Culture / La Moldavie, merveilleux pays
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Voire contre-productive pour les associations de résidents qui craignent que leur ville ne se transforme en «Venise-land», le droit de péage constituant le ticket d'entrée pour ce parc d'attraction. «Nous avons atteint un point de non-retour» déplorent les Vénitiens. «Notre ville se meurt pour le profit de quelques uns». Des services de santé ont en effet dû fermer leurs portes, les boutiques de souvenirs kitsch remplacent les enseignes locales: la vie quotidienne devient impossible.</p> <p>De fait, le pari de Carlos Ramirez et de ses voisins a réussi: plusieurs agences de voyages et compagnies aériennes avertissent désormais leurs clients. Il règne en Catalogne un «climat hostile» à leur venue. «Barcelone a à présent mauvaise réputation. De plus en plus de visiteurs ont peur de s’y rendre», explique Antje Martins, spécialiste du tourisme à l’université du Queensland. 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En pleine pandémie, les organisateurs avaient pris des précautions maximales: masques obligatoires, bulles sanitaires pour protéger les athlètes, public contraint de regarder la majeure partie des festivités à la télévision... Sur certains tronçons du parcours de la flamme, rappelle l’article des <em>Echos</em>, il était même défendu au public de pousser des cris d’enthousiasme, afin d’éviter les contaminations. </p> <p>Un cas d’école, en somme: pour l’historien du sport Robert Withing, cité par le quotidien, «l’opinion publique n’aura pas pu vivre les émotions qui permettent normalement d’effacer toutes les polémiques qui précèdent traditionnellement les JO.» C’est ainsi que les Japonais ont pu découvrir la facture finale de 1’700 milliards de yens (environ 13 milliards de dollars), c’est-à-dire le double des dépenses prévues. 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Selon les dernières études d’opinion, 60% de la population de l’île d’Hokkaido, qui aurait dû accueillir les épreuves, s’opposait à ce projet. Ce sont les Alpes françaises qui auront <em>a priori</em> la charge et le plaisir de les organiser.</p> <p>La population réclame désormais des comptes. Les procès, très médiatisés, se multiplient: «après avoir déjà prononcé plus d’une dizaine de condamnations, les tribunaux de Tokyo continuent de juger de multiples malversations allant de l’attribution même des Jeux à la distribution des contrats de sponsoring. Des entreprises, des cadres, des hauts fonctionnaires sont punis...»</p> <p>«Du pain et des jeux» afin de distraire le peuple des rouages peu reluisants du pouvoir: cette méthode vieille comme l’Antiquité s’est enrayée à Tokyo. Par la faute d’un invisible virus, c’est toute la structure du pouvoir politique et économique qui s’est retrouvée nue aux yeux des citoyens. Comme le concède Keiko Momii, membre du comité olympique japonais: «Il va falloir plus de temps pour expliquer ces projets et essayer de regagner le soutien du public».</p> <hr /> <h4><a href="https://www.lesechos.fr/industrie-services/services-conseils/jo-de-tokyo-la-grande-frustration-des-jeux-fantomes-2109005" target="_blank" rel="noopener">Lire l'article original</a></h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'les-ameres-retombees-des-jeux-de-tokyo-2020', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 154, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 4, 'person_id' => (int) 4670, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5057, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'L’invariable haine de l’autre', 'subtitle' => '«Le sel de la colère», Une histoire particulière, Marie Chartron, réalisé par François Teste, sur France Culture, 2 épisodes de 28 minutes.', 'subtitle_edition' => '«Le sel de la colère», Une histoire particulière, Marie Chartron, réalisé par François Teste, sur France Culture, 2 épisodes de 28 minutes.', 'content' => '<p>A Aigues-Mortes, dans le sud de la France, l’économie tourne depuis des siècles autour des salines. 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La Moldavie n’est pas un État sorti d’un album de Tintin. Au contraire de la Bordurie et de la Syldavie (dans Le Sceptre d’Ottokar), elle est un État souverain depuis son indépendance de l’URSS en 1991, peuplé de 3 millions d’habitants, enclavé entre la Roumanie et l’Ukraine, tenant du titre, disputé, de pays le plus corrompu du continent européen. Le romancier Iulian Ciocan en dresse un portrait loufoque, quoique réaliste, dans L’Empire de Nistor Polobok, son deuxième roman traduit en français. Son sous-titre, Portrait fêlé d’une Moldavie corrompue, révèle presque trop de détails sur le fond de l’intrigue.
Alors qu’il rentre chez lui après une soirée à toucher des pots de vin et les cuisses de charmantes jeunes femmes, le fonctionnaire pourri Nistor Polobok trébuche dans une fissure sur l’asphalte. Le lendemain, la fissure s’est changée en crevasse qu’aucune tentative de remblaiement ne parvient à combler. Le maire de Chișinău, la capitale, aux mains également sales, est impuissant. D’ailleurs, relève l’auteur, «ce qui l’avait propulsé dans son fauteuil de maire, c’était sa belliqueuse rhétorique pro européenne, un banal foutage de gueule des électeurs.» Ainsi est abordée la singulière situation de la Moldavie qui, «le cul entre deux chaises», est divisée entre le courant pro européen, bien qu’aucune procédure d’adhésion à l’UE ne soit même envisagée, les unicistes, partisans d’une fusion avec la Roumanie voisine, et les pro Russes, essentiellement de la région sécessionniste de Transnistrie. Un État de «l’interminable transition».
Pour Polobok, la crevasse, qui ne cesse de s’étendre, et engloutit bientôt son ostentatoire palais impérial particulier malhonnêtement acquis, est une image de l’Enfer. La gangrène morale qui empoisonne les élites de Chișinău conduira la ville entière à la destruction s’il n’obtient pas le pardon de ses pêchés. Et ces pêchés sont nombreux, et partagés. Politiques et services de police s’en mêlent. Polobok est soumis à des interrogatoires absurdes menés par des procureurs staliniens. «Les politiciens pro Roumains voyaient derrière la crevasse la 'main de Moscou' tandis que les pro Russes criaient haut et fort que c’était un complot fomenté par Bucarest.»
Pendant que l’empereur Nistor est torturé par ses fautes passées et cherche à se racheter une conscience et une virginité à grand renfort d’euros et de dollars, les immeubles kroutchéviens et brejnéviens du voisinage sombrent dans la crevasse, inexorablement. Certains habitants, opposants du maire et du «Grand Oligarque», saisissent l’opportunité et créent un Parti Anti-Crevasse. Les intellectuels se délectent du sujet qui illustre à quel point la Moldavie est «un espace de l’étrange et du miraculeux, une sorte de conte».
C’est effectivement sur le mode du conte grinçant et ironique, cher aux auteurs contemporains de l’Europe orientale (le Roumain Razvan Radulescu, l’Ukrainien Mikhaïl Elizarov, le Croate Goran Tribuson, le Serbe Tiodor Rosic,... ) que Iulian Ciocan mène son récit. Mieux vaut rire que pleurer de ces situations aberrantes, de l’impasse morale et politique dans laquelle sont embourbés ces États neufs, à peine émergés de l’ex bloc de l’Est.
Un mot d’esprit célèbre en Moldavie veut que l’on soit passé du Parti unique à l’oligarque unique, sans l’ombre d’une esquisse de démocratie à l’horizon. On raconte aussi, ailleurs, qu’il n’y a rien de tel pour faire fleurir les arts qu’une situation politique et économique apocalyptique. Longue vie, pour le bonheur des lecteurs, à la République de Moldavie.
Iulian Ciocan, L’Empire de Nistor Polobok, traduit du roumain (Moldavie) par Florica Courriol, Belleville Éditions, 216 pages.
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En pleine pandémie, les organisateurs avaient pris des précautions maximales: masques obligatoires, bulles sanitaires pour protéger les athlètes, public contraint de regarder la majeure partie des festivités à la télévision... Sur certains tronçons du parcours de la flamme, rappelle l’article des <em>Echos</em>, il était même défendu au public de pousser des cris d’enthousiasme, afin d’éviter les contaminations. </p> <p>Un cas d’école, en somme: pour l’historien du sport Robert Withing, cité par le quotidien, «l’opinion publique n’aura pas pu vivre les émotions qui permettent normalement d’effacer toutes les polémiques qui précèdent traditionnellement les JO.» C’est ainsi que les Japonais ont pu découvrir la facture finale de 1’700 milliards de yens (environ 13 milliards de dollars), c’est-à-dire le double des dépenses prévues. Les infrastructures construites pour l’occasion, en particulier le Stade national de Tokyo, dont les gradins sont demeurés vides pendant les Jeux, coûtent aujourd’hui des sommes considérables.</p> <p>Des entreprises privées se proposent d’exploiter le stade d’ici quelques mois, afin d’éponger quelque peu les coûts faramineux: presque jamais utilisé, le stade conçu par l’architecte Kengo Kuma, une harmonieuse structure hybride de bois, d’acier et de béton, coûte près de 50’000 euros par jour aux contribuables.</p> <p>Avec prudence, on évoque la possibilité d’employer cette arène à l’organisation d’une prochaine coupe du monde de football. Mais d’une manière générale, les autorités japonaises comptent patienter avant d’envisager d’accueillir d’autres grands événements internationaux. La candidature de Sapporo pour les Jeux d’hiver 2030 a par exemple été retirée. 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Comme le concède Keiko Momii, membre du comité olympique japonais: «Il va falloir plus de temps pour expliquer ces projets et essayer de regagner le soutien du public».</p> <hr /> <h4><a href="https://www.lesechos.fr/industrie-services/services-conseils/jo-de-tokyo-la-grande-frustration-des-jeux-fantomes-2109005" target="_blank" rel="noopener">Lire l'article original</a></h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'les-ameres-retombees-des-jeux-de-tokyo-2020', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 154, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 4, 'person_id' => (int) 4670, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5057, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'L’invariable haine de l’autre', 'subtitle' => '«Le sel de la colère», Une histoire particulière, Marie Chartron, réalisé par François Teste, sur France Culture, 2 épisodes de 28 minutes.', 'subtitle_edition' => '«Le sel de la colère», Une histoire particulière, Marie Chartron, réalisé par François Teste, sur France Culture, 2 épisodes de 28 minutes.', 'content' => '<p>A Aigues-Mortes, dans le sud de la France, l’économie tourne depuis des siècles autour des salines. 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