Analyse / Une leçon d'humilité
«Si le masque était notre principal problème, nous serions les gens les plus heureux de la terre!» © DR
La brusque résurgence des infections de Covid-19 a réduit au silence les négationnistes les plus virulents. Mais l'obligation (ou pas) du port du masque n'est que la pointe d'un immense iceberg.
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La logique commande d’en tirer les conséquences: les biens gelés doivent servir à financer la reconstruction.</p> <h3>Précédents dans le Golfe</h3> <p>La question de l’utilisation des avoirs gelés est aussi ancienne que les sanctions elles-mêmes. Dès les premiers jours de la guerre, il a semblé clair pour de nombreux experts et décideurs occidentaux que les centaines de milliards de dollars appartenant à la Russie ne seraient jamais retournés au gouvernement responsable de la guerre, et pour cause: en septembre dernier, une estimation conjointe de la Banque mondiale, de la Commission européenne et du gouvernement ukrainien évaluait les coûts de reconstruction des infrastructures à 349 milliards de dollars. Lors de la Conférence de Lugano de l’été dernier, Kiev avait même présenté une facture de 750 milliards, incluant les pertes économiques imputables à la guerre. 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Le premier samedi soir de la guerre d'agression russe en Ukraine, le 26 février, la Maison-Blanche communiquait sa volonté, et celle de ses alliés britanniques, allemands, français, italiens, canadiens et de l'Union européenne, de «créer un groupe de travail transatlantique chargé de s'assurer de la bonne application des sanctions financières en identifiant et en gelant les actifs des individus et des entreprises basés dans nos juridictions».</p> <p>Et quelques lignes en-dessous, le communiqué précisait: «nous allons engager d'autres gouvernements». Lisez: ceux des pays qui ont massivement accueilli des fortunes de milliardaires russes, dont, évidemment, la Suisse, Chypre, les Emirats arabes unis et quelques autres paradis fiscaux.</p> <h3>Faire parler la carpe</h3> <p>Chacun a bien compris la portée de la charge lancée à toute vapeur dans la stupeur et la colère des premiers jours du conflit. La dynamique créée par la rupture de l'ordre international est de celle qui a le potentiel de se transformer en «game changer», c'est-à-dire de modifier durablement les règles du jeu. Comme celle des attentats du 11-Septembre, qui ont abouti à la criminalisation internationale de l'argent du terrorisme, ou celle de la crise financière de 2008, qui a débouché, comme les banquiers suisses le savent, sur la disparition du secret bancaire pour les questions fiscales.</p> <p>En clair: pour traquer les secrets financiers de Vladimir Poutine et des près de 900 autres personnes ciblées par les sanctions occidentales, il faut commettre ce qui n'avait jamais été sérieusement tenté jusqu'ici: s'enfoncer dans la jungle des sociétés offshore, trusts, fondations, sociétés de domicile, «limited partnerships» et autres. Démêler les cachotteries des avocats, des notaires, des fiduciaires et des hommes et femmes de paille. Amener les banquiers à parler. 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Baptisé REPO, pour Russian Elites, Proxies, and Oligarchs multilateral task force, il a explicitement pour but de «recueillir et partager les informations permettant de déclencher des actions concrètes, dont des sanctions, des gels d'avoirs et des saisies civiles et pénales d'actifs ainsi que des poursuites judiciaires», selon un communiqué du Trésor américain du 17 mars.</p> <p>Depuis lors, le travail avance. A quel rythme? C'est là que les choses se compliquent. Des yachts d'oligarques ont été saisis, certes. Des villas somptueuses ont été confisquées, certes. Des comptes en banques et autres actifs financiers ont été gelés pour un total de quelques milliards de francs, certes. Mais nombre d'autres yachts ont pu fuir et se réfugier qui en Turquie, qui aux Emirats, aux Seychelles ou aux Maldives (voire dans l'enclave russe de Kaliningrad pour l'un des navires personnels de Vladimir Poutine). Et des fortunes considérablement plus élevées continuent d'échapper aux enquêteurs. 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A moins que vous n'ayez été envoyé au front pour votre article, tout le monde n'ayant pas le courage de reconnaître s'être trompé. A ce sujet, je ne trouve pas l'article de M. Mettan des pires, lui au moins appelle à faire attention. Ne critiquons pas les autorités, elles ont fait au mieux vu les circonstances. Comme vous le rappelez, tout l'été fut peuplé des hurlements des opposants. Et ils n'ont de loin pas disparu, voir M. Maurer et son hystérie, ou l'article de M. Despot dans le Matin dimanche, comme quoi il ne se passe rien vu qu'il n'est pas possible d'aller dans les hôpitaux pour vérifier. Et les derniers articles sur ce site. On dirait des gamins sous la pluie, trempés, qui tapent du pied en hurlant il pleut pas il pleut pas! Oui, il faut se questionner et ne pas accepter n'importe quoi, ni céder à la panique. Mais dans le cas présent, personne ne sait rien sur ce virus. Alors un peu de modestie. J'espère que tous ces braves gens vont maintenant se rendre utiles, par exemple en allant travailler bénévolement dans les hôpitaux, ou en soutenant les familles malades. N'oublions pas non plus la grippe aviaire, avec tous les reproches adressés à l'époque par rapport aux moyens prévus qui n'ont pas servi. Chat échaudé ... Comme vous le dites si bien, c'est une belle leçon d'humilité. On a vu ce printemps ce que le confinement a coûté. On verra maintenant ce que coutera le laisser faire. Comme on dit, si la santé coute trop cher, essayez la maladie. Vous qui êtes économiste, pourriez-vous m'éclairer? Nous allons bientôt avoir des malades par dizaine de milliers. Est-ce beaucoup par rapport à la taille du pays? Ou est-ce dans la normale? Quel sera l'impact sur les assurances? Sur les entreprises avec les absences? Combien de gens resteront malades des semaines ou ne récupéreront pas? Au plaisir de lire vos prochains articles. 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Aujourd’hui votre article dédouanant le dogmatisme étatique nous apporte lui aussi une autre perspective, dans le classicisme éditorial des autres médias, qui finalement est vraiment bon pour la tête. Je ne peux cependant m’empêcher de commenter certains points qui a mon sens sont trop stéréotypés. Premièrement, il est faux de penser, comme le sous-entend votre article, que toute les femmes voilées se considèrent comme privées de libertés. Il y en a (beaucoup ou peu là n’est pas le débat) qui le font par pure raison religieuse et/ou culturelle. Deuxièmement je pense que vous vous trompez de cible. Il ne faut pas opposer masque et liberté mais plutôt masque et effets. Il n’est pas nécessaire de penser que le masque est une entrave à la liberté pour le questionner. Il y a en effet des personnes, dont je fais partie, qui préfèrent s’en remettre aux faits scientifiques. 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C’est précisément ce qui fait cruellement défaut dans les grands médias depuis 10 mois (M. Genier doit vivre sur une planète de bisounours pour ne pas l’avoir constaté). Mais l’aspect positif s’arrête très nettement là. Car en effet, et quelle que soit l’opinion exprimée, je dois dire que je m’étais habitué à un niveau d’argumentation un chouïa plus haut que les pâquerettes. Commencer un arti... pardon, un pamphlet, avec une charge directe contre les «négationnistes» - on sait à quel point le terme est connoté - et les «conspirationnistes» qui seraient «rentrés dans leur grotte» en dit très long sur le respect accordé par l’auteur à une opinion divergente. Cela n’est pas très loin du célèbre «dissidents modérés» employé par Le Temps il y a peu pour décrire les initiants de tous.ch, site qui pourtant ne se fait l’écho d’aucune théorie dérangeante, farfelue ou non. Nul besoin d’être un conspirationniste négationniste aux «manifestations bruyantes» pour s’apercevoir que les grands médias semblent avoir abandonné, à de rares exceptions près, tout esprit critique vis-à-vis de la perception officielle et des mesures qui l’accompagnent - et Dieu sait s’il y a deux ou trois choses à redire sur tout cela... Chez les bisounours, ne plus avoir le droit de sortir où et quand bon nous semble, ne pas pouvoir se réunir, ne pas pouvoir travailler (ou carrément ne plus avoir d’emploi), ne pas scolariser normalement ses enfants, ne pas avoir pu dire adieu aux aînés en fin de vie (et vice-versa), provoquer une vague de suicides, ne pas avoir le droit de respirer sans entrave, ne pas pouvoir laisser fonctionner normalement son système immunitaire (ces deux derniers points constituant légalement une atteinte à l’intégrité physique), etc. ne sont pas de graves violations de la Constitution, fussent-elles justifiées par une Loi sur les épidémies qui - M. Berset l’a avoué à contrecoeur ce mercredi en conférence de presse - n’est PAS au-dessus de la Constitution (même si les juristes de l’OFSP y travaillent, paraît-il)... Non, ce sont juste quelques petits sacrifices de rien du tout, nous disait-on en mars. « Le temps d’une pandémie », nous dit M. Genier. Mais entre-temps les barèmes de la liberté n’ont eu de cesse de changer, et une forme de soumission, qui paraissait encore inacceptable il n’y a pas si longtemps, est maintenant devenue souhaitable et désirée par M. Genier et par une population terrorisée. Cela est très bien expliqué par le principe de la fenêtre d’Overton. A moins que chez les bisounours il ne s’agisse encore d’une théorie conspirationniste. On ne cherche pas à anéantir les libertés, M. Genier. C’est déjà fait. Les exécutifs gouvernent par décret, les parlements sont quasiment en stand-by, les récoltes de signatures n’aboutissent plus, car il est impossible de s’y prendre normalement, et la liberté d’expression est limitée aux blogs et autres médias en ligne plus ou moins alternatifs comme celui-ci (une vraie boufée d’air, soit dit en passant!). Pourtant, ce qui est têtu, ce ne sont pas les faits - car de toute évidence tout le monde n’a pas vu la même chose - mais les chiffres. Ces mêmes chiffres régulièrement publiés par nos propres autorités. Et c’est là que le premier argument massue de M. Genier - celui sur la létalité du virus - retombe comme un soufflé. Dix fois plus létal, dit-il sans broncher. Peut-être va-t-il chercher ses informations auprès du gouvernement français, expert en manipulation (comme les données fausses sur la mortalité fournies par M. Macron l’autre soir et dénoncées aujourd’hui même par une lettre co-signée par 300 médecins, chercheurs, thérapeutes, etc)? Il a été constaté - et communément admis désormais - que la létalité du virus Sars-Cov2 est totalement comparable à celui de l’influenza, variant entre 0,4 et 1% en fonction des années dans les pays développés (et qu’on ne me sorte pas les chiffres des États-Unis ou de la Grande-Bretagne qui, chacun le sait, connaissent de graves disparités dans la prise en charge sociale et hospitalière). Ce n’est pourtant pas sorcier, il suffit de prendre sa calculette et de faire le rapport entre le nombre de parsonnes contaminées et le nombre de décès. Surtout que, cette année, on sait beaucoup mieux combien de personnes sont infectées, alors que cela n’a jamais été le cas avec la grippe, dont on ne connaissait que les cas déclarés. Normal, me direz-vous, on ne s’était encore jamais amusé, par le passé, à gratter le fond du cerveau de centaines millions de gens dans le monde avec des Q-tips de 15 cm. Or donc M. Genier, du haut de son assurance surplombant les grottes des complotistes, semble découvrir avec stupeur les maladies respiratoires infectieuses. Sait-il que ces maladies font quelque 3 millions de victimes chaque année dans le monde (source OMS)? Pour l’instant, on en est à 1,2 millions de décès Covid, dans lesquels on a inclu pêle-mêle, comme plusieurs études récentes l’ont montré, des morts aux pathologies bien plus létales. Et la grande surprise, c’est que la grippe a complètement disparu des radars et des statistiques, de même que la tuberculose! Combien de morts de tuberculose, au hasard, auront été inscrites à la rubrique Covid? L’humanité devra donc sacrément se dépêcher de mourir un peu plus pour parvenir aux 3 millions annuels, alors qu’il ne lui reste plus que 2 mois... Plus près de chez nous, il y a un office que M. Berset n’a apparemment pas encore remis à l’ordre (on sait qu’il aime bien faire cela), c’est l’Office fédéral de la statistique - est-ce dû à la position excentrée de Neuchâtel par rapport à l’axe Berne-Fribourg? Or que nous dit l’OFS ? Que l’année 2020 présente une situation de sous-mortalité et que la courbe hebdomadaire des décès est au plus bas, selon les dernières données publiées le 27 octobre, c’est-à-dire il y a deux jours... Je me souviens pourtant que depuis août et septembre, les nombreux Cassandre (Egger, Ackermann, Pittet, Flahault, Tardin, Eggimann et j’en passe) nous annonçaient l’apocalypse en octobre... Ils continuent d’ailleurs à le faire, en choeur avec les autorités cantonales et fédérales, qui n’ont visiblement pas profité du répit estival pour augmenter les capacités hospitalières, plutôt que d’imposer une vie en apnée. Ce recours constant à la mémoire traumatique de la population pour éveiller en elle un réflexe de peur, d’angoisse et de culpabilité permanentes devrait intéresser les psychologues, les sociologues mais aussi les pénalistes. Car la très fraîche Loi sur le terrorisme vise expressément ceux qui, par des affirmations anxiogènes (médias compris) instaurent un climat de terreur dans la population. Pourtant, et contrairement à ce qu’affirme candidement M. Genier, on sait désormais énormément de choses sur ce virus, pour qui prend la peine de s’y intéresser. On sait notamment que le variant qui circule actuellement n’est pas celui de mars (arrivé de Chine par l’Italie), et encore moins celui de l’été. Car ce genre de virus - comme les autres coronavirus du reste, le rhinovirus notamment - connaît de multiples mutations saisonnières. Cela ne s’appelle donc pas une « vague », mais une saison, tout simplement. C’est la raison pour laquelle on n’a jamais mis au point de vaccin contre le rhume, et que les vaccins contre la grippe relèvent la plupart du temps de la loterie. Affirmer par conséquent, comme le font nos autorités, que nous serons sauvés par un vaccin contre le Sars-Cov2 relève du mensonge d’État et/ou de l’ignorance crasse. Il faudra simplement apprendre à vivre avec ce virus, comme nous vivons avec de nombreux autres virus à longueur d’année. Cela fait travailler notre immunité, sans laquelle nous serions tous morts. Mais plutôt que de mettre l’accent sur l’immunité et de simplement soigner les gens avec des molécules qui se sont avérées efficaces (relevons au passage que la mise à sac médiatique de l’HCQ est un scandale dont on parlera encore dans quelques dizaines d’années) on préfère des traitements très onéreux et inefficaces (l’autorisation du Remdesivir par Swissmedic au mois de juin est plus que suspecte), en attendant d’hypothétiques vaccins sur lesquels on a investi des sommes gigantesques, au détriment des infrastructures et des ressources humaines dans la santé publique. Enfin, par un sophisme digne d’école enfantine, M. Genier encourage les pourfendeurs de masques pourtant parfaitement inefficaces dans leur contexte d'utilisation, qui n'est pas celui des hôpitaux (on n’a pas eu besoin de l’émission ABE du mardi 13 octobre pour le savoir, car depuis l’introduction de leur obligation dans les transports publics et les commerces, le 1er juillet, on aurait dû constater une nette baisse des contaminations) à aller voir du côté des régimes tyranniques de ce monde. Autrement dit, on devrait tolérer une mesure parfaitement absurde et inefficace sous prétexte que c’est bien pire ailleurs ? Hum... on serait tenté, par un inversion de raisonnement, de conseiller à M. Genier d’essayser la Chine et son bon peuple obéissant, responsable et perpetuellement masqué. Mieux encore, M. Genier semble prendre pour acquis qu’on est actuellement en train de « débattre, adopter des mesures proportionnées », or c’est précisément ce qu’il faut chercher à la loupe. Aucun débat réel n’a lieu sur la (grande) place publique, uniquement des sermons infantilisants et culpabilisants et des mesures à mille lieues de toute proportionnalité, s’apparentant à un missile tiré sur un crapaud qui détruit tout sur son passage. Le missile, pas le crapaud. Une leçon d’humilité, M. Genier ? 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Dernier point: la troisième voie aurait été, dès septembre que la population aurait dû appliquer plus strictement : distance sociale, masque, lavage de mains, télétravail. Cela aurait évité le confinement que nos autorités ne devraient plus tarder à mettre en action. Je préfère retourner maintenant aux soins à prodiguer que de disserter avec des ignorants pseudo-savants et ne reviendrai plus sur le sujet. 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Il suffit d'aller un article plus bas pour se rafraîchir la mémoire. Si on s'en tenait aux mesures que @stefans préconise, on passerait notre vie confiné, masqué, tracé. On s'y dirige sans doute. A moins que @stefans ne soit un petit nouveau qui découvre l'ambiance haletante des urgences, des SI et/ou de la réa, la tête dans le guidon. Voici donc un lien pour prendre un peu de distance: https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/sante/etat-sante/mortalite-causes-deces.html Et non, le Covid n'est pas une disruption des systèmes de santé, c'est un révélateur. Un révélateur de beaucoup d'autres choses aussi, notamment les politiques de santé publique et leurs hôpitaux fonctionnant en flux tendu. Que les HUG soient contraints de prendre de telles mesures le prouve largement. 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Depuis la mi-octobre, on n'entend plus guère s'exprimer les négationnistes de la pandémie. Les conspirationnistes et leur avant-garde, les militants antimasques, semblent être rentrés dans leur grotte après avoir multiplié les manifestations bruyantes sur les réseaux sociaux et dans la rue, traité les médias de «merdias» parce qu'ils ne relayaient pas suffisamment leurs vues, et accusé les autorités de chercher à anéantir les libertés individuelles.
Malheureusement pour eux, les faits sont têtus. Ils sont plus forts que les convictions les mieux ancrées. Et ces faits montrent non seulement que le virus est plus que jamais parmi nous, qu'il est dix fois plus létal que la grippe saisonnière, qu'il peut laisser des stigmates durables même sur les personnes en excellente santé. Et surtout, qu'on n'en sait encore pas grand-chose, même si on en sait beaucoup plus qu'au printemps dernier.
Le virus est une formidable leçon d'humilité pour tout le monde. Pour les autorités sanitaires d'abord, qui doivent admettre qu'elles sont fort loin de maîtriser le phénomène. Pour les responsables politiques et administratifs qui, par deux fois, en mars et ce mois d'octobre, se sont laissés surprendre avant d'annoncer diverses restrictions, à l'instar de celles du Conseil fédéral de ce mercredi. Pour chacun d'entre nous, contraints d'admettre les bouleversements dans nos vies et dans nos valeurs, au moins le temps d'une pandémie. C'est évidemment très désécurisant. Pourtant, l'Humanité n'en est pas à sa première expérience, de très loin s'en faut! Mais comme pour toutes les mauvaises expériences, individuelles et collectives, on s'empresse d'oublier.
L'Etat ne s'est pas doté des moyens suffisants pour cartographier finement l'évolution du virus. Il faut souvent plusieurs jours pour obtenir un rendez-vous pour se faire tester. Des candidats au test (notamment sur la base des alertes de l'application Swisscovid) ne peuvent parfois tout simplement pas se faire tester, faute d'infrastructures suffisantes. Il est vrai que les tests coûtent quelque chose à la collectivité, et que celle-ci, à commencer par ses élus, n'a pas osé prendre le risque de dépenser plus que le strict nécessaire. Il n'est pas certain que l'introduction de tests rapides parvienne à combler ce manque.
Le manque d'information relative à l'évolution effective du virus conduit à des erreurs d'analyse plus globales comme celle de croire que la pandémie est maîtrisée (une conviction largement partagée jusqu'au début du mois d'octobre). Cette ignorance alimente et renforce les thèses conspirationnistes. Elle amène l'opinion à se tromper de cible et à s'en prendre à l'obligation de porter un masque. Ce bout de tissu sur la bouche et le nez serait une atteinte fondamentale à la liberté d'expression, ont-ils osé affirmer.
Si le masque était notre principal problème, nous serions les gens les plus heureux de la terre! Allez demander aux Iraniennes contraintes de porter le voile, aux Saoudiennes obligées (entre autres) de se vêtir de la vilaine abaya, aux Syriens, aux Ouighours et à toutes les autres innombrables victimes des atteintes aux droits fondamentaux ce qu'ils pensent de ces cris d'indignation face au masque: ils se tordraient de rire de nos préoccupations d'enfants gâtés et de petites natures effarouchées.
Donnons-nous plutôt les moyens, humains, financiers, pour combattre ce qui doit être combattu en priorité: la pandémie. Nous disposons de l'outil le plus efficace: une démocratie, qui nous permet d'informer et de débattre en toute transparence des causes et des moyens les plus efficaces. Débattre, adopter des mesures proportionnées, ce n'est pas courber l'échine devant le gouvernement, contrairement à ce qu'essayent de nous faire croire les opposants au masque et aux diverses restrictions! La transparence que seule permet une démocratie doit restaurer la confiance, ingrédient indispensable à la nécessaire mobilisation des forces de chacun. Cette transparence ne peut évidemment s'appuyer que sur la connaissance la meilleure possible des faits, et doit permettre leur reconnaissance. Et mettre fin au négationnisme, aux théories de la conspiration et autres réflexes d'enfants gâtés.
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La logique commande d’en tirer les conséquences: les biens gelés doivent servir à financer la reconstruction.</p> <h3>Précédents dans le Golfe</h3> <p>La question de l’utilisation des avoirs gelés est aussi ancienne que les sanctions elles-mêmes. Dès les premiers jours de la guerre, il a semblé clair pour de nombreux experts et décideurs occidentaux que les centaines de milliards de dollars appartenant à la Russie ne seraient jamais retournés au gouvernement responsable de la guerre, et pour cause: en septembre dernier, une estimation conjointe de la Banque mondiale, de la Commission européenne et du gouvernement ukrainien évaluait les coûts de reconstruction des infrastructures à 349 milliards de dollars. Lors de la Conférence de Lugano de l’été dernier, Kiev avait même présenté une facture de 750 milliards, incluant les pertes économiques imputables à la guerre. 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Cela démolirait l’image séculaire d’une Suisse coffre-fort de toutes les fortunes mondiales, bien ou mal acquises. L’un de leurs meilleurs arguments de vente pour attirer des grandes fortunes du monde entier se verrait décrédibilisé instantanément. D’où leur lobbyisme attentif au Palais fédéral pour éviter toute saisie d’avoirs gelés. Et s’épargner tout effort sérieux pour aider les autorités à identifier les avoirs de leurs clients mis sous sanctions, ce qui a contribué à ce que 7 milliards de francs seulement ont été trouvés.</p> <p>Le Conseil fédéral reste néanmoins prudent: il sait, depuis la fin du secret bancaire, qu’il est moins pire de dire «non» aux banques qu’aux grands pays voisins. Aussi, il a «pris note» du caractère illicite, à la lumière du droit actuel, d’une confiscation des avoirs privés, ainsi que le présentait son groupe de travail. Mais il ne ferme pas la porte à une évolution de ce même droit. 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Le premier samedi soir de la guerre d'agression russe en Ukraine, le 26 février, la Maison-Blanche communiquait sa volonté, et celle de ses alliés britanniques, allemands, français, italiens, canadiens et de l'Union européenne, de «créer un groupe de travail transatlantique chargé de s'assurer de la bonne application des sanctions financières en identifiant et en gelant les actifs des individus et des entreprises basés dans nos juridictions».</p> <p>Et quelques lignes en-dessous, le communiqué précisait: «nous allons engager d'autres gouvernements». Lisez: ceux des pays qui ont massivement accueilli des fortunes de milliardaires russes, dont, évidemment, la Suisse, Chypre, les Emirats arabes unis et quelques autres paradis fiscaux.</p> <h3>Faire parler la carpe</h3> <p>Chacun a bien compris la portée de la charge lancée à toute vapeur dans la stupeur et la colère des premiers jours du conflit. La dynamique créée par la rupture de l'ordre international est de celle qui a le potentiel de se transformer en «game changer», c'est-à-dire de modifier durablement les règles du jeu. Comme celle des attentats du 11-Septembre, qui ont abouti à la criminalisation internationale de l'argent du terrorisme, ou celle de la crise financière de 2008, qui a débouché, comme les banquiers suisses le savent, sur la disparition du secret bancaire pour les questions fiscales.</p> <p>En clair: pour traquer les secrets financiers de Vladimir Poutine et des près de 900 autres personnes ciblées par les sanctions occidentales, il faut commettre ce qui n'avait jamais été sérieusement tenté jusqu'ici: s'enfoncer dans la jungle des sociétés offshore, trusts, fondations, sociétés de domicile, «limited partnerships» et autres. Démêler les cachotteries des avocats, des notaires, des fiduciaires et des hommes et femmes de paille. Amener les banquiers à parler. 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Baptisé REPO, pour Russian Elites, Proxies, and Oligarchs multilateral task force, il a explicitement pour but de «recueillir et partager les informations permettant de déclencher des actions concrètes, dont des sanctions, des gels d'avoirs et des saisies civiles et pénales d'actifs ainsi que des poursuites judiciaires», selon un communiqué du Trésor américain du 17 mars.</p> <p>Depuis lors, le travail avance. A quel rythme? C'est là que les choses se compliquent. Des yachts d'oligarques ont été saisis, certes. Des villas somptueuses ont été confisquées, certes. Des comptes en banques et autres actifs financiers ont été gelés pour un total de quelques milliards de francs, certes. Mais nombre d'autres yachts ont pu fuir et se réfugier qui en Turquie, qui aux Emirats, aux Seychelles ou aux Maldives (voire dans l'enclave russe de Kaliningrad pour l'un des navires personnels de Vladimir Poutine). Et des fortunes considérablement plus élevées continuent d'échapper aux enquêteurs. De quelle ampleur? Mystère. Les seuls avoirs de Vladimir Poutine ont fait l'objet d'estimations de plusieurs dizaines, voire centaines de milliards de dollars. Pour donner une idée: la Suisse a annoncé le blocage de 5,7 milliards de francs. Or, la fortune détenue par des personnes russes dans les banques suisses est estimée entre 150 et 200 milliards.</p> <h3>Des peines de prison</h3> <p>La première difficulté est de recueillir l'information. Or, celle-ci est dispersée à l'extrême entre des administrations qui ne sont pas forcément outillées pour appliquer des sanctions – comme les registres fonciers – et qui sont parfois en concurrence les unes avec les autres. Pour recueillir l'information, il faut aussi amener les gens à parler. 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A moins que vous n'ayez été envoyé au front pour votre article, tout le monde n'ayant pas le courage de reconnaître s'être trompé. A ce sujet, je ne trouve pas l'article de M. Mettan des pires, lui au moins appelle à faire attention. Ne critiquons pas les autorités, elles ont fait au mieux vu les circonstances. Comme vous le rappelez, tout l'été fut peuplé des hurlements des opposants. Et ils n'ont de loin pas disparu, voir M. Maurer et son hystérie, ou l'article de M. Despot dans le Matin dimanche, comme quoi il ne se passe rien vu qu'il n'est pas possible d'aller dans les hôpitaux pour vérifier. Et les derniers articles sur ce site. On dirait des gamins sous la pluie, trempés, qui tapent du pied en hurlant il pleut pas il pleut pas! Oui, il faut se questionner et ne pas accepter n'importe quoi, ni céder à la panique. Mais dans le cas présent, personne ne sait rien sur ce virus. Alors un peu de modestie. J'espère que tous ces braves gens vont maintenant se rendre utiles, par exemple en allant travailler bénévolement dans les hôpitaux, ou en soutenant les familles malades. N'oublions pas non plus la grippe aviaire, avec tous les reproches adressés à l'époque par rapport aux moyens prévus qui n'ont pas servi. Chat échaudé ... Comme vous le dites si bien, c'est une belle leçon d'humilité. On a vu ce printemps ce que le confinement a coûté. On verra maintenant ce que coutera le laisser faire. Comme on dit, si la santé coute trop cher, essayez la maladie. Vous qui êtes économiste, pourriez-vous m'éclairer? Nous allons bientôt avoir des malades par dizaine de milliers. Est-ce beaucoup par rapport à la taille du pays? Ou est-ce dans la normale? Quel sera l'impact sur les assurances? Sur les entreprises avec les absences? Combien de gens resteront malades des semaines ou ne récupéreront pas? Au plaisir de lire vos prochains articles. 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Aujourd’hui votre article dédouanant le dogmatisme étatique nous apporte lui aussi une autre perspective, dans le classicisme éditorial des autres médias, qui finalement est vraiment bon pour la tête. Je ne peux cependant m’empêcher de commenter certains points qui a mon sens sont trop stéréotypés. Premièrement, il est faux de penser, comme le sous-entend votre article, que toute les femmes voilées se considèrent comme privées de libertés. Il y en a (beaucoup ou peu là n’est pas le débat) qui le font par pure raison religieuse et/ou culturelle. Deuxièmement je pense que vous vous trompez de cible. Il ne faut pas opposer masque et liberté mais plutôt masque et effets. Il n’est pas nécessaire de penser que le masque est une entrave à la liberté pour le questionner. Il y a en effet des personnes, dont je fais partie, qui préfèrent s’en remettre aux faits scientifiques. 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C’est précisément ce qui fait cruellement défaut dans les grands médias depuis 10 mois (M. Genier doit vivre sur une planète de bisounours pour ne pas l’avoir constaté). Mais l’aspect positif s’arrête très nettement là. Car en effet, et quelle que soit l’opinion exprimée, je dois dire que je m’étais habitué à un niveau d’argumentation un chouïa plus haut que les pâquerettes. Commencer un arti... pardon, un pamphlet, avec une charge directe contre les «négationnistes» - on sait à quel point le terme est connoté - et les «conspirationnistes» qui seraient «rentrés dans leur grotte» en dit très long sur le respect accordé par l’auteur à une opinion divergente. Cela n’est pas très loin du célèbre «dissidents modérés» employé par Le Temps il y a peu pour décrire les initiants de tous.ch, site qui pourtant ne se fait l’écho d’aucune théorie dérangeante, farfelue ou non. 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Berset n’a apparemment pas encore remis à l’ordre (on sait qu’il aime bien faire cela), c’est l’Office fédéral de la statistique - est-ce dû à la position excentrée de Neuchâtel par rapport à l’axe Berne-Fribourg? Or que nous dit l’OFS ? Que l’année 2020 présente une situation de sous-mortalité et que la courbe hebdomadaire des décès est au plus bas, selon les dernières données publiées le 27 octobre, c’est-à-dire il y a deux jours... Je me souviens pourtant que depuis août et septembre, les nombreux Cassandre (Egger, Ackermann, Pittet, Flahault, Tardin, Eggimann et j’en passe) nous annonçaient l’apocalypse en octobre... Ils continuent d’ailleurs à le faire, en choeur avec les autorités cantonales et fédérales, qui n’ont visiblement pas profité du répit estival pour augmenter les capacités hospitalières, plutôt que d’imposer une vie en apnée. 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Et si on disait tous les jours le nombre de cas positifs et de décès en Suède (8 fois moins de décès qu'en Suisse aujourd'hui?) Et si on disait que les urgences pédopsychiatriques de Lausanne ont connu une augmentation de 40% des consultations? Et si on disait que les détresses psychiques, le désespoir des jeunes et le drame que constitue pour un patron de voir son entreprise faire faillite pour sauver des gens dont la moyenne d'âge est à près de 80 ans? Et si on disait tout l'argent qu'on va devoir payer pendant les 20 prochaines années pour rembourser ces déficits et que ce sont les jeunes qui vont devoir payer. Nous, les vieux laissons à la jeunesse un monde dont nous avons pillé les ressources, pollué l'air et les océans et à présent nous leur laissons entre 20 et 70 milliards de dettes, et une économie détruite. Oui, la transparence va dans les deux sens. 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VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
9 Commentaires
@smon 29.10.2020 | 07h12
«Merci pour cette réflexion qui me réconcilie un peu avec "Bon pour la tête", après l'article abject, irresponsable et sarcastique du 27 octobre de Guy Mettan. Votre publication montre que ce média peut encore publier des articles de valeur, et qu'il est possible de réorienter positivement la ligne éditoriale, ce dont j'étais venu à douter depuis le début de la pandémie.»
@Jack MacHost 29.10.2020 | 09h55
«Vous n'avez pas peur de recevoir des tomates pourries de la part de vos confrères de Bon pour la tête?
A moins que vous n'ayez été envoyé au front pour votre article, tout le monde n'ayant pas le courage de reconnaître s'être trompé.
A ce sujet, je ne trouve pas l'article de M. Mettan des pires, lui au moins appelle à faire attention.
Ne critiquons pas les autorités, elles ont fait au mieux vu les circonstances.
Comme vous le rappelez, tout l'été fut peuplé des hurlements des opposants. Et ils n'ont de loin pas disparu, voir M. Maurer et son hystérie, ou l'article de M. Despot dans le Matin dimanche, comme quoi il ne se passe rien vu qu'il n'est pas possible d'aller dans les hôpitaux pour vérifier. Et les derniers articles sur ce site.
On dirait des gamins sous la pluie, trempés, qui tapent du pied en hurlant il pleut pas il pleut pas!
Oui, il faut se questionner et ne pas accepter n'importe quoi, ni céder à la panique. Mais dans le cas présent, personne ne sait rien sur ce virus. Alors un peu de modestie.
J'espère que tous ces braves gens vont maintenant se rendre utiles, par exemple en allant travailler bénévolement dans les hôpitaux, ou en soutenant les familles malades.
N'oublions pas non plus la grippe aviaire, avec tous les reproches adressés à l'époque par rapport aux moyens prévus qui n'ont pas servi. Chat échaudé ...
Comme vous le dites si bien, c'est une belle leçon d'humilité.
On a vu ce printemps ce que le confinement a coûté.
On verra maintenant ce que coutera le laisser faire.
Comme on dit, si la santé coute trop cher, essayez la maladie.
Vous qui êtes économiste, pourriez-vous m'éclairer?
Nous allons bientôt avoir des malades par dizaine de milliers.
Est-ce beaucoup par rapport à la taille du pays? Ou est-ce dans la normale?
Quel sera l'impact sur les assurances? Sur les entreprises avec les absences?
Combien de gens resteront malades des semaines ou ne récupéreront pas?
Au plaisir de lire vos prochains articles.
»
@Bubblemaker22 29.10.2020 | 10h40
«Décidément votre journal n’a jamais aussi bien porté son nom. Il y a quelques jours les excellentes chroniques de Messieurs Pillet est Mettan ainsi que le non-moins excellent article de M. Falconnier sur l’éloge de scepticisme nous invitaient à voir la réalité sous un autre angle à la manière de John Keating dans le ‘Cercle des poètes disparus’. Aujourd’hui votre article dédouanant le dogmatisme étatique nous apporte lui aussi une autre perspective, dans le classicisme éditorial des autres médias, qui finalement est vraiment bon pour la tête.
Je ne peux cependant m’empêcher de commenter certains points qui a mon sens sont trop stéréotypés.
Premièrement, il est faux de penser, comme le sous-entend votre article, que toute les femmes voilées se considèrent comme privées de libertés. Il y en a (beaucoup ou peu là n’est pas le débat) qui le font par pure raison religieuse et/ou culturelle.
Deuxièmement je pense que vous vous trompez de cible. Il ne faut pas opposer masque et liberté mais plutôt masque et effets. Il n’est pas nécessaire de penser que le masque est une entrave à la liberté pour le questionner. Il y a en effet des personnes, dont je fais partie, qui préfèrent s’en remettre aux faits scientifiques. A ma connaissance, aucune étude n’a comparé dans des conditions réelles d’utilisation, les conséquences de porter ou non un masque. Toutes les études ont été faites en laboratoire et supposent que le masque est porté dans les conditions prévues (environment semi-sterile, manipulation adéquate et remplacement fréquent) donc à de années lumières de ce qui se passe en réalité. Une telle étude semble être improbable car elle supposerait que l’on expose volontairement des sujets (qui n’auraient pas de masques) à une situation potentiellement à risque, ce qui est éthiquement difficilement acceptable.
Par contre ce qui peu être fait ce sont de analyses rétrospectives. Et si l’on regarde plus en détail les régions qui ont imposé le masque depuis plusieurs semaines voire mois (Paris, Lyon, Marseille, Madrid, Italie) on ne voit que peu d’effet en comparaison avec d’autre régions. Au contraire il semble que cela soit même pire ... Il convient donc de se demander pourquoi. La réponse est certainement multi-factorielle mais l’un d’eux serait vraisemblablement psychologique. En créant un état plus ou moins dépressif ainsi qu’à un encouragement involontaire à moins respecter les deux seules mesures efficaces: éloignement et désinfection des mains et
Le véritable impact du masque doit donc donc être évalué sur ses effets cliniques, psychologiques mais aussi sur les comorbidiés générées par le port de masque.
Troisièmement il faut aussi sans cesse se demander si l’on ne fait pas fausse route. Je pense en effet qu’il n’y a que deux façons de sortir du Covid: le confinement ou l’immunité collective, le reste (app de traçage, masque, couvre-feu, appel à la responsabilité individuelle et donc à la dénonciation...) ne sont que de la poudre aux yeux.
Le confinement a le gros désavantage de tuer notre économie et l’immunité collective risque de voir des vies s’envoler inutilement.
Devant ce dilemme les gouvernements nous pondent des mesures qui ne sont souvent pas basées sur des évidences scientifiques mais qui ont le gros avantage de leur permettre de se couvrir, de se dédouaner.
Jusqu’à la lecture récente d’un article dans Le Figaro, je pensais que la Suède, qui avait quasiment seule choisi la voie de l’immunité collective avait un taux de décès plus haut que le nôtre. Mais en fait pas du tout elle s’en sort mieux sur les deux fronts de la mortalité et de l’économie.
Alors certes les débuts de cette approche n’ont pas été idéaux mais les Suédois ont mis en œuvre une vision à moyen/long terme qui commence à porter ses fruits alors que nous ne faisons que réagir sur le court terme et, qui plus est, mal.
En conclusion je ne peux que remercier BPLT pour stimuler ce scepticisme constructif qui est vraiment nécessaire en ces jours.»
@Yves 29.10.2020 | 14h02
«Merci pour vos commentaires, qui enrichissent le débat, lequel renforce notre société face à l'adversité. Que je rassure les lecteurs de Bon pour la Tête, notre site vit de la tension permanente entre les différents points de vue de ses contributeurs. Nous aurons largement l'occasion d'y revenir.»
@Logonaute 30.10.2020 | 01h27
«Bien que je n’adhère en aucun point au contenu de cet article, je suis heureux de voir que Bon pour la tête accueille une diversité d’opinions.
C’est précisément ce qui fait cruellement défaut dans les grands médias depuis 10 mois (M. Genier doit vivre sur une planète de bisounours pour ne pas l’avoir constaté).
Mais l’aspect positif s’arrête très nettement là. Car en effet, et quelle que soit l’opinion exprimée, je dois dire que je m’étais habitué à un niveau d’argumentation un chouïa plus haut que les pâquerettes.
Commencer un arti... pardon, un pamphlet, avec une charge directe contre les «négationnistes» - on sait à quel point le terme est connoté - et les «conspirationnistes» qui seraient «rentrés dans leur grotte» en dit très long sur le respect accordé par l’auteur à une opinion divergente. Cela n’est pas très loin du célèbre «dissidents modérés» employé par Le Temps il y a peu pour décrire les initiants de tous.ch, site qui pourtant ne se fait l’écho d’aucune théorie dérangeante, farfelue ou non.
Nul besoin d’être un conspirationniste négationniste aux «manifestations bruyantes» pour s’apercevoir que les grands médias semblent avoir abandonné, à de rares exceptions près, tout esprit critique vis-à-vis de la perception officielle et des mesures qui l’accompagnent - et Dieu sait s’il y a deux ou trois choses à redire sur tout cela...
Chez les bisounours, ne plus avoir le droit de sortir où et quand bon nous semble, ne pas pouvoir se réunir, ne pas pouvoir travailler (ou carrément ne plus avoir d’emploi), ne pas scolariser normalement ses enfants, ne pas avoir pu dire adieu aux aînés en fin de vie (et vice-versa), provoquer une vague de suicides, ne pas avoir le droit de respirer sans entrave, ne pas pouvoir laisser fonctionner normalement son système immunitaire (ces deux derniers points constituant légalement une atteinte à l’intégrité physique), etc. ne sont pas de graves violations de la Constitution, fussent-elles justifiées par une Loi sur les épidémies qui - M. Berset l’a avoué à contrecoeur ce mercredi en conférence de presse - n’est PAS au-dessus de la Constitution (même si les juristes de l’OFSP y travaillent, paraît-il)...
Non, ce sont juste quelques petits sacrifices de rien du tout, nous disait-on en mars. « Le temps d’une pandémie », nous dit M. Genier. Mais entre-temps les barèmes de la liberté n’ont eu de cesse de changer, et une forme de soumission, qui paraissait encore inacceptable il n’y a pas si longtemps, est maintenant devenue souhaitable et désirée par M. Genier et par une population terrorisée. Cela est très bien expliqué par le principe de la fenêtre d’Overton. A moins que chez les bisounours il ne s’agisse encore d’une théorie conspirationniste. On ne cherche pas à anéantir les libertés, M. Genier. C’est déjà fait. Les exécutifs gouvernent par décret, les parlements sont quasiment en stand-by, les récoltes de signatures n’aboutissent plus, car il est impossible de s’y prendre normalement, et la liberté d’expression est limitée aux blogs et autres médias en ligne plus ou moins alternatifs comme celui-ci (une vraie boufée d’air, soit dit en passant!).
Pourtant, ce qui est têtu, ce ne sont pas les faits - car de toute évidence tout le monde n’a pas vu la même chose - mais les chiffres. Ces mêmes chiffres régulièrement publiés par nos propres autorités.
Et c’est là que le premier argument massue de M. Genier - celui sur la létalité du virus - retombe comme un soufflé. Dix fois plus létal, dit-il sans broncher. Peut-être va-t-il chercher ses informations auprès du gouvernement français, expert en manipulation (comme les données fausses sur la mortalité fournies par M. Macron l’autre soir et dénoncées aujourd’hui même par une lettre co-signée par 300 médecins, chercheurs, thérapeutes, etc)?
Il a été constaté - et communément admis désormais - que la létalité du virus Sars-Cov2 est totalement comparable à celui de l’influenza, variant entre 0,4 et 1% en fonction des années dans les pays développés (et qu’on ne me sorte pas les chiffres des États-Unis ou de la Grande-Bretagne qui, chacun le sait, connaissent de graves disparités dans la prise en charge sociale et hospitalière). Ce n’est pourtant pas sorcier, il suffit de prendre sa calculette et de faire le rapport entre le nombre de parsonnes contaminées et le nombre de décès. Surtout que, cette année, on sait beaucoup mieux combien de personnes sont infectées, alors que cela n’a jamais été le cas avec la grippe, dont on ne connaissait que les cas déclarés. Normal, me direz-vous, on ne s’était encore jamais amusé, par le passé, à gratter le fond du cerveau de centaines millions de gens dans le monde avec des Q-tips de 15 cm.
Or donc M. Genier, du haut de son assurance surplombant les grottes des complotistes, semble découvrir avec stupeur les maladies respiratoires infectieuses. Sait-il que ces maladies font quelque 3 millions de victimes chaque année dans le monde (source OMS)? Pour l’instant, on en est à 1,2 millions de décès Covid, dans lesquels on a inclu pêle-mêle, comme plusieurs études récentes l’ont montré, des morts aux pathologies bien plus létales. Et la grande surprise, c’est que la grippe a complètement disparu des radars et des statistiques, de même que la tuberculose! Combien de morts de tuberculose, au hasard, auront été inscrites à la rubrique Covid? L’humanité devra donc sacrément se dépêcher de mourir un peu plus pour parvenir aux 3 millions annuels, alors qu’il ne lui reste plus que 2 mois...
Plus près de chez nous, il y a un office que M. Berset n’a apparemment pas encore remis à l’ordre (on sait qu’il aime bien faire cela), c’est l’Office fédéral de la statistique - est-ce dû à la position excentrée de Neuchâtel par rapport à l’axe Berne-Fribourg? Or que nous dit l’OFS ? Que l’année 2020 présente une situation de sous-mortalité et que la courbe hebdomadaire des décès est au plus bas, selon les dernières données publiées le 27 octobre, c’est-à-dire il y a deux jours... Je me souviens pourtant que depuis août et septembre, les nombreux Cassandre (Egger, Ackermann, Pittet, Flahault, Tardin, Eggimann et j’en passe) nous annonçaient l’apocalypse en octobre... Ils continuent d’ailleurs à le faire, en choeur avec les autorités cantonales et fédérales, qui n’ont visiblement pas profité du répit estival pour augmenter les capacités hospitalières, plutôt que d’imposer une vie en apnée. Ce recours constant à la mémoire traumatique de la population pour éveiller en elle un réflexe de peur, d’angoisse et de culpabilité permanentes devrait intéresser les psychologues, les sociologues mais aussi les pénalistes. Car la très fraîche Loi sur le terrorisme vise expressément ceux qui, par des affirmations anxiogènes (médias compris) instaurent un climat de terreur dans la population.
Pourtant, et contrairement à ce qu’affirme candidement M. Genier, on sait désormais énormément de choses sur ce virus, pour qui prend la peine de s’y intéresser. On sait notamment que le variant qui circule actuellement n’est pas celui de mars (arrivé de Chine par l’Italie), et encore moins celui de l’été. Car ce genre de virus - comme les autres coronavirus du reste, le rhinovirus notamment - connaît de multiples mutations saisonnières. Cela ne s’appelle donc pas une « vague », mais une saison, tout simplement. C’est la raison pour laquelle on n’a jamais mis au point de vaccin contre le rhume, et que les vaccins contre la grippe relèvent la plupart du temps de la loterie. Affirmer par conséquent, comme le font nos autorités, que nous serons sauvés par un vaccin contre le Sars-Cov2 relève du mensonge d’État et/ou de l’ignorance crasse. Il faudra simplement apprendre à vivre avec ce virus, comme nous vivons avec de nombreux autres virus à longueur d’année. Cela fait travailler notre immunité, sans laquelle nous serions tous morts. Mais plutôt que de mettre l’accent sur l’immunité et de simplement soigner les gens avec des molécules qui se sont avérées efficaces (relevons au passage que la mise à sac médiatique de l’HCQ est un scandale dont on parlera encore dans quelques dizaines d’années) on préfère des traitements très onéreux et inefficaces (l’autorisation du Remdesivir par Swissmedic au mois de juin est plus que suspecte), en attendant d’hypothétiques vaccins sur lesquels on a investi des sommes gigantesques, au détriment des infrastructures et des ressources humaines dans la santé publique.
Enfin, par un sophisme digne d’école enfantine, M. Genier encourage les pourfendeurs de masques pourtant parfaitement inefficaces dans leur contexte d'utilisation, qui n'est pas celui des hôpitaux (on n’a pas eu besoin de l’émission ABE du mardi 13 octobre pour le savoir, car depuis l’introduction de leur obligation dans les transports publics et les commerces, le 1er juillet, on aurait dû constater une nette baisse des contaminations) à aller voir du côté des régimes tyranniques de ce monde. Autrement dit, on devrait tolérer une mesure parfaitement absurde et inefficace sous prétexte que c’est bien pire ailleurs ? Hum... on serait tenté, par un inversion de raisonnement, de conseiller à M. Genier d’essayser la Chine et son bon peuple obéissant, responsable et perpetuellement masqué.
Mieux encore, M. Genier semble prendre pour acquis qu’on est actuellement en train de « débattre, adopter des mesures proportionnées », or c’est précisément ce qu’il faut chercher à la loupe. Aucun débat réel n’a lieu sur la (grande) place publique, uniquement des sermons infantilisants et culpabilisants et des mesures à mille lieues de toute proportionnalité, s’apparentant à un missile tiré sur un crapaud qui détruit tout sur son passage. Le missile, pas le crapaud.
Une leçon d’humilité, M. Genier ? Vous en avez bien besoin.»
@stefans 30.10.2020 | 22h47
«Merci beaucoup Mr Genier pour votre article.
Quant au à la logorrhée du logonaute, qui disserte en spécialiste de ce qu'il n'est pas, impossible de répondre dans le détail, et inutile d'ailleurs, je me demande meme ce que fais ici, mais en exclu pour tous qu'il sache que les soins intensifs des HUG à Genève seront saturés d'ici le milieu de la semaine prochaine, que des jeunes s'y trouvent actuellement, que des "choix" seront faits pour les plus de 80 ans, que plus aucune opération éléctive n'a lieu, que la taux de transmission le plus haut d'Europe est à Genève, que nombre de patients non-covid ne vont plus être suivis correctement, le directeur des HUG en a appellé aux retraités et aux étudiants, les divers services se sont partiellement vidés pour répondre à l'encombrement des lits de malades, plus de 400 à ce jour, dont 300 seulement cette semaine, et au moins 400 de plus la semaine prochaine. Le covid est une disruption des systèmes de santé, et non il ne se compare en rien à la mortalité de la grippe.
Dernier point: la troisième voie aurait été, dès septembre que la population aurait dû appliquer plus strictement : distance sociale, masque, lavage de mains, télétravail. Cela aurait évité le confinement que nos autorités ne devraient plus tarder à mettre en action.
Je préfère retourner maintenant aux soins à prodiguer que de disserter avec des ignorants pseudo-savants et ne reviendrai plus sur le sujet. Triste immodestie à tous les étages à cause de la maladie des réseaux sociaux qui érigent en experts tous les mononeurones de la planète.»
@Logonaute 30.10.2020 | 23h59
«Petite précision: ce que @stefans appelle de la logorrhée, d'autres l'appellent tentative de décrire la complexité, en sortant du tout médical.
Et pour ceux qui ne le sauraient pas, les hôpitaux débordés, cela arrive chaque année. Il suffit d'aller un article plus bas pour se rafraîchir la mémoire. Si on s'en tenait aux mesures que @stefans préconise, on passerait notre vie confiné, masqué, tracé. On s'y dirige sans doute.
A moins que @stefans ne soit un petit nouveau qui découvre l'ambiance haletante des urgences, des SI et/ou de la réa, la tête dans le guidon.
Voici donc un lien pour prendre un peu de distance:
https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/sante/etat-sante/mortalite-causes-deces.html
Et non, le Covid n'est pas une disruption des systèmes de santé, c'est un révélateur. Un révélateur de beaucoup d'autres choses aussi, notamment les politiques de santé publique et leurs hôpitaux fonctionnant en flux tendu.
Que les HUG soient contraints de prendre de telles mesures le prouve largement. Je rappelle que le CHUV, tout mal géré qu'il soit, n'a jamais été plus débordé au printemps que d'habitude, au point que les cliniques privées vaudoises réquisitionnées sont restées pratiquement vides en perdant de l'argent (les grands hôpitaux aussi d'ailleurs).
Bon, je vous laisse retourner à votre vélo.»
@Pepe 01.11.2020 | 11h23
«Merci pour cet article qui ramène un peu de raison par rapport aux propos irresponsables, infondés voir erronés lu ces dernières semaines sur BPLT. Si j’étais des premiers à soutenir et applaudir l’éclosion de BPLT pour secouer nos neurones, je trouve que la qualité est en baisse et pas uniquement sur les articles COVID ... je songe sérieusement à mettre fin à mon abonnement ...»
@automne 15.11.2020 | 11h31
«Merci pour votre commentaire. J'adhère à beaucoup de vos propos. Toutefois, il me semble que vous exigiez qu'on reste factuels ("Cette transparence ne peut évidemment s'appuyer que sur la connaissance la meilleure possible des faits,...") mais il me semble que cette nécessité est valable pour tout le monde. Vous dites que le virus est dix fois plus léthal que la grippe saisonnière. Excusez-moi, mais sur quoi vous basez-vous? Jamais de ma vie je n'ai fait un test de grippe saisonnière et je ne crois pas qu'il en existe. Ainsi, quand les gens meurent à 89 ans d'une grippe saisonnière, on a jusqu'ici toujours dit qu'il sont morts, sans ajouter rien d'autre car on a toujours pensé que mourir à 89 ans c'est assez normal.
La transparence est nécessaire. Mais dire tous les jours le nombre de cas positif n'est pas de la transparence. Et si tous les jours, le médias annonçaient l'âge moyen des personnes et les facteurs de comorbidité qui ont fragilisé ces personnes? Et si on disait tous les jours le nombre de cas positifs et de décès en Suède (8 fois moins de décès qu'en Suisse aujourd'hui?) Et si on disait que les urgences pédopsychiatriques de Lausanne ont connu une augmentation de 40% des consultations? Et si on disait que les détresses psychiques, le désespoir des jeunes et le drame que constitue pour un patron de voir son entreprise faire faillite pour sauver des gens dont la moyenne d'âge est à près de 80 ans? Et si on disait tout l'argent qu'on va devoir payer pendant les 20 prochaines années pour rembourser ces déficits et que ce sont les jeunes qui vont devoir payer. Nous, les vieux laissons à la jeunesse un monde dont nous avons pillé les ressources, pollué l'air et les océans et à présent nous leur laissons entre 20 et 70 milliards de dettes, et une économie détruite. Oui, la transparence va dans les deux sens. »