Média indocile – nouvelle formule
Louise Anne Bouchard, écrivain et photographe

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Chronique / Lula, Marielle, José
Louise Anne Bouchard, écrivain et photographe
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Dans cette version que propose Voïta, (co-écrite avec Domenico Carli) le metteur en scène a délibérément supprimé les dieux, pour responsabiliser davantage les personnages d’Homère. </p><p>Fort d’une dizaine de mises en scène, Michel Voïta aime le théâtre et les comédiens. Il considère que le jeu théâtral est un acte de désobéissance. Il se moque en sourdine des mises en scène trop lourdes et préfère un théâtre voyou, refuse la lourdeur tout en restant extrêmement exigeant. Il sait mieux que quiconque qu’un spectateur qui renonce au théâtre mettra des années à y revenir.</p><p>Il parle avec passion de ce texte d’Homère qui s’est d’abord transmis dans l’oralité. Me rappelle au passage que les gens ont perdu en mémoire lorsqu’ils se sont mis à lire. Et cette grande question qui traverse la pièce et la vie elle-même: est-il préférable de vivre une vie courte et bien remplie, plutôt qu’une vie longue sans défis ni émotions? Il reconnaît que c’est une question qui le taraude et qu’il a mis beaucoup de son inconscient dans ce texte revisité. <br></p><h3>Jusqu'à la première, tout reste secret<br></h3><p>Il ne joue pas dans la pièce, considérant que cette machine est trop lourde pour faire les deux. Il dirige sept comédiens dans <em>L’Iliade </em>et on sent que Michel Voïta a l’humilité des grands lorsqu’il refuse de se faire photographier seul pour illustrer cette chronique. Décorateur, éclairagiste, costumière, il souligne l’importance de chacun pour cette mise en scène. Les commentaires qui fusent à propos du metteur en scène Michel Voïta sont de l’ordre de: gentillesse, générosité, exigence, humanité. </p><p>On ne peut pas regarder Michel Voïta sans penser à Camus ou à Proust. C’est qu’il a fait des centaines de lectures-spectacles pour faire connaître davantage les textes de ces géants. Il était seul sur scène à porter des mots fabuleux, seul à être dans la lumière, seul face à une salle remplie. Encore immensément seul lorsque le trou de mémoire se dessine. Il ne fera plus de spectacle solo. Il aime mettre en scène, réaliser, une série peut-être. </p><p>Pour l’instant, Homère prend toute la place du quotidien de Michel Voïta. Il se lève, va vers la salle de maquillage, puis sur la scène vérifier l’éclairage. Jusqu’à la première tout reste secret, et de la mise en scène et de l’évolution des comédiens sur scène. <br></p><p></p><hr><p></p><h4>Le travail et la passion de Michel Voïta sont à découvrir dès ce mardi 27 février et jusqu'au 18 mars <a href="http://www.tkm.ch/representation/liliade-le-choix-dachille/">Théâtre Kléber-Méleau</a>. <em>L'Iliade le choix d'Achille</em>: <a href="https://tkm.shop.secutix.com/selection/event/date?productId=101079516307">billeterie</a><br></h4>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'l-iliade-selon-voita', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 1013, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 868, 'homepage_order' => (int) 1021, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 2, 'person_id' => (int) 2583, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' }count - [internal], line ?? 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A vif / L’Iliade selon Voïta
Au Kléber-Méleau, Michel Voïta parle avec passion de ce texte d’Homère qui s’est d’abord transmis dans l’oralité.
Louise Anne Bouchard, écrivain et photographe
B Article réservé aux abonnés
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Culture / Phanee de Pool: celle qui vise loin et bien
Elle, c’est Fanny Diercksen, un nom d’origine hollandaise.
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B Article réservé aux abonnés
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Et puis côté élégance, lorsque je marche, c’est moyen. <br>Je cours en forêt, près du lac puis je vais dans les hauteurs de la ville, et je passe devant la maison où a habité Barbara Hendricks pendant des années. J’ai croisé cette femme extraordinaire à quelques reprises. Vous savez, c’est le genre de femme intimidante pour la groupie discrète que je suis, et vous découvrez qu’elle, cette diva, c’est une femme timide, qui préfère ne pas être reconnue. <br>La première fois que je l’ai vue, elle déposait des cartons dans sa voiture. Elle portait un kimono fleuri, elle avait les cheveux lâche et lorsqu’elle m’a vue courir, elle a baissé la tête et les yeux. J’aurais pu m’arrêter. Lui dire mon admiration, repartir au pas de course, mais j’ai respecté. Je me suis juste retournée pour la voir encore et j’ai vu qu’elle affichait un petit sourire de gratitude, comme pour me remercier de ne pas l’avoir importunée. C’était bien elle, et le moindre doute a été emporté lorsque j’ai vu arriver son grand mari suédois qui apportait aussi des cartons. <br>Sa voix, sa douceur, son parcours, son enfance pauvre, les adolescents qu’elle a vus mourir autour d’elle alors qu’elle était encore toute petite, son immense talent et son parcours de combattante. L’avoir entendu raconter dans une interview qu’en Arkansas les Noirs pouvaient acheter de l’essence dans les stations service, mais qu’ils ne pouvaient pas utiliser les toilettes. L’entendre dire cela sans rage, sans rancune: ce sont des discours de femmes comme elle qui me viennent en tête lorsque la vie me malmène. Barbara Hendricks, j’aurais voulu l’écouter à La Scala, j’aurais voulu la voir davantage en concert à Montreux, où elle illuminait la scène de sa voix et de son charisme. J’aimerais la photographier lorsqu’elle défend des causes humanitaires, lorsqu’elle parle aux enfants, bref, un modèle pour moi. 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Et puis côté élégance, lorsque je marche, c’est moyen. <br>Je cours en forêt, près du lac puis je vais dans les hauteurs de la ville, et je passe devant la maison où a habité Barbara Hendricks pendant des années. J’ai croisé cette femme extraordinaire à quelques reprises. Vous savez, c’est le genre de femme intimidante pour la groupie discrète que je suis, et vous découvrez qu’elle, cette diva, c’est une femme timide, qui préfère ne pas être reconnue. <br>La première fois que je l’ai vue, elle déposait des cartons dans sa voiture. Elle portait un kimono fleuri, elle avait les cheveux lâche et lorsqu’elle m’a vue courir, elle a baissé la tête et les yeux. J’aurais pu m’arrêter. Lui dire mon admiration, repartir au pas de course, mais j’ai respecté. Je me suis juste retournée pour la voir encore et j’ai vu qu’elle affichait un petit sourire de gratitude, comme pour me remercier de ne pas l’avoir importunée. 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Et pour bien d’autres j’imagine. <br>Ce soir, c’est la deuxième neige en plaine. C’est beau comme c’est pas possible. Je m’arrête devant sa maison pour reprendre mon souffle et regarder cette belle et vaste demeure. Barbara Hendricks a déménagé, et je ne sais pas où elle habite, en Suisse quelque part. Mais cette maison me rappelle toujours la dernière fois où je l’ai vue dans la rue Chantemerle. C’était une belle journée d’automne et elle était encore près de sa sa voiture. Cette fois, en me regardant monter cette rue en courant, elle m’avait regardée en souriant, beaucoup. Je m’étais demandé si ma manière de courir avait quelque chose de drôle: mais non, ce sourire-là, c’était de la bienveillance puissance quatre. L’air de dire, ne lâchez rien, continuez! Lorsque je suis passée près d’elle, je lui ai rendu son sourire et je l’ai remerciée avec les yeux pour les encouragements muets. Puis quelques mètres plus loin j’ai entendu qu’elle disait quelque chose, à voix très forte. 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Chronique / Barbara, la neige et moi
Louise Anne Bouchard est écrivain, scénariste, photographe. D'origine québécoise, elle vit depuis près de vingt ans sur les bords du Léman.
Louise Anne Bouchard, écrivain et photographe
B Article réservé aux abonnés
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Gare à vous si vous n’utilisez pas le bon terme lorsque vous vous exprimez à propos de ce qui touche au féminisme ou à l’identité: j’en ai fait les frais avec elle sur les réseaux sociaux, mais dans un échange des plus respectueux. Mitchell corrige, rectifie, argumente, précise. On la devine comme ça Stéphane Mitchell: précise, passionnée, militante, inquiète et efficace. </p><p>Il n’est pas étonnant que Stéphane Mitchell aime les réalisations de Jane Campion et son écriture. Jane Campion a été une des premières réalisatrices à donner aux femmes des rôles qui les sortaient des carcans que l’on avaient dessinés pour elles pendant des décennies. </p><p>Je ne peux évidemment pas terminer mon face-à-face avec elle sans lui demander s’il y aura une suite à <em>Quartier des Banques</em>, puisqu’au dernier épisode Vincent Kucholl ouvre finalement les yeux mais sans dire un mot. Tout dépendra du résultat de la votation de mars prochain, en faveur ou en défaveur de «No Billag». Les projets sont en suspens jusqu’au printemps. Rien ne bouge d’ici là. Tout peut s’effondrer question financement pour la RTS ou redémarrer. Stéphane Mitchell garde espoir. Et nous aussi. </p><p></p><hr><p></p><h4>*Quartier des Banques est disponible en DVD <a href="https://www.rts.ch/fiction/8705876--quartier-des-banques-notre-nouvelle-serie-tv.html">sur le site de la RTS</a>. <br></h4>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'stephane-mitchell-la-scenariste-derriere-le-quartier-des-banques', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-6', 'like' => (int) 1080, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 698, 'homepage_order' => (int) 704, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 3, 'person_id' => (int) 2583, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' }count - [internal], line ?? 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Chronique / Stéphane Mitchell, la scénariste derrière le «Quartier des Banques»
Louise Anne Bouchard est écrivain, scénariste, photographe. D'origine québécoise, elle vit depuis près de vingt ans sur les bords du Léman.
Louise Anne Bouchard, écrivain et photographe
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Comme j’ai du temps, j’ai cherché un local et j’ai trouvé le nom du groupe: Les Candides Anonymes. On fonctionnera comme ceux qui ont trop bu et qui n’en peuvent plus: je suis une Candide Anonyme mais j’aimerais ressembler à Anne Reiser. La présidente du groupe (moi, parce que je suis forcément dans la catégorie des fortes) éduquera les idiotes et les naïves. J’ai déjà monté un Crowdfoundig pour faire imprimer le credo et la prière de fin de réunion. Evidemment, moi présidente, ça n’a pas plu à tout le monde. Je ne transcrirai pas le mail de Christine Angot qui est arrivée ce matin. Selon elle, la présidence lui reviendrait, parce que sur l’échelle de Richter des femmes qui ont souffert, en magnitude, elle serait au top du top. Qu’elle devait absolument présider les Candides Anonymes, de France de Suisse, de Mongolie, du monde entier. Mais je ne me laisserai pas faire, ni par elle ni par une autre. 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Chronique / Les Candides Anonymes
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Oui mais à cet âge-là, est-ce bien nécessaire de lui faire découvrir un sapin? En plastique de surcroit? Une simple lolotte rouge Noël ne suffirait-elle pas à épater le bébé? Il pourrait téter sa sucette neuve, la regarder en louchant, sous les regards attendris des invités, ça devrait suffire, non? <br></p><p>Quoi? Vous croyez vraiment qu’il sait déjà faire la différence entre petit animal, un arbre et un humain? Ah, c’est un enfant extrêmement intelligent. Pour rappel, tous mes potes ont mis au monde des génies, des surdoués, des haut potentiel, et jamais un crétin ou un imbécile comme il en existait quand j’étais jeune. Ok, je craque, puis il y aura d’autres enfants aussi le 24 dans ce beau chalet sur les sommets enneigés. Le but, on me le répète chaque jour, c’est que les invités poussent la porte et des petits cris de joie en découvrant l’arbre. Pourquoi maintenant, le montage de sapin? Parce qu’en décembre je ne veux pas faire partie de la cohue hystérique qui a oublié une guirlande ou un cadeau. Je suis très organisée. <br></p><p>Au magasin, le vendeur, devant mon embarras, m’avait murmuré que si je n’arrivais pas à me débrouiller avec le mode d’emploi, il existait aussi des tutos sur la toile. Il a dit ça sur un ton tellement bas qu’on avait l’air d’être en train de préparer un hold-up. Haut les mains! Tout le monde à terre! On ne vous fera aucun mal! On veut seulement des boules et de la déco! Et puis va pour le tuto, il y en a des dizaines et on en apprend tous les jours. Quant à la facture, les sept qui organisent la fête vont tousser.</p><p>Soit, j’ai appris l’italien en ligne, et depuis deux ans je réussis à faire tenir un soufflé debout grâce à des cours sur le net, donc merci la technologie. Mais une vidéo de sept minutes sur l’art de monter un sapin, ça décoiffe.</p><p>D’abord trouver le bon angle dans la pièce. Déposer la base et enfiler le tronc (le support à perf). Recouvrir la base avec un tapis de neige en rouleau. Niveau carpette, je me rends compte que j’avais des lacunes. La jeune fille du tuto dit «on» à chaque étape, comme si j’étais à l’hosto et que je me remettais d’un AVC. On fixe les branches, on les recourbe vers le haut parce que l’artificiel c’est du souple. Si on a choisi un sapin vert, c’est vintage, blanc c’est trader ou soirée mode. Vérifier l’état de la guirlande électrique avant d’étrangler le sapin avec. Moi j’ajoute, toute seule dans le séjour, une seule ampoule manque et tout l’arbre est dépeuplé (ma formation lettres me sert à quelque chose). Si on a l’intention de mettre une étoile au sommet, on y pense avant d’accrocher les boules. Après c’est risqué, mais ça peut être fun si le sapin se retrouve à plat ventre. Seulement si ce n’est pas vous qui y avez passé l’après-midi.</p><p>Le tuto s’achève et la jeune fille, tout sourire, donne la main au sapin qui clignote blanc-rouge-blanc-rouge. Sept minutes. Alors pourquoi suis-je encore à classer des branches artificielles des plus grandes aux plus petites après trente minutes? Je me suis coupée avec le cutter en ouvrant la boîte du sapin. Il y a des cartons de boules et de guirlandes dans tous les coins de la pièce, du papier de soie et des emballages plastique. Je suis d’une humeur de chien et je pense que la fameuse chanson «résonnez musettes» est la plus stupide du monde. Je ne m’en sortirai pas.</p><p>Je laisse tout le séjour en plan. Je ferme le chalet derrière moi et de loin, à la fenêtre je vois la grande perche à perf abandonnée à l’intérieur. Si jamais, je connais deux étudiants qui ont toujours besoin d’argent et je suppose que pour eux, monter un sapin, c’est l’histoire de trente minutes. Et ces deux gamins-là savent garder un secret. 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Oui mais à cet âge-là, est-ce bien nécessaire de lui faire découvrir un sapin? En plastique de surcroit? Une simple lolotte rouge Noël ne suffirait-elle pas à épater le bébé? Il pourrait téter sa sucette neuve, la regarder en louchant, sous les regards attendris des invités, ça devrait suffire, non? <br></p><p>Quoi? Vous croyez vraiment qu’il sait déjà faire la différence entre petit animal, un arbre et un humain? Ah, c’est un enfant extrêmement intelligent. Pour rappel, tous mes potes ont mis au monde des génies, des surdoués, des haut potentiel, et jamais un crétin ou un imbécile comme il en existait quand j’étais jeune. Ok, je craque, puis il y aura d’autres enfants aussi le 24 dans ce beau chalet sur les sommets enneigés. Le but, on me le répète chaque jour, c’est que les invités poussent la porte et des petits cris de joie en découvrant l’arbre. Pourquoi maintenant, le montage de sapin? Parce qu’en décembre je ne veux pas faire partie de la cohue hystérique qui a oublié une guirlande ou un cadeau. Je suis très organisée. <br></p><p>Au magasin, le vendeur, devant mon embarras, m’avait murmuré que si je n’arrivais pas à me débrouiller avec le mode d’emploi, il existait aussi des tutos sur la toile. Il a dit ça sur un ton tellement bas qu’on avait l’air d’être en train de préparer un hold-up. Haut les mains! Tout le monde à terre! On ne vous fera aucun mal! On veut seulement des boules et de la déco! Et puis va pour le tuto, il y en a des dizaines et on en apprend tous les jours. Quant à la facture, les sept qui organisent la fête vont tousser.</p><p>Soit, j’ai appris l’italien en ligne, et depuis deux ans je réussis à faire tenir un soufflé debout grâce à des cours sur le net, donc merci la technologie. Mais une vidéo de sept minutes sur l’art de monter un sapin, ça décoiffe.</p><p>D’abord trouver le bon angle dans la pièce. Déposer la base et enfiler le tronc (le support à perf). Recouvrir la base avec un tapis de neige en rouleau. Niveau carpette, je me rends compte que j’avais des lacunes. La jeune fille du tuto dit «on» à chaque étape, comme si j’étais à l’hosto et que je me remettais d’un AVC. On fixe les branches, on les recourbe vers le haut parce que l’artificiel c’est du souple. Si on a choisi un sapin vert, c’est vintage, blanc c’est trader ou soirée mode. Vérifier l’état de la guirlande électrique avant d’étrangler le sapin avec. Moi j’ajoute, toute seule dans le séjour, une seule ampoule manque et tout l’arbre est dépeuplé (ma formation lettres me sert à quelque chose). Si on a l’intention de mettre une étoile au sommet, on y pense avant d’accrocher les boules. Après c’est risqué, mais ça peut être fun si le sapin se retrouve à plat ventre. Seulement si ce n’est pas vous qui y avez passé l’après-midi.</p><p>Le tuto s’achève et la jeune fille, tout sourire, donne la main au sapin qui clignote blanc-rouge-blanc-rouge. Sept minutes. Alors pourquoi suis-je encore à classer des branches artificielles des plus grandes aux plus petites après trente minutes? Je me suis coupée avec le cutter en ouvrant la boîte du sapin. Il y a des cartons de boules et de guirlandes dans tous les coins de la pièce, du papier de soie et des emballages plastique. Je suis d’une humeur de chien et je pense que la fameuse chanson «résonnez musettes» est la plus stupide du monde. Je ne m’en sortirai pas.</p><p>Je laisse tout le séjour en plan. Je ferme le chalet derrière moi et de loin, à la fenêtre je vois la grande perche à perf abandonnée à l’intérieur. Si jamais, je connais deux étudiants qui ont toujours besoin d’argent et je suppose que pour eux, monter un sapin, c’est l’histoire de trente minutes. Et ces deux gamins-là savent garder un secret. 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Chronique / Un sapin dans l’angle
Louise Anne Bouchard, écrivain et photographe
B Article réservé aux abonnés
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Chronique / James, mes héros et novembre
Louise Anne Bouchard, écrivain et photographe
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