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Culture

Culture / Incarner la Shoah, lutter contre l’anonymisation des victimes


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«La douleur fantôme», Hanna Krall, Editions Noir sur Blanc, 368 pages.



Cette anthologie regroupe vingt-six textes d’Hanna Krall, parus ici ou là entre 1993 et 2003, pour certains inédits. Ils parlent de la Shoah en Pologne, ce sont des reportages de l’autrice qui a recueilli des récits, des témoignages de survivants. Chaque récit évoque des destins. Et l’on prend conscience que la Shoah, au-delà des chiffres, au-delà du grand récit officiel, a bouleversé des millions de vies. C’est une chose de savoir que le ghetto de Varsovie a existé, c’est autre chose de connaître le nom du dernier Juif de la ville de Lubrianec, Kalme Lewkowski. A Auschwitz, il travaillait au Sonderkommando, au four crématoire, et il y a jeté les corps de quatre de ses enfants. Ces récits racontent comment des milliers de Juifs sont allés à la mort sans se révolter, mais aussi comment en 1943 a eu lieu une révolte dans le camp de concentration de Sobibòr. Ils racontent comment des Polonais ont aidé des Juifs et comment d’autres les ont dénoncés. «Depuis Prendre le bon Dieu de vitesse (1977), Hanna Krall explore le destin tragique des juifs polonais, des survivants de la Shoah. Plus largement, elle prête sa voix à tous ceux qui portent en eux une blessure indélébile, qu’ils soient juifs, polonais ou allemands… Engagée du côté de la mémoire, elle n’a écrit au fond qu’un seul et même livre immense, contre l’oubli», écrit son éditeur. Toutes les victimes des massacres que l’on voit à la TV avaient des noms et des prénoms, des existences aussi concrètes que les nôtres, ce livre nous le rappelle.

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VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET

1 Commentaire

@marieaudelude 08.11.2024 | 10h02

«Face à ce perpétuel devoir de mémoire de la Shoah, imposé depuis plus de 80 ans, je ne peux que regretter le silence assourdissant qui étouffe le drame de l'occupation et la ghettoïsation de la Palestine depuis presque autant d'années. Ne devrions-nous pas avoir la même empathie au goût de honte - celle d'avoir laissé faire - pour les femmes, les enfants et les hommes de Palestine qui depuis 1948 ont également un destin tragique et tentent de survivre sous l'occupation d'Israel?
Toutes les victimes de l'occupation d'Israel ont également des noms et des prénoms, une existence aussi concrète que les nôtres quoique bien plus difficile, et mériteraient aussi qu'on s'en rappelle.
N'est-il pas infiniment triste de penser que certains des enfants des survivants de la Shoah semblent avoir perdu la mémoire des souffrances jadis imposées à leur peuple, qu'ils reproduisent pourtant avec une cruauté implacable?
Face à une littérature abondante et sans cesse renouvelée sur la Shoah, n'est-il pas temps de constater qu'un un peuple peut perdre la mémoire quand ça l'arrange?»