Culture / Un spleen bien énervé et un invité surprise
8 novembre 2024
«Megaphenix», Mustang, Vietnam Indie Label, 12 titres
Oui, je vous en ai déjà parlé il n’y a pas longtemps, vous présentant trois des chansons – servies en teaser sur les réseaux sociaux – du nouvel album du trio poprock Mustang. Mais je ne résiste pas au plaisir d’en remettre une couche maintenant que l’album est officiellement sorti. Il s’agit donc du cinquième opus du groupe créé à Clermont-Ferrand en 2006. Un groupe qui a pour leader Jean Felzine toujours plus habité par un spleen bien énervé. On est loin de la chansonnette pour bobos, de la moraline et du ça va de soi. Felzine, en boxeur élégant et stylé, frappe là où ça fait mal. Je ne reviendrai pas sur les trois chansons que j’ai déjà évoquées – L’argent du beurre, Aérosol et La porte au nez. Chanson française met un poing dans la gueule au consensus mou qui y règne: «Elle n’a plus d’hormones, de rôle social, la chanson française ne dit rien des Hommes, ne fait rien de mal…» En l’écoutant, je me disais que Mustang ne se bat pas, par exemple, sur le même ring que Feu! Chatterton, le groupe à la mode dans l’entre-soi culturel parisien. Et paf!, sur Aéroport voilà que déboule Arthur Teboul, le chanteur de Feu! Chatterton qui a même participé à l’écriture des paroles. Comme quoi, il est bon de toujours remettre en question ses a priori, de penser contre soi-même. Aéroport est une des très bonnes chansons de l’album, Teboul cabotine beaucoup moins que d’habitude, sa voix désénerve le spleen de Felzine et, contre moi-même, je dois bien avouer que ça me fait planer. «Dans l’aller pour la mort on a droit a deux bagages, je me sens comme un porc sur sa chaîne d’abattage», chante Jean Felzine, auquel Arthur Teboul répond: «La grâce t’attend quelque part, tu ne sais où, tu ne sais où, est-ce à Lima, Londres ou à Dakar, est-ce à Moscou.» «Il reste un espoir qu'il se passe quelque chose, une fille aux beaux yeux noirs, une bombe qui explose», chantent-ils en chœur. «Laisse-toi noyer dans la foule, va, lâche prise», conseille à la fin Teboul.
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Les deux sœurs parlent comme parlent les pauvres aujourd’hui mais rien n’est ici inventé: Sylvain Bordesoules raconte la vraie vie de ses sœurs. «Nous avons beaucoup parlé au préalable, il fallait que j’explique à mes sœurs ce que je voulais faire, et surtout que j’installe avec elles un climat de confiance. (…) J’ai pris ce qu’elles m’ont donné pendant un an (…), je les ai filmées, photographiées, enregistrées, j’ai épluché leurs comptes Facebook, Instagram, etc. (…) Bien sûr, je leur ai montré le story-board de l’album. Comme elles sont fières et ont toutes les deux un caractère fort, je m’attendais à des confrontations, mais, au final, il n’y a eu presque pas de changements. 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