Culture / Contemporain du bouddhisme, le Jaïnisme est lui aussi riche d’enseignements
Siddhacakra. Le Siddhacakra représente, sous la forme d’une fleur de lotus, le groupe des cinq personnalités vénérées par les jaïns: les maîtres éveillés ou libérés, les chefs religieux et les guides spirituels ainsi que les ascètes. Inde, Rajasthan, 2e moitié du XVIIIe s., peinture sur papier, bol en cuivre et verre, Museum Rietberg, inv. n° RVI 916. Provenance: 1974–1982, collection Eberhard et Barbara Fischer, don d’Eberhard et Barbara Fischer. © Museum Rietberg, Zurich
Cette communauté de cinq millions d’individus prône la non-violence, la tolérance et le refus du matérialisme. Une vision à découvrir à travers l’exposition du Musée Rietberg, à Zurich.
Ce sont deux fleuves humains qui roulent, l’un vers la montagne et ses temples, l’autre, en sens inverse, refluant vers la métropole. Parmi cette marée mouvante et colorée de pèlerins jaïns, deux groupes se distinguent, le premier parce qu’il va entièrement nu, léger dirait-on, le second uniquement revêtu de tuniques blanches qui flottent au vent. Ces ascètes appartiennent aux deux ordres principaux du jaïnisme: les digambara (ou vêtus d’espace) et les shvetambara (habillés de blanc). On les découvre sur les photos reproduites en grand format, au cœur de l’exposition passionnante «Etre Jaïn. Art et culture d’une religion de l’Inde» du Musée Rietberg.
Le jaïnisme? Pour rappel, cette religion a vu le jour en Inde en même temps que le bouddhisme mais s’est, contrairement à celui-ci, essentiellement cantonnée à son pays d’origine jusqu’au XXème siècle. Aujourd’hui forte de quelque cinq millions d’individus et d’une diaspora, cette communauté jouit d’une importance économique inversement proportionnelle à son nombre. La vision du monde et la spiritualité jaïne semblent particulièrement pertinentes, relève l’exposition, à l’heure des crises profondes de nos sociétés.
Le Musée Rietberg dévoile la diversité et l’ancienneté de ses représentations – sculptures et objets rituels, tableaux et textiles de grand format, manuscrits richement enluminés, soit quelque 200 chefs-d’œuvre provenant de ses propres collections mais aussi de privés et de grands musées indiens. Les plus anciens ont près de 2000 ans, les plus récents datent du XXème siècle et sont éclairés par plusieurs films, récits et témoignages de Jaïns vivant sur trois continents. Un jeu interactif évoquant notre jeu de l’oie invite aussi le visiteur à s’interroger sur sa propre vision du monde – l’occasion d’apprendre que de tels objets trouvent leur origine en Inde…
Un bel exemplaire du début du XIXème siècle peint sur tissu affiche ses cases parcourues de serpents et d’échelles. Un autre «carré magique» encadré par un serpent à plusieurs têtes est lié aux rituels tantriques.
Le Jaïnisme a notamment adopté les jeux de la connaissance à des fins pédagogiques: le but visé étant toujours d’atteindre un lieu ou un état idéal en progressant malgré les obstacles et en acquérant de nouvelles connaissances.
A cet égard, plusieurs œuvres se réfèrent à la cosmologie jaïn: le cosmos se compose de trois niveaux superposés. Au centre, le monde est un disque peuplé des humains et des animaux; au-dessus, le royaume des êtres célestes et en dessous, les enfers souterrains. Tout est extrêmement ordonné et hiérarchisé. Les monstrueuses créatures infernales qui peuplent ici une série de représentations singulières subissent des tourments sans fin qu’ils s’infligent à eux-mêmes.
Aux antipodes de cet enfer effrayant, un palais céleste est représenté à l’aide d’une série de cases, évoquant une bande dessinée aux tons pastels. Les dieux vivent dans ces lieux volants une vie de plaisirs (Palais céleste, peinture sur tissu, Rajasthan, deuxième moitié du XVIIIème).
Plus terre à terre toutefois, le propos de l’exposition vise aussi à faire réfléchir et interpeller le visiteur: la vision du monde jaïne semble étonnamment pertinente et actuelle pour affronter les défis majeurs de notre époque tels le changement climatique, la violence et les guerres, la montée des inégalités. Cette communauté qui vit et mange de manière végétarienne, voire végane, prône le respect absolu de la vie et de la nature, la non-violence et le refus du matérialisme est ainsi porteuse de solutions radicales.
Les jaïns ne croient pas en un dieu unique mais vénèrent 24 maîtres spirituels: les Jina (vainqueurs) ou tirthankara (faiseurs de gués). Le Jina Mahavira, dernier de cette lignée, est considéré comme le fondateur historique du jaïnisme, vers le VIème siècle avant notre ère, et de sa première communauté, au nord-est du pays.
Une peinture sur papier, du début du XXème siècle, aligne de même les 24 Jina dans des cases superposées, assis en tailleur, la tête nimbée d’auras, distincts les uns des autres par de rares détails: la couleur et quelques attributs symboliques.
Installée à l’entrée de l’expo, une statue de marbre du premier Jina Rishabha (Rajasthan, XI-XIIèmes), particulièrement figée, hiératique, entourée par deux colonnes et une voûte richement ouvragée d’une myriade de personnages et animaux mystérieux, musiciennes ou danseuses, éléphants, serpents, etc. Bras le long du corps, le Jina exprime le recueillement.
De nombreuses pièces – à l’instar des statuettes de deux Jinas côte à côte (image de culte, XVème siècle, cuivre) – montrent les ascètes debout, immobiles, dans cette posture dite «abandon du corps». Une pratique visant à se détacher du physique et de l’éphémère. L’aboutissement, sans doute, de cette quête, l’âme libérée ou rachetée du Jina, est représenté dès le XIVème siècle dans le nord-ouest de l’Inde sous une forme étrangement poétique. Le corps – ou plutôt son absence – apparaît en creux, grâce à une silhouette laissant passer la lumière (Jina racheté, deuxième moitié du XXème siècle, laiton).
Pleine de vie et de volupté au contraire, la statue de grès sombre de la déesse Ambika (Rajasthan, XIème siècle) symbolise la prospérité et la fécondité: elle est une des nombreuses divinités que vénèrent aussi les croyants, outre les Jina. Intéressant de relever que le jaïnisme révère seize déesses de la sagesse (Vidyadevis), qui incarnent et protègent le savoir, toutes munies d’une épée avec laquelle elles combattent l’ignorance.
Une évocation de cette religion première décidément aussi intéressante dans son message que dans les formes qu’elle revêt…
«Etre Jaïn. Art et culture d’une religion de l’Inde», Musée Rietberg, Zurich, jusqu’au 30 avril.
Notice (8): Trying to access array offset on value of type null [APP/Template/Posts/view.ctp, line 147]Code Context<div class="col-lg-12 order-lg-4 order-md-4">
<? if(!$connected['active']): ?>
<div class="utils__spacer--default"></div>
$viewFile = '/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/src/Template/Posts/view.ctp' $dataForView = [ 'referer' => '/', 'OneSignal' => '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093', '_serialize' => [ (int) 0 => 'post' ], 'post' => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4070, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Contemporain du bouddhisme, le Jaïnisme est lui aussi riche d’enseignements', 'subtitle' => 'Cette communauté de cinq millions d’individus prône la non-violence, la tolérance et le refus du matérialisme. Une vision à découvrir à travers l’exposition du Musée Rietberg, à Zurich.', 'subtitle_edition' => 'Cette communauté de cinq millions d’individus prône la non-violence, la tolérance et le refus du matérialisme. Une vision à découvrir à travers l’exposition du Musée Rietberg, à Zurich.', 'content' => '<p>Ce sont deux fleuves humains qui roulent, l’un vers la montagne et ses temples, l’autre, en sens inverse, refluant vers la métropole. Parmi cette marée mouvante et colorée de pèlerins jaïns, deux groupes se distinguent, le premier parce qu’il va entièrement nu, léger dirait-on, le second uniquement revêtu de tuniques blanches qui flottent au vent. Ces ascètes appartiennent aux deux ordres principaux du jaïnisme: les digambara (ou vêtus d’espace) et les shvetambara (habillés de blanc). On les découvre sur les photos reproduites en grand format, au cœur de l’exposition passionnante «Etre Jaïn. Art et culture d’une religion de l’Inde» du Musée Rietberg.</p> <p>Le jaïnisme? Pour rappel, cette religion a vu le jour en Inde en même temps que le bouddhisme mais s’est, contrairement à celui-ci, essentiellement cantonnée à son pays d’origine jusqu’au XXème siècle. Aujourd’hui forte de quelque cinq millions d’individus et d’une diaspora, cette communauté jouit d’une importance économique inversement proportionnelle à son nombre. La vision du monde et la spiritualité jaïne semblent particulièrement pertinentes, relève l’exposition, à l’heure des crises profondes de nos sociétés.</p> <p>Le Musée Rietberg dévoile la diversité et l’ancienneté de ses représentations – sculptures et objets rituels, tableaux et textiles de grand format, manuscrits richement enluminés, soit quelque 200 chefs-d’œuvre provenant de ses propres collections mais aussi de privés et de grands musées indiens. Les plus anciens ont près de 2000 ans, les plus récents datent du XXème siècle et sont éclairés par plusieurs films, récits et témoignages de Jaïns vivant sur trois continents. Un jeu interactif évoquant notre jeu de l’oie invite aussi le visiteur à s’interroger sur sa propre vision du monde – l’occasion d’apprendre que de tels objets trouvent leur origine en Inde…</p> <p>Un bel exemplaire du début du XIXème siècle peint sur tissu affiche ses cases parcourues de serpents et d’échelles. Un autre «carré magique» encadré par un serpent à plusieurs têtes est lié aux rituels tantriques.</p> <p>Le Jaïnisme a notamment adopté les jeux de la connaissance à des fins pédagogiques: le but visé étant toujours d’atteindre un lieu ou un état idéal en progressant malgré les obstacles et en acquérant de nouvelles connaissances.</p> <p>A cet égard, plusieurs œuvres se réfèrent à la cosmologie jaïn: le cosmos se compose de trois niveaux superposés. Au centre, le monde est un disque peuplé des humains et des animaux; au-dessus, le royaume des êtres célestes et en dessous, les enfers souterrains. Tout est extrêmement ordonné et hiérarchisé. Les monstrueuses créatures infernales qui peuplent ici une série de représentations singulières subissent des tourments sans fin qu’ils s’infligent à eux-mêmes.</p> <p>Aux antipodes de cet enfer effrayant, un palais céleste est représenté à l’aide d’une série de cases, évoquant une bande dessinée aux tons pastels. Les dieux vivent dans ces lieux volants une vie de plaisirs (Palais céleste, peinture sur tissu, Rajasthan, deuxième moitié du XVIIIème).</p> <p>Plus terre à terre toutefois, le propos de l’exposition vise aussi à faire réfléchir et interpeller le visiteur: la vision du monde jaïne semble étonnamment pertinente et actuelle pour affronter les défis majeurs de notre époque tels le changement climatique, la violence et les guerres, la montée des inégalités. Cette communauté qui vit et mange de manière végétarienne, voire végane, prône le respect absolu de la vie et de la nature, la non-violence et le refus du matérialisme est ainsi porteuse de solutions radicales.</p> <p>Les jaïns ne croient pas en un dieu unique mais vénèrent 24 maîtres spirituels: les Jina (vainqueurs) ou tirthankara (faiseurs de gués). Le Jina Mahavira, dernier de cette lignée, est considéré comme le fondateur historique du jaïnisme, vers le VIème siècle avant notre ère, et de sa première communauté, au nord-est du pays.</p> <p>Une peinture sur papier, du début du XXème siècle, aligne de même les 24 Jina dans des cases superposées, assis en tailleur, la tête nimbée d’auras, distincts les uns des autres par de rares détails: la couleur et quelques attributs symboliques.</p> <p>Installée à l’entrée de l’expo, une statue de marbre du premier Jina Rishabha (Rajasthan, XI-XIIèmes), particulièrement figée, hiératique, entourée par deux colonnes et une voûte richement ouvragée d’une myriade de personnages et animaux mystérieux, musiciennes ou danseuses, éléphants, serpents, etc. Bras le long du corps, le Jina exprime le recueillement.</p> <p>De nombreuses pièces – à l’instar des statuettes de deux Jinas côte à côte (image de culte, XVème siècle, cuivre) – montrent les ascètes debout, immobiles, dans cette posture dite «abandon du corps». Une pratique visant à se détacher du physique et de l’éphémère. L’aboutissement, sans doute, de cette quête, l’âme libérée ou rachetée du Jina, est représenté dès le XIVème siècle dans le nord-ouest de l’Inde sous une forme étrangement poétique. Le corps – ou plutôt son absence – apparaît en creux, grâce à une silhouette laissant passer la lumière (Jina racheté, deuxième moitié du XXème siècle, laiton).</p> <p>Pleine de vie et de volupté au contraire, la statue de grès sombre de la déesse Ambika (Rajasthan, XIème siècle) symbolise la prospérité et la fécondité: elle est une des nombreuses divinités que vénèrent aussi les croyants, outre les Jina. Intéressant de relever que le jaïnisme révère seize déesses de la sagesse (Vidyadevis), qui incarnent et protègent le savoir, toutes munies d’une épée avec laquelle elles combattent l’ignorance.</p> <p>Une évocation de cette religion première décidément aussi intéressante dans son message que dans les formes qu’elle revêt…</p> <hr /> <h4>«<a href="https://rietberg.ch/fr/exhibitions/etre-jain" target="_blank" rel="noopener">Etre Jaïn. Art et culture d’une religion de l’Inde</a>», Musée Rietberg, Zurich, jusqu’au 30 avril.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'contemporain-du-bouddhisme-le-jainisme-est-lui-aussi-riche-d-enseignements', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 352, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 660, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'attachments' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, 'relatives' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) {} ], 'embeds' => [], 'images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'audios' => [], 'comments' => [], 'author' => 'Véronique Zbinden', 'description' => 'Cette communauté de cinq millions d’individus prône la non-violence, la tolérance et le refus du matérialisme. Une vision à découvrir à travers l’exposition du Musée Rietberg, à Zurich.', 'title' => 'Contemporain du bouddhisme, le Jaïnisme est lui aussi riche d’enseignements', 'crawler' => true, 'connected' => null, 'menu_blocks' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) {} ], 'menu' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) {} ] ] $bufferLevel = (int) 1 $referer = '/' $OneSignal = '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093' $_serialize = [ (int) 0 => 'post' ] $post = object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4070, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Contemporain du bouddhisme, le Jaïnisme est lui aussi riche d’enseignements', 'subtitle' => 'Cette communauté de cinq millions d’individus prône la non-violence, la tolérance et le refus du matérialisme. Une vision à découvrir à travers l’exposition du Musée Rietberg, à Zurich.', 'subtitle_edition' => 'Cette communauté de cinq millions d’individus prône la non-violence, la tolérance et le refus du matérialisme. Une vision à découvrir à travers l’exposition du Musée Rietberg, à Zurich.', 'content' => '<p>Ce sont deux fleuves humains qui roulent, l’un vers la montagne et ses temples, l’autre, en sens inverse, refluant vers la métropole. Parmi cette marée mouvante et colorée de pèlerins jaïns, deux groupes se distinguent, le premier parce qu’il va entièrement nu, léger dirait-on, le second uniquement revêtu de tuniques blanches qui flottent au vent. Ces ascètes appartiennent aux deux ordres principaux du jaïnisme: les digambara (ou vêtus d’espace) et les shvetambara (habillés de blanc). On les découvre sur les photos reproduites en grand format, au cœur de l’exposition passionnante «Etre Jaïn. Art et culture d’une religion de l’Inde» du Musée Rietberg.</p> <p>Le jaïnisme? Pour rappel, cette religion a vu le jour en Inde en même temps que le bouddhisme mais s’est, contrairement à celui-ci, essentiellement cantonnée à son pays d’origine jusqu’au XXème siècle. Aujourd’hui forte de quelque cinq millions d’individus et d’une diaspora, cette communauté jouit d’une importance économique inversement proportionnelle à son nombre. La vision du monde et la spiritualité jaïne semblent particulièrement pertinentes, relève l’exposition, à l’heure des crises profondes de nos sociétés.</p> <p>Le Musée Rietberg dévoile la diversité et l’ancienneté de ses représentations – sculptures et objets rituels, tableaux et textiles de grand format, manuscrits richement enluminés, soit quelque 200 chefs-d’œuvre provenant de ses propres collections mais aussi de privés et de grands musées indiens. Les plus anciens ont près de 2000 ans, les plus récents datent du XXème siècle et sont éclairés par plusieurs films, récits et témoignages de Jaïns vivant sur trois continents. Un jeu interactif évoquant notre jeu de l’oie invite aussi le visiteur à s’interroger sur sa propre vision du monde – l’occasion d’apprendre que de tels objets trouvent leur origine en Inde…</p> <p>Un bel exemplaire du début du XIXème siècle peint sur tissu affiche ses cases parcourues de serpents et d’échelles. Un autre «carré magique» encadré par un serpent à plusieurs têtes est lié aux rituels tantriques.</p> <p>Le Jaïnisme a notamment adopté les jeux de la connaissance à des fins pédagogiques: le but visé étant toujours d’atteindre un lieu ou un état idéal en progressant malgré les obstacles et en acquérant de nouvelles connaissances.</p> <p>A cet égard, plusieurs œuvres se réfèrent à la cosmologie jaïn: le cosmos se compose de trois niveaux superposés. Au centre, le monde est un disque peuplé des humains et des animaux; au-dessus, le royaume des êtres célestes et en dessous, les enfers souterrains. Tout est extrêmement ordonné et hiérarchisé. Les monstrueuses créatures infernales qui peuplent ici une série de représentations singulières subissent des tourments sans fin qu’ils s’infligent à eux-mêmes.</p> <p>Aux antipodes de cet enfer effrayant, un palais céleste est représenté à l’aide d’une série de cases, évoquant une bande dessinée aux tons pastels. Les dieux vivent dans ces lieux volants une vie de plaisirs (Palais céleste, peinture sur tissu, Rajasthan, deuxième moitié du XVIIIème).</p> <p>Plus terre à terre toutefois, le propos de l’exposition vise aussi à faire réfléchir et interpeller le visiteur: la vision du monde jaïne semble étonnamment pertinente et actuelle pour affronter les défis majeurs de notre époque tels le changement climatique, la violence et les guerres, la montée des inégalités. Cette communauté qui vit et mange de manière végétarienne, voire végane, prône le respect absolu de la vie et de la nature, la non-violence et le refus du matérialisme est ainsi porteuse de solutions radicales.</p> <p>Les jaïns ne croient pas en un dieu unique mais vénèrent 24 maîtres spirituels: les Jina (vainqueurs) ou tirthankara (faiseurs de gués). Le Jina Mahavira, dernier de cette lignée, est considéré comme le fondateur historique du jaïnisme, vers le VIème siècle avant notre ère, et de sa première communauté, au nord-est du pays.</p> <p>Une peinture sur papier, du début du XXème siècle, aligne de même les 24 Jina dans des cases superposées, assis en tailleur, la tête nimbée d’auras, distincts les uns des autres par de rares détails: la couleur et quelques attributs symboliques.</p> <p>Installée à l’entrée de l’expo, une statue de marbre du premier Jina Rishabha (Rajasthan, XI-XIIèmes), particulièrement figée, hiératique, entourée par deux colonnes et une voûte richement ouvragée d’une myriade de personnages et animaux mystérieux, musiciennes ou danseuses, éléphants, serpents, etc. Bras le long du corps, le Jina exprime le recueillement.</p> <p>De nombreuses pièces – à l’instar des statuettes de deux Jinas côte à côte (image de culte, XVème siècle, cuivre) – montrent les ascètes debout, immobiles, dans cette posture dite «abandon du corps». Une pratique visant à se détacher du physique et de l’éphémère. L’aboutissement, sans doute, de cette quête, l’âme libérée ou rachetée du Jina, est représenté dès le XIVème siècle dans le nord-ouest de l’Inde sous une forme étrangement poétique. Le corps – ou plutôt son absence – apparaît en creux, grâce à une silhouette laissant passer la lumière (Jina racheté, deuxième moitié du XXème siècle, laiton).</p> <p>Pleine de vie et de volupté au contraire, la statue de grès sombre de la déesse Ambika (Rajasthan, XIème siècle) symbolise la prospérité et la fécondité: elle est une des nombreuses divinités que vénèrent aussi les croyants, outre les Jina. Intéressant de relever que le jaïnisme révère seize déesses de la sagesse (Vidyadevis), qui incarnent et protègent le savoir, toutes munies d’une épée avec laquelle elles combattent l’ignorance.</p> <p>Une évocation de cette religion première décidément aussi intéressante dans son message que dans les formes qu’elle revêt…</p> <hr /> <h4>«<a href="https://rietberg.ch/fr/exhibitions/etre-jain" target="_blank" rel="noopener">Etre Jaïn. Art et culture d’une religion de l’Inde</a>», Musée Rietberg, Zurich, jusqu’au 30 avril.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'contemporain-du-bouddhisme-le-jainisme-est-lui-aussi-riche-d-enseignements', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 352, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 660, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Edition) {} ], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4200, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Les amours tragiques de Ferdinand Hodler au Musée Jenisch', 'subtitle' => 'Au début du siècle, l’artiste s’éprend de Valentine Godé-Darel, qui pose pour lui. Une relation brève et tumultueuse qu’il retrace, des premiers instants heureux à sa maladie et à son lit de mort. ', 'subtitle_edition' => 'Au début du siècle, l’artiste s’éprend de Valentine Godé-Darel, qui pose pour lui. Une relation brève et tumultueuse qu’il retrace, des premiers instants heureux à sa maladie et à son lit de mort. ', 'content' => '<p>Valentine de dos esquissant un pas de danse, légère parmi un parterre de fleurs, corps nu et gracile aux bras écartés semblable à un oiseau qui plane (<i>Splendeur linéaire</i>, h/t, vers 1909); Valentine en buste, de profil, long cou gracile par-dessus une robe rouge vif, chevelure évoquant la statuaire romaine (<i>Portrait de Valentine Godé-Darel</i>, huile sur papier, marouflé sur carton, 1912); Valentine dansant encore, robe légère révélant une silhouette élégante et pleine de grâce, drapé rouge feu et reflets bleutés sur fond ocre, se retournant vers d’invisibles spectateurs (<i>Etude pour Femme joyeuse</i>, huile, vers 1911). Puis viendront Valentine alitée, le camaïeu d’une chambre blanchâtre, un lit surélevé révélant un visage émacié, Valentine amaigrie, dardant sur nous un regard intense comme une lame, une attitude pleine d’angoisse et d’interrogations (<i>La malade</i> et <i>Portrait de Valentine malade</i>, 1914). Enfin, Valentine ne sera plus qu’une silhouette en creux, profil hâve et tragique inscrit en quelques plis du drap, quelques ombres. Un visage dont l’âme s’envole, un corps déjà rigide aux mains jointes, prolongé par des chaussures et des bas vaguement ridicules, seules notes de couleur sur la blancheur éclatante du deuil…</p> <p>De la joie au deuil, du bonheur au déclin, de la beauté lumineuse à son souvenir douloureux, le Musée Jenisch retrace l’histoire d’amour aussi intense que brève entre Ferdinand Hodler (1853-1918) et Valentine Godé-Darel (1873-1915) sous le titre <i>Revoir Valentine</i>. </p> <p>Un cycle unique de 115 peintures, dessins, croquis, réalisés pour la plupart entre 1908 et 1915, soit de la rencontre des deux amants à la mort de la jeune femme, en passant par sa maternité, annoncée alors qu’elle est déjà malade, peu avant que soit diagnostiqué un cancer. A l’époque où l’artiste fait la connaissance de la jeune femme, elle a trente ans et la lumière qui l’accompagne; lui est un artiste quinquagénaire, reconnu et renommé, le chantre des paysages alpins et des valeurs patrimoniales helvètes. L’exposition à la Sécession de Vienne dont Hodler est l’invité d’honneur en 1904 l’a fait reconnaître de la scène artistique européenne. L’artiste a exploré les mouvements contemporains majeurs – du réalisme d’Anker à l’expressionnisme réinventé en <i>parallélisme</i>, puis au symbolisme auquel puisent ses compositions de grand format. Aussi divers soient les registres – bûcherons musculeux ou Guillaume Tell, autoportraits innombrables, paysages alpins majestueux et allégories hypnotiques – le langage hodlérien est reconnaissable entre tous. Ainsi dans les salles du musée veveysan, dont l’essentiel évoque Valentine telle qu’elle apparaît d’allégories en portraits colorés, esquisses sombres au crayon, graphite ou fusain.</p> <p>En 1908, la jeune Française, divorcée depuis peu, est installée à Genève, où elle tient un rôle dans une opérette. Elle devient le modèle du peintre, posant pour plusieurs œuvres imposantes (<i>Femme joyeuse</i>, 1912, <i>Splendeur linéaire</i>, 1908-1909) et leur relation se fait plus intime, se muant en une liaison intense, qui sera émaillée de plusieurs ruptures successives.</p> <p>Poursuivi par le malheur et la mort, Hodler est orphelin à l’adolescence, ayant perdu successivement son père et deux de ses frères, puis sa mère, emportés par la tuberculose. Marié une première fois, puis divorcé, il se remarie avec Berthe Jacques, institutrice genevoise, en 1898; elle restera l’épouse «officielle» du maître, qui n’en aura pas moins des maîtresses. A l’heure où une partie de la critique dénonce le comportement «prédateur» de Picasso avec les femmes, la même critique aurait à n’en pas douter du grain à moudre avec le grand peintre suisse.</p> <p>Avant Valentine, Hodler a vécu une liaison avec Augustine Dupin, couturière genevoise qui devint son modèle et sa compagne avant de donner naissance à son fils. Quand Augustine, malade, se meurt, Hodler accourt à son chevet, dessine et peint son ancienne maîtresse à plusieurs reprises, reprenant l’exploration du thème qui le hante depuis toujours, celui de la mort. Une salle est ainsi dédiée à <i>la belle Augustine</i>, comme il la nomme, portraits de la jeune femme pensive ou posant avec son fils, malade puis sur son lit de mort.</p> <p>Au fil de l’idylle avec Valentine affleure la même quête artistique, de manière parfois obsessionnelle, troublante, à n’en pas douter. Relater l’évolution de la maladie, son avancée, l’approche de la faucheuse. De Valentine, il écrira aussi qu’elle fut «la passion la plus intense de sa vie».</p> <p>Quelle fut l’attitude de celle-ci face à son projet de mise à nu de son intimité, de sa finitude et de sa déchéance? Impossible de le savoir, dans la mesure où la correspondance entre les deux amants a été détruite pour l’essentiel. Etait-elle consentante? Il semble que l’artiste ait été sincèrement affecté par le destin de son amoureuse et à la fois, ce voyeurisme dérange. Hodler se soucie de la santé de Valentine et des traitements possibles et en même temps, il s’ouvre à son amie Gertrud Dubi-Müller du caractère novateur de son projet: relater par le menu la disparition d’un être aimé, en lui confiant que «personne n’a encore jamais fait cela».</p> <p>«La mort a la beauté de la vérité, écrit-il par ailleurs. Voilà pourquoi elle m’attire. C’est elle, c’est sa grandeur que je vois à travers ces traits qui furent aimables, aimés, adorés et qu’elle envahit. Elle les accable de souffrance, mais en quelque sorte les dégage peu à peu, elle leur donne leur plus haute signification. C’est la mort qui a mis pour moi sur certains visages leur beauté véritable».</p> <hr /> <h4>Ferdinand Hodler: <a href="https://museejenisch.ch/expositions/ferdinand-hodler-revoir-valentine/" target="_blank" rel="noopener">Revoir Valentine</a>, Musée Jenisch, Vevey, jusqu’au 21 mai 2023.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'les-amours-tragiques-de-ferdinand-hodler-au-musee-jenisch', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 358, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 660, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4152, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Wayne Thiebaud, des gâteaux et des hommes', 'subtitle' => 'La Fondation Beyeler consacre une de ses premières expositions au peintre de l’American Way of Life (1920-2021), peu connu jusqu’ici en Europe.', 'subtitle_edition' => 'La Fondation Beyeler consacre une de ses premières expositions au peintre de l’American Way of Life (1920-2021), peu connu jusqu’ici en Europe.', 'content' => '<p>«Des petits mondes figés, immuables, contemplatifs, source de beauté et de plaisir (…) Voilà ce que sont les tableaux», notait sobrement l’Américain Wayne Thiebaud (1920-2021) à propos de son art, peu avant son décès. Chacune des soixante-cinq œuvres exposées à la Fondation Beyeler évoque en effet un monde en soi. Un microcosme qui s’articule autour d’un gâteau de mariage et de ses mariés de sucre glace, autour du décor <i>girly</i> et pailleté d’une boutique de cupcakes, de devantures de boutiques alignant des séries sans fin de <i>layer cakes</i>. De ce couple juché sur des tabourets de bar pour y croquer un hot dog – Madame en robe fleurie et escarpins beige, Monsieur en costume trois-pièces et chaussures lustrées; ces deux-là ne se regardent pas, absorbés dans la contemplation de leur hot dog, imperméables à ce qui les entoure, attentifs seulement à ne pas renverser le soda surmonté d’une paille colorée... Des gâteaux et des hommes. Une part du rêve américain incarné dans des douceurs saturées de sucre, de crème et de couleurs <i>flashy</i>…</p> <p>Mais qui est leur auteur – ce <em>serial</em> <em>painter</em> de cônes glacés et de pommes caramélisées, cet artiste obsessionnel du rythme et de la répétition, du rendu parfait des textures gourmandes? </p> <p>Les natures mortes de Wayne Thiebaud évoquent les promesses de <i>l’American Way of life</i>, promesses mensongères, illusoires, duperies de gratte-ciel ou de machines à sous, séduction écœurante, vaguement répugnante de cet étalage de bouffe régressive…</p> <p>L’humour d’abord. «Il a été au centre de la quasi-totalité de mon œuvre», relève l’homme qui a vécu entre Arizona et Californie, avec des ancêtres fermiers mormons dans l’Utah. Wayne ne se considère pas, ou si peu, comme un «peintre sérieux», notamment lorsqu’il raconte avoir travaillé dans d’innombrables restaurants, «à la recherche de sujets anonymes». Des gâteaux à la crème donc: «Je me suis retrouvé avec ces rangées d’ovales et de triangles et j’en étais stupéfait moi-même…» Le propos n’est pas de faire une nature morte ou une simple évocation réaliste, l’artiste entend plutôt s’emparer d’un cliché, d’un lieu commun, un thème banal, et lui insuffler de la vitalité…</p> <p>Certaines toiles rappellent – tel ce <em>Mickey</em> <em>Mouse</em> (1988) – les origines de la culture pop et la première formation de graphiste et designer de Wayne Thiebaud, qui travailla pour le cinéma et les studios Disney… Il est un des représentants majeurs de l’art figuratif américain, proche de la manière de Hopper ou de Georgia O’Keeffe et ses œuvres sont installées dans les plus grands musées états-uniens. Fasciné par la BD et l’animation, il est aussi un remarquable technicien et pédagogue – enseignant sa vie durant à l’Université d’Etat de Californie.</p> <p>Wayne Thiebaud explore patiemment la frontière entre visible et imaginaire, détaillant cet environnement figé dans la consommation et la contemplation; une étudiante, parmi les premières à dévisager le visiteur à son arrivée, (<em>Student</em>, 1968) pose sur un fond blanc immatériel, une main sur un pupitre, l’autre sur ses cuisses, avec pour seul détail extérieur une pendule qui marque le passage du temps. Ailleurs, il saisit deux femmes censément en train de faire de l’exercice ou des baigneuses athlétiques dans leur costume rétro des sixties. </p> <p>Cette autre jeune femme au chapeau rose (<em>Girl with pink hat</em>, 1973) est une des rares commandes qu’ait accepté l’artiste, à la demande d’un ami: buste et seins nus, le regard perdu dans le vague, entre nostalgie et introversion. Aucun décor, comme souvent dans ses portraits, avec une vie, un mouvement alentour que l’on est réduit à imaginer.</p> <p>Ou cette mystérieuse femme au peignoir (<em>Robed Woman with letter</em>, 1976) hiératique, d’une beauté troublante, un défi dans le regard et une lettre encore cachetée et fermée, posée devant elle sur un meuble rose. Rien d’autre, mais une histoire à fantasmer, un arrière-plan à inventer.</p> <p>Non moins énigmatique, cette autre femme allongée dans sa baignoire, selon l’intitulé de la toile, car on ne voit d’elle que sa tête renversée en arrière, à l’extrême gauche de la surface de la toile, venant trouer trois bandes de couleurs irrégulières, gris, blanc, bleu pâle. Pour le reste, elle évoque un peu le personnage beckettien de Winnie dans <em>Les Jours heureux</em>, irrémédiablement engloutie par le sable. Des personnages englués dans leurs faux-semblants, dirait-on.</p> <p>Au-delà du décor blanc, du vide, du néant autour de la figure humaine ou du thème central, il faut relever le maniement remarquable de la couleur: une touche de bleu, une autre d’orange, couleurs complémentaires apposées côte à côte à la manière des Impressionnistes, pour exalter la lumière, ajouter au sujet une aura.</p> <p>Il y aussi ce chevalet présentant une série de toiles bradés (<em>35 Cent Masterworks</em>, 1970-72), proposant d’acquérir une collection de reproductions de grands maîtres pour un prix dérisoire. Clin d’œil à la société de consommation et à cette idée que tout s’achète? Ou référence à son propre panthéon d’artistes aimés, de Vélasquez à de Chirico. Il serait un «hommage à l’histoire de l’art et aux maîtres qui l’ont formé», relève le commissaire Ulf Küster. Thiebaud était un grand connaisseur de l’histoire de l’art, admirateur d’Ingres, Bonnard et Mondrian notamment, soucieux d’oeuvrer «dans la tradition de la modernité».</p> <p>L’expo réunit enfin une série de paysages aux couleurs saturées, voire kitsch, déroulant une vision complètement décalée de la perspective. Ce sont sont ceux de San Francisco, avec ses gratte-ciel et ses rues escarpées semblables à un immense circuit de montagnes russes, les falaises bleutées de Yosemite, une route de montagne elle aussi improbable, évoquant un jeu de billes à faire glisser sans dévier de leur parcours vertigineux.</p> <hr /> <h4>«<a href="https://www.fondationbeyeler.ch/fr/expositions/wayne-thiebaud" target="_blank" rel="noopener">Wayne Thiebaud</a>», Fondation Beyeler, Riehen, jusqu’au 21 mai 2023.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'wayne-thiebaud-des-gateaux-et-des-hommes', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 390, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 660, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4135, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Joan Mirò embrase le Centre Paul Klee', 'subtitle' => 'Nouvelle vision, techniques innovantes et énergie renouvelée: l’œuvre tardif du génie catalan explore de «Nouveaux horizons».', 'subtitle_edition' => 'Nouvelle vision, techniques innovantes et énergie renouvelée: l’œuvre tardif du génie catalan explore de «Nouveaux horizons».', 'content' => '<p>Quelques formes élémentaires surgissent du fond de la toile. D’immenses aplats de blanc et de noir sont parcourus par quelques-uns des symboles qu’on lui connaît: un croissant de lune bleu outremer, un astre solaire rouge feu, un arbre, une étoile, un cercle, l’allusion à la figure humaine. «Femme devant la lune II» et «Femme devant le soleil I», deux grands formats de 1974, se font face dans la blancheur et le dépouillement du Centre Paul Klee, à Berne. Ce face-à-face est un des moments forts, intenses de la nouvelle exposition dédiée à Joan Mirò (1893-1983). </p> <p>Il y a là des étoiles filantes, d’autres astres encore, des personnages et des oiseaux, des taches vives qui finissent par prendre vie, comme projetées dans un geste de colère ou d’espoir; une boule blanche avec ses coulures, que l’on dirait de peinture fraîche, et à l’arrière-plan, cette forme noire menaçante, ébouriffée, et l’ébauche d’un paysage mouvant (Sans titre). Une grande toile plus troublante encore – mêlant huile, papier de verre, bois et clous – fait danser quelques traits noirs évoquant des idéogrammes sur un fond couleur sable, un cercle, quelques points, un rectangle vert. L’univers se peuple: «Personnage, oiseaux» (1976).</p> <p>Nous voici à un moment clé de la vie de l’artiste, un tournant dans sa carrière.</p> <p>Joan Mirò a vécu jusqu’alors une existence nomade entre Paris, Barcelone, la Normandie, la maison familiale de Mont Roig, à la campagne, connu plusieurs déménagements liés à la guerre civile espagnole et à l’avancée des troupes allemandes en France: en 1956, il déniche enfin le vaste atelier de ses rêves et emménage avec sa famille à Palma. L’heure d’un virage radical, une rupture même pour l’artiste, qui récupère des œuvres de ses précédentes résidences, se livre à un auto-examen critique. Animé par une énergie nouvelle, Mirò se met à brûler au chalumeau certaines toiles, travaille avec ses mains et ses pieds, intègre à des collages des éléments incongrus, des lambeaux de papier de verre ou des textiles, projette de la peinture à la manière des Expressionnistes abstraits, explore de nouvelles techniques et de très grands formats, tourne le dos à l’univers onirique et poétique de sa période surréaliste. Pour une planète plus brute.</p> <p>C’est le fruit de cette période de recherche intense qu’expose le Centre Paul Klee avec pour sous-titre «Nouveaux horizons». L’exposition réunit 73 œuvres, datant pour la plupart des années 60, voire 70 et 80. Certaines, prêtées par la Fondation Mirò à Palma, sont exposées en Suisse pour la première fois.</p> <p>«Dans les années soixante et septante, Mirò est particulièrement actif, reprenant souvent des toiles anciennes pour les retravailler entièrement, tel cet autoportrait des années trente, cherchant des solutions inédites, exprimant un élan nouveau, explique Fabienne Eggelhöfer, conservatrice du musée et commissaire de l’exposition. On est très loin de la précision méticuleuse, des dessins préparatoires, de l’exactitude qui caractérisaient son œuvre jusqu’alors. D’où le titre de l’expo et cette envie d’explorer des horizons nouveaux».</p> <p>D’un voyage au Japon, dans les années soixante, Mirò retient la calligraphie notamment, la recherche sur le thème du vide et de l’espace, une pureté, un dépouillement qui affleurent à de multiples reprises. Témoin une de ses œuvres les plus abouties, voire jusqu’au-boutistes: «Paysage», 1968 qu’on pourrait résumer à un point bleu noyé dans le blanc, le vide interstellaire. </p> <p>Autre voyage, aux Etats-Unis. Une exposition au MOMA lui fait rencontrer Jackson Pollock, Louise Bourgeois, parmi d’autres. L’Expressionnisme abstrait nourrira aussi ses réflexions ultérieures: <i>drip painting</i>, techniques nouvelles, une gestuelle et une force inouïes pour un artiste qui approche alors la septantaine.</p> <p>On ressent cette impression d’une libération face à de nombreuses œuvres, comme si, dégagé d’un carcan formel, Mirò allait découvrir un autre potentiel, une folie nouvelle, vivre une véritable explosion créative. Le voici qui empoigne des ciseaux, un balai mouillé pour malmener la peinture, qui associe textiles, tapisserie, collage et huile, retravaille des tableaux classiques dénichés au marché aux puces, voire parsème une toile d’essence avant de l’approcher au chalumeau. «Il a le souci de s’éloigner de la peinture sur chevalet, qu’il considère comme bourgeoise, du luxe qu’il doit à sa réussite pour revenir au plus près de son art», relève Fabienne Eggelhöfer.</p> <p>Une démarche qui affleure aussi parmi les œuvres tridimensionnelles de la même période: une série de bronzes est ainsi recouverte de peinture de couleurs vives, comme pour nier le caractère luxueux du matériau.</p> <p>L’impression d’ensemble de la visite est envoûtante: les formats géants de la plupart des œuvres trouvant enfin un lieu à leur mesure, une distance possible, un écho. La plus imposante est le couple d’amoureux facétieux et coloré – pour ne pas dire complètement déjanté – réalisé pour le quartier de La Défense, à Paris: «Couple d’amoureux, amandiers en fleurs», 1975.</p> <p>«Mirò était à portée de main, presque une évidence, explique encore la directrice du Centre Paul Klee, tant les deux artistes semblent proches, même s’ils ne se connaissaient pas personnellement. Mais nous ne voulions pas nous contenter de présenter le plus attendu, l’évidence». </p> <p>Des deux artistes, on sait qu’ils connaissaient et appréciaient l’œuvre de l’autre, voire plus. Aux yeux de Mirò, la peinture de Klee, découverte à Paris grâce à André Masson fut même «la rencontre la plus déterminante de ma vie». De quatorze ans son cadet, l’artiste catalan n’en a pas moins impressionné lui aussi Paul Klee, qui disait à Kandinsky qu’il faudrait «suivre ce jeune artiste»…</p> <p>On sait qu’ils avaient enfin en commun leur goût pour l’art rupestre, les impressions fortes ramenées d’Altamira, une source d’inspiration commune.</p> <hr /> <h4>«<a href="https://www.zpk.org/fr/musique-litterature-calendrier/calendrier/1397-joan-miro-7.html" target="_blank" rel="noopener">Mirò, nouveaux horizons</a>», Centre Paul Klee, Berne, jusqu'au 7 mai 2023.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'joan-miro-embrase-le-centre-paul-klee', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 380, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 660, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4058, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Franz Gertsch, l’hommage en kaléidosope de son musée', 'subtitle' => 'Disparu en décembre dernier, le Bernois était un des représentants majeurs du photoréalisme en Europe. L’occasion de redécouvrir ses variations végétales et ses portraits troublants...', 'subtitle_edition' => 'Disparu en décembre dernier, le Bernois était un des représentants majeurs du photoréalisme en Europe. L’occasion de redécouvrir ses variations végétales et ses portraits troublants...', 'content' => '<p>Deux énormes cubes de béton gris disposés en angle droit autour d’un jardin, prolongés après coup par une extension sur mesure, à la manière d’un domino; et à l’intérieur, sur plus de mille mètres carrés, sept vastes espaces où se côtoient le minuscule et le grand format, le détail infime et sa projection sur des toiles imposantes. Le musée Gertsch de Berthoud/Burgdorf (BE), érigé grâce à un mécène, vient de célébrer ses vingt ans: l’exposition hommage «Kaléidoscope» revient sur les dernières décennies d’activité de cet artiste helvète majeur au lendemain de son décès, en décembre dernier. Prétexte à (re)découvrir une institution et un créateur atypiques dans son Emmental natif, à quelques lieues de la ville fédérale.</p> <p>Minuscules? Les herbes de son jardin, la fleur rouge feu d’une broméliacée ou les fines nervures d’une pétasite, l’écume d’une vague, quelque part en Toscane, le grain d’une peau nue ou d’un visage. Un contraste saisissant avec le gigantisme de nombreuses œuvres, telle la série des saisons – plus de trois mètres sur quatre – les cycles consacrés à la mer ou au végétal («Meer»; «Gräser», etc.).</p> <p>L’intitulé de l’exposition bernoise - Kaléidoscope - se réfère à la diversité de l’œuvre de Franz Gertsch, à ses couleurs vives et à l’effet changeant qu’elle produit, selon le point de vue et l’éloignement du spectateur.</p> <p>Au cours de sa longue carrière, le Bernois (1930-2022) connaît plusieurs styles et périodes, explore différentes techniques, tout en revenant régulièrement à ses thèmes fétiches. Après des débuts de peintre post romantique, dès 1965, il produit des collages dans la ligne du Pop Art avant de passer au photoréalisme et aux grands formats qui l’ont fait mondialement connaître, via la peinture et la gravure. </p> <p>La toile de grand format «Medici» exposée en 1972 à la documenta 5 de Kassel sera la première à attirer la lumière sur lui. Medici? Rien à voir avec Florence ou la Renaissance, c’est le nom de l’entreprise figurant sur un panneau de chantier, là où sont adossés cinq jeunes gens en pattes d’éph, cheveux longs et blousons courts. Des personnages emblématiques de leur époque et de la petite communauté gravitant autour de l’artiste Luciano Castelli, qui vit alors à Lucerne et que fréquente le Bernois.</p> <p>Les œuvres de Gertsch racontent à leur manière les seventies, époque de fêtes et de transgression, où il photographie notamment Patti Smith, dont il est un grand fan, lors d’un concert à Cologne. Une autre série qui contribuera à sa notoriété internationale.</p> <p>D’autres portraits d’artistes ou de groupes suivent, ainsi que son «Autoportrait» de 1980. De nombreuses figures féminines vont aussi l’accompagner tout au long de sa carrière, inconnues ou rock stars, épouse ou voisines.</p> <p>La décennie suivante est vouée à l’exploration de la gravure: l’artiste développe depuis l’origine sa propre technique, avec la photo pour point de départ, pour ses peintures comme pour ses gravures sur bois. Partant de photos, il les projette sur la toile à la façon de diapositives, d’assez loin pour préserver un certain flou et se ménager une marge d’interprétation lorsqu’il commence à peindre sur l’image projetée. Pour ses gravures, il utilise des planches de tilleul, qu’il enduit de couleur, avant d’y déposer très délicatement le papier – artisanal et japonais, les plus grandes feuilles existantes, de quelque trois mètres sur quatre – et de presser à la main sur la planche à l’aide de lentilles de verre. Chaque gravure est imprimée dans une autre couleur.</p> <p>Dès 1995, Gertsch revient à la peinture avec le premier des portraits de «Silvia» et le début de ses séries consacrées aux herbes («Gräser I à IV»), les deux techniques se côtoyant dès lors dans son atelier. La jeune femme à la beauté troublante («Silvia» I, II, III, 1998-2004, tempera et technique mixte sur toile), chevelure blonde attachée et expression mi-mélancolique mi-provocante, intrigue et rappelle la Renaissance et la peinture des grands maîtres anciens. Différents de par leur arrière-plan, les couleurs, la lumière, l’expression de la jeune femme, ces trois portraits sont réunis pour la première fois, tirés pour l’occasion des collections du Kunsthaus de Zurich et d’un musée allemand; il en émane toutefois une semblable impression d’étrangeté atemporelle.</p> <p>En 2007, l’artiste amorce avec les «Quatre saisons» un nouveau cycle de peintures, qui verront évoluer sa technique et seront suivies d’autres variations encore, sur des thèmes divers: Guadeloupe, Pétasite, Herbes, Eté, Hiver, Bromelia, Mer, Chemin en forêt, etc.</p> <p>Il y a aussi du monochrome en Franz Gertsch – en particulier la période bleue qu’il embrasse dès 2019: recourant à un pigment naturel extrait du lapis lazuli, l’artiste plonge en immersion totale dans l’élément bleuté. Les paysages et motifs qu’il traite depuis des années baignent dès lors dans une même atmosphère psychédélique, mer, ciel ou herbes inondées d’une touche céleste.</p> <p>Un chemin forestier, une pinède en Toscane, des rivages ou le décor évoquant la belle saison («Blaue Sommer»/Eté bleu, 2020) sont aussi revus à la façon d’Yves Klein. Plus étonnant, pour une de ses variations végétales («Gräser VIII»), Gertsch a reconstitué la plus extraordinaire des recettes ancestrales, le bleu de Fra Angelico, avant de l’appliquer à l’aide d’un pinceau en poil de sanglier pour restituer la luminosité unique propre au <i>Beato</i> florentin…</p> <p>A 92 ans, peu avant de s’éteindre, cette étonnante personnalité peignait encore pratiquement tous les jours, tel un artisan au Moyen Age, réalisant à chaque fois un petit morceau d’une vaste fresque. Certaines œuvres récentes, ainsi que des prêts, sont montrés pour la première fois dans le cadre de cette rétrospective des dernières décennies.</p> <hr /> <h4><a href="https://www.museum-franzgertsch.ch/de/" target="_blank" rel="noopener">Kaléidoscope, 20 ans du Musée Franz Gertsch</a>, Burgdorf, jusqu'au 5 mars 2023.</h4> <p> </p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'franz-gertsch-l-hommage-en-kaleidosope-de-son-musee', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 330, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 660, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' } ] $embeds = [] $images = [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) { 'id' => (int) 9919, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Museum_Rietberg_Jain_27.jpg', 'type' => 'image', 'subtype' => 'jpeg', 'size' => (int) 586101, 'md5' => 'db574d4207e3694d19bef6b218d20e98', 'width' => (int) 2113, 'height' => (int) 1474, 'date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'title' => '', 'description' => 'Siddhacakra. Le Siddhacakra représente, sous la forme d’une fleur de lotus, le groupe des cinq personnalités vénérées par les jaïns: les maîtres éveillés ou libérés, les chefs religieux et les guides spirituels ainsi que les ascètes. Inde, Rajasthan, 2e moitié du XVIIIe s., peinture sur papier, bol en cuivre et verre, Museum Rietberg, inv. n° RVI 916. Provenance: 1974–1982, collection Eberhard et Barbara Fischer, don d’Eberhard et Barbara Fischer. © Museum Rietberg, Zurich', 'author' => '', 'copyright' => '', 'path' => '1675283532_museum_rietberg_jain_27.jpg', 'embed' => null, 'profile' => 'default', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Attachments' } ] $audios = [] $comments = [] $author = 'Véronique Zbinden' $description = 'Cette communauté de cinq millions d’individus prône la non-violence, la tolérance et le refus du matérialisme. Une vision à découvrir à travers l’exposition du Musée Rietberg, à Zurich.' $title = 'Contemporain du bouddhisme, le Jaïnisme est lui aussi riche d’enseignements' $crawler = true $connected = null $menu_blocks = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 56, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => '#Trends', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_tags', 'extern_url' => null, 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'posts' => [[maximum depth reached]], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 55, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => 'Les plus lus cette semaine', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_highlight', 'extern_url' => null, 'tags' => [[maximum depth reached]], 'posts' => [ [maximum depth reached] ], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' } ] $menu = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 2, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'A vif', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 4, 'description' => 'Lorsque nos auteurs ont envie de réagir sur le vif à un événement, des concerts aux disparitions célèbres, ils confient leurs écrits à la rubrique "A vif", afin que ceux-ci soient publiés dans l’instant.', 'slug' => 'a-vif', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 3, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Chronique', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => '<p>La réputation des chroniqueurs de Bon pour la tête n’est plus à faire: Tout va bien, Le billet du Vaurien, la chronique de JLK, ou encore Migraine et In#actuel, il y en a pour tous les goûts!</p>', 'slug' => 'chroniques', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 4, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Lu ailleurs', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => 'Pourquoi ne pas mettre en avant nos collègues lorsque l'on est sensibles à leur travail? Dans la rubrique « Lu ailleurs » vous trouverez des reprises choisies par la rédaction et remaniées façon BPLT.', 'slug' => 'ailleurs', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 5, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Actuel', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 1, 'description' => 'Bon pour la tête n’a pas vocation à être un site d’actualité à proprement parler, car son équipe prend le temps et le recul nécessaire pour réagir à l’information.', 'slug' => 'actuel', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 6, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Culture', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'culture', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 7, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Vos lettres', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 6, 'description' => 'Bon pour la tête donne la parole à ses lecteurs, qu’ils aient envie de partager leur avis, pousser un coup de gueule ou contribuer à la palette diversifiée d’articles publiés. A vous de jouer!', 'slug' => 'vos-lettres-a-bon-pour-la-tete', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 8, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Analyse', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'analyse', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 10, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Science', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'sciences', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 1, 'rght' => (int) 2, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 11, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Histoire', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'histoire', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 3, 'rght' => (int) 4, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 12, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Humour', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'humour', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 5, 'rght' => (int) 6, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 13, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Débat', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'debat', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 7, 'rght' => (int) 8, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 14, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Opinion', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'opinion', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 9, 'rght' => (int) 10, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 15, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Reportage', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'reportage', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 11, 'rght' => (int) 12, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' } ] $tag = object(App\Model\Entity\Tag) { 'id' => (int) 176, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'religions', 'slug' => 'religions', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Tags' } $edition = object(App\Model\Entity\Edition) { 'id' => (int) 99, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'num' => (int) 98, 'active' => true, 'title' => 'Edition 98', 'header' => null, '_joinData' => object(App\Model\Entity\EditionsPost) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Editions' }include - APP/Template/Posts/view.ctp, line 147 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::render() - CORE/src/View/View.php, line 892 Cake\Controller\Controller::render() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 791 Cake\Http\ActionDispatcher::_invoke() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 126 Cake\Http\ActionDispatcher::dispatch() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 94 Cake\Http\BaseApplication::__invoke() - CORE/src/Http/BaseApplication.php, line 256 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 App\Middleware\IpMatchMiddleware::__invoke() - APP/Middleware/IpMatchMiddleware.php, line 28 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\RoutingMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/RoutingMiddleware.php, line 164 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cors\Routing\Middleware\CorsMiddleware::__invoke() - ROOT/vendor/ozee31/cakephp-cors/src/Routing/Middleware/CorsMiddleware.php, line 32 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\AssetMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/AssetMiddleware.php, line 88 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65
Warning: file_put_contents(/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/logs/debug.log) [function.file-put-contents]: failed to open stream: Permission denied in /data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/vendor/cakephp/cakephp/src/Log/Engine/FileLog.php on line 133
VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
0 Commentaire