facebook sur un site web, le développeur ou le site web du jeu peut recevoir des informations sur vos activités dans le jeu ou sur ce commentaire ou un lien que vous partagez depuis leur site web sur Facebook.
Les informations proviennent aussi de partenaires tiers. Comment cela est-il possible? Tout d’abord, Facebook reçoit toutes les informations sur vous et vos activités, sur et en dehors de Facebook, en provenance des partenaires (ou tiers qui ne sont pas identifiés!), telles que des informations provenant de partenaires avec qui Facebook collabore pour offrir un service, ou encore d’annonceurs au sujet de votre expérience ou de votre interaction. Réciproquement, lorsque vous téléchargez ou utilisez des services tiers, ces derniers ont la possibilité d’accéder à votre profil public Facebook sans que vous en ayez conscience y compris votre nom d’utilisateur, votre identifiant, votre tranche d’âge, votre pays/langue, votre liste d’amis ainsi que toutes les informations que vous partagez avec eux! Or, ces partenaires commerciaux de Facebook ne sont pas clairement identifiés et appliquent leurs propres politiques de protection des données à caractère personnel donc les «partagent» de nouveau et ce toujours à votre insu.
Mais ce n’est pas fini! La société reçoit toutes les informations vous concernant en provenance des sociétés qui lui appartiennent ou qu’elle exploite: Facebook Payments Inc., Atlas, Instagram LLC, Onavo, Moves, Oculus, WhatsApp Inc., Masquerade et CrowdTangle.
Cerise sur le gâteau, la société ajoute que certaines données peuvent être de provenance inconnue!
Comment limiter cette intrusion?
Le système de «liste rouge» n’existe pas sur Facebook: c’est à l’utilisateur qu’il revient de maîtriser tous les paramètres: 1/de ses interfaces de navigation et 2/de toutes ses applications mobiles.
L’utilisateur doit d’abord comprendre que la confidentialité est gérée par des paramètres de partage ou d’autorisation qui sont accessibles depuis son interface de navigation. Donc si vous avez utilisé Facebook depuis vos deux ordinateurs, les trois tablettes de la maison mais aussi votre téléphone mobile, il faut tout d’abord vérifier les paramètres respectifs de ces six interfaces pour le partage de: l’agenda, l’appareil photo, les capteurs corporels, les contacts, le microphone, la position, les SMS, le stockage, le téléphone, la lecture de messages instantanés…
Ensuite, sur la page ou application du réseau social, il est possible d’agir sur plusieurs paramètres dont la confidentialité, la géolocalisation, les filtres publicitaires en fouillant les rubriques d’aide en ligne. Attention, car Facebook est présent sur une multitude d’applications mobiles (cliquer sur le triangle en haut à droite puis «Paramètres», et cliquer à gauche sur «Applications»). En effet, sur Facebook, votre nom, photo de profil, photo de couverture, genre, réseaux, nom et identifiant sont toujours accessibles par les personnes et les applications. Les applications ont aussi accès à votre liste d’amis et à toute information que vous choisissez de rendre publique. Pourquoi? Et bien vous le saurez en lisant les sept pages de la «Politique d’utilisation des données» de Facebook qui renvoie fréquemment aux neuf pages de «Conditions d’utilisation».
Enfin, il faut faire la même démarche pour chaque application mobile…!
En réalité, chaque utilisateur peut connaître l’ensemble des données à caractère personnel que Facebook collecte sur lui en exerçant son droit d’accès directement sur sa page: cliquer en haut à droite sur le triangle qui se trouve sur toutes les pages puis sur «Paramètres» et «Télécharger une copie de vos données» (tout en bas) et enfin «Créer mon archive». Le site vous demande votre mot de passe pour vous authentifier et vous indique que vous recevrez vos données par e-mail (celui qui a servi à créer le compte). Une notification apparaît après quelques secondes selon laquelle «Your Facebook data is ready for download». En cliquant dessus, l’espace assistance s’ouvre et fait apparaître un hyperlien pour télécharger l’archive; le site vous demande de nouveau votre mot de passe tout en vous indiquant (non sans ironie) que vos données sont sensibles.
En réponse à ma demande faite le 21 mars, j’ai donc pu télécharger un fichier zip moins de cinq minutes après contenant 11 documents html: ads (publicités), apps, contacts, events, friends, messages, photos, pokes, security, timeline et videos.
En cliquant sur «Ads» j’obtiens la liste de mes thèmes publicitaires et la liste des «Annonceurs avec vos coordonnées» dont la liste est ci-dessous. Toutefois, aucune précision n’est donnée sur les coordonnées qui leur sont transmises, mais je ne me fais aucune illusion.
Liste des annonceurs avec mes coordonnées:
KLM Nigeria, Airbnb, KLM Finland, KLM Norge, KLM Dutch Caribbean, vente privee, KLM Panamá, KLM Polska, KLM Singapore, KLM Chile, HOP.com, KLM Philippines, KLM Russia, KLM México, KLM Royal Dutch Airlines, KLM Thailand, VeryChic, KLM Taiwan, KLM South Africa, KLM Hungary, KLM Korea, KLM Colombia, KLM Suriname, SFR, KLM Ghana, KLM Italia, KLM Denmark, KLM Portugal, KLM Indonesia, KLM Ecuador, L’OCCITANE en Provence, KLM UK, KLM Argentina, KLM Brasil, KLM Malaysia, KLM Japan, Mugler, KLM Peru, Airbnb (エアビーアンドビー), KLM Deutschland, KLM Czech Republic, KLM India, KLM España, KLM Romania, KLM Ukraine, KLM Canada, Zalando, Boulanger.
Non moins intéressant, le dossier «Apps» me donne la liste des applications présentes sur mon smartphone, y compris celles que j’ai désinstallées! Le dossier «Contacts» me donne mon répertoire, avec toutes les informations de mes correspondants, tels qu’ils existaient lors de l’installation de Facebook sur mon premier iPhone il y a quelques années avec tous les ajouts que j’ai pu faire (mais les contacts supprimés subsistent!) puisque le site gère mon répertoire en mode dynamique. Le dossier «Security» liste systématiquement la date et l’heure de toutes mes interactions, avec mes adresses IP, interface de navigation et sa version, le cookie ayant récolté la donnée et ce pour:
les changements de statut de compte et de mots de passe
toutes mes sessions actives (voir ci-dessous la mention bizarre datée de 1970!)
l’activité de mon compte (updates, login, fin de session web ou mobile)
les emails ajoutés ou supprimés
les « checkpoints cleared » et les «checkpoints flow started» (?)
toutes les machines reconnues
les données de protection des sessions: cookies, adresses IP et emplacements estimés à partir d’une adresse IP
les adresses IP (plusieurs kilomètres)
les informations de cookies d’identification DTR
les variables physiques
les données administratives (changement de mot de passe)
Exemple de session active
Créé : mardi 20 mars 2018, 18:27;UTC+01
Mis à jour : jeudi 1 janvier 1970;00:00UTC+01
Adresse IP : (masqué par moi)
Navigateur : FBAN/FB4A;FBAV/163.0.0.43.91;FBBV/
96845992;FBDM/{density=2.0,width=720,height=1280};
FBLC/fr_FR;FBRV/96845992;FBCR/SFR altice;FBMF/samsung;
FBBD/samsung; FBPN/com.Facebook.katana;FBDV/SM-A320FL;
FBSV/7.0;FBOP/1;FBCA/armeabi-v7a:armeabi;
Cookie :… HCP1
Un business sans contrepartie
Je vous fais grâce des autres dossiers, mais je vous invite à télécharger votre copie de vos données à caractère personnel pour bien prendre la mesure de ce que nous offrons à Mark Zuckerberg qui lui, ne partage rien avec nous; bien au contraire la déclaration des droits et responsabilités de Facebook laisse sans voix:
«Vous nous accordez une licence non exclusive, transférable, sous-licenciable, sans redevance et mondiale pour l’utilisation des contenus de propriété intellectuelle que vous publiez sur Facebook.»
Alors que toute licence universelle est illégale!
«Nous apprécions vos commentaires et vos suggestions concernant Facebook. Cependant, veuillez noter que nous pouvons les utiliser sans aucune obligation de rémunération (tout comme vous n’avez aucune obligation de nous les communiquer).
Nous requérons des applications qu’elles respectent la confidentialité de vos données, et c’est l’accord que vous donnez à une application qui détermine dans quelle mesure celle-ci est libre d’utiliser, de conserver et de transférer ces contenus et informations.»
De toute évidence, cet engagement n’a pas été tenu et Facebook ne s’est pas soucié de l’utilisation faite des données collectées par le test de personnalité développé par le Pr Kogan pour Cambridge Analytica (ou alors a été grassement rémunérée en contrepartie).
«Nous faisons tout notre possible pour faire de Facebook un service sûr, mais ne pouvons pas garantir la sécurité absolue.»
Effectivement, cette affaire nous le démontre, et aussi (en capitales dans les Conditions d’utilisation):
«Nous essayons de fournir Facebook dans un environnement sans défaut et sûr, mais vous l’utilisez à votre propre risque. Nous fournissons Facebook « en l’état » sans garanties exprès ou implicites […] et vous dégagez Facebook […] de toute responsabilité […] l’agrégat total de notre responsabilité envers vous dans le cadre de cette déclaration ou de Facebook ne pourra dépasser le montant payé par vous au cours des douze mois précédents.»
Donc, en résumé, sachant que le service est gratuit, la responsabilité de Facebook s’élève à 12 fois zéro = zéro!
Si vous souhaitez supprimer votre compte, sachez enfin qu’«en raison de la technologie utilisée par le système Facebook, les contenus supprimés peuvent persister dans des copies de sauvegarde pendant une durée raisonnable (en règle générale, pendant 90 jours maximum après le début de la suppression, mais qu’ils ne sont pas disponibles aux autres utilisateurs pendant cette période). Nonobstant ce qui précède, si cela est exigé par la loi en vigueur, l’ordonnance d’un organisme gouvernemental ou d’une instance judiciaire, ou autre, nous pouvons conserver ces contenus dans toute mesure nécessaire à ces fins.»
Ce qui se passe aujourd’hui avec Facebook s’est certainement déjà produit pour d’autres réseaux sociaux et d’autres applications mobiles. La réutilisation des données des dresseurs du jeu Pokémon Go! au sein du conglomérat Alphabet est-elle moins choquante? La géolocalisation de 10 millions de Français à leur insu par Teemo pour des éditeurs de renom est-elle moins critiquable?
Enfin chacun voit le mur qui borne son esprit!
Cette énième affaire Facebook ouvrira-t-elle les yeux des utilisateurs jusqu’à leur faire supprimer leurs comptes?
Nathalie Devillier, Professeur de droit, Grenoble École de Management (GEM)
Article original The Conversation: «Cambridge Analytica et Facebook: «Le respect de votre vie privée nous tient à cœur» #OuPas»
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C’est aussi simple que pi.</p> <h3>Quelles sont les données collectées?</h3> <p><a href="https://www.Facebook.com/about/privacy/">La politique d’utilisation des données</a> indique quelles sont les informations et activités qui sont collectées: informations liées au compte (nom, prénom, adresse e-mail, âge, sexe, localisation), contenus partagés, communication avec des amis, mais aussi lieu d’une photo, la date du fichier, la fréquence et la durée des activités, les photos de vous qui sont partagées, qui synchronise ou importe vos coordonnées, le carnet d’adresses, les données bancaires (numéro de CB et informations d’authentification).</p> <p>Attention! Toutes les informations publiées sur votre profil public peuvent être vues ou retrouvées à l’aide de moteurs de recherche en ligne, d’API et de médias hors ligne, tels que la télévision.</p> <p>Ces informations sont <strong>collectées en continu sur toutes les interfaces de navigation utilisées</strong> (ordinateurs, tablettes, téléphones mobiles) ce qui génère la collecte des données suivantes: le système d’exploitation, la version du matériel, les paramètres de l’appareil, les noms et les types de fichier et de logiciel, le niveau de la batterie et l’intensité du signal, ainsi que les numéros d’identification de l’appareil; les données d’emplacement de l’appareil, notamment les données d’emplacement géographique précises recueillies à travers les signaux GPS, Bluetooth ou wifi; des informations de connexion telles que le nom de votre opérateur mobile ou de votre fournisseur d’accès à Internet, le type de navigateur que vous utilisez, votre langue et le fuseau horaire dans lequel vous vous situez, votre numéro de téléphone mobile et votre adresse IP.</p> <p>Ce à quoi il faut aussi ajouter les <strong>données provenant de sites web et applications reliées à Facebook soit par un bouton «j’aime» soit par la fonction «se connecter avec Facebook»,</strong> ce qui comprend toutes les informations sur les sites web et les applications que vous consultez en dehors de Facebook, votre utilisation des services Facebook sur ces sites web et applications, ainsi que les informations que le développeur ou l’éditeur de l’application ou du site web partage avec vous ou Facebook.</p> <p>Par exemple, lorsque vous jouez à Candy Crush ou tout autre jeu avec vos amis sur le réseau ou utilisez le bouton «Commenter» ou «Partager» de Facebook sur un site web, le développeur ou le site web du jeu peut recevoir des informations sur vos activités dans le jeu ou sur ce commentaire ou un lien que vous partagez depuis leur site web sur Facebook.</p> <p><strong>Les informations proviennent aussi de partenaires tiers.</strong> Comment cela est-il possible? Tout d’abord, Facebook reçoit toutes les informations sur vous et vos activités, sur et en dehors de Facebook, en provenance des partenaires (ou tiers qui ne sont pas identifiés!), telles que des informations provenant de partenaires avec qui Facebook collabore pour offrir un service, ou encore d’annonceurs au sujet de votre expérience ou de votre interaction. Réciproquement, lorsque vous téléchargez ou utilisez des services tiers, ces derniers ont la possibilité d’accéder à votre profil public Facebook sans que vous en ayez conscience y compris votre nom d’utilisateur, votre identifiant, votre tranche d’âge, votre pays/langue, votre liste d’amis ainsi que toutes les informations que vous partagez avec eux! Or, ces partenaires commerciaux de Facebook ne sont pas clairement identifiés et appliquent leurs propres politiques de protection des données à caractère personnel donc les «partagent» de nouveau et ce toujours à votre insu.</p> <p>Mais ce n’est pas fini! La société reçoit toutes les <strong>informations vous concernant en provenance des sociétés qui lui appartiennent ou qu’elle exploite</strong>: Facebook Payments Inc., Atlas, Instagram LLC, Onavo, Moves, Oculus, WhatsApp Inc., Masquerade et CrowdTangle.</p> <p>Cerise sur le gâteau, la société ajoute que certaines données <a href="https://www.Facebook.com/help/1701730696756992/?helpref=hc_fnav">peuvent être de provenance inconnue</a>!</p> <h3>Comment limiter cette intrusion?</h3> <p>Le système de «liste rouge» n’existe pas sur Facebook: c’est à l’utilisateur qu’il revient de maîtriser tous les paramètres: 1/de ses interfaces de navigation et 2/de toutes ses applications mobiles.</p> <p>L’utilisateur doit d’abord comprendre que la confidentialité est gérée par des paramètres de partage ou d’autorisation qui sont accessibles depuis son interface de navigation. Donc si vous avez utilisé Facebook depuis vos deux ordinateurs, les trois tablettes de la maison mais aussi votre téléphone mobile, il faut tout d’abord vérifier les paramètres respectifs de ces six interfaces pour le partage de: l’agenda, l’appareil photo, les capteurs corporels, les contacts, le microphone, la position, les SMS, le stockage, le téléphone, la lecture de messages instantanés…</p> <p>Ensuite, sur la page ou application du réseau social, il est possible d’agir sur plusieurs paramètres dont la confidentialité, la géolocalisation, les filtres publicitaires en fouillant les rubriques d’aide en ligne. Attention, car Facebook est présent sur une multitude d’applications mobiles (cliquer sur le triangle en haut à droite puis «Paramètres», et cliquer à gauche sur «Applications»). En effet, sur Facebook, votre nom, photo de profil, photo de couverture, genre, réseaux, nom et identifiant sont toujours accessibles par les personnes et les applications. Les applications ont aussi accès à votre liste d’amis et à toute information que vous choisissez de rendre publique. Pourquoi? Et bien vous le saurez en lisant les sept pages de la <a href="https://www.Facebook.com/about/privacy/">«Politique d’utilisation des données»</a> de Facebook qui renvoie fréquemment aux neuf pages de «<a href="https://www.Facebook.com/terms">Conditions d’utilisation»</a>.</p> <p>Enfin, il faut faire la même démarche pour chaque application mobile…!</p> <p>En réalité, chaque utilisateur peut connaître l’ensemble des données à caractère personnel que Facebook collecte sur lui en exerçant son droit d’accès directement sur sa page: cliquer en haut à droite sur le triangle qui se trouve sur toutes les pages puis sur «Paramètres» et «Télécharger une copie de vos données» (tout en bas) et enfin «Créer mon archive». Le site vous demande votre mot de passe pour vous authentifier et vous indique que vous recevrez vos données par e-mail (celui qui a servi à créer le compte). Une notification apparaît après quelques secondes selon laquelle «Your Facebook data is ready for download». En cliquant dessus, l’espace assistance s’ouvre et fait apparaître un hyperlien pour télécharger l’archive; le site vous demande de nouveau votre mot de passe tout en vous indiquant (non sans ironie) que vos données sont sensibles.</p> <p>En réponse à ma demande faite le 21 mars, j’ai donc pu télécharger un fichier zip moins de cinq minutes après contenant 11 documents html: ads (publicités), apps, contacts, events, friends, messages, photos, pokes, security, timeline et videos.</p> <p>En cliquant sur «Ads» j’obtiens la liste de mes thèmes publicitaires et la liste des «Annonceurs avec vos coordonnées» dont la liste est ci-dessous. Toutefois, aucune précision n’est donnée sur les coordonnées qui leur sont transmises, mais je ne me fais aucune illusion.</p> <p><u>Liste des annonceurs avec mes coordonnées: </u></p> <blockquote> <p>KLM Nigeria, Airbnb, KLM Finland, KLM Norge, KLM Dutch Caribbean, vente privee, KLM Panamá, KLM Polska, KLM Singapore, KLM Chile, HOP.com, KLM Philippines, KLM Russia, KLM México, KLM Royal Dutch Airlines, KLM Thailand, VeryChic, KLM Taiwan, KLM South Africa, KLM Hungary, KLM Korea, KLM Colombia, KLM Suriname, SFR, KLM Ghana, KLM Italia, KLM Denmark, KLM Portugal, KLM Indonesia, KLM Ecuador, L’OCCITANE en Provence, KLM UK, KLM Argentina, KLM Brasil, KLM Malaysia, KLM Japan, Mugler, KLM Peru, Airbnb (エアビーアンドビー), KLM Deutschland, KLM Czech Republic, KLM India, KLM España, KLM Romania, KLM Ukraine, KLM Canada, Zalando, Boulanger.</p> </blockquote> <p>Non moins intéressant, le dossier «Apps» me donne la liste des applications présentes sur mon smartphone, y compris celles que j’ai désinstallées! Le dossier «Contacts» me donne mon répertoire, avec toutes les informations de mes correspondants, tels qu’ils existaient lors de l’installation de Facebook sur mon premier iPhone il y a quelques années avec tous les ajouts que j’ai pu faire (mais les contacts supprimés subsistent!) puisque le site gère mon répertoire en mode dynamique. Le dossier «Security» liste systématiquement la date et l’heure de toutes mes interactions, avec mes adresses IP, interface de navigation et sa version, le cookie ayant récolté la donnée et ce pour:</p> <ul> <li><p>les changements de statut de compte et de mots de passe <br></p></li> <li><p>toutes mes sessions actives (voir ci-dessous la mention bizarre datée de 1970!) <br></p></li> <li><p>l’activité de mon compte (updates, login, fin de session web ou mobile) <br></p></li> <li><p>les emails ajoutés ou supprimés <br></p></li> <li><p>les « checkpoints cleared » et les «checkpoints flow started» (?) <br></p></li> <li><p>toutes les machines reconnues <br></p></li> <li><p>les données de protection des sessions: cookies, adresses IP et emplacements estimés à partir d’une adresse IP <br></p></li> <li><p>les adresses IP (plusieurs kilomètres) <br></p></li> <li><p>les informations de cookies d’identification DTR <br></p></li> <li><p>les variables physiques <br></p></li> <li><p>les données administratives (changement de mot de passe)</p></li> </ul> <p><strong>Exemple de session active</strong></p> <blockquote> <p><strong>Créé</strong> : mardi 20 mars 2018, 18:27;UTC+01<br> <strong>Mis à jour</strong> : jeudi 1 janvier 1970;00:00UTC+01<br> <strong>Adresse IP</strong> : (masqué par moi)<br> <strong>Navigateur</strong> : FBAN/FB4A;FBAV/163.0.0.43.91;FBBV/<br> 96845992;FBDM/{density=2.0,width=720,height=1280};<br> FBLC/fr_FR;FBRV/96845992;FBCR/SFR altice;FBMF/samsung;<br> FBBD/samsung; FBPN/com.Facebook.katana;FBDV/SM-A320FL;<br> FBSV/7.0;FBOP/1;FBCA/armeabi-v7a:armeabi;<br> <strong>Cookie</strong> :… HCP1</p> </blockquote> <h3>Un business sans contrepartie</h3> <p>Je vous fais grâce des autres dossiers, mais je vous invite à télécharger votre copie de vos données à caractère personnel pour bien prendre la mesure de ce que nous offrons à Mark Zuckerberg qui lui, ne partage rien avec nous; bien au contraire la déclaration des droits et responsabilités de Facebook laisse sans voix:</p> <blockquote> <p>«<em><strong>Vous nous accordez une licence non exclusive, transférable, sous-licenciable, sans redevance et mondiale pour l’utilisation des contenus de propriété intellectuelle que vous publiez sur Facebook.</strong></em>»</p> </blockquote> <p>Alors que toute licence universelle est illégale!</p> <blockquote> <p>«<strong><em>Nous apprécions vos commentaires et vos suggestions concernant Facebook. Cependant, veuillez noter que nous pouvons les utiliser sans aucune obligation de rémunération (tout comme vous n’avez aucune obligation de nous les communiquer).</em></strong></p><strong><em> </em></strong><p><strong><em>Nous requérons des applications qu’elles respectent la confidentialité de vos données, et c’est l’accord que vous donnez à une application qui détermine dans quelle mesure celle-ci est libre d’utiliser, de conserver et de transférer ces contenus et informations.</em></strong>»</p> </blockquote> <p>De toute évidence, cet engagement n’a pas été tenu et Facebook ne s’est pas soucié de l’utilisation faite des données collectées par le test de personnalité développé par le Pr Kogan pour Cambridge Analytica (ou alors a été grassement rémunérée en contrepartie).</p> <blockquote> <p>«<em><strong>Nous faisons tout notre possible pour faire de Facebook un service sûr, mais ne pouvons pas garantir la sécurité absolue</strong></em>.»</p> </blockquote> <p>Effectivement, cette affaire nous le démontre, et aussi (en capitales dans les Conditions d’utilisation):</p> <blockquote> <p>«<strong><em>Nous essayons de fournir Facebook dans un environnement sans défaut et sûr, mais vous l’utilisez à votre propre risque. Nous fournissons Facebook « en l’état » sans garanties exprès ou implicites […] et vous dégagez Facebook […] de toute responsabilité […] l’agrégat total de notre responsabilité envers vous dans le cadre de cette déclaration ou de Facebook <strong>ne pourra dépasser le montant payé par vous au cours des douze mois précédents</strong>.</em></strong>» <br></p> </blockquote> <p>Donc, en résumé, sachant que le service est gratuit, la responsabilité de Facebook s’élève à 12 fois zéro = zéro!</p> <p style="text-align: justify;">Si vous souhaitez supprimer votre compte, sachez enfin qu’«en raison de la technologie utilisée par le système Facebook, les contenus supprimés peuvent persister dans des copies de sauvegarde pendant une durée raisonnable (en règle générale, pendant 90 jours maximum après le début de la suppression, mais qu’ils ne sont pas disponibles aux autres utilisateurs pendant cette période). Nonobstant ce qui précède, si cela est exigé par la loi en vigueur, l’ordonnance d’un organisme gouvernemental ou d’une instance judiciaire, ou autre, nous pouvons conserver ces contenus dans toute mesure nécessaire à ces fins.»</p> <p>Ce qui se passe aujourd’hui avec Facebook s’est certainement déjà produit pour d’autres réseaux sociaux et d’autres applications mobiles. La <a href="https://theconversation.com/pokemon-go-quel-est-ton-algorithme-65049">réutilisation des données</a> des dresseurs du jeu Pokémon Go! au sein du conglomérat Alphabet est-elle moins choquante? 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C’est aussi simple que pi.</p> <h3>Quelles sont les données collectées?</h3> <p><a href="https://www.Facebook.com/about/privacy/">La politique d’utilisation des données</a> indique quelles sont les informations et activités qui sont collectées: informations liées au compte (nom, prénom, adresse e-mail, âge, sexe, localisation), contenus partagés, communication avec des amis, mais aussi lieu d’une photo, la date du fichier, la fréquence et la durée des activités, les photos de vous qui sont partagées, qui synchronise ou importe vos coordonnées, le carnet d’adresses, les données bancaires (numéro de CB et informations d’authentification).</p> <p>Attention! Toutes les informations publiées sur votre profil public peuvent être vues ou retrouvées à l’aide de moteurs de recherche en ligne, d’API et de médias hors ligne, tels que la télévision.</p> <p>Ces informations sont <strong>collectées en continu sur toutes les interfaces de navigation utilisées</strong> (ordinateurs, tablettes, téléphones mobiles) ce qui génère la collecte des données suivantes: le système d’exploitation, la version du matériel, les paramètres de l’appareil, les noms et les types de fichier et de logiciel, le niveau de la batterie et l’intensité du signal, ainsi que les numéros d’identification de l’appareil; les données d’emplacement de l’appareil, notamment les données d’emplacement géographique précises recueillies à travers les signaux GPS, Bluetooth ou wifi; des informations de connexion telles que le nom de votre opérateur mobile ou de votre fournisseur d’accès à Internet, le type de navigateur que vous utilisez, votre langue et le fuseau horaire dans lequel vous vous situez, votre numéro de téléphone mobile et votre adresse IP.</p> <p>Ce à quoi il faut aussi ajouter les <strong>données provenant de sites web et applications reliées à Facebook soit par un bouton «j’aime» soit par la fonction «se connecter avec Facebook»,</strong> ce qui comprend toutes les informations sur les sites web et les applications que vous consultez en dehors de Facebook, votre utilisation des services Facebook sur ces sites web et applications, ainsi que les informations que le développeur ou l’éditeur de l’application ou du site web partage avec vous ou Facebook.</p> <p>Par exemple, lorsque vous jouez à Candy Crush ou tout autre jeu avec vos amis sur le réseau ou utilisez le bouton «Commenter» ou «Partager» de Facebook sur un site web, le développeur ou le site web du jeu peut recevoir des informations sur vos activités dans le jeu ou sur ce commentaire ou un lien que vous partagez depuis leur site web sur Facebook.</p> <p><strong>Les informations proviennent aussi de partenaires tiers.</strong> Comment cela est-il possible? Tout d’abord, Facebook reçoit toutes les informations sur vous et vos activités, sur et en dehors de Facebook, en provenance des partenaires (ou tiers qui ne sont pas identifiés!), telles que des informations provenant de partenaires avec qui Facebook collabore pour offrir un service, ou encore d’annonceurs au sujet de votre expérience ou de votre interaction. Réciproquement, lorsque vous téléchargez ou utilisez des services tiers, ces derniers ont la possibilité d’accéder à votre profil public Facebook sans que vous en ayez conscience y compris votre nom d’utilisateur, votre identifiant, votre tranche d’âge, votre pays/langue, votre liste d’amis ainsi que toutes les informations que vous partagez avec eux! Or, ces partenaires commerciaux de Facebook ne sont pas clairement identifiés et appliquent leurs propres politiques de protection des données à caractère personnel donc les «partagent» de nouveau et ce toujours à votre insu.</p> <p>Mais ce n’est pas fini! La société reçoit toutes les <strong>informations vous concernant en provenance des sociétés qui lui appartiennent ou qu’elle exploite</strong>: Facebook Payments Inc., Atlas, Instagram LLC, Onavo, Moves, Oculus, WhatsApp Inc., Masquerade et CrowdTangle.</p> <p>Cerise sur le gâteau, la société ajoute que certaines données <a href="https://www.Facebook.com/help/1701730696756992/?helpref=hc_fnav">peuvent être de provenance inconnue</a>!</p> <h3>Comment limiter cette intrusion?</h3> <p>Le système de «liste rouge» n’existe pas sur Facebook: c’est à l’utilisateur qu’il revient de maîtriser tous les paramètres: 1/de ses interfaces de navigation et 2/de toutes ses applications mobiles.</p> <p>L’utilisateur doit d’abord comprendre que la confidentialité est gérée par des paramètres de partage ou d’autorisation qui sont accessibles depuis son interface de navigation. Donc si vous avez utilisé Facebook depuis vos deux ordinateurs, les trois tablettes de la maison mais aussi votre téléphone mobile, il faut tout d’abord vérifier les paramètres respectifs de ces six interfaces pour le partage de: l’agenda, l’appareil photo, les capteurs corporels, les contacts, le microphone, la position, les SMS, le stockage, le téléphone, la lecture de messages instantanés…</p> <p>Ensuite, sur la page ou application du réseau social, il est possible d’agir sur plusieurs paramètres dont la confidentialité, la géolocalisation, les filtres publicitaires en fouillant les rubriques d’aide en ligne. Attention, car Facebook est présent sur une multitude d’applications mobiles (cliquer sur le triangle en haut à droite puis «Paramètres», et cliquer à gauche sur «Applications»). En effet, sur Facebook, votre nom, photo de profil, photo de couverture, genre, réseaux, nom et identifiant sont toujours accessibles par les personnes et les applications. Les applications ont aussi accès à votre liste d’amis et à toute information que vous choisissez de rendre publique. Pourquoi? Et bien vous le saurez en lisant les sept pages de la <a href="https://www.Facebook.com/about/privacy/">«Politique d’utilisation des données»</a> de Facebook qui renvoie fréquemment aux neuf pages de «<a href="https://www.Facebook.com/terms">Conditions d’utilisation»</a>.</p> <p>Enfin, il faut faire la même démarche pour chaque application mobile…!</p> <p>En réalité, chaque utilisateur peut connaître l’ensemble des données à caractère personnel que Facebook collecte sur lui en exerçant son droit d’accès directement sur sa page: cliquer en haut à droite sur le triangle qui se trouve sur toutes les pages puis sur «Paramètres» et «Télécharger une copie de vos données» (tout en bas) et enfin «Créer mon archive». Le site vous demande votre mot de passe pour vous authentifier et vous indique que vous recevrez vos données par e-mail (celui qui a servi à créer le compte). Une notification apparaît après quelques secondes selon laquelle «Your Facebook data is ready for download». En cliquant dessus, l’espace assistance s’ouvre et fait apparaître un hyperlien pour télécharger l’archive; le site vous demande de nouveau votre mot de passe tout en vous indiquant (non sans ironie) que vos données sont sensibles.</p> <p>En réponse à ma demande faite le 21 mars, j’ai donc pu télécharger un fichier zip moins de cinq minutes après contenant 11 documents html: ads (publicités), apps, contacts, events, friends, messages, photos, pokes, security, timeline et videos.</p> <p>En cliquant sur «Ads» j’obtiens la liste de mes thèmes publicitaires et la liste des «Annonceurs avec vos coordonnées» dont la liste est ci-dessous. Toutefois, aucune précision n’est donnée sur les coordonnées qui leur sont transmises, mais je ne me fais aucune illusion.</p> <p><u>Liste des annonceurs avec mes coordonnées: </u></p> <blockquote> <p>KLM Nigeria, Airbnb, KLM Finland, KLM Norge, KLM Dutch Caribbean, vente privee, KLM Panamá, KLM Polska, KLM Singapore, KLM Chile, HOP.com, KLM Philippines, KLM Russia, KLM México, KLM Royal Dutch Airlines, KLM Thailand, VeryChic, KLM Taiwan, KLM South Africa, KLM Hungary, KLM Korea, KLM Colombia, KLM Suriname, SFR, KLM Ghana, KLM Italia, KLM Denmark, KLM Portugal, KLM Indonesia, KLM Ecuador, L’OCCITANE en Provence, KLM UK, KLM Argentina, KLM Brasil, KLM Malaysia, KLM Japan, Mugler, KLM Peru, Airbnb (エアビーアンドビー), KLM Deutschland, KLM Czech Republic, KLM India, KLM España, KLM Romania, KLM Ukraine, KLM Canada, Zalando, Boulanger.</p> </blockquote> <p>Non moins intéressant, le dossier «Apps» me donne la liste des applications présentes sur mon smartphone, y compris celles que j’ai désinstallées! Le dossier «Contacts» me donne mon répertoire, avec toutes les informations de mes correspondants, tels qu’ils existaient lors de l’installation de Facebook sur mon premier iPhone il y a quelques années avec tous les ajouts que j’ai pu faire (mais les contacts supprimés subsistent!) puisque le site gère mon répertoire en mode dynamique. Le dossier «Security» liste systématiquement la date et l’heure de toutes mes interactions, avec mes adresses IP, interface de navigation et sa version, le cookie ayant récolté la donnée et ce pour:</p> <ul> <li><p>les changements de statut de compte et de mots de passe <br></p></li> <li><p>toutes mes sessions actives (voir ci-dessous la mention bizarre datée de 1970!) <br></p></li> <li><p>l’activité de mon compte (updates, login, fin de session web ou mobile) <br></p></li> <li><p>les emails ajoutés ou supprimés <br></p></li> <li><p>les « checkpoints cleared » et les «checkpoints flow started» (?) <br></p></li> <li><p>toutes les machines reconnues <br></p></li> <li><p>les données de protection des sessions: cookies, adresses IP et emplacements estimés à partir d’une adresse IP <br></p></li> <li><p>les adresses IP (plusieurs kilomètres) <br></p></li> <li><p>les informations de cookies d’identification DTR <br></p></li> <li><p>les variables physiques <br></p></li> <li><p>les données administratives (changement de mot de passe)</p></li> </ul> <p><strong>Exemple de session active</strong></p> <blockquote> <p><strong>Créé</strong> : mardi 20 mars 2018, 18:27;UTC+01<br> <strong>Mis à jour</strong> : jeudi 1 janvier 1970;00:00UTC+01<br> <strong>Adresse IP</strong> : (masqué par moi)<br> <strong>Navigateur</strong> : FBAN/FB4A;FBAV/163.0.0.43.91;FBBV/<br> 96845992;FBDM/{density=2.0,width=720,height=1280};<br> FBLC/fr_FR;FBRV/96845992;FBCR/SFR altice;FBMF/samsung;<br> FBBD/samsung; FBPN/com.Facebook.katana;FBDV/SM-A320FL;<br> FBSV/7.0;FBOP/1;FBCA/armeabi-v7a:armeabi;<br> <strong>Cookie</strong> :… HCP1</p> </blockquote> <h3>Un business sans contrepartie</h3> <p>Je vous fais grâce des autres dossiers, mais je vous invite à télécharger votre copie de vos données à caractère personnel pour bien prendre la mesure de ce que nous offrons à Mark Zuckerberg qui lui, ne partage rien avec nous; bien au contraire la déclaration des droits et responsabilités de Facebook laisse sans voix:</p> <blockquote> <p>«<em><strong>Vous nous accordez une licence non exclusive, transférable, sous-licenciable, sans redevance et mondiale pour l’utilisation des contenus de propriété intellectuelle que vous publiez sur Facebook.</strong></em>»</p> </blockquote> <p>Alors que toute licence universelle est illégale!</p> <blockquote> <p>«<strong><em>Nous apprécions vos commentaires et vos suggestions concernant Facebook. 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Nonobstant ce qui précède, si cela est exigé par la loi en vigueur, l’ordonnance d’un organisme gouvernemental ou d’une instance judiciaire, ou autre, nous pouvons conserver ces contenus dans toute mesure nécessaire à ces fins.»</p> <p>Ce qui se passe aujourd’hui avec Facebook s’est certainement déjà produit pour d’autres réseaux sociaux et d’autres applications mobiles. La <a href="https://theconversation.com/pokemon-go-quel-est-ton-algorithme-65049">réutilisation des données</a> des dresseurs du jeu Pokémon Go! au sein du conglomérat Alphabet est-elle moins choquante? La <a href="https://www.numerama.com/politique/282934-enquete-comment-les-apps-figaro-lequipe-ou-closer-participent-au-pistage-de-10-millions-de-francais.html">géolocalisation de 10 millions de Français à leur insu</a> par Teemo pour des éditeurs de renom est-elle moins critiquable?</p> <p>Enfin chacun voit le mur qui borne son esprit!</p> <p>Cette énième affaire Facebook ouvrira-t-elle les yeux des utilisateurs jusqu’à leur faire supprimer leurs comptes?</p><p></p><hr><p></p> <h4><span><a href="https://theconversation.com/profiles/nathalie-devillier-199589">Nathalie Devillier</a>, Professeur de droit, <em><a href="http://theconversation.com/institutions/grenoble-ecole-de-management-gem-2181">Grenoble École de Management (GEM)</a></em></span></h4> <h4>Article original <em>The Conversation:</em> <a href="https://theconversation.com/cambridge-analytica-et-facebook-le-respect-de-votre-vie-privee-nous-tient-a-coeur-oupas-93755?utm_medium=email&utm_campaign=La%20lettre%20du%20week-end%20de%20The%20Conversation%20France%20-%20Facebook-%2097688452&utm_content=La%20lettre%20du%20week-end%20de%20The%20Conversation%20France%20-%20Facebook-%2097688452+CID_a053bc7013fb43c8b7509d828269bfe6&utm_source=campaign_monitor_fr&utm_term=Cambridge%20Analytica%20et%20Facebook%20%20%20Le%20respect%20de%20votre%20vie%20prive%20nous%20tient%20%20cur%20%20OuPas">«Cambridge Analytica et Facebook: «Le respect de votre vie privée nous tient à cœur» #OuPas»</a><br></h4> ', 'content_edition' => null, 'slug' => 'data-facebook', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 910, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 905, 'homepage_order' => (int) 1103, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5295, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Un bien cruel conte de Noël (1)', 'subtitle' => 'Catherine et Pierre forment un couple épanoui. 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De retour en Suisse, j’ai soigné ma salpingite et terminé mes études de lettres. Entre deux amants de passage, je traversais de longues périodes d’abstinence sexuelle sans que cela me coûte. A la manif, j’ai trouvé Pierre très beau avec sa moustache et sa barbe de cinq jours. Et je l’ai trouvé irrésistible lorsqu’il a jeté une bouteille vide en direction des forces de l’ordre qui voulaient nous empêcher d’accéder à la salle où se déroulait une assemblée de l’UDC, ce parti d’extrême droite honni par nous. Pierre s’est fait réprimander par les camarades communistes qui assuraient le service d’ordre et il a fini par en venir aux mains avec eux. J’ai spontanément pris sa défense, nous nous sommes faits bousculer et avons quitté la manifestation, lui avec une arcade sourcilière fendue, moi avec un fort désir pour lui. Je l’ai emmené chez moi pour soigner sa blessure et nous avons fait l’amour toute la nuit. Deux semaines plus tard nous emménagions ensemble; nous ne nous sommes plus quittés.</p> <p>L’autre soir, alors que nous avions des invités à la maison, il m’a semblé reconnaître chez Pierre les signes d’une tension extrême. Depuis le temps, je le connais bien. Serge et Mireille, nos invités, l’ont eux aussi sentie, cette tension. Ce sont tout à la fois des amis et des clients. Des amis parce que comme nous ils sont de centre gauche, des clients car ils font appel à notre agence de communication pour promouvoir leur commerce. Après avoir été de grands voyageurs, Serge et Mireille vendent aujourd’hui des produits venus d’Asie, principalement d’Inde mais aussi de Birmanie et du Cambodge. Ils sélectionnent avec soins les artisans, privilégiant les structures coopératives respectueuses de l’environnement et du bien-être des populations locales. Nous gérons leur site internet et leur publicité, et tournons même pour eux des clips promotionnels. Pierre est devenu agressif avec Mireille lorsque celle-ci a déclaré que les néo-féministes exagéraient et que #MeToo décourageait toute tentative de séduction de la part des hommes. «Je n’ai pas peur de le dire, j’aime bien que l’on me tienne la porte et que les hommes me fassent sentir qu’ils me désirent…» Pierre lui a rétorqué que le patriarcat était une forme de fascisme et qu’en tant que progressiste nous devions tout faire pour l’abattre. J’ai essayé de dévier la conversation sur la nourriture bio mais très vite c’est l’écriture inclusive qui a fait s’échauffer les esprits. Serge, qui se pique d’aimer la littérature, a déclaré que le français était en danger, qu’il fallait le sauver des points médians et des réformes de l’orthographe. Pierre a rétorqué que pour rester vivantes les langues devaient changer, que les normes les étouffaient, que les règles orthographiques avaient été inventées pour empêcher les pauvres d’accéder aux études. «Etes-vous allés récemment au cinéma?» ai-je incidemment demandé à Mireille?</p> <p>Le lendemain, elle m’a appelée. «Avec Serge, on se demande si Pierre n’est pas en train devenir woke…» Mon sang s’est figé dans mes veines, une sourde angoisse est montée de mon estomac jusque dans ma gorge. «Non, non… Vous vous trompez… Vous avez bien vu, il continue de manger de la viande», ai-je rassuré Mireille. Mais le doute s’était instillé en moi, je me suis mise à mieux observer Pierre et, pour la première fois, j’ai fouillé dans ses poches et ses agendas, même dans son ordinateur. Ce que j’ai découvert est effrayant…</p> <p style="text-align: right;"><em>Suite la semaine prochaine</em></p> <hr /> <h4>Pierre Ronpipal est l’auteur de<br /><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1734002707_damned01.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="149" height="206" /><br />«A moi de choisir ceux qui vont mourir»<br /><span>et de<br /></span><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1734002742_cover20242.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="154" height="207" /><br />«Le vert était rouge à l’intérieur»<br />aux <a href="https://nouvelleseditionshumus.ch/" target="_blank" rel="noopener">Nouvelles Editions Humus</a></h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'un-bien-cruel-conte-de-noel-1', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 39, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5284, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Les ramasseurs de déchets, grands perdants du récit dominant sur la pollution plastique', 'subtitle' => 'A Busan, en Corée du Sud, les discussions sur le traité mondial sur la pollution plastique, qui se tenaient du 25 novembre au 1er décembre, se sont soldées par un échec. 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En jeu, rien de moins que les causes de la crise de la pollution plastique et les solutions appropriées pour y remédier.</p> <ul> <li> <p>D’un côté, la <a href="https://hactoendplasticpollution.org/fr/">Coalition de haute ambition</a> (HAC), les activistes du «zéro déchet» et de <a href="https://theconversation.com/traite-mondial-contre-la-pollution-plastique-en-coulisses-le-regard-des-scientifiques-francais-presents-234046">nombreux scientifiques</a> insistent sur la nécessité d’une <a href="https://hactoendplasticpollution.org/hac-member-states-ministerial-joint-statement-for-inc-5/">approche globale portant sur l’ensemble du cycle de vie des plastiques</a>, y compris leur production.</p> </li> <li> <p>De l’autre côté, une <a href="https://medium.com/points-of-order/spoiler-alert-f737a24292e6">petite minorité d’Etats</a> ainsi que l’industrie pétrochimique ont à de nombreuses reprises détourné l’attention de cette question de la production des plastiques. 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Il s’agit des travailleurs qui récupèrent, réutilisent ou revendent les plastiques, les textiles, l’aluminium et d’autres matériaux précieux issus des déchets.</p> <p>Dans le cadre du traité sur les plastiques, pour que ces travailleurs informels soient reconnus, que leurs conditions de travail puissent être améliorées et qu’ils puissent bénéficient d’une transition écologique plus équitable, les solutions politiques doivent aller au-delà des mécanismes économiques basés sur le seul marché et des stratégies axées sur le profit.</p> <p>Si ce n’est pas le cas, les efforts en faveur d’un recyclage plus inclusif et du développement de l’économie circulaire risquent de renforcer les injustices mêmes qu’ils prétendent combattre.</p> <h3>Qui sont les ramasseurs informels de déchets?</h3> <p>Les collecteurs de déchets – et les autres personnes travaillant avec eux dans un cadre informel et coopératif – effectuent une <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0921344924001824#sec0021">grande partie du travail de recyclage à l’échelle mondiale</a>. 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Il a été demandé que leurs contributions historiques à la réduction de la pollution plastique soient explicitement reconnues, et qu’un objectif explicite de transition juste soit intégré au traité sur les plastiques.</p> <h3>Avec l’économie circulaire, tout le monde est gagnant?</h3> <p>La <a href="https://theconversation.com/quatre-idees-recues-sur-la-transition-juste-227569">transition juste</a> est un principe défendu par les groupes de travailleurs et les défenseurs de la justice sociale afin de garantir que les politiques de transition écologique protègent, améliorent et compensent équitablement les moyens de subsistance des travailleurs et des communautés affectés par l’environnement.</p> <p>Les ramasseurs de déchets ont utilisé ce terme pour réclamer que le traité comprenne des dispositions pour améliorer leurs conditions de travail et de sécurité. Mais également pour que le traité intègre davantage les travailleurs informels aux systèmes de gestion des déchets, et pour exiger que les systèmes de <a href="https://theconversation.com/fr/topics/responsabilite-elargie-du-producteur-67766">responsabilité élargie des producteurs</a> (REP) soutiennent aussi les travailleurs du secteur des déchets, en particulier les <a href="https://www.wiego.org/gender-waste-project">femmes et d’autres groupes vulnérables</a>.</p> <p>Etonnamment, ces demandes ont obtenu le soutien d’un large éventail de parties prenantes puissantes. 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Et c’est là que les choses se compliquent.</p> <h3>« Gagnant-gagnant », mais la victoire de qui ?</h3> <p>Dans mon livre <a href="https://mitpress.mit.edu/9780262546973/recycling-class/"><em>Recycling Class</em></a>, j’examine comment les efforts de recyclage inclusif ont été mis en œuvre à Bengaluru, l’une des plus grandes villes de l’Inde.</p> <figure><a href="https://images.theconversation.com/files/635250/original/file-20241129-15-cdpt12.jpg?ixlib=rb-4.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img src="https://images.theconversation.com/files/635250/original/file-20241129-15-cdpt12.jpg?ixlib=rb-4.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" alt="" /></a> <figcaption><span></span></figcaption> </figure> <p>Dans cet ouvrage, je défends que l’intégration dans des programmes d’économie circulaire basés sur le marché n’est pas une solution miracle aux injustices ancrées dans les systèmes de production, de consommation et de production des déchets.</p> <p>La plupart des politiques d’économie circulaire et de recyclage inclusif reposent sur des mécanismes de marché, partant du principe que la création de marchés pour les déchets incitera les acteurs du marché à récupérer efficacement les déchets et à les convertir en ressources.</p> <p>Pour remplir leurs obligations en matière de <a href="https://theconversation.com/faire-payer-plus-les-entreprises-pour-quelles-reduisent-les-emballages-130073">responsabilité élargie des producteurs</a> (REP), les marques peuvent alors s’engager à acheter des plastiques recyclés et à financer la collecte des déchets en achetant des <a href="https://www.worldbank.org/en/programs/problue/publication/unlocking-financing-to-combat-the-plastics-crisis">crédits plastique</a>.</p> <p>Cette approche vise à améliorer le prix des déchets, à augmenter les salaires et à encourager les efforts de collecte, tout en attirant des investissements pour financer l’amélioration des infrastructures et des technologies.</p> <p>Cependant, les mécanismes fondés sur le marché aggravent les inégalités existantes en matière d’accès au marché. Les efforts visant à donner la priorité à la traçabilité et à la transparence – dans le but d’améliorer l’efficacité du marché et le respect de la réglementation – désavantagent souvent les travailleurs informels.</p> <p>Ces derniers ne disposent pas des ressources et des capacités techniques nécessaires pour adopter des systèmes de suivi complexes basés sur les SIG ou la blockchain, et se retrouvent exclus des processus formalisés. Les start-up financées par le capital-risque et les grandes entreprises s’emparent alors du secteur du recyclage.</p> <p>Les multinationales préfèrent d’ailleurs les partenariats avec des start-up technologiques qui offrent des services à «valeur ajoutée» tels que des indicateurs et des tableaux de bord environnementaux, permettant aux entreprises de mettre en scène leur propre récit sur le développement durable. Souvent issus de milieux éduqués et privilégiés, les employés de ces firmes <a href="https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S001671852300057X">concurrencent les travailleurs informels existants, les subordonnant au passage</a>.</p> <p>A l’inverse, les femmes et les membres des minorités ethno-raciales et religieuses, qui constituent la majorité des travailleurs des économies informelles des déchets, sont confrontés à des obstacles supplémentaires. Notamment des <a href="https://mouvements.info/recuperateurs-de-dechets/">stigmates sociaux bien ancrés</a> qui limitent leur capacité à participer sur un pied d’égalité à ces marchés émergents. 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Une étude de <a href="https://www.circle-economy.com/resources/decent-work-in-the-circular-economy">Circle Economy</a> souligne que la plupart des emplois du secteur de l’économie circulaire restent ad-hoc et informels et ne bénéficient pas des garanties d’un emploi décent.</p> <p>En fin de compte, les travailleurs informels sont confrontés à un choix difficile: soit ils acceptent d’être exploités au sein des circuits de traitements des déchets en tant que simples ressources, soit ils risquent de perdre complètement leurs moyens de subsistance.</p> <p>Les systèmes actuels de production et de consommation du plastique déplacent donc la charge des déchets sur des communautés autochtones ou ethniques marginalisées, créant ainsi des <a href="https://www.dukeupress.edu/pollution-is-colonialism">zones sacrifiées</a>. Ce déplacement permet de maintenir la rentabilité, tout en perpétuant les atteintes à l’environnement et les inégalités sociales.</p> <p>En promouvant des technologies de <a href="https://www.bbc.com/afrique/monde-57087908">recyclage chimique</a> non éprouvées et en étendant les marchés du plastique, les entreprises <a href="https://theconversation.com/comment-lindustrie-fossile-influence-les-negociations-mondiales-sur-le-plastique-222112">pétrochimiques</a> et de matières plastiques <a href="https://direct.mit.edu/glep/article/21/2/121/97367/Future-Proofing-Capitalism-The-Paradox-of-the">s’approprient le langage de l’économie circulaire</a>. Cela leur permet de donner un vernis écologique à leurs propositions, tout en maintenant le <em>statu quo</em> sur les inégalités.</p> <p>Pendant ce temps, la HAC, plusieurs ONG et même certains ramasseurs de déchets invoquent également l’économie circulaire comme solution à la crise du plastique, en mettant l’accent sur le réemploi et le recyclage inclusif.</p> <h3>Demander des comptes aux pollueurs plutôt que compter sur l’efficacité du marché</h3> <p>Pour que l’économie circulaire aille au-delà de la simple protection du capitalisme fossile, elle doit prendre en compte les collecteurs de déchets et recycleurs informels dans le Sud et reconnaître les limites des mécanismes basés sur le marché. C’est vrai aussi bien pour le traité international sur la pollution plastique que pour d’autres démarches régionales comme le <a href="https://www.europarl.europa.eu/RegData/etudes/ATAG/2021/679066/EPRS_ATA(2021)679066_FR.pdf">plan d’action de l’UE pour l’économie circulaire</a>.</p> <p>En effet, toute stratégie de lutte contre la pollution plastique basée sur le marché et axée sur le profit est susceptible de reproduire ces schémas d’inégalité. Et par la même occasion, de pérenniser les injustices systémiques qui soutiennent le statu quo. Pour une transition vraiment juste, la lutte contre la pollution plastique ne doit donc pas devenir une opportunité de croissance économique ou de profit.</p> <p>Au contraire, nous avons besoin d’une approche centrée sur la réparation. Il faut d’abord, pour cela, reconnaître les contributions historiques des collecteurs informels du plastique ainsi que les préjudices qu’ils subissent. Puis redistribuer les ressources aux personnes les plus touchées et créer des systèmes qui donnent la priorité à la restauration de l’environnement et à la justice sociale plutôt qu’au profit des entreprises.</p> <p>Une économie circulaire bien financée devrait d’abord renforcer le pouvoir des travailleurs, puis améliorer les capacités des infrastructures et réduire la concentration de ces déchets en produits chimiques toxiques, plutôt que de s’appuyer sur des solutions basées sur le marché qui aggravent les inégalités.</p> <p>Les vraies solutions consistent à demander des comptes aux pollueurs et à adopter des approches circulaires fondées sur la sobriété et la réparation, et non sur l’efficacité du marché.<img src="https://counter.theconversation.com/content/244065/count.gif?distributor=republish-lightbox-basic" alt="The Conversation" width="1" height="1" /></p> <hr /> <h4><span><a href="https://theconversation.com/profiles/manisha-anantharaman-1526162">Manisha Anantharaman</a>, Assistant Professor, Center for the Sociology of Organisations, CNRS/Sciences Po, <em><a href="https://theconversation.com/institutions/sciences-po-2196">Sciences Po </a></em></span></h4> <h4>Cet article est republié à partir de <a href="https://theconversation.com">The Conversation</a> sous licence Creative Commons. Lire l’<a href="https://theconversation.com/les-ramasseurs-de-dechets-grands-perdants-du-recit-dominant-sur-la-pollution-plastique-244065">article original</a>.</h4> </div>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'les-ramasseurs-de-dechets-grands-perdants-du-recit-dominant-sur-la-pollution-plastique', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 42, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5283, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Les Etats-Unis financent un collectif international de journalistes', 'subtitle' => 'Si le réseau Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP) a révélé des avoirs russes cachés ou la corruption au Venezuela, le Delaware, paradis de l'évasion fiscale, reste pour lui un tabou. «Notre politique veut que nous ne fassions pas de rapports sur un pays avec son propre argent», a déclaré Drew Sullivan, son cofondateur.', 'subtitle_edition' => 'Si le réseau Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP) a révélé des avoirs russes cachés ou la corruption au Venezuela, le Delaware, paradis de l'évasion fiscale, reste pour lui un tabou. «Notre politique veut que nous ne fassions pas de rapports sur un pays avec son propre argent», a déclaré Drew Sullivan, son cofondateur.', 'content' => '<p style="text-align: center;"><strong>Urs P. Gasche</strong>, article publié sur <a href="https://www.infosperber.ch/medien/medienkritik/die-usa-finanzieren-internationales-journalisten-kollektiv/" target="_blank" rel="noopener"><em>Infosperber</em></a> le 5 décembre 2024, traduit par <em>Bon Pour La Tête</em></p> <hr /> <p>Parmi de nombreux autres médias, la <em>NZZ</em> et le <em>Tages-Anzeiger</em> ont diffusé à plusieurs reprises des révélations du réseau international de journalistes Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP). Ce faisant, ils n'ont pas rendu transparent le fait que les services gouvernementaux américains paient la moitié du budget de l'OCCRP. 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Parmi eux, <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Panama_Papers"><em>The Panama Papers</em></a><em>, </em><a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Pandora_Papers"><em>Pandora Papers</em></a><em>, </em><a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Suisse_Secrets"><em>Suisse Secrets</em></a><em>, </em><a href="https://www.occrp.org/en/project/narcofiles-the-new-criminal-order"><em>Narco Files</em></a><em>, </em><a href="https://www.occrp.org/en/project/the-pegasus-project/about-the-project"><em>Pegasus Project</em></a><em>, </em><a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Cyprus_Confidential"><em>Cyprus Confidential </em></a>et la série <a href="https://de.wikipedia.org/wiki/Die_Geldw%C3%A4scherei"><em>Laundromat</em></a>, qui a révélé les systèmes de blanchiment d'argent des élites dirigeantes en Azerbaïdjan et en Russie.</p> <h3><strong>Non sans conditions</strong></h3> <p>Les agences gouvernementales américaines ne financent pas l'OCCRP sans contrepartie: l'<a href="https://www.usaid.gov/"> U.S. Agency for International Development</a> dispose d'un droit de veto sur la nomination des dirigeants de l'OCCRP. De plus, l'agence gouvernementale américaine interdit d'utiliser son argent pour mettre au jour la corruption aux Etats-Unis.</p> <p>Certaines subventions étaient même affectées à un but précis: le Department of State, par exemple, a versé 173 000 dollars à l'OCCRP pour «détecter et combattre la corruption au Venezuela». Ou l'<a href="https://www.usaid.gov/">Agence pour le développement international (USAID)</a> a versé plus de deux millions de dollars dans le but de «mettre au jour la criminalité et la corruption à Malte et à Chypre».</p> <p>Le journal en ligne français indépendant <a href="https://www.mediapart.fr/en/journal/international/021224/hidden-links-between-giant-investigative-journalism-and-us-government">« Mediapart »</a> en a parlé le 2 décembre 2024 <a href="https://www.mediapart.fr/en/journal/international/021224/hidden-links-between-giant-investigative-journalism-and-us-government">.</a></p> <p>Le fondateur de l'OCCRP est un ancien employé <a href="https://www.rockwellautomation.com/de-ch.html">de Rockwell</a> devenu journaliste: <a href="https://www.occrp.org/en/staff/drew-sullivan">Drew Sullivan</a>. L'OCCRP a été créé à l'instigation de fonctionnaires du gouvernement américain. Selon Mediapart, Sullivan a reçu pour cela, en 2008, un financement de départ de 1,7 million de dollars du <a href="https://www.state.gov/bureaus-offices/under-secretary-for-civilian-security-democracy-and-human-rights/bureau-of-international-narcotics-and-law-enforcement-affairs/">Bureau of International Narcotics and Law Enforcement Affairs</a>(INL). Il s'agit d'une agence d'application de la loi du Département d'Etat américain.</p> <p>L'OCCRP s'appuie souvent sur des documents divulgués provenant de sources non identifiées. La qualité des recherches et des révélations de l'OCCRP n'est pas mise en doute. L'orientation unilatérale des recherches et le manque de transparence des informations sur le financement donnent lieu à des critiques.</p> <p>L'ampleur des liens personnels et financiers de l'OCCRP avec le gouvernement américain va à l'encontre de «tous les principes de l'éthique journalistique». 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Confronté aux dernières découvertes, il a finalement reconnu l'importance du financement de Washington: «C'est le plus grand bailleur de fonds de l'OCCRP, oui, et ce depuis presque le début de notre histoire. [...] Je suis très reconnaissant au gouvernement américain.»</p> <p>Par écrit, Sullivan a renchéri: «Nous avons dû décider si nous voulions accepter de l'argent du gouvernement ou ne pas exister.» Sur le site web de l'OCCRP, les montants des sponsors ne sont pas indiqués.</p> <h3><strong>Conditions posées</strong></h3> <p>Sullivan a confirmé à la NDR le pouvoir d'influence des autorités américaines: «Dans le cadre d'accords de coopération que nous n'aimons pas conclure, ils ont un droit de regard sur le choix des personnes [...] Ils peuvent mettre leur veto sur quelqu'un [...] Ils n'ont jamais mis leur veto sur quelqu'un.»</p> <p>L'OCCRP ne peut pas enquêter sur des affaires américaines avec l'argent fourni par Washington. «Notre politique veut que nous ne fassions pas de rapports sur un pays avec son propre argent», a déclaré Sullivan à la NDR. «Je pense que le gouvernement américain ne le permet pas. Mais même dans d'autres pays où ces dispositions n'existent pas, nous ne le faisons pas parce que cela vous place dans une situation de conflit d'intérêts et que vous préférez rester à l'écart de telles situations.»</p> <p>Ainsi, le paradis fiscal américain du Delaware n'a jamais fait l'objet de toutes les recherches sur l'évasion fiscale et l'argent de la corruption.</p> <p>L'OCCRP a tout de même effectué des recherches isolées aux Etats-Unis: par exemple sur les <a href="https://www.occrp.org/en/investigation/meet-the-florida-duo-helping-giuliani-investigate-for-trump-in-ukraine">hommes d'affaires</a> qui avaient soutenu l'avocat de Donald Trump pour nuire à Joe Biden, ou sur la manière dont le Pentagone a dépensé des sommes énormes pour <a href="https://www.occrp.org/en/project/making-a-killing/revealed-the-pentagon-is-spending-up-to-22-billion-on-soviet-style-arms-for-syrian-rebels">fournir des armes</a> à des groupes rebelles en Syrie, ou encore sur un <a href="https://www.occrp.org/en/investigation/flight-of-the-monarch-us-govt-contracted-airline-once-owned-by-criminals-with-ties-to-russian-mob">contrat</a> entre le gouvernement américain et une compagnie aérienne dont les propriétaires sont liés au crime organisé en Russie.</p> <p>Ces recherches ont manifestement respecté une autre condition imposée par les autorités américaines à l'OCCRP: l'activité doit être «en accord avec la politique étrangère et les intérêts économiques des Etats-Unis et les promouvoir.» (<a href="https://www.govinfo.gov/content/pkg/COMPS-1071/pdf/COMPS-1071.pdf">US Foreign Assistance Act</a>).</p> <h3><strong>Voici comment la «NZZ» et Tamedia ont présenté la source OCCRP</strong></h3> <p><strong>«NZZ» du 19 juillet 2023</strong></p> <p>«L'Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP) est un réseau d'organisations journalistiques fondé en 2006, basé dans de nombreux pays différents et fonctionnant sous cette forme en tant que filiale du Journalism Development Network à but non lucratif, dont le siège est dans le Maryland.»</p> <p><strong>«Tages-Anzeiger» du 21 juin 2023</strong></p> <p>«Grâce à l'organisation OCCRP, des journalistes femmes de plusieurs pays ont pu étudier ces données, dont <em>Der Standard</em> en Autriche et <em>Der Spiegel</em> en Allemagne. Pour la Suisse, le bureau de recherche de Tamedia et Paper Trail Media était de la partie.»</p> <h3><strong>Informations complémentaires</strong></h3> <p><strong>22 décembre 2022</strong> <a href="https://www.infosperber.ch/politik/welt/twitter-diente-jahrelang-als-gehilfe-des-pentagons/">Twitter a servi pendant des années d'auxiliaire au Pentagone</a>. Elon Musk a partiellement révélé les outils internes de Twitter. Ils prouvent des services d'hommes de main pour la propagande de l'armée américaine à l'étranger.</p> <p><strong>12 février 2009</strong> <a href="https://www.tagesanzeiger.ch/27-000-pr-berater-polieren-image-der-usa-631302390683">27 000 conseillers en relations publiques polissent l'image des Etats-Unis</a>. Des faits presque incroyables sur le travail de relations publiques du Pentagone.</p> <p><strong>20 avril 2008</strong> <a href="https://www.spiegel.de/kultur/gesellschaft/gekaufte-meinung-pentagon-beschaeftigt-pr-armee-fuer-us-tv-a-548519.html">Le Pentagone emploie une armée de RP pour la télévision américaine</a>. 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