Actuel / Le sexe du sexisme
© Alexey M. / CC BY-SA 4.0
Dans ce texte polémique, le sociologue et écrivain valaisan Gabriel Bender s’insurge contre un article d’Antoine Menusier – notamment collaborateur de «Bon pour la tête» – paru dans le magazine français «Marianne» et titré «Révolution féministe intersectionnelle en cours à la télé suisse».
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Cette déclaration est catégorique : « La guerre non provoquée et injustifiable de la Russie contre l’Ukraine, soutenue par le gouvernement biélorusse, est répugnante et constitue une violation flagrante de ses obligations internationales. » Ainsi, du point de vue sportif et diplomatique, la Russie se retrouve isolée.</p> <h3>La création d’un nouvel ordre mondial du sport ?</h3> <p>Dans les paroles et les actions, le pouvoir russe privilégie depuis le début de l’invasion la création d’un pôle sportif alternatif à l’échelle mondiale pour contrer les institutions sportives internationales traditionnelles telles que le CIO ou la Fifa.</p> <p>En pratique, cela impliquerait de se passer du sport mondial, de le remplacer ou de rivaliser avec lui. En Russie, par exemple, l’idée de diviser le mouvement olympique gagne du terrain. Il s’agirait de séparer les Jeux en deux parties : à l’Ouest, les Jeux occidentaux, et à l’Est, les Jeux russes « traditionnels ». Ces Jeux à la russe se dérouleraient en été en Crimée et en hiver à Sotchi. Ils puiseraient leur légitimité dans les liens historiques plus ou moins confirmés de ces régions avec la Grèce antique. En 2007, pour obtenir les Jeux de Sotchi, Vladimir Poutine avait rappelé aux membres du CIO que « les Grecs anciens ont vécu près de Sotchi. J’ai vu le rocher près de Sotchi où, selon la légende, Prométhée était enchaîné. Prométhée qui a donné le feu aux hommes, le feu qui est finalement la flamme olympique ». Depuis, l’argument du mythe est souvent utilisé pour évoquer cette région russe, composée du Caucase et de la péninsule de Crimée. 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Concomitante à une dynamique plus générale de désoccidentalisation du monde, cette influence dépasse très largement le cadre sportif.</p> <h3>Le sport ukrainien, c’est la guerre avec les balles</h3> <p>Depuis le 24 février 2022, pour Volodymyr Zelensky et l’Ukraine, le sport, c’est la <a href="https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/culturesmonde/le-sport-c-est-la-guerre-les-fusils-en-moins-g-orwell-1945-2-4-la-guerre-un-sport-comme-les-autres-7282852">guerre avec les balles</a>. En effet, à l’heure du conflit russo-ukrainien, le domaine sportif en Ukraine a subi une transformation significative.</p> <p>Initialement, au lendemain de l’invasion et sur une période de moins de deux mois, les autorités nationales ont suspendu l’ensemble des activités sportives en Ukraine. L’accent était alors mis sur l’effort de guerre, et les installations sportives ont été utilisées par les militaires ukrainiens comme bases de repli ou de déploiement. Cela explique pourquoi les installations sportives, telles que les stades ou les gymnases, sont souvent la cible des forces russes, car elles pourraient potentiellement abriter des unités ukrainiennes entières.</p> <p>Par la suite, lorsque l’armée russe a commencé à faire du surplace voire à reculer sur le terrain, le secteur sportif ukrainien a pris une nouvelle orientation. Certains clubs de football ont obtenu la permission de jouer des matchs de charité à l’étranger, malgré la loi martiale interdisant aux hommes âgés de 18 à 60 ans de quitter le territoire. Ces matchs visaient à sensibiliser à la cause ukrainienne. De même, les athlètes en préparation pour d’importantes compétitions ont pu s’entraîner à l’étranger.</p> <p>Par exemple, l’équipe nationale de football a été autorisée à s’entraîner en Slovénie pendant un mois en mai 2022 en vue des qualifications pour la Coupe du monde de football 2022 au Qatar. Ainsi, le soft power sportif a contribué symboliquement à l’effort de guerre. Les autorités estimaient qu’un athlète ukrainien était plus utile sur le terrain sportif que sur le front militaire. Selon elles, il offrait un double avantage en donnant à l’Ukraine une visibilité internationale et en pouvant potentiellement rehausser le moral des troupes déployées sur le terrain. Cette dimension ne doit pas être sous-estimée : une victoire sportive pour un athlète ukrainien procurait aux soldats, qui suivaient régulièrement les matchs et les résultats, un certain espoir et un regain de moral.</p> <p>À partir de la mi-juin 2022, le sport à l’échelle nationale a progressivement retrouvé sa place, bien que dans des conditions exceptionnelles. Par exemple, la Première Ligue ukrainienne de football a obtenu l’autorisation de débuter la saison 2022-2023 fin août. Toutefois, les règles ont été adaptées à la situation du moment. 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Dnipro, quant à lui, joue et s’entraîne à Košice, en Slovaquie, de manière permanente. En général, de nombreux athlètes et entraîneurs ukrainiens, actifs ou non, ont choisi de rejoindre le front dans l’est de l’Ukraine, mettant leur carrière en suspens. Le cas emblématique est peut-être celui de Yuriy Vernydub, entraîneur ukrainien du Sheriff Tiraspol, qui est parti au front dès le lendemain de l’invasion. Il est important de noter que ces professionnels du sport proviennent souvent de divisions sportives moins importantes. En effet, les athlètes de renom préfèrent généralement contribuer à l’effort de guerre d’un point de vue sportif et symbolique.</p> <p>Le cas des supporters des clubs ukrainiens est également notable. Depuis 2014 et surtout depuis l’invasion russe en Ukraine, de nombreux ultras ont rejoint le front pour combattre ensemble, mettant de côté leur rivalité sportive. En temps de paix rivaux, les supporters du Shakhtar Donetsk et du Dynamo Kyiv combattent ensemble contre leur ennemi commun.</p> <h3>La stratégie politique et sportive de Volodymyr Zelensky après l’invasion russe</h3> <p>Depuis le 24 février 2022, la stratégie internationale de Volodymyr Zelensky s’est intensifiée dans le domaine sportif, trouvant écho dans l’espace médiatique mondial. Les ministères, les organisations privées et le comité olympique ukrainien, tous les organes politiques, économiques et sportifs du pays sont mobilisés pour transmettre un message : l’exclusion de la Russie doit durer tant que l’invasion se poursuit.</p> <figure><iframe frameborder="0" height="260" src="https://www.youtube.com/embed/YQiSJ3AO5CI?wmode=transparent&start=0" width="440"></iframe></figure> <p>Le hashtag #boycottrussiansport en est devenu le symbole. De manière concrète, les arguments ukrainiens peuvent être résumés en cinq points. La Russie devrait être exclue des événements sportifs mondiaux et des Jeux olympiques de Paris 2024 car elle est un État envahisseur et terroriste ; les athlètes russes sont de quelque manière liés à l’État russe ou à l’armée russe ; le régime de Vladimir Poutine exploite le sport à des fins de propagande ; dans de telles conditions, l’équité des compétitions sportives (Jeux olympiques, Coupe du monde, etc.) ne peut être maintenue ; les athlètes ukrainiens perdent la vie au front ou ne peuvent pas s’entraîner convenablement pour les grandes compétitions internationales, par conséquent la Russie et la Biélorussie ne devraient pas être autorisés à y participer.</p> <p>Pour diffuser ces arguments, le gouvernement ukrainien utilise divers canaux. Tout comme Volodymyr Zelensky utilise son smartphone pour communiquer avec différentes générations, les principaux porte-parole du sport ukrainien exploitent les canaux et les codes contemporains pour diffuser leur message. Les réseaux sociaux tels que TikTok, Facebook ou Instagram sont fréquemment utilisés pour diffuser des propos politiques liés au sport. On peut souvent voir circuler des vidéos de quelques secondes transmettant un message percutant. Par exemple, l’une de ces vidéos virales montre un athlète russe lançant un javelot dans les airs. Le javelot se transforme ensuite en obus, suit la trajectoire de l’athlète et finit par s’écraser sur un bâtiment ukrainien. Un message s’affiche alors à l’écran : « Boycott Russian Sport. »</p> <h4 style="text-align: center;"><a href="https://images.theconversation.com/files/592021/original/file-20240503-16-h8q7b1.jpeg?ixlib=rb-4.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img src="https://images.theconversation.com/files/592021/original/file-20240503-16-h8q7b1.jpeg?ixlib=rb-4.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" alt="" /></a></h4> <h4 style="text-align: center;"><em><span>Ces extraits sont issus de « La Guerre du sport. 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Lire l’<a href="https://theconversation.com/geopolitique-du-sport-laffrontement-entre-la-russie-et-lukraine-229262">article original</a>.</h4> <h4><em>Lukas Aubin, directeur de recherche à l’IRIS, spécialiste de la géopolitique de la Russie et du sport et membre associé du Centre de Recherches Pluridisciplinaires Multilingues (CRPM) à l’université Paris-Nanterre, et Jean-Baptiste Guégan, expert en géopolitique du sport et enseignant à Sciences Po Paris, viennent de publier aux éditions Tallandier</em> <a href="https://www.tallandier.com/livre/la-guerre-du-sport/">La Guerre du Sport, une nouvelle géopolitique</a>, <em>un ouvrage complet qui met en lumière l’influence des grands enjeux internationaux sur un un monde du sport à l’apolitisme de plus en plus illusoire. 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Il y voyait un moyen efficace de lutter contre les maladies dues à une carence en vitamine A, très répandues en Asie du Sud-Est et qui peuvent entraîner la cécité, voire la mort. Potrykus était alors loin de se douter qu'un tribunal philippin retoquerait son invention un an et demi après son autorisation.</p> <h3>Syngenta acquiert des droits de brevet</h3> <p>La route a été longue jusqu'à la première récolte du riz doré: en 1999 déjà, Potrykus et son collègue Peter Beyer avaient présenté un prototype. Celui-ci contenait des gènes de jonquille qui produisaient de la provitamine A dans le grain de riz et le faisaient ainsi briller d'un jaune doré. En 2005, les chercheurs avaient développé une deuxième variante en collaboration avec le géant de l'agroalimentaire Syngenta. 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En effet, le corps humain n'utiliserait la provitamine A que s'il dispose de suffisamment de graisse, ce qui, selon Greenpeace, n'est souvent pas le cas chez ces personnes. De plus, il y aurait un risque que le riz génétiquement modifié, une fois introduit dans le champ, se reproduise de manière autonome, se propage et contamine ainsi d'autres variétés de riz. En raison de ces doutes, il a fallu attendre 16 ans de plus pour que les autorités philippines en charge de la biosécurité donnent finalement le feu vert à la culture du riz doré en 2021.</p> <h3>Le tribunal révoque l’autorisation</h3> <p>Mais aujourd'hui, une nouvelle décision de justice met déjà un frein à la propagation de la variété de riz transgénique. Ainsi, une Cour d'appel philippine a révoqué l'autorisation le 17 avril dernier en se référant au principe de précaution: «En l'absence de consensus scientifique sur la sécurité du riz doré, il ne devrait plus être cultivé à des fins commerciales». 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Nous publions ce texte car, au-delà de la critique de l’article de notre confrère et ami Antoine Menusier, il exprime un point de vue intéressant dans le cadre du débat actuel sur les rapports de pouvoir entre hommes et femmes.
Dans le texte d’origine, Gabriel Bender appelle Antoine Menusier «Albert Murisier»: «J’ai mis un peu Albert en souvenir des reportages d’Albert Londres sur les champs de bataille et beaucoup Murisier pour la volée de bois vert», explique le sociologue, qui tient à ce que cela soit signalé. Dans la version publiée sur notre site, nous avons rétabli le vrai nom du journaliste, estimant qu’il est préférable de donner le nom exact des personnes mises en cause.
Par Gabriel Bender
Antoine Menusier signe un article dans Marianne qui reproduit à la caricature le texte publié par deux ex-journaliste de la RTS dans le Temps. Que s'y passe-t-il?
Menusier répond: «Des révélations ont provoqué une déflagration. Des femmes de l'entreprise veulent mener une révolution… quitte à cliver l'équipe.» Ce n’est pas la gravité des faits, ce n’est pas la lumière qui force à choisir le camp des machos ou de celles et ceux qui luttent contre la domination masculine. Vous avez mal suivi. La révélation crée le grabuge. Comme dans les cas d’inceste. Tant que personne ne parle, la famille est unie. La déflagration, au contraire, fait tomber les masques et oblige chacun à se ranger du côté du salaud ou de la victime. C'est très clivant, en effet.
De quoi cette déflagration est-elle le nom?, questionne le journaliste qui pense qu’on peut conduire une révolution sans cliver: «Chute d’un pouvoir autoritaire? Ou commencement d’un autre? Saine et brutale catharsis?»
Le monsieur s'intéresse aux effets et passe comme chat sur braise sur «des faits présumés de harcèlement moral et sexuel survenus ces quinze dernières années». Le journaliste raconte l'histoire d’un journaliste qui a déposé plainte contre des journalistes. Bref, une affaire de journalistes, chantait Brassens… Il ne pipe pas un mot sur deux cadres de la TSR qui ont été suspendus suite à de graves accusations qui semblent relever du pénal. Pas une allusion non-plus sur les complicités au plus haut niveau qui ont permis à ces cadres déviants d’être déplacés ou promus alors qu’on encourageait les victimes féminines à trouver ailleurs de quoi vivre.
Le journaliste s'intéresse beaucoup à la fumée mais peu à la composition de l'explosif.
Il doit pourtant y avoir une problématique, concède Menusier: «C’est que les témoignages relatifs à la souffrance au travail (harcèlement, vexations, frustrations, etc.) ont été nombreux: 230. C’est beaucoup, rapporté à l’effectif total de 1 500 employés.»
Deux cent trente situations. Presque une femme sur trois. C’est la preuve d’un système. La ligue du LOL au cube. Malheureusement, Menusier n’en a trouvé aucune. Il a rencontré une femme qui aurait été encouragée à déposer un faux témoignage. Accusation grave qui permet à Menusier d’imaginer que tous les témoignages sont bidons…
A ce niveau de l'article, le lecteur s’interroge. Avec quels moyens ont-elles réussi à solliciter autant de témoignages?
Pourquoi ces folles veulent la tête du responsable des RH?
Antoine Menusier ne pose pas la question mais met «patriarcat» entre guillemets, des fois qu’on pourrait penser qu'il ait une sympathie pour le vocable. Plus loin, il explique que les hommes sont comme des lapins pris dans les phares d'une voiture. Ils couratent dans les couloirs de la RTS, l'air hébété, décontenancé par l’offensive.
Les femmes sont au volant de panzer; projecteur et sirènes allumées. Un collectif est à la manœuvre.
C’est la guerre: «A un échelon plus élevé, une sorte de comité central réuni en un groupe Whatsapp constitué d’une centaine de femmes, comptant des "alliés" chez les hommes, avance ses pions.»
Les pions sont manœuvrés par cent femmes d'un comité bidon à la recherche de témoignage creux. Cent soldates pour des événements qui n’ont pas eu lieu, cela semble effectivement beaucoup.
Le pire est à venir.
Ce groupe féminin veut établir un fonctionnement horizontal dans la grande tradition libertaire: «un peu à la manière de Nuit debout, en plus efficace». Les cent femmes n’ont pas élu de centurion pour les représenter; elles s’organisent en un collectif autogéré. Tout le pouvoir aux soviets. Y a rien à dire, la révolution est criminelle.
Résumons.
Le grand reporter n’a trouvé aucune femme à interviewer parmi la centaine de guérilleros en jupon au volant de panzer lance-missiles dont les yeux brillent à l’évocation des combats féministes et tétanisent les lapins.
Drôle de reporter. Drôle de guerre.
Après, Antoine Menusier s'égare dans l’anecdotique langage inclusif, alignant des banalités, une évidence et trois poncifs. Il oublie de dire que le parlement fédéral a décidé à la session d’automne 1992 d’appliquer à la langue allemande la solution dite «créative» (combinaison de doublets, de termes neutres ou de formulation nouvelles). A propos de langage inclusif, les médias suisses ont juste trente ans de retard sur le parlement national et douze ans de retard sur l'administration vaudoise. C'est dire si la révolution est tranquille. Le point médian est donc un leurre pour fuir le terrain des opérations. Le langage épicène en usage depuis trente ans sert de contre feu.
Alors, Menusier retrouve des copains à la buvette.
Le premier lui démontre qu’il n’y a jamais eu que de la malice. Le second explique que les machos sont taquins, ils ont parfois la main baladeuse et le verbe lourd, sans plus.
Le reporter pousse l'audace.
Il ose interroger une femme cadre… C'est un héros. Mais caramba! Pas de chance, elle appartient à la mauvaise génération.
Car le combat féministe, vieux de trois siècles, est un simple problème d'âge. Les jeunettes contre les vieux bougres. La souplesse contre la sclérose. Voilà la découverte. La jeunesse des années 2000 veut organiser les funérailles de la génération de 68. Il est vrai que les femmes de plus de 60 ans aiment se faire harceler, humilier, moquer, contrairement aux jeunettes qui sont chastes et prudes et n’apprécient pas trop la domination masculine.
L'énoncé est grotesque à pleurer.
Nous arrivons enfin au cœur de la démonstration. Le renversement classique de tous les enfumeurs. Ce n’est pas gentil de dire du mal: «Le changement de doxa, sur le genre, la sexualité, la hiérarchie, est violent pour l’ancienne génération, qui vit cela comme une contrainte, quand la jeunesse, elle, y voit une liberté.»
Le pervers souffre d'être montré du doigt. Tout est si joliment dit.
Menusier recherche de la testostérone en mal de contrition. Il trouve confirmation auprès de deux mâles blessés d’avoir quitté les projos pour les lampes à bronzer. Il ramène à la lumière des plateaux ces ex-beaux qui ont tant à dire sur l’idéologie des «gardes rouges» féministes. On a la douloureuse impression de revivre la scène de Jean-François Kahn, le fondateur de Marianne, volant au secours de Strauss-Kahn «montré du doigt pour une vulgaire affaire de troussage de domestique.»
Attention!
Ce n’est pas l’avis de Monsieur Menusier. Lui est neutre.
Lui n’a pas d’opinion.
Lui mène l'enquête sur une opération militaire conduite selon les principes de l’armée rouge dans un territoire dévasté: les femmes en furie ont tout cassé.
A quatre lignes du point final, le journaliste rencontre enfin une militante. La sorcière retire sa tenue de combat pour se moquer des gesticulations des zigotos sorti de leur transat doré pour expliquer sur un ton paternaliste ce que les femmes peuvent ou ne peuvent pas dire et faire.
La démonstration ne pouvait être plus éloquente.
Le duc et le vicomte tentent de sauver les apparences et les privilèges.
Au final, Antoine Menusier avoue qu’il ne sait pas trop ce que le terme féministe recouvre. Personne durant ces derniers mois ne lui a parlé de la cause: égalité de salaire, égalité des chances, fin de la culture du viol, fin du machiste et du paternaliste.
Le 14 juin en Suisse, il ne s’est rien passé. Le plus grand mouvement social du siècle était juste un défilé sans contenu.
Je ne sais pas si le combat féministe est gagné. Les machos eux ont déjà perdu les pédales.
D’un autre côté, les journalistes des médias privés tirent toutes leurs cartouches contre le magnifique mouvement collectif des femmes. Ils visent la lune mais se pissent sur les chaussures.
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Ces Jeux à la russe se dérouleraient en été en Crimée et en hiver à Sotchi. Ils puiseraient leur légitimité dans les liens historiques plus ou moins confirmés de ces régions avec la Grèce antique. En 2007, pour obtenir les Jeux de Sotchi, Vladimir Poutine avait rappelé aux membres du CIO que « les Grecs anciens ont vécu près de Sotchi. J’ai vu le rocher près de Sotchi où, selon la légende, Prométhée était enchaîné. Prométhée qui a donné le feu aux hommes, le feu qui est finalement la flamme olympique ». Depuis, l’argument du mythe est souvent utilisé pour évoquer cette région russe, composée du Caucase et de la péninsule de Crimée. 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Concomitante à une dynamique plus générale de désoccidentalisation du monde, cette influence dépasse très largement le cadre sportif.</p> <h3>Le sport ukrainien, c’est la guerre avec les balles</h3> <p>Depuis le 24 février 2022, pour Volodymyr Zelensky et l’Ukraine, le sport, c’est la <a href="https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/culturesmonde/le-sport-c-est-la-guerre-les-fusils-en-moins-g-orwell-1945-2-4-la-guerre-un-sport-comme-les-autres-7282852">guerre avec les balles</a>. En effet, à l’heure du conflit russo-ukrainien, le domaine sportif en Ukraine a subi une transformation significative.</p> <p>Initialement, au lendemain de l’invasion et sur une période de moins de deux mois, les autorités nationales ont suspendu l’ensemble des activités sportives en Ukraine. L’accent était alors mis sur l’effort de guerre, et les installations sportives ont été utilisées par les militaires ukrainiens comme bases de repli ou de déploiement. Cela explique pourquoi les installations sportives, telles que les stades ou les gymnases, sont souvent la cible des forces russes, car elles pourraient potentiellement abriter des unités ukrainiennes entières.</p> <p>Par la suite, lorsque l’armée russe a commencé à faire du surplace voire à reculer sur le terrain, le secteur sportif ukrainien a pris une nouvelle orientation. Certains clubs de football ont obtenu la permission de jouer des matchs de charité à l’étranger, malgré la loi martiale interdisant aux hommes âgés de 18 à 60 ans de quitter le territoire. Ces matchs visaient à sensibiliser à la cause ukrainienne. De même, les athlètes en préparation pour d’importantes compétitions ont pu s’entraîner à l’étranger.</p> <p>Par exemple, l’équipe nationale de football a été autorisée à s’entraîner en Slovénie pendant un mois en mai 2022 en vue des qualifications pour la Coupe du monde de football 2022 au Qatar. Ainsi, le soft power sportif a contribué symboliquement à l’effort de guerre. Les autorités estimaient qu’un athlète ukrainien était plus utile sur le terrain sportif que sur le front militaire. Selon elles, il offrait un double avantage en donnant à l’Ukraine une visibilité internationale et en pouvant potentiellement rehausser le moral des troupes déployées sur le terrain. Cette dimension ne doit pas être sous-estimée : une victoire sportive pour un athlète ukrainien procurait aux soldats, qui suivaient régulièrement les matchs et les résultats, un certain espoir et un regain de moral.</p> <p>À partir de la mi-juin 2022, le sport à l’échelle nationale a progressivement retrouvé sa place, bien que dans des conditions exceptionnelles. Par exemple, la Première Ligue ukrainienne de football a obtenu l’autorisation de débuter la saison 2022-2023 fin août. Toutefois, les règles ont été adaptées à la situation du moment. 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Dnipro, quant à lui, joue et s’entraîne à Košice, en Slovaquie, de manière permanente. En général, de nombreux athlètes et entraîneurs ukrainiens, actifs ou non, ont choisi de rejoindre le front dans l’est de l’Ukraine, mettant leur carrière en suspens. Le cas emblématique est peut-être celui de Yuriy Vernydub, entraîneur ukrainien du Sheriff Tiraspol, qui est parti au front dès le lendemain de l’invasion. Il est important de noter que ces professionnels du sport proviennent souvent de divisions sportives moins importantes. En effet, les athlètes de renom préfèrent généralement contribuer à l’effort de guerre d’un point de vue sportif et symbolique.</p> <p>Le cas des supporters des clubs ukrainiens est également notable. Depuis 2014 et surtout depuis l’invasion russe en Ukraine, de nombreux ultras ont rejoint le front pour combattre ensemble, mettant de côté leur rivalité sportive. En temps de paix rivaux, les supporters du Shakhtar Donetsk et du Dynamo Kyiv combattent ensemble contre leur ennemi commun.</p> <h3>La stratégie politique et sportive de Volodymyr Zelensky après l’invasion russe</h3> <p>Depuis le 24 février 2022, la stratégie internationale de Volodymyr Zelensky s’est intensifiée dans le domaine sportif, trouvant écho dans l’espace médiatique mondial. Les ministères, les organisations privées et le comité olympique ukrainien, tous les organes politiques, économiques et sportifs du pays sont mobilisés pour transmettre un message : l’exclusion de la Russie doit durer tant que l’invasion se poursuit.</p> <figure><iframe frameborder="0" height="260" src="https://www.youtube.com/embed/YQiSJ3AO5CI?wmode=transparent&start=0" width="440"></iframe></figure> <p>Le hashtag #boycottrussiansport en est devenu le symbole. De manière concrète, les arguments ukrainiens peuvent être résumés en cinq points. La Russie devrait être exclue des événements sportifs mondiaux et des Jeux olympiques de Paris 2024 car elle est un État envahisseur et terroriste ; les athlètes russes sont de quelque manière liés à l’État russe ou à l’armée russe ; le régime de Vladimir Poutine exploite le sport à des fins de propagande ; dans de telles conditions, l’équité des compétitions sportives (Jeux olympiques, Coupe du monde, etc.) ne peut être maintenue ; les athlètes ukrainiens perdent la vie au front ou ne peuvent pas s’entraîner convenablement pour les grandes compétitions internationales, par conséquent la Russie et la Biélorussie ne devraient pas être autorisés à y participer.</p> <p>Pour diffuser ces arguments, le gouvernement ukrainien utilise divers canaux. Tout comme Volodymyr Zelensky utilise son smartphone pour communiquer avec différentes générations, les principaux porte-parole du sport ukrainien exploitent les canaux et les codes contemporains pour diffuser leur message. Les réseaux sociaux tels que TikTok, Facebook ou Instagram sont fréquemment utilisés pour diffuser des propos politiques liés au sport. On peut souvent voir circuler des vidéos de quelques secondes transmettant un message percutant. Par exemple, l’une de ces vidéos virales montre un athlète russe lançant un javelot dans les airs. Le javelot se transforme ensuite en obus, suit la trajectoire de l’athlète et finit par s’écraser sur un bâtiment ukrainien. Un message s’affiche alors à l’écran : « Boycott Russian Sport. »</p> <h4 style="text-align: center;"><a href="https://images.theconversation.com/files/592021/original/file-20240503-16-h8q7b1.jpeg?ixlib=rb-4.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img src="https://images.theconversation.com/files/592021/original/file-20240503-16-h8q7b1.jpeg?ixlib=rb-4.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" alt="" /></a></h4> <h4 style="text-align: center;"><em><span>Ces extraits sont issus de « La Guerre du sport. 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Lire l’<a href="https://theconversation.com/geopolitique-du-sport-laffrontement-entre-la-russie-et-lukraine-229262">article original</a>.</h4> <h4><em>Lukas Aubin, directeur de recherche à l’IRIS, spécialiste de la géopolitique de la Russie et du sport et membre associé du Centre de Recherches Pluridisciplinaires Multilingues (CRPM) à l’université Paris-Nanterre, et Jean-Baptiste Guégan, expert en géopolitique du sport et enseignant à Sciences Po Paris, viennent de publier aux éditions Tallandier</em> <a href="https://www.tallandier.com/livre/la-guerre-du-sport/">La Guerre du Sport, une nouvelle géopolitique</a>, <em>un ouvrage complet qui met en lumière l’influence des grands enjeux internationaux sur un un monde du sport à l’apolitisme de plus en plus illusoire. 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Il y voyait un moyen efficace de lutter contre les maladies dues à une carence en vitamine A, très répandues en Asie du Sud-Est et qui peuvent entraîner la cécité, voire la mort. Potrykus était alors loin de se douter qu'un tribunal philippin retoquerait son invention un an et demi après son autorisation.</p> <h3>Syngenta acquiert des droits de brevet</h3> <p>La route a été longue jusqu'à la première récolte du riz doré: en 1999 déjà, Potrykus et son collègue Peter Beyer avaient présenté un prototype. Celui-ci contenait des gènes de jonquille qui produisaient de la provitamine A dans le grain de riz et le faisaient ainsi briller d'un jaune doré. En 2005, les chercheurs avaient développé une deuxième variante en collaboration avec le géant de l'agroalimentaire Syngenta. 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En effet, le corps humain n'utiliserait la provitamine A que s'il dispose de suffisamment de graisse, ce qui, selon Greenpeace, n'est souvent pas le cas chez ces personnes. De plus, il y aurait un risque que le riz génétiquement modifié, une fois introduit dans le champ, se reproduise de manière autonome, se propage et contamine ainsi d'autres variétés de riz. En raison de ces doutes, il a fallu attendre 16 ans de plus pour que les autorités philippines en charge de la biosécurité donnent finalement le feu vert à la culture du riz doré en 2021.</p> <h3>Le tribunal révoque l’autorisation</h3> <p>Mais aujourd'hui, une nouvelle décision de justice met déjà un frein à la propagation de la variété de riz transgénique. Ainsi, une Cour d'appel philippine a révoqué l'autorisation le 17 avril dernier en se référant au principe de précaution: «En l'absence de consensus scientifique sur la sécurité du riz doré, il ne devrait plus être cultivé à des fins commerciales». 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2 Commentaires
@Elizabeth 06.03.2021 | 19h02
«C'est la première fois que je suis déçue, très déçue, par un article de M. Bender. Celui de M. Menuisier, que je viens de lire, me semble au contraire plein de bon sens. Féministe depuis toujours, je me sens extrêmement heurtée voire insultée par les anathèmes et les diktats de ce Collectif de femmes (anonymes) qui semble faire la loi depuis quelque temps à la RTS. Et je regrette que d'autres médias leur emboîtent le pas, histoire de bien éduquer leurs lecteurs, ou plutôt de rééduquer ceux et celles (j'en fais partie) qui en auraient besoin. »
@Lore 07.03.2021 | 10h25
«Merci pour cet article qui reflète mon incompréhension de la pauvreté de l’analyse de M. Menuisier. Les « extrémistes » en tout genre nuiront toujours à la prise de conscience d’un changement nécessaire dans les relations entre êtres humains. Les sentiments de culpabilité et d’injustice au niveau personnel ne doit pas faire écran à une réalité qui a trop duré. On peut s’inquiéter des effets de l’extrémisme sans perdre de vue le sens du combat à mener.»