Analyse / Instable Argentine: 2003-2023, heurts et malheurs du kirchnérisme
La Casa Rosada, siège du pouvoir exécutif argentin, à Buenos Aires. © Martín A. Aurand - CC BY-SA 4.0
Les 19 et 20 décembre 2001, une foule de manifestants en colère investit le centre de Buenos Aires et la Casa Rosada (la Maison Rose), siège du président de la République argentine. Depuis plusieurs semaines, dans la capitale, la situation n'en finit pas de se tendre. Les grèves se multiplient ainsi que les pillages de supermarchés avec un cri partout répété: «Que se vayan todos!» (Qu'ils s'en aillent tous [les politiciens]!)...
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La répression fait une quarantaine de morts mais la pression ne faiblit pas. De guerre lasse, le chef de l'État s'enfuit en hélicoptère.</p> <p>Les émeutiers ont vaincu mais le pays est une nouvelle fois au bord du gouffre. C'est l'aboutissement douloureux d'une politique néolibérale entreprise par le précédent président, le flamboyant Carlos Menem, qui avait dû renoncer au pouvoir en 1999.</p> <p>En 2003, l'arrivée à la présidence de Néstor Kirchner, un péroniste <em>« de gauche »</em> va ramener le retour à la stabilité... sans que quiconque imagine toutefois que l'Argentine redevienne comme il y a un siècle ou seulement un demi-siècle l'un des pays les plus prospères de la planète. Vingt ans plus tard, l'élection d'un électron libre ultralibéral, Javier Milei, sonne le glas de cette embellie et la fin du <em>« kirchnérisme »</em>. 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Le déficit commercial devient abyssal.</p> <p>Les inégalités explosent très vite. Tandis que la bourgeoisie, riche de ses capitaux placés à l'étranger ou dans les entreprises de services, jouit sans entrave des produits et des technologies dernier cri, les chômeurs remplissent les bidonvilles des faubourgs de Buenos Aires. Le <em>« miracle économique »</em>, fondé sur la spéculation et non la production, n'est pas sans rappeler la situation de l'Espagne dans les années 2000 avec sa <em>bulle </em>immobilière.</p> <p>Son caractère factice apparaît très vite. À partir de 1998, le pays entre en récession et plus d'un cinquième de la population est bientôt touché par le chômage. La fuite des capitaux s'accélère jusqu'à atteindre les 200 milliards de dollars.</p> <p>Fernando de la Rúa, qui succède le 10 décembre 1999 à Carlos Menem, n'ose pas plus que ce dernier remettre en cause l'arrimage de la monnaie nationale au dollar. Il appelle le FMI au secours et reçoit une aide de 40 milliards de dollars. Lui-même lance un classique programme de relance de 20 milliards de dollars (grands travaux...).</p> <p>Mais rien n'y fait et l'Argentine s'enfonce dans la crise. Le taux d'intérêt auquel l'État doit rembourser sa dette devient prohibitif. Dans les rues, les ménagères en colère manifestent bruyamment avec des concerts de casseroles. Amère désillusion pour ce pays qui se flattait quelques années plus tôt d'être le plus riche du continent sud-américain.</p> <p>Le 1er novembre 2001, au bord de la crise de nerfs, le gouvernement exige de ses créanciers un rééchelonnement et une réduction de sa dette. Insuffisant. </p> <p>Début décembre 2001, pour limiter tant bien que mal la fuite des capitaux, il établit le contrôle des changes et limite les retraits bancaires à 250 euros par semaine. C'est le <em>« corralito »</em> (<em>petit enclos</em>), une vexation qui porte à son paroxisme la colère des classes moyennes. Après son soulèvement et la fuite piteuse du président, il ne reste plus qu'à reconstruire le pays dans l'improvisation.</p> <h3>Un sursaut inattendu</h3> <p>Dans les deux semaines qui suivent, l'Argentine change quatre fois de président. À la fin décembre, le gouvernement se résout à faire défaut sur sa dette publique extérieure. Le président par intérim Eduardo Duhalde se lamente : <em>« L'Argentine est en faillite. Notre modèle pervers a jeté 2 millions de compatriotes dans l'indigence, détruit la classe moyenne et nos industries »</em>(note).</p> <p>Le 6 janvier 2002, constatant avec retard que le contrôle des changes paralyse l'activité, il se résout à dévaluer le peso de 28 % par rapport au dollar. C'est la fin de la <em>« dollarisation »</em>. La monnaie nationale va pouvoir retrouver son cours naturel, tel que la valeur des importations (en devises étrangères) s'aligne sur la valeur des exportations (en pesos).</p> <p>La transition est extrêmement brutale et semble donner raison aux prophètes de malheur qui, à Washington, au FMI, dénonçaient le retour à une monnaie flexible. Rien qu'en 2002, le PIB (richesse nationale) s'effondre de 11% et les prix en pesos flambent d'environ 30%. </p> <p>Mais les Argentins se reprennent très vite et dans les années suivantes, la croissance économique repart de plus belle avec des taux à la chinoise de l'ordre de 6 à 8 % par an. Grâce à la dévaluation et à la libre fluctuation des monnaies, elle bénéficie d'un taux de change très avantageux (3,6 pesos pour un dollar), et aussi (et surtout) de l'explosion de la demande chinoise en produits de base (céréales, vin, soja, viande...).</p> <p>Fort de cette conjoncture, Roberto Lavagna, ministre de l'Économie, peut <em>« restructurer » </em>la dette publique de 100 milliards de dollars, autrement dit négocier avec ses créanciers une <em>« décote » </em>(réduction) de 75%. À prendre ou à laisser. </p> <p>Le 25 mai 2003, Néstor Kirchner, issu des Jeunesses péronistes, est élu à la présidence de la République. Il mène à bien la restructuration de la dette engagée par Roberto Lavagna et peut tranquillement gérer la prospérité retrouvée en s'affichant fidèle au <em>justicialisme</em>, <a href="https://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19451017&ID_dossier=302">la doctrine de Perón</a> (1945-1955).</p> <p>Revenue des illusions passées, l'Argentine multiplie les dispositions protectionnistes, jusqu'à vider de son contenu le traité de libre-échange du <em>Mercosur</em>. Elle est donnée en exemple par le Prix Nobel d'économie Paul Krugman. Encore doit-elle résister au péché populiste, avec une classe politique qui dilapide les ressources de l'État dans une fonction publique surdimensionnée...</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1700676301_kirchner.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " width="488" height="325" /></p> <h3>Le retour de la tentation populiste</h3> <p>Le 10 décembre 2007, au terme des deux mandats autorisés par la Constitution, Néstor Kirchner s'est offert le luxe de transmettre la présidence à son épouse Cristina Fernández de Kirchner. Celle-ci a poursuivi son oeuvre tout en faisant face à partir de 2008 à la <a href="https://www.herodote.net/24_juin_2007-evenement-20070624.php">crise des </a><em><a href="https://www.herodote.net/24_juin_2007-evenement-20070624.php">subprimes</a> </em>et à l'effondrement de la demande chinoise. Les gains à l'exportation ont diminué sous l'effet de la crise mondiale de sorte que l'excédent commercial s'est réduit comme peau de chagrin.</p> <p>Après une décennie de prospérité qui n'a pas mis fin aux tentations clientélistes, le climat n'a pas tardé à s'assombrir de nouveau. Les habitants se voient privés des bénéfices de la croissance par une inflation de plus de 20% par an. L'État, revenu à ses anciens errements, ponctionne les exportations agro-alimentaires par de lourdes taxes pour financer la fonction publique. Dans l'industrie, pour ne rien arranger, les actionnaires, étrangers pour la plupart, choisissent de rapatrier leurs bénéfices plutôt que de les réinvestir sur place.</p> <p>Le 10 décembre 2019, à défaut de pouvoir se faire réélire, Christina Kirchner a cédé son fauteuil à Alberto Fernández tout en s'arrogeant une vice-présidence qui lui laissait la réalité du pouvoir.</p> <p>Las, en 2023, c'est dans une ambiance d’une grande instabilité et de désenchantement de la politique que l’Argentine commémore les 40 ans de démocratie, rétablie en 1983 après une des dictatures les plus violentes de son histoire...</p> <p>Avec l'accentuation de la crise économique, quarante pour cent de la population se trouve en 2023 au-dessous du seuil de pauvreté. Quatre travailleurs sur 10 ne sont pas déclarés. Presque 50% des gens reçoivent quelque forme d’aide sociale, telles que l'allocation universelle pour enfant (AUH), les programmes (subventions) <em>Potenciar Trabajo, Alimentar y Progresar</em>, <em>Más y mejor trabajo</em> ainsi que les pensions non contributives (celles qui ne nécessitent pas de cotisations pendant la vie active et qui fournissent un revenu de 80% de la pension minimale). Le pays est lourdement endetté et le Fonds Monétaire International exige une politique d’austérité difficile à mener dans ce contexte et surtout en période électorale.</p> <p>L’inflation a dépassé les 100% annuel (6,3% en juillet 2023) et les gens voient leur pouvoir d’achat s'effriter mois après mois. Dans ce pays magnifique, doté par la Nature de tous les dons, on en arrive à ce paradoxe consternant que la majorité des jeunes placent leurs espoirs dans un exil vers la vieille Europe, le continent qu'ont fui leurs aïeux !</p> <p>La <em>casta </em>(<em>« caste »</em>) au pouvoir se tient cependant éloignée de ces défis. Christina Kirchner s'en tient à dénoncer la <em>puja distributiva</em>, autrement dit la<em> « lutte pour l'accaparement des richesses »</em> menée par les riches. Quant au président Alberto Fernández, il multiplie les mesures sociétales à destination des minorités sexuelles et autres, notamment en prenant parti pour la <em>« théorie du genre »</em>, ce dont la masse des citoyens se contrefiche (d'autant que l'Argentine s'honore d'être depuis longtemps déjà le pays le moins machiste d'Amérique latine !).</p> <p>Il y a un sentiment de méfiance envers le système politique qui ne va pas jusqu’à mettre la démocratie en danger mais se traduit en abstention ou en vote pour un inconnu qui défie le statu quo. C'est ainsi que sorti de nulle part, Javier Milei est devenu l’instrument pour exprimer ce désenchantement, cette frustration répétée par rapport à des gestions politiques qui ont toutes mal tourné.</p> <p>Cet économiste ultralibéral de 53 ans, disciple de <a href="https://www.herodote.net/Bio/Friedman-biographie-RnJpZWRtYW4=.php">Milton Friedman</a>, qui se dit à la fois climatosceptique, fervent catholique (et hostile au pape argentin !), a été élu largement le 19 novembre 2023 avec 56% des suffrages face au ministre de l'économie du gouvernement sortant, le péroniste Sergio Massa. Reste à voir si ses recettes à l'emporte-pièce sortiront le pays de l'ornière.</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'instable-argentine-2003-2023-heurts-et-malheurs-du-kirchnerisme', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 150, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => 'https://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=20011220&ID_dossier=302', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 13918, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'attachments' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, 'relatives' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) {} ], 'embeds' => [], 'images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'audios' => [], 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'author' => 'André Larané', 'description' => 'Les 19 et 20 décembre 2001, une foule de manifestants en colère investit le centre de Buenos Aires et la Casa Rosada (la Maison Rose), siège du président de la République argentine. 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L'avenir le dira.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1700675872_milei.jpg" class="img-responsive img-fluid center " width="256" height="323" /></p> <h3>L'Argentine dans l'ornière</h3> <p>Les données de la Banque mondiale attestent du décrochage économique de l'Argentine au cours des dernières décennies. En 1970, son PIB/habitant talonnait celui de la France et cinq à six fois supérieur à celui du Brésil. Aujourd'hui, il dépasse de moitié celui du Brésil mais est trois inférieur à celui de la France.<br />Toutefois, ces données économiques méritent d'être tempérées par les données sanitaires qui demeurent honorables, grâce en soit rendue au niveau éducatif de la population. L'espérance de vie en Argentine a progressé au même rythme qu'en France et la mortalité infantile (décès pour mille enfants de moins d'un an) est au même niveau qu'aux États-Unis (il est vrai que les États-Unis affichent des performances calamiteuses en matière de santé eu égard à leur puissance économique).</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1700675997_capturedcran2023112218.59.13.png" class="img-responsive img-fluid center " width="577" height="124" /></p> <h3>Les charmes factices de la «dollarisation»</h3> <p>Après les <a href="safari-reader://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19451017">déceptions du </a><em><a href="safari-reader://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19451017">péronisme</a> </em>et les <a href="safari-reader://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19820614">crimes de la dictature militaire</a>, les Argentins ont cherché à revenir dans la normalité en portant à la présidence le tranquille radical Raúl Alfonsín le 10 décembre 1983 puis le péroniste Carlos Menem le 8 juillet 1989. 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Le 1er janvier 1992, il crée un <em>« nouveau peso »</em> dont l'État garantit la parité avec le dollar américain (un peso = un dollar).</p> <p>Dans le même temps, il privatise le très important secteur public légué par Perón et libère les échanges. Le 26 mars 1991, à Asunción (Paraguay), il fonde avec ses homologues du Paraguay, du Brésil et de l'Uruguay un marché commun inspiré de l'expérience européenne. C'est le <em>Mercosur </em>(<em>Mercado Común del Sur</em>).</p> <p>Les résultats ne se font pas attendre : l'inflation retombe à des niveaux très bas et les investisseurs étrangers affluent et achètent à tour de bras les entreprises publiques (transports, énergie, eau...). Michel Camdessus, directeur général du Fonds Monétaire International, ne tarit pas d'éloges sur le <em>« miracle argentin »</em>. </p> <p>Mais les exportations s'effondrent du fait qu'exprimées en dollars, elles ne sont plus concurrentielles sur les marchés étrangers. Le déficit commercial devient abyssal.</p> <p>Les inégalités explosent très vite. Tandis que la bourgeoisie, riche de ses capitaux placés à l'étranger ou dans les entreprises de services, jouit sans entrave des produits et des technologies dernier cri, les chômeurs remplissent les bidonvilles des faubourgs de Buenos Aires. Le <em>« miracle économique »</em>, fondé sur la spéculation et non la production, n'est pas sans rappeler la situation de l'Espagne dans les années 2000 avec sa <em>bulle </em>immobilière.</p> <p>Son caractère factice apparaît très vite. À partir de 1998, le pays entre en récession et plus d'un cinquième de la population est bientôt touché par le chômage. La fuite des capitaux s'accélère jusqu'à atteindre les 200 milliards de dollars.</p> <p>Fernando de la Rúa, qui succède le 10 décembre 1999 à Carlos Menem, n'ose pas plus que ce dernier remettre en cause l'arrimage de la monnaie nationale au dollar. Il appelle le FMI au secours et reçoit une aide de 40 milliards de dollars. Lui-même lance un classique programme de relance de 20 milliards de dollars (grands travaux...).</p> <p>Mais rien n'y fait et l'Argentine s'enfonce dans la crise. Le taux d'intérêt auquel l'État doit rembourser sa dette devient prohibitif. Dans les rues, les ménagères en colère manifestent bruyamment avec des concerts de casseroles. Amère désillusion pour ce pays qui se flattait quelques années plus tôt d'être le plus riche du continent sud-américain.</p> <p>Le 1er novembre 2001, au bord de la crise de nerfs, le gouvernement exige de ses créanciers un rééchelonnement et une réduction de sa dette. Insuffisant. </p> <p>Début décembre 2001, pour limiter tant bien que mal la fuite des capitaux, il établit le contrôle des changes et limite les retraits bancaires à 250 euros par semaine. C'est le <em>« corralito »</em> (<em>petit enclos</em>), une vexation qui porte à son paroxisme la colère des classes moyennes. Après son soulèvement et la fuite piteuse du président, il ne reste plus qu'à reconstruire le pays dans l'improvisation.</p> <h3>Un sursaut inattendu</h3> <p>Dans les deux semaines qui suivent, l'Argentine change quatre fois de président. À la fin décembre, le gouvernement se résout à faire défaut sur sa dette publique extérieure. Le président par intérim Eduardo Duhalde se lamente : <em>« L'Argentine est en faillite. Notre modèle pervers a jeté 2 millions de compatriotes dans l'indigence, détruit la classe moyenne et nos industries »</em>(note).</p> <p>Le 6 janvier 2002, constatant avec retard que le contrôle des changes paralyse l'activité, il se résout à dévaluer le peso de 28 % par rapport au dollar. C'est la fin de la <em>« dollarisation »</em>. La monnaie nationale va pouvoir retrouver son cours naturel, tel que la valeur des importations (en devises étrangères) s'aligne sur la valeur des exportations (en pesos).</p> <p>La transition est extrêmement brutale et semble donner raison aux prophètes de malheur qui, à Washington, au FMI, dénonçaient le retour à une monnaie flexible. Rien qu'en 2002, le PIB (richesse nationale) s'effondre de 11% et les prix en pesos flambent d'environ 30%. </p> <p>Mais les Argentins se reprennent très vite et dans les années suivantes, la croissance économique repart de plus belle avec des taux à la chinoise de l'ordre de 6 à 8 % par an. Grâce à la dévaluation et à la libre fluctuation des monnaies, elle bénéficie d'un taux de change très avantageux (3,6 pesos pour un dollar), et aussi (et surtout) de l'explosion de la demande chinoise en produits de base (céréales, vin, soja, viande...).</p> <p>Fort de cette conjoncture, Roberto Lavagna, ministre de l'Économie, peut <em>« restructurer » </em>la dette publique de 100 milliards de dollars, autrement dit négocier avec ses créanciers une <em>« décote » </em>(réduction) de 75%. À prendre ou à laisser. </p> <p>Le 25 mai 2003, Néstor Kirchner, issu des Jeunesses péronistes, est élu à la présidence de la République. Il mène à bien la restructuration de la dette engagée par Roberto Lavagna et peut tranquillement gérer la prospérité retrouvée en s'affichant fidèle au <em>justicialisme</em>, <a href="https://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19451017&ID_dossier=302">la doctrine de Perón</a> (1945-1955).</p> <p>Revenue des illusions passées, l'Argentine multiplie les dispositions protectionnistes, jusqu'à vider de son contenu le traité de libre-échange du <em>Mercosur</em>. Elle est donnée en exemple par le Prix Nobel d'économie Paul Krugman. Encore doit-elle résister au péché populiste, avec une classe politique qui dilapide les ressources de l'État dans une fonction publique surdimensionnée...</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1700676301_kirchner.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " width="488" height="325" /></p> <h3>Le retour de la tentation populiste</h3> <p>Le 10 décembre 2007, au terme des deux mandats autorisés par la Constitution, Néstor Kirchner s'est offert le luxe de transmettre la présidence à son épouse Cristina Fernández de Kirchner. Celle-ci a poursuivi son oeuvre tout en faisant face à partir de 2008 à la <a href="https://www.herodote.net/24_juin_2007-evenement-20070624.php">crise des </a><em><a href="https://www.herodote.net/24_juin_2007-evenement-20070624.php">subprimes</a> </em>et à l'effondrement de la demande chinoise. Les gains à l'exportation ont diminué sous l'effet de la crise mondiale de sorte que l'excédent commercial s'est réduit comme peau de chagrin.</p> <p>Après une décennie de prospérité qui n'a pas mis fin aux tentations clientélistes, le climat n'a pas tardé à s'assombrir de nouveau. Les habitants se voient privés des bénéfices de la croissance par une inflation de plus de 20% par an. L'État, revenu à ses anciens errements, ponctionne les exportations agro-alimentaires par de lourdes taxes pour financer la fonction publique. Dans l'industrie, pour ne rien arranger, les actionnaires, étrangers pour la plupart, choisissent de rapatrier leurs bénéfices plutôt que de les réinvestir sur place.</p> <p>Le 10 décembre 2019, à défaut de pouvoir se faire réélire, Christina Kirchner a cédé son fauteuil à Alberto Fernández tout en s'arrogeant une vice-présidence qui lui laissait la réalité du pouvoir.</p> <p>Las, en 2023, c'est dans une ambiance d’une grande instabilité et de désenchantement de la politique que l’Argentine commémore les 40 ans de démocratie, rétablie en 1983 après une des dictatures les plus violentes de son histoire...</p> <p>Avec l'accentuation de la crise économique, quarante pour cent de la population se trouve en 2023 au-dessous du seuil de pauvreté. Quatre travailleurs sur 10 ne sont pas déclarés. Presque 50% des gens reçoivent quelque forme d’aide sociale, telles que l'allocation universelle pour enfant (AUH), les programmes (subventions) <em>Potenciar Trabajo, Alimentar y Progresar</em>, <em>Más y mejor trabajo</em> ainsi que les pensions non contributives (celles qui ne nécessitent pas de cotisations pendant la vie active et qui fournissent un revenu de 80% de la pension minimale). Le pays est lourdement endetté et le Fonds Monétaire International exige une politique d’austérité difficile à mener dans ce contexte et surtout en période électorale.</p> <p>L’inflation a dépassé les 100% annuel (6,3% en juillet 2023) et les gens voient leur pouvoir d’achat s'effriter mois après mois. Dans ce pays magnifique, doté par la Nature de tous les dons, on en arrive à ce paradoxe consternant que la majorité des jeunes placent leurs espoirs dans un exil vers la vieille Europe, le continent qu'ont fui leurs aïeux !</p> <p>La <em>casta </em>(<em>« caste »</em>) au pouvoir se tient cependant éloignée de ces défis. Christina Kirchner s'en tient à dénoncer la <em>puja distributiva</em>, autrement dit la<em> « lutte pour l'accaparement des richesses »</em> menée par les riches. Quant au président Alberto Fernández, il multiplie les mesures sociétales à destination des minorités sexuelles et autres, notamment en prenant parti pour la <em>« théorie du genre »</em>, ce dont la masse des citoyens se contrefiche (d'autant que l'Argentine s'honore d'être depuis longtemps déjà le pays le moins machiste d'Amérique latine !).</p> <p>Il y a un sentiment de méfiance envers le système politique qui ne va pas jusqu’à mettre la démocratie en danger mais se traduit en abstention ou en vote pour un inconnu qui défie le statu quo. C'est ainsi que sorti de nulle part, Javier Milei est devenu l’instrument pour exprimer ce désenchantement, cette frustration répétée par rapport à des gestions politiques qui ont toutes mal tourné.</p> <p>Cet économiste ultralibéral de 53 ans, disciple de <a href="https://www.herodote.net/Bio/Friedman-biographie-RnJpZWRtYW4=.php">Milton Friedman</a>, qui se dit à la fois climatosceptique, fervent catholique (et hostile au pape argentin !), a été élu largement le 19 novembre 2023 avec 56% des suffrages face au ministre de l'économie du gouvernement sortant, le péroniste Sergio Massa. 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Il recouvre des réalités diverses et parfois trompeuses.</p> <h3>Vous avez dit «migrations»?</h3> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1732201402_migrationscouv.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " width="350" height="490" /></p> <p>- Les migrations individuelles :</p> <p>Elles sont une réalité de tous les temps et de tous les pays. Partout, il se trouve en effet des individus qui partent pour de longues années ou font souche loin de chez eux, pour les besoins du commerce, par goût de l'aventure, par rejet de l'oppression, par le hasard des rencontres et de l'amour...</p> <p>Ainsi <a href="https://www.herodote.net/8_janvier_1324-evenement-13240108.php">des commerçants vénitiens</a> s'établissaient-ils au Moyen Âge à la cour du Grand Khan, à Pékin, tandis qu'<a href="https://www.herodote.net/histoire/synthese.php?ID=69#anselme">un aventureux Toulousain</a> ramenait dans sa patrie une jeune épouse rencontrée sur les bords du Niger ! Au XVIIe siècle, des huguenots ont fui la France et se sont installés à Berlin ou même au Cap, en Afrique australe. À l'inverse, des Irlandais catholiques ont fait souche en France et même au sud des Pyrénées. Citons encore Marie Curie et Savorgnan de Brazza qui ont au XIXe siècle quitté leur pays pour servir et honorer la France.</p> <p>Ces migrations partent dans tous les sens et contribuent à la circulation des idées et des techniques et donc au progrès humain. Elles concernent néanmoins des flux réduits de personnes qui n'ont pas de mal à se fondre dans la population d'accueil de sorte qu'elles ne changent pas la nature des sociétés concernées.</p> <p>- Les migrations collectives :</p> <p>Elles sont très actuelles comme le montre l'actualité politique en Europe et en Amérique mais elles résultent de contraintes ou d'aspirations très variables.</p> <p>• Les <em>« migrations de peuplement »</em> : elles<em> </em>sont caractérisées depuis l'aube des temps par des déplacements à partir de territoires en expansion démographique vers des territoires faiblement peuplés ou en décroissance démographique. Elles procèdent le plus souvent par expansion progressive en tâche d'huile et c'est comme cela que l'<em>Homo sapiens</em>, parti d'Afrique, a peuplé la Terre. De façon plus rare, elles procèdent par déplacements organisés. Dans tous les cas, elles représentent des effectifs somme toute limités en regard des populations de départ, les humains étant par nature <a href="https://www.herodote.net/L_Homme_n_est_pas_un_migrant_par_nature_-article-2983.php">attachés à leur lieu de naissance</a>.</p> <p>• Les <em>déplacements forcés de population</em> liés aux guerres ou à la traite imprègnent fortement la mémoire des peuples.</p> <p>• Les <em>invasions</em> contribuent à modifier les équilibres démographiques, souvent avec des effectifs limités. Les Germains qui ont pénétré en Gaule par exemple aux IVe et Ve siècles étaient tout au plus quelques centaines de milliers face à une dizaine de millions de Gallo-Romains...</p> <h3>Premières rencontres</h3> <p>La première expansion notable remonte à l'aube des temps. Elle concerne <a href="https://www.herodote.net/Paleolithique_inferieur-synthese-164.php">un très lointain aïeul</a>, <em>Homo erectus</em>, qui aurait migré il y a deux millions d'années d'Afrique vers l'Eurasie. Ce fut la première <em>« sortie d'Afrique »</em>.</p> <p>En <a href="https://www.herodote.net/une_Histoire_de_six_millions_d_annees-synthese-2446-353.php">Afrique</a> même, l'<em>Homo erectus</em> évolua il y a 300 000 ans vers notre propre espèce, l'<em>Homo sapiens</em>. En Eurasie, il eut des descendants tels que <a href="https://www.herodote.net/Paleolithique_moyen-synthese-2143.php"><em>Néandertal</em></a>et l'<em>homme de Denisova</em>, il y a environ 500 000 ans. Il engendra aussi une espèce originale sur l'île de Florès (Indonésie), il y a seulement 80 000 ans.</p> <p>Une deuxième <em>« sortie d'Afrique »</em> se produisit il y a un peu plus de 70 000 ans, quand quelques <em>Homo sapiens</em> s'établirent au Moyen-Orient où ils s'unirent aux représentants locaux de <em>Néandertal</em> et <em>Denisova</em>. De ces unions seraient issus les Eurasiens actuels si l'on en croit les dernières <a href="https://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=20100507&ID_dossier=250">découvertes de la génétique</a>.</p> <p><em>Homo sapiens</em> atteignit là-dessus des régions encore vierges de présence humaine. Il franchit les bras de mer qui séparent la Papouasie et l’Australie de l'Eurasie. Puis, il y a 35 000 ans, il traversa le <a href="https://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=17410716&ID_dossier=26">détroit de Béring</a> qui séparait l’Asie de l’Amérique, soit à pied sec en profitant du faible niveau des océans pendant la dernière glaciation, soit à bord d'embarcations rudimentaires. C'est encore à bord de pirogues qu'il occupa beaucoup plus tard les archipels de l'océan Pacifique... et <a href="https://www.herodote.net/Madagascar_une_ile_a_part-synthese-511-68.php">Madagascar</a>.</p> <p>Vers 30 000 ans BP (<em>Before Present</em>, soit avant nous), l'<em>Homo sapiens </em>moyen-oriental mâtiné de <em>Néandertal</em> gagna l'Europe où erraient de purs Néandertaliens. Ceux-ci, déjà en déclin démographique, ne tardèrent pas à disparaître, laissant le terrain libre à notre ancêtre (note).</p> <p>Ces groupes humains étaient de faible nombre, souvent réduits à quelques familles, sans guère de contacts les uns avec les autres. Ils ont pu se diversifier à partir de légères mutations génétiques au gré de leur expansion démographique, chaque groupe s'adaptant à son environnement (peau noire ou cuivrée sous les climats chauds, claire sous les climats froids en manque de soleil, etc). C'est ainsi qu'il y a 30 000 ans ou moins seraient <a href="https://www.herodote.net/Notre_Histoire_eclairee_par_la_genetique-article-2691.php">apparus les différents phénotypes</a> qui constituent aujourd'hui l'humanité (Africains, Asiatiques, Européens, etc.).</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1732201529_boshimans.jpg" class="img-responsive img-fluid center " width="601" height="424" /></p> <h3>Excédents naturels</h3> <p>Depuis le commencement du monde, l'expansion démographique se fait tout naturellement par excédent des naissances sur les décès vers les territoires faiblement peuplés... ou en voie de dépeuplement (comme l'Europe de Néandertal au Paléolithique supérieur... ou l'Europe contemporaine). C'est de cette façon, lente, progressive et pacifique, que les chasseurs-cueilleurs ont occupé toute la planète au Paléolithique, suivis plus tard par les agriculteurs et les éleveurs. </p> <p>Avec l'<a href="https://www.herodote.net/Sedentarisation_et_agriculture-synthese-165-433.php">apparition de l'agriculture et de l'élevage</a>, il y a dix mille ans, les femmes ont pu sevrer leurs bébés avec de la bouillie de céréales ou du lait animal. N'allaitant plus leurs bébés que pendant un an au lieu de trois précédemment, elles redevenaient plus vite enceintes. En dépit d'une importante mortalité en couches, elles en sont venues de la sorte à donner le jour à un plus grand nombre d'enfants. </p> <p>De la sorte, au Néolithique (<a href="https://www.herodote.net/Prehistoire_Paleolithique_Neolithique-mot-237.php">dico</a>), la population mondiale a brusquement décuplé en quelques millénaires, jusqu'à atteindre plusieurs dizaines de millions d'âmes. Partout dans le monde, par leur simple expansion démographique, les populations paysannes ont repoussé et supplanté les chasseurs-cueilleurs avec lesquels elles entraient en contact. Jusque-là limitées au rapt des femmes, <a href="https://www.herodote.net/La_fascination_de_la_guerre-article-2979.php">les guerres se sont aussi intensifiées</a>, alimentées par le désir de s'approprier les richesses du voisin, troupeaux, réserves de céréales et objets précieux.</p> <p>- Expansions africaines :</p> <p>Les Africains actuels ont acquis la maîtrise de l'agriculture il y a environ dix mille ans, en même temps que les habitants du Moyen-Orient. Bénéficiant de ce fait d'une croissance démographique relativement forte, ils sont sortis de leur foyer natif, entre le delta du Niger et le mont Cameroun, et ont occupé progressivement l'Afrique subsaharienne en absorbant ou en repoussant devant eux les populations aborigènes à peau cuivrée ou noire qui y étaient établies (<em>Khoisans</em>, <em>Pygmées</em>, <em>Hottentots, Hadzas</em>).</p> <p>Vers 500 av. J.-C., la diffusion de la métallurgie du fer en direction des Grands Lacs africains, en augmentant la productivité agricole et la puissance à la guerre, a donné une nouvelle impulsion à leur croissance démographique jusqu'à leur permettre d'atteindre au XVIIe siècle le Limpopo, un fleuve d'Afrique australe.</p> <p>Mais dans le même temps, des colons hollandais débarquaient à la pointe du continent et <a href="https://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=16520406&ID_dossier=140">fondaient la colonie du Cap</a>. Cette circonstance a évité aux Khoisans de complètement disparaître (ces populations aborigènes d'Afrique australe ont ravi le monde entier à la faveur d'une comédie de Jamie Uys, <em>Les Dieux sont tombés sur la tête</em>, 1980).</p> <p>- Expansions indo-européennes :</p> <p>De même que l'Afrique a été colonisée par les Bantouphones, l'Europe et le sous-continent indien ont été colonisés il y a six mille ans environ par des populations d'éleveurs établies dans les régions du Don et de la Volga.</p> <p>Selon des <a href="https://www.herodote.net/indo_europeens-synthese-2035.php#lait">travaux récents</a>, ces éleveurs auraient bénéficié d'une mutation génétique grâce à laquelle ils auraient mieux digéré le lait de vache et ainsi survécu plus facilement aux disettes et aux famines ! Voyant leurs effectifs grandir irrésistiblement, ils auraient été amenés de proche en proche et par vagues successives à occuper les immenses espaces situés entre l'océan Atlantique et l'océan Indien. </p> <p>Ces populations parlaient des langues apparentées que les linguistes modernes ont qualifiées d'<a href="https://www.herodote.net/indo_europeens-synthese-2035.php">indo-européennes</a>, parce qu'elles sont à la racine de la plupart des langues européennes ainsi que de l'iranien et des langues de l'Inde du nord. Leur progression vers l'Europe et l'Inde a été plutôt violente si l'on en croit une étude publiée par <em>Science</em> (mars 2019) et citée par les <em>Cahiers de Science & Vie</em>(juillet 2019) : l'examen d'une nécropole en Espagne montre le remplacement de 40% du génome du peuple ancestral par celui des nouveaux-venus, lesquels auraient toutefois épargné les femmes pour se les approprier.</p> <p>- Expansions chinoises et japonaises :</p> <p>Les Chinois du <em>Fleuve Jaune </em>ont dès l'époque du <a href="https://www.herodote.net/Qin_Shi_Huangdi_Premier_empereur-synthese-228-13.php">Premier Empereur</a>, il y a 2200 ans, entrepris de coloniser leurs marges. Ce mouvement se poursuit aujourd'hui avec la colonisation du Tibet et du Xinjiang, au détriment des populations locales et de leur culture.</p> <p>Mais le Premier Empereur a aussi eu le souci de réunir ses sujets dans un ensemble indissociable et pour cela, il a procédé à des échanges de populations entre le nord et le sud de son empire. Il s'agit sans doute des premières migrations forcées de l'Histoire, si l'on met à part l'<a href="https://www.herodote.net/16_mars_597_av_J_C_-evenement--5970316.php">exil des juifs à Babylone</a>, il y a 2600 ans. </p> <p>On observe au Japon une expansion semblable, quoique à une échelle réduite, avec la colonisation par les Japonais de leur archipel au détriment des premiers habitants, des Aborigènes blancs, les <em>Aïnous</em>, lesquels ne sont plus que quelques milliers.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1732201593_ainou1904.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " width="560" height="332" /></p> <p>- Expansions européennes :</p> <p>L'Europe contribua elle-même à peupler les autres continents. Mais cette expansion démographique se déroula en deux temps, de nature très différentes, voire opposées...</p> <p>Au sortir du Moyen Âge, les habitants de l'Europe occidentale s'étaient déjà acquis une avance sur le reste du monde avec des institutions étatiques solides et des sociétés dynamiques, avides de connaissances et de richesses. Curieux de découvrir le monde, leurs navigateurs avaient ainsi <a href="https://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=14921012&ID_dossier=119">atteint l'Amérique</a>.</p> <p>- XVIe-XVIIIe siècles : colonisation féconde</p> <p>• Du XVIe siècle au XVIIIe siècle, des aventuriers essentiellement espagnols conquirent l'isthme d'Amérique centrale et les régions andines (Pérou, Bolivie...) où ils se confrontèrent à des sociétés pré-colombiennes denses, sédentaires, maîtrisant l'agriculture et fortement structurées, bien que durement éprouvées par la conquête et les épidémies apportées involontairement par les Européens.</p> <p>On évalue à trois millions environ le nombre d'Espagnols qui traversèrent l'océan pour tenter l'aventure pendant ces trois siècles de colonisation. En infériorité numérique, ils se mêlèrent assez volontiers aux populations amérindiennes. Il s'ensuit qu'aujourd'hui, ces pays sont très métissés, avec une population européenne minoritaire.</p> <p>• Le Brésil qu'occupèrent les Portugais n'avait pas quant à lui de société structurée. Seulement des chasseurs-cueilleurs qui furent repoussés et laissèrent la place aux colons européens et à leurs esclaves venus d'Afrique. On évalue à un million le nombre de Portugais qui ont débarqué dans le pays pendant les trois siècles de la colonisation, à quoi s'ajoutent plusieurs millions d'esclaves africains.</p> <p>• Tout autre fut le sort de l'Amérique du nord, seulement occupée à l'origine par des tribus de chasseurs. Dédaignée par les aventuriers en quête d'or et d'épices, elle ne fut occupée qu'à partir du XVIIe siècle par des colons fuyant les persécutions religieuses ou la misère. Au total, les Treize Colonies anglaises qui allaient donner naissance aux États-Unis reçurent en deux siècles tout au plus cinq cent mille à un million d'immigrants européens, Anglo-Saxons, Hollandais, Allemands..., qui mirent aussitôt en culture les terres fertiles évacuées par les Indiens.</p> <p>Bénéficiant de conditions optimales (pas d'épidémies, pas d'impôts, pas de guerres), ces colons connurent une expansion démographique très rapide, avec une fécondité de l'ordre de quatre à six enfants par femme qui se prolongea jusqu'au milieu du XXe siècle. Seule la Nouvelle-France (Québec) connut une fécondité plus forte et sur une aussi longue durée.</p> <p>Grâce à quoi, au recensement de 1840, les jeunes États-Unis comptaient déjà 17 millions d'habitants (Amérindiens exclus) dont deux millions de noirs et deux millions de blancs nés à l'étranger. Cette population issue d'un noyau réduit d'immigrants était donc avant tout le résultat d'une forte natalité.</p> <p>• Les Européens ne tardèrent pas aussi à occuper les territoires réputés <em>« sans maître »</em> (<em>terra nullius</em>) car seulement parcourus par des tribus de chasseurs. Ce sont les extrémités du continent américain, le Canada et le Rio de la Plata. Ajoutons-y l'Australasie (Australie et Nouvelle-Zélande), la Sibérie et également la pointe méridionale du continent africain. </p> <p>• Partout ailleurs dans le monde, ils évitèrent les terres de vieilles civilisations non-occidentales, que ce soit en Asie, dans le monde islamique ou en Afrique intertropicale. Au temps de leur hégémonie planétaire, à la fin du XIXe siècle, ils purent soumettre ces territoires et les <em>« coloniser »</em> (<a href="https://www.herodote.net/colonie_colonisation_colonialisme-mot-13.php">dico</a>) mais en réduisant leur présence à quelques poignées de cadres militaires ou civils destinés à encadrer les populations.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1732201644_migrationsvirginie.jpg" class="img-responsive img-fluid center " width="600" height="420" /></p> <p>Démographie migratoire : l’exemple virginien</p> <p>La <a href="https://www.herodote.net/1507_1773-synthese-48.php#Virginie">Virginie</a> illustre les conséquences d’une immigration exogène, même ténue (les chiffres ci-après relèvent de l'imagination de l'auteur mais sont néanmoins plausibles ; ils n'ont qu'une valeur indicative).<br />Au début du XVIIe siècle, la future colonie anglaise était peuplée d'environ cent mille Indiens avec une démographie stable (2500 décès par an et autant de naissances). Arrive un premier bateau avec cent couples de colons anglais et autant chacune des années suivantes. Chaque couple anglais engendre en moyenne quatre enfants. Au final, le solde migratoire annuel est d'à peine 2 pour mille. Le solde naturel annuel est quant à lui de 4 pour mille grâce à 400 naissances supplémentaires qui s'ajoutent aux naissances indiennes.<br />Au bout de 30 ans, la Virginie compte encore 100 000 Indiens (oublions ceux qui ont été tués par les colons ou ont choisi l'exil) et déjà plus de quinze mille Anglais (environ 15% de la population totale). Ces derniers sont devenus assez nombreux pour n'avoir plus besoin des Indiens. Ils vivent entre eux, si l'on met à part quelques coureurs des bois mariés à des Indiennes. Un siècle après, ils seront devenus très largement majoritaires et pourront envisager de forger une nouvelle nation...</p> <h3>Immigration de labeur et immigration de peuplement</h3> <p>Tout change au milieu du XIXe siècle. L'Europe connaît tout à la fois la révolution industrielle et une forte croissance démographique due à l'amélioration de l'hygiène et à la baisse de la mortalité infantile. Elle connaît aussi des troubles divers, comme la famine en Irlande, l'oppression politique en Pologne, une aggravation de la misère en Italie, etc. </p> <p>- L'Europe émigre vers le Nouveau Monde :</p> <p>C'est le début d'une émigration d'une ampleur sans précédent que l'on évalue à plus de cinquante millions entre 1840 et les années 1950, avec une pause pendant la Première Guerre mondiale. Elle se dirige quasi-exclusivement vers les États néo-européens en plein essor et en manque de main-d'oeuvre dans leurs usines. Ce sont les États-Unis en premier lieu mais aussi le Canada, l'Argentine, le Brésil, etc. Aux États-Unis, cette immigration massive ne remet pas pour autant en cause les équilibres démographiques car les arrivées, année après année, demeurent moins importantes que le croît naturel des premières vagues d'immigration issues du monde anglo-saxon, scandinave et germanique, les <em>WASP</em> (<em>White Anglo-Saxons Protestants</em>).</p> <p>- L'Occident s'ouvre au reste du monde :</p> <p>Tout bascule à nouveau dans le dernier tiers du XXe siècle en Europe occidentale comme dans l'anglosphère (Amérique du Nord et Australie) du fait de l'effondrement de la natalité conjuguée à une importante immigration asiatique et latino-américaine. <a href="https://www.herodote.net/Les_Etats_Unis_ne_sont_plus_ce_qu_ils_etaient_-article-2980.php">Les États-Unis vont alors changer de nature</a>.</p> <p>C'est aussi à partir des années 1960 que l'Europe occidentale, par un singulier retour de manivelle, connaît une très forte immigration de labeur. Avec la chute puis l'effondrement des indicateurs de fécondité à partir de 1973, cette immigration va se convertir en immigration familiale et <a href="https://www.herodote.net/Les_migrations_en_France_et_en_Europe-article-2861.php">changer le visage de l'Europe</a>.</p> <h3>Invasions nomades et déplacements forcés</h3> <p>En marge de ces déplacements de population guidés par l'expansion démographique et les besoins économiques, l'humanité a connu et connaît encore des mouvements violents motivés par la guerre et la cupidité...</p> <p>- Invasions nomades :</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1732201731_migrationsattila.jpg" class="img-responsive img-fluid center " width="307" height="447" /></p> <p>À partir du Ve siècle av. J.-C., les empires apparus autour de la Méditerranée et en Chine ont excité la convoitise des <a href="https://www.herodote.net/La_matrice_de_notre_monde-synthese-3041-503.php">peuples des steppes</a>(Turcs, Ouïghours, Mongols etc.). Redoutables guerriers mais peu nombreux, ces peuples ont à intervalles rapprochés imposé leur domination sur les cultivateurs et les sédentaires (Chinois, Persans, Russes etc.) jusqu'à ce que l'avènement de l'artillerie les renvoie définitivement dans leurs steppes.</p> <p>Les <a href="https://www.herodote.net/L_agonie_de_l_empire_d_occident-synthese-115-23.php"><em>« Grandes invasions »</em></a> qui ont affecté l'empire romain aux IVe et Ve siècles de notre ère apparaissent comme des sous-produits des invasions nomades. C'est en bonne partie parce qu'ils étaient poussés par les Huns que les Germains d'Europe orientale ont forcé le <em>limes</em> romain. En nombre restreint mais en position dominante, avec un accès privilégié aux femmes, ces envahisseurs germains ont modifié en profondeur la composition et les moeurs de la population de l'empire. </p> <p>Les <a href="https://www.herodote.net/Les_empires_bull_quoi_reconnait_on_un_empire_nbsp_-synthese-2200-482.php">conquêtes d'empires</a> par les nomades ont pu provoquer de grandes mortalités à l'instar des <a href="https://www.herodote.net/Gengis_Khan_1155_1227_-synthese-80.php">Mongols de Gengis Khan</a>. Elles ont pu entraîner des bouleversements politiques, linguistiques et même religieux à l'instar des conquêtes arabes ou turques. Mais elles ont eu peu d'effet sur la composition ethnique des territoires.</p> <p>Ainsi les habitants du Maghreb ont-ils conservé très peu de gènes des envahisseurs arabes tout en ayant adopté la langue et la religion de ceux-ci. <em>A contrario</em>, les habitants de la Grèce actuelle tirent une grande partie de leurs gènes des Slaves qui ont occupé pacifiquement le pays au VIIe siècle après que celui-ci eut été dépeuplé par insuffisance de naissances.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1732201795_theseionrefugies.jpg" class="img-responsive img-fluid center " width="561" height="363" /></p> <p>- Déplacements de populations et trafics d'esclaves :</p> <p>Les migrations forcées concernent les déplacements de population pour cause de guerre et surtout les <a href="https://www.herodote.net/histoire/synthese.php?ID=16&ID_dossier=123">trafics d'esclaves</a> à grande échelle. Ceux-ci ont débuté au VIIe siècle au Moyen-Orient. Dans les premiers temps de l'islam, les notables de Bagdad s'approvisionnèrent en esclaves blancs auprès des tribus guerrières du Caucase mais aussi auprès des <a href="safari-reader://www.herodote.net/histoire/synthese.php?ID=11">marchands vénitiens</a> qui leur vendaient des prisonniers en provenance des pays slaves, encore païens.</p> <p>Si la traite des esclaves blancs a rapidement buté sur la résistance des Européens, il n'en a pas été de même du trafic d'esclaves noirs en provenance du continent africain. La <a href="https://www.herodote.net/histoire/synthese.php?ID=13&ID_dossier=123">traite arabo-musulmane</a> a commencé en 652, lorsqu'un général arabe a imposé aux chrétiens de Nubie (les habitants de la vallée supérieure du Nil) la livraison de 360 esclaves par an.</p> <p>Le trafic n'a cessé dès lors de s'amplifier. On évalue entre douze à dix-huit millions d'individus le nombre d'Africains victimes de la traite arabe au cours du dernier millénaire, du VIIe au XXe siècle. C'est à peu près autant que la <a href="https://www.herodote.net/histoire/synthese.php?ID=14&ID_dossier=123">traite européenne</a> à travers l'océan Atlantique, du XVIe siècle au XIXe siècle, autre cas majeur de migration forcée. Mais tandis que les seconds ont contribué au peuplement des Amériques, il n'en a rien été de ceux destinés aux empires islamiques car les trafiquants avaient soin de castrer les mâles avant le grand voyage. La majorité succombait des suites de l'opération.</p> <p>Ces tragédies-là relèvent heureusement du passé mais les déplacements de population pour cause de guerre restent quant à eux d'actualité. Dans ses frontières actuelles, la Grèce a ainsi accueilli en 1922-1923 les populations hellénophones et chrétiennes <a href="https://www.herodote.net/24_juillet_1923-evenement-19230724.php">chassées d'Asie mineure</a> par les Turcs... Depuis lors, tout au long du dernier siècle, la plupart des conflits se sont traduits par de brutaux transferts de populations : Allemands des monts Sudètes, de Silésie ou encore de la Volga et Polonais de l'Est (1945), musulmans et hindous du Pendjab et du Bengale (1947), Arabes de Palestine (1948), etc. Ces déplacements brutaux se poursuivent encore aujourd'hui comme on le voit en Syrie, dans le Haut-Karabagh, en Ukraine, etc.</p> <p>Par un paradoxe visible seulement des personnes familières avec l'histoire des populations, le monde est aujourd'hui plus éloigné que jamais d'un <em>« métissage généralisé »</em>. En effet, les migrations de peuplement concernent exclusivement l'Europe (y compris la Russie) et le Nouveau Monde anglo-saxon, soit environ un milliard d'habitants, soit un huitième de l'humanité.<br />Pour le reste, l'humanité paraît en ce début du XXIe siècle plus cloisonnée et moins <em>« métissée »</em> qu'il y a un siècle, à la veille de la Première Guerre mondiale et à la fin de la première mondialisation.<br />À cette époque-là, pas si lointaine, les Européens constituaient avec les Nord-Américains un tiers de la population mondiale. Présents dans tous les pays du monde, en Afrique, dans les pays musulmans, en Extrême-Orient et même dans le sous-continent indien, ils brassaient les populations à qui mieux mieux, transportant des Tamouls à Ceylan, à Maurice et aux Caraïbes, des <em>coolies </em>chinois en Malaisie comme en Californie, des Bengalis en Birmanie etc. Sans oublier bien sûr la traite des esclaves dans la période antérieure...<br />Nous n'en sommes plus là. Avec la fin du <em>« monde européen », </em>nous nous orientons à grands pas vers un monde constitué de nations en quête d'homogénéité et dans lesquelles les minorités ethniques et/ou religieuses sont persécutées. Les Ougandais ont expulsé leur minorité indienne, les communistes vietnamiens ont <em>« purifié »</em> leur pays en chassant métis, Chinois et Hmongs, les Algériens ont poussé au départ les pieds-noirs, les Birmans expulsent les Rohingyas, les Chinois parquent les Ouïghours etc. etc. Notons aussi que la diversité religieuse du Moyen-Orient et de la Turquie en particulier n'est plus qu'un souvenir avec la quasi-disparition des <a href="https://www.herodote.net/Premiers_si_cles-synthese-2023.php">chrétiens d'Orient</a>.<br />Font exception les terres d'immigration : Europe occidentale, Nouveau Monde anglo-saxon, et dans une moindre mesure Russie et Amérique latine.</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'migrations-d-hier-et-d-aujourd-hui', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 43, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 13918, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5072, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => '1896-2021: des Jeux olympiques très politiques', 'subtitle' => 'Depuis leur renaissance à la fin du XIXème siècle, les Jeux olympiques sont devenus la plus importante manifestation de dimension planétaire et assurément la plus médiatique, ce qui les place au centre d'enjeux politiques et économiques majeurs, parfois sombres et tragiques. Ces enjeux existaient déjà dans la Grèce antique avec les premiers Jeux, tout comme les problèmes liés à la corruption et à l'argent. Ainsi Athènes et ses alliés excluèrent-ils Sparte de la participation aux Jeux de 424 av. J.-C. en raison de la guerre du Péloponnèse. 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Au lieu de cela, étalés sur cinq mois, ils sont apparus comme une compétition en périphérie de l'exposition, dans le bois de Vincennes, au point que l'on supprima même la cérémonie de clôture.</p> <p>Ces Jeux permirent toutefois d'assister aux premières compétitions féminines (tennis, golf, voile...), avec 19 sportives, en dépit des <a href="safari-reader://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=18940623#amateur">préventions du baron de Coubertin</a>.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1722501903_basa3k742251896_summer_olympics.jpg" class="img-responsive img-fluid center " width="957" height="671" /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>1896, le Comité International Olympique. De gauche à droite, debout: Gebhardt (Allemagne), Guth-Jarkovsky (Bohème), Kemeny (Hongrie), Balck (Suède); assis: Coubertin (France), Vikelas (Grèce, président), Butovsky (Russie). © Albert Meyer - Bulgarian Archives State Agency</em></h4> <p><strong>1904: Saint-Louis</strong></p> <p>Les organisateurs reproduisent la même erreur que précédemment en associant les Jeux à l'Exposition universelle de Saint-Louis (Missouri) qui célèbre le centenaire de l'<a href="safari-reader://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=18030503">achat de la Louisiane</a> par les États-Unis. Pour ne rien arranger, le gouverneur les fait précéder de <em>« Jeux anthropologiques »</em> destinés aux autres races, avec jet de pierre, etc. (la presse les qualifi&era de <em>« Jeux de la honte »</em>).</p> <p>C'est aussi cette année-là qu'apparaissent les médailles d'or, d'argent et de bronze.</p> <p><strong>1908: Londres</strong></p> <p>Les Anglais se voient attribuer les Jeux après la défection des Italiens, affectés par une éruption du Vésuve. Organisés à la hâte, ils sont pour la première fois précédés par un défilé des participants et se déroulent à la perfection. Le vainqueur du marathon, Dorando Pietri, termine la course très largement devant ses concurrents, en 2h54, mais il est disqualifié pour avoir été aidé dans les derniers mètres.</p> <p><strong>1912: Stockholm</strong></p> <p>Parfaitement organisés, ces IVe Jeux témoignent de l'arrivée à maturité de la manifestation. Les épreuves sont commentées en direct par une sonorisation et les courses bénéficient d'un chronométrage électrique.</p> <p>Les cinq continents sont pour la première fois représentés avec notamment le Japon, l'Afrique du Sud et l'Égypte pour l'Asie et l'Afrique.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1722350230_le_stand_de_tir__larc_lors_des_jo_de_1908__londres.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4><em>Le stand des épreuves de tir à l'arc lors des Jeux de Londres en 1908. (CIO - Rapport officiel du CIO pour les JO de 1908, p.113)</em></h4> <p><strong>1920: Anvers</strong></p> <p>Les VIIe Jeux Olympiques de l'ère moderne sont organisés à Anvers, du 20 août au 12 septembre 1920, en hommage aux souffrances endurées par les Belges pendant la Grande Guerre. Les vaincus en sont exclus (Allemagne, Autriche, Hongrie, Turquie, Bulgarie). C'est la première décision de caractère politique dans l'Histoire de l'olympisme moderne.</p> <p>Le rituel olympique se met en place avec le drapeau aux cinq anneaux entrelacés, qui reprend les cinq continents et les couleurs de tous les drapeaux du monde (y compris le fond blanc). Le serment olympique est prêté pour la première fois lors de la cérémonie d'ouverture par l’escrimeur belge Victor Boin avant d'être repris par tous les athlètes et les juges.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1722436191_finale_du_400_mtres_gage_libre_des_jo_1924_de_g.__d._weissmuller_borg_et_charlton.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Finale du 400 mètres nage libre des JO 1924, de gauche à droite: Weissmuller, Borg et Charlton. © Le Miroir des sports, 23 juillet 1924</em></h4> <p>Sur les 22 sports en compétition figurent deux sports d’hiver, le patinage artistique et le hockey sur glace, ainsi que le tir à la corde qui disparaîtra quatre ans plus tard. Le tireur suédois Oscar Swahn remporte une médaille d'argent à l'âge de 72 ans ! Il demeure à ce jour le médaillé le plus âgé de l'histoire des Jeux Olympiques. Sur les courts de tennis s'illustre la championne française Suzanne Lenglen.</p> <p><strong>1924: Paris</strong></p> <p>Pour la deuxième et dernière fois du siècle, les Jeux sont organisés à Paris. Ils recueillent un grand succès malgré le pugilat entre spectateurs à l'issue du match de rugby France-États-Unis. Les organisateurs se dotent d'une devise latine : <em>« Citius, altius, fortius »</em> (<em>« Plus vite, plus haut, plus fort »</em>). Elle est due à un ami de Pierre de Coubertin, président d'université. </p> <p>Un champion américain de natation fera rêver toutes les femmes longtemps encore après les Jeux. Il a nom Johnny Weissmuller mais est resté plus connu sous celui de... <em>« Moi Tarzan, Toi Jane »</em>.</p> <p>La même année se tiennent à Chamonix les premiers <a href="https://www.herodote.net/histoire/synthese.php?ID=1748&ID_dossier=328">Jeux olympiques d'hiver</a>.</p> <p><strong>1928: Amsterdam</strong></p> <p>L'Allemagne réintègre les Jeux Olympiques et le monde se prend à rêver à une paix et une prospérité durables (c'est quelques mois avant le <a href="https://www.herodote.net/24_octobre_1929-evenement-19291024.php">krach de Wall Street</a>). Pour la première fois, un sponsor commercial fait son entrée dans l'organisation des Jeux ; il s'agit de Coca Cola.</p> <p>Vainqueurs du triple saut et du 200 mètres brasse, deux Japonais sont les premiers Asiatiques à remporter des épreuves olympiques. Par ailleurs, le marathonien Boughéra Ahmed El Ouafi, un ouvrier français né en Algérie 30 ans plus tôt, est le premier Africain à remporter une médaille d'or.</p> <p><strong>1932: Los Angeles</strong></p> <p>C'est <a href="safari-reader://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19291024">la crise</a> ! Les<a> </a>Jeux se déroulent sur 16 jours au lieu de 79 précédemment. Les athlètes sont en nombre réduit mais réalisent de bonnes performances. Les spectateurs sont au rendez-vous et pour la première fois, la manifestation génère des profits (pas moins d'un million de dollars).</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1722350639_sport_sfa002008910.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Tournoi d'escrime féminin au fleuret, lors des Jeux d'Amsterdam en 1928. </em></h4> <p><strong>1936: Berlin</strong></p> <p>Trois ans après son <a href="safari-reader://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19330130">arrivée au pouvoir</a> et un an après le <a href="safari-reader://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19350915">vote de lois antisémites</a>, <a href="safari-reader://www.herodote.net/histoire/synthese.php?ID=214">Hitler </a>veut faire des Jeux une illustration de la supériorité de l'idéologie nazie et de l'Allemagne. C'est la première fois que les Jeux sont ouvertement instrumentalisés par un régime politique, en l'occurrence le pire qui soit. De fait, les compétitions se déroulent selon un cérémonial rigoureux. Une cinéaste au service de Hitler, Leni Riefenstahl, va en tirer un film de propagande d'une grande qualité esthétique : <a href="safari-reader://www.herodote.net/1er_aout_1936-evenement-19360801.php"><em>Les Dieux du stade</em></a> (1938).</p> <p>Deux athlètes vont néanmoins éclairer ces Jeux d'une lumière inattendue. Le premier est le Noir étasunien Jesse Owens qui remporte pas moins de quatre médailles d'or sur le 100 mètres, le 200 mètres, le 4x100 mètres et la longueur. Sur cette dernière épreuve, son concurrent est un Allemand qui ne craint pas de fraterniser avec lui sur le sautoir. </p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1722436026_olimpiai_stadion_a_ni_diszkoszvets_eredmnyhirdetse._fortepan_17444.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Jeux olympiques de Berlin en 1936: le public assiste aux épreuves de lancer du disque féminines. © FOTO:FORTEPAN / Lőrincze Judit</em></h4> <p>Ensuite, en tant que vainqueur, Jesse Owens est amené à saluer le <em>Führer </em>de loin et celui-ci lui rend son salut en agitant la main (une légende a posteriori voudra qu'il ait préféré quitter la tribune plutôt que lui serrer la main). Jesse Owens rappellera avec amertume dans ses <em>Mémoires </em>qu'il n'était pas mieux traité dans l'Amérique de la ségrégation qu'en Allemagne.</p> <p>Le deuxième héros des Jeux est le Coréen Son Ki-chong qui remporte le marathon. Officiellement enregistré dans la délégation du Japon, qui occupe la Corée, il dédie néanmoins sa victoire à son pays.</p> <p><strong>1948: Londres</strong></p> <p>Après la Seconde Guerre mondiale, l'honneur des Jeux revient naturellement aux Anglais qui ont joué un rôle déterminant dans la victoire sur le nazisme. 59 nations y participent mais l'Allemagne et le Japon en sont exclus. L'URSS refuse d'y participer.</p> <p>Improvisés dans une capitale marquée par les bombardements, les Jeux n'en sont pas moins remarquablement organisés. Par ailleurs, dans la cour d'un hôpital, le médecin neurologue Ludwig Guttmann, organise des épreuves sportives destinées aux vétérans paraplégiques de la guerre. Elles déboucheront sur la création des Jeux paralympiques.</p> <p>La révélation des JO officiels est un Américain, Bob Mathias, qui remporte le décathlon et devient à 17 ans le plus jeune médaillé masculin de l'Histoire. Les femmes s'attirent aussi beaucoup de succès. Elles sont 390 à côté de 3714 hommes, de quoi faire se retourner le baron de Coubertin dans sa tombe.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1722438043_800pxcoca_cola_ontvangst_helsinki_bestanddeelnr_9052073.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Coca-Cola, sponsor des Jeux olympiques d'Helsinki en 1952. © Nationaal Archief </em></h4> <p><strong>1952: Helsinki</strong></p> <p>Ces Jeux parfaitement organisés voient le retour de l'Allemagne et du Japon ainsi que l'arrivée d'Israël et l'entrée en scène, pour la première fois, de l'URSS. Absente des compétitions depuis la Première Guerre mondiale, l'Union Soviétique comprend l'intérêt de cette tribune sportive à vocation planétaire. Elle va désormais y prendre une part très active en ayant soin de fournir à ses ses athlètes <em>« amateurs </em> une préparation intensive dans le cadre de l'armée.</p> <p>La Tchécoslovaquie, <em>« satellite »</em> de l'URSS, est à l'honneur avec la triple performance d'Emil Zátopek (30 ans), qui remporte le 5000 mètres, le 10000 mètres et le marathon. Aux Jeux précédents de Londres, il avait déjà gagné le 10000 mètres. Le jour de sa victoire sur 5000 mètres, son épouse Dana s'offre quant à elle une médaille d'or au javelot.</p> <p><strong>1956: Melbourne</strong></p> <p>Melbourne innove à bien des égards. C’est la première fois que les Jeux se déroulent dans l’hémisphère sud et c’est aussi la première fois (et la seule à ce jour) que des Jeux d’été sont <em>scindés</em> : en raison d’une quarantaine très stricte interdisant quasiment aux chevaux d’entrer sur le territoire australien, les épreuves équestres se sont déroulés à Stockholm du 10 au 17 juin, alors que Melbourne accueille les autres sports à la fin de l’automne.</p> <p>Autre <em>« première »</em> lors de la cérémonie de clôture, les athlètes de tous les pays défilent ensemble et non par pays. Une manière de faire oublier le boycottage de certains pays et d'éviter des rixes comme à l'occasion de la finale de water-polo entre Soviétiques et Hongrois.</p> <p>Ces boycottages sont aussi une <em>« première »</em> et témoignent de l'aggravation des tensions internationales dans un contexte de décolonisation et de <a href="safari-reader://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19460305">guerre froide</a>.</p> <p>En raison de l’<a href="safari-reader://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19560726">intervention franco-britannique sur le canal de Suez</a>, l’Égypte, le Liban et l’Irak ont refusé d’y participer. Et pour protester contre l’<a href="safari-reader://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19561104">intervention soviétique à Budapest</a>, l’Espagne, la Suisse et les Pays-bas n’ont pas envoyé d’athlètes à Melbourne. Sans oublier la République populaire de Chine qui s’est abstenue en raison de la présence de Taïwan.</p> <p>Les Français gardent le souvenir éblouissant de la <a href="safari-reader://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19561122">victoire d'Alain Mimoun</a> (35 ans) au marathon. Cet ancien caporal-chef d'origine kabyle avait failli être amputé d'une jambe à l'issue de la bataille du Mont Cassin, en 1944. La veille du marathon, il apprend que son épouse vient d'accoucher. Parti avec le maillot 13, il l'emporte en 2h25 sur son rival et ami Zatopek...</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1722351112_yvon_becaus_en_cassius_clay_in_rome_1960.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Cassius Clay (Mohamed Ali) déclaré vainqueur face au Belge Yvon Becaus aux Jeux olympiques de 1960 à Rome.</em></h4> <p><strong>1960: Rome</strong></p> <p>Ces Jeux qui se déroulent dans le cadre majestueux de la Rome antique sont à proprement parler les derniers de l'<em>« ère européenne »</em>. La même année, de nombreux pays d'Afrique noire <a href="safari-reader://www.herodote.net/histoire/synthese.php?ID=471">accèdent à l'indépendance</a>. Par une coïncidence intéressante, le marathon, épreuve reine des Jeux, est remporté cette année-là par l'Éthiopien Abebe Bikila, le premier Africain à gagner une médaille d'or. </p> <p>Le 10 décembre 1960, ce coureur aux pieds nus, inconnu de tous, prend son envol devant l'obélisque d'Axoum qui rappelle la <a href="https://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19351002&ID_dossier=532">conquête de l'Éthiopie</a> par l'Italie ! Dans la nuit, sous la lumière des projecteurs, il arrive triomphal au terme de la course, devant l'arc de Constantin...</p> <p>Son retour au pays sera moins rose. Membre de la Garde impériale, il est incarcéré sous l'accusation d'un complot contre le souverain. Sa notoriété mondiale lui vaudra d'être épargné à la différence de ses camarades, tous pendus. Quatre ans plus tard, il remportera une nouvelle fois le marathon à Tokyo... </p> <p>L'autre révélation des Jeux de Rome est un boxeur afro-américain, Cassius Clay (18 ans), médaille d'or des poids mi-lourds. De retour chez lui, il se voit empêché d'entrer dans un restaurant chic réservé aux Blancs et de dépit jette sa médaille dans l'Ohio. Devenu un champion de boxe célébrissime, il se convertit en 1965 à l'islam radical et prend le nom de <em>Mohamed Ali</em>. Son itinéraire porte témoignage de la lutte contre la ségrégation raciale aux États-Unis.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1722350811_bundesarchiv_bild_183r96374_berlin_olympiade_jesse_owens_beim_weitsprung.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Jesse Owens aux Jeux olympiques de 1936 à Berlin. © Bundesarchiv, Bild 183-R96374 / CC-BY-SA 3.0</em></h4> <h3>Douloureuse transition vers un monde multipolaire</h3> <p>Pour la première fois, en 1964, les Jeux Olympiques se déroulent sur le continent asiatique, dans un pays non blanc, et qui plus est chez l'un des vaincus de la Seconde Guerre mondiale, le Japon. À l'heure de la décolonisation et de la montée du tiers-monde, il s'agit d'un symbole chargé de sens. Tellement que dès les éditions suivantes, la politique va faire irruption dans les Jeux, de façon généralement violente...</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1722351992_bundesarchiv_bild_183c10120001026_tokio_xviii._olympiade_gesamtdeutsche_mannschaft.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Tokyo en 1964. © Bundesarchiv, Bild 183-C1012-0001-026 / Kohls, Ulrich / CC-BY-SA 3.0</em></h4> <p><em><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1722352065_yoshinori_sakai_1964c.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></em></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Yoshinori Sakai lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux de 1964 à Tokyo. </em></h4> <ul></ul> <p><strong>1964: Tokyo</strong></p> <p>Tout d'un coup, l'Occident ébahi découvre l'irruption sur la scène internationale d'un pays lointain et pauvre. Quelques années plus tard, en 1970, en cultivant ses exportations de contrefaçons européennes et de produits électroniques innovants, le Japon rattrappe la Grande-Bretagne dans le classement des pays selon leur richesse.</p> <p>Signe des temps, l'Afrique du Sud est pour la première fois exclue des Jeux, sa <a href="safari-reader://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19480526">politique d'</a><em><a href="safari-reader://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19480526">apartheid</a> </em>(ségrégation raciale) mise en place en 1948 faisant désormais l'objet d'une condamnation internationale.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1722354692_pikiwiki_israel_24952_memorial_to_munich_massacre_in_nazareth_illit_isr.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Monument commémoratif du massacre des athlètes israéliens en 1972 lors des Jeux de Munich, à Nazareth Illit, Israël. © Dr. Avishai Teicher Pikiwiki Israel</em></h4> <p><strong>1968: Mexico</strong></p> <p>Après l'Asie, voilà l'Amérique latine honorée par les Jeux. Le Mexique, pays pauvre, aliéné par la pression étasunienne à ses frontières, n'a pas les ressources du Japon. Le 2 octobre, une <a href="safari-reader://www.herodote.net/almanach/jour.php?ID=2743">manifestation d'étudiants</a> sur la place des Trois Cultures, en un lieu dit <em>Tlatelolco</em>, est brutalement réprimée par le gouvernement, soucieux de faire place nette avant l'ouverture des Jeux. On compte 300 morts !</p> <p>Les Jeux de Mexico resteront dans les mémoires non seulement du fait de ce massacre préventif mais aussi en raison de la <a href="safari-reader://www.herodote.net/almanach/jour.php?ID=1943">révolte silencieuse des athlètes afro-américains</a> Tommie Smith et John Carlos. Sur la 1ère et la 3e place du podium à la suite de l'épreuve du 200 mètres, ils lèvent un poing ganté et baissent la tête quand retentit l'hymne américain en signe de soutien à la lutte anti-ségrégationniste dans leur pays.</p> <p>C'est la première fois que les Jeux Olympiques servent de tribune ou de caisse de résonance aux minorités opprimées et mouvements rebelles. Ce précédent ne restera pas sans lendemain...</p> <p>Les amateurs de sport retiennent de ces Jeux (à 2300 mètres d'altitude !) l'incomparable saut en longueur de Bob Beamon (8,90 mètres), l'exploit inédit du sauteur en hauteur Dick Fosbury qui invente le saut dorsal et la victoire inattendue de la Bordelaise Colette Besson (20 ans) sur le 400 mètres.</p> <p><strong>1972: Munich</strong></p> <p>Les Jeux reviennent en Allemagne pour la première fois depuis Berlin 1936 et l'apothéose nazie. Malgré les performances exceptionnelles du nageur américain Mark Spitz (22 ans, sept médailles d'or et autant de records du monde), ils vont s'inscrire à leur tour dans la mémoire sombre de l'olympisme. Au petit matin du 5 septembre 1972, un commando palestinien s'infiltre dans le village olympique et prend en otage neuf athlètes de la délégation israélienne après en avoir tué deux. </p> <p>Tandis que les terroristes se disposent à prendre le large avec leurs otages, sur l'aéroport militaire de Munich, une attaque maladroite déclenchée par les tireurs d'élite allemands se solde par la mort de tous les otages, d'un policier ainsi que de cinq terroristes. Trois terroristes demeurent entre les mains de la police. Craignant d'être la cible de nouvelles attaques, l'Allemagne libère les trois hommes à la faveur d'un faux détournement d'avion. Outre qu'elle disqualifie pour longtemps le gouvernement allemand, cette <a href="safari-reader://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19720905">attaque meurtrière, spectaculaire et télévisuelle</a>, prélude aux attentats du 11 septembre 2001, marque l'<a href="safari-reader://www.herodote.net/histoire/synthese.php?ID=112">irruption de la cause palestienne</a> sur la scène internationale.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1722352269_john_carlos_tommie_smith_peter_norman_1968cr.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Les sprinteurs américains Tommie Smith et John Carlos, ainsi que l'Australien Peter Norman, lors de la cérémonie de remise des prix du 200 mètres aux Jeux olympiques mexicains. Smith (au centre) et Carlos protestent contre la discrimination raciale : ils montent pieds nus sur le podium et écoutent leur hymne en inclinant la tête et en levant le poing avec un gant noir. Mexico, 1968.</em></h4> <p><strong>1976: Montréal</strong></p> <p>Le monde est entré dans une longue période de langueur économique avec le choc pétrolier de 1973 et la <a href="safari-reader://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19731006">guerre du Kippour</a>. Mais la métropole québécoise et son maire Jean Drapeau se font gloire d'accueillir les Jeux. Retenant la leçon de Munich, ils renforcent les mesures de sécurité. Ils dépensent aussi sans compter pour le stade (un milliard de dollars, trois fois plus que prévu). Cette démesure va endetter la ville et la province pour trente ans. La fête n'en est pas moins somptueuse. 92 nations et plus de 6000 sportifs dont 20% de femmes sont au rendez-vous, avec 198 épreuves dans 21 disciplines.</p> <p>Le public retient la performance exceptionnelle de la gymnaste roumaine Nadia Comaneci (14 ans) et les Français applaudissent également Guy Drut, vainqueur du 110 mètres haies. Mais la fête est quelque peu altérée par le caprice de 22 gouvernants africains qui décident de boycotter les Jeux au prétexte que l'équipe de rugby néo-zélandaise aurait accompli une tournée en Afrique du Sud.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1722352393_moscow_olympic_games_1980_20.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Jeux olympiques de Moscou en 1980. © <a href="https://commons.wikimedia.org/wiki/User:Derzsi_Elekes_Andor">Derzsi Elekes Andor</a> - </em><em>CC BY-SA 3.0</em></h4> <p><em><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1722352486_rian_archive_555827_carrying_the_olympic_flag.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></em></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Cérémonie d'ouverture des JO 1980 à Moscou, au Stade central Lénine. © RIA Novosti archive, image #555827 / Sergey Guneev / CC-BY-SA 3.0</em></h4> <p><strong>1980: Moscou</strong></p> <p>Le boycott devient une manie. Les Américains et leur président Jimmy Carter convainquent un total de 65 nations de ne pas se rendre à Moscou en représailles de l'<a href="safari-reader://www.herodote.net/almanach/jour.php?ID=2441">invasion de l'Afghanistan</a> quelques mois plus tôt. Avec 80 nations représentées issues du monde communiste et du tiers monde pour l'essentiel, ces Jeux sont le chant du cygne de l'Union soviétique et de la RDA (République Démocratique Allemande) qui, l'une et l'autre, gèrent leurs écuries de champion(ne)s sans lésiner sur les moyens, y compris le dopage.</p> <h3>Le triomphe du libéralisme</h3> <p><strong><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1722352743_fia_lovin_kim_gallagher_doina_melinte_1984.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></strong></p> <h4 style="text-align: center;"><em><strong>Fiţa Lovin, Kim Gallagher et Doina Melinte à Los Angeles, en 1984. © (Comitetul Olimpic si Sportiv Roman) </strong></em></h4> <p>La <em>guerre froide</em> entre les États-Unis et l'URSS tire sur sa fin. D'autre part, les Palestiniens sont arrivés à faire connaître leur lutte au monde entier. La politique quitte peu à peu l'espace olympique. C'est pour laisser la place à l'argent. L'obligation d'amateurisme disparaît de la Charte olympique en 1981. Les nations-hôte font du succès des Jeux une affaire de prestige et les multinationales une affaire de gros sous.</p> <p><strong>1984: Los Angeles</strong></p> <p>Réponse du berger à la bergère, les Soviétiques et leurs affidés boycottent à leur tour les Jeux américains. Los Angeles relève le défi et, dans une situation au moins aussi difficile qu'en 1932, arrive à faire de ces Jeux un succès et à dégager même un bénéfice. La vedette du moment est l'athlète afro-américain Carl Lewis qui remporte quatre médailles d'or à l'égal de son prédécesseur Jesse Owens. À noter pour la première fois la victoire d'une musulmane, la Marocaine Nawal El Moutawakil sur le 400 mètres haies.</p> <p><strong>1988: Séoul</strong></p> <p>Pour la deuxième fois, l'Extrême-Orient accueille les Jeux. Après la révélation du Japon un quart de siècle plus tôt, voilà celle de <a href="safari-reader://www.herodote.net/histoire/synthese.php?ID=516">Corée du Sud</a>, l'un des quatre <em>« dragons asiatiques »</em> avec Singapour, Taiwan et Hongkong. La guerre froide tire à sa fin ; la Chine et l'Inde ont abandonné leurs références à la lutte des classes et au socialisme pour le néolibéralisme ; le conflit israélo-palestinien entre dans la phase des négociations.</p> <p>C'est désormais l'argent qui domine les Jeux. Les exploits en athlétisme du Canadien Ben Johnson et de l'Américaine Florence Griffith-Joyner sont éclipsés par les soupçons de dopage. Le premier est disqualifié. La seconde, faute de preuves, conserve ses médailles... mais elle mourra dix ans plus tard à 39 ans.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1722352933_atlanta_cauldron_iy6994.jpg" class="img-responsive img-fluid center " width="755" height="566" /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>© Mark Goebel - </em><em>CC BY 2.0</em></h4> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1722353033_mariejo_perec_atlanta_1996.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>La Française Marie-José Pérec remporte la médaille d'or au 400 mètres et établit un nouveau record mondial à Atlanta en 1996. ©<a href="https://www.flickr.com/photos/38219192@N00">sd_ukrm</a> - Marie-José Pérec</em></h4> <p><strong>1992: Barcelone</strong></p> <p>Ces Jeux consacrent le triomphe du président du CIO, le Catalan Samaranch. Ils redessinent le visage de la métropole catalane avec une cité olympique qui sera après les Jeux transformée en station balnéaire à deux pas du quartier historique.</p> <p>Ils marquent le retour de l'Afrique du Sud, laquelle s'est débarrassée de l'apartheid. Pour la première fois depuis 1972, tous les pays du CIO participent aux Jeux. Ni exclusion, ni boycott. Désormais, place au sport, exit la politique, enfin presque.</p> <p><strong>1996: Atlanta</strong></p> <p>197 pays sont représentés à Atlanta, y compris, pour la première fois, une délégation de la Palestine. Organisés dans la ville de Coca-Cola et CNN, deux marques représentatives de l'Amérique post-industrielle, ces Jeux se voulaient le triomphe de la nouvelle pensée néo-libérale. Dans les faits, ils révèlent une organisation défaillante à tous points de vue, par excès d'économies. Ils sont endeuillés par l'attentat d'un terroriste isolé qui fait deux morts et de nombreux blessés (Clint Eastwood en tirera un film à succès en 1996 : <em>Le cas Richard Jewell</em>).</p> <p>Les Français retiennent les nouveaux exploits de Marie-José Perec sur 200 mètres et 400 mètres ainsi que celui du judoka David Douillet dans la catégorie des plus de 95 kilos.</p> <p><strong>2000: Sidney</strong></p> <p>Au contraire des précédents, les Jeux de Sidney se veulent efficaces, consensuels et par-dessus tout respectueux de l'environnement et des droits humains. Objectif atteint avec en prime un record de 10 000 participants. À la cérémonie d'ouverture, les frères ennemis des deux Corées défilent ensemble. </p> <p>Les Jeux Olympiques d'Hiver de Salt Lake City (Utah, États-Unis), en 2002, tout au contraire de Sidney, voient leur image écorner par une affaire de corruption sans précédent : on découvre que la ville a dépensé 15 millions de dollars pour soudoyer les membres du CIO, sept ans plus tôt, lors de la session du comité destinée à désigner l'hôte de ces Jeux. Six personnes sont exclues du CIO.</p> <p><strong>2004: Athènes</strong></p> <p>À leur tour, et pour la deuxième fois de leur <a href="safari-reader://www.herodote.net/histoire/synthese.php?ID=619">histoire moderne</a>, les Grecs relèvent le défi olympique. On n'ose les leur refuser en dépit d'une économie en ruine comme la suite l'a démontré. Au prix de surcoûts énormes avec un budget de 13 milliards d'euros, deux fois supérieur au budget prévu, ils arrivent à organiser de très beaux Jeux, sans comparaison aucune avec ceux d'Atlanta. 201 nations sont représentées.</p> <p><strong>2008: Pékin</strong></p> <p>Les 29e Jeux Olympiques ouvrent à Pékin le 8 août 2008 à 20h08 (<em>« Quadruple Huit »</em>, gage de prospérité pour les Chinois superstitieux !). Ces premiers Jeux chinois sont placés sous le signe du gigantisme : 42 milliards de dollars dépensés pour leur préparation, 100 000 personnes mobilisées pour leur sécurité, 90 chefs d’État présents dans la tribune pour la cérémonie d’ouverture. Pour le régime de Pékin, ils incarnent la modernité triomphante de la Chine, qui remporte 51 médailles d’or...</p> <p>Avec ces Jeux, la Chine manifeste avec éclat sa fierté retrouvée après <a href="http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=18420829&ID_dossier=51">un siècle d'humiliations</a> de la part des Occidentaux et un siècle de guerres civiles et d'occupation étrangère (par le Japon). Les citoyens de la rue ne cachent pas leur satisfaction devant le chemin parcouru depuis la mort du <a href="http://www.herodote.net/histoire/synthese.php?ID=204"><em>grand</em> Timonier</a>, qui a laissé le pays au bord du chaos.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1722353467_1024pxthey_came_all_dressed_up_in_swiss_colors.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Des supporters suisses venus encourager Roger Federer aux Jeux de Londres en 2012. © Jun from Abingdon, Oxfordshire, United Kingdom</em></h4> <p><strong>2012: Londres</strong></p> <p>Londres est la seule ville à ce jour à avoir accueilli trois fois les Jeux. Elle a ouvert officiellement les XXXe Olympiades de l'ère moderne le vendredi 27 juillet 2012.</p> <p>En dépit de la crise économique, les Anglais les ont parfaitement préparées dans les délais et avec un budget de 11,8 milliards d'euros, près de quatre fois inférieur à celui de Pékin et même deux fois inférieur à celui des Jeux d'Hiver de Sotchi, en Russie, en 2014. Avec une touche d'humour <em>british </em>: c'est, pour la cérémonie d'ouverture, la Reine qui saute en parachute en compagnie de l'acteur Daniel Craig (<em>James Bond</em>). </p> <p>10 480 athlètes de 205 pays ont participé aux Jeux de Londres dans d'excellentes conditions. Tous ou à peu près sont des professionnels, loin de l'amateurisme aristocratique voulu par Pierre de Coubertin, mais leur rapport à l'olympisme demeure passionnel et exempt de tout esprit mercantile. Une médaille vaut infiniment plus à leurs yeux que son poids en or ou en argent.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1722438431_1024px2008_summer_olympics__opening_ceremony__beijing_china____u.s._army_world_class_athlete_program__fmwrc_4927899481.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Cérémonie d'ouverture des JO de Pekin en 2008. © U.S. Army - </em><em>CC BY 2.0</em></h4> <p><strong>2016: Rio de Janeiro</strong></p> <p>Pour la première fois, 120 ans après leur renaissance, les Jeux Olympiques s'installent en Amérique du Sud.</p> <p>Rio, ancienne capitale mythique du <a href="safari-reader://www.herodote.net/Bresil-synthese-655.php">Brésil</a>, a été sélectionnée en 2009, pendant la présidence euphorique de <em>Lula</em>, quand les exportations de matières premières agricoles et industrielles étaient tirées par la croissance mondiale et en particulier chinoise. Mais entre-temps, le pays a plongé dans une grave crise économique, sociale, politique (corruption et menace de destitution de la présidente Dilma Rousseff) et sanitaire (pollution de la baie de Rio, fièvre Ebola). C'est donc dans une atmosphère morose que se sont ouverts les Jeux. </p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1722354178_triathlon_at_the_2016_summer_olympics_02.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>La Suissesse Nicola Spirig dispute le triathlon aux Jeux de Rio en 2016. © André Motta/brasil2016.gov.br</em></h4> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1722354540_gymnastics_at_the_2020_summer_olympics_3.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>La prestation à la barre fixe du gymnaste suisse Eddy Yusof lors des Jeux olympiques de Tokyo, en 2021. © American Samoa Track and Field Association</em></h4> <p>Qui plus est, le Comité International Olympique a été agité par les révélations étayées d'un transfuge russe sur le dopage institutionnel à grande échelle mis en place par son gouvernement. Il n'a pu faire autrement que d'interdire de Jeux la fédération d'athlétisme russe, les autres fédérations faisant l'objet de mesures au cas par cas. C'est la première fois que le dopage fait débat aux Jeux Olympiques, même si sa pratique n'est pas nouvelle ni réservée aux Russes.</p> <p>Les 10 000 athlètes ont pu toutefois être accueillis à Rio du 5 au 21 août 2016 dans des conditions correctes - sans plus -. Notons que deux pays parmi les plus déshérités du monde font leur entrée aux Jeux : le Kossovo et le <a href="safari-reader://www.herodote.net/9_juillet_2011-evenement-20110709.php">Sud-Soudan</a>. Mais peut-être l'Histoire gardera-t-elle de ces jeux le geste de défi adressé par un marathonien éthiopien à son gouvernement, coupable de répression contre les gens de son ethnie...</p> <p>Sans surprise, les grands vainqueurs de ces Jeux en nombre de médailles sont les États-Unis, la Chine, la Russie et les principaux pays occidentaux. Mais le classement s'avère très différent si l'on pondère le nombre de médailles par le poids démographique des différentes nations participantes. </p> <p>Comme à chaque Olympiade, les Étatsuniens exultent avec plus de médailles qu'aucune autre nation mais pour juger de la performance, il faut rapporter le nombre de médailles de chaque pays à sa population.</p> <p><strong>2020 (2021): Tokyo</strong></p> <p>Les Jeux Olympiques, plus que jamais en phase avec le reste du monde, n'ont pas échappé à la pandémie de Covid-19. Ils se déroulent à Tokyo comme prévu, mais pour la première fois avec un décalage d'un an et devant un public très clairsemé.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1722353630_vasque_olympique_jardin_tuileries__paris_i_fr75__20240727__9.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>La vasque olympique de Paris 2024 dans le jardin des Tuileries. © DR</em></h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => '1896-2021-des-jeux-olympiques-tres-politiques', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 138, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 11, 'person_id' => (int) 13918, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5012, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Mortelle, l'Europe? 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Il s'en est suivi le lancement du <a href="https://www.herodote.net/5_juin_1947-evenement-19470605.php">plan Marshall</a> et de façon très pragmatique, la création de la <a href="https://www.herodote.net/9_mai_1950-evenement-19500509.php">CECA</a> en 1950 puis le <a href="https://www.herodote.net/25_mars_1957-evenement-19570325.php">traité de Rome</a> en 1957.</p> <p>Cette Europe <em>« des petits pas »</em> s'en est tenue à des <a href="https://www.herodote.net/L_Union_europeenne_a_bout_de_souffle-article-2702.php">projets intergouvernementaux</a> : Euratom (1957), politique agricole commune (1963), Airbus (1970), Agence spatiale européenne (1975), SME (1979), Schengen (1986). Elle a progressé dans le respect de l'identité de chaque nation, conformément à la belle devise européenne : <em>In varietate concordia</em> (en français : <em>« Unie dans la diversité »</em>).</p> <p>Cette démarche coopérative a permis aux Européens de surmonter les haines nationalistes du siècle antérieur. En témoigne le rapprochement quasi-fraternel entre l'Allemagne d'Adenauer et Schmidt et la France de De Gaulle et Giscard d'Estaing.</p> <p>Tout bascule en 1989 avec la chute du <a href="https://www.herodote.net/Le_Mur_de_Berlin_dans_l_Histoire-synthese-64-200.php">Mur de Berlin</a> : la menace soviétique n'est plus là pour souder les Européens de l'Ouest. Dès lors, l'espace politique est occupé par l'idéologie déconnectée du réel. On se prend à rêver à une Europe idéale dans un monde en paix, rallié à la démocratie et aux valeurs occidentales de liberté. C'est la promesse de l'essayiste américain Francis Fukuyama (<em>La Fin de l'Histoire</em>, 1992). </p> <p>En foi de quoi les dirigeants européens, François Mitterrand et le chancelier Helmut Kohl en tête, se convertissent aux préceptes néolibéraux (<a href="https://www.herodote.net/neoliberalisme-mot-587.php">dico</a>) selon lesquels les États ont vocation à disparaître et donner libre cours au marché. Ce basculement s'opère à travers trois actes fondateurs :<br />• L'<a href="https://www.herodote.net/almanach-ID-3210.php">Acte unique</a>, mis en oeuvre le 1er janvier 1993, engage l'Union européenne dans la suppression de tous les freins à la libre circulation des marchandises et des capitaux,<br />• Le <a href="https://www.herodote.net/7_fevrier_20_septembre_1992-evenement-19920207.php">traité de Maastricht</a> instaure une monnaie unique (1992),<br />• L'<a href="https://www.herodote.net/15_avril_1994-evenement-19940415.php">Organisation mondiale du commerce</a> traque les derniers obstacles à la libre circulation des biens et des services (1994).</p> <h3>L'Europe rêvée d'Emmanuel Macron</h3> <p>Né en 1977, Emmanuel Macron a quinze ans quand les dirigeants européens décident ainsi de forcer la marche de l'Europe vers un fédéralisme de type étasunien. Adolescent talentueux, grandi dans une famille aisée, le jeune Macron se rallie sans réserve à cet idéal post-national. Une génération plus tard, il reste attaché à ces convictions de jeunesse comme le démontrent ses deux discours de la Sorbonne.</p> <p>Il n'empêche qu'entretemps, l'Europe et le monde ont changé, pas précisément dans le sens espéré, de sorte que la profession de foi présidentielle apparaît singulièrement déconnectée des réalités. </p> <p>- <strong>L'individu libre au-dessus de tout</strong> :</p> <p>Le président exalte l'individu libéré de toutes entraves. Cette vision classiquement néolibérale est <a href="https://www.herodote.net/_Vivre_libre_ou_mourir_un_ideal_depasse-article-2958.php">à l'opposé de la vraie liberté</a>, ainsi que nous le rappelions la semaine dernière à l'occasion du tricentenaire de la naissance d'<a href="https://www.herodote.net/Une_voie_vers_la_liberte-synthese-3415.php">Emmanuel Kant</a>.</p> <p>Les parlements nationaux sont entravés dans leur action par des magistrats tels ceux de la Cour européenne des Droits de l'Homme, désignés par des gouvernements aussi exemplaires que ceux de l'Azerbaïdjan, la Turquie, Chypre, la Géorgie, Malte, la Bulgarie, etc. Ils sont empêchés de protéger les citoyens contre eux-mêmes. Le marché peut ainsi librement exciter leurs désirs et leurs fantasmes pour mieux en tirer profit. Tout devient matière à faire de l'argent depuis les croisières au bout du monde jusqu'à la location d'une mère porteuse et le changement de sexe.</p> <p>En avance d'un siècle et demi, deux jeunes hommes annonçaient déjà cette évolution mortifère des valeurs libérales : <em>« La bourgeoisie (...) a fait de la dignité personnelle une simple valeur d'échange ; elle a substitué aux nombreuses libertés, si chèrement conquises, l'unique et impitoyable liberté du commerce. 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Rappelons-nous le mot de Françoise Parly, ministre française de la Défense en 2019 : <em>« La clause de solidarité de l’Otan est l’article 5, pas l’article F-35 ! »</em></p> <p>Au demeurant, hormis l'allégeance à Washington, les membres de l'Union européenne sont en désaccord sur à peu près tous les sujets de politique étrangère : la guerre en Ukraine, l'attitude envers Israël et la Palestine, la politique africaine, les relations avec la Chine, etc. L'exécutif français est plus que jamais isolé en Europe et l'Italie, l'Espagne et l'Allemagne lui tournent ostensiblement le dos.</p> <p>Les peuples européens se voyant menacés dans leur identité par la volonté normalisatrice de Bruxelles, chacun réactive les démons du passé à l'exemple de certains Polonais qui réclament à l'Allemagne des indemnités au nom des crimes commis dans leur pays durant la Seconde Guerre mondiale, ou des Grecs qui, lors de la crise de 2015, représentèrent la chancelière avec un casque à pointe.</p> <p>Pour ne rien arranger, la guerre fait son retour sur le continent, d'abord en Yougoslavie d'abord, aujourd'hui en Ukraine, demain... Force est de constater que si l'Europe du traité de Rome, c'était la paix, l'Europe du traité de Maastricht, c'est la guerre !</p> <p>- <strong>L'Europe leader mondial dans la recherche</strong> :</p> <p>Relancer l'industrie et la recherche en Europe, comme le souhaite le président, est incompatible avec le traité de Lisbonne de 2009 qui vise <em>« à la suppression progressive des restrictions aux échanges internationaux et aux investissements étrangers directs, ainsi qu'à la réduction des barrières douanières et autres »</em>sans exiger des clauses de réciprocité chez les partenaires et concurrents de l'Europe (Chine, États-Unis, Inde,...). On le constate encore avec le rachat imminent par un groupe indien du laboratoire Biogaran (groupe Servier, 32% du marché français des médicaments génériques) : il est très probable que le futur propriétaire délocalisera hors d'Europe la production de ces médicaments.</p> <p>Le cas de la France est encore plus problématique car, avec l'introduction de la monnaie unique en 1999, la propension des Français à acheter tant et plus de biens, surtout en Allemagne, n'est plus corrigée par les ajustements monétaires entre ces deux pays. Il s'ensuit un déficit commercial devenu structurel. Il est comblé année après année :<br />• D'une part par l'endettement de l'État auprès des marchés étrangers : il lui faut aider les victimes de la désindustrialisation et remplacer les emplois perdus dans le secteur privé par des emplois dans les administrations, si superflus soient-ils.<br />• D'autre part par la cession d'actifs : on vient ainsi d'apprendre que la montée en puissance de l'actionnariat américain au sein de Totalenergies va conduire le premier groupe industriel français à se faire coter désormais à Wall Street !</p> <h3>L'Union européenne comme l'Union soviétique</h3> <p>Cette lente et irrésistible paralysie de l'Union européenne rappelle celle de l'Union soviétique, fondée elle aussi sur des présupposés idéologiques (lutte des classe, nationalisation de la valeur ajoutée).</p> <p>Après la phase de construction, très rude en ce qui la concerne (1917-1953), l'URSS s'est enferrée dans ses dogmes au lieu de se réformer avec pragmatisme. Dès 1976, l'historien Emmanuel Todd a entrevu sa chute finale dans la dégradation de certains indicateurs de progrès (mortalité infantile). </p> <p>Quand Mikhaïl Gorbatchev a tenté de sauver ce qui pouvait l'être, il était déjà trop tard. L'URSS est morte en 1991, à 74 ans. C'est l'âge qu'aura cette année l'Union européenne (ex-CECA, ex-CEE). Va-t-elle disparaître pour autant ? Ce n'est pas sûr. Trop de gens tiennent à leur sinécure dans les grandes instances de Bruxelles, Strasbourg, Luxembourg et Francfort.</p> <p>Il est plus probable que ces instances survivent sans véritable autonomie ni liberté d'action, sous la haute protection de Washington... comme en d'autres temps ont perduré les monarchies marocaine, tunisienne ou encore moghole, sous le protectorat de la République française ou de la Compagnie anglaise des Indes.</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'mortelle-l-europe-oui-comme-l-union-sovietique', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 114, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => 'https://www.herodote.net/Mortelle_l_Europe_Oui_comme_l_Union_sovietique-article-2960.php', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 13918, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4824, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Les septuagénaires gouvernent le monde', 'subtitle' => 'Le dirigeant de la première puissance du monde a 81 ans et il n’est pas exclu qu’il soit reconduit le 5 novembre 2024. 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Selon toute probabilité, les citoyens américains se disposent soit à le réélire le 5 novembre 2024 soit à élire son rival Donald Trump qui n’est guère plus jeune, étant né le 14 juin 1946.</p> <p>C’est du jamais vu dans l’Histoire des États-Unis car avant le XXIe siècle, le pays était présidé par <a href="https://www.herodote.net/Les_presidents_des_Etats_Unis_d_Amerique-synthese-338-470.php">des hommes relativement jeunes</a> (moyenne d’âge d’environ 51 ans).</p> <p>C’est aussi inédit dans l’Histoire de l’humanité car jamais encore le chef en exercice de la principale puissance du monde n’avait plus de quatre-vingts ans (à l’exception de l’empereur chinois <a href="https://www.herodote.net/La_Chine_revee-synthese-557-13.php">Qianlong</a> qui a abdiqué en 1796 à l’âge raisonnable de 87 ans).</p> <p>Ce phénomène semble appelé à se renouveler du fait des progrès de l’hygiène et de la médecine qui ont permis de doubler en un siècle l’espérance de vie dans la plupart des pays du monde (au Japon, cette espérance de vie est aujourd’hui de 85 ans).</p> <p>Ne soyons donc pas étonnés qu’en cette même année 2024, la majorité des humains soit gouvernée par des septuagénaires, voire des octogénaires. C’est le cas des dix pays les plus peuplés de la planète (à l’exception de l’Indonésie) qui rassemblent 4,3 milliards d’humains sur un total de 8 milliards. Parmi tous ces pays, notons-le (tableaux ci-après), un seul, le Bangladesh, est dirigé par une femme ; il s’agit de la Première ministre Sheikh Hasina, né en 1947.</p> <p>Le changement est brusque. 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Sur cette liste, nous avons retenu les personnes qui dirigent de fait leur pays ; soit le chef d’État (président, monarque…), soit le chef de gouvernement (Premier ministre, chancelier…) ; nous avons par exemple retenu le pape et le Guide de la Révolution (Iran) mais pas le roi d’Angleterre.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1710969072_capturedcran2024032022.09.56.png" class="img-responsive img-fluid center " width="669" height="310" /></p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1710969129_capturedcran2024032022.10.09.png" class="img-responsive img-fluid center " width="667" height="406" /></p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1710969209_capturedcran2024032022.10.16.png" class="img-responsive img-fluid center " width="671" height="176" /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Chefs d'État ou de gouvernement de 70 ans et plus (2024). NB : pour chaque pays est indiquée la personne qui détient le pouvoir exécutif (chef de l'État ou chef de gouvernement).</em></h4> <p>Curieusement, sur ces 41 dirigeants, vingt-quatre, soit plus de la moitié, sont en Afrique saharienne, autrement dit dans la région la plus jeune du monde avec dix-huit ans d’âge médian (c’est l’âge auquel il y a autant de gens au-dessus qu’au-dessous).</p> <p>Dans le reste du monde, les régions qui conservent une population relativement jeune sont également en bonne partie dirigées par des septuagénaires ou des octogénaires. 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Par extraordinaire, cette région n’a aucun dirigeant de 70 ans et plus (à part… Vladimir Poutine).</p> <p>Plus fort encore, c’est aussi dans cette région que l’on croise les dirigeants les plus jeunes de la planète : Daniel Noboa, élu en 2023 à 35 ans président de l’Équateur ; Gabriel Boric, élu en 2021 à 35 ans président du Chili ; Jakov Milatovic, élu en 2023 à 36 ans président du Monténégro ; Nayib Bukele, élu en 2019 à 37 ans président du Salvador ; Leo Varadkar, élu en 2017 à 38 ans Premier ministre d’Irlande ; Vjosa Osmani, élue en 2021 à 38 ans présidente du Kossovo ; enfin, Emmanuel Macron, élu en 2017 à 38 ans président de la République française (la liste n’est pas close).</p> <p>Nous laissons à d’autres le soin de décrypter ces paradoxes mais peut-être ne s’agit-il que d’une coïncidence inopinée.</p> <h3>L'âge ne fait rien à l'affaire</h3> <p>Au regard de cette actualité, nous pouvons nous demander s’il est bon ou mauvais d’avoir des dirigeants plus âgés que jeunes.</p> <p>Si les arts et les sciences sont souvent illustrés par des <a href="https://www.herodote.net/Gloires_precoces-synthese-2499-368.php">génies précoces</a>, il en va autrement de la politique. On n’a pas un Alexandre ou un Napoléon par génération… et l’on rencontre peu de dirigeants qui se soient illustrés en pleine jeunesse. Le plus notable reste <a href="https://www.herodote.net/18_decembre_1783-evenement-17831218.php">William Pitt <em>Le Jeune</em></a>, Premier ministre britannique en 1783, à 24 ans.</p> <p>En dépit de la triste prestation du maréchal Pétain à la tête de l’État français pendant l’Occupation, qui a fait dire au général de Gaulle : <em>« La vieillesse est un naufrage »</em>, les périodes les plus difficiles ont souvent été gérées par des hommes (ou des femmes) d’âge mûr ou avancé.</p> <p>En France, c’est en 1871 Adolphe Thiers (73 ans) qui relève la République (et réprime la Commune) ; en 1917, Georges Clemenceau (76 ans) qui sauve la France de la défaite ; en 1958, Charles de Gaulle (68 ans) qui rénove la République… Et gardons-nous d’oublier Churchill, qui sauve le monde libre en 1940 à 65 ans.</p> <p>Ces cas exceptionnels pour des situations exceptionnelles ne doivent pas dissuader les jeunes gens de s’engager en politique pour les causes qui leur paraissent justes.</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'les-septuagenaires-gouvernent-le-monde', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 129, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => 'https://www.herodote.net/Inedit_les_septuagenaires_gouvernent_le_monde-article-2952.php', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 13918, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' } ] $embeds = [] $images = [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) { 'id' => (int) 10697, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Casa_Rosada_17.jpg', 'type' => 'image', 'subtype' => 'jpeg', 'size' => (int) 145200, 'md5' => '8a35139a11244f00c1ef653006cf505d', 'width' => (int) 1024, 'height' => (int) 768, 'date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'title' => '', 'description' => 'La Casa Rosada, siège du pouvoir exécutif argentin, à Buenos Aires.', 'author' => '', 'copyright' => '© Martín A. 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Article publié sur Herodote le 20 novembre 2023
Le président radical Fernando de la Rúa, décrète alors l'état de siège et la police tente de dégager sa résidence. La répression fait une quarantaine de morts mais la pression ne faiblit pas. De guerre lasse, le chef de l'État s'enfuit en hélicoptère.
Les émeutiers ont vaincu mais le pays est une nouvelle fois au bord du gouffre. C'est l'aboutissement douloureux d'une politique néolibérale entreprise par le précédent président, le flamboyant Carlos Menem, qui avait dû renoncer au pouvoir en 1999.
En 2003, l'arrivée à la présidence de Néstor Kirchner, un péroniste « de gauche » va ramener le retour à la stabilité... sans que quiconque imagine toutefois que l'Argentine redevienne comme il y a un siècle ou seulement un demi-siècle l'un des pays les plus prospères de la planète. Vingt ans plus tard, l'élection d'un électron libre ultralibéral, Javier Milei, sonne le glas de cette embellie et la fin du « kirchnérisme ». Sera-ce pour autant la fin du péronisme, une doctrine sociale héritée de Juan Domingo Perón, au pouvoir de 1945 à 1955 ? L'avenir le dira.
L'Argentine dans l'ornière
Les données de la Banque mondiale attestent du décrochage économique de l'Argentine au cours des dernières décennies. En 1970, son PIB/habitant talonnait celui de la France et cinq à six fois supérieur à celui du Brésil. Aujourd'hui, il dépasse de moitié celui du Brésil mais est trois inférieur à celui de la France.
Toutefois, ces données économiques méritent d'être tempérées par les données sanitaires qui demeurent honorables, grâce en soit rendue au niveau éducatif de la population. L'espérance de vie en Argentine a progressé au même rythme qu'en France et la mortalité infantile (décès pour mille enfants de moins d'un an) est au même niveau qu'aux États-Unis (il est vrai que les États-Unis affichent des performances calamiteuses en matière de santé eu égard à leur puissance économique).
Les charmes factices de la «dollarisation»
Après les déceptions du péronisme et les crimes de la dictature militaire, les Argentins ont cherché à revenir dans la normalité en portant à la présidence le tranquille radical Raúl Alfonsín le 10 décembre 1983 puis le péroniste Carlos Menem le 8 juillet 1989. Le monde connaît alors la chute du système soviétique et le triomphe des États-Unis et de leur système économique.
L'Argentine elle-même ne s'est pas remise de ses démons. Elle souffre d'hyperinflation et peine à exporter ses produits traditionnels (céréales, viande, vins...). Les classes possédantes craignent que l'inflation ne dissolve leurs capitaux et transfèrent ceux-ci à l'étranger.
Le nouveau président se rallie à la doctrine monétariste de Milton Friedman, chef de file de l'école de Chicago, selon laquelle un État doit laisser « le marché » faire son office et se contenter de stabiliser sa monnaie.
Carlos Menem (photo) juge donc primordial d'enrayer l'inflation (dico) et pour cela aligne la monnaie sur le dollar. Le 1er janvier 1992, il crée un « nouveau peso » dont l'État garantit la parité avec le dollar américain (un peso = un dollar).
Dans le même temps, il privatise le très important secteur public légué par Perón et libère les échanges. Le 26 mars 1991, à Asunción (Paraguay), il fonde avec ses homologues du Paraguay, du Brésil et de l'Uruguay un marché commun inspiré de l'expérience européenne. C'est le Mercosur (Mercado Común del Sur).
Les résultats ne se font pas attendre : l'inflation retombe à des niveaux très bas et les investisseurs étrangers affluent et achètent à tour de bras les entreprises publiques (transports, énergie, eau...). Michel Camdessus, directeur général du Fonds Monétaire International, ne tarit pas d'éloges sur le « miracle argentin ».
Mais les exportations s'effondrent du fait qu'exprimées en dollars, elles ne sont plus concurrentielles sur les marchés étrangers. Le déficit commercial devient abyssal.
Les inégalités explosent très vite. Tandis que la bourgeoisie, riche de ses capitaux placés à l'étranger ou dans les entreprises de services, jouit sans entrave des produits et des technologies dernier cri, les chômeurs remplissent les bidonvilles des faubourgs de Buenos Aires. Le « miracle économique », fondé sur la spéculation et non la production, n'est pas sans rappeler la situation de l'Espagne dans les années 2000 avec sa bulle immobilière.
Son caractère factice apparaît très vite. À partir de 1998, le pays entre en récession et plus d'un cinquième de la population est bientôt touché par le chômage. La fuite des capitaux s'accélère jusqu'à atteindre les 200 milliards de dollars.
Fernando de la Rúa, qui succède le 10 décembre 1999 à Carlos Menem, n'ose pas plus que ce dernier remettre en cause l'arrimage de la monnaie nationale au dollar. Il appelle le FMI au secours et reçoit une aide de 40 milliards de dollars. Lui-même lance un classique programme de relance de 20 milliards de dollars (grands travaux...).
Mais rien n'y fait et l'Argentine s'enfonce dans la crise. Le taux d'intérêt auquel l'État doit rembourser sa dette devient prohibitif. Dans les rues, les ménagères en colère manifestent bruyamment avec des concerts de casseroles. Amère désillusion pour ce pays qui se flattait quelques années plus tôt d'être le plus riche du continent sud-américain.
Le 1er novembre 2001, au bord de la crise de nerfs, le gouvernement exige de ses créanciers un rééchelonnement et une réduction de sa dette. Insuffisant.
Début décembre 2001, pour limiter tant bien que mal la fuite des capitaux, il établit le contrôle des changes et limite les retraits bancaires à 250 euros par semaine. C'est le « corralito » (petit enclos), une vexation qui porte à son paroxisme la colère des classes moyennes. Après son soulèvement et la fuite piteuse du président, il ne reste plus qu'à reconstruire le pays dans l'improvisation.
Un sursaut inattendu
Dans les deux semaines qui suivent, l'Argentine change quatre fois de président. À la fin décembre, le gouvernement se résout à faire défaut sur sa dette publique extérieure. Le président par intérim Eduardo Duhalde se lamente : « L'Argentine est en faillite. Notre modèle pervers a jeté 2 millions de compatriotes dans l'indigence, détruit la classe moyenne et nos industries »(note).
Le 6 janvier 2002, constatant avec retard que le contrôle des changes paralyse l'activité, il se résout à dévaluer le peso de 28 % par rapport au dollar. C'est la fin de la « dollarisation ». La monnaie nationale va pouvoir retrouver son cours naturel, tel que la valeur des importations (en devises étrangères) s'aligne sur la valeur des exportations (en pesos).
La transition est extrêmement brutale et semble donner raison aux prophètes de malheur qui, à Washington, au FMI, dénonçaient le retour à une monnaie flexible. Rien qu'en 2002, le PIB (richesse nationale) s'effondre de 11% et les prix en pesos flambent d'environ 30%.
Mais les Argentins se reprennent très vite et dans les années suivantes, la croissance économique repart de plus belle avec des taux à la chinoise de l'ordre de 6 à 8 % par an. Grâce à la dévaluation et à la libre fluctuation des monnaies, elle bénéficie d'un taux de change très avantageux (3,6 pesos pour un dollar), et aussi (et surtout) de l'explosion de la demande chinoise en produits de base (céréales, vin, soja, viande...).
Fort de cette conjoncture, Roberto Lavagna, ministre de l'Économie, peut « restructurer » la dette publique de 100 milliards de dollars, autrement dit négocier avec ses créanciers une « décote » (réduction) de 75%. À prendre ou à laisser.
Le 25 mai 2003, Néstor Kirchner, issu des Jeunesses péronistes, est élu à la présidence de la République. Il mène à bien la restructuration de la dette engagée par Roberto Lavagna et peut tranquillement gérer la prospérité retrouvée en s'affichant fidèle au justicialisme, la doctrine de Perón (1945-1955).
Revenue des illusions passées, l'Argentine multiplie les dispositions protectionnistes, jusqu'à vider de son contenu le traité de libre-échange du Mercosur. Elle est donnée en exemple par le Prix Nobel d'économie Paul Krugman. Encore doit-elle résister au péché populiste, avec une classe politique qui dilapide les ressources de l'État dans une fonction publique surdimensionnée...
Le retour de la tentation populiste
Le 10 décembre 2007, au terme des deux mandats autorisés par la Constitution, Néstor Kirchner s'est offert le luxe de transmettre la présidence à son épouse Cristina Fernández de Kirchner. Celle-ci a poursuivi son oeuvre tout en faisant face à partir de 2008 à la crise des subprimes et à l'effondrement de la demande chinoise. Les gains à l'exportation ont diminué sous l'effet de la crise mondiale de sorte que l'excédent commercial s'est réduit comme peau de chagrin.
Après une décennie de prospérité qui n'a pas mis fin aux tentations clientélistes, le climat n'a pas tardé à s'assombrir de nouveau. Les habitants se voient privés des bénéfices de la croissance par une inflation de plus de 20% par an. L'État, revenu à ses anciens errements, ponctionne les exportations agro-alimentaires par de lourdes taxes pour financer la fonction publique. Dans l'industrie, pour ne rien arranger, les actionnaires, étrangers pour la plupart, choisissent de rapatrier leurs bénéfices plutôt que de les réinvestir sur place.
Le 10 décembre 2019, à défaut de pouvoir se faire réélire, Christina Kirchner a cédé son fauteuil à Alberto Fernández tout en s'arrogeant une vice-présidence qui lui laissait la réalité du pouvoir.
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Avec l'accentuation de la crise économique, quarante pour cent de la population se trouve en 2023 au-dessous du seuil de pauvreté. Quatre travailleurs sur 10 ne sont pas déclarés. Presque 50% des gens reçoivent quelque forme d’aide sociale, telles que l'allocation universelle pour enfant (AUH), les programmes (subventions) Potenciar Trabajo, Alimentar y Progresar, Más y mejor trabajo ainsi que les pensions non contributives (celles qui ne nécessitent pas de cotisations pendant la vie active et qui fournissent un revenu de 80% de la pension minimale). Le pays est lourdement endetté et le Fonds Monétaire International exige une politique d’austérité difficile à mener dans ce contexte et surtout en période électorale.
L’inflation a dépassé les 100% annuel (6,3% en juillet 2023) et les gens voient leur pouvoir d’achat s'effriter mois après mois. Dans ce pays magnifique, doté par la Nature de tous les dons, on en arrive à ce paradoxe consternant que la majorité des jeunes placent leurs espoirs dans un exil vers la vieille Europe, le continent qu'ont fui leurs aïeux !
La casta (« caste ») au pouvoir se tient cependant éloignée de ces défis. Christina Kirchner s'en tient à dénoncer la puja distributiva, autrement dit la « lutte pour l'accaparement des richesses » menée par les riches. Quant au président Alberto Fernández, il multiplie les mesures sociétales à destination des minorités sexuelles et autres, notamment en prenant parti pour la « théorie du genre », ce dont la masse des citoyens se contrefiche (d'autant que l'Argentine s'honore d'être depuis longtemps déjà le pays le moins machiste d'Amérique latine !).
Il y a un sentiment de méfiance envers le système politique qui ne va pas jusqu’à mettre la démocratie en danger mais se traduit en abstention ou en vote pour un inconnu qui défie le statu quo. C'est ainsi que sorti de nulle part, Javier Milei est devenu l’instrument pour exprimer ce désenchantement, cette frustration répétée par rapport à des gestions politiques qui ont toutes mal tourné.
Cet économiste ultralibéral de 53 ans, disciple de Milton Friedman, qui se dit à la fois climatosceptique, fervent catholique (et hostile au pape argentin !), a été élu largement le 19 novembre 2023 avec 56% des suffrages face au ministre de l'économie du gouvernement sortant, le péroniste Sergio Massa. Reste à voir si ses recettes à l'emporte-pièce sortiront le pays de l'ornière.
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Le déficit commercial devient abyssal.</p> <p>Les inégalités explosent très vite. Tandis que la bourgeoisie, riche de ses capitaux placés à l'étranger ou dans les entreprises de services, jouit sans entrave des produits et des technologies dernier cri, les chômeurs remplissent les bidonvilles des faubourgs de Buenos Aires. Le <em>« miracle économique »</em>, fondé sur la spéculation et non la production, n'est pas sans rappeler la situation de l'Espagne dans les années 2000 avec sa <em>bulle </em>immobilière.</p> <p>Son caractère factice apparaît très vite. À partir de 1998, le pays entre en récession et plus d'un cinquième de la population est bientôt touché par le chômage. La fuite des capitaux s'accélère jusqu'à atteindre les 200 milliards de dollars.</p> <p>Fernando de la Rúa, qui succède le 10 décembre 1999 à Carlos Menem, n'ose pas plus que ce dernier remettre en cause l'arrimage de la monnaie nationale au dollar. 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Après son soulèvement et la fuite piteuse du président, il ne reste plus qu'à reconstruire le pays dans l'improvisation.</p> <h3>Un sursaut inattendu</h3> <p>Dans les deux semaines qui suivent, l'Argentine change quatre fois de président. À la fin décembre, le gouvernement se résout à faire défaut sur sa dette publique extérieure. Le président par intérim Eduardo Duhalde se lamente : <em>« L'Argentine est en faillite. Notre modèle pervers a jeté 2 millions de compatriotes dans l'indigence, détruit la classe moyenne et nos industries »</em>(note).</p> <p>Le 6 janvier 2002, constatant avec retard que le contrôle des changes paralyse l'activité, il se résout à dévaluer le peso de 28 % par rapport au dollar. C'est la fin de la <em>« dollarisation »</em>. La monnaie nationale va pouvoir retrouver son cours naturel, tel que la valeur des importations (en devises étrangères) s'aligne sur la valeur des exportations (en pesos).</p> <p>La transition est extrêmement brutale et semble donner raison aux prophètes de malheur qui, à Washington, au FMI, dénonçaient le retour à une monnaie flexible. Rien qu'en 2002, le PIB (richesse nationale) s'effondre de 11% et les prix en pesos flambent d'environ 30%. </p> <p>Mais les Argentins se reprennent très vite et dans les années suivantes, la croissance économique repart de plus belle avec des taux à la chinoise de l'ordre de 6 à 8 % par an. 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L'avenir le dira.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1700675872_milei.jpg" class="img-responsive img-fluid center " width="256" height="323" /></p> <h3>L'Argentine dans l'ornière</h3> <p>Les données de la Banque mondiale attestent du décrochage économique de l'Argentine au cours des dernières décennies. En 1970, son PIB/habitant talonnait celui de la France et cinq à six fois supérieur à celui du Brésil. Aujourd'hui, il dépasse de moitié celui du Brésil mais est trois inférieur à celui de la France.<br />Toutefois, ces données économiques méritent d'être tempérées par les données sanitaires qui demeurent honorables, grâce en soit rendue au niveau éducatif de la population. L'espérance de vie en Argentine a progressé au même rythme qu'en France et la mortalité infantile (décès pour mille enfants de moins d'un an) est au même niveau qu'aux États-Unis (il est vrai que les États-Unis affichent des performances calamiteuses en matière de santé eu égard à leur puissance économique).</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1700675997_capturedcran2023112218.59.13.png" class="img-responsive img-fluid center " width="577" height="124" /></p> <h3>Les charmes factices de la «dollarisation»</h3> <p>Après les <a href="safari-reader://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19451017">déceptions du </a><em><a href="safari-reader://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19451017">péronisme</a> </em>et les <a href="safari-reader://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19820614">crimes de la dictature militaire</a>, les Argentins ont cherché à revenir dans la normalité en portant à la présidence le tranquille radical Raúl Alfonsín le 10 décembre 1983 puis le péroniste Carlos Menem le 8 juillet 1989. Le monde connaît alors la chute du système soviétique et le triomphe des États-Unis et de leur système économique.</p> <p>L'Argentine elle-même ne s'est pas remise de ses démons. Elle souffre d'hyperinflation et peine à exporter ses produits traditionnels (céréales, viande, vins...). Les classes possédantes craignent que l'inflation ne dissolve leurs capitaux et transfèrent ceux-ci à l'étranger.</p> <p>Le nouveau président se rallie à la doctrine monétariste de Milton Friedman, chef de file de l'école de Chicago, selon laquelle un État doit laisser <em>« le marché »</em> faire son office et se contenter de stabiliser sa monnaie.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1700676210_menem.jpg" class="img-responsive img-fluid center " width="275" height="394" /></p> <p>Carlos Menem (photo) juge donc primordial d'enrayer l'inflation (<a href="safari-reader://www.herodote.net/inflation_deflation-mot-439.php">dico</a>) et pour cela aligne la monnaie sur le dollar. Le 1er janvier 1992, il crée un <em>« nouveau peso »</em> dont l'État garantit la parité avec le dollar américain (un peso = un dollar).</p> <p>Dans le même temps, il privatise le très important secteur public légué par Perón et libère les échanges. Le 26 mars 1991, à Asunción (Paraguay), il fonde avec ses homologues du Paraguay, du Brésil et de l'Uruguay un marché commun inspiré de l'expérience européenne. C'est le <em>Mercosur </em>(<em>Mercado Común del Sur</em>).</p> <p>Les résultats ne se font pas attendre : l'inflation retombe à des niveaux très bas et les investisseurs étrangers affluent et achètent à tour de bras les entreprises publiques (transports, énergie, eau...). Michel Camdessus, directeur général du Fonds Monétaire International, ne tarit pas d'éloges sur le <em>« miracle argentin »</em>. </p> <p>Mais les exportations s'effondrent du fait qu'exprimées en dollars, elles ne sont plus concurrentielles sur les marchés étrangers. Le déficit commercial devient abyssal.</p> <p>Les inégalités explosent très vite. Tandis que la bourgeoisie, riche de ses capitaux placés à l'étranger ou dans les entreprises de services, jouit sans entrave des produits et des technologies dernier cri, les chômeurs remplissent les bidonvilles des faubourgs de Buenos Aires. Le <em>« miracle économique »</em>, fondé sur la spéculation et non la production, n'est pas sans rappeler la situation de l'Espagne dans les années 2000 avec sa <em>bulle </em>immobilière.</p> <p>Son caractère factice apparaît très vite. À partir de 1998, le pays entre en récession et plus d'un cinquième de la population est bientôt touché par le chômage. La fuite des capitaux s'accélère jusqu'à atteindre les 200 milliards de dollars.</p> <p>Fernando de la Rúa, qui succède le 10 décembre 1999 à Carlos Menem, n'ose pas plus que ce dernier remettre en cause l'arrimage de la monnaie nationale au dollar. Il appelle le FMI au secours et reçoit une aide de 40 milliards de dollars. Lui-même lance un classique programme de relance de 20 milliards de dollars (grands travaux...).</p> <p>Mais rien n'y fait et l'Argentine s'enfonce dans la crise. Le taux d'intérêt auquel l'État doit rembourser sa dette devient prohibitif. Dans les rues, les ménagères en colère manifestent bruyamment avec des concerts de casseroles. Amère désillusion pour ce pays qui se flattait quelques années plus tôt d'être le plus riche du continent sud-américain.</p> <p>Le 1er novembre 2001, au bord de la crise de nerfs, le gouvernement exige de ses créanciers un rééchelonnement et une réduction de sa dette. Insuffisant. </p> <p>Début décembre 2001, pour limiter tant bien que mal la fuite des capitaux, il établit le contrôle des changes et limite les retraits bancaires à 250 euros par semaine. C'est le <em>« corralito »</em> (<em>petit enclos</em>), une vexation qui porte à son paroxisme la colère des classes moyennes. Après son soulèvement et la fuite piteuse du président, il ne reste plus qu'à reconstruire le pays dans l'improvisation.</p> <h3>Un sursaut inattendu</h3> <p>Dans les deux semaines qui suivent, l'Argentine change quatre fois de président. À la fin décembre, le gouvernement se résout à faire défaut sur sa dette publique extérieure. Le président par intérim Eduardo Duhalde se lamente : <em>« L'Argentine est en faillite. Notre modèle pervers a jeté 2 millions de compatriotes dans l'indigence, détruit la classe moyenne et nos industries »</em>(note).</p> <p>Le 6 janvier 2002, constatant avec retard que le contrôle des changes paralyse l'activité, il se résout à dévaluer le peso de 28 % par rapport au dollar. C'est la fin de la <em>« dollarisation »</em>. La monnaie nationale va pouvoir retrouver son cours naturel, tel que la valeur des importations (en devises étrangères) s'aligne sur la valeur des exportations (en pesos).</p> <p>La transition est extrêmement brutale et semble donner raison aux prophètes de malheur qui, à Washington, au FMI, dénonçaient le retour à une monnaie flexible. Rien qu'en 2002, le PIB (richesse nationale) s'effondre de 11% et les prix en pesos flambent d'environ 30%. </p> <p>Mais les Argentins se reprennent très vite et dans les années suivantes, la croissance économique repart de plus belle avec des taux à la chinoise de l'ordre de 6 à 8 % par an. Grâce à la dévaluation et à la libre fluctuation des monnaies, elle bénéficie d'un taux de change très avantageux (3,6 pesos pour un dollar), et aussi (et surtout) de l'explosion de la demande chinoise en produits de base (céréales, vin, soja, viande...).</p> <p>Fort de cette conjoncture, Roberto Lavagna, ministre de l'Économie, peut <em>« restructurer » </em>la dette publique de 100 milliards de dollars, autrement dit négocier avec ses créanciers une <em>« décote » </em>(réduction) de 75%. À prendre ou à laisser. </p> <p>Le 25 mai 2003, Néstor Kirchner, issu des Jeunesses péronistes, est élu à la présidence de la République. Il mène à bien la restructuration de la dette engagée par Roberto Lavagna et peut tranquillement gérer la prospérité retrouvée en s'affichant fidèle au <em>justicialisme</em>, <a href="https://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19451017&ID_dossier=302">la doctrine de Perón</a> (1945-1955).</p> <p>Revenue des illusions passées, l'Argentine multiplie les dispositions protectionnistes, jusqu'à vider de son contenu le traité de libre-échange du <em>Mercosur</em>. Elle est donnée en exemple par le Prix Nobel d'économie Paul Krugman. Encore doit-elle résister au péché populiste, avec une classe politique qui dilapide les ressources de l'État dans une fonction publique surdimensionnée...</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1700676301_kirchner.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " width="488" height="325" /></p> <h3>Le retour de la tentation populiste</h3> <p>Le 10 décembre 2007, au terme des deux mandats autorisés par la Constitution, Néstor Kirchner s'est offert le luxe de transmettre la présidence à son épouse Cristina Fernández de Kirchner. Celle-ci a poursuivi son oeuvre tout en faisant face à partir de 2008 à la <a href="https://www.herodote.net/24_juin_2007-evenement-20070624.php">crise des </a><em><a href="https://www.herodote.net/24_juin_2007-evenement-20070624.php">subprimes</a> </em>et à l'effondrement de la demande chinoise. Les gains à l'exportation ont diminué sous l'effet de la crise mondiale de sorte que l'excédent commercial s'est réduit comme peau de chagrin.</p> <p>Après une décennie de prospérité qui n'a pas mis fin aux tentations clientélistes, le climat n'a pas tardé à s'assombrir de nouveau. Les habitants se voient privés des bénéfices de la croissance par une inflation de plus de 20% par an. L'État, revenu à ses anciens errements, ponctionne les exportations agro-alimentaires par de lourdes taxes pour financer la fonction publique. Dans l'industrie, pour ne rien arranger, les actionnaires, étrangers pour la plupart, choisissent de rapatrier leurs bénéfices plutôt que de les réinvestir sur place.</p> <p>Le 10 décembre 2019, à défaut de pouvoir se faire réélire, Christina Kirchner a cédé son fauteuil à Alberto Fernández tout en s'arrogeant une vice-présidence qui lui laissait la réalité du pouvoir.</p> <p>Las, en 2023, c'est dans une ambiance d’une grande instabilité et de désenchantement de la politique que l’Argentine commémore les 40 ans de démocratie, rétablie en 1983 après une des dictatures les plus violentes de son histoire...</p> <p>Avec l'accentuation de la crise économique, quarante pour cent de la population se trouve en 2023 au-dessous du seuil de pauvreté. Quatre travailleurs sur 10 ne sont pas déclarés. Presque 50% des gens reçoivent quelque forme d’aide sociale, telles que l'allocation universelle pour enfant (AUH), les programmes (subventions) <em>Potenciar Trabajo, Alimentar y Progresar</em>, <em>Más y mejor trabajo</em> ainsi que les pensions non contributives (celles qui ne nécessitent pas de cotisations pendant la vie active et qui fournissent un revenu de 80% de la pension minimale). Le pays est lourdement endetté et le Fonds Monétaire International exige une politique d’austérité difficile à mener dans ce contexte et surtout en période électorale.</p> <p>L’inflation a dépassé les 100% annuel (6,3% en juillet 2023) et les gens voient leur pouvoir d’achat s'effriter mois après mois. Dans ce pays magnifique, doté par la Nature de tous les dons, on en arrive à ce paradoxe consternant que la majorité des jeunes placent leurs espoirs dans un exil vers la vieille Europe, le continent qu'ont fui leurs aïeux !</p> <p>La <em>casta </em>(<em>« caste »</em>) au pouvoir se tient cependant éloignée de ces défis. Christina Kirchner s'en tient à dénoncer la <em>puja distributiva</em>, autrement dit la<em> « lutte pour l'accaparement des richesses »</em> menée par les riches. Quant au président Alberto Fernández, il multiplie les mesures sociétales à destination des minorités sexuelles et autres, notamment en prenant parti pour la <em>« théorie du genre »</em>, ce dont la masse des citoyens se contrefiche (d'autant que l'Argentine s'honore d'être depuis longtemps déjà le pays le moins machiste d'Amérique latine !).</p> <p>Il y a un sentiment de méfiance envers le système politique qui ne va pas jusqu’à mettre la démocratie en danger mais se traduit en abstention ou en vote pour un inconnu qui défie le statu quo. C'est ainsi que sorti de nulle part, Javier Milei est devenu l’instrument pour exprimer ce désenchantement, cette frustration répétée par rapport à des gestions politiques qui ont toutes mal tourné.</p> <p>Cet économiste ultralibéral de 53 ans, disciple de <a href="https://www.herodote.net/Bio/Friedman-biographie-RnJpZWRtYW4=.php">Milton Friedman</a>, qui se dit à la fois climatosceptique, fervent catholique (et hostile au pape argentin !), a été élu largement le 19 novembre 2023 avec 56% des suffrages face au ministre de l'économie du gouvernement sortant, le péroniste Sergio Massa. 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Il recouvre des réalités diverses et parfois trompeuses.</p> <h3>Vous avez dit «migrations»?</h3> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1732201402_migrationscouv.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " width="350" height="490" /></p> <p>- Les migrations individuelles :</p> <p>Elles sont une réalité de tous les temps et de tous les pays. Partout, il se trouve en effet des individus qui partent pour de longues années ou font souche loin de chez eux, pour les besoins du commerce, par goût de l'aventure, par rejet de l'oppression, par le hasard des rencontres et de l'amour...</p> <p>Ainsi <a href="https://www.herodote.net/8_janvier_1324-evenement-13240108.php">des commerçants vénitiens</a> s'établissaient-ils au Moyen Âge à la cour du Grand Khan, à Pékin, tandis qu'<a href="https://www.herodote.net/histoire/synthese.php?ID=69#anselme">un aventureux Toulousain</a> ramenait dans sa patrie une jeune épouse rencontrée sur les bords du Niger ! Au XVIIe siècle, des huguenots ont fui la France et se sont installés à Berlin ou même au Cap, en Afrique australe. À l'inverse, des Irlandais catholiques ont fait souche en France et même au sud des Pyrénées. Citons encore Marie Curie et Savorgnan de Brazza qui ont au XIXe siècle quitté leur pays pour servir et honorer la France.</p> <p>Ces migrations partent dans tous les sens et contribuent à la circulation des idées et des techniques et donc au progrès humain. Elles concernent néanmoins des flux réduits de personnes qui n'ont pas de mal à se fondre dans la population d'accueil de sorte qu'elles ne changent pas la nature des sociétés concernées.</p> <p>- Les migrations collectives :</p> <p>Elles sont très actuelles comme le montre l'actualité politique en Europe et en Amérique mais elles résultent de contraintes ou d'aspirations très variables.</p> <p>• Les <em>« migrations de peuplement »</em> : elles<em> </em>sont caractérisées depuis l'aube des temps par des déplacements à partir de territoires en expansion démographique vers des territoires faiblement peuplés ou en décroissance démographique. Elles procèdent le plus souvent par expansion progressive en tâche d'huile et c'est comme cela que l'<em>Homo sapiens</em>, parti d'Afrique, a peuplé la Terre. De façon plus rare, elles procèdent par déplacements organisés. Dans tous les cas, elles représentent des effectifs somme toute limités en regard des populations de départ, les humains étant par nature <a href="https://www.herodote.net/L_Homme_n_est_pas_un_migrant_par_nature_-article-2983.php">attachés à leur lieu de naissance</a>.</p> <p>• Les <em>déplacements forcés de population</em> liés aux guerres ou à la traite imprègnent fortement la mémoire des peuples.</p> <p>• Les <em>invasions</em> contribuent à modifier les équilibres démographiques, souvent avec des effectifs limités. Les Germains qui ont pénétré en Gaule par exemple aux IVe et Ve siècles étaient tout au plus quelques centaines de milliers face à une dizaine de millions de Gallo-Romains...</p> <h3>Premières rencontres</h3> <p>La première expansion notable remonte à l'aube des temps. Elle concerne <a href="https://www.herodote.net/Paleolithique_inferieur-synthese-164.php">un très lointain aïeul</a>, <em>Homo erectus</em>, qui aurait migré il y a deux millions d'années d'Afrique vers l'Eurasie. Ce fut la première <em>« sortie d'Afrique »</em>.</p> <p>En <a href="https://www.herodote.net/une_Histoire_de_six_millions_d_annees-synthese-2446-353.php">Afrique</a> même, l'<em>Homo erectus</em> évolua il y a 300 000 ans vers notre propre espèce, l'<em>Homo sapiens</em>. En Eurasie, il eut des descendants tels que <a href="https://www.herodote.net/Paleolithique_moyen-synthese-2143.php"><em>Néandertal</em></a>et l'<em>homme de Denisova</em>, il y a environ 500 000 ans. Il engendra aussi une espèce originale sur l'île de Florès (Indonésie), il y a seulement 80 000 ans.</p> <p>Une deuxième <em>« sortie d'Afrique »</em> se produisit il y a un peu plus de 70 000 ans, quand quelques <em>Homo sapiens</em> s'établirent au Moyen-Orient où ils s'unirent aux représentants locaux de <em>Néandertal</em> et <em>Denisova</em>. De ces unions seraient issus les Eurasiens actuels si l'on en croit les dernières <a href="https://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=20100507&ID_dossier=250">découvertes de la génétique</a>.</p> <p><em>Homo sapiens</em> atteignit là-dessus des régions encore vierges de présence humaine. Il franchit les bras de mer qui séparent la Papouasie et l’Australie de l'Eurasie. Puis, il y a 35 000 ans, il traversa le <a href="https://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=17410716&ID_dossier=26">détroit de Béring</a> qui séparait l’Asie de l’Amérique, soit à pied sec en profitant du faible niveau des océans pendant la dernière glaciation, soit à bord d'embarcations rudimentaires. C'est encore à bord de pirogues qu'il occupa beaucoup plus tard les archipels de l'océan Pacifique... et <a href="https://www.herodote.net/Madagascar_une_ile_a_part-synthese-511-68.php">Madagascar</a>.</p> <p>Vers 30 000 ans BP (<em>Before Present</em>, soit avant nous), l'<em>Homo sapiens </em>moyen-oriental mâtiné de <em>Néandertal</em> gagna l'Europe où erraient de purs Néandertaliens. Ceux-ci, déjà en déclin démographique, ne tardèrent pas à disparaître, laissant le terrain libre à notre ancêtre (note).</p> <p>Ces groupes humains étaient de faible nombre, souvent réduits à quelques familles, sans guère de contacts les uns avec les autres. Ils ont pu se diversifier à partir de légères mutations génétiques au gré de leur expansion démographique, chaque groupe s'adaptant à son environnement (peau noire ou cuivrée sous les climats chauds, claire sous les climats froids en manque de soleil, etc). C'est ainsi qu'il y a 30 000 ans ou moins seraient <a href="https://www.herodote.net/Notre_Histoire_eclairee_par_la_genetique-article-2691.php">apparus les différents phénotypes</a> qui constituent aujourd'hui l'humanité (Africains, Asiatiques, Européens, etc.).</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1732201529_boshimans.jpg" class="img-responsive img-fluid center " width="601" height="424" /></p> <h3>Excédents naturels</h3> <p>Depuis le commencement du monde, l'expansion démographique se fait tout naturellement par excédent des naissances sur les décès vers les territoires faiblement peuplés... ou en voie de dépeuplement (comme l'Europe de Néandertal au Paléolithique supérieur... ou l'Europe contemporaine). C'est de cette façon, lente, progressive et pacifique, que les chasseurs-cueilleurs ont occupé toute la planète au Paléolithique, suivis plus tard par les agriculteurs et les éleveurs. </p> <p>Avec l'<a href="https://www.herodote.net/Sedentarisation_et_agriculture-synthese-165-433.php">apparition de l'agriculture et de l'élevage</a>, il y a dix mille ans, les femmes ont pu sevrer leurs bébés avec de la bouillie de céréales ou du lait animal. N'allaitant plus leurs bébés que pendant un an au lieu de trois précédemment, elles redevenaient plus vite enceintes. En dépit d'une importante mortalité en couches, elles en sont venues de la sorte à donner le jour à un plus grand nombre d'enfants. </p> <p>De la sorte, au Néolithique (<a href="https://www.herodote.net/Prehistoire_Paleolithique_Neolithique-mot-237.php">dico</a>), la population mondiale a brusquement décuplé en quelques millénaires, jusqu'à atteindre plusieurs dizaines de millions d'âmes. Partout dans le monde, par leur simple expansion démographique, les populations paysannes ont repoussé et supplanté les chasseurs-cueilleurs avec lesquels elles entraient en contact. Jusque-là limitées au rapt des femmes, <a href="https://www.herodote.net/La_fascination_de_la_guerre-article-2979.php">les guerres se sont aussi intensifiées</a>, alimentées par le désir de s'approprier les richesses du voisin, troupeaux, réserves de céréales et objets précieux.</p> <p>- Expansions africaines :</p> <p>Les Africains actuels ont acquis la maîtrise de l'agriculture il y a environ dix mille ans, en même temps que les habitants du Moyen-Orient. Bénéficiant de ce fait d'une croissance démographique relativement forte, ils sont sortis de leur foyer natif, entre le delta du Niger et le mont Cameroun, et ont occupé progressivement l'Afrique subsaharienne en absorbant ou en repoussant devant eux les populations aborigènes à peau cuivrée ou noire qui y étaient établies (<em>Khoisans</em>, <em>Pygmées</em>, <em>Hottentots, Hadzas</em>).</p> <p>Vers 500 av. J.-C., la diffusion de la métallurgie du fer en direction des Grands Lacs africains, en augmentant la productivité agricole et la puissance à la guerre, a donné une nouvelle impulsion à leur croissance démographique jusqu'à leur permettre d'atteindre au XVIIe siècle le Limpopo, un fleuve d'Afrique australe.</p> <p>Mais dans le même temps, des colons hollandais débarquaient à la pointe du continent et <a href="https://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=16520406&ID_dossier=140">fondaient la colonie du Cap</a>. Cette circonstance a évité aux Khoisans de complètement disparaître (ces populations aborigènes d'Afrique australe ont ravi le monde entier à la faveur d'une comédie de Jamie Uys, <em>Les Dieux sont tombés sur la tête</em>, 1980).</p> <p>- Expansions indo-européennes :</p> <p>De même que l'Afrique a été colonisée par les Bantouphones, l'Europe et le sous-continent indien ont été colonisés il y a six mille ans environ par des populations d'éleveurs établies dans les régions du Don et de la Volga.</p> <p>Selon des <a href="https://www.herodote.net/indo_europeens-synthese-2035.php#lait">travaux récents</a>, ces éleveurs auraient bénéficié d'une mutation génétique grâce à laquelle ils auraient mieux digéré le lait de vache et ainsi survécu plus facilement aux disettes et aux famines ! Voyant leurs effectifs grandir irrésistiblement, ils auraient été amenés de proche en proche et par vagues successives à occuper les immenses espaces situés entre l'océan Atlantique et l'océan Indien. </p> <p>Ces populations parlaient des langues apparentées que les linguistes modernes ont qualifiées d'<a href="https://www.herodote.net/indo_europeens-synthese-2035.php">indo-européennes</a>, parce qu'elles sont à la racine de la plupart des langues européennes ainsi que de l'iranien et des langues de l'Inde du nord. Leur progression vers l'Europe et l'Inde a été plutôt violente si l'on en croit une étude publiée par <em>Science</em> (mars 2019) et citée par les <em>Cahiers de Science & Vie</em>(juillet 2019) : l'examen d'une nécropole en Espagne montre le remplacement de 40% du génome du peuple ancestral par celui des nouveaux-venus, lesquels auraient toutefois épargné les femmes pour se les approprier.</p> <p>- Expansions chinoises et japonaises :</p> <p>Les Chinois du <em>Fleuve Jaune </em>ont dès l'époque du <a href="https://www.herodote.net/Qin_Shi_Huangdi_Premier_empereur-synthese-228-13.php">Premier Empereur</a>, il y a 2200 ans, entrepris de coloniser leurs marges. Ce mouvement se poursuit aujourd'hui avec la colonisation du Tibet et du Xinjiang, au détriment des populations locales et de leur culture.</p> <p>Mais le Premier Empereur a aussi eu le souci de réunir ses sujets dans un ensemble indissociable et pour cela, il a procédé à des échanges de populations entre le nord et le sud de son empire. Il s'agit sans doute des premières migrations forcées de l'Histoire, si l'on met à part l'<a href="https://www.herodote.net/16_mars_597_av_J_C_-evenement--5970316.php">exil des juifs à Babylone</a>, il y a 2600 ans. </p> <p>On observe au Japon une expansion semblable, quoique à une échelle réduite, avec la colonisation par les Japonais de leur archipel au détriment des premiers habitants, des Aborigènes blancs, les <em>Aïnous</em>, lesquels ne sont plus que quelques milliers.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1732201593_ainou1904.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " width="560" height="332" /></p> <p>- Expansions européennes :</p> <p>L'Europe contribua elle-même à peupler les autres continents. Mais cette expansion démographique se déroula en deux temps, de nature très différentes, voire opposées...</p> <p>Au sortir du Moyen Âge, les habitants de l'Europe occidentale s'étaient déjà acquis une avance sur le reste du monde avec des institutions étatiques solides et des sociétés dynamiques, avides de connaissances et de richesses. Curieux de découvrir le monde, leurs navigateurs avaient ainsi <a href="https://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=14921012&ID_dossier=119">atteint l'Amérique</a>.</p> <p>- XVIe-XVIIIe siècles : colonisation féconde</p> <p>• Du XVIe siècle au XVIIIe siècle, des aventuriers essentiellement espagnols conquirent l'isthme d'Amérique centrale et les régions andines (Pérou, Bolivie...) où ils se confrontèrent à des sociétés pré-colombiennes denses, sédentaires, maîtrisant l'agriculture et fortement structurées, bien que durement éprouvées par la conquête et les épidémies apportées involontairement par les Européens.</p> <p>On évalue à trois millions environ le nombre d'Espagnols qui traversèrent l'océan pour tenter l'aventure pendant ces trois siècles de colonisation. En infériorité numérique, ils se mêlèrent assez volontiers aux populations amérindiennes. Il s'ensuit qu'aujourd'hui, ces pays sont très métissés, avec une population européenne minoritaire.</p> <p>• Le Brésil qu'occupèrent les Portugais n'avait pas quant à lui de société structurée. Seulement des chasseurs-cueilleurs qui furent repoussés et laissèrent la place aux colons européens et à leurs esclaves venus d'Afrique. On évalue à un million le nombre de Portugais qui ont débarqué dans le pays pendant les trois siècles de la colonisation, à quoi s'ajoutent plusieurs millions d'esclaves africains.</p> <p>• Tout autre fut le sort de l'Amérique du nord, seulement occupée à l'origine par des tribus de chasseurs. Dédaignée par les aventuriers en quête d'or et d'épices, elle ne fut occupée qu'à partir du XVIIe siècle par des colons fuyant les persécutions religieuses ou la misère. Au total, les Treize Colonies anglaises qui allaient donner naissance aux États-Unis reçurent en deux siècles tout au plus cinq cent mille à un million d'immigrants européens, Anglo-Saxons, Hollandais, Allemands..., qui mirent aussitôt en culture les terres fertiles évacuées par les Indiens.</p> <p>Bénéficiant de conditions optimales (pas d'épidémies, pas d'impôts, pas de guerres), ces colons connurent une expansion démographique très rapide, avec une fécondité de l'ordre de quatre à six enfants par femme qui se prolongea jusqu'au milieu du XXe siècle. Seule la Nouvelle-France (Québec) connut une fécondité plus forte et sur une aussi longue durée.</p> <p>Grâce à quoi, au recensement de 1840, les jeunes États-Unis comptaient déjà 17 millions d'habitants (Amérindiens exclus) dont deux millions de noirs et deux millions de blancs nés à l'étranger. Cette population issue d'un noyau réduit d'immigrants était donc avant tout le résultat d'une forte natalité.</p> <p>• Les Européens ne tardèrent pas aussi à occuper les territoires réputés <em>« sans maître »</em> (<em>terra nullius</em>) car seulement parcourus par des tribus de chasseurs. Ce sont les extrémités du continent américain, le Canada et le Rio de la Plata. Ajoutons-y l'Australasie (Australie et Nouvelle-Zélande), la Sibérie et également la pointe méridionale du continent africain. </p> <p>• Partout ailleurs dans le monde, ils évitèrent les terres de vieilles civilisations non-occidentales, que ce soit en Asie, dans le monde islamique ou en Afrique intertropicale. Au temps de leur hégémonie planétaire, à la fin du XIXe siècle, ils purent soumettre ces territoires et les <em>« coloniser »</em> (<a href="https://www.herodote.net/colonie_colonisation_colonialisme-mot-13.php">dico</a>) mais en réduisant leur présence à quelques poignées de cadres militaires ou civils destinés à encadrer les populations.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1732201644_migrationsvirginie.jpg" class="img-responsive img-fluid center " width="600" height="420" /></p> <p>Démographie migratoire : l’exemple virginien</p> <p>La <a href="https://www.herodote.net/1507_1773-synthese-48.php#Virginie">Virginie</a> illustre les conséquences d’une immigration exogène, même ténue (les chiffres ci-après relèvent de l'imagination de l'auteur mais sont néanmoins plausibles ; ils n'ont qu'une valeur indicative).<br />Au début du XVIIe siècle, la future colonie anglaise était peuplée d'environ cent mille Indiens avec une démographie stable (2500 décès par an et autant de naissances). Arrive un premier bateau avec cent couples de colons anglais et autant chacune des années suivantes. Chaque couple anglais engendre en moyenne quatre enfants. Au final, le solde migratoire annuel est d'à peine 2 pour mille. Le solde naturel annuel est quant à lui de 4 pour mille grâce à 400 naissances supplémentaires qui s'ajoutent aux naissances indiennes.<br />Au bout de 30 ans, la Virginie compte encore 100 000 Indiens (oublions ceux qui ont été tués par les colons ou ont choisi l'exil) et déjà plus de quinze mille Anglais (environ 15% de la population totale). Ces derniers sont devenus assez nombreux pour n'avoir plus besoin des Indiens. Ils vivent entre eux, si l'on met à part quelques coureurs des bois mariés à des Indiennes. Un siècle après, ils seront devenus très largement majoritaires et pourront envisager de forger une nouvelle nation...</p> <h3>Immigration de labeur et immigration de peuplement</h3> <p>Tout change au milieu du XIXe siècle. L'Europe connaît tout à la fois la révolution industrielle et une forte croissance démographique due à l'amélioration de l'hygiène et à la baisse de la mortalité infantile. Elle connaît aussi des troubles divers, comme la famine en Irlande, l'oppression politique en Pologne, une aggravation de la misère en Italie, etc. </p> <p>- L'Europe émigre vers le Nouveau Monde :</p> <p>C'est le début d'une émigration d'une ampleur sans précédent que l'on évalue à plus de cinquante millions entre 1840 et les années 1950, avec une pause pendant la Première Guerre mondiale. Elle se dirige quasi-exclusivement vers les États néo-européens en plein essor et en manque de main-d'oeuvre dans leurs usines. Ce sont les États-Unis en premier lieu mais aussi le Canada, l'Argentine, le Brésil, etc. Aux États-Unis, cette immigration massive ne remet pas pour autant en cause les équilibres démographiques car les arrivées, année après année, demeurent moins importantes que le croît naturel des premières vagues d'immigration issues du monde anglo-saxon, scandinave et germanique, les <em>WASP</em> (<em>White Anglo-Saxons Protestants</em>).</p> <p>- L'Occident s'ouvre au reste du monde :</p> <p>Tout bascule à nouveau dans le dernier tiers du XXe siècle en Europe occidentale comme dans l'anglosphère (Amérique du Nord et Australie) du fait de l'effondrement de la natalité conjuguée à une importante immigration asiatique et latino-américaine. <a href="https://www.herodote.net/Les_Etats_Unis_ne_sont_plus_ce_qu_ils_etaient_-article-2980.php">Les États-Unis vont alors changer de nature</a>.</p> <p>C'est aussi à partir des années 1960 que l'Europe occidentale, par un singulier retour de manivelle, connaît une très forte immigration de labeur. Avec la chute puis l'effondrement des indicateurs de fécondité à partir de 1973, cette immigration va se convertir en immigration familiale et <a href="https://www.herodote.net/Les_migrations_en_France_et_en_Europe-article-2861.php">changer le visage de l'Europe</a>.</p> <h3>Invasions nomades et déplacements forcés</h3> <p>En marge de ces déplacements de population guidés par l'expansion démographique et les besoins économiques, l'humanité a connu et connaît encore des mouvements violents motivés par la guerre et la cupidité...</p> <p>- Invasions nomades :</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1732201731_migrationsattila.jpg" class="img-responsive img-fluid center " width="307" height="447" /></p> <p>À partir du Ve siècle av. J.-C., les empires apparus autour de la Méditerranée et en Chine ont excité la convoitise des <a href="https://www.herodote.net/La_matrice_de_notre_monde-synthese-3041-503.php">peuples des steppes</a>(Turcs, Ouïghours, Mongols etc.). Redoutables guerriers mais peu nombreux, ces peuples ont à intervalles rapprochés imposé leur domination sur les cultivateurs et les sédentaires (Chinois, Persans, Russes etc.) jusqu'à ce que l'avènement de l'artillerie les renvoie définitivement dans leurs steppes.</p> <p>Les <a href="https://www.herodote.net/L_agonie_de_l_empire_d_occident-synthese-115-23.php"><em>« Grandes invasions »</em></a> qui ont affecté l'empire romain aux IVe et Ve siècles de notre ère apparaissent comme des sous-produits des invasions nomades. C'est en bonne partie parce qu'ils étaient poussés par les Huns que les Germains d'Europe orientale ont forcé le <em>limes</em> romain. En nombre restreint mais en position dominante, avec un accès privilégié aux femmes, ces envahisseurs germains ont modifié en profondeur la composition et les moeurs de la population de l'empire. </p> <p>Les <a href="https://www.herodote.net/Les_empires_bull_quoi_reconnait_on_un_empire_nbsp_-synthese-2200-482.php">conquêtes d'empires</a> par les nomades ont pu provoquer de grandes mortalités à l'instar des <a href="https://www.herodote.net/Gengis_Khan_1155_1227_-synthese-80.php">Mongols de Gengis Khan</a>. Elles ont pu entraîner des bouleversements politiques, linguistiques et même religieux à l'instar des conquêtes arabes ou turques. Mais elles ont eu peu d'effet sur la composition ethnique des territoires.</p> <p>Ainsi les habitants du Maghreb ont-ils conservé très peu de gènes des envahisseurs arabes tout en ayant adopté la langue et la religion de ceux-ci. <em>A contrario</em>, les habitants de la Grèce actuelle tirent une grande partie de leurs gènes des Slaves qui ont occupé pacifiquement le pays au VIIe siècle après que celui-ci eut été dépeuplé par insuffisance de naissances.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1732201795_theseionrefugies.jpg" class="img-responsive img-fluid center " width="561" height="363" /></p> <p>- Déplacements de populations et trafics d'esclaves :</p> <p>Les migrations forcées concernent les déplacements de population pour cause de guerre et surtout les <a href="https://www.herodote.net/histoire/synthese.php?ID=16&ID_dossier=123">trafics d'esclaves</a> à grande échelle. Ceux-ci ont débuté au VIIe siècle au Moyen-Orient. Dans les premiers temps de l'islam, les notables de Bagdad s'approvisionnèrent en esclaves blancs auprès des tribus guerrières du Caucase mais aussi auprès des <a href="safari-reader://www.herodote.net/histoire/synthese.php?ID=11">marchands vénitiens</a> qui leur vendaient des prisonniers en provenance des pays slaves, encore païens.</p> <p>Si la traite des esclaves blancs a rapidement buté sur la résistance des Européens, il n'en a pas été de même du trafic d'esclaves noirs en provenance du continent africain. La <a href="https://www.herodote.net/histoire/synthese.php?ID=13&ID_dossier=123">traite arabo-musulmane</a> a commencé en 652, lorsqu'un général arabe a imposé aux chrétiens de Nubie (les habitants de la vallée supérieure du Nil) la livraison de 360 esclaves par an.</p> <p>Le trafic n'a cessé dès lors de s'amplifier. On évalue entre douze à dix-huit millions d'individus le nombre d'Africains victimes de la traite arabe au cours du dernier millénaire, du VIIe au XXe siècle. C'est à peu près autant que la <a href="https://www.herodote.net/histoire/synthese.php?ID=14&ID_dossier=123">traite européenne</a> à travers l'océan Atlantique, du XVIe siècle au XIXe siècle, autre cas majeur de migration forcée. Mais tandis que les seconds ont contribué au peuplement des Amériques, il n'en a rien été de ceux destinés aux empires islamiques car les trafiquants avaient soin de castrer les mâles avant le grand voyage. La majorité succombait des suites de l'opération.</p> <p>Ces tragédies-là relèvent heureusement du passé mais les déplacements de population pour cause de guerre restent quant à eux d'actualité. Dans ses frontières actuelles, la Grèce a ainsi accueilli en 1922-1923 les populations hellénophones et chrétiennes <a href="https://www.herodote.net/24_juillet_1923-evenement-19230724.php">chassées d'Asie mineure</a> par les Turcs... Depuis lors, tout au long du dernier siècle, la plupart des conflits se sont traduits par de brutaux transferts de populations : Allemands des monts Sudètes, de Silésie ou encore de la Volga et Polonais de l'Est (1945), musulmans et hindous du Pendjab et du Bengale (1947), Arabes de Palestine (1948), etc. Ces déplacements brutaux se poursuivent encore aujourd'hui comme on le voit en Syrie, dans le Haut-Karabagh, en Ukraine, etc.</p> <p>Par un paradoxe visible seulement des personnes familières avec l'histoire des populations, le monde est aujourd'hui plus éloigné que jamais d'un <em>« métissage généralisé »</em>. En effet, les migrations de peuplement concernent exclusivement l'Europe (y compris la Russie) et le Nouveau Monde anglo-saxon, soit environ un milliard d'habitants, soit un huitième de l'humanité.<br />Pour le reste, l'humanité paraît en ce début du XXIe siècle plus cloisonnée et moins <em>« métissée »</em> qu'il y a un siècle, à la veille de la Première Guerre mondiale et à la fin de la première mondialisation.<br />À cette époque-là, pas si lointaine, les Européens constituaient avec les Nord-Américains un tiers de la population mondiale. Présents dans tous les pays du monde, en Afrique, dans les pays musulmans, en Extrême-Orient et même dans le sous-continent indien, ils brassaient les populations à qui mieux mieux, transportant des Tamouls à Ceylan, à Maurice et aux Caraïbes, des <em>coolies </em>chinois en Malaisie comme en Californie, des Bengalis en Birmanie etc. Sans oublier bien sûr la traite des esclaves dans la période antérieure...<br />Nous n'en sommes plus là. Avec la fin du <em>« monde européen », </em>nous nous orientons à grands pas vers un monde constitué de nations en quête d'homogénéité et dans lesquelles les minorités ethniques et/ou religieuses sont persécutées. Les Ougandais ont expulsé leur minorité indienne, les communistes vietnamiens ont <em>« purifié »</em> leur pays en chassant métis, Chinois et Hmongs, les Algériens ont poussé au départ les pieds-noirs, les Birmans expulsent les Rohingyas, les Chinois parquent les Ouïghours etc. etc. Notons aussi que la diversité religieuse du Moyen-Orient et de la Turquie en particulier n'est plus qu'un souvenir avec la quasi-disparition des <a href="https://www.herodote.net/Premiers_si_cles-synthese-2023.php">chrétiens d'Orient</a>.<br />Font exception les terres d'immigration : Europe occidentale, Nouveau Monde anglo-saxon, et dans une moindre mesure Russie et Amérique latine.</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'migrations-d-hier-et-d-aujourd-hui', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 43, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 13918, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5072, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => '1896-2021: des Jeux olympiques très politiques', 'subtitle' => 'Depuis leur renaissance à la fin du XIXème siècle, les Jeux olympiques sont devenus la plus importante manifestation de dimension planétaire et assurément la plus médiatique, ce qui les place au centre d'enjeux politiques et économiques majeurs, parfois sombres et tragiques. 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Il s'agit essentiellement de Grecs, fiers d'afficher ainsi leur place parmi les nations civilisées.</p> <p>Le héros du jour est un berger grec du nom de Spiridon Louis (24 ans) qui remporte l'épreuve du <em>marathon</em>, soit une course de 40 kilomètres entre l'antique champ de bataille de Marathon et le stade d'Athènes. Cette épreuve inédite rappelle <a href="safari-reader://www.herodote.net/almanach/jour.php?ID=1715">l'exploit de Philippidès</a>. À l'occasion des Jeux de Londres, en 1908, sa distance sera portée à 42,195 kilomètres afin que les coureurs puissent partir de la cour du château royal de Windsor.</p> <p><strong>1900: Paris</strong></p> <p>Le baron de Coubertin a souhaité associer cette deuxième édition à l'<a href="safari-reader://www.herodote.net/almanach/jour.php?ID=723">Exposition universelle</a> du siècle, à Paris, en croyant que leur visibilité s'en trouverait rehaussée. Au lieu de cela, étalés sur cinq mois, ils sont apparus comme une compétition en périphérie de l'exposition, dans le bois de Vincennes, au point que l'on supprima même la cérémonie de clôture.</p> <p>Ces Jeux permirent toutefois d'assister aux premières compétitions féminines (tennis, golf, voile...), avec 19 sportives, en dépit des <a href="safari-reader://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=18940623#amateur">préventions du baron de Coubertin</a>.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1722501903_basa3k742251896_summer_olympics.jpg" class="img-responsive img-fluid center " width="957" height="671" /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>1896, le Comité International Olympique. De gauche à droite, debout: Gebhardt (Allemagne), Guth-Jarkovsky (Bohème), Kemeny (Hongrie), Balck (Suède); assis: Coubertin (France), Vikelas (Grèce, président), Butovsky (Russie). © Albert Meyer - Bulgarian Archives State Agency</em></h4> <p><strong>1904: Saint-Louis</strong></p> <p>Les organisateurs reproduisent la même erreur que précédemment en associant les Jeux à l'Exposition universelle de Saint-Louis (Missouri) qui célèbre le centenaire de l'<a href="safari-reader://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=18030503">achat de la Louisiane</a> par les États-Unis. Pour ne rien arranger, le gouverneur les fait précéder de <em>« Jeux anthropologiques »</em> destinés aux autres races, avec jet de pierre, etc. (la presse les qualifi&era de <em>« Jeux de la honte »</em>).</p> <p>C'est aussi cette année-là qu'apparaissent les médailles d'or, d'argent et de bronze.</p> <p><strong>1908: Londres</strong></p> <p>Les Anglais se voient attribuer les Jeux après la défection des Italiens, affectés par une éruption du Vésuve. Organisés à la hâte, ils sont pour la première fois précédés par un défilé des participants et se déroulent à la perfection. Le vainqueur du marathon, Dorando Pietri, termine la course très largement devant ses concurrents, en 2h54, mais il est disqualifié pour avoir été aidé dans les derniers mètres.</p> <p><strong>1912: Stockholm</strong></p> <p>Parfaitement organisés, ces IVe Jeux témoignent de l'arrivée à maturité de la manifestation. Les épreuves sont commentées en direct par une sonorisation et les courses bénéficient d'un chronométrage électrique.</p> <p>Les cinq continents sont pour la première fois représentés avec notamment le Japon, l'Afrique du Sud et l'Égypte pour l'Asie et l'Afrique.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1722350230_le_stand_de_tir__larc_lors_des_jo_de_1908__londres.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4><em>Le stand des épreuves de tir à l'arc lors des Jeux de Londres en 1908. (CIO - Rapport officiel du CIO pour les JO de 1908, p.113)</em></h4> <p><strong>1920: Anvers</strong></p> <p>Les VIIe Jeux Olympiques de l'ère moderne sont organisés à Anvers, du 20 août au 12 septembre 1920, en hommage aux souffrances endurées par les Belges pendant la Grande Guerre. Les vaincus en sont exclus (Allemagne, Autriche, Hongrie, Turquie, Bulgarie). C'est la première décision de caractère politique dans l'Histoire de l'olympisme moderne.</p> <p>Le rituel olympique se met en place avec le drapeau aux cinq anneaux entrelacés, qui reprend les cinq continents et les couleurs de tous les drapeaux du monde (y compris le fond blanc). Le serment olympique est prêté pour la première fois lors de la cérémonie d'ouverture par l’escrimeur belge Victor Boin avant d'être repris par tous les athlètes et les juges.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1722436191_finale_du_400_mtres_gage_libre_des_jo_1924_de_g.__d._weissmuller_borg_et_charlton.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Finale du 400 mètres nage libre des JO 1924, de gauche à droite: Weissmuller, Borg et Charlton. © Le Miroir des sports, 23 juillet 1924</em></h4> <p>Sur les 22 sports en compétition figurent deux sports d’hiver, le patinage artistique et le hockey sur glace, ainsi que le tir à la corde qui disparaîtra quatre ans plus tard. Le tireur suédois Oscar Swahn remporte une médaille d'argent à l'âge de 72 ans ! Il demeure à ce jour le médaillé le plus âgé de l'histoire des Jeux Olympiques. Sur les courts de tennis s'illustre la championne française Suzanne Lenglen.</p> <p><strong>1924: Paris</strong></p> <p>Pour la deuxième et dernière fois du siècle, les Jeux sont organisés à Paris. Ils recueillent un grand succès malgré le pugilat entre spectateurs à l'issue du match de rugby France-États-Unis. Les organisateurs se dotent d'une devise latine : <em>« Citius, altius, fortius »</em> (<em>« Plus vite, plus haut, plus fort »</em>). Elle est due à un ami de Pierre de Coubertin, président d'université. </p> <p>Un champion américain de natation fera rêver toutes les femmes longtemps encore après les Jeux. Il a nom Johnny Weissmuller mais est resté plus connu sous celui de... <em>« Moi Tarzan, Toi Jane »</em>.</p> <p>La même année se tiennent à Chamonix les premiers <a href="https://www.herodote.net/histoire/synthese.php?ID=1748&ID_dossier=328">Jeux olympiques d'hiver</a>.</p> <p><strong>1928: Amsterdam</strong></p> <p>L'Allemagne réintègre les Jeux Olympiques et le monde se prend à rêver à une paix et une prospérité durables (c'est quelques mois avant le <a href="https://www.herodote.net/24_octobre_1929-evenement-19291024.php">krach de Wall Street</a>). Pour la première fois, un sponsor commercial fait son entrée dans l'organisation des Jeux ; il s'agit de Coca Cola.</p> <p>Vainqueurs du triple saut et du 200 mètres brasse, deux Japonais sont les premiers Asiatiques à remporter des épreuves olympiques. Par ailleurs, le marathonien Boughéra Ahmed El Ouafi, un ouvrier français né en Algérie 30 ans plus tôt, est le premier Africain à remporter une médaille d'or.</p> <p><strong>1932: Los Angeles</strong></p> <p>C'est <a href="safari-reader://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19291024">la crise</a> ! Les<a> </a>Jeux se déroulent sur 16 jours au lieu de 79 précédemment. Les athlètes sont en nombre réduit mais réalisent de bonnes performances. Les spectateurs sont au rendez-vous et pour la première fois, la manifestation génère des profits (pas moins d'un million de dollars).</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1722350639_sport_sfa002008910.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Tournoi d'escrime féminin au fleuret, lors des Jeux d'Amsterdam en 1928. </em></h4> <p><strong>1936: Berlin</strong></p> <p>Trois ans après son <a href="safari-reader://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19330130">arrivée au pouvoir</a> et un an après le <a href="safari-reader://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19350915">vote de lois antisémites</a>, <a href="safari-reader://www.herodote.net/histoire/synthese.php?ID=214">Hitler </a>veut faire des Jeux une illustration de la supériorité de l'idéologie nazie et de l'Allemagne. C'est la première fois que les Jeux sont ouvertement instrumentalisés par un régime politique, en l'occurrence le pire qui soit. De fait, les compétitions se déroulent selon un cérémonial rigoureux. Une cinéaste au service de Hitler, Leni Riefenstahl, va en tirer un film de propagande d'une grande qualité esthétique : <a href="safari-reader://www.herodote.net/1er_aout_1936-evenement-19360801.php"><em>Les Dieux du stade</em></a> (1938).</p> <p>Deux athlètes vont néanmoins éclairer ces Jeux d'une lumière inattendue. Le premier est le Noir étasunien Jesse Owens qui remporte pas moins de quatre médailles d'or sur le 100 mètres, le 200 mètres, le 4x100 mètres et la longueur. Sur cette dernière épreuve, son concurrent est un Allemand qui ne craint pas de fraterniser avec lui sur le sautoir. </p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1722436026_olimpiai_stadion_a_ni_diszkoszvets_eredmnyhirdetse._fortepan_17444.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Jeux olympiques de Berlin en 1936: le public assiste aux épreuves de lancer du disque féminines. © FOTO:FORTEPAN / Lőrincze Judit</em></h4> <p>Ensuite, en tant que vainqueur, Jesse Owens est amené à saluer le <em>Führer </em>de loin et celui-ci lui rend son salut en agitant la main (une légende a posteriori voudra qu'il ait préféré quitter la tribune plutôt que lui serrer la main). Jesse Owens rappellera avec amertume dans ses <em>Mémoires </em>qu'il n'était pas mieux traité dans l'Amérique de la ségrégation qu'en Allemagne.</p> <p>Le deuxième héros des Jeux est le Coréen Son Ki-chong qui remporte le marathon. Officiellement enregistré dans la délégation du Japon, qui occupe la Corée, il dédie néanmoins sa victoire à son pays.</p> <p><strong>1948: Londres</strong></p> <p>Après la Seconde Guerre mondiale, l'honneur des Jeux revient naturellement aux Anglais qui ont joué un rôle déterminant dans la victoire sur le nazisme. 59 nations y participent mais l'Allemagne et le Japon en sont exclus. L'URSS refuse d'y participer.</p> <p>Improvisés dans une capitale marquée par les bombardements, les Jeux n'en sont pas moins remarquablement organisés. Par ailleurs, dans la cour d'un hôpital, le médecin neurologue Ludwig Guttmann, organise des épreuves sportives destinées aux vétérans paraplégiques de la guerre. Elles déboucheront sur la création des Jeux paralympiques.</p> <p>La révélation des JO officiels est un Américain, Bob Mathias, qui remporte le décathlon et devient à 17 ans le plus jeune médaillé masculin de l'Histoire. Les femmes s'attirent aussi beaucoup de succès. Elles sont 390 à côté de 3714 hommes, de quoi faire se retourner le baron de Coubertin dans sa tombe.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1722438043_800pxcoca_cola_ontvangst_helsinki_bestanddeelnr_9052073.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Coca-Cola, sponsor des Jeux olympiques d'Helsinki en 1952. © Nationaal Archief </em></h4> <p><strong>1952: Helsinki</strong></p> <p>Ces Jeux parfaitement organisés voient le retour de l'Allemagne et du Japon ainsi que l'arrivée d'Israël et l'entrée en scène, pour la première fois, de l'URSS. Absente des compétitions depuis la Première Guerre mondiale, l'Union Soviétique comprend l'intérêt de cette tribune sportive à vocation planétaire. Elle va désormais y prendre une part très active en ayant soin de fournir à ses ses athlètes <em>« amateurs </em> une préparation intensive dans le cadre de l'armée.</p> <p>La Tchécoslovaquie, <em>« satellite »</em> de l'URSS, est à l'honneur avec la triple performance d'Emil Zátopek (30 ans), qui remporte le 5000 mètres, le 10000 mètres et le marathon. Aux Jeux précédents de Londres, il avait déjà gagné le 10000 mètres. Le jour de sa victoire sur 5000 mètres, son épouse Dana s'offre quant à elle une médaille d'or au javelot.</p> <p><strong>1956: Melbourne</strong></p> <p>Melbourne innove à bien des égards. C’est la première fois que les Jeux se déroulent dans l’hémisphère sud et c’est aussi la première fois (et la seule à ce jour) que des Jeux d’été sont <em>scindés</em> : en raison d’une quarantaine très stricte interdisant quasiment aux chevaux d’entrer sur le territoire australien, les épreuves équestres se sont déroulés à Stockholm du 10 au 17 juin, alors que Melbourne accueille les autres sports à la fin de l’automne.</p> <p>Autre <em>« première »</em> lors de la cérémonie de clôture, les athlètes de tous les pays défilent ensemble et non par pays. Une manière de faire oublier le boycottage de certains pays et d'éviter des rixes comme à l'occasion de la finale de water-polo entre Soviétiques et Hongrois.</p> <p>Ces boycottages sont aussi une <em>« première »</em> et témoignent de l'aggravation des tensions internationales dans un contexte de décolonisation et de <a href="safari-reader://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19460305">guerre froide</a>.</p> <p>En raison de l’<a href="safari-reader://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19560726">intervention franco-britannique sur le canal de Suez</a>, l’Égypte, le Liban et l’Irak ont refusé d’y participer. Et pour protester contre l’<a href="safari-reader://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19561104">intervention soviétique à Budapest</a>, l’Espagne, la Suisse et les Pays-bas n’ont pas envoyé d’athlètes à Melbourne. Sans oublier la République populaire de Chine qui s’est abstenue en raison de la présence de Taïwan.</p> <p>Les Français gardent le souvenir éblouissant de la <a href="safari-reader://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19561122">victoire d'Alain Mimoun</a> (35 ans) au marathon. Cet ancien caporal-chef d'origine kabyle avait failli être amputé d'une jambe à l'issue de la bataille du Mont Cassin, en 1944. La veille du marathon, il apprend que son épouse vient d'accoucher. Parti avec le maillot 13, il l'emporte en 2h25 sur son rival et ami Zatopek...</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1722351112_yvon_becaus_en_cassius_clay_in_rome_1960.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Cassius Clay (Mohamed Ali) déclaré vainqueur face au Belge Yvon Becaus aux Jeux olympiques de 1960 à Rome.</em></h4> <p><strong>1960: Rome</strong></p> <p>Ces Jeux qui se déroulent dans le cadre majestueux de la Rome antique sont à proprement parler les derniers de l'<em>« ère européenne »</em>. La même année, de nombreux pays d'Afrique noire <a href="safari-reader://www.herodote.net/histoire/synthese.php?ID=471">accèdent à l'indépendance</a>. Par une coïncidence intéressante, le marathon, épreuve reine des Jeux, est remporté cette année-là par l'Éthiopien Abebe Bikila, le premier Africain à gagner une médaille d'or. </p> <p>Le 10 décembre 1960, ce coureur aux pieds nus, inconnu de tous, prend son envol devant l'obélisque d'Axoum qui rappelle la <a href="https://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19351002&ID_dossier=532">conquête de l'Éthiopie</a> par l'Italie ! Dans la nuit, sous la lumière des projecteurs, il arrive triomphal au terme de la course, devant l'arc de Constantin...</p> <p>Son retour au pays sera moins rose. Membre de la Garde impériale, il est incarcéré sous l'accusation d'un complot contre le souverain. Sa notoriété mondiale lui vaudra d'être épargné à la différence de ses camarades, tous pendus. Quatre ans plus tard, il remportera une nouvelle fois le marathon à Tokyo... </p> <p>L'autre révélation des Jeux de Rome est un boxeur afro-américain, Cassius Clay (18 ans), médaille d'or des poids mi-lourds. De retour chez lui, il se voit empêché d'entrer dans un restaurant chic réservé aux Blancs et de dépit jette sa médaille dans l'Ohio. Devenu un champion de boxe célébrissime, il se convertit en 1965 à l'islam radical et prend le nom de <em>Mohamed Ali</em>. Son itinéraire porte témoignage de la lutte contre la ségrégation raciale aux États-Unis.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1722350811_bundesarchiv_bild_183r96374_berlin_olympiade_jesse_owens_beim_weitsprung.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Jesse Owens aux Jeux olympiques de 1936 à Berlin. © Bundesarchiv, Bild 183-R96374 / CC-BY-SA 3.0</em></h4> <h3>Douloureuse transition vers un monde multipolaire</h3> <p>Pour la première fois, en 1964, les Jeux Olympiques se déroulent sur le continent asiatique, dans un pays non blanc, et qui plus est chez l'un des vaincus de la Seconde Guerre mondiale, le Japon. À l'heure de la décolonisation et de la montée du tiers-monde, il s'agit d'un symbole chargé de sens. Tellement que dès les éditions suivantes, la politique va faire irruption dans les Jeux, de façon généralement violente...</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1722351992_bundesarchiv_bild_183c10120001026_tokio_xviii._olympiade_gesamtdeutsche_mannschaft.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Tokyo en 1964. © Bundesarchiv, Bild 183-C1012-0001-026 / Kohls, Ulrich / CC-BY-SA 3.0</em></h4> <p><em><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1722352065_yoshinori_sakai_1964c.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></em></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Yoshinori Sakai lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux de 1964 à Tokyo. </em></h4> <ul></ul> <p><strong>1964: Tokyo</strong></p> <p>Tout d'un coup, l'Occident ébahi découvre l'irruption sur la scène internationale d'un pays lointain et pauvre. Quelques années plus tard, en 1970, en cultivant ses exportations de contrefaçons européennes et de produits électroniques innovants, le Japon rattrappe la Grande-Bretagne dans le classement des pays selon leur richesse.</p> <p>Signe des temps, l'Afrique du Sud est pour la première fois exclue des Jeux, sa <a href="safari-reader://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19480526">politique d'</a><em><a href="safari-reader://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19480526">apartheid</a> </em>(ségrégation raciale) mise en place en 1948 faisant désormais l'objet d'une condamnation internationale.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1722354692_pikiwiki_israel_24952_memorial_to_munich_massacre_in_nazareth_illit_isr.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Monument commémoratif du massacre des athlètes israéliens en 1972 lors des Jeux de Munich, à Nazareth Illit, Israël. © Dr. Avishai Teicher Pikiwiki Israel</em></h4> <p><strong>1968: Mexico</strong></p> <p>Après l'Asie, voilà l'Amérique latine honorée par les Jeux. Le Mexique, pays pauvre, aliéné par la pression étasunienne à ses frontières, n'a pas les ressources du Japon. Le 2 octobre, une <a href="safari-reader://www.herodote.net/almanach/jour.php?ID=2743">manifestation d'étudiants</a> sur la place des Trois Cultures, en un lieu dit <em>Tlatelolco</em>, est brutalement réprimée par le gouvernement, soucieux de faire place nette avant l'ouverture des Jeux. On compte 300 morts !</p> <p>Les Jeux de Mexico resteront dans les mémoires non seulement du fait de ce massacre préventif mais aussi en raison de la <a href="safari-reader://www.herodote.net/almanach/jour.php?ID=1943">révolte silencieuse des athlètes afro-américains</a> Tommie Smith et John Carlos. Sur la 1ère et la 3e place du podium à la suite de l'épreuve du 200 mètres, ils lèvent un poing ganté et baissent la tête quand retentit l'hymne américain en signe de soutien à la lutte anti-ségrégationniste dans leur pays.</p> <p>C'est la première fois que les Jeux Olympiques servent de tribune ou de caisse de résonance aux minorités opprimées et mouvements rebelles. Ce précédent ne restera pas sans lendemain...</p> <p>Les amateurs de sport retiennent de ces Jeux (à 2300 mètres d'altitude !) l'incomparable saut en longueur de Bob Beamon (8,90 mètres), l'exploit inédit du sauteur en hauteur Dick Fosbury qui invente le saut dorsal et la victoire inattendue de la Bordelaise Colette Besson (20 ans) sur le 400 mètres.</p> <p><strong>1972: Munich</strong></p> <p>Les Jeux reviennent en Allemagne pour la première fois depuis Berlin 1936 et l'apothéose nazie. Malgré les performances exceptionnelles du nageur américain Mark Spitz (22 ans, sept médailles d'or et autant de records du monde), ils vont s'inscrire à leur tour dans la mémoire sombre de l'olympisme. Au petit matin du 5 septembre 1972, un commando palestinien s'infiltre dans le village olympique et prend en otage neuf athlètes de la délégation israélienne après en avoir tué deux. </p> <p>Tandis que les terroristes se disposent à prendre le large avec leurs otages, sur l'aéroport militaire de Munich, une attaque maladroite déclenchée par les tireurs d'élite allemands se solde par la mort de tous les otages, d'un policier ainsi que de cinq terroristes. Trois terroristes demeurent entre les mains de la police. Craignant d'être la cible de nouvelles attaques, l'Allemagne libère les trois hommes à la faveur d'un faux détournement d'avion. Outre qu'elle disqualifie pour longtemps le gouvernement allemand, cette <a href="safari-reader://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19720905">attaque meurtrière, spectaculaire et télévisuelle</a>, prélude aux attentats du 11 septembre 2001, marque l'<a href="safari-reader://www.herodote.net/histoire/synthese.php?ID=112">irruption de la cause palestienne</a> sur la scène internationale.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1722352269_john_carlos_tommie_smith_peter_norman_1968cr.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Les sprinteurs américains Tommie Smith et John Carlos, ainsi que l'Australien Peter Norman, lors de la cérémonie de remise des prix du 200 mètres aux Jeux olympiques mexicains. Smith (au centre) et Carlos protestent contre la discrimination raciale : ils montent pieds nus sur le podium et écoutent leur hymne en inclinant la tête et en levant le poing avec un gant noir. Mexico, 1968.</em></h4> <p><strong>1976: Montréal</strong></p> <p>Le monde est entré dans une longue période de langueur économique avec le choc pétrolier de 1973 et la <a href="safari-reader://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19731006">guerre du Kippour</a>. Mais la métropole québécoise et son maire Jean Drapeau se font gloire d'accueillir les Jeux. Retenant la leçon de Munich, ils renforcent les mesures de sécurité. Ils dépensent aussi sans compter pour le stade (un milliard de dollars, trois fois plus que prévu). Cette démesure va endetter la ville et la province pour trente ans. La fête n'en est pas moins somptueuse. 92 nations et plus de 6000 sportifs dont 20% de femmes sont au rendez-vous, avec 198 épreuves dans 21 disciplines.</p> <p>Le public retient la performance exceptionnelle de la gymnaste roumaine Nadia Comaneci (14 ans) et les Français applaudissent également Guy Drut, vainqueur du 110 mètres haies. Mais la fête est quelque peu altérée par le caprice de 22 gouvernants africains qui décident de boycotter les Jeux au prétexte que l'équipe de rugby néo-zélandaise aurait accompli une tournée en Afrique du Sud.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1722352393_moscow_olympic_games_1980_20.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Jeux olympiques de Moscou en 1980. © <a href="https://commons.wikimedia.org/wiki/User:Derzsi_Elekes_Andor">Derzsi Elekes Andor</a> - </em><em>CC BY-SA 3.0</em></h4> <p><em><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1722352486_rian_archive_555827_carrying_the_olympic_flag.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></em></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Cérémonie d'ouverture des JO 1980 à Moscou, au Stade central Lénine. © RIA Novosti archive, image #555827 / Sergey Guneev / CC-BY-SA 3.0</em></h4> <p><strong>1980: Moscou</strong></p> <p>Le boycott devient une manie. Les Américains et leur président Jimmy Carter convainquent un total de 65 nations de ne pas se rendre à Moscou en représailles de l'<a href="safari-reader://www.herodote.net/almanach/jour.php?ID=2441">invasion de l'Afghanistan</a> quelques mois plus tôt. Avec 80 nations représentées issues du monde communiste et du tiers monde pour l'essentiel, ces Jeux sont le chant du cygne de l'Union soviétique et de la RDA (République Démocratique Allemande) qui, l'une et l'autre, gèrent leurs écuries de champion(ne)s sans lésiner sur les moyens, y compris le dopage.</p> <h3>Le triomphe du libéralisme</h3> <p><strong><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1722352743_fia_lovin_kim_gallagher_doina_melinte_1984.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></strong></p> <h4 style="text-align: center;"><em><strong>Fiţa Lovin, Kim Gallagher et Doina Melinte à Los Angeles, en 1984. © (Comitetul Olimpic si Sportiv Roman) </strong></em></h4> <p>La <em>guerre froide</em> entre les États-Unis et l'URSS tire sur sa fin. D'autre part, les Palestiniens sont arrivés à faire connaître leur lutte au monde entier. La politique quitte peu à peu l'espace olympique. C'est pour laisser la place à l'argent. L'obligation d'amateurisme disparaît de la Charte olympique en 1981. Les nations-hôte font du succès des Jeux une affaire de prestige et les multinationales une affaire de gros sous.</p> <p><strong>1984: Los Angeles</strong></p> <p>Réponse du berger à la bergère, les Soviétiques et leurs affidés boycottent à leur tour les Jeux américains. Los Angeles relève le défi et, dans une situation au moins aussi difficile qu'en 1932, arrive à faire de ces Jeux un succès et à dégager même un bénéfice. La vedette du moment est l'athlète afro-américain Carl Lewis qui remporte quatre médailles d'or à l'égal de son prédécesseur Jesse Owens. À noter pour la première fois la victoire d'une musulmane, la Marocaine Nawal El Moutawakil sur le 400 mètres haies.</p> <p><strong>1988: Séoul</strong></p> <p>Pour la deuxième fois, l'Extrême-Orient accueille les Jeux. Après la révélation du Japon un quart de siècle plus tôt, voilà celle de <a href="safari-reader://www.herodote.net/histoire/synthese.php?ID=516">Corée du Sud</a>, l'un des quatre <em>« dragons asiatiques »</em> avec Singapour, Taiwan et Hongkong. La guerre froide tire à sa fin ; la Chine et l'Inde ont abandonné leurs références à la lutte des classes et au socialisme pour le néolibéralisme ; le conflit israélo-palestinien entre dans la phase des négociations.</p> <p>C'est désormais l'argent qui domine les Jeux. Les exploits en athlétisme du Canadien Ben Johnson et de l'Américaine Florence Griffith-Joyner sont éclipsés par les soupçons de dopage. Le premier est disqualifié. La seconde, faute de preuves, conserve ses médailles... mais elle mourra dix ans plus tard à 39 ans.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1722352933_atlanta_cauldron_iy6994.jpg" class="img-responsive img-fluid center " width="755" height="566" /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>© Mark Goebel - </em><em>CC BY 2.0</em></h4> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1722353033_mariejo_perec_atlanta_1996.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>La Française Marie-José Pérec remporte la médaille d'or au 400 mètres et établit un nouveau record mondial à Atlanta en 1996. ©<a href="https://www.flickr.com/photos/38219192@N00">sd_ukrm</a> - Marie-José Pérec</em></h4> <p><strong>1992: Barcelone</strong></p> <p>Ces Jeux consacrent le triomphe du président du CIO, le Catalan Samaranch. Ils redessinent le visage de la métropole catalane avec une cité olympique qui sera après les Jeux transformée en station balnéaire à deux pas du quartier historique.</p> <p>Ils marquent le retour de l'Afrique du Sud, laquelle s'est débarrassée de l'apartheid. Pour la première fois depuis 1972, tous les pays du CIO participent aux Jeux. Ni exclusion, ni boycott. Désormais, place au sport, exit la politique, enfin presque.</p> <p><strong>1996: Atlanta</strong></p> <p>197 pays sont représentés à Atlanta, y compris, pour la première fois, une délégation de la Palestine. Organisés dans la ville de Coca-Cola et CNN, deux marques représentatives de l'Amérique post-industrielle, ces Jeux se voulaient le triomphe de la nouvelle pensée néo-libérale. Dans les faits, ils révèlent une organisation défaillante à tous points de vue, par excès d'économies. Ils sont endeuillés par l'attentat d'un terroriste isolé qui fait deux morts et de nombreux blessés (Clint Eastwood en tirera un film à succès en 1996 : <em>Le cas Richard Jewell</em>).</p> <p>Les Français retiennent les nouveaux exploits de Marie-José Perec sur 200 mètres et 400 mètres ainsi que celui du judoka David Douillet dans la catégorie des plus de 95 kilos.</p> <p><strong>2000: Sidney</strong></p> <p>Au contraire des précédents, les Jeux de Sidney se veulent efficaces, consensuels et par-dessus tout respectueux de l'environnement et des droits humains. Objectif atteint avec en prime un record de 10 000 participants. À la cérémonie d'ouverture, les frères ennemis des deux Corées défilent ensemble. </p> <p>Les Jeux Olympiques d'Hiver de Salt Lake City (Utah, États-Unis), en 2002, tout au contraire de Sidney, voient leur image écorner par une affaire de corruption sans précédent : on découvre que la ville a dépensé 15 millions de dollars pour soudoyer les membres du CIO, sept ans plus tôt, lors de la session du comité destinée à désigner l'hôte de ces Jeux. Six personnes sont exclues du CIO.</p> <p><strong>2004: Athènes</strong></p> <p>À leur tour, et pour la deuxième fois de leur <a href="safari-reader://www.herodote.net/histoire/synthese.php?ID=619">histoire moderne</a>, les Grecs relèvent le défi olympique. On n'ose les leur refuser en dépit d'une économie en ruine comme la suite l'a démontré. Au prix de surcoûts énormes avec un budget de 13 milliards d'euros, deux fois supérieur au budget prévu, ils arrivent à organiser de très beaux Jeux, sans comparaison aucune avec ceux d'Atlanta. 201 nations sont représentées.</p> <p><strong>2008: Pékin</strong></p> <p>Les 29e Jeux Olympiques ouvrent à Pékin le 8 août 2008 à 20h08 (<em>« Quadruple Huit »</em>, gage de prospérité pour les Chinois superstitieux !). Ces premiers Jeux chinois sont placés sous le signe du gigantisme : 42 milliards de dollars dépensés pour leur préparation, 100 000 personnes mobilisées pour leur sécurité, 90 chefs d’État présents dans la tribune pour la cérémonie d’ouverture. Pour le régime de Pékin, ils incarnent la modernité triomphante de la Chine, qui remporte 51 médailles d’or...</p> <p>Avec ces Jeux, la Chine manifeste avec éclat sa fierté retrouvée après <a href="http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=18420829&ID_dossier=51">un siècle d'humiliations</a> de la part des Occidentaux et un siècle de guerres civiles et d'occupation étrangère (par le Japon). Les citoyens de la rue ne cachent pas leur satisfaction devant le chemin parcouru depuis la mort du <a href="http://www.herodote.net/histoire/synthese.php?ID=204"><em>grand</em> Timonier</a>, qui a laissé le pays au bord du chaos.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1722353467_1024pxthey_came_all_dressed_up_in_swiss_colors.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Des supporters suisses venus encourager Roger Federer aux Jeux de Londres en 2012. © Jun from Abingdon, Oxfordshire, United Kingdom</em></h4> <p><strong>2012: Londres</strong></p> <p>Londres est la seule ville à ce jour à avoir accueilli trois fois les Jeux. Elle a ouvert officiellement les XXXe Olympiades de l'ère moderne le vendredi 27 juillet 2012.</p> <p>En dépit de la crise économique, les Anglais les ont parfaitement préparées dans les délais et avec un budget de 11,8 milliards d'euros, près de quatre fois inférieur à celui de Pékin et même deux fois inférieur à celui des Jeux d'Hiver de Sotchi, en Russie, en 2014. Avec une touche d'humour <em>british </em>: c'est, pour la cérémonie d'ouverture, la Reine qui saute en parachute en compagnie de l'acteur Daniel Craig (<em>James Bond</em>). </p> <p>10 480 athlètes de 205 pays ont participé aux Jeux de Londres dans d'excellentes conditions. Tous ou à peu près sont des professionnels, loin de l'amateurisme aristocratique voulu par Pierre de Coubertin, mais leur rapport à l'olympisme demeure passionnel et exempt de tout esprit mercantile. Une médaille vaut infiniment plus à leurs yeux que son poids en or ou en argent.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1722438431_1024px2008_summer_olympics__opening_ceremony__beijing_china____u.s._army_world_class_athlete_program__fmwrc_4927899481.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Cérémonie d'ouverture des JO de Pekin en 2008. © U.S. Army - </em><em>CC BY 2.0</em></h4> <p><strong>2016: Rio de Janeiro</strong></p> <p>Pour la première fois, 120 ans après leur renaissance, les Jeux Olympiques s'installent en Amérique du Sud.</p> <p>Rio, ancienne capitale mythique du <a href="safari-reader://www.herodote.net/Bresil-synthese-655.php">Brésil</a>, a été sélectionnée en 2009, pendant la présidence euphorique de <em>Lula</em>, quand les exportations de matières premières agricoles et industrielles étaient tirées par la croissance mondiale et en particulier chinoise. Mais entre-temps, le pays a plongé dans une grave crise économique, sociale, politique (corruption et menace de destitution de la présidente Dilma Rousseff) et sanitaire (pollution de la baie de Rio, fièvre Ebola). C'est donc dans une atmosphère morose que se sont ouverts les Jeux. </p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1722354178_triathlon_at_the_2016_summer_olympics_02.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>La Suissesse Nicola Spirig dispute le triathlon aux Jeux de Rio en 2016. © André Motta/brasil2016.gov.br</em></h4> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1722354540_gymnastics_at_the_2020_summer_olympics_3.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>La prestation à la barre fixe du gymnaste suisse Eddy Yusof lors des Jeux olympiques de Tokyo, en 2021. © American Samoa Track and Field Association</em></h4> <p>Qui plus est, le Comité International Olympique a été agité par les révélations étayées d'un transfuge russe sur le dopage institutionnel à grande échelle mis en place par son gouvernement. Il n'a pu faire autrement que d'interdire de Jeux la fédération d'athlétisme russe, les autres fédérations faisant l'objet de mesures au cas par cas. C'est la première fois que le dopage fait débat aux Jeux Olympiques, même si sa pratique n'est pas nouvelle ni réservée aux Russes.</p> <p>Les 10 000 athlètes ont pu toutefois être accueillis à Rio du 5 au 21 août 2016 dans des conditions correctes - sans plus -. Notons que deux pays parmi les plus déshérités du monde font leur entrée aux Jeux : le Kossovo et le <a href="safari-reader://www.herodote.net/9_juillet_2011-evenement-20110709.php">Sud-Soudan</a>. Mais peut-être l'Histoire gardera-t-elle de ces jeux le geste de défi adressé par un marathonien éthiopien à son gouvernement, coupable de répression contre les gens de son ethnie...</p> <p>Sans surprise, les grands vainqueurs de ces Jeux en nombre de médailles sont les États-Unis, la Chine, la Russie et les principaux pays occidentaux. Mais le classement s'avère très différent si l'on pondère le nombre de médailles par le poids démographique des différentes nations participantes. </p> <p>Comme à chaque Olympiade, les Étatsuniens exultent avec plus de médailles qu'aucune autre nation mais pour juger de la performance, il faut rapporter le nombre de médailles de chaque pays à sa population.</p> <p><strong>2020 (2021): Tokyo</strong></p> <p>Les Jeux Olympiques, plus que jamais en phase avec le reste du monde, n'ont pas échappé à la pandémie de Covid-19. Ils se déroulent à Tokyo comme prévu, mais pour la première fois avec un décalage d'un an et devant un public très clairsemé.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1722353630_vasque_olympique_jardin_tuileries__paris_i_fr75__20240727__9.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>La vasque olympique de Paris 2024 dans le jardin des Tuileries. © DR</em></h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => '1896-2021-des-jeux-olympiques-tres-politiques', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 138, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 11, 'person_id' => (int) 13918, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5012, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Mortelle, l'Europe? 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C'est une Europe qui assume d'avoir des frontières et qui les protège »</em>.<br />• <em>« Faire émerger les champions européens et assumer de soutenir massivement les entreprises dans nos secteurs stratégiques »</em>.</p> <h3>L'Europe, du pragmatisme à l'idéologie</h3> <p>La construction européenne est née d'une urgence géostratégique après la chute du nazisme : souder l'Allemage de l'Ouest au bloc occidental et éviter qu'elle ne tombe sous l'influence soviétique comme l'Allemagne de l'Est. Il s'en est suivi le lancement du <a href="https://www.herodote.net/5_juin_1947-evenement-19470605.php">plan Marshall</a> et de façon très pragmatique, la création de la <a href="https://www.herodote.net/9_mai_1950-evenement-19500509.php">CECA</a> en 1950 puis le <a href="https://www.herodote.net/25_mars_1957-evenement-19570325.php">traité de Rome</a> en 1957.</p> <p>Cette Europe <em>« des petits pas »</em> s'en est tenue à des <a href="https://www.herodote.net/L_Union_europeenne_a_bout_de_souffle-article-2702.php">projets intergouvernementaux</a> : Euratom (1957), politique agricole commune (1963), Airbus (1970), Agence spatiale européenne (1975), SME (1979), Schengen (1986). Elle a progressé dans le respect de l'identité de chaque nation, conformément à la belle devise européenne : <em>In varietate concordia</em> (en français : <em>« Unie dans la diversité »</em>).</p> <p>Cette démarche coopérative a permis aux Européens de surmonter les haines nationalistes du siècle antérieur. En témoigne le rapprochement quasi-fraternel entre l'Allemagne d'Adenauer et Schmidt et la France de De Gaulle et Giscard d'Estaing.</p> <p>Tout bascule en 1989 avec la chute du <a href="https://www.herodote.net/Le_Mur_de_Berlin_dans_l_Histoire-synthese-64-200.php">Mur de Berlin</a> : la menace soviétique n'est plus là pour souder les Européens de l'Ouest. Dès lors, l'espace politique est occupé par l'idéologie déconnectée du réel. On se prend à rêver à une Europe idéale dans un monde en paix, rallié à la démocratie et aux valeurs occidentales de liberté. C'est la promesse de l'essayiste américain Francis Fukuyama (<em>La Fin de l'Histoire</em>, 1992). </p> <p>En foi de quoi les dirigeants européens, François Mitterrand et le chancelier Helmut Kohl en tête, se convertissent aux préceptes néolibéraux (<a href="https://www.herodote.net/neoliberalisme-mot-587.php">dico</a>) selon lesquels les États ont vocation à disparaître et donner libre cours au marché. Ce basculement s'opère à travers trois actes fondateurs :<br />• L'<a href="https://www.herodote.net/almanach-ID-3210.php">Acte unique</a>, mis en oeuvre le 1er janvier 1993, engage l'Union européenne dans la suppression de tous les freins à la libre circulation des marchandises et des capitaux,<br />• Le <a href="https://www.herodote.net/7_fevrier_20_septembre_1992-evenement-19920207.php">traité de Maastricht</a> instaure une monnaie unique (1992),<br />• L'<a href="https://www.herodote.net/15_avril_1994-evenement-19940415.php">Organisation mondiale du commerce</a> traque les derniers obstacles à la libre circulation des biens et des services (1994).</p> <h3>L'Europe rêvée d'Emmanuel Macron</h3> <p>Né en 1977, Emmanuel Macron a quinze ans quand les dirigeants européens décident ainsi de forcer la marche de l'Europe vers un fédéralisme de type étasunien. Adolescent talentueux, grandi dans une famille aisée, le jeune Macron se rallie sans réserve à cet idéal post-national. Une génération plus tard, il reste attaché à ces convictions de jeunesse comme le démontrent ses deux discours de la Sorbonne.</p> <p>Il n'empêche qu'entretemps, l'Europe et le monde ont changé, pas précisément dans le sens espéré, de sorte que la profession de foi présidentielle apparaît singulièrement déconnectée des réalités. </p> <p>- <strong>L'individu libre au-dessus de tout</strong> :</p> <p>Le président exalte l'individu libéré de toutes entraves. Cette vision classiquement néolibérale est <a href="https://www.herodote.net/_Vivre_libre_ou_mourir_un_ideal_depasse-article-2958.php">à l'opposé de la vraie liberté</a>, ainsi que nous le rappelions la semaine dernière à l'occasion du tricentenaire de la naissance d'<a href="https://www.herodote.net/Une_voie_vers_la_liberte-synthese-3415.php">Emmanuel Kant</a>.</p> <p>Les parlements nationaux sont entravés dans leur action par des magistrats tels ceux de la Cour européenne des Droits de l'Homme, désignés par des gouvernements aussi exemplaires que ceux de l'Azerbaïdjan, la Turquie, Chypre, la Géorgie, Malte, la Bulgarie, etc. Ils sont empêchés de protéger les citoyens contre eux-mêmes. Le marché peut ainsi librement exciter leurs désirs et leurs fantasmes pour mieux en tirer profit. Tout devient matière à faire de l'argent depuis les croisières au bout du monde jusqu'à la location d'une mère porteuse et le changement de sexe.</p> <p>En avance d'un siècle et demi, deux jeunes hommes annonçaient déjà cette évolution mortifère des valeurs libérales : <em>« La bourgeoisie (...) a fait de la dignité personnelle une simple valeur d'échange ; elle a substitué aux nombreuses libertés, si chèrement conquises, l'unique et impitoyable liberté du commerce. 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Rappelons-nous le mot de Françoise Parly, ministre française de la Défense en 2019 : <em>« La clause de solidarité de l’Otan est l’article 5, pas l’article F-35 ! »</em></p> <p>Au demeurant, hormis l'allégeance à Washington, les membres de l'Union européenne sont en désaccord sur à peu près tous les sujets de politique étrangère : la guerre en Ukraine, l'attitude envers Israël et la Palestine, la politique africaine, les relations avec la Chine, etc. L'exécutif français est plus que jamais isolé en Europe et l'Italie, l'Espagne et l'Allemagne lui tournent ostensiblement le dos.</p> <p>Les peuples européens se voyant menacés dans leur identité par la volonté normalisatrice de Bruxelles, chacun réactive les démons du passé à l'exemple de certains Polonais qui réclament à l'Allemagne des indemnités au nom des crimes commis dans leur pays durant la Seconde Guerre mondiale, ou des Grecs qui, lors de la crise de 2015, représentèrent la chancelière avec un casque à pointe.</p> <p>Pour ne rien arranger, la guerre fait son retour sur le continent, d'abord en Yougoslavie d'abord, aujourd'hui en Ukraine, demain... Force est de constater que si l'Europe du traité de Rome, c'était la paix, l'Europe du traité de Maastricht, c'est la guerre !</p> <p>- <strong>L'Europe leader mondial dans la recherche</strong> :</p> <p>Relancer l'industrie et la recherche en Europe, comme le souhaite le président, est incompatible avec le traité de Lisbonne de 2009 qui vise <em>« à la suppression progressive des restrictions aux échanges internationaux et aux investissements étrangers directs, ainsi qu'à la réduction des barrières douanières et autres »</em>sans exiger des clauses de réciprocité chez les partenaires et concurrents de l'Europe (Chine, États-Unis, Inde,...). On le constate encore avec le rachat imminent par un groupe indien du laboratoire Biogaran (groupe Servier, 32% du marché français des médicaments génériques) : il est très probable que le futur propriétaire délocalisera hors d'Europe la production de ces médicaments.</p> <p>Le cas de la France est encore plus problématique car, avec l'introduction de la monnaie unique en 1999, la propension des Français à acheter tant et plus de biens, surtout en Allemagne, n'est plus corrigée par les ajustements monétaires entre ces deux pays. Il s'ensuit un déficit commercial devenu structurel. Il est comblé année après année :<br />• D'une part par l'endettement de l'État auprès des marchés étrangers : il lui faut aider les victimes de la désindustrialisation et remplacer les emplois perdus dans le secteur privé par des emplois dans les administrations, si superflus soient-ils.<br />• D'autre part par la cession d'actifs : on vient ainsi d'apprendre que la montée en puissance de l'actionnariat américain au sein de Totalenergies va conduire le premier groupe industriel français à se faire coter désormais à Wall Street !</p> <h3>L'Union européenne comme l'Union soviétique</h3> <p>Cette lente et irrésistible paralysie de l'Union européenne rappelle celle de l'Union soviétique, fondée elle aussi sur des présupposés idéologiques (lutte des classe, nationalisation de la valeur ajoutée).</p> <p>Après la phase de construction, très rude en ce qui la concerne (1917-1953), l'URSS s'est enferrée dans ses dogmes au lieu de se réformer avec pragmatisme. Dès 1976, l'historien Emmanuel Todd a entrevu sa chute finale dans la dégradation de certains indicateurs de progrès (mortalité infantile). </p> <p>Quand Mikhaïl Gorbatchev a tenté de sauver ce qui pouvait l'être, il était déjà trop tard. L'URSS est morte en 1991, à 74 ans. C'est l'âge qu'aura cette année l'Union européenne (ex-CECA, ex-CEE). Va-t-elle disparaître pour autant ? Ce n'est pas sûr. Trop de gens tiennent à leur sinécure dans les grandes instances de Bruxelles, Strasbourg, Luxembourg et Francfort.</p> <p>Il est plus probable que ces instances survivent sans véritable autonomie ni liberté d'action, sous la haute protection de Washington... comme en d'autres temps ont perduré les monarchies marocaine, tunisienne ou encore moghole, sous le protectorat de la République française ou de la Compagnie anglaise des Indes.</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'mortelle-l-europe-oui-comme-l-union-sovietique', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 114, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => 'https://www.herodote.net/Mortelle_l_Europe_Oui_comme_l_Union_sovietique-article-2960.php', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 13918, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4824, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Les septuagénaires gouvernent le monde', 'subtitle' => 'Le dirigeant de la première puissance du monde a 81 ans et il n’est pas exclu qu’il soit reconduit le 5 novembre 2024. 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Selon toute probabilité, les citoyens américains se disposent soit à le réélire le 5 novembre 2024 soit à élire son rival Donald Trump qui n’est guère plus jeune, étant né le 14 juin 1946.</p> <p>C’est du jamais vu dans l’Histoire des États-Unis car avant le XXIe siècle, le pays était présidé par <a href="https://www.herodote.net/Les_presidents_des_Etats_Unis_d_Amerique-synthese-338-470.php">des hommes relativement jeunes</a> (moyenne d’âge d’environ 51 ans).</p> <p>C’est aussi inédit dans l’Histoire de l’humanité car jamais encore le chef en exercice de la principale puissance du monde n’avait plus de quatre-vingts ans (à l’exception de l’empereur chinois <a href="https://www.herodote.net/La_Chine_revee-synthese-557-13.php">Qianlong</a> qui a abdiqué en 1796 à l’âge raisonnable de 87 ans).</p> <p>Ce phénomène semble appelé à se renouveler du fait des progrès de l’hygiène et de la médecine qui ont permis de doubler en un siècle l’espérance de vie dans la plupart des pays du monde (au Japon, cette espérance de vie est aujourd’hui de 85 ans).</p> <p>Ne soyons donc pas étonnés qu’en cette même année 2024, la majorité des humains soit gouvernée par des septuagénaires, voire des octogénaires. C’est le cas des dix pays les plus peuplés de la planète (à l’exception de l’Indonésie) qui rassemblent 4,3 milliards d’humains sur un total de 8 milliards. Parmi tous ces pays, notons-le (tableaux ci-après), un seul, le Bangladesh, est dirigé par une femme ; il s’agit de la Première ministre Sheikh Hasina, né en 1947.</p> <p>Le changement est brusque. Il y a seulement dix ans, en 2014, aucun des dix pays susmentionnés n’était dirigé par un septuagénaire, soit qu’ils avaient un dirigeant plus jeune (Barack Obama aux États-Unis), soit qu’ils avaient le même dirigeant qu’aujourd’hui… avec dix ans de moins (Vladimir Poutine en Russie) !</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1710968934_capturedcran2024032022.07.11.png" class="img-responsive img-fluid center " width="589" height="388" /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Chefs d'État ou de gouvernement des 10 principaux pays (17 mars 2024)</em></h4> <h3>Pays jeune, dirigeant vieux (et vice-versa)</h3> <p>On pourrait croire ce phénomène corrélé au vieillissement général de la population et à l’élévation de l’âge médian. Il n’en est rien d’après la liste ci-dessous des dirigeants qui auront 70 ans ou plus cette année. Sur cette liste, nous avons retenu les personnes qui dirigent de fait leur pays ; soit le chef d’État (président, monarque…), soit le chef de gouvernement (Premier ministre, chancelier…) ; nous avons par exemple retenu le pape et le Guide de la Révolution (Iran) mais pas le roi d’Angleterre.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1710969072_capturedcran2024032022.09.56.png" class="img-responsive img-fluid center " width="669" height="310" /></p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1710969129_capturedcran2024032022.10.09.png" class="img-responsive img-fluid center " width="667" height="406" /></p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1710969209_capturedcran2024032022.10.16.png" class="img-responsive img-fluid center " width="671" height="176" /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Chefs d'État ou de gouvernement de 70 ans et plus (2024). NB : pour chaque pays est indiquée la personne qui détient le pouvoir exécutif (chef de l'État ou chef de gouvernement).</em></h4> <p>Curieusement, sur ces 41 dirigeants, vingt-quatre, soit plus de la moitié, sont en Afrique saharienne, autrement dit dans la région la plus jeune du monde avec dix-huit ans d’âge médian (c’est l’âge auquel il y a autant de gens au-dessus qu’au-dessous).</p> <p>Dans le reste du monde, les régions qui conservent une population relativement jeune sont également en bonne partie dirigées par des septuagénaires ou des octogénaires. C’est le cas de l’Afrique du nord (Algérie) et du Moyen-Orient musulman avec dix représentants ainsi que du sous-continent indien avec quatre représentants.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1710969414_capturedcran2024032022.15.58.png" class="img-responsive img-fluid center " width="587" height="436" /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Dirigeants de plus de 80 ans (17 mars 2024)</em></h4> <p>Le mystère s’épaissit quand nous considérons l’Occident chrétien (Europe et Amériques). Les pays qui ont les dirigeants les plus âgés sont aussi parmi ceux qui ont la démographie la plus dynamique ! Outre les États-Unis, il y a le Mexique et le Brésil (président : Lula, 79 ans).</p> <p>L’Union européenne et plus généralement l’Europe figurent parmi les régions du monde les plus vieilles avec un âge médian supérieur à 40 ans en dépit d’une immigration importante en provenance du Sud. Par extraordinaire, cette région n’a aucun dirigeant de 70 ans et plus (à part… Vladimir Poutine).</p> <p>Plus fort encore, c’est aussi dans cette région que l’on croise les dirigeants les plus jeunes de la planète : Daniel Noboa, élu en 2023 à 35 ans président de l’Équateur ; Gabriel Boric, élu en 2021 à 35 ans président du Chili ; Jakov Milatovic, élu en 2023 à 36 ans président du Monténégro ; Nayib Bukele, élu en 2019 à 37 ans président du Salvador ; Leo Varadkar, élu en 2017 à 38 ans Premier ministre d’Irlande ; Vjosa Osmani, élue en 2021 à 38 ans présidente du Kossovo ; enfin, Emmanuel Macron, élu en 2017 à 38 ans président de la République française (la liste n’est pas close).</p> <p>Nous laissons à d’autres le soin de décrypter ces paradoxes mais peut-être ne s’agit-il que d’une coïncidence inopinée.</p> <h3>L'âge ne fait rien à l'affaire</h3> <p>Au regard de cette actualité, nous pouvons nous demander s’il est bon ou mauvais d’avoir des dirigeants plus âgés que jeunes.</p> <p>Si les arts et les sciences sont souvent illustrés par des <a href="https://www.herodote.net/Gloires_precoces-synthese-2499-368.php">génies précoces</a>, il en va autrement de la politique. On n’a pas un Alexandre ou un Napoléon par génération… et l’on rencontre peu de dirigeants qui se soient illustrés en pleine jeunesse. Le plus notable reste <a href="https://www.herodote.net/18_decembre_1783-evenement-17831218.php">William Pitt <em>Le Jeune</em></a>, Premier ministre britannique en 1783, à 24 ans.</p> <p>En dépit de la triste prestation du maréchal Pétain à la tête de l’État français pendant l’Occupation, qui a fait dire au général de Gaulle : <em>« La vieillesse est un naufrage »</em>, les périodes les plus difficiles ont souvent été gérées par des hommes (ou des femmes) d’âge mûr ou avancé.</p> <p>En France, c’est en 1871 Adolphe Thiers (73 ans) qui relève la République (et réprime la Commune) ; en 1917, Georges Clemenceau (76 ans) qui sauve la France de la défaite ; en 1958, Charles de Gaulle (68 ans) qui rénove la République… Et gardons-nous d’oublier Churchill, qui sauve le monde libre en 1940 à 65 ans.</p> <p>Ces cas exceptionnels pour des situations exceptionnelles ne doivent pas dissuader les jeunes gens de s’engager en politique pour les causes qui leur paraissent justes.</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'les-septuagenaires-gouvernent-le-monde', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 129, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => 'https://www.herodote.net/Inedit_les_septuagenaires_gouvernent_le_monde-article-2952.php', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 13918, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' } ] $embeds = [] $images = [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) { 'id' => (int) 10697, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Casa_Rosada_17.jpg', 'type' => 'image', 'subtype' => 'jpeg', 'size' => (int) 145200, 'md5' => '8a35139a11244f00c1ef653006cf505d', 'width' => (int) 1024, 'height' => (int) 768, 'date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'title' => '', 'description' => 'La Casa Rosada, siège du pouvoir exécutif argentin, à Buenos Aires.', 'author' => '', 'copyright' => '© Martín A. 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VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
1 Commentaire
@willoft 26.11.2023 | 17h45
«Le problème argentin date d'il y a quelques siècles quand certains ont mis la main, beaucoup par privilège, sur des Estancias de dizaines de milliers d'hectares avec une main d'œuvre casi esclavisée.
Nonobstant la classe moyenne a pu se développer, pour preuve la beauté de Buenos Aires, le Paris d'Amérique du Sud.
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Dès lors l'influence américaine a conduit aux dictatures pour protéger ces grands intérêts.
Le problème actuel, outre la fuite des capitaux et la spéculation sur les taux de change et l'évasion fiscale avec des zones franches en Uruguay mais pas que.
En d'autres termes on vend à prix les matières à des succursales qui elles les revendent en multipliant par 5 ou 10.
Et le tour est joué et l'Argentine qui devrait être un des pays les plus riches au monde est en permanence en défaut !»