Actuel / Que la campagne française est triste!
Panneaux électoraux installés pour le scrutin législatif de juin 2022 à Beynost (Ain). © Benoît Prieur / Wikimedia Commons
Qu’elle est triste, cette campagne française! Morne, brumeuse, grisouille et balayée de vents mauvais. C’est bien sûr de la campagne des législatives qu’il s’agit. La vraie se porte comme un charme et offre à son homonyme politique un riant contraste. Le second mandat du président Macron commence dans la morosité. Depuis plusieurs années, l’état de grâce n’existe plus. Place à l’état de disgrâce.
Scène vécue mardi au marché de Mareuil-sur-Belle (commune de Mareuil-en-Périgord) qui appartient à la troisième circonscription de la Dordogne. Le député sortant, Jean-Pierre Cubertafon, sollicite un dernier mandat, vient serrer des mains, distribuer des tracts, papoter ici et là, s’enquérir du petit dernier qui fait ses dents, se soucier de la santé des vieux parents qui viennent de sortir du Covid, toutes opérations aussi vieilles que la démocratie et qui se placent sous ce thème général: tâter le terrain.
Car tout terrain, surtout électoral, doit être tâté, câliné, caressé. Préliminaire obligé pour qui veut connaître l’orgasme de la victoire.
Membre du MoDem, sorte de démocratie-chrétienne à la française fondée par François Bayrou, Jean-Pierre Cubertafon se présente sous la bannière «majorité présidentielle».
Indifférence et sympathie
De plus en plus, les élus ou les candidats à une élection entament ces descentes de marché la boule au ventre et l’angoisse à la gorge, craignant d'essuyer insultes, injures, crachats, voire baffes et horions.
Rien de tel à Mareuil. Le Périgordin vit dans un climat tempéré et agréable qui agit favorablement sur son caractère. Et s’il est en colère, il le manifeste en votant Le Pen au premier tour, tout en se ravisant au second, comme lors de la dernière élection présidentielle.
Cela dit, s’il est poliment reçu, le député ne déchaîne pas pour autant la ferveur. Le choix des carottes et des blettes reste prioritaire; et se révèlent fort nourris, les échanges sur la sécheresse qui menace. On sait bien qu’en France, un parlementaire ne fait pas la pluie et le beau temps.
«De toute façon, Cubertafon sera réélu. Et dans un fauteuil encore!» Unanime explication à ce manque de passion électorale.
Garder la chambre... d'enregistrement
Ce constat, bien d’autres citoyens français peuvent le dresser dans nombre de circonscriptions. A écouter les «informés» qui pérorent à longueur d’onde, les candidats adoubés par Emmanuel Macron ont gagné d’avance cette législative (qui se déroule les 12 et 19 juin prochains). Depuis que l’élection législative suit dans la foulée la présidentielle, les électeurs ont le bon goût d’offrir au nouvel élu ou réélu, une majorité à sa main à l’Assemblée Nationale. Qui se voit ainsi transformée en chambre d’enregistrement des décisions fulminées par l’Elysée.
Saluons les efforts de Jean-Luc Mélenchon qui a réussi son OPA sur les vestiges de la gauche pour la ripoliner en NUPES (Nouvelle union populaire écologiste et sociale). Il a trouvé un slogan auquel personne ne croit mais qui fait mouche: «Mélenchon, premier ministre». Sous-entendu, «camarades citoyens, donnez-moi une majorité des députés et j’imposerai un gouvernement de cohabitation musclée». Mais pour ce faire, il faudrait que les nupistes posent leur séant sur 289 sièges. Autant poursuivre l’«inaccessible étoile» de Jacques Brel-Don Quichotte. Cela dit, les mélenchoniens paraissent bien partis pour devenir la principale force d’opposition à Macron-bis.
De son côté, Marine Le Pen et ses candidats RN continuent d’accomplir ce qu’ils font le mieux, soit ne rien faire. Et ce qui reste de la droite LR refait ce qu’elle a toujours pratiqué, à savoir se déchirer.
Pas très mobilisateur, tout ça!
Pourquoi tant de morosité?
Les raisons de cette morosité électorale ne manquent pas. On a le choix: un nouveau gouvernement censé faire de l’environnement sa priorité et qui ne comprend aucune personnalité crédible dans ce domaine; une première ministre, Elisabeth Borne, au parcours de technocrate et au charisme digne de son patronyme; un ministre à peine nommé et qui est déjà visé par des accusations d’agression sexuelle (le Parquet n’a pas ouvert d’information pénale faute d’éléments suffisants); la finale de la Ligue des Champions à Paris qui a sombré dans le fiasco de la désorganisation et des brutalités policières.
Sans oublier les facteurs plus lointains mais qui pèsent aussi sur le moral de chacune et chacun: les horreurs poutiniennes de la guerre en Ukraine et les tueries dans les écoles aux Etats-Unis.
Inversion néfaste du calendrier électoral
Toutefois, le facteur principal de cette campagne atone reste l’épuisement des institutions de la Vème République. L’inversion du calendrier électoral décidée par Jospin et Chirac à l’époque de leur cohabitation tient un rôle éminent dans ce désintérêt.
Placer l’élection des députés juste après celle du président de la République, c’est conduire les électeurs à élire les candidats estampillés «majorité présidentielle» pour éviter une cohabitation entre adversaires politiques, source de crises gouvernementales majeures.
Les cohabitations précédentes (Mitterrand-Chirac, Mitterrand-Balladur et Chirac-Jospin) n’ont pas fait sombrer la France – qui est plus solide que ne le pensent nombre de ses concitoyens.
Toutefois, ce ne sont pas les périodes les plus propices pour mener les profondes réformes réclamées, notamment, par la transition écologique et les bouleversements géopolitiques dus à la guerre en Ukraine.
Le «présimonarque» impotent par omnipotence
Cela dit, cette inversion n’est pas la cause fondamentale de la fatigue des institutions. Taillée pour le général de Gaulle afin de l’aider à extirper la France de la guerre en Algérie, la Vème République a rempli ses missions initiales. Mais aujourd’hui, elle entrave le débat démocratique.
En donnant au président de la République des pouvoirs qu’aucun chef d’un Etat démocratique ne possède, le régime tend à infantiliser les citoyens. Ils attendent tout de leur Jupiter élu. Et sont forcément déçus par un «présimonarque» dont l’omnipotence conduit à l’impotence. Submergé par des vagues d’événements complexes, isolé par le caractère quasi-absolu de son pouvoir, il décide de tout et risque de ne rien décider du tout… Ou de mal décider.
Contraste avec la Suisse
A cet égard, le contraste avec la Suisse est saisissant. Le passé – voire le présent à en croire les plus méchantes langues – a démontré que la médiocrité des Conseillers fédéraux n’empêchait pas la Suisse d’être bien gouvernée.
Le partage des pouvoirs, la collégialité gouvernementale, les négociations fréquentes avec les cantons ou entre syndicats et patronats ainsi que les instruments de la démocratie semi-directe permettent de limiter les erreurs face à une réalité de plus en plus difficiles à discerner et à maîtriser.
La classe politique française repousse aux Calendes Grecques cette grande réforme constitutionnelle devenue nécessaire. A l’exception de la France Insoumise de Mélenchon qui veut instaurer la VIème République. Le danger est que, cantonnée dans un seul camp politique, la réforme des institutions tourne en stériles combats politiciens.
«Voilà pourquoi, Madame, votre France est muette». Qui lui rendra la parole?
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Entre deux morceaux – histoire de tenir son public sous courant continu et de laisser ses musiciens souffler un brin –, elle entame des monologues plus ou moins délirants.</p> <p>Celui qu’elle a lancé ce soir-là fera son petit effet. Se glissant dans la peau du président Macron, <a href="https://youtu.be/WYWOnk4oyqQ">elle vaticine</a>: «<i>Je pense que ce que le peuple veut, ce dont le peuple a envie, c'est qu'on m'accroche à vingt mètres du sol telle une piñata<strong><sup>1</sup></strong> humaine géante, et qu'on soit tous ici présents munis d'énormes battes avec des clous au bout comme dans </i>Clockwork Orange (<i>titre original du film </i>Orange mécanique)<i>. 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Aussitôt hérissées sur les réseaux sociaux, les protestations indignées semblaient voir dans ce récitatif lyncheur la marque de notre époque vouée aux incivilités et à la violence.</p> <h3>Les rois de France malmenés en chanson</h3> <p>Pourtant, rien de nouveau sous le soleil de Satan. La chanson fut toujours le véhicule préféré de la provoc’ politique. Sans remonter au Déluge, citons <a href="https://www.periegete.com/sur-lair-du-une-monarchie-absolue-temperee-par-des-chansons-part-2-le-roi-de-france/">les chants pimentés</a> qui enflammèrent les rues de Paris lors de la Fronde. A preuve, cet extrait d’une chanson qui remonte à l’an 1648. 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Mais c’est tout. Il est symptomatique de constater qu’elle n’a intéressé la justice qu’à la nôtre, d’époque!</p> <p>Le 27 mai 2011, il s’est trouvé un juge à Toulouse pour <a href="https://www.lepoint.fr/societe/chanter-peut-etre-un-delit-11-06-2011-1341035_23.php">condamner</a> un garçon de 27 ans pour outrage, à 40 heures de travaux d’intérêt général et 100 euros d’amende. Son crime? Avoir chanté <i>Hécatombe</i> au passage de trois policiers. Et ce n’est pas tout. Peu après, 29 choristes de la «Canaille du Midi» ont été interpelés pour avoir chanté la même chanson devant le commissariat central de Toulouse en guise de protestation contre la condamnation du jeune homme.</p> <h3>Le rock et sa «Graine de violence» </h3> <p>Le «récitatif halluciné» d’Izïa Higelin s’inscrit aussi dans la culture rock, imprégnée de violence. Cela dit, ce n’est pas le rock qui est à la source de la violence. Elle sourd de la société étatsunienne où il est né. S’il existait auparavant, c’est à partir du film <i>Graine de violence </i>(titre original<i>: Blackboard Jungle</i>), réalisé par Richard Brooks, que le rock n’roll a commencé à se diffuser grâce au célèbre <i>Rock around the Clock </i>chanté par Bill Haley.</p> <p>Dans les pays de langue française, la violence rock a surgi sur la scène médiatique dès le début des années 1960. L’exemple le plus hirsute nous est offert par le concert de Vince Taylor, dans le contexte d’un festival international du rock, qui s’est tenu – enfin qui a tenté de se tenir! – au Palais des Sports de Paris, le 18 novembre 1961. <a href="https://journals.openedition.org/criminocorpus/4301?lang=de#ftn2%20" target="_blank" rel="noopener">Rappel des faits</a>:</p> <p><i>La salle est dévastée avant que Vince Taylor, en vedette, ne monte sur scène. Dans le public, des jeunes femmes et des jeunes hommes, blousons noirs ou sans blousons apparents, déboulonnent les sièges ou en arrachent quelques morceaux, s</i>’<i>en servent de projectiles, visent la scène et les forces de police. On veut se débarrasser de ces rangées de sièges encombrants, on veut créer de l</i>’<i>espace pour danser, on se bouscule, on se chamaille, on se bagarre, on veut aussi s</i>’<i>approcher des artistes en débordant le service de sécurité, et pourquoi pas braver au passage les forces de police qui commencent à frapper pour éviter que tout dégénère dans un lieu de concert qui devient arène. </i>Bis repetita placent<i>, car la première édition du 24 février avait elle aussi très mal tournée à l</i>’<i>issue de la prestation de Johnny Hallyday. Deux mots sont repris dans les médias: fanatisme et hystérie. 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La seule femme du groupe, Olga Bancic, roumaine juive et communiste, sera guillotinée à Stuttgart le 10 mai de la même année, les nazis estimant sans doute qu’une femme n’avait pas droit à «l’honneur» d’être fusillée comme un combattant.</p> <h3>La propagande qui va à fin contraire</h3> <p>Juste avant d’être passés par les armes, Manouchian et dix autres condamnés sont photographiés. Les officiers de la Gestapo militaire les ont choisis en fonction de leurs patronymes aux consonances de toute évidence étrangères ou juives.</p> <p>Les Allemands les utiliseront pour créer une affiche de propagande destinée à séparer les «vrais Français» de ces «métèques» présentés comme des criminels. Elle deviendra la célèbre «Affiche rouge» qui aboutira à l’effet inverse du but recherché par la Geheime Feldpolizei. 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Le journaliste et écrivain Jean-Paul Liégeois, spécialiste de la chanson française, rappelle cette anecdote dans un article paru en juin 1985 dans l’hebdomadaire socialiste <em>L’Unité</em>:</p> <p><i>«En 1953, les frères Claude et Raymond Lévy (…) obtiennent le prix Fénéon pour un manuscrit de dix nouvelles consacré à des histoires vraies de la Résistance. (…) Plusieurs éditeurs se proposent [de le] publier. Communistes, les frères Lévy choisissent les Editeurs français réunis. Patron de la maison, Aragon les reçoit et leur dit: "On ne peut pas laisser croire que la Résistance française a été faite comme ça, par autant d’étrangers. Il faut franciser un peu." Disciplinés, ils ont accepté.»</i></p> <p>Entre 1953 et 1955, l’ombre de Staline avait commencé à se faire un peu moins épaisse…</p> <h3>Quelle est la responsabilité du PCF dans l’arrestation des 23?</h3> <p>Une accusation plus grave a été portée contre la direction du PCF notamment par un témoignage de Mélinée Manouchian. 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Le Parti a refusé, qualifiant cette attitude de "capitularde". Le PC voulait continuer à frapper dans la capitale, avec ce qui restait son unique bras séculier: les FTP-MOI. Stratégiquement, la direction, pour affirmer sa suprématie vis-à-vis de Londres et du Conseil national de la Résistance, désirait capitaliser les actions d'éclat de la MOI. La direction nationale juive est partie </i>in extremis <i>pour Lyon, mais les FTP ont continué à lutter sur place avec acharnement. Le Parti a sous-estimé l'impératif de la guérilla urbaine – savoir décrocher – et a tiré un rendement politique maximum des coups d'éclat de la MOI. </i></p> <p><i>A terme, c'était donc bien une grave erreur politique. La part de responsabilité du PC dans les arrestations de résistants – dont les 23 de l'Affiche rouge – est indiscutable. 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Chaque Etat est ainsi <a href="https://www.uscirf.gov/" target="_blank" rel="noopener">passé à la loupe</a>.</p> <h3>Dix-sept champions de l’intolérance</h3> <p>Cette Commission classe les pays en fonction de l’intensité de leurs mesures discriminatoires en matière de croyances. Les champions de l’intolérance sont classés dans la catégorie «pays particulièrement préoccupants» (CPC). Un cran en-dessous figurent les Etats qui filent un mauvais coton et doivent faire l’objet d’un examen ultérieur. Ils sont classés dans la «liste spéciale de surveillance» (SWL).</p> <p>L’USCIRF dénonce dix-sept Etats «particulièrement préoccupants». Sans surprise, on y distingue les régimes dictatoriaux ou de très faible intensité démocratique: la Birmanie, la Chine, Cuba, l’Erythrée, l’Iran, le Nicaragua, la Corée du Nord, le Pakistan, la Russie, l'Arabie saoudite, le Tadjikistan, le Turkmenistan, l’Afghanistan, le Nigéria, la Syrie, le Vietnam.</p> <h3>Le cas de l’Inde</h3> <p>Mais on relève aussi la présence de la démocratie la plus peuplée de la terre, l’Inde, même si cette flatteuse réputation est en train d’être sérieusement écornée par la politique autoritaire de son Premier ministre Narendra Modi.</p> <p>Le chef du gouvernement indien et son parti national-populiste BJP s’efforcent d’avantager la religion majoritaire, l’hindouisme, sur les autres dont l’islam et le christianisme.</p> <p>Ainsi sur 29 Etats composant l’Union indienne, 11 ont adopté des lois anticonversion pour empêcher des hindous de se convertir vers une autre religion, malgré l’article 25 de la Constitution indienne qui garantit la liberté d’appartenance religieuse.</p> <p>Ces lois anticonversion obligent les hindous qui veulent se convertir au christianisme ou à une autre confession à suivre un parcours bureaucratique tellement complexe et aléatoire que la conversion est le plus souvent rendue impossible, comme l’indique, via l’agence Fides du Vatican, <a href="http://www.fides.org/fr/news/72887-ASIE_INDE_La_loi_empechant_la_libre_conversion_religieuse_au_Karnataka_est_contraire_a_la_Constitution_et_a_la_dignite_humaine" target="_blank" rel="noopener">le père Devasagayaraj M. 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C’est pourquoi des Etats officiellement athées, comme la Chine et la Corée du Nord, attachent tellement d’importance à, sinon éradiquer, du moins contrôler très sévèrement toute activité religieuse. </p> <p>Prier, c’est aussi s’échapper. Communier, c’est aussi rompre, ne serait-ce qu’en un instant fugace, le lien avec le Chef. Celui-ci n’accepte aucun concurrent. Et le rival est d’autant plus dangereux qu’il est invisible donc insaisissable.</p> <p>D’autres Etats autoritaires ne répriment pas toutes les religions. Leur but est d’ériger la confession majoritaire en unique religion d’Etat afin de la transformer en facteur d’identité nationale. L’aspiration spirituelle doit alors absolument se circonscrire dans un cadre étroit. Si elle déborde, c’est aussi le lien avec le Chef qui risque d’être rompu. </p> <p>Dès lors, se battre pour la liberté de changer de religion ou de refuser d’adhérer à une confession, ce n'est pas préserver un certain confort moral qui ne concernerait que les croyants. 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Celle utilisée par l’UDC pour fustiger les «colleurs manuels» se contente d’être simplement ridicule.</p> <h3>Le terrorisme défini par les codes pénaux</h3> <p>En effet, toutes deux sont fort éloignées des seules définitions qui vaillent, celles des textes légaux. L’article 260 ter du Code pénal suisse (organisations criminelles et terroristes) réprime quiconque participant à une organisation qui poursuit le but, notamment <i>«de commettre des actes de violence criminels visant à intimider une population ou à contraindre un Etat ou une organisation internationale à accomplir ou à s</i>’<i>abstenir d</i>’<i>accomplir un acte quelconque</i>». Formulation voisine du Code pénal français (article 421-1) disposant que le terrorisme est un acte ayant pour but de «<i>troubler gravement l'ordre public par l'intimidation ou la terreur</i>».</p> <p>Il en va de même du Code pénal belge qui, au premier alinéa de son article 137, décrit le terrorisme comme une infraction «<i>commise intentionnellement dans le but d'intimider gravement une population ou de contraindre indûment des pouvoirs publics ou une organisation internationale à accomplir ou à s'abstenir d'accomplir un acte (…)</i>».</p> <h3>Infiltration et passage à l’acte</h3> <p>Cela signifie-t-il que la notion même d’écoterrorisme est dénuée de tout fondement? <i>Dans La Nuit nous sauvera</i> Philippe Ségur apporte les éléments qui détermineront le lecteur à trouver sa réponse. Son propos est illustré par une brève fiction. Sa formation juridique terminée, Fredéric Weissman en suit une autre pour devenir technicien nucléaire. 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Pour Frédéric Weissman, ce pacifisme a permis aux «nouvelles puissances impériales» – les GAFAM, les firmes pharmaceutiques, les banques, les fonds d’investissements, Vanguard, BlackRock, Tencent – d’appliquer «à marche forcée leur programme de transformation de l’être humain en insecte cybernétique». </p> <p>La colère froide du technicien ne se limite pas à l’environnement ou au climat, elle sourd aussi de cette angoisse de la dépossession de l’être humain au profit de forces manipulatrices, d’autant plus inquiétantes qu’elles se révèlent hors de portée des Etats ou des pouvoirs judiciaires.</p> <p>Et comme elles sont hors de portée, autant tout faire exploser, au sens propre du terme. C’est le seul moyen d’arrêter ce «capitalisme à l’insatiable voracité», comme le proclame le juriste et technicien nucléaire:</p> <p><i>«Nous les humains, nous étions des êtres dangereux et fragiles. Une espèce proliférante qui ne parvenait pas à placer son intelligence au service du bien commun. 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