Analyse / Levinas, pour démasquer nos visages
La peur, la colère. Gravure d'après Charles Le Brun, 1760.
Vivons masqués, vivons heureux! Mais l’effet du port du masque n’est pas anodin dans les rapports humains. Quelles en sont conséquences pour la vie en société? Levinas, reviens! Nous avons besoin de toi pour réfléchir un peu…
Notre rapport au visage est en train de changer. Nous vivons masqués depuis près d’un an. Aberrant quand on pense qu’il n’y a pas si longtemps on riait des touristes asiatiques qui venaient chez nous arborant leur masque chirurgical. Aberrant quand on pense qu’on est volontiers choqués par des burqas et autres voiles islamiques lorsqu’ils couvrent le visage des femmes.
Et voilà que nous aussi nous nous couvrons le bas du visage pour nous protéger. Qu’y a-t-il de problématique ou de bénéfique à cela? Qu’est-ce que cela signifie de se présenter à visage découvert face à autrui? Quels sont les conséquences du masque sur la vie en société? Le philosophe Emmanuel Levinas a fondé toute sa philosophie sur le visage. Alors pourquoi ne pas aller jeter un coup d’œil sur son œuvre? Elle pourrait nous éclairer dans ces interrogations.
Emmanuel Levinas, penseur de l'éthique et du visage. © Bracha L. Ettinger
Levinas en trois raisons
Bien que les thèses d’Emmanuel Levinas (1906-1995) soient assez difficiles à comprendre, elles sont souvent connues dans les grandes lignes. Trois raisons à cela. La première est que Levinas a marqué un tournant décisif dans la philosophie au siècle dernier. Il a fait passer l’éthique avant tous les autres domaines de la philosophie.
Deuxièmement, sa pensée a largement contribué à redonner du sens et de l’espoir aux Juifs après la Shoah, en établissant une identité juive forte.
Troisièmement, Levinas a conçu une philosophie extrêmement originale. Il a été le premier à construire sa pensée philosophique à partir du visage humain. Tous ses textes y font directement ou indirectement allusion. C’est le centre de sa philosophie.
Levinas en face-à-face
Pour Levinas, le visage est l’origine de l’éthique. Et l’éthique, selon lui, c’est la méditation sur le comportement humain, dans ce qu’il a d’absolu. Le visage est le siège de l’absolu, parce qu’on ne peut jamais saisir tous les mystères qui s’y cachent. Il a quelque chose d’infini. D’ailleurs, le visage ce n’est pas que la figure, avec son nez, sa bouche, ses yeux. Il va au-delà de ce qu’on peut en voir. Le visage c’est cet absolu «qui déchire le sensible» quand on regarde autrui en face.
Levinas nous dit aussi que c’est le visage qui est premier dans la rencontre. Pourtant, selon le philosophe, il faut dépasser l’apparence du visage pour faire la connaissance de quelqu’un. Il affirme même que «la meilleure façon de rencontrer quelqu’un c’est de ne même pas remarquer la couleur de ses yeux.»
Sauf lors d’événements particuliers, comme les bals masqués, le carnaval ou la période de pandémie que nous vivons actuellement, le visage est nu. Dans cette nudité, il manifeste la fragilité, la mortalité, l’individualité et l’humanité de la personne, nous dit Levinas. «Dans chaque visage, il y a la veuve et l’orphelin», dit-il. Rencontrer quelqu’un en face-à-face donne d’emblée une responsabilité éthique. On se sent responsable de l’autre. Voir son humanité si fragile dans le visage nous interpelle. Le visage appelle à l’altruisme.
Levinas considère enfin que le commandement divin «tu ne tueras point» est inscrit dans le visage des êtres humains. C’est comme si voir le visage de quelqu’un nous poussait à vouloir prendre soin de lui. Il y a pourtant des meurtres, de la violence, de l’égoïsme, de l’indifférence… Pour Levinas, les crimes surviennent quand on se détourne du visage de l’autre. Quand on ne le considère plus comme un humain à part entière.
Planche anatomique des muscles du visage. Hermann Braus, 1921.
En résumé, c’est lorsqu’on est face à un visage qu’on considère la dignité de la personne. Qu’on se sent appelé à être responsable des autres. Mais se détourner d’un visage ou le cacher nous fait peu à peu oublier l’humanité d’autrui.
De Levinas au masque chirurgical
Quel rapport avec les masques chirurgicaux? Que l’on soit d’accord avec la pensée de Levinas ou pas, elle nous invite au moins à repenser la place du visage dans notre société. Elle nous aide à prendre conscience que le visage n’est pas une partie du corps comme une autre.
C’est de la bouche, donc du visage, que jaillit la parole. Un mode d’expression parmi d’autres, certes, mais qui est propre à l’humain. Les autres animaux ont des langages par des signes, des cris, voire des chants mais ils n’ont pas la parole. Ils n’ont pas de mots. C’est dans ce qu’il a de propre, que l’être humain a sa dignité à lui.
Le visage est aussi la partie la plus expressive du corps. C’est par là principalement qu’on perçoit les émotions des autres. Le langage corporel est important aussi, mais il n’exprime jamais autant d’émotions que le visage. C’est en effet par ce dernier qu’on pleure, ou qu’on serre la mâchoire et qu’on fronce les sourcils quand on est fâché. Et c’est aussi par le visage qu’on sourit et qu’on rit.
En percevant les émotions des autres, on peut faire preuve d’empathie ou d’altruisme. Comment être attentif à l’autre si on ne voit pas son visage? Ce n’est pas impossible, mais c’est beaucoup moins facile que si on voit comment il se sent sur son visage.
Le visage peut être très révélateur des états d’âme. Il faut juste que la personne en face soit un peu attentive. Il est sans doute arrivé à chacun de se voir interpellé par un ami qui demande si tout va bien. Si on ne veut pas parler de notre problème, on lui dira «oui, ça va super» en singeant en sourire. Mais l’ami, observant le visage, reviendra à la charge en disant: «non, je vois très bien dans ton visage que quelque chose ne va pas.» Et puis on finit par se livrer.
A visages masqués, les rapports sociaux sont donc forcément altérés. Pour le meilleur ou pour le pire.
Les conséquences du masques sur les rapports sociaux
Pour le meilleur, il faut se dire que porter un masque, ce n’est pas dramatique en soi. On peut même y trouver des avantages. A part la protection contre la transmission du virus, on est protégé de bien plus dans les transports publics, à commencer par les haleines lourdes et les aisselles odorantes. Il peut y avoir du charme aussi à rencontrer autrui, le découvrir par son regard et fantasmer sur sa beauté en-dessous du masque. Et qu’il est doux de percevoir un sourire qui nous est adressé par les yeux, quand la bouche est masquée.
Gustave Courbet, Le Désespéré, 1843.
Mais là n’est pas le problème. Comme ce n’est pas le problème de dire, au contraire, qu’on respire mal avec le masque, qu’il peut provoquer des boutons autour de la bouche et qu’il nous scie l’arrière des oreilles.
Le vrai problème, c’est l’atteinte à la dignité humaine, en faisant peu à peu du port du masque une norme. Problématique, que l’opinion publique se dise qu’en fin de compte, ce masque n’est plus si désagréable. Qu’en fin de compte, il faut vivre avec. Qu’on n’a pas le choix que de faire autrement. Que, sans le masque, on est dangereux pour les plus fragiles.
Le plus grave, c’est lorsque certains scientifiques, et politiques qui les suivent béatement, parlent du masque comme «une bonne habitude». Une bonne habitude à pérenniser pour nous protéger des grippes et autres virus à l’avenir. Cela revient à dire qu’il faudrait que le visage humain reste à jamais caché sous un masque. Après tout, une fois qu’on s’est masqué dans les magasins, dans les transports, dans les trains, pourquoi ne pas se masquer aussi chez soi? On ne sait jamais ce qu’il y a dans l’air…
La sécurité sanitaire et la protection des plus fragiles, d’accord… mais à quel prix? Faudrait-il paradoxalement perdre le sens de l’empathie et de l’altruisme à force de ne plus voir les visages des autres? En plus, qui dit masque dit protection. Autrui est perçu comme un danger dont il faut se protéger.
A quoi bon d’ailleurs se sentir investi d’une responsabilité envers l’autre puisque l’autre se protège déjà très bien tout seul? Avec la pérennisation du port des masques, on augmente la distance, l’isolement et peut-être même la méfiance. La société risque de devenir de plus en plus individualiste, voire déshumanisée. Est-ce qu’on veut vraiment se diriger vers une culture obsédée par la maladie et la mort?
Un visage nu, dont on voit la bouche qui parle et les yeux qui découvrent le monde, c’est un signe de vie. C’est l’humanité qui s’affirme. Voilà pourquoi on bande les yeux ou on couvre carrément tout le visage des condamnés à mort lors de leur exécution. Parce que tuer quelqu’un qui vous regarde dans les yeux est insoutenable, sauf pour les monstres. Qu’on ne s’auto-condamne pas de sitôt. Démasquons les discours de peur, démasquons les discours de mort et démasquons au plus vite nos visages.
Notice (8): Trying to access array offset on value of type null [APP/Template/Posts/view.ctp, line 147]Code Context<div class="col-lg-12 order-lg-4 order-md-4">
<? if(!$connected['active']): ?>
<div class="utils__spacer--default"></div>
$viewFile = '/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/src/Template/Posts/view.ctp' $dataForView = [ 'referer' => '/', 'OneSignal' => '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093', '_serialize' => [ (int) 0 => 'post' ], 'post' => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 2885, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => 'ANALYSE / PHILOSOPHIE ', 'title' => 'Levinas, pour démasquer nos visages', 'subtitle' => 'Vivons masqués, vivons heureux! Mais l’effet du port du masque n’est pas anodin dans les rapports humains. Quelles en sont conséquences pour la vie en société? Levinas, reviens! Nous avons besoin de toi pour réfléchir un peu…', 'subtitle_edition' => 'Vivons masqués, vivons heureux! Mais l’effet du port du masque n’est pas anodin dans les rapports humains. Quelles en sont conséquences pour la vie en société? Levinas, reviens! Nous avons besoin de toi pour réfléchir un peu…', 'content' => '<p>Notre rapport au visage est en train de changer. Nous vivons masqués depuis près d’un an. Aberrant quand on pense qu’il n’y a pas si longtemps on riait des touristes asiatiques qui venaient chez nous arborant leur masque chirurgical. Aberrant quand on pense qu’on est volontiers choqués par des burqas et autres voiles islamiques lorsqu’ils couvrent le visage des femmes. </p> <p>Et voilà que nous aussi nous nous couvrons le bas du visage pour nous protéger. Qu’y a-t-il de problématique ou de bénéfique à cela? Qu’est-ce que cela signifie de se présenter à visage découvert face à autrui? Quels sont les conséquences du masque sur la vie en société? Le philosophe Emmanuel Levinas a fondé toute sa philosophie sur le visage. Alors pourquoi ne pas aller jeter un coup d’œil sur son œuvre? Elle pourrait nous éclairer dans ces interrogations. </p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1617697305_emmanuel_levinas.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="541" height="776" /></p> <h4><em>Emmanuel Levinas, penseur de l'éthique et du visage. © Bracha L. Ettinger</em></h4> <h3>Levinas en trois raisons</h3> <p>Bien que les thèses d’Emmanuel Levinas (1906-1995) soient assez difficiles à comprendre, elles sont souvent connues dans les grandes lignes. Trois raisons à cela. La première est que Levinas a marqué un tournant décisif dans la philosophie au siècle dernier. Il a fait passer l’éthique avant tous les autres domaines de la philosophie. </p> <p>Deuxièmement, sa pensée a largement contribué à redonner du sens et de l’espoir aux Juifs après la Shoah, en établissant une identité juive forte.</p> <p>Troisièmement, Levinas a conçu une philosophie extrêmement originale. Il a été le premier à construire sa pensée philosophique à partir du visage humain. Tous ses textes y font directement ou indirectement allusion. C’est le centre de sa philosophie. </p> <h3>Levinas en face-à-face</h3> <p>Pour Levinas, le visage est l’origine de l’éthique. Et l’éthique, selon lui, c’est la méditation sur le comportement humain, dans ce qu’il a d’absolu. Le visage est le siège de l’absolu, parce qu’on ne peut jamais saisir tous les mystères qui s’y cachent. Il a quelque chose d’infini. D’ailleurs, le visage ce n’est pas que la figure, avec son nez, sa bouche, ses yeux. Il va au-delà de ce qu’on peut en voir. Le visage c’est cet absolu «<em>qui déchire le sensible</em>» quand on regarde autrui en face. </p> <p>Levinas nous dit aussi que c’est le visage qui est premier dans la rencontre. Pourtant, selon le philosophe, il faut dépasser l’apparence du visage pour faire la connaissance de quelqu’un. Il affirme même que «<em>la meilleure façon de rencontrer quelqu’un c’est de ne même pas remarquer la couleur de ses yeux.</em>»</p> <p>Sauf lors d’événements particuliers, comme les bals masqués, le carnaval ou la période de pandémie que nous vivons actuellement, le visage est nu. Dans cette nudité, il manifeste la fragilité, la mortalité, l’individualité et l’humanité de la personne, nous dit Levinas. «<em>Dans chaque visage, il y a la veuve et l’orphelin</em>», dit-il. Rencontrer quelqu’un en face-à-face donne d’emblée une responsabilité éthique. On se sent responsable de l’autre. Voir son humanité si fragile dans le visage nous interpelle. Le visage appelle à l’altruisme. </p> <p>Levinas considère enfin que le commandement divin «tu ne tueras point» est inscrit dans le visage des êtres humains. C’est comme si voir le visage de quelqu’un nous poussait à vouloir prendre soin de lui. Il y a pourtant des meurtres, de la violence, de l’égoïsme, de l’indifférence… Pour Levinas, les crimes surviennent quand on se détourne du visage de l’autre. Quand on ne le considère plus comme un humain à part entière. </p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1617716272_1024pxface_muscles.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4><em>Planche anatomique des muscles du visage. Hermann Braus, 1921. </em></h4> <p>En résumé, c’est lorsqu’on est face à un visage qu’on considère la dignité de la personne. Qu’on se sent appelé à être responsable des autres. Mais se détourner d’un visage ou le cacher nous fait peu à peu oublier l’humanité d’autrui.</p> <h3>De Levinas au masque chirurgical</h3> <p>Quel rapport avec les masques chirurgicaux? Que l’on soit d’accord avec la pensée de Levinas ou pas, elle nous invite au moins à repenser la place du visage dans notre société. Elle nous aide à prendre conscience que le visage n’est pas une partie du corps comme une autre. </p> <p>C’est de la bouche, donc du visage, que jaillit la parole. Un mode d’expression parmi d’autres, certes, mais qui est propre à l’humain. Les autres animaux ont des langages par des signes, des cris, voire des chants mais ils n’ont pas la <em>parole</em>. Ils n’ont pas de mots. C’est dans ce qu’il a de propre, que l’être humain a sa dignité à lui. </p> <p>Le visage est aussi la partie la plus expressive du corps. C’est par là principalement qu’on perçoit les émotions des autres. Le langage corporel est important aussi, mais il n’exprime jamais autant d’émotions que le visage. C’est en effet par ce dernier qu’on pleure, ou qu’on serre la mâchoire et qu’on fronce les sourcils quand on est fâché. Et c’est aussi par le visage qu’on sourit et qu’on rit. </p> <p>En percevant les émotions des autres, on peut faire preuve d’empathie ou d’altruisme. Comment être attentif à l’autre si on ne voit pas son visage? Ce n’est pas impossible, mais c’est beaucoup moins facile que si on voit comment il se sent sur son visage.</p> <p>Le visage peut être très révélateur des états d’âme. Il faut juste que la personne en face soit un peu attentive. Il est sans doute arrivé à chacun de se voir interpellé par un ami qui demande si tout va bien. Si on ne veut pas parler de notre problème, on lui dira «oui, ça va super» en singeant en sourire. Mais l’ami, observant le visage, reviendra à la charge en disant: «non, je vois très bien dans ton visage que quelque chose ne va pas.» Et puis on finit par se livrer. </p> <p>A visages masqués, les rapports sociaux sont donc forcément altérés. Pour le meilleur ou pour le pire.</p> <h3>Les conséquences du masques sur les rapports sociaux</h3> <p>Pour le meilleur, il faut se dire que porter un masque, ce n’est pas dramatique en soi. On peut même y trouver des avantages. A part la protection contre la transmission du virus, on est protégé de bien plus dans les transports publics, à commencer par les haleines lourdes et les aisselles odorantes. Il peut y avoir du charme aussi à rencontrer autrui, le découvrir par son regard et fantasmer sur sa beauté en-dessous du masque. Et qu’il est doux de percevoir un sourire qui nous est adressé par les yeux, quand la bouche est masquée. </p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1617716183_1024pxgustave_courbet__le_dsespr_1843.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4><em>Gustave Courbet, Le Désespéré, 1843.</em></h4> <p>Mais là n’est pas le problème. Comme ce n’est pas le problème de dire, au contraire, qu’on respire mal avec le masque, qu’il peut provoquer des boutons autour de la bouche et qu’il nous scie l’arrière des oreilles. </p> <p>Le vrai problème, c’est l’atteinte à la dignité humaine, en faisant peu à peu du port du masque une norme. Problématique, que l’opinion publique se dise qu’en fin de compte, ce masque n’est plus si désagréable. Qu’en fin de compte, il faut vivre avec. Qu’on n’a pas le choix que de faire autrement. Que, sans le masque, on est dangereux pour les plus fragiles. </p> <p>Le plus grave, c’est lorsque certains scientifiques, et politiques qui les suivent béatement, parlent du masque comme «une bonne habitude». Une bonne habitude à pérenniser pour nous protéger des grippes et autres virus à l’avenir. Cela revient à dire qu’il faudrait que le visage humain reste à jamais caché sous un masque. Après tout, une fois qu’on s’est masqué dans les magasins, dans les transports, dans les trains, pourquoi ne pas se masquer aussi chez soi? On ne sait jamais ce qu’il y a dans l’air…</p> <p>La sécurité sanitaire et la protection des plus fragiles, d’accord… mais à quel prix? Faudrait-il paradoxalement perdre le sens de l’empathie et de l’altruisme à force de ne plus voir les visages des autres? En plus, qui dit masque dit protection. Autrui est perçu comme un danger dont il faut se protéger.</p> <p>A quoi bon d’ailleurs se sentir investi d’une responsabilité envers l’autre puisque l’autre se protège déjà très bien tout seul? Avec la pérennisation du port des masques, on augmente la distance, l’isolement et peut-être même la méfiance. La société risque de devenir de plus en plus individualiste, voire déshumanisée. Est-ce qu’on veut vraiment se diriger vers une culture obsédée par la maladie et la mort? </p> <p>Un visage nu, dont on voit la bouche qui parle et les yeux qui découvrent le monde, c’est un signe de vie. C’est l’humanité qui s’affirme. Voilà pourquoi on bande les yeux ou on couvre carrément tout le visage des condamnés à mort lors de leur exécution. Parce que tuer quelqu’un qui vous regarde dans les yeux est insoutenable, sauf pour les monstres. Qu’on ne s’auto-condamne pas de sitôt. Démasquons les discours de peur, démasquons les discours de mort et démasquons au plus vite nos visages.</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'levinas-une-philosophie-pour-demasquer-nos-visages', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 739, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 6269, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'attachments' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, 'relatives' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) {} ], 'embeds' => [], 'images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'audios' => [], 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'author' => 'Loris Salvatore Musumeci ', 'description' => 'Vivons masqués, vivons heureux! Mais l’effet du port du masque n’est pas anodin dans les rapports humains. Quelles en sont conséquences pour la vie en société? Levinas, reviens! Nous avons besoin de toi pour réfléchir un peu…', 'title' => 'Levinas, pour démasquer nos visages', 'crawler' => true, 'connected' => null, 'menu_blocks' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) {} ], 'menu' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) {} ] ] $bufferLevel = (int) 1 $referer = '/' $OneSignal = '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093' $_serialize = [ (int) 0 => 'post' ] $post = object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 2885, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => 'ANALYSE / PHILOSOPHIE ', 'title' => 'Levinas, pour démasquer nos visages', 'subtitle' => 'Vivons masqués, vivons heureux! Mais l’effet du port du masque n’est pas anodin dans les rapports humains. Quelles en sont conséquences pour la vie en société? Levinas, reviens! Nous avons besoin de toi pour réfléchir un peu…', 'subtitle_edition' => 'Vivons masqués, vivons heureux! Mais l’effet du port du masque n’est pas anodin dans les rapports humains. Quelles en sont conséquences pour la vie en société? Levinas, reviens! Nous avons besoin de toi pour réfléchir un peu…', 'content' => '<p>Notre rapport au visage est en train de changer. Nous vivons masqués depuis près d’un an. Aberrant quand on pense qu’il n’y a pas si longtemps on riait des touristes asiatiques qui venaient chez nous arborant leur masque chirurgical. Aberrant quand on pense qu’on est volontiers choqués par des burqas et autres voiles islamiques lorsqu’ils couvrent le visage des femmes. </p> <p>Et voilà que nous aussi nous nous couvrons le bas du visage pour nous protéger. Qu’y a-t-il de problématique ou de bénéfique à cela? Qu’est-ce que cela signifie de se présenter à visage découvert face à autrui? Quels sont les conséquences du masque sur la vie en société? Le philosophe Emmanuel Levinas a fondé toute sa philosophie sur le visage. Alors pourquoi ne pas aller jeter un coup d’œil sur son œuvre? Elle pourrait nous éclairer dans ces interrogations. </p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1617697305_emmanuel_levinas.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="541" height="776" /></p> <h4><em>Emmanuel Levinas, penseur de l'éthique et du visage. © Bracha L. Ettinger</em></h4> <h3>Levinas en trois raisons</h3> <p>Bien que les thèses d’Emmanuel Levinas (1906-1995) soient assez difficiles à comprendre, elles sont souvent connues dans les grandes lignes. Trois raisons à cela. La première est que Levinas a marqué un tournant décisif dans la philosophie au siècle dernier. Il a fait passer l’éthique avant tous les autres domaines de la philosophie. </p> <p>Deuxièmement, sa pensée a largement contribué à redonner du sens et de l’espoir aux Juifs après la Shoah, en établissant une identité juive forte.</p> <p>Troisièmement, Levinas a conçu une philosophie extrêmement originale. Il a été le premier à construire sa pensée philosophique à partir du visage humain. Tous ses textes y font directement ou indirectement allusion. C’est le centre de sa philosophie. </p> <h3>Levinas en face-à-face</h3> <p>Pour Levinas, le visage est l’origine de l’éthique. Et l’éthique, selon lui, c’est la méditation sur le comportement humain, dans ce qu’il a d’absolu. Le visage est le siège de l’absolu, parce qu’on ne peut jamais saisir tous les mystères qui s’y cachent. Il a quelque chose d’infini. D’ailleurs, le visage ce n’est pas que la figure, avec son nez, sa bouche, ses yeux. Il va au-delà de ce qu’on peut en voir. Le visage c’est cet absolu «<em>qui déchire le sensible</em>» quand on regarde autrui en face. </p> <p>Levinas nous dit aussi que c’est le visage qui est premier dans la rencontre. Pourtant, selon le philosophe, il faut dépasser l’apparence du visage pour faire la connaissance de quelqu’un. Il affirme même que «<em>la meilleure façon de rencontrer quelqu’un c’est de ne même pas remarquer la couleur de ses yeux.</em>»</p> <p>Sauf lors d’événements particuliers, comme les bals masqués, le carnaval ou la période de pandémie que nous vivons actuellement, le visage est nu. Dans cette nudité, il manifeste la fragilité, la mortalité, l’individualité et l’humanité de la personne, nous dit Levinas. «<em>Dans chaque visage, il y a la veuve et l’orphelin</em>», dit-il. Rencontrer quelqu’un en face-à-face donne d’emblée une responsabilité éthique. On se sent responsable de l’autre. Voir son humanité si fragile dans le visage nous interpelle. Le visage appelle à l’altruisme. </p> <p>Levinas considère enfin que le commandement divin «tu ne tueras point» est inscrit dans le visage des êtres humains. C’est comme si voir le visage de quelqu’un nous poussait à vouloir prendre soin de lui. Il y a pourtant des meurtres, de la violence, de l’égoïsme, de l’indifférence… Pour Levinas, les crimes surviennent quand on se détourne du visage de l’autre. Quand on ne le considère plus comme un humain à part entière. </p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1617716272_1024pxface_muscles.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4><em>Planche anatomique des muscles du visage. Hermann Braus, 1921. </em></h4> <p>En résumé, c’est lorsqu’on est face à un visage qu’on considère la dignité de la personne. Qu’on se sent appelé à être responsable des autres. Mais se détourner d’un visage ou le cacher nous fait peu à peu oublier l’humanité d’autrui.</p> <h3>De Levinas au masque chirurgical</h3> <p>Quel rapport avec les masques chirurgicaux? Que l’on soit d’accord avec la pensée de Levinas ou pas, elle nous invite au moins à repenser la place du visage dans notre société. Elle nous aide à prendre conscience que le visage n’est pas une partie du corps comme une autre. </p> <p>C’est de la bouche, donc du visage, que jaillit la parole. Un mode d’expression parmi d’autres, certes, mais qui est propre à l’humain. Les autres animaux ont des langages par des signes, des cris, voire des chants mais ils n’ont pas la <em>parole</em>. Ils n’ont pas de mots. C’est dans ce qu’il a de propre, que l’être humain a sa dignité à lui. </p> <p>Le visage est aussi la partie la plus expressive du corps. C’est par là principalement qu’on perçoit les émotions des autres. Le langage corporel est important aussi, mais il n’exprime jamais autant d’émotions que le visage. C’est en effet par ce dernier qu’on pleure, ou qu’on serre la mâchoire et qu’on fronce les sourcils quand on est fâché. Et c’est aussi par le visage qu’on sourit et qu’on rit. </p> <p>En percevant les émotions des autres, on peut faire preuve d’empathie ou d’altruisme. Comment être attentif à l’autre si on ne voit pas son visage? Ce n’est pas impossible, mais c’est beaucoup moins facile que si on voit comment il se sent sur son visage.</p> <p>Le visage peut être très révélateur des états d’âme. Il faut juste que la personne en face soit un peu attentive. Il est sans doute arrivé à chacun de se voir interpellé par un ami qui demande si tout va bien. Si on ne veut pas parler de notre problème, on lui dira «oui, ça va super» en singeant en sourire. Mais l’ami, observant le visage, reviendra à la charge en disant: «non, je vois très bien dans ton visage que quelque chose ne va pas.» Et puis on finit par se livrer. </p> <p>A visages masqués, les rapports sociaux sont donc forcément altérés. Pour le meilleur ou pour le pire.</p> <h3>Les conséquences du masques sur les rapports sociaux</h3> <p>Pour le meilleur, il faut se dire que porter un masque, ce n’est pas dramatique en soi. On peut même y trouver des avantages. A part la protection contre la transmission du virus, on est protégé de bien plus dans les transports publics, à commencer par les haleines lourdes et les aisselles odorantes. Il peut y avoir du charme aussi à rencontrer autrui, le découvrir par son regard et fantasmer sur sa beauté en-dessous du masque. Et qu’il est doux de percevoir un sourire qui nous est adressé par les yeux, quand la bouche est masquée. </p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1617716183_1024pxgustave_courbet__le_dsespr_1843.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4><em>Gustave Courbet, Le Désespéré, 1843.</em></h4> <p>Mais là n’est pas le problème. Comme ce n’est pas le problème de dire, au contraire, qu’on respire mal avec le masque, qu’il peut provoquer des boutons autour de la bouche et qu’il nous scie l’arrière des oreilles. </p> <p>Le vrai problème, c’est l’atteinte à la dignité humaine, en faisant peu à peu du port du masque une norme. Problématique, que l’opinion publique se dise qu’en fin de compte, ce masque n’est plus si désagréable. Qu’en fin de compte, il faut vivre avec. Qu’on n’a pas le choix que de faire autrement. Que, sans le masque, on est dangereux pour les plus fragiles. </p> <p>Le plus grave, c’est lorsque certains scientifiques, et politiques qui les suivent béatement, parlent du masque comme «une bonne habitude». Une bonne habitude à pérenniser pour nous protéger des grippes et autres virus à l’avenir. Cela revient à dire qu’il faudrait que le visage humain reste à jamais caché sous un masque. Après tout, une fois qu’on s’est masqué dans les magasins, dans les transports, dans les trains, pourquoi ne pas se masquer aussi chez soi? On ne sait jamais ce qu’il y a dans l’air…</p> <p>La sécurité sanitaire et la protection des plus fragiles, d’accord… mais à quel prix? Faudrait-il paradoxalement perdre le sens de l’empathie et de l’altruisme à force de ne plus voir les visages des autres? En plus, qui dit masque dit protection. Autrui est perçu comme un danger dont il faut se protéger.</p> <p>A quoi bon d’ailleurs se sentir investi d’une responsabilité envers l’autre puisque l’autre se protège déjà très bien tout seul? Avec la pérennisation du port des masques, on augmente la distance, l’isolement et peut-être même la méfiance. La société risque de devenir de plus en plus individualiste, voire déshumanisée. Est-ce qu’on veut vraiment se diriger vers une culture obsédée par la maladie et la mort? </p> <p>Un visage nu, dont on voit la bouche qui parle et les yeux qui découvrent le monde, c’est un signe de vie. C’est l’humanité qui s’affirme. Voilà pourquoi on bande les yeux ou on couvre carrément tout le visage des condamnés à mort lors de leur exécution. Parce que tuer quelqu’un qui vous regarde dans les yeux est insoutenable, sauf pour les monstres. Qu’on ne s’auto-condamne pas de sitôt. Démasquons les discours de peur, démasquons les discours de mort et démasquons au plus vite nos visages.</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'levinas-une-philosophie-pour-demasquer-nos-visages', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 739, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 6269, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Edition) {} ], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4905, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'La nécessité de témoigner par «Anima»', 'subtitle' => 'Souffle de poésie, d’horreur et de vérité romanesque ayant donné vie à un ouvrage qui aura mis plus de dix ans à la recevoir, cette vie: «Anima» (2012). Dernier roman en date du dramaturge Wajdi Mouawad paru il y a près de douze ans, «Anima» reste plus que jamais d’actualité. Dans ses pièces ou ses romans, il demeure toujours une expérience unique trépidante à vivre. C’est bien le cas ici, près de cinq-cents pages durant. Regard.', 'subtitle_edition' => 'Souffle de poésie, d’horreur et de vérité romanesque ayant donné vie à un ouvrage qui aura mis plus de dix ans à la recevoir, cette vie: «Anima» (2012). Dernier roman en date du dramaturge Wajdi Mouawad paru il y a près de douze ans, «Anima» reste plus que jamais d’actualité. Dans ses pièces ou ses romans, il demeure toujours une expérience unique trépidante à vivre. C’est bien le cas ici, près de cinq-cents pages durant. Regard.', 'content' => '<p>Le récit s’ouvre sur la scène d’un roman policier. Un homme rentre chez lui et trouve sa femme morte. S’ensuivrait une enquête policière aux mille-et-un rebondissements qui feraient vivre le suspense, mais il n’en est rien. Pourrait s’ensuivre la traque menée par un époux fou furieux qui va tout franchir, tout casser, pour mettre la main sur celui qui a massacré son épouse. Ce n’est pas cela non plus dans notre roman.</p> <p>Sans entrer forcément en contradiction avec un <i>polar</i> classique, la scène de crime est particulièrement macabre. L’époux en question, Wahhch Debch, retrouve sa femme Léonie morte, après avoir été éventrée et violée. L’enfant qu’elle portait en son sein est évidemment mort aussi. Plus qu’un meurtre, il s’agit là d’une profanation, saignant d’une originalité terriblement créative. Féminicide et infanticide à la fois, qui laisse l’époux et le père meurtri, sans repères, sans voix, sans plus de paroles même, amputé quasiment de toute son humanité: il a perdu son âme. </p> <p>Wahhch, ayant perdu la raison, faculté traditionnellement attribuée à l’homme seul, en vient à se demander si ce n’est pas lui qui a tué. Pour retrouver la raison, il se lance à la recherche de l’assassin. Soutenu par le coroner en charge de l’affaire, Coach, il finit dans une réserve amérindienne, comparable à un animal blessé. Un lieu qui est «vulnérable» et «dangereux» à la fois. (p.136)</p> <p>A la suite de rencontres aventureuses, frôlant l’absurde sans en éviter le tragique, Wahhch se confronte à l’assassin. Mais le labyrinthe dans lequel nous engouffre <i>Anima </i>est encore loin de se terminer, car le but initial ne devient alors qu’une étape dans la quête véritable du personnage principal. Personnage qui doit encore retrouver quelle personne il est, recouvrer son nom en remontant à travers ses origines, pour saisir à nouveau un sens et les paroles, pour sauver ce qui peut être sauvé. Mais, on le sait depuis les traditions religieuses les plus antiques, en passant par le christianisme: tout salut ne se vit qu’à travers un sacrifice. Le Christ donne sa vie pour que tous aient la vie éternelle, Wahhch donne son âme pour que chacun retrouve la sienne. </p> <h3>La voix animale</h3> <p>La caractéristique la plus notable du roman, qui constitue sa poésie et son originalité, c’est sa narration animale. Trois des quatre parties du livre sont prises en charge par des animaux, des animaux non-humains. En réalité, on pourrait considérer que toute l’œuvre est portée par la voix animale, dans la mesure où l’homme est bien considéré en tant qu’animal parmi les animaux dans la quatrième partie. Le titre de celle-ci, «Homo sapiens sapiens», vient à la suite d’autres termes scientifiques qui indiquent le nom de l’animal qui pose un regard décalé du nôtre et qui narre la réalité qu’il observe.</p> <p>Une telle entreprise aurait pu assez facilement virer à la catastrophe. Elle marque néanmoins le coup de génie du roman. Ainsi, l’auteur, en se plongeant lui-même dans la peau d’un animal qui assiste de près ou de loin à la scène où interagissent des humains, nous permet aussi d’y plonger nous-mêmes.</p> <p>Au niveau stylistique, ce procédé permet des variations qui rythment le roman en multipliant des voix auxquelles on ne s’habitue jamais, comme si le narrateur changeait à chaque chapitre et que ce narrateur avait un langage et un regard propres. Tel est le cas avec les animaux, qui ne sont pas considérés en tant qu’entité unique, mais bien dans leur individualité, et j’oserais dire dans leur <i>personnalité</i> respective.</p> <p>La forme parle pour le fond: à travers les récits des animaux, l’auteur n’a nul besoin d’affirmer que chaque animal est doté d’une âme dont les caractéristiques sont traditionnellement attribuées à l’homme seul, nous en dressons le constat en nous laissant porter par le style soumis du chien ou passif du poisson.</p> <p>Au niveau sémantique, le regard de l’animal nous permet de poser un regard nouveau sur l’homme. En effet, la considération de l’animal pour l’homme prend une dimension plus profonde lorsqu’elle n’est pas expliquée par l’homme, mais qu’elle sort de la gueule ou du bec de l’animal lui-même, par ses propres <i>paroles</i>. Certes, on sait bien que dans les paroles du chien il y a celles de l’auteur, et pourtant la littérature permet de créer des possibilités que la science ignore. Scientifiquement, un chien ou toute autre bête, ne peut parler; mais en littérature, oui, si le texte indique que c’est tel chien qui narre, il en est alors réellement ainsi. En effet, la fiction peut dire vrai, même pour des faits qui ne sont pas observables dans la réalité du monde humain.</p> <p>A titre d’exemple, citons un passage vibrant de beauté, qui sonne comme évidence: «L’humain est un corridor étroit, il faut s’y engager pour espérer le rencontrer. Il faut avancer dans le noir, sentir les odeurs de tous les animaux morts, entendre les cris, les grincements de dents et les pleurs. […] L’humain est un corridor et tout humain pleure son ciel disparu. Un chien sait cela et c’est pour cela que son affection pour l’humain est infinie.» (p.149) Il semblerait véritablement que nous entendons la voix d’un chien. Chien dont on découvre qu’il prend en pitié l’homme au vu de sa condition de détresse permanente. Le chien est miséricordieux pour l’homme, comme on dit de Dieu qu’il l’est pour ses créatures. </p> <h3>Le passage de l'âme</h3> <p>Puisque Wahhch perd quasiment la parole suite au drame et qu’il ne lui reste plus que le cri, ce sont les animaux qui racontent. Par le transfert de la parole, s’opère aussi le transfert de l’âme pour les hommes. De façon explicite, lorsque Wahhch est confronté au bourreau Rooney, qui a entre autres violé et tué Léonie, et que ce dernier meurt dans l’affrontement, l’âme de cet infâme est retrouvée à travers son chien, qui devient alors le compagnon de Wahhch lui-même. Plus que son fidèle compagnon, il devient même son sauveur. Comprenons ainsi, qu’à force de se perdre dans les artifices de l’humanité, Rooney a perdu sa candeur de jeunesse, dont témoigne un autre personnage, Humbert, et que par la mort il la retrouve à travers son chien. C’est comme si celui qu’a toujours été Rooney était en fait présent en son chien. Perdant la vie, il retrouve son <i>humanité canine</i>.</p> <p>Le chien cite Wahhch, qui est en train de retrouver ses mots et d’accueillir le chien véritablement comme son compagnon, son frère qui le suivra jusqu’au bout: «Je te donnerai ma voix, je te donnerai ma langue, tu me donneras tes silences, tu me donneras ton présent.» (p.360) Le transfert de la parole est clair. Par le transfert de l’âme, il y a aussi celui de l’intelligence et du discernement. Le chien est un guide. Lorsque son maître et protégé l’oblige à monter dans une voiture qu’il ne <i>sent</i> pas, le chien se retrouve kidnappé, et Wahhch regrette aussitôt de n’avoir pas écouté <i>son</i> discernement, à savoir celui de son chien. Une conversion se vit néanmoins chez l’homme lorsqu’il estime juste de se séparer du chien pour poursuivre son voyage mais qu’il cède finalement au désir éclairé du chien. «C’est ton chien! C’est l’âme retrouvée de Rooney que tu as à tes pieds. […] Tu n’as pas besoin de t’occuper de lui, il s’occupera de toi.» (p.357)</p> <h3>La nécessité du témoignage</h3> <p>A travers l’animal, l’homme est appelé à se retrouver lui-même. Cela nous montre que l’homme, dans <i>Anima</i>, ne peut s’en sortir tout seul. N’y aurait-il pas un dieu qui viendrait au secours de Wahhch et des autres humains égarés? Ce dieu, ce serait les animaux. Outre l’hommage à la culture amérindienne, omniprésente dans le roman, ou à la religion animiste, nous ne pouvons nous résoudre à n’y voir qu’un éloge de l’animalité. A travers les bêtes qui guident, qui discernent et qui rendent justice – comme ces charognards qui déchiquètent l’homme, l’imposteur, le père abusif qui a déchiqueté autrefois la famille de Wahhch au Liban – nous voyons un appel urgent à prendre de la distance par rapport à une humanité atroce et malade.</p> <p>Que la sagesse qui permet cette prise de distance vienne du Ciel ou des bêtes, peu importe. Ce qui importe réellement pour Wahhch et pour les hommes de façon générale, c’est de laisser mourir la part qui est cassée en soi, pour passer des ténèbres à la lumière. «Passe par les ténèbres et tu trouveras la lumière.» (p.348) Comment notre protagoniste vit-il cette pâque, passant de l’esclavage à la terre promise? Par la douleur. C’est dans les douleurs de l’enfantement que la femme donne la vie. C’est dans les douleurs du retour aux origines mais avant cela de l’abus sexuel qu’il subit, que Wahhch sait qui il est, qu’il casse la malédiction des meurtres et des viols, pour retrouver la raison, son nom et son âme.</p> <p>En quoi est-ce une invitation pour le lecteur à retrouver son âme et par là retrouver l’unité en soi? C’est une invitation, dans la mesure où nous assistons, par le roman, au témoignage de Wahhch mais aussi indirectement à celui de Wajdi Mouawad et en somme à celui de tous ceux qui ont vécu des drames. C’est bien pour cela que Wahhch a besoin que Coach témoigne pour lui. Pour cela aussi que Coach est particulièrement touché par ce témoignage. La nécessité de témoigner des drames et des guérisons, en prononçant son propre témoignage et en se mettant à l’écoute de celui des autres, c’est proprement la quête d’<i>Anima</i>. C’est la quête spirituelle de tout un chacun.</p> <hr /> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1714647183_anima.jpeg" class="img-responsive img-fluid left " width="200" height="320" /></p> <h4>«Anima», Wajdi Mouawad, Editions Actes Sud, 495 pages.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'la-necessite-de-temoigner-par-anima', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 31, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 6269, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4887, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Une des mille collines', 'subtitle' => '«Une des mille collines», Bernard Bellefroid, disponible sur Arte.tv jusqu’au 8 mai 2024, 81 minutes.', 'subtitle_edition' => '«Une des mille collines», Bernard Bellefroid, disponible sur Arte.tv jusqu’au 8 mai 2024, 81 minutes.', 'content' => '<p>Faire mémoire de l’un des drames majeurs de l’histoire de l’humanité. C’est la mission que s’est donnée le Belge Bernard Bellefroid, en toute humilité, pour pleurer les morts et avec les survivants du génocide rwandais. <i>Une des mille collines</i>, un documentaire sobre et poignant qui raconte le martyr de trois enfants dans un village, sur l’une des collines du Rwanda. En choisissant des histoires particulières, le réalisateur veut rejoindre l’universalité du drame en restant dans le témoignage, l’hommage et le concret. Pas de grandes thèses politiques, donc. Pas de déclarations du genre «on aurait dû», «il n’aurait pas fallu», «il aurait suffi». Le documentaire veut par là même redonner vie à ces trois frères et sœurs en enquêtant sur leur assassinat, d’une part, et en offrant par l’image un dessin du visage de chacun de ces trois enfants, d’autre part. Olivier, Fidéline et Fiacre, âgés respectivement de 10, 5 et 4 ans en 1994. Ils sont les fils d’un certain Fidèle, un <i>serpent</i>, comme on l’a considéré au village d’un jour à l’autre. Ces fils de serpent doivent être éliminés; qu’aucune trace n’en demeure. Ils fuiront, trouveront protection chez une proche, Marguerite, qui reste inconsolée 30 ans plus tard, mais finiront malgré tout par être abattus un jour de printemps 94 entre deux arbres. Le documentaire leur redonne vie le temps d’un récit: à jamais, il leur redonne un visage, une histoire. Pour ce faire, le réalisateur revient sur ses archives: images des procès populaires <i>gacaca</i> qui ont eu lieu en 2005, pour découvrir lentement et difficilement les temps, lieux et responsables des crimes. De la colline de ces trois enfants, le documentaire nous mène ensuite à une autre colline. On y rencontre Jean d’Amour, dont les enfants ont été tués, qui est filmé côte à côte avec leur bourreau. Les deux hommes sont désormais amis. Ils témoignent du chemin de croix atroce mais nécessaire qu’est le pardon. Le pardon n’est pas oubli, à entendre les cris et les pleurs de la mère des enfants tués. Ces cris percent l’écran et rejoignent le ciel. Si l’heure est à la construction de la paix au Rwanda, la justice et la mémoire ne sont pas à évacuer, car elles en sont les piliers. Un documentaire à voir absolument, pour faire mémoire, en pleurant, en combattant la haine, en trouvant la paix sur l’une des mille des collines et dans le cœur de chacun.</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'une-des-mille-collines', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 40, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 6269, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [[maximum depth reached]], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4871, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Les combats d’une vie de romancier', 'subtitle' => 'Luc Lang, « Le récit du combat », Editions Stock, 2023, 350 pages.', 'subtitle_edition' => 'Luc Lang, « Le récit du combat », Editions Stock, 2023, 350 pages.', 'content' => '<p>Ses romans ne sont pas faciles d’accès. Pourtant, quand on s’y plonge, on se retrouve un univers bâti par un style sec, élégant, précis. J’attendais de retrouver ce cher Luc Lang après avoir été édifié par son roman <em>La tentation</em> (2019), prix Médicis, qui m’avait offert ma première expérience de western en littérature. Il revient, toujours avec une violence maîtrisée, en offrant à ses lecteurs <em>Le récit du combat</em> (2023). Son écriture habituellement sobre laisse place, cette fois, à une sobriété ouverte sur un certain lyrisme. En témoignent les premières pages du récit où l’auteur revient sur une scène de plage lors de son enfance. Il y découvre, sous le soleil chaud au bord d’une eau fraîche, le corps musclé et puissant de celui qui devient peu à peu son père, le judoka Robert. On se croit face à la sensualité de <em>Noces</em> (1936) d’Albert Camus. Ne parvenant jamais à se faire l’héritier de la pratique du judo de son beau-père, le jeune Luc embrassera néanmoins les arts martiaux par le karaté, qu’il pratique encore aujourd’hui. Dans ce roman, il replonge dans sa vie sans faire de l’ouvrage un témoignage. Il tient à ce que son récit reste un roman, bien que le terreau en demeure ses combats. Les combats de la vie d’un romancier, d’un karatéka, d’un homme qui connut maintes chutes, dont il réussit toujours à se relever, nous invitant à nous nourrir de la même force. Entre deux enseignements sur l’histoire fascinante des arts martiaux japonais, Luc Lang ne peut s’empêcher de faire le point sur les combats de sa création. Qu’a-t-il fait de sa vie ? Et nous, que faisons-nous de la nôtre ? Le combat est ouvert. « Faire œuvre ? La question pourrait se poser en des termes moins grandiloquents. Lorsqu’un matin, peu avant l’aube, sans doute échappé d’un cauchemar, je me réveille en sursaut, déjà dressé dans le lit tel un mort surgi du tombeau, avec cette phrase interrogative aux lèvres qui me vrille le cerveau : Qu’as-tu fait de ta vie ? »</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'les-combats-d-une-vie-de-romancier', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 43, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 6269, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [[maximum depth reached]], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4795, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => '«Pulp Fiction» 30 ans plus tard', 'subtitle' => '«Pulp Fiction», Quentin Tarantino, avec John Travolta, Samuel L. Jackson, Bruce Willis et Uma Thurman, 1994, 154 minutes. ', 'subtitle_edition' => '«Pulp Fiction», Quentin Tarantino, avec John Travolta, Samuel L. Jackson, Bruce Willis et Uma Thurman, 1994, 154 minutes.', 'content' => '<p>Deuxième film de Quentin Tarantino, <i>Pulp Fiction</i> fut subversif à sa sortie et le demeure tout autant aujourd’hui. Pour souffler ses trente bougies, le film s’invite sur la plateforme Netflix. Une occasion à saisir pour découvrir ou redécouvrir cet OVNI du cinéma, qui n’a pas fini de nous surprendre. Jouissif ou méprisable pour les cinéphiles, <i>Pulp Fiction</i> apparaît, selon les points de vue, comme un hommage à la culture pop et aux <i>pulp magazines</i>, ou alors comme une vulgaire parodie de genres cinématographiques déjà morts et enterrés depuis belle lurette. Il faut prendre ces deux points de vue pour essayer de comprendre le film et son genre. Il s’agit à la fois d’un hommage au passé, comme tous les films de Tarantino, et d’une parodie de genres déchus. <i>Pulp Fiction</i> illustre à merveille ce qu’est le cinéma postmoderne. C’est un genre de recyclage: faire du neuf avec du vieux. Ce cinéma se construit totalement à partir des films et des genres qui le précèdent, tant en les parodiant qu’en les sublimant. Il renvoie en fait le spectateur à ce qu’il connaît déjà, à la culture populaire. Mais de la bouche de Tarantino, qui veut être un grand cinéaste ou rien, il faudrait plutôt comprendre son cinéma de la façon suivante: «Un grand cinéaste ne rend jamais hommage, il vole ce qui a été fait par les autres, tout simplement.» Pour un vol, c’est plutôt réussi, d’autant plus que le film n’a pris une ride. La preuve en est que <i>Pulp Fiction</i> remporta la Palme d’or à Cannes en 1994, mais pourrait tout aussi bien la remporter aujourd’hui. Car le film était déjà complètement dépassé à sa sortie. Ce qui en fit vite un classique, qui demeure aujourd’hui en référence. Sans être cinéphile, tout spectateur en recherche d’une fable drôle, décalée et nostalgique, en six épisodes plus vulgaires et géniaux les uns que les autres, pourra passer un moment de rires gras et de tendres souvenirs.</p> <hr /> <p><iframe frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/tGpTpVyI_OQ?si=qEN7-jDncFyt2M2z" title="YouTube video player" width="560"></iframe></p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'pulp-fiction-30-ans-plus-tard', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 85, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 6269, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [[maximum depth reached]], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' } ] $embeds = [] $images = [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) { 'id' => (int) 8047, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'A_frightened_and_an_angry_face,_left_and_right_respectively._Wellcome_V0009326.jpg', 'type' => 'image', 'subtype' => 'jpeg', 'size' => (int) 567954, 'md5' => '1ae948fbb527937c56ea302af42a199d', 'width' => (int) 800, 'height' => (int) 536, 'date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'title' => '', 'description' => 'La peur, la colère. Gravure d'après Charles Le Brun, 1760. ', 'author' => '', 'copyright' => '', 'path' => '1617717899_a_frightened_and_an_angry_face_left_and_right_respectively._wellcome_v0009326.jpg', 'embed' => null, 'profile' => 'default', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Attachments' } ] $audios = [] $comments = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 3871, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Fort bien dit !', 'post_id' => (int) 2885, 'user_id' => (int) 6639, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 3879, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Magnifique texte. Merci. Suzette Sandoz', 'post_id' => (int) 2885, 'user_id' => (int) 5700, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' } ] $author = 'Loris Salvatore Musumeci ' $description = 'Vivons masqués, vivons heureux! Mais l’effet du port du masque n’est pas anodin dans les rapports humains. Quelles en sont conséquences pour la vie en société? Levinas, reviens! Nous avons besoin de toi pour réfléchir un peu…' $title = 'Levinas, pour démasquer nos visages' $crawler = true $connected = null $menu_blocks = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 56, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => '#Trends', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_tags', 'extern_url' => null, 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'posts' => [[maximum depth reached]], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 55, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => 'Les plus lus cette semaine', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_highlight', 'extern_url' => null, 'tags' => [[maximum depth reached]], 'posts' => [ [maximum depth reached] ], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' } ] $menu = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 2, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'A vif', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 4, 'description' => 'Lorsque nos auteurs ont envie de réagir sur le vif à un événement, des concerts aux disparitions célèbres, ils confient leurs écrits à la rubrique "A vif", afin que ceux-ci soient publiés dans l’instant.', 'slug' => 'a-vif', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 3, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Chronique', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => '<p>La réputation des chroniqueurs de Bon pour la tête n’est plus à faire: Tout va bien, Le billet du Vaurien, la chronique de JLK, ou encore Migraine et In#actuel, il y en a pour tous les goûts!</p>', 'slug' => 'chroniques', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 4, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Lu ailleurs', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => 'Pourquoi ne pas mettre en avant nos collègues lorsque l'on est sensibles à leur travail? Dans la rubrique « Lu ailleurs » vous trouverez des reprises choisies par la rédaction et remaniées façon BPLT.', 'slug' => 'ailleurs', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 5, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Actuel', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 1, 'description' => 'Bon pour la tête n’a pas vocation à être un site d’actualité à proprement parler, car son équipe prend le temps et le recul nécessaire pour réagir à l’information.', 'slug' => 'actuel', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 6, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Culture', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'culture', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 7, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Vos lettres', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 6, 'description' => 'Bon pour la tête donne la parole à ses lecteurs, qu’ils aient envie de partager leur avis, pousser un coup de gueule ou contribuer à la palette diversifiée d’articles publiés. A vous de jouer!', 'slug' => 'vos-lettres-a-bon-pour-la-tete', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 8, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Analyse', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'analyse', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 10, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Science', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'sciences', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 1, 'rght' => (int) 2, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 11, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Histoire', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'histoire', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 3, 'rght' => (int) 4, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 12, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Humour', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'humour', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 5, 'rght' => (int) 6, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 13, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Débat', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'debat', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 7, 'rght' => (int) 8, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 14, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Opinion', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'opinion', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 9, 'rght' => (int) 10, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 15, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Reportage', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'reportage', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 11, 'rght' => (int) 12, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' } ] $tag = object(App\Model\Entity\Tag) { 'id' => (int) 555, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'masques', 'slug' => 'masques', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Tags' } $edition = object(App\Model\Entity\Edition) { 'id' => (int) 4, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'num' => (int) 3, 'active' => true, 'title' => 'Edition 3', 'header' => null, '_joinData' => object(App\Model\Entity\EditionsPost) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Editions' }include - APP/Template/Posts/view.ctp, line 147 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::render() - CORE/src/View/View.php, line 892 Cake\Controller\Controller::render() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 791 Cake\Http\ActionDispatcher::_invoke() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 126 Cake\Http\ActionDispatcher::dispatch() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 94 Cake\Http\BaseApplication::__invoke() - CORE/src/Http/BaseApplication.php, line 256 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 App\Middleware\IpMatchMiddleware::__invoke() - APP/Middleware/IpMatchMiddleware.php, line 28 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\RoutingMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/RoutingMiddleware.php, line 164 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cors\Routing\Middleware\CorsMiddleware::__invoke() - ROOT/vendor/ozee31/cakephp-cors/src/Routing/Middleware/CorsMiddleware.php, line 32 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\AssetMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/AssetMiddleware.php, line 88 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65
Warning: file_put_contents(/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/logs/debug.log) [function.file-put-contents]: failed to open stream: Permission denied in /data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/vendor/cakephp/cakephp/src/Log/Engine/FileLog.php on line 133
VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
2 Commentaires
@Christode 09.04.2021 | 08h54
«Fort bien dit !»
@simone 10.04.2021 | 11h31
«Magnifique texte. Merci.
Suzette Sandoz»