Histoire / Grandeur d’un monstre: la Standard Oil Company
Première raffinerie appartenant à la Standard Oil, à Cleveland, Ohio. © DR
Action de la Standard Oil Company. © DR
Son histoire se confond avec celle de la révolution industrielle et la genèse du capitalisme moderne. Fondé à l’aube du XXème siècle au pays de l’or noir américain, le trust dirigé par John D. Rockefeller a fasciné et terrorisé des générations d’hommes. Ses méthodes machiavéliques, son monopole, ses ramifications innombrables, ses profits faramineux furent dénoncés et combattus. Une journaliste, Ida Tarbell, finit par terrasser le monstre. Cette enquête parue en 1904 est pour la première fois traduite en français. Elle n’a rien perdu de son acuité.
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Un braquage spectaculaire qui s’inscrit dans la grande et romanesque tradition des voleurs d’œuvres d’art, qui malgré nous nous font rêver, à l’image des voleurs de la Joconde. Vjeran Tomic a réalisé là le plus grand vol de tableaux de l’histoire de France. En 17 minutes, cinq chefs-d’œuvre (Picasso, Braque, Modigliani, Léger), estimés à plus de cent millions d’euros, se volatilisent. Le cambrioleur raconte lui-même, dans ce film documentaire, comment il s’est introduit dans le bâtiment. Beau joueur mis devant le fait accompli, le MAM a accepté le tournage d’une reconstitution sur les lieux du cambriolage, et Tomic montre donc au spectateur en conditions «réelles» toute l’ampleur de son art. Etrange, inquiétant et fascinant, cet homme-araignée, aux allures pataudes mais aux doigts de fée et à la démarche féline. Capable de s’introduire n’importe où et de voler à sa guise, sans un souffle ni un bruit, sans jamais réveiller les propriétaires endormis. 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Naissance du monstre
C’est à partir de cette genèse légendaire que la journaliste d’investigation Ida Tarbell campe une vaste enquête, parue en feuilleton dans McClure’s Magazine en 1904, sur une figure non moins légendaire de l’histoire des Etats-Unis, la Standard Oil Company. Et son fondateur, John D. Rockefeller.
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Plusieurs fois trainé devant les tribunaux, le premier trust de la Standard est condamné pour «conspiration», les compagnies ferroviaires complices de l’entente tarifaire pour «discrimination en faveur du capital». Cela n’arrête pas Rockefeller et la petite dizaine d’hommes qui tiennent avec lui les rennes de la Standard, surnommée «le Monstre».
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Les trente années d’histoire de la Standard Oil que relate Ida Tarbell s’apparentent à une constante guerre de David contre Goliath, où la sympathie de la narratrice irait contre-intuitivement à Goliath, en l’occurrence la plus forte concentration d’intérêts et de capitaux que le monde moderne ait jamais connue, pour un chiffre d’affaires évalué à 1’000 milliards de dollars actuels à son apogée. Et l’on voit entre les lignes se dessiner la géopolitique des énergies des XXème et XXIème siècles: la découverte de champs pétroliers en Galicie, la concurrence montante du pétrole russe et les astuces des producteurs américains pour lui disputer le marché européen, les opérations de contrôle britannique sur les ressources en hydrocarbures de Sumatra, alors que le Moyen Orient n’est encore qu’un acteur dormant de ce marché.
Le diabolique M. Rockefeller
«Le Méphistophélès de Cleveland» à la tête d’une «puissance quasi surhumaine», M. Rockefeller est regardé avec crainte et superstition, raconte la journaliste. L’homme, grand absent de l’enquête, se montre d’une discrétion extrême. Inutile, pour les reporters, de le poursuivre de leurs demandes d’entretiens, il refuse. Et sa discrétion nourrit son image. «La population considérait qu’une proposition de M. Rockefeller équivalait peu ou prou à un ordre de ‘se rendre et d’abandonner ses biens’.» Sa campagne pour le monopole de l’industrie pétrolière est comparée aux conquêtes militaires de Napoléon, avec qui Ida Tarbell l’identifie fréquemment.
Drôle de parti pris, pour une journaliste d’investigation dont il faut rappeler que le travail fut à l’origine, sept années plus tard, du démantèlement effectif de la Standard Oil Company. Curieux personnage que cette Ida Tarbell, habituée des portraits d’hommes riches et puissants, en comptant un certain nombre parmi ses amis.
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Pour une éthique du capitalisme
Voilà sans doute la morale de l’enquête, et comment l’histoire de la Standard Oil Company peut se lire comme une fable capitaliste dont la validité n’a pas pris de rides. Car si la Standard a bien été démantelée en 1911, 34 sociétés lui succédèrent, parmi lesquelles BP, ExxonMobil, Chevron ou Esso, des noms toujours familiers de notre paysage.
«Pour M. Rockefeller, ce sentiment (d’attachement à sa raffinerie) était une faiblesse. Préférer l’indépendance au profit était pour lui aussi incompréhensible que de refuser un rabais parce que ce n’était pas bien!»
Dans sa conclusion qui résonne avec notre actualité, Ida Tarbell déplore que Rockefeller et ses confrères soient érigés comme des modèles pour les plus jeunes. Glorifier l’immoralité dans les affaires, au prétexte que cela porte ses fruits, menace la cohésion de la société américaine, plaide-t-elle, et in fine, la démocratie. Si les grands acteurs de l’économie se comportent en prédateurs, ils poussent les plus petits à agir comme tels en retour. Si les capitaines d’industrie pratiquent la corruption, le flirt avec l’illégalité, les manœuvres douteuses et l'intimidation, et si ces pratiques ne provoquent pas une condamnation unanime du monde des affaires, alors il n’y a aucune raison pour que la déchéance morale de l’ensemble de la société ne soit déjà en marche.
La journaliste argue que les Américains sont «une race d’hommes d’affaires», et que le progrès de l’humanité en dépend, sa charge ne porte donc pas sur le libéralisme sauvage dont le trust de Rockefeller est le symbole universel. Un capitalisme éthique, tel fut le vœu pieux d’Ida Tarbell en 1904. On l’imagine sans peine le formuler à nouveau aujourd’hui.
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Il commence par se lancer dans le raffinage et la commercialisation de produits pétroliers. Dès 1870, la Standard Oil Company sise à Cleveland, Ohio, possède la plus grande capacité de raffinage de la ville et bénéficie à ce titre de tarifs préférentiels sur l’expédition de son pétrole par chemin de fer. Les <em>pipelines</em> viendront plus tard. Les tarifs du fret sont alors le nerf de la guerre, Rockefeller d’un côté, les producteurs indépendants de l’autre, le comprennent vite. En 1872, Rockefeller tente pour la première fois d’arroger à la Standard Oil un monopole «pour le bien» des producteurs des Régions Pétrolifères. Grâce à un habile système de remises sur ses propres expéditions et de rétrocessions sur les expéditions des autres compagnies, l'entreprise avale petit à petit la concurrence.</p> <p>Plusieurs fois trainé devant les tribunaux, le premier trust de la Standard est condamné pour «conspiration», les compagnies ferroviaires complices de l’entente tarifaire pour «discrimination en faveur du capital». Cela n’arrête pas Rockefeller et la petite dizaine d’hommes qui tiennent avec lui les rennes de la Standard, surnommée «le Monstre».</p> <p>Leurs méthodes se révèlent imparables. Guerre des prix, ventes à perte si le marché et la concurrence l'imposent, sous-enchères de sociétés factices, méthodes concurrentielles sans pitié, rachats et démantèlements, intégrations forcées au trust, intimidations, espionnage... 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Glorifier l’immoralité dans les affaires, au prétexte que cela porte ses fruits, menace la cohésion de la société américaine, plaide-t-elle, et <em>in fine</em>, la démocratie. Si les grands acteurs de l’économie se comportent en prédateurs, ils poussent les plus petits à agir comme tels en retour. Si les capitaines d’industrie pratiquent la corruption, le flirt avec l’illégalité, les manœuvres douteuses et l'intimidation, et si ces pratiques ne provoquent pas une condamnation unanime du monde des affaires, alors il n’y a aucune raison pour que la déchéance morale de l’ensemble de la société ne soit déjà en marche. </p> <p>La journaliste argue que les Américains sont «une race d’hommes d’affaires», et que le progrès de l’humanité en dépend, sa charge ne porte donc pas sur le libéralisme sauvage dont le trust de Rockefeller est le symbole universel. Un capitalisme éthique, tel fut le vœu pieux d’Ida Tarbell en 1904. 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Plus d’un millier de types de bactéries le composent, et peuvent différer en fonction de l’alimentation, des médicaments ingérés, des événements de la vie tels qu'un accouchement, le stress, etc. Son rôle est capital: le microbiote permet l’élimination des toxines, la protection de l’intestin contre d’autres bactéries pathogènes, et contribue au fonctionnement du système immunitaire.</p> <p>Dernièrement, des hypothèses selon lesquelles ce petit monde aurait aussi un rôle dans la psychopathologie semblent se confirmer. En menant des recherches sur les tumeurs colorectales, l’oncologue Daniel Martínez et un collège international de cancérologues ont découvert que le microbiote intestinal pouvait présenter des variations importantes dans sa composition, d’un individu à l’autre, et que ces variations prédisposent les individus à plusieurs pathologies. 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Après la greffe, des comportements et pathologies tels que la dépression, l’anxiété, et surtout la phobie sociale, se retrouvent exprimés par les souris. Autrement dit, le transfert de matériel biologique d’un être vivant à un autre entraine aussi dans certains cas le transfert de traits psychologiques. Il serait donc possible de réaliser la manœuvre inverse, et de greffer à un individu malade du matériel biologique provenant d’un individu «sain». La recherche en est au début de ses découvertes. 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1 Commentaire
@Spark 15.11.2022 | 09h46
«Très bon article. Il est nécessaire de rappeler aussi que Rockefeller a combattu l'énergie à base d'alcool (végétale !!!) en poussant à créer une taxe de 40 centimes par gallon de cette énergie propre car c'était un concurrent sérieux de son pétrole, d'où l'hostilité de Henry Ford, fermier d'origine, à son égard. »