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Lu ailleurs

Lu ailleurs / Ce qui se disait hier et qui grince aujourd’hui


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Le Parlement a donc décidé de lancer une CEP (commission d'enquête parlementaire) sur les causes historiques et récentes du séisme bancaire helvétique. Cela ne plaira guère à toutes les personnalités du monde politique et économique qui ont minimisé les dangers et écarté les propositions d’assainissement du système. Le site Infosperber publie de nombreuses citations qui éclairent le processus.



On se souvient de la parole officielle quatre jours avant la décision de fusionner CS et UBS: «L'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers FINMA et la Banque nationale suisse (BNS) informent que les problèmes rencontrés par certains établissements bancaires aux Etats-Unis ne présentent pas de risque de contagion directe pour le marché financier suisse. Les exigences strictes en matière de capital et de liquidités qui s'appliquent aux établissements financiers suisses garantissent leur stabilité. Le Credit Suisse satisfait aux exigences en matière de capital et de liquidités imposées aux banques d'importance systémique». Ecran de fumée? Vite dissipé par la bourrasque.

Quant aux experts de la finance, ils furent nombreux, ces dernières années, à demander une régulation plus stricte mais affichaient souvent un optimisme excessif en la matière.

Les parlementaires ont planché plus d’une fois sur cette problématique. En 2015, le Conseil national décidait d’exiger des grandes banques la séparation, dans des entités distinctes, de leurs activités commerciales d’un côté et de l’autre les opérations spéculatives sur les marchés internationaux des dérivés et des devises. Mais en 2016, le Conseil des Etats stoppait le projet qui avait pourtant des soutiens à gauche comme à droite. Notre actuelle ministre des Finances, Karin Keller-Sutter, alors parlementaire, s’y opposait, assurant, comme les banquiers, que la situation n’avait plus rien à voir avec la crise de 2008 et que tout était sous contrôle. Plus étonnant, le président d’alors du PS, Christian Levrat, vota lui aussi contre ce texte prémonitoire. Un certain Alain Berset, lui, y était favorable, comme le groupe du PS et de l’UDC, convaincu par les mises en garde de Christoph Blocher. Dans la foulée, une majorité de parlementaires sensibles aux arguments de la Paradeplatz coula une autre proposition: exiger des banques un capital propre d’au moins 15% de leur bilan au lieu de 3%. Alors que celles-ci demandent aux preneurs d’hypothèques une garantie de 20% au moins.

Reste à espérer que la commission d’enquête ne se contentera pas de taper sur les doigts des dirigeants du CS et de la malheureuse FINMA qui a totalement failli. L’introspection parlementaire s’impose. Sans complaisance. Non seulement sur les derniers jours mais sur la durée.


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VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET

2 Commentaires

@Eggi 05.04.2023 | 23h24

«L'activité de toutes les banques nécessite la confiance et personne ne peut expliquer la panique suscitée par des établissements présentant toutes les garanties de bonne exploitation. A première vue (la mienne), il n'y a pas de recette pour éviter ce genre d'accidents.»


@stef 19.05.2023 | 17h34

«Réponse à Eggi:

Oui, il y a une recette: exiger 20% de fonds propres et séparer les activités d'UBS en des entités distinctes !»


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