Média indocile – nouvelle formule

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Nouvel an, nouvelles résolutions! On sait en réalité ce que valent ces résolutions du début d’année… Et si cette fois-ci nous n’en prenions qu’une, qui plus est sur les bases solides d’un texte biblique qui peut parler à tout un chacun? Objectif de cette année: cesser l’autosabotage et faire fructifier sa vie.



Pour mener ses disciples à méditer sur des réalités profondes tout en gardant un langage simple, Jésus parle en paraboles. Dans l’évangile selon Matthieu, Jésus raconte l’histoire d’un maître qui part en voyage (la parabole dans son intégralité se trouve en fin d’article). Avant de partir, il confie à trois serviteurs, chacun selon ses capacités, des «talents», une fortune financière pour l’époque. Les deux premiers s’empressent de faire fructifier cet argent. Le dernier, par peur de le perdre, cache son seul talent dans la terre.

A son retour, le maître félicite et récompense les deux premiers serviteurs qui ont gagné des talents en plus après fructification. Quant au dernier, qui avoue sa peur de l’investissement, il présente le talent confié au maître, et se le voit retiré en plus d’être condamné et chassé. Morale de la parabole? Ce maître est un salaud sans pitié, obsédé par l’argent. De plus, si la figure du maître peut être vue comme celle de Dieu lui-même, nous avons bien affaire à un Dieu cruel et punisseur.

Chacun selon ses capacités

En entrant un peu plus profondément dans cette parabole, on remarque en fait que ce maître n’est pas si injuste que cela, au contraire, et que l’issue du troisième serviteur, si elle demeure bien tragique, n’est due en fait qu’à lui-même. La parabole précise au début que chacun des serviteurs a reçu «selon ses capacités». C’est-à-dire qu’en confiant à l’un plus et à l’autre moins, le maître savait qu’il ne pourrait pas attendre les mêmes qualités d’investisseur et les mêmes gains de l’un et d’un autre.

Quant à l’attitude des serviteurs, on voit que les deux premiers entrent «aussitôt» dans l’action en faisant quelque chose de l’argent confié, alors le dernier reste dans l’inaction et cache ce qu’il a reçu. Les deux premiers agissent, le dernier reste passif. D’où la colère du maître à son retour, qui se serait même contenté d’un minimum de gains par les intérêts si l’argent avait été placé en banque. Le troisième, en plus d’être resté passif, a fait preuve de négligence ou carrément de stupidité en préférant laisser l’argent en terre plutôt qu’à la banque.

Tout est pour eux

Vis-à-vis des deux premiers serviteurs, si le maître est dans la joie et la reconnaissance, ce n’est même pas parce qu’ils lui ont fait gagner de l’argent, mais parce qu’eux-mêmes en ont gagné à partir de ce qu’il leur a confié. On comprend du reste que la somme reçue et fructifiée est laissée aux serviteurs. Tout est pour eux. Le maître se réjouit donc de ce que les serviteurs ont fait de leur argent, car lui-même n’y gagne rien financièrement. La colère vis-à-vis du troisième n’est donc pas due non plus à des raisons financières: le maître lui a confié un talent en cadeau, et lui n’en a rien fait. Il a gâché son opportunité dans l’immobilisme, alors même qu’il aurait été capable, comme les autres, de faire fructifier ce cadeau, en somme de lui donner un sens.

Que symbolisent ces talents? Qui est ce maître? Qui sont ces serviteurs? Si nous prenions cette parabole comme un conte philosophique qui peut nous parler à nous aujourd’hui, croyants ou non, nous pourrions voir que ce maître c’est Dieu ou l’existence, que ces serviteurs c’est nous, que ces talents ce sont nos capacités, nos occasions, nos actions, en somme nos talents, au sens habituel du terme, dans notre vie.

Alors la question qui nous est posée par ce texte est la suivante: et toi, que fais-tu de tes talents? Chacun de nous a des capacités, des talents, des occasions à saisir, une vie à mener et à faire fructifier, même dans la plus grande des simplicités. Pas besoin de devenir une star ou de sauver le monde.

Fructifier c’est déjà avancer, faire quelque chose de sa vie, en travaillant, en fondant une famille, en vivant avec passion ses amours et avec complicité ses amitiés, ou mettre sa solitude au service d’une œuvre, ou son célibat au service d’une fécondité qui n’est pas biologique mais spirituelle. Il y a tant à faire! Si telle femme de ménage accomplit son ouvrage en voyant un sens à la propreté qu’elle procure à son lieu de travail, c’est la plus belle des fructifications. Si tel enfant polyhandicapé se laisse porter et aimer par ses parents et ses éducateurs, s’il se contente de respirer, c'est la plus belle des fructifications. A chacun selon ses capacités. A chacun selon sa condition.

S’enfermer dans la peur du troisième serviteur, c’est à proprement parler l’autosabotage. Ne pas mettre sa vie en marche, ne rien entreprendre, ne se croire jamais capable de rien, gaspiller son talent en ne le mettant pas à l’œuvre, c’est entrer dans la voie de la mort. C’est perdre sa vie en voulant la sauver par l’absence de prise de risque.

Sans regarder vers le passé, regardons vers le présent Est-ce que je veux aujourd’hui sortir de l’autosabotage, et faire fructifier mon talent? Est-ce que cette année, je veux faire quelque chose de ma vie, et le faire dans l’abondance? Si mes cinq talents me permettent d’en gagner quinze au lieu de dix seulement, alors va pour les quinze. Regardons loin, regardons grand, quand on en a la possibilité.

Mais comment faire? Sortir de la culpabilité permanente, abandonner le dénigrement des autres et de soi, et se mettre en état de voir ses capacités: pour cela, il faut commencer par déloger les tensions corporelles par une activité physique ou artistique, et poser ensuite un choix sur ce qui est vraiment bon pour moi, sur ce à quoi j’aspire, sur ce qui me rend vraiment heureux. Déjà rien que pour aujourd’hui, une petite fructification. Que feras-tu de ta vie, en cette année 2024? A chacun son labeur pour faire fructifier selon ses choix.

Bon investissement en 2024 et que la moisson soit abondante en talents.


La parabole des talents (Mt 25, 14-30), dans son intégralité:

C’est comme un homme qui partait en voyage: il appela ses serviteurs et leur confia ses biens. A l’un il remit une somme de cinq talents, à un autre deux talents, au troisième un seul talent, à chacun selon ses capacités. Puis il partit.

Aussitôt, celui qui avait reçu les cinq talents s’en alla pour les faire valoir et en gagna cinq autres. De même, celui qui avait reçu deux talents en gagna deux autres. Mais celui qui n’en avait reçu qu’un alla creuser la terre et cacha l’argent de son maître.

Longtemps après, le maître de ces serviteurs revint et il leur demanda des comptes. Celui qui avait reçu cinq talents s’approcha, présenta cinq autres talents et dit: «Seigneur, tu m’as confié cinq talents; voilà, j’en ai gagné cinq autres.» Son maître lui déclara: «Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup; entre dans la joie de ton seigneur.» Celui qui avait reçu deux talents s’approcha aussi et dit: «Seigneur, tu m’as confié deux talents; voilà, j’en ai gagné deux autres.» Son maître lui déclara: «Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup; entre dans la joie de ton seigneur.»

Celui qui avait reçu un seul talent s’approcha aussi et dit: «Seigneur, je savais que tu es un homme dur: tu moissonnes là où tu n’as pas semé, tu ramasses là où tu n’as pas répandu le grain. J’ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre. Le voici. Tu as ce qui t’appartient.» Son maître lui répliqua: «Serviteur mauvais et paresseux, tu savais que je moissonne là où je n’ai pas semé, que je ramasse le grain là où je ne l’ai pas répandu. Alors, il fallait placer mon argent à la banque; et, à mon retour, je l’aurais retrouvé avec les intérêts. Enlevez-lui donc son talent et donnez-le à celui qui en a dix.

A celui qui a, on donnera encore, et il sera dans l’abondance; mais celui qui n’a rien se verra enlever même ce qu’il a. Quant à ce serviteur bon à rien, jetez-le dans les ténèbres extérieures; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents!»

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