Analyse / Le jour d'après
Derrière l'urgence sanitaire, l'urgence économique: le coronavirus a provoqué un krach boursier plus violent que celui de 2008. Tokyo Stock Exchange, octobre 2008. © Rog b via Flickr
La violente crise provoquée par le Covid-19 va entraîner de profonds changements dans le fonctionnement de l'économie, dont on ne fait qu'entrevoir les contours.
Un globe terrestre sur lequel est suspendu un panneau avec cette seule indication: «Fermé». La couverture du magazine The Economist montre avec sa sobriété habituelle l'état de stupeur dans lequel la planète entière est soudainement plongé en raison du virus qui, à défaut d'avoir contaminé tout le monde, occupe pratiquement toute l'attention disponible.
Il y a, bien entendu, l'urgence sanitaire. Et puis il y a celle qui vient immédiatement derrière, l'urgence économique. Parce que la fermeture forcée des commerces, des écoles, de toujours plus d'usines, la mise à couvert de la grande majorité des travailleurs et de leurs familles entraîne un bouleversement de la vie économique et de l'organisation du travail annonciateur d'un énorme trou dans la création de valeur.
L'effondrement
Les marchés financiers ont été les premiers à l'identifier et l'anticiper, par un krach encore plus violent que celui de 2008: plus de 25% de valeur boursière anéantie en un peu plus de trois semaines. Ils n'anticipent pas que la baisse des dividendes des entreprises qui verront leurs affaires amoindries à cause des restrictions diverses. Ils entrevoient surtout le risque d'un krach financier majeur, dans l'hypothèse pas du tout improbable où une vague de faillites ne rende les banques insolvables.
Les spécialistes de la conjoncture arrivent immédiatement derrière, avec des anticipation de baisse du PIB jusqu'à -5% à la fin du printemps en Suisse et en Allemagne. Selon le conseiller fédéral Ueli Maurer, chef du Département des finances, l'économie suisse tourne actuellement à 80% de ses capacités. Elle peut encore ralentir, surtout si les usines sont contraintes à l'arrêt, comme c'est le cas déjà en Italie et au Tessin.
Les lignes bougent à toute vitesse
Face à une crise aussi soudaine, profonde et inattendue, la recherche de solutions ne peut que se faire en faisant bouger très vite des lignes de fracture que l'on pensait immuables depuis des décennies. Partout dans le monde développé, les idées vont dans la même direction: prise de charge des salaires des employés forcés au chômage, soutien financier aux entreprises par des reports d'échéance, des cadeaux fiscaux et des garanties de prêts. Des banques centrales augmentent ou réactivent leurs programmes d'achats d'obligations d'entreprises, se rendant ainsi créancières d'institutions privées, ce qui dépasse complètement leur mandat.
Lire aussi: Coronavirus, crise économique, qui va payer?
En Suisse, qui eût dit, il y a dix jours encore, que les indépendants se voient indemnisés et soutenus par l'Etat alors que, de tous temps, ils étaient réputés supporter seuls leurs risques? Qui eût imaginé Berne cautionner à 100% des prêts aux entreprises sur la seule foi qu'elles se disent victimes d'un virus? En comparaison, l'idée américaine de distribuer des chèques de 1000 dollars à chacun paraît bien moins révolutionnaire car le truc a été employé dans le passé récent. Disons aussi que les Etats-Unis disposent d'un système social bien plus rustique que le nôtre.
On attend les vagues suivantes: nationalisations d'entreprises jugées essentielles et menacées (la question est déjà discutée pour maintes compagnies aériennes dont Alitalia), extension des garanties d'Etat à de larges gammes de prêts privés, émissions massives de monnaie pour combler les destructions de valeur causées par l'arrêt de l'activité.
L'Etat acteur central
Tout va dans le même sens: l'Etat, garant du bon fonctionnement de l'économie, en devient la pièce maîtresse, celui qui rassemble toujours plus de fils. A ce rythme, les ministères de l'économie des pays développés vont prendre des traits qui feront penser aux bonnes vieilles administrations économiques soviétiques. On est certes très loin des plans quinquennaux de Staline! Mais le rêve des libéraux de ramener l'Etat à un simple rôle de régulateur et de gardien s'évanouit pour longtemps. Il avait déjà été bien malmené lors de la crise de 2008, qui avait vu les pouvoirs publics serrer la vis du secteur financier après avoir dû dépenser sans compter pour le sauver de ses errements.
Justement, et si le destin de l'économie dite «réelle» n'était pas justement de marcher dans les pas du secteur financier? Nombre d'ingrédients paraissent les mêmes. Des entreprises apparemment anodines prennent soudainement une importance stratégique, peuvent se voir réquisitionnées par l'Etat, et deviennent même des enjeux de négociation (imaginons le dialogue suivant: «tes tests contre mes respirateurs»). Ainsi le genevois Firmenich, qui «offre» 20 tonnes de solution alcoolique aux HUG. Ou Qiagen, fabricant allemand de tests. Ou encore l'américain Hamilton, qui fabrique des respirateurs près de Coire.
Crise systémique
La crise a pris un caractère systémique: les fabricants de masques et de solutions hydroalcooliques sont concentrés en Chine, et n'ont donc pas pu répondre à la demande lorsque leurs usines ont dû rester fermées. La réponse de l'Etat (et du marché) est déjà: déconcentrez! Et plus loin encore: des groupes automobiles entiers ont arrêté leurs usines. Du coup, maints composants industriels utiles à d'autres secteurs ne peuvent plus être livrés, pouvant affecter, à terme, les fabricants et livreurs de denrées alimentaires, rempart ultime de la résistance des populations face aux effets de la pandémie. La réponse sera sans doute, là aussi: diversifiez vos sources d'approvisionnement et de pays de production!
Lorsque les intérêts publics sont à ce point menacés, l'Etat intervient lourdement. Dans quelle direction? Il deviendra le garant, donc le créancier ultime de larges pans de l'économie productrice et du secteur financier. Il dictera plus étroitement encore les conditions des choix stratégiques des entreprises. Ces nouveaux pouvoirs l'amèneront-il à accroître le contrôle social, notamment grâce à la numérisation et aux smartphones? Dans le Financial Times, l'auteur à succès Yuval Noah Hariri le pressent. Gageons que le profil bas du Conseil fédéral, les engagements démocratiques d'Angela Merkel, d'Emmanuel Macron, et de tous les dirigeants amenés à prendre des décisions autoritaires et liberticides pour raisons sanitaires, sont sincères.
Tous nos articles sur l'épidémie de coronavirus Covid-19 sont réunis ici.
Notice (8): Trying to access array offset on value of type null [APP/Template/Posts/view.ctp, line 147]Code Context<div class="col-lg-12 order-lg-4 order-md-4">
<? if(!$connected['active']): ?>
<div class="utils__spacer--default"></div>
$viewFile = '/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/src/Template/Posts/view.ctp' $dataForView = [ 'referer' => '/', 'OneSignal' => '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093', '_serialize' => [ (int) 0 => 'post' ], 'post' => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 2199, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'ANALYSE / ECONOMIE', 'title' => 'Le jour d'après', 'subtitle' => 'La violente crise provoquée par le Covid-19 va entraîner de profonds changements dans le fonctionnement de l'économie, dont on ne fait qu'entrevoir les contours.', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p>Un globe terrestre sur lequel est suspendu un panneau avec cette seule indication: «<strong>Fermé</strong>». La couverture du magazine <em>The Economist</em> montre avec sa sobriété habituelle l'état de <strong>stupeur</strong> dans lequel la planète entière est soudainement plongé en raison du virus qui, à défaut d'avoir contaminé tout le monde, occupe pratiquement toute l'attention disponible. </p> <p>Il y a, bien entendu, l'urgence sanitaire. Et puis il y a celle qui vient immédiatement derrière, l'urgence <strong>économique</strong>. Parce que la fermeture forcée des commerces, des écoles, de toujours plus d'usines, la mise à couvert de la grande majorité des travailleurs et de leurs familles entraîne un <strong>bouleversement</strong> de la vie économique et de l'organisation du travail annonciateur d'un énorme <strong>trou</strong> dans la création de valeur.</p> <h3>L'effondrement</h3> <p>Les marchés financiers ont été les premiers à l'identifier et l'anticiper, par un <strong>krach</strong> encore plus violent que celui de 2008: plus de <strong>25%</strong> de valeur boursière anéantie en un peu plus de trois semaines. Ils n'anticipent pas que la baisse des dividendes des entreprises qui verront leurs affaires amoindries à cause des restrictions diverses. Ils entrevoient surtout le risque d'un krach financier majeur, dans l'hypothèse pas du tout improbable où une vague de <strong>faillites</strong> ne rende les banques insolvables.</p> <p>Les spécialistes de la conjoncture arrivent immédiatement derrière, avec des anticipation de baisse du PIB jusqu'à <strong>-5%</strong> à la fin du printemps en Suisse et en Allemagne. Selon le conseiller fédéral Ueli Maurer, chef du Département des finances, l'économie suisse tourne actuellement à 80% de ses capacités. Elle peut encore <strong>ralentir</strong>, surtout si les usines sont contraintes à l'arrêt, comme c'est le cas déjà en Italie et au Tessin.</p> <h3>Les lignes bougent à toute vitesse</h3> <p>Face à une crise aussi soudaine, profonde et inattendue, la recherche de solutions ne peut que se faire en faisant bouger très vite des lignes de fracture que l'on pensait <strong>immuables</strong> depuis des décennies. Partout dans le monde développé, les idées vont dans la même direction: prise de charge des salaires des employés forcés au chômage, soutien financier aux entreprises par des reports d'échéance, des cadeaux fiscaux et des garanties de prêts. Des banques centrales augmentent ou réactivent leurs programmes d'achats d'obligations d'entreprises, se rendant ainsi créancières d'institutions privées, ce qui dépasse complètement leur mandat.</p> <hr /> <p style="text-align: center;"><strong>Lire aussi:</strong> Coronavirus, crise économique, <em><a href="/actuel/qui-va-payer" target="_blank" rel="noopener">qui va payer?</a></em></p> <hr /> <p>En Suisse, qui eût dit, il y a dix jours encore, que les indépendants se voient <strong>indemnisés</strong> et <strong>soutenus</strong> par l'Etat alors que, de tous temps, ils étaient réputés supporter seuls leurs risques? Qui eût imaginé Berne cautionner à 100% des prêts aux entreprises sur la seule foi qu'elles se disent victimes d'un virus? En comparaison, l'idée américaine de distribuer des <a href="/actuel/coronavirus-et-crise-economique-de-l-aide-maintenant-et-en-especes" target="_blank" rel="noopener">chèques de 1000 dollars</a> à chacun paraît bien moins révolutionnaire car le truc a été employé dans le passé récent. Disons aussi que les Etats-Unis disposent d'un système social bien plus rustique que le nôtre.</p> <p>On attend les vagues suivantes: <strong>nationalisations</strong> d'entreprises jugées essentielles et menacées (la question est déjà discutée pour maintes compagnies aériennes dont Alitalia), <strong>extension</strong> des garanties d'Etat à de larges gammes de prêts privés, émissions massives de <strong>monnaie</strong> pour combler les destructions de valeur causées par l'arrêt de l'activité.</p> <h3>L'Etat acteur central</h3> <p>Tout va dans le même sens: <strong>l'Etat</strong>, garant du bon fonctionnement de l'économie, en devient la pièce maîtresse, celui qui rassemble toujours plus de fils. A ce rythme, les ministères de l'économie des pays développés vont prendre des traits qui feront penser aux bonnes vieilles administrations économiques <strong>soviétiques</strong>. On est certes très loin des plans quinquennaux de Staline! Mais le rêve des <strong>libéraux</strong> de ramener l'Etat à un simple rôle de régulateur et de gardien s'évanouit pour longtemps. Il avait déjà été bien malmené lors de la crise de 2008, qui avait vu les pouvoirs publics serrer la vis du secteur financier après avoir dû dépenser sans compter pour le sauver de ses <strong>errements</strong>.</p> <p>Justement, et si le destin de l'économie dite «<strong>réelle</strong>» n'était pas justement de marcher dans les pas du secteur financier? Nombre d'ingrédients paraissent les mêmes. Des entreprises apparemment anodines prennent soudainement une importance <strong>stratégique</strong>, peuvent se voir <strong>réquisitionnées</strong> par l'Etat, et deviennent même des enjeux de négociation (imaginons le dialogue suivant: «tes tests contre mes respirateurs»). Ainsi le genevois Firmenich, qui «offre» 20 tonnes de solution alcoolique aux HUG. Ou Qiagen, fabricant allemand de tests. Ou encore l'américain Hamilton, qui fabrique des respirateurs près de Coire.</p> <h3>Crise systémique</h3> <p>La crise a pris un caractère <strong>systémique</strong>: les fabricants de masques et de solutions hydroalcooliques sont concentrés en Chine, et n'ont donc pas pu répondre à la demande lorsque leurs usines ont dû rester fermées. La réponse de l'Etat (et du marché) est déjà: <strong>déconcentrez</strong>! Et plus loin encore: des groupes automobiles entiers ont arrêté leurs usines. Du coup, maints composants industriels utiles à d'autres secteurs ne peuvent plus être livrés, pouvant affecter, à terme, les fabricants et livreurs de denrées alimentaires, rempart ultime de la résistance des populations face aux effets de la pandémie. La réponse sera sans doute, là aussi: <strong>diversifiez</strong> vos sources d'approvisionnement et de pays de production!</p> <p>Lorsque les intérêts publics sont à ce point menacés, l'Etat intervient lourdement. Dans quelle direction? Il deviendra le <strong>garant</strong>, donc le créancier ultime de larges pans de l'économie productrice et du secteur financier. Il <strong>dictera</strong> plus étroitement encore les conditions des choix stratégiques des entreprises. Ces nouveaux pouvoirs l'amèneront-il à accroître le <strong>contrôle social</strong>, notamment grâce à la numérisation et aux smartphones? Dans le<em> Financial Times</em>, l'auteur à succès Yuval Noah Hariri le pressent. Gageons que le profil bas du Conseil fédéral, les engagements démocratiques d'Angela Merkel, d'Emmanuel Macron, et de tous les dirigeants amenés à prendre des décisions autoritaires et liberticides pour raisons sanitaires, sont sincères.</p> <hr /> <h4>Tous nos articles sur l'épidémie de coronavirus Covid-19 sont réunis <a href="/serie/coronavirus-tous-nos-articles" target="_blank" rel="noopener">ici</a>. </h4>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'le-jour-d-apres', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 541, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 2210, 'homepage_order' => (int) 2450, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 51, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'attachments' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, 'relatives' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) {} ], 'embeds' => [], 'images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'audios' => [], 'comments' => [], 'author' => 'Yves Genier', 'description' => 'La violente crise provoquée par le Covid-19 va entraîner de profonds changements dans le fonctionnement de l'économie, dont on ne fait qu'entrevoir les contours.', 'title' => 'Le jour d'après', 'crawler' => true, 'connected' => null, 'menu_blocks' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) {} ], 'menu' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) {} ] ] $bufferLevel = (int) 1 $referer = '/' $OneSignal = '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093' $_serialize = [ (int) 0 => 'post' ] $post = object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 2199, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'ANALYSE / ECONOMIE', 'title' => 'Le jour d'après', 'subtitle' => 'La violente crise provoquée par le Covid-19 va entraîner de profonds changements dans le fonctionnement de l'économie, dont on ne fait qu'entrevoir les contours.', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p>Un globe terrestre sur lequel est suspendu un panneau avec cette seule indication: «<strong>Fermé</strong>». La couverture du magazine <em>The Economist</em> montre avec sa sobriété habituelle l'état de <strong>stupeur</strong> dans lequel la planète entière est soudainement plongé en raison du virus qui, à défaut d'avoir contaminé tout le monde, occupe pratiquement toute l'attention disponible. </p> <p>Il y a, bien entendu, l'urgence sanitaire. Et puis il y a celle qui vient immédiatement derrière, l'urgence <strong>économique</strong>. Parce que la fermeture forcée des commerces, des écoles, de toujours plus d'usines, la mise à couvert de la grande majorité des travailleurs et de leurs familles entraîne un <strong>bouleversement</strong> de la vie économique et de l'organisation du travail annonciateur d'un énorme <strong>trou</strong> dans la création de valeur.</p> <h3>L'effondrement</h3> <p>Les marchés financiers ont été les premiers à l'identifier et l'anticiper, par un <strong>krach</strong> encore plus violent que celui de 2008: plus de <strong>25%</strong> de valeur boursière anéantie en un peu plus de trois semaines. Ils n'anticipent pas que la baisse des dividendes des entreprises qui verront leurs affaires amoindries à cause des restrictions diverses. Ils entrevoient surtout le risque d'un krach financier majeur, dans l'hypothèse pas du tout improbable où une vague de <strong>faillites</strong> ne rende les banques insolvables.</p> <p>Les spécialistes de la conjoncture arrivent immédiatement derrière, avec des anticipation de baisse du PIB jusqu'à <strong>-5%</strong> à la fin du printemps en Suisse et en Allemagne. Selon le conseiller fédéral Ueli Maurer, chef du Département des finances, l'économie suisse tourne actuellement à 80% de ses capacités. Elle peut encore <strong>ralentir</strong>, surtout si les usines sont contraintes à l'arrêt, comme c'est le cas déjà en Italie et au Tessin.</p> <h3>Les lignes bougent à toute vitesse</h3> <p>Face à une crise aussi soudaine, profonde et inattendue, la recherche de solutions ne peut que se faire en faisant bouger très vite des lignes de fracture que l'on pensait <strong>immuables</strong> depuis des décennies. Partout dans le monde développé, les idées vont dans la même direction: prise de charge des salaires des employés forcés au chômage, soutien financier aux entreprises par des reports d'échéance, des cadeaux fiscaux et des garanties de prêts. Des banques centrales augmentent ou réactivent leurs programmes d'achats d'obligations d'entreprises, se rendant ainsi créancières d'institutions privées, ce qui dépasse complètement leur mandat.</p> <hr /> <p style="text-align: center;"><strong>Lire aussi:</strong> Coronavirus, crise économique, <em><a href="/actuel/qui-va-payer" target="_blank" rel="noopener">qui va payer?</a></em></p> <hr /> <p>En Suisse, qui eût dit, il y a dix jours encore, que les indépendants se voient <strong>indemnisés</strong> et <strong>soutenus</strong> par l'Etat alors que, de tous temps, ils étaient réputés supporter seuls leurs risques? Qui eût imaginé Berne cautionner à 100% des prêts aux entreprises sur la seule foi qu'elles se disent victimes d'un virus? En comparaison, l'idée américaine de distribuer des <a href="/actuel/coronavirus-et-crise-economique-de-l-aide-maintenant-et-en-especes" target="_blank" rel="noopener">chèques de 1000 dollars</a> à chacun paraît bien moins révolutionnaire car le truc a été employé dans le passé récent. Disons aussi que les Etats-Unis disposent d'un système social bien plus rustique que le nôtre.</p> <p>On attend les vagues suivantes: <strong>nationalisations</strong> d'entreprises jugées essentielles et menacées (la question est déjà discutée pour maintes compagnies aériennes dont Alitalia), <strong>extension</strong> des garanties d'Etat à de larges gammes de prêts privés, émissions massives de <strong>monnaie</strong> pour combler les destructions de valeur causées par l'arrêt de l'activité.</p> <h3>L'Etat acteur central</h3> <p>Tout va dans le même sens: <strong>l'Etat</strong>, garant du bon fonctionnement de l'économie, en devient la pièce maîtresse, celui qui rassemble toujours plus de fils. A ce rythme, les ministères de l'économie des pays développés vont prendre des traits qui feront penser aux bonnes vieilles administrations économiques <strong>soviétiques</strong>. On est certes très loin des plans quinquennaux de Staline! Mais le rêve des <strong>libéraux</strong> de ramener l'Etat à un simple rôle de régulateur et de gardien s'évanouit pour longtemps. Il avait déjà été bien malmené lors de la crise de 2008, qui avait vu les pouvoirs publics serrer la vis du secteur financier après avoir dû dépenser sans compter pour le sauver de ses <strong>errements</strong>.</p> <p>Justement, et si le destin de l'économie dite «<strong>réelle</strong>» n'était pas justement de marcher dans les pas du secteur financier? Nombre d'ingrédients paraissent les mêmes. Des entreprises apparemment anodines prennent soudainement une importance <strong>stratégique</strong>, peuvent se voir <strong>réquisitionnées</strong> par l'Etat, et deviennent même des enjeux de négociation (imaginons le dialogue suivant: «tes tests contre mes respirateurs»). Ainsi le genevois Firmenich, qui «offre» 20 tonnes de solution alcoolique aux HUG. Ou Qiagen, fabricant allemand de tests. Ou encore l'américain Hamilton, qui fabrique des respirateurs près de Coire.</p> <h3>Crise systémique</h3> <p>La crise a pris un caractère <strong>systémique</strong>: les fabricants de masques et de solutions hydroalcooliques sont concentrés en Chine, et n'ont donc pas pu répondre à la demande lorsque leurs usines ont dû rester fermées. La réponse de l'Etat (et du marché) est déjà: <strong>déconcentrez</strong>! Et plus loin encore: des groupes automobiles entiers ont arrêté leurs usines. Du coup, maints composants industriels utiles à d'autres secteurs ne peuvent plus être livrés, pouvant affecter, à terme, les fabricants et livreurs de denrées alimentaires, rempart ultime de la résistance des populations face aux effets de la pandémie. La réponse sera sans doute, là aussi: <strong>diversifiez</strong> vos sources d'approvisionnement et de pays de production!</p> <p>Lorsque les intérêts publics sont à ce point menacés, l'Etat intervient lourdement. Dans quelle direction? Il deviendra le <strong>garant</strong>, donc le créancier ultime de larges pans de l'économie productrice et du secteur financier. Il <strong>dictera</strong> plus étroitement encore les conditions des choix stratégiques des entreprises. Ces nouveaux pouvoirs l'amèneront-il à accroître le <strong>contrôle social</strong>, notamment grâce à la numérisation et aux smartphones? Dans le<em> Financial Times</em>, l'auteur à succès Yuval Noah Hariri le pressent. Gageons que le profil bas du Conseil fédéral, les engagements démocratiques d'Angela Merkel, d'Emmanuel Macron, et de tous les dirigeants amenés à prendre des décisions autoritaires et liberticides pour raisons sanitaires, sont sincères.</p> <hr /> <h4>Tous nos articles sur l'épidémie de coronavirus Covid-19 sont réunis <a href="/serie/coronavirus-tous-nos-articles" target="_blank" rel="noopener">ici</a>. </h4>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'le-jour-d-apres', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 541, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 2210, 'homepage_order' => (int) 2450, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 51, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4104, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Oligarques: qui casse paie', 'subtitle' => 'Le Conseil fédéral renonce, «faute de bases légales», à indemniser l’Ukraine avec l’argent des Russes sur liste noire. Et risque de se trouver bien seul face aux autres pays occidentaux s’il persiste.', 'subtitle_edition' => 'Le Conseil fédéral renonce, «faute de bases légales», à indemniser l’Ukraine avec l’argent des Russes sur liste noire. La Suisse risque de se trouver bien seule face aux autres pays occidentaux si son gouvernement persiste.', 'content' => '<p>En dépit de ses proclamations de soutien à l’Ukraine, le Conseil fédéral a renoncé, mercredi 15 février, au principe d’une confiscation immédiate des avoirs détenus par de richissimes Russes bloqués en Suisse du fait des sanctions. Son argumentation repose sur l’idée selon laquelle une «confiscation d’avoirs russes privés n’est pas licite selon le droit en vigueur». Conclusion étrange il est vrai: en plaçant plus de 1'200 individus et organisations sous sanctions, le gouvernement ne leur attribue-t-il pas une co-responsabilité à la guerre d’agression menée par la Russie contre son voisin depuis presque un an? La logique commande d’en tirer les conséquences: les biens gelés doivent servir à financer la reconstruction.</p> <h3>Précédents dans le Golfe</h3> <p>La question de l’utilisation des avoirs gelés est aussi ancienne que les sanctions elles-mêmes. Dès les premiers jours de la guerre, il a semblé clair pour de nombreux experts et décideurs occidentaux que les centaines de milliards de dollars appartenant à la Russie ne seraient jamais retournés au gouvernement responsable de la guerre, et pour cause: en septembre dernier, une estimation conjointe de la Banque mondiale, de la Commission européenne et du gouvernement ukrainien évaluait les coûts de reconstruction des infrastructures à 349 milliards de dollars. Lors de la Conférence de Lugano de l’été dernier, Kiev avait même présenté une facture de 750 milliards, incluant les pertes économiques imputables à la guerre. Depuis lors, les missiles et les obus ont continué de pleuvoir, faisant exploser la facture.</p> <p>Parallèlement, les avoirs publics russes bloqués en Occident dépassent 300 milliards de dollars, essentiellement sous la forme de réserves de change de la banque centrale russe (316 milliards au 31 décembre 2021). En octobre dernier, le <a href="https://fsi.stanford.edu/working-group-sanctions" target="_blank" rel="noopener">Groupe de travail international sur les sanctions russes</a> publiait un papier justifiant leur confiscation en fonction d’une interprétation du droit international appliquée précédemment lors de la première guerre du Golfe, lors de la reconstruction du Koweit, sur la résolution de l’Assemblée générale de l’ONU d’un retrait immédiat de l’armée russe d’Ukraine et sur un jugement de la Cour internationale de justice exigeant l’arrêt immédiat des opérations militaires. Dans plusieurs Etats (pays du G7, Union européenne notamment), des mécanismes juridiques sont graduellement mis en place pour permettre ces confiscations.</p> <h3>Proches de Poutine et profiteurs de guerre</h3> <p>La question des avoirs privés est autrement plus complexe: un citoyen, une entité russe ne peut pas être considéré comme responsable de la guerre. Ses avoirs doivent par conséquent être préservés. Il en va différemment pour les personnes dont la responsabilité est directement et concrètement engagée. L’on pense au chef des milices Wagner, engagées dans les combats sur le front du Donbass, le milliardaire Evgueni Prigojine, du premier cercle autour de Vladimir Poutine.</p> <p>On peut aussi inclure des exemples moins évidents mais sanctionnés quand même comme Alisher Usmanov, qui a «activement soutenu matériellement et financièrement les responsables russes de l’annexion de la Crimée et de la déstabilisation de l’Ukraine et qui en a activement soutenu la politique», comme l’indique sa fiche sur la liste des sanctions publiée par le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco). C’est un des milliardaires russes qui a particulièrement apprécié d’être basé en Suisse, notamment par l’utilisation de sociétés et de trusts et par ses relations avec 27 banques suisses dont Crédit Suisse et Julius Baer.</p> <h3>Opposition des banques</h3> <p>Les banques n’ont évidemment aucun intérêt à ce que les avoirs de personnes sanctionnées soient confisqués. Cela démolirait l’image séculaire d’une Suisse coffre-fort de toutes les fortunes mondiales, bien ou mal acquises. L’un de leurs meilleurs arguments de vente pour attirer des grandes fortunes du monde entier se verrait décrédibilisé instantanément. D’où leur lobbyisme attentif au Palais fédéral pour éviter toute saisie d’avoirs gelés. Et s’épargner tout effort sérieux pour aider les autorités à identifier les avoirs de leurs clients mis sous sanctions, ce qui a contribué à ce que 7 milliards de francs seulement ont été trouvés.</p> <p>Le Conseil fédéral reste néanmoins prudent: il sait, depuis la fin du secret bancaire, qu’il est moins pire de dire «non» aux banques qu’aux grands pays voisins. Aussi, il a «pris note» du caractère illicite, à la lumière du droit actuel, d’une confiscation des avoirs privés, ainsi que le présentait son groupe de travail. Mais il ne ferme pas la porte à une évolution de ce même droit. Si, par exemple, les Etats-Unis et l’Union européenne se décidaient à quand même utiliser la fortune personnelle des richissimes Russes sanctionnés pour financer la reconstruction de l’Ukraine, on n’imagine pas qu’il attendrait très longtemps pour faire de même. Quoi qu’en disent les banques.</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'oligarques-qui-casse-paie', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 567, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 51, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 3922, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Trois défaites de l’arrogance', 'subtitle' => 'Du mandat brutalement abrégé de Liz Truss au 10, Downing Street à la troisième débandade militaire russe en Ukraine en passant par l’évanouissement de la «vague rouge» aux élections de mi-mandat aux Etats-Unis, un point commun: leurs initiateurs étaient tellement sûrs de gagner qu’ils se sont laissés aveugler. Trois leçons de modestie pour la planète.', 'subtitle_edition' => 'Du mandat abrégé de Liz Truss au 10, Downing Street à la troisième débandade militaire russe en Ukraine en passant par l’évanouissement de la «vague rouge» aux élections de mi-mandat aux Etats-Unis, un point commun: leurs initiateurs étaient tellement sûrs de gagner qu’ils se sont laissés aveugler. Trois leçons de modestie pour la planète.', 'content' => '<p>On allait voir ce qu’on allait voir: lors de sa nomination comme Premier ministre britannique le 5 septembre dernier, Liz Truss arrivait au 10, Downing Street bardée de certitudes ultra-libérales: baisses massives d’impôts, déréglementations, et dépenses accrues pour faire face à la crise de l’énergie. Et comme on l’a vu, en moins d’un mois de direction effective du pays, elle a dû prendre la porte la queue entre les jambes, défaite par la vive réaction des marchés financiers qu’elle prétendait servir.</p> <h3>Oups, ce n'était pas prévu</h3> <p>On allait voir ce qu’on allait voir. Lorsqu’il a lancé ses troupes à l’assaut de l’Ukraine le 24 février dernier, Vladimir Poutine était certain que l’affaire serait réglée en trois jours, avec des troupes accueillies en triomphe dans les rues de Kyiv, de Kharkiv et d’ailleurs, écrasant moralement, au passage, ces décadents d’Occidentaux. Presque neuf mois plus tard, son armée a essuyé trois retraites dont une débandade, elle est embourbée dans le Donbass, la Russie est au ban des pays riches et son dictateur est même privé de présence au G20, le club des puissants. Rattrapé par la faiblesse de son armée et de son pays et par les capacités de mobilisation de ses adversaires prétendument incapables du moindre geste sérieux.</p> <p>On allait voir ce qu’on allait voir. Lorsqu’il lance ses candidats à l’assaut du Congrès et des divers postes à responsabilité dans les Etats lors des élections de mi-mandat le 8 novembre aux Etats-Unis, Donald Trump fait dans l’emphase qu’on lui connaît. Il jure qu'une «vague rouge» va déferler sur les Etats-Unis. Que cette «vague» républicaine sera l'expression de la volonté du bon peuple américain de balayer les élites corrompues de Washington et d’ailleurs. Et que la vraie Amérique, la sienne, reviendra au pouvoir, avec lui à sa tête naturellement. Les électeurs en ont décidé autrement, se prononçant au contraire pour un partage du pouvoir entre les deux principales forces politiques du pays et lançant un appel au consensus et à l’apaisement. Les électeurs n’ont de toute évidence pas accepté qu’on leur force ainsi la main.</p> <h3>La fin de l'homme fort?</h3> <p>Ces trois exemples d’échecs qui ont eu la planète entière pour témoin sont les derniers développements de l’effondrement des visions, des stratégies et des croyances lorsqu’elles résultent de l’aveuglement de leurs initiateurs et non pas de la réalité des faits. Liz Truss voulait défier les lois de l’économie, l’économie l’a rappelée à l’ordre. Vladimir Poutine voulait montrer qu’il était le plus fort, et le rapport de force s’est révélé à lui. Donald Trump croyait pouvoir dicter les choix des électeurs américains. Et ces derniers lui ont rappelé que ce sont les urnes, et pas lui, qui commandent.</p> <p>Les trois dirigeants ont cru que l'idéologie pouvait supplanter les valeurs démocratiques ou les lois du marché. Ils ont cru à l'aphorisme selon lequel les problèmes compliqués ne pouvaient être résolus que par des solutions simplistes. Ils ont cru à leur propres promesses. Ils ne sont évidemment pas les seuls à s'être laissés aveugler par leur propre puissance! Que dire de Jaír Bolsonaro, qui a cru qu'il suffisait d'insulter et de menacer ses adversaires sur les réseaux sociaux pour remporter une élection présidentielle au Brésil? De Sam Bankman-Fried, qui croyait qu'il suffisait d'accabler un concurrent pour sauver sa plateforme de négoce des cryptomonnaies FTX de la faillite début novembre? D'Urs Rohner, qui présumait de la force de Crédit Suisse qu'il a présidé, au point de décourager les vrais contrôles de risque internes, au point de plonger la banque dans une crise profonde en octobre?</p> <p>Leurs échecs marquent-ils celui de l'idéologie de l'homme fort (ou de la femme aux idées fortes)? Rien n'est moins sûr. La planète compte de nombreux dictateurs ou dirigeants autoritaires que rien ne semble vouloir faire partir, comme Xi Jinping ou Recep Tayip Erdogan. Mais les revers planétaires de Madame Truss et de MM. Poutine et Trump ont montré que les peuples, lorsqu'ils ont le choix, ne se laissent pas emporter par leurs arguments simplistes. Les peuples, quand ils peuvent s'exprimer, sont d'abord demandeurs de solutions concrètes à leurs problèmes. Ils sont attachés à la préservation de leurs droits démocratiques et à la paix. Ils ne veulent pas des slogans arrogants et déconnectés des réalités de la vie.</p> <p>Madame Truss, MM. Poutine et Trump, et tous leurs partisans et suiveurs, nous vous souhaitons un retour sur Terre pas trop douloureux.</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'trois-defaites-de-l-arrogance', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 815, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 2, 'person_id' => (int) 51, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 3535, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'La victime collatérale de la guerre en Ukraine', 'subtitle' => 'La déclaration d'ouverture de la chasse aux richesses cachées de Vladimir Poutine et de ses proches risque fort de forcer l'ouverture des coffres des paradis fiscaux occidentaux. Par conséquent, l'enthousiasme des premières déclarations peine à déboucher sur des résultats concrets.', 'subtitle_edition' => 'La déclaration d'ouverture de la chasse aux richesses cachées de Vladimir Poutine et de ses proches risque fort de forcer l'ouverture des coffres des paradis fiscaux occidentaux. Par conséquent, l'enthousiasme des premières déclarations peine à déboucher sur des résultats concrets.', 'content' => '<p>On allait voir ce qu'on allait voir. Le premier samedi soir de la guerre d'agression russe en Ukraine, le 26 février, la Maison-Blanche communiquait sa volonté, et celle de ses alliés britanniques, allemands, français, italiens, canadiens et de l'Union européenne, de «créer un groupe de travail transatlantique chargé de s'assurer de la bonne application des sanctions financières en identifiant et en gelant les actifs des individus et des entreprises basés dans nos juridictions».</p> <p>Et quelques lignes en-dessous, le communiqué précisait: «nous allons engager d'autres gouvernements». Lisez: ceux des pays qui ont massivement accueilli des fortunes de milliardaires russes, dont, évidemment, la Suisse, Chypre, les Emirats arabes unis et quelques autres paradis fiscaux.</p> <h3>Faire parler la carpe</h3> <p>Chacun a bien compris la portée de la charge lancée à toute vapeur dans la stupeur et la colère des premiers jours du conflit. La dynamique créée par la rupture de l'ordre international est de celle qui a le potentiel de se transformer en «game changer», c'est-à-dire de modifier durablement les règles du jeu. Comme celle des attentats du 11-Septembre, qui ont abouti à la criminalisation internationale de l'argent du terrorisme, ou celle de la crise financière de 2008, qui a débouché, comme les banquiers suisses le savent, sur la disparition du secret bancaire pour les questions fiscales.</p> <p>En clair: pour traquer les secrets financiers de Vladimir Poutine et des près de 900 autres personnes ciblées par les sanctions occidentales, il faut commettre ce qui n'avait jamais été sérieusement tenté jusqu'ici: s'enfoncer dans la jungle des sociétés offshore, trusts, fondations, sociétés de domicile, «limited partnerships» et autres. Démêler les cachotteries des avocats, des notaires, des fiduciaires et des hommes et femmes de paille. Amener les banquiers à parler. Et donc, convaincre des professions entières de passer à table alors qu'elles avaient jusqu'ci fermement tout mis en œuvre pour surtout ne pas le faire, en employant une arme redoutable: convaincre leurs gouvernements qu'ils avaient plus à perdre qu'à gagner en les obligeant à la transparence. Autant amener une carpe à parler.</p> <h3>Des yachts saisis, mais...</h3> <p>Pourtant, la dynamique de «perçage de coffres» a été confirmée le 11 mars lorsque le G7 (les mêmes pays que ceux ci-dessus, plus le Japon) et l'Australie annonçaient avoir «rendu opérationnel» le groupe de travail annoncé le 26 février. Baptisé REPO, pour Russian Elites, Proxies, and Oligarchs multilateral task force, il a explicitement pour but de «recueillir et partager les informations permettant de déclencher des actions concrètes, dont des sanctions, des gels d'avoirs et des saisies civiles et pénales d'actifs ainsi que des poursuites judiciaires», selon un communiqué du Trésor américain du 17 mars.</p> <p>Depuis lors, le travail avance. A quel rythme? C'est là que les choses se compliquent. Des yachts d'oligarques ont été saisis, certes. Des villas somptueuses ont été confisquées, certes. Des comptes en banques et autres actifs financiers ont été gelés pour un total de quelques milliards de francs, certes. Mais nombre d'autres yachts ont pu fuir et se réfugier qui en Turquie, qui aux Emirats, aux Seychelles ou aux Maldives (voire dans l'enclave russe de Kaliningrad pour l'un des navires personnels de Vladimir Poutine). Et des fortunes considérablement plus élevées continuent d'échapper aux enquêteurs. De quelle ampleur? Mystère. Les seuls avoirs de Vladimir Poutine ont fait l'objet d'estimations de plusieurs dizaines, voire centaines de milliards de dollars. Pour donner une idée: la Suisse a annoncé le blocage de 5,7 milliards de francs. Or, la fortune détenue par des personnes russes dans les banques suisses est estimée entre 150 et 200 milliards.</p> <h3>Des peines de prison</h3> <p>La première difficulté est de recueillir l'information. Or, celle-ci est dispersée à l'extrême entre des administrations qui ne sont pas forcément outillées pour appliquer des sanctions – comme les registres fonciers – et qui sont parfois en concurrence les unes avec les autres. Pour recueillir l'information, il faut aussi amener les gens à parler. Ainsi, la Suisse – qui a annoncé sa collaboration à cette quête internationale – prévoit, dans ses lois, qu'il est du devoir des banques et autres gardiens d'actifs de signaler aux autorités ceux qui sont susceptibles de tomber sous le coup des sanctions.</p> <p>Mais comment vérifier que toute la vérité est dite? La Loi sur les embargos prévoit des amendes, voire des peines de prison pour les «cas graves», ce qui peut amener plus d'un banquier ou agent fiduciaire à s'exécuter. Mais les avocats font de la résistance. Certains d'entre eux contestent toute contrainte à parler et s'abritent derrière leur secret professionnel, une disposition instaurée pour protéger les droits de la défense lors de procès. En recourant à cette excuse, ils admettent implicitement que leurs clients sont susceptibles d'être des criminels!</p> <h3>Révélations en chaîne</h3> <p>Le second obstacle vient des gouvernements eux-mêmes. Plus les fortunes qu'ils devront geler ou saisir seront élevées, plus leur responsabilité implicite dans l'accueil des milliards de Vladimir Poutine et de ses amis sera éclatante. Pas bon pour l'image. Mais il y a pire: l'entreprise de perçage de secrets russes risque fort d'aboutir à des révélations fort désagréables pour les maîtres de l'opacité financière. Les oligarques russes n'ont pas fait des affaires seuls dans leur coin: ils avaient nécessairement d'innombrables partenaires d'autres pays, à commencer par les Occidentaux.</p> <p>Aussi, en révélant les secrets de tel milliardaire russe, ce sont ceux de beaucoup d'autres milliardaires des pays du G7 et de leurs partenaires dans cette traque (dont la Suisse), de leurs banques, de leurs avocats, de leurs fiduciaires, de leurs hommes de paille qui vont être mis au jour. Ce sont des mécanismes entiers de dissimulation qui seront révélés, jetant une lumière crue sur des décennies de construction minutieuse du secret.</p> <h3>Trusts américains, partnerships britanniques</h3> <p>A ce jeu, la Suisse n'est même pas le pays qui a le plus à perdre: c'est déjà fait, avec l'éventement du secret bancaire. Le Royaume-Uni – Londongrad commence à en prendre pour son grade – est beaucoup plus exposé, en incluant ses dépendances que sont ces perles de l'industrie offshore comme les Iles Vierges britanniques (BVI), les Iles Caïman, les Iles Anglo-normandes, l'île de Man, la City, et toutes leurs juridictions faiseuses de secrets comme l'«international business company» des BVI ou encore le «scottish limited partnership». Sans même parler des trusts de certains Etats américains, comme celui, fameux, du Dakota du Sud, ou la société à responsabilité limitée du Delaware. La «chasse aux milliards» risque aussi de jeter un peu trop de clarté, au goût de certains, sur les liens de dépendance financière qui peuvent unir des pays comme les îles Marshall, ancienne colonie américaine dans le Pacifique, les Seychelles ou encore les Emirats arabes unis avec les grandes places de Londres et de New York.</p> <p>Les promoteurs occidentaux de la traque des actifs financiers des amis de Vladimir Poutine risquent donc de se prendre à leur propre piège de la transparence. Par conséquent, si cette quête prend du temps, ce ne sera pas uniquement à cause de l'épaisse couche de secret à percer. Mais aussi, vraisemblablement, en raison du coût élevé que cela aura pour les promoteurs de cette transparence nouvelle, les Etats. A moins, évidemment, que la guerre ne prenne fin avant que toute la lumière puisse être faite sur les zones d'ombre de la finance offshore des milliardaires russes et de leurs innombrables partenaires et amis occidentaux. Ce qui arrangerait pas mal de monde.</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'la-victime-collaterale-de-la-guerre-en-ukraine', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 536, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 51, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 3448, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Un déni de réalité', 'subtitle' => 'Ayant lancé son armée à l'assaut de l'Ukraine, la Russie jure ne pas craindre les sanctions occidentales. Elle jouit de solides réserves dans de nombreux domaines stratégiques. Mais, selon le journaliste économique Yves Genier, en réponse à l'analyse de Guy Mettan, sur la durée, le pays de Vladimir Poutine est du côté des perdants. Revue des forces économiques en présence en nouveau temps de guerre d'agression.', 'subtitle_edition' => 'Ayant lancé son armée à l'assaut de l'Ukraine, la Russie jure ne pas craindre les sanctions occidentales. Elle jouit de solides réserves dans de nombreux domaines stratégiques. Mais, selon le journaliste économique Yves Genier, en réponse à l'analyse de Guy Mettan, sur la durée, le pays de Vladimir Poutine est du côté des perdants. Revue des forces économiques en présence en nouveau temps de guerre d'agression.', 'content' => '<p>Sur le terrain les choses semblent dites: face aux chars, missiles et jets dernier cri de l'armée russe et ses passé 130'000 hommes lancés à l'assaut, l'Ukraine n'a guère de chances de résister. Tous les experts l'accordent. Mais il est un autre terrain où le rapport de force n'est pas aussi favorable à Moscou, celui de l'économie. Quoiqu'en dise le Kremlin, ses supporters et ses clients.</p> <p>La Russie est un grand pays, la douzième puissance économique mondiale si on la mesure par le produit intérieur brut (PIB), l'indicateur le plus couramment employé en dépit de ses imperfections. Dans une analyse parue mercredi dans <em>L'Agefi</em>, et <a href="https://bonpourlatete.com/debat/l-ukraine-et-les-precedents-du-golan-et-du-kosovo" target="_blank" rel="noopener">ce jour dans <em>BPLT</em></a>, Guy Mettan a raison d'affiner ce constat en l'ajustant à la parité de pouvoir d'achat, qui rehausse encore la puissance économique du pays, soulignée aussi par l'immensité de son territoire et de ses ressources technologiques et en matières premières. Le monde l'a bien compris, qui a porté le baril de brut au-delà de 100 dollars, et le boisseau de blé le niveau record de 9,26 dollars le boisseau (25 kilos), sitôt la nouvelle de l'agression de l'armée russe connue jeudi matin.</p> <p>Qui, plus est, la Russie jouit d'une situation macroéconomique et financière plus saine que la moyenne des pays développés. La balance commerciale est bénéficiaire (26,7 milliards de dollars), la dette publique est extrêmement basse par rapport aux pays développés (17,6% du PIB), les réserves de change sont très élevées (630,2 milliards de dollars). Les experts s'accordent depuis longtemps à dire que si le pays était exclu du système interbancaire SWIFT, comme l'envisagent très sérieussement les Etats-Unis et les Européens, le système bancaire domestique pourrait compter sur un système alternatif, SPFS (System for Transfer of Financial Messages), mis en place depuis 2016. Dire que la Russie est un colosse qui ne se laisse pas facilement impressionner tient du truisme.</p> <h3>Faiblesses structurelles</h3> <p>Un colosse aux pieds d'argile, pour reprendre la vieille image. Une fragilité qui réduit fortement ses chances de soutenir un effort de guerre sur la durée Les marchés financiers en sont bien conscients: les bourses et la monnaie russes ont chuté bien davantage que leurs homologues occidentales lors du premier jour de la guerre. Si le rouble était une monnaie-refuge, cela se saurait!</p> <p>La principale ressource du pays est la vente de pétrole et de gaz. Or, les principaux clients sont ces fameux Européens que l'on présente si dépendants. La Chine pourrait-elle racheter ce gaz que ces mêmes Européens boycotteraient? Certainement, à un problème près: les capacités de transport vers l'Empire du Milieu sont six fois moindres que celles développées depuis des décennies vers l'Ouest, selon le dernier numéro de <em>The Economist</em>.</p> <p>L'activité manufacturière, présentée comme la colonne vertébrale de la puissance économique d'un pays, est faible en Russie: elle ne représente qu'un dixième du PIB, soit une proportion de moitié moindre que celle de la France, un pays qui souffre pourtant de désindustrialisation. Aucun grand groupe industriel russe ne rivalise avec un Volkswagen allemand ou avec un Boeing américain, ni en taille ni en rayonnement international.</p> <p>Ce déséquilibre de la composition économique se reflète dans la composition des grandes entreprises russes: sur les dix plus grandes, quatre sont actives dans l'extraction et la commercialisation de pétrole et de gaz, deux sont des banques, deux sont de grands distributeurs, genre Coop-Migros. L'on y trouve aussi les chemins de fer. Et, enfin, un groupe technologique.</p> <p>Le pays, enfin, est très mal classé pour les question de gouvernance. Cela nuit à l'efficacité de son économie, de son administration et amoindrit la qualité de vie de sa population. L'ONG Transparency International le classe parmi les 25% de plus mauvais élèves à son indice de perception de la corruption. La Banque mondiale le classe certes à un honorable 28ème rang pour la facilité à y faire des affaires, mais tant l'IMD que le World Economic Forum le classent respectivement au 45ème et au 43ème rang en matière de compétitivité.</p> <h3>Deux fois la Suisse</h3> <p>Alors, bien sûr, la Russie est au deuxième rang mondial en matière de production d'armes. Mais le numéro un reste les Etats-Unis. Un pays qui se classe, là encore un truisme, loin devant dans tous les autres, dans les classements énumérés ci-dessus, pour le meilleur comme pour le pire. Enfin, en terme de production de richesses calculée par le PIB, l'addition des économies occidentales déterminées à sanctionner la Russie (Etats-Unis, UE, Royaume-Uni, Japon) est... 28 fois supérieure à celui du pays de Vladimir Poutine.</p> <p>L'économie russe est certes nettement plus solide, puissante, mieux organisée et protégée qu'il y a vingt ans. Mais elle ne représente jamais que deux fois celle de la Suisse, alors que le pays est 16,5 fois plus peuplé. Très solidement basée sur des activités dont l'importance stratégique n'échappe à personne (énergies, armement), elle accuse un retard croissant en matière technologique, qu'un isolement accru du fait de sanctions renforcées ne ferait qu'accentuer. Les hackers russes ont démontré leurs capacités de nuisance. Mais en face, il y a la Silicon Valley et tous ses avatars occidentaux. L'armée russe peut envahir son faible voisin (au PIB comparable à celui de... la Suisse romande). Mais le coût d'une guerre longue pourrait bien être trop élevé pour une économie russe qui n'en a sans doute pas les moyens.</p> <h3>Idéologie et réalité</h3> <p>L'historien français Olivier Wieviorka s'est attelé à comparer les potentiels économiques des belligérants de la Seconde guerre mondiale. Celui de l'Allemagne nazie, on le sait, avait été grandement accru par la politique protectionniste du IIIe Reich et optimisé par l'Organisation Todt. Mais cela n'a pas suffi face à l'immensité des ressources cumulées des Alliés occidentaux et... des Soviétiques.</p> <p>Le seul argument en faveur de Vladimir Poutine est le manque de motivation profonde des Européens et des Américains pour aller au combat pour l'Ukraine, d'où ses tentatives de diviser le camp occidental pour mieux faire valoir ses vues. Mais le maître du Kremlin, comme son intervention télévisée du mardi 21 janvier l'a démontré, se laisse aveugler: il privilégie son idéologie agressive aux réalités macroéconomiques. Ce sera sa perte.</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'un-deni-de-realite', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 826, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 13, 'person_id' => (int) 51, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [[maximum depth reached]], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' } ] $embeds = [] $images = [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) { 'id' => (int) 6644, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => '3064449616_a2a98655fc_o.jpg', 'type' => 'image', 'subtype' => 'jpeg', 'size' => (int) 739201, 'md5' => 'a64601eb04c422de0652a3aa6d1011bd', 'width' => (int) 992, 'height' => (int) 661, 'date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'title' => '', 'description' => 'Derrière l'urgence sanitaire, l'urgence économique: le coronavirus a provoqué un krach boursier plus violent que celui de 2008.', 'author' => '', 'copyright' => 'Tokyo Stock Exchange, octobre 2008. © Rog b via Flickr', 'path' => '1585074411_3064449616_a2a98655fc_o.jpg', 'embed' => null, 'profile' => 'default', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Attachments' } ] $audios = [] $comments = [] $author = 'Yves Genier' $description = 'La violente crise provoquée par le Covid-19 va entraîner de profonds changements dans le fonctionnement de l'économie, dont on ne fait qu'entrevoir les contours.' $title = 'Le jour d'après' $crawler = true $connected = null $menu_blocks = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 56, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => '#Trends', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_tags', 'extern_url' => null, 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'posts' => [[maximum depth reached]], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 55, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => 'Les plus lus cette semaine', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_highlight', 'extern_url' => null, 'tags' => [[maximum depth reached]], 'posts' => [ [maximum depth reached] ], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' } ] $menu = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 2, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'A vif', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 4, 'description' => 'Lorsque nos auteurs ont envie de réagir sur le vif à un événement, des concerts aux disparitions célèbres, ils confient leurs écrits à la rubrique "A vif", afin que ceux-ci soient publiés dans l’instant.', 'slug' => 'a-vif', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 3, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Chronique', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => '<p>La réputation des chroniqueurs de Bon pour la tête n’est plus à faire: Tout va bien, Le billet du Vaurien, la chronique de JLK, ou encore Migraine et In#actuel, il y en a pour tous les goûts!</p>', 'slug' => 'chroniques', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 4, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Lu ailleurs', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => 'Pourquoi ne pas mettre en avant nos collègues lorsque l'on est sensibles à leur travail? Dans la rubrique « Lu ailleurs » vous trouverez des reprises choisies par la rédaction et remaniées façon BPLT.', 'slug' => 'ailleurs', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 5, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Actuel', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 1, 'description' => 'Bon pour la tête n’a pas vocation à être un site d’actualité à proprement parler, car son équipe prend le temps et le recul nécessaire pour réagir à l’information.', 'slug' => 'actuel', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 6, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Culture', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'culture', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 7, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Vos lettres', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 6, 'description' => 'Bon pour la tête donne la parole à ses lecteurs, qu’ils aient envie de partager leur avis, pousser un coup de gueule ou contribuer à la palette diversifiée d’articles publiés. A vous de jouer!', 'slug' => 'vos-lettres-a-bon-pour-la-tete', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 8, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Analyse', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'analyse', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 10, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Science', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'sciences', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 1, 'rght' => (int) 2, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 11, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Histoire', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'histoire', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 3, 'rght' => (int) 4, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 12, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Humour', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'humour', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 5, 'rght' => (int) 6, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 13, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Débat', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'debat', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 7, 'rght' => (int) 8, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 14, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Opinion', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'opinion', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 9, 'rght' => (int) 10, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 15, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Reportage', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'reportage', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 11, 'rght' => (int) 12, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' } ] $tag = object(App\Model\Entity\Tag) { 'id' => (int) 512, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'coronavirus', 'slug' => 'coronavirus', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Tags' }include - APP/Template/Posts/view.ctp, line 147 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::render() - CORE/src/View/View.php, line 892 Cake\Controller\Controller::render() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 791 Cake\Http\ActionDispatcher::_invoke() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 126 Cake\Http\ActionDispatcher::dispatch() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 94 Cake\Http\BaseApplication::__invoke() - CORE/src/Http/BaseApplication.php, line 256 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 App\Middleware\IpMatchMiddleware::__invoke() - APP/Middleware/IpMatchMiddleware.php, line 28 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\RoutingMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/RoutingMiddleware.php, line 164 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cors\Routing\Middleware\CorsMiddleware::__invoke() - ROOT/vendor/ozee31/cakephp-cors/src/Routing/Middleware/CorsMiddleware.php, line 32 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\AssetMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/AssetMiddleware.php, line 88 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65
Warning: file_put_contents(/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/logs/debug.log) [function.file-put-contents]: failed to open stream: Permission denied in /data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/vendor/cakephp/cakephp/src/Log/Engine/FileLog.php on line 133
VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
0 Commentaire