Actuel / Le journalisme en mode pandémique: «embedded», complaisant et incapable d’informer le débat démocratique
Conférence de presse au Palais fédéral. Les journalistes, triés par l'administration, doivent "faire la queue" pour pouvoir poser leur question, par téléphone ou par e-mail. © DR
Un exécutif dont les conférences de presse sont accessibles uniquement en streaming et lors desquelles les seules questions que les journalistes ont le droit de poser sont celles qu’ils ont envoyées au moins une heure à l’avance par e-mail. Des points de presse du gouvernement auxquels seule une poignée de correspondants est autorisée à se rendre en personne. Des journalistes qui doivent obtenir une permission de la police pour interviewer des médecins et sont escortés par un agent durant leur travail. Ces instantanés ne sont tirés ni d’une science-fiction dystopique, ni d’un rapport dénonçant les conditions imposées aux journalistes par un autocrate: ils décrivent la nouvelle normalité des médias suisses à l’époque du coronavirus.
Catherine Riva et Serena Tinari
Article paru sur le site Re-check.ch le 22 avril 2020
Depuis mars 2020, au nom de la lutte contre la pandémie, des centaines de millions de citoyens dans le monde sont privés de certains droits fondamentaux, comme la liberté de réunion, la liberté de manifestation ou encore la liberté de déplacement. Les écoles et les universités sont toujours fermées, la plupart des frontières bouclées, une bonne partie de l’activité économique interdite. Des armées ont été mobilisées et des instruments essentiels de contrôle démocratique (sessions parlementaires, votations) ont été suspendus au nom du droit de nécessité.
Cette crise sans précédent nous est présentée comme une crise sanitaire, alors que le scénario catastrophe d’une généralisation de la tragédie lombarde ne s’est pas vérifié et que dans certains pays, les hôpitaux sont même à moitié vides. Ses conséquences politiques et économiques directes, en revanche, sont très lourdes. Nombre de démocraties semblent même avoir atteint un point de bascule: aujourd’hui, les autorités peuvent invoquer la lutte contre le coronavirus pour décréter des mesures de censure, de surveillance et de répression qui auraient été encore impensables en janvier 2020 – et certains gouvernements ne s’en privent pas (1) (2). Dans le même temps, à cause des mesures prises, des millions de personnes ont sombré dans la précarité ou le dénuement.
Dans un contexte aussi extraordinaire et tendu, les médias assument une responsabilité cruciale.
Collaborations et proximités problématiques
Ils ont notamment le devoir de fournir au public des informations pertinentes, vérifiées et correctement mises en perspective pour que celui-ci puisse juger de manière éclairée si les décisions prises au nom de sa protection lui semblent justifiées avec toutes leurs conséquences. Or ce travail d’information ne peut être accompli que si les journalistes demandent régulièrement des comptes aux autorités pour défendre l’intérêt public et le droit des citoyens d’être informés. Comme l’a relevé à juste titre Vinzenz Wyss, professeur de journalisme à la Haute Ecole zurichoises des sciences appliquées à Winterthour (ZHAW) (3) (4): «Lorsque l’exécutif domine et que le débat parlementaire est réduit au silence, le journalisme doit être particulièrement vigilant. Les votes de l’exécutif en situation d’urgence ne sont pas juste un sujet parmi d’autres: les examiner est un devoir.»
Mais quelles sont les chances d’une couverture média présentant ces qualités essentielles quand les journalistes d’une télévision publique viennent ponctuellement travailler en renfort du service de communication des autorités?
Sept journalistes d’une radio et télévision de service public sont venus aider l’Etat-major de crise cantonal placé sous la direction de la police à communiquer à la population des contenus préparés main dans la main avec les autorités
La question peut sembler saugrenue dans une démocratie comme la Suisse qui souligne volontiers son attachement à la séparation des pouvoirs et à l’indépendance des médias. Et pourtant, en 2019, RSI, la branche italophone de la radio-télévision suisse de service public, qui a ses quartiers généraux dans le canton du Tessin, a signé avec les autorités de ce canton un accord prévoyant qu’elle assurerait ce genre de prestations «en cas d’urgence». Notamment en mettant à disposition «le personnel et les moyens techniques nécessaires à la rédaction, la production et la diffusion des messages institutionnels et informatifs de l’Etat-major cantonal de crise» (5). Avec la pandémie, les conditions étaient réunies pour que cette «collaboration» soit mise en œuvre. Résultat: sept journalistes d’une radio et télévision de service public sont venus, par équipes, aider l’Etat-major de crise cantonal, placé sous la direction de la police, à communiquer à la population ce que les autorités estimaient qu’elle devait savoir, en mettant à disposition, comme convenu, «les canaux multimédias et la télévision» pour transmettre les contenus préparés main dans la main avec les autorités (6).
On peut également se demander quelles sont les chances d’une couverture média pertinente et fondée quand seuls certains correspondants sans compétences particulières sur les questions de santé ont accès aux conférences de presse des autorités, comme c’est le cas un jour sur deux au Centre des médias du Palais Fédéral, à Berne. Les autres journalistes – également triés sur le volet par l’administration –, eux, doivent «faire la queue» pour pouvoir poser leur question par téléphone ou par e-mail.
Les autorités tessinoises, pour leur part, ont exigé ces dernière semaines des médias qu’ils soumettent par écrit leurs questions (deux au maximum) plusieurs heures à l’avance, tout en précisant que lesdites questions ne pourraient être posées que si le temps disponible restait suffisant (7). Elles ont ainsi privé les journalistes de la possibilité d’insister en cas de réponse vague ou fuyante, mais surtout de poser des questions sur l’information délivrée lors des conférences de presse.
Enfin, certaines rédactions ont passé avec les autorités des accords qui n’autorisent plus qu’un «pool» de journalistes à accéder aux hôpitaux et à effectuer des reportages de manière «encadrée» (8). Et selon nos informations, dans un canton de Suisse romande, c’est la police qui règle l’accès des médias aux structures hospitalières; ses agents consultent aussi apparemment les notes prises par les journalistes. Malheureusement, les journalistes concernés n’osent pas dénoncer ces pratiques, ce qui montre bien qu’ils ne se sentent pas libres, voire qu’ils craignent pour leur poste.
Avec de telles règles du jeu, les journalistes ne sont ni en mesure d’accéder à l’information, ni d’établir une distance entre eux-mêmes et les autorités
Dans tous ces cas de figure, la probabilité d’une couverture média pertinente et fondée est très faible, voire nulle. Car avec de telles règles du jeu, les journalistes ne sont ni en mesure d’accéder à l’information, ni d’établir une distance entre eux-mêmes et les autorités. Ils doivent se contenter des éléments que l’exécutif et les administrations veulent bien leur donner et ne peuvent plus apprécier la qualité de cette information, ni la remettre en question, ni l’analyser.
Un journalisme «embedded» qui ne dit pas son nom
En acceptant de fonctionner de la sorte, les journalistes se mettent en situation de dépendance et de conflits d’intérêts qui les expose à risque massif de biais et d’influence. Or comme l’ont montré les exemples de reportages «embedded» lors de la guerre en Irak, une telle dépendance des médias vis-à-vis des autorités hypothèque invariablement la qualité de l’information. Par ailleurs, l’accès aux structures pertinentes pour la couverture de l’épidémie ne saurait être le privilège de quelques journalistes «invités». Mais surtout, pour tous les «non-embedded», il sera dès lors très difficile, voire impossible de confronter le gouvernement et l’administration.
Autre point préoccupant: aucun des médias concerné par ces pratiques n’a à ce jour déclaré au public de manière ouverte et pro-active les conditions dans lesquelles son travail s’opérait désormais: ni les détails des arrangements au terme desquels des reportages «en immersion» ont été réalisés, ni les difficultés rencontrées pour accéder aux conférences de presse, ni les limites qui ont été imposées pour mener des interviews, ni les collaborations éventuellement engagées avec les autorités. Pire encore, aucun média en Suisse n’a fermement dénoncé les contrôles et menaces dont certains journalistes ont fait l’objet, alors que comme l’a révélé le récent sondage d’Impressum, organisation professionnelle des journalistes du pays, au moins 38 professionnels détenteurs d’une carte de presse suisse ont été empêchés dans leur travail par les autorités depuis le début de la crise (9).
Ces silences donnent au public l’illusion que les journalistes peuvent continuer à travailler normalement. Que le droit à l’information s’exerce pleinement, que les médias ne subissent pas de pressions
Les résultats préliminaires de l’enquête d’Impressum auraient dû soulever un tollé. Ils ont été accueillis par un silence assourdissant qui est venu s’ajouter à tous les autres.
Or ces silences sont des plus problématiques. Car ils donnent au public l’illusion que les journalistes peuvent continuer à travailler normalement. Que le droit à l’information s’exerce pleinement, que les médias ne subissent pas de pressions ou encore qu’ils ont librement accès aux experts et aux sites de leur choix. Et donc que les recommandations des autorités et les témoignages de ceux qui sont «au front» constituent les éclairages les plus pertinents sur cette crise. Que les masques avec lesquelles les équipes de télévision s’exhibent constituent une protection indispensable pour l’exercice de leur métier dans les circonstances actuelles, alors qu’il s’agit de tournages en plein air, et que les personnes interviewées leur parlent à plusieurs mètres de distance.
Tant que les rédactions ne protestent pas, il est impossible de savoir, par exemple, si les restrictions tessinoises sont une exception ou si elles ont cours dans les autres cantons. Voire si dans certains cas, la situation est comparable à celle qu’on dénoncée des journalistes espagnols, à savoir des conférences de presse du gouvernement diffusées en streaming uniquement, dans le cadre de laquelle les médias devaient soumettre les questions à l’avance et où le gouvernement sélectionnait lui-même les questions auxquelles il souhaitait répondre (10).
Tant que les journalistes menacés par la police ne donnent pas de la voix, il est impossible de savoir si leur cas est isolé
Tant que les journalistes menacés par la police ne donnent pas de la voix, il est impossible de savoir si leur cas est isolé ou si ces pratiques sont systématiques. Et surtout de s’assurer qu’il y sera mis un terme.
Gageons que si les rédactions suisses avaient dénoncé dès le début les conditions qui leur ont été imposées, le 11 avril 2020, la plateforme pour la protection du journalisme et la sécurité des journalistes du Conseil de l’Europe n’aurait pas seulement pointé du doigt la décision du gouvernement serbe d’exiger des journalistes qu’ils soumettent leurs questions à l’avance par écrit (11): elle aurait sans doute aussi tancé les autorités tessinoises, par exemple, qui avaient adopté la même pratique depuis plusieurs semaines déjà sans qu’aucune rédaction helvétique ne proteste publiquement. Les journalistes espagnols ont obtenu gain de cause et le gouvernement a modifié sa pratique. Et les Tessinois? Nous n’en savons rien.
Le mutisme des rédactions sur leurs conditions actuelles de travail pose encore un autre problème de taille: il donne au public l’illusion que tous les experts analysent la gravité de cette épidémie de la même manière, que les chiffres diffusés sont des indicateurs vérifiés et pertinents, et donc qu’il n’y a guère d’alternative aux mesures qui ont été prises.
Or rien de cela n’est vrai et le public doit en être informé.
Car au-delà de la récession économique ou de la suspension de certaines libertés publiques, l’une des conséquences majeures de la crise actuelle réside dans une couverture média qui glisse trop souvent vers un journalisme au mieux ankylosé et au pire complaisant (12) et trompeur (13) (14). Et qui, de fait, ne peut plus informer le débat démocratique.
Tentation manifeste d'instrumentaliser les médias
En s’embarquant de la sorte à bord d’un vaisseau contrôlé par les autorités, les médias acceptent de rester dans un état de sidération incompatible avec les standards éthiques liés à leur mission d’information.
Au point que désormais, on peut voir des journalistes s’excuser après avoir posé une question pertinente. Comme cela a été le cas lors du point de presse du 28 mars à Berne, lorsque Daniel Koch de l’Office fédéral de la santé publique a décrit comme «énorme» le chiffre de 280 personnes sous respiration artificielle en Suisse. Interrogé par un journaliste sur ce que serait la «normale» dans le domaine, Daniel Koch s’est contenté de secouer la tête d’un air réprobateur et de lâcher «Nous ne le savons pas». En dépit du caractère inacceptable de cette réponse, le journaliste s’est excusé, comme s’il avait agi de manière inadéquate alors qu’il ne faisait que son travail. Et aucun de ses collègues présents n’a bronché. Pourtant, sa question était parfaitement pertinente, car il faut toujours un comparateur pour mettre des chiffres en perspective. Et surtout, tout journaliste devrait protester haut et fort lorsque l’un de ses pairs est traité avec une condescendance pareille par un haut fonctionnaire qui présente la situation sur le front hospitalier sous un jour éminemment dramatique, sans préciser que globalement, les nouvelles sont bonnes puisque ces infrastructures ne sont pas débordées (15) (16) (17).
Les autorités et les administrations estiment peut-être que tout est bon pour maintenir la population en état de siège. Les médias, eux, ont un devoir de vérité.
Les autorités et les administrations estiment peut-être que tout est bon pour maintenir la population en état de siège. Mais cela ne saurait être le cas des médias, qui ont un devoir de vérité envers le public.
Dans un article paru sur Medialex le 2 avril 2020 (18), Peter Häni, professeur émérite de droit constitutionnel et administratif à l’Université de Fribourg, a livré un constat aussi lapidaire qu’inquiétant: «Le travail des journalistes est (…) de plus en plus entravé et la tentation d’instrumentaliser les médias devient manifeste.» Avant de rappeler que même lorsque le droit de nécessité s’applique, les journalistes et les médias «ne se transforment pas en exécutants de la Confédération et des cantons en raison de l’ordonnance COVID-19 (ordonnance 2). Ils peuvent donc épuiser tout l’éventail de leurs possibilités dans leurs recherches et publier des vérités gênantes. Ce faisant, ils ne font que remplir leur fonction réelle dans un Etat constitutionnel libre et démocratique».
Il est donc urgent que les journalistes suisses se ressaisissent et, forts de leur mission, demandent des comptes aux autorités et à l’administration, alimentent la pluralité du débat et pointent les incertitudes. Mais aussi qu’ils abordent leur rôle dans cette crise, «en exposant de manière transparente les conditions, les routines et les limites de la couverture médiatique, relevait encore Vinzenz Wyss. Cette autoréflexion des médias et des journalistes ne devrait pas se borner à présenter ce que c’est que du faire du journalisme en télétravail. Ce qu’il faudrait, c’est expliquer davantage et moins se regarder le nombril».
Les auteures:Catherine Riva et Serena Tinari sont deux journalistes d’investigation spécialisées dans l’investigation des sujets de santé et l’enseignement de méthodes d’enquête dans ce domaine. En 2015, elles ont fondé Re-Check, une organisation indépendante spécialisée dans l’enquête et le mappage des affaires de santé (www.re-check.ch, @RecheckHealth).
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Nombre de démocraties semblent même avoir atteint un point de bascule: aujourd’hui, les autorités peuvent invoquer la lutte contre le coronavirus pour décréter des mesures de censure, de surveillance et de répression qui auraient été encore impensables en janvier 2020 – et certains gouvernements ne s’en privent pas (<a href="https://www.indexoncensorship.org/disease-control/" target="_blank" rel="noopener">1</a>) (<a href="https://rsf.org/en/tracker19-Coronavirus-Covid19" target="_blank" rel="noopener">2</a>). Dans le même temps, à cause des mesures prises, des millions de personnes ont sombré dans la précarité ou le dénuement.</p> <p>Dans un contexte aussi extraordinaire et tendu, les médias assument une responsabilité cruciale.</p> <h3>Collaborations et proximités problématiques</h3> <p>Ils ont notamment le devoir de fournir au public des informations pertinentes, vérifiées et correctement mises en perspective pour que celui-ci puisse juger de manière éclairée si les décisions prises au nom de sa protection lui semblent justifiées avec toutes leurs conséquences. Or ce travail d’information ne peut être accompli que si les journalistes demandent régulièrement des comptes aux autorités pour défendre l’intérêt public et le droit des citoyens d’être informés. Comme l’a relevé à juste titre Vinzenz Wyss, professeur de journalisme à la Haute Ecole zurichoises des sciences appliquées à Winterthour (ZHAW) (<a href="https://www.persoenlich.com/medien/journalisten-durfen-kritik-nicht-dunnhautig-abschmettern" target="_blank" rel="noopener">3</a>) (<a href="https://meedia.de/2020/04/09/journalismus-in-der-krise-die-fuenf-defizite-der-corona-berichterstattung/" target="_blank" rel="noopener">4</a>): «Lorsque l’exécutif domine et que le débat parlementaire est réduit au silence, le journalisme doit être particulièrement vigilant. Les votes de l’exécutif en situation d’urgence ne sont pas juste un sujet parmi d’autres: les examiner est un devoir.»</p> <p>Mais quelles sont les chances d’une couverture média présentant ces qualités essentielles quand les journalistes d’une télévision publique viennent ponctuellement travailler en renfort du service de communication des autorités?</p> <blockquote> <p><em>Sept journalistes d’une radio et télévision de service public sont venus aider l’Etat-major de crise cantonal placé sous la direction de la police à communiquer à la population des contenus préparés main dans la main avec les autorités</em></p> </blockquote> <p>La question peut sembler saugrenue dans une démocratie comme la Suisse qui souligne volontiers son attachement à la séparation des pouvoirs et à l’indépendance des médias. Et pourtant, en 2019, RSI, la branche italophone de la radio-télévision suisse de service public, qui a ses quartiers généraux dans le canton du Tessin, a signé avec les autorités de ce canton un accord prévoyant qu’elle assurerait ce genre de prestations «en cas d’urgence». Notamment en mettant à disposition «le personnel et les moyens techniques nécessaires à la rédaction, la production et la diffusion des messages institutionnels et informatifs de l’Etat-major cantonal de crise» (<a href="https://www3.ti.ch/CAN/comunicati/18-03-2019-comunicato-stampa-908742458649.pdf" target="_blank" rel="noopener">5</a>). Avec la pandémie, les conditions étaient réunies pour que cette «collaboration» soit mise en œuvre. Résultat: sept journalistes d’une radio et télévision de service public sont venus, par équipes, aider l’Etat-major de crise cantonal, placé sous la direction de la police, à communiquer à la population ce que les autorités estimaient qu’elle devait savoir, en mettant à disposition, comme convenu, «les canaux multimédias et la télévision» pour transmettre les contenus préparés main dans la main avec les autorités (<a href="https://medienwoche.ch/2020/04/16/journalisten-im-krisenstab-in-der-not-fuer-den-staat/" target="_blank" rel="noopener">6</a>).</p> <p>On peut également se demander quelles sont les chances d’une couverture média pertinente et fondée quand seuls certains correspondants sans compétences particulières sur les questions de santé ont accès aux conférences de presse des autorités, comme c’est le cas un jour sur deux au Centre des médias du Palais Fédéral, à Berne. Les autres journalistes – également triés sur le volet par l’administration –, eux, doivent «faire la queue» pour pouvoir poser leur question par téléphone ou par e-mail.</p> <p>Les autorités tessinoises, pour leur part, ont exigé ces dernière semaines des médias qu’ils soumettent par écrit leurs questions (deux au maximum) plusieurs heures à l’avance, tout en précisant que lesdites questions ne pourraient être posées que si le temps disponible restait suffisant (<a href="https://www4.ti.ch/area-media/agenda/dettaglio-agenda/?NEWS_ID=187505&tx_tichareamedia_comunicazioni%5Baction%5D=show&tx_tichareamedia_comunicazioni%5Bcontroller%5D=Agenda&cHash=bfbab8276047f3ca068dc2f7c528a924" target="_blank" rel="noopener">7</a>). Elles ont ainsi privé les journalistes de la possibilité d’insister en cas de réponse vague ou fuyante, mais surtout de poser des questions sur l’information délivrée lors des conférences de presse.</p> <p>Enfin, certaines rédactions ont passé avec les autorités des accords qui n’autorisent plus qu’un «pool» de journalistes à accéder aux hôpitaux et à effectuer des reportages de manière «encadrée» (<a href="https://www.heidi.news/sante/nous-sommes-tous-citoyens-du-monde-meme-s-il-est-infecte" target="_blank" rel="noopener">8</a>). Et selon nos informations, dans un canton de Suisse romande, c’est la police qui règle l’accès des médias aux structures hospitalières; ses agents consultent aussi apparemment les notes prises par les journalistes. Malheureusement, les journalistes concernés n’osent pas dénoncer ces pratiques, ce qui montre bien qu’ils ne se sentent pas libres, voire qu’ils craignent pour leur poste.</p> <blockquote> <p><em>Avec de telles règles du jeu, les journalistes ne sont ni en mesure d’accéder à l’information, ni d’établir une distance entre eux-mêmes et les autorités</em></p> </blockquote> <p>Dans tous ces cas de figure, la probabilité d’une couverture média pertinente et fondée est très faible, voire nulle. Car avec de telles règles du jeu, les journalistes ne sont ni en mesure d’accéder à l’information, ni d’établir une distance entre eux-mêmes et les autorités. Ils doivent se contenter des éléments que l’exécutif et les administrations veulent bien leur donner et ne peuvent plus apprécier la qualité de cette information, ni la remettre en question, ni l’analyser.</p> <h3>Un journalisme «embedded» qui ne dit pas son nom</h3> <p>En acceptant de fonctionner de la sorte, les journalistes se mettent en situation de dépendance et de conflits d’intérêts qui les expose à risque massif de biais et d’influence. Or comme l’ont montré les exemples de reportages «embedded» lors de la guerre en Irak, une telle dépendance des médias vis-à-vis des autorités hypothèque invariablement la qualité de l’information. Par ailleurs, l’accès aux structures pertinentes pour la couverture de l’épidémie ne saurait être le privilège de quelques journalistes «invités». Mais surtout, pour tous les «non-embedded», il sera dès lors très difficile, voire impossible de confronter le gouvernement et l’administration.</p> <p>Autre point préoccupant: aucun des médias concerné par ces pratiques n’a à ce jour déclaré au public de manière ouverte et pro-active les conditions dans lesquelles son travail s’opérait désormais: ni les détails des arrangements au terme desquels des reportages «en immersion» ont été réalisés, ni les difficultés rencontrées pour accéder aux conférences de presse, ni les limites qui ont été imposées pour mener des interviews, ni les collaborations éventuellement engagées avec les autorités. Pire encore, aucun média en Suisse n’a fermement dénoncé les contrôles et menaces dont certains journalistes ont fait l’objet, alors que comme l’a révélé le récent sondage d’Impressum, organisation professionnelle des journalistes du pays, au moins 38 professionnels détenteurs d’une carte de presse suisse ont été empêchés dans leur travail par les autorités depuis le début de la crise (<a href="https://www.impressum.ch/fr/mes-droits-cct/la-liberte-de-reportage/" target="_blank" rel="noopener">9</a>).</p> <blockquote> <p><em>Ces silences donnent au public l’illusion que les journalistes peuvent continuer à travailler normalement. Que le droit à l’information s’exerce pleinement, que les médias ne subissent pas de pressions</em></p> </blockquote> <p>Les résultats préliminaires de l’enquête d’Impressum auraient dû soulever un tollé. Ils ont été accueillis par un silence assourdissant qui est venu s’ajouter à tous les autres.</p> <p>Or ces silences sont des plus problématiques. Car ils donnent au public l’illusion que les journalistes peuvent continuer à travailler normalement. Que le droit à l’information s’exerce pleinement, que les médias ne subissent pas de pressions ou encore qu’ils ont librement accès aux experts et aux sites de leur choix. Et donc que les recommandations des autorités et les témoignages de ceux qui sont «au front» constituent les éclairages les plus pertinents sur cette crise. Que les masques avec lesquelles les équipes de télévision s’exhibent constituent une protection indispensable pour l’exercice de leur métier dans les circonstances actuelles, alors qu’il s’agit de tournages en plein air, et que les personnes interviewées leur parlent à plusieurs mètres de distance.</p> <p>Tant que les rédactions ne protestent pas, il est impossible de savoir, par exemple, si les restrictions tessinoises sont une exception ou si elles ont cours dans les autres cantons. Voire si dans certains cas, la situation est comparable à celle qu’on dénoncée des journalistes espagnols, à savoir des conférences de presse du gouvernement diffusées en streaming uniquement, dans le cadre de laquelle les médias devaient soumettre les questions à l’avance et où le gouvernement sélectionnait lui-même les questions auxquelles il souhaitait répondre (<a href="https://rsf.org/en/news/coronavirus-spanish-government-yields-pressure-journalists-and-agrees-live-press-conferences-0" target="_blank" rel="noopener">10</a>).</p> <blockquote> <p><em>Tant que les journalistes menacés par la police ne donnent pas de la voix, il est impossible de savoir si leur cas est isolé</em></p> </blockquote> <p>Tant que les journalistes menacés par la police ne donnent pas de la voix, il est impossible de savoir si leur cas est isolé ou si ces pratiques sont systématiques. Et surtout de s’assurer qu’il y sera mis un terme.</p> <p>Gageons que si les rédactions suisses avaient dénoncé dès le début les conditions qui leur ont été imposées, le 11 avril 2020, la plateforme pour la protection du journalisme et la sécurité des journalistes du Conseil de l’Europe n’aurait pas seulement pointé du doigt la décision du gouvernement serbe d’exiger des journalistes qu’ils soumettent leurs questions à l’avance par écrit (<a href="https://www.coe.int/fr/web/media-freedom" target="_blank" rel="noopener">11</a>): elle aurait sans doute aussi tancé les autorités tessinoises, par exemple, qui avaient adopté la même pratique depuis plusieurs semaines déjà sans qu’aucune rédaction helvétique ne proteste publiquement. Les journalistes espagnols ont obtenu gain de cause et le gouvernement a modifié sa pratique. Et les Tessinois? Nous n’en savons rien.</p> <p>Le mutisme des rédactions sur leurs conditions actuelles de travail pose encore un autre problème de taille: il donne au public l’illusion que tous les experts analysent la gravité de cette épidémie de la même manière, que les chiffres diffusés sont des indicateurs vérifiés et pertinents, et donc qu’il n’y a guère d’alternative aux mesures qui ont été prises.</p> <p>Or rien de cela n’est vrai et le public doit en être informé.</p> <p>Car au-delà de la récession économique ou de la suspension de certaines libertés publiques, l’une des conséquences majeures de la crise actuelle réside dans une couverture média qui glisse trop souvent vers un journalisme au mieux ankylosé et au pire complaisant (<a href="https://www.persoenlich.com/werbung/alain-berset-startet-social-media-kampagne" target="_blank" rel="noopener">12</a>) et trompeur (<a href="https://www.infosperber.ch/Artikel/Gesundheit/Corona-Statt-zu-informieren-fuhren-Behorden-eine-PR-Kampagne" target="_blank" rel="noopener">13</a>) (<a href="https://www.infosperber.ch/Artikel/Gesundheit/BAG-Corvid-19-Coronavirus-Diese-Kurve-ist-krass-irrefuhrend" target="_blank" rel="noopener">14</a>). Et qui, de fait, ne peut plus informer le débat démocratique.</p> <h3>Tentation manifeste d'instrumentaliser les médias</h3> <p>En s’embarquant de la sorte à bord d’un vaisseau contrôlé par les autorités, les médias acceptent de rester dans un état de sidération incompatible avec les standards éthiques liés à leur mission d’information.</p> <p>Au point que désormais, on peut voir des journalistes s’excuser après avoir posé une question pertinente. Comme cela a été le cas lors du point de presse du 28 mars à Berne, lorsque Daniel Koch de l’Office fédéral de la santé publique a décrit comme «énorme» le chiffre de 280 personnes sous respiration artificielle en Suisse. Interrogé par un journaliste sur ce que serait la «normale» dans le domaine, Daniel Koch s’est contenté de secouer la tête d’un air réprobateur et de lâcher «Nous ne le savons pas». En dépit du caractère inacceptable de cette réponse, le journaliste s’est excusé, comme s’il avait agi de manière inadéquate alors qu’il ne faisait que son travail. Et aucun de ses collègues présents n’a bronché. Pourtant, sa question était parfaitement pertinente, car il faut toujours un comparateur pour mettre des chiffres en perspective. Et surtout, tout journaliste devrait protester haut et fort lorsque l’un de ses pairs est traité avec une condescendance pareille par un haut fonctionnaire qui présente la situation sur le front hospitalier sous un jour éminemment dramatique, sans préciser que globalement, les nouvelles sont bonnes puisque ces infrastructures ne sont pas débordées (<a href="https://www.tagblatt.ch/ostschweiz/unterbelegung-und-kurzarbeit-die-groteske-situation-der-ostschweizer-spitaeler-ld.1211923" target="_blank" rel="noopener">15</a>) (<a href="https://www.lenouvelliste.ch/dossiers/coronavirus/articles/coronavirus-la-mise-au-chomage-partiel-dans-certains-hopitaux-se-precise-927391" target="_blank" rel="noopener">16</a>) (<a href="https://www.infosperber.ch/Gesundheit/Die-Corona-Epidemie-leert-Spitaler-und-Arztpraxen" target="_blank" rel="noopener">17</a>).</p> <blockquote> <p><em>Les autorités et les administrations estiment peut-être que tout est bon pour maintenir la population en état de siège. 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Les écoles et les universités sont toujours fermées, la plupart des frontières bouclées, une bonne partie de l’activité économique interdite. Des armées ont été mobilisées et des instruments essentiels de contrôle démocratique (sessions parlementaires, votations) ont été suspendus au nom du droit de nécessité.</p> <p>Cette crise sans précédent nous est présentée comme une crise sanitaire, alors que le scénario catastrophe d’une généralisation de la tragédie lombarde ne s’est pas vérifié et que dans certains pays, les hôpitaux sont même à moitié vides. Ses conséquences politiques et économiques directes, en revanche, sont très lourdes. 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Comme l’a relevé à juste titre Vinzenz Wyss, professeur de journalisme à la Haute Ecole zurichoises des sciences appliquées à Winterthour (ZHAW) (<a href="https://www.persoenlich.com/medien/journalisten-durfen-kritik-nicht-dunnhautig-abschmettern" target="_blank" rel="noopener">3</a>) (<a href="https://meedia.de/2020/04/09/journalismus-in-der-krise-die-fuenf-defizite-der-corona-berichterstattung/" target="_blank" rel="noopener">4</a>): «Lorsque l’exécutif domine et que le débat parlementaire est réduit au silence, le journalisme doit être particulièrement vigilant. 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Et pourtant, en 2019, RSI, la branche italophone de la radio-télévision suisse de service public, qui a ses quartiers généraux dans le canton du Tessin, a signé avec les autorités de ce canton un accord prévoyant qu’elle assurerait ce genre de prestations «en cas d’urgence». Notamment en mettant à disposition «le personnel et les moyens techniques nécessaires à la rédaction, la production et la diffusion des messages institutionnels et informatifs de l’Etat-major cantonal de crise» (<a href="https://www3.ti.ch/CAN/comunicati/18-03-2019-comunicato-stampa-908742458649.pdf" target="_blank" rel="noopener">5</a>). Avec la pandémie, les conditions étaient réunies pour que cette «collaboration» soit mise en œuvre. Résultat: sept journalistes d’une radio et télévision de service public sont venus, par équipes, aider l’Etat-major de crise cantonal, placé sous la direction de la police, à communiquer à la population ce que les autorités estimaient qu’elle devait savoir, en mettant à disposition, comme convenu, «les canaux multimédias et la télévision» pour transmettre les contenus préparés main dans la main avec les autorités (<a href="https://medienwoche.ch/2020/04/16/journalisten-im-krisenstab-in-der-not-fuer-den-staat/" target="_blank" rel="noopener">6</a>).</p> <p>On peut également se demander quelles sont les chances d’une couverture média pertinente et fondée quand seuls certains correspondants sans compétences particulières sur les questions de santé ont accès aux conférences de presse des autorités, comme c’est le cas un jour sur deux au Centre des médias du Palais Fédéral, à Berne. Les autres journalistes – également triés sur le volet par l’administration –, eux, doivent «faire la queue» pour pouvoir poser leur question par téléphone ou par e-mail.</p> <p>Les autorités tessinoises, pour leur part, ont exigé ces dernière semaines des médias qu’ils soumettent par écrit leurs questions (deux au maximum) plusieurs heures à l’avance, tout en précisant que lesdites questions ne pourraient être posées que si le temps disponible restait suffisant (<a href="https://www4.ti.ch/area-media/agenda/dettaglio-agenda/?NEWS_ID=187505&tx_tichareamedia_comunicazioni%5Baction%5D=show&tx_tichareamedia_comunicazioni%5Bcontroller%5D=Agenda&cHash=bfbab8276047f3ca068dc2f7c528a924" target="_blank" rel="noopener">7</a>). Elles ont ainsi privé les journalistes de la possibilité d’insister en cas de réponse vague ou fuyante, mais surtout de poser des questions sur l’information délivrée lors des conférences de presse.</p> <p>Enfin, certaines rédactions ont passé avec les autorités des accords qui n’autorisent plus qu’un «pool» de journalistes à accéder aux hôpitaux et à effectuer des reportages de manière «encadrée» (<a href="https://www.heidi.news/sante/nous-sommes-tous-citoyens-du-monde-meme-s-il-est-infecte" target="_blank" rel="noopener">8</a>). Et selon nos informations, dans un canton de Suisse romande, c’est la police qui règle l’accès des médias aux structures hospitalières; ses agents consultent aussi apparemment les notes prises par les journalistes. Malheureusement, les journalistes concernés n’osent pas dénoncer ces pratiques, ce qui montre bien qu’ils ne se sentent pas libres, voire qu’ils craignent pour leur poste.</p> <blockquote> <p><em>Avec de telles règles du jeu, les journalistes ne sont ni en mesure d’accéder à l’information, ni d’établir une distance entre eux-mêmes et les autorités</em></p> </blockquote> <p>Dans tous ces cas de figure, la probabilité d’une couverture média pertinente et fondée est très faible, voire nulle. Car avec de telles règles du jeu, les journalistes ne sont ni en mesure d’accéder à l’information, ni d’établir une distance entre eux-mêmes et les autorités. Ils doivent se contenter des éléments que l’exécutif et les administrations veulent bien leur donner et ne peuvent plus apprécier la qualité de cette information, ni la remettre en question, ni l’analyser.</p> <h3>Un journalisme «embedded» qui ne dit pas son nom</h3> <p>En acceptant de fonctionner de la sorte, les journalistes se mettent en situation de dépendance et de conflits d’intérêts qui les expose à risque massif de biais et d’influence. Or comme l’ont montré les exemples de reportages «embedded» lors de la guerre en Irak, une telle dépendance des médias vis-à-vis des autorités hypothèque invariablement la qualité de l’information. Par ailleurs, l’accès aux structures pertinentes pour la couverture de l’épidémie ne saurait être le privilège de quelques journalistes «invités». Mais surtout, pour tous les «non-embedded», il sera dès lors très difficile, voire impossible de confronter le gouvernement et l’administration.</p> <p>Autre point préoccupant: aucun des médias concerné par ces pratiques n’a à ce jour déclaré au public de manière ouverte et pro-active les conditions dans lesquelles son travail s’opérait désormais: ni les détails des arrangements au terme desquels des reportages «en immersion» ont été réalisés, ni les difficultés rencontrées pour accéder aux conférences de presse, ni les limites qui ont été imposées pour mener des interviews, ni les collaborations éventuellement engagées avec les autorités. Pire encore, aucun média en Suisse n’a fermement dénoncé les contrôles et menaces dont certains journalistes ont fait l’objet, alors que comme l’a révélé le récent sondage d’Impressum, organisation professionnelle des journalistes du pays, au moins 38 professionnels détenteurs d’une carte de presse suisse ont été empêchés dans leur travail par les autorités depuis le début de la crise (<a href="https://www.impressum.ch/fr/mes-droits-cct/la-liberte-de-reportage/" target="_blank" rel="noopener">9</a>).</p> <blockquote> <p><em>Ces silences donnent au public l’illusion que les journalistes peuvent continuer à travailler normalement. Que le droit à l’information s’exerce pleinement, que les médias ne subissent pas de pressions</em></p> </blockquote> <p>Les résultats préliminaires de l’enquête d’Impressum auraient dû soulever un tollé. Ils ont été accueillis par un silence assourdissant qui est venu s’ajouter à tous les autres.</p> <p>Or ces silences sont des plus problématiques. Car ils donnent au public l’illusion que les journalistes peuvent continuer à travailler normalement. Que le droit à l’information s’exerce pleinement, que les médias ne subissent pas de pressions ou encore qu’ils ont librement accès aux experts et aux sites de leur choix. Et donc que les recommandations des autorités et les témoignages de ceux qui sont «au front» constituent les éclairages les plus pertinents sur cette crise. Que les masques avec lesquelles les équipes de télévision s’exhibent constituent une protection indispensable pour l’exercice de leur métier dans les circonstances actuelles, alors qu’il s’agit de tournages en plein air, et que les personnes interviewées leur parlent à plusieurs mètres de distance.</p> <p>Tant que les rédactions ne protestent pas, il est impossible de savoir, par exemple, si les restrictions tessinoises sont une exception ou si elles ont cours dans les autres cantons. 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Nous n’en savons rien.</p> <p>Le mutisme des rédactions sur leurs conditions actuelles de travail pose encore un autre problème de taille: il donne au public l’illusion que tous les experts analysent la gravité de cette épidémie de la même manière, que les chiffres diffusés sont des indicateurs vérifiés et pertinents, et donc qu’il n’y a guère d’alternative aux mesures qui ont été prises.</p> <p>Or rien de cela n’est vrai et le public doit en être informé.</p> <p>Car au-delà de la récession économique ou de la suspension de certaines libertés publiques, l’une des conséquences majeures de la crise actuelle réside dans une couverture média qui glisse trop souvent vers un journalisme au mieux ankylosé et au pire complaisant (<a href="https://www.persoenlich.com/werbung/alain-berset-startet-social-media-kampagne" target="_blank" rel="noopener">12</a>) et trompeur (<a href="https://www.infosperber.ch/Artikel/Gesundheit/Corona-Statt-zu-informieren-fuhren-Behorden-eine-PR-Kampagne" target="_blank" rel="noopener">13</a>) (<a href="https://www.infosperber.ch/Artikel/Gesundheit/BAG-Corvid-19-Coronavirus-Diese-Kurve-ist-krass-irrefuhrend" target="_blank" rel="noopener">14</a>). 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En dépit du caractère inacceptable de cette réponse, le journaliste s’est excusé, comme s’il avait agi de manière inadéquate alors qu’il ne faisait que son travail. Et aucun de ses collègues présents n’a bronché. Pourtant, sa question était parfaitement pertinente, car il faut toujours un comparateur pour mettre des chiffres en perspective. 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Cette déclaration est catégorique : « La guerre non provoquée et injustifiable de la Russie contre l’Ukraine, soutenue par le gouvernement biélorusse, est répugnante et constitue une violation flagrante de ses obligations internationales. » Ainsi, du point de vue sportif et diplomatique, la Russie se retrouve isolée.</p> <h3>La création d’un nouvel ordre mondial du sport ?</h3> <p>Dans les paroles et les actions, le pouvoir russe privilégie depuis le début de l’invasion la création d’un pôle sportif alternatif à l’échelle mondiale pour contrer les institutions sportives internationales traditionnelles telles que le CIO ou la Fifa.</p> <p>En pratique, cela impliquerait de se passer du sport mondial, de le remplacer ou de rivaliser avec lui. En Russie, par exemple, l’idée de diviser le mouvement olympique gagne du terrain. Il s’agirait de séparer les Jeux en deux parties : à l’Ouest, les Jeux occidentaux, et à l’Est, les Jeux russes « traditionnels ». Ces Jeux à la russe se dérouleraient en été en Crimée et en hiver à Sotchi. Ils puiseraient leur légitimité dans les liens historiques plus ou moins confirmés de ces régions avec la Grèce antique. En 2007, pour obtenir les Jeux de Sotchi, Vladimir Poutine avait rappelé aux membres du CIO que « les Grecs anciens ont vécu près de Sotchi. J’ai vu le rocher près de Sotchi où, selon la légende, Prométhée était enchaîné. Prométhée qui a donné le feu aux hommes, le feu qui est finalement la flamme olympique ». Depuis, l’argument du mythe est souvent utilisé pour évoquer cette région russe, composée du Caucase et de la péninsule de Crimée. Selon Vladimir Poutine, ces terres sont sacrées et pourraient servir de cadre à un nouvel ordre mondial du sport.</p> <figure><iframe frameborder="0" height="260" src="https://www.youtube.com/embed/o8WjPYcA0lY?wmode=transparent&start=0" width="440"></iframe></figure> <p>Dans le cadre de ce scénario et pour rivaliser politiquement et sportivement avec succès avec le mouvement olympique, le pouvoir russe cherche déjà des alliés […]. L’objectif est de solliciter les pays membres de la CEI, de l’Organisation de coopération de Shanghai et les BRICS pour qu’ils participent à cette ambition. Ces trois organisations regroupent plusieurs acteurs majeurs du sport mondial, parmi lesquels la Chine occupe une place de choix. Si ce projet russe réussissait, il pourrait donner naissance à un nouvel ordre mondial du sport destiné à rivaliser avec les institutions historiques du sport moderne telles que le CIO ou la Fifa. Concomitante à une dynamique plus générale de désoccidentalisation du monde, cette influence dépasse très largement le cadre sportif.</p> <h3>Le sport ukrainien, c’est la guerre avec les balles</h3> <p>Depuis le 24 février 2022, pour Volodymyr Zelensky et l’Ukraine, le sport, c’est la <a href="https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/culturesmonde/le-sport-c-est-la-guerre-les-fusils-en-moins-g-orwell-1945-2-4-la-guerre-un-sport-comme-les-autres-7282852">guerre avec les balles</a>. En effet, à l’heure du conflit russo-ukrainien, le domaine sportif en Ukraine a subi une transformation significative.</p> <p>Initialement, au lendemain de l’invasion et sur une période de moins de deux mois, les autorités nationales ont suspendu l’ensemble des activités sportives en Ukraine. L’accent était alors mis sur l’effort de guerre, et les installations sportives ont été utilisées par les militaires ukrainiens comme bases de repli ou de déploiement. Cela explique pourquoi les installations sportives, telles que les stades ou les gymnases, sont souvent la cible des forces russes, car elles pourraient potentiellement abriter des unités ukrainiennes entières.</p> <p>Par la suite, lorsque l’armée russe a commencé à faire du surplace voire à reculer sur le terrain, le secteur sportif ukrainien a pris une nouvelle orientation. Certains clubs de football ont obtenu la permission de jouer des matchs de charité à l’étranger, malgré la loi martiale interdisant aux hommes âgés de 18 à 60 ans de quitter le territoire. Ces matchs visaient à sensibiliser à la cause ukrainienne. De même, les athlètes en préparation pour d’importantes compétitions ont pu s’entraîner à l’étranger.</p> <p>Par exemple, l’équipe nationale de football a été autorisée à s’entraîner en Slovénie pendant un mois en mai 2022 en vue des qualifications pour la Coupe du monde de football 2022 au Qatar. Ainsi, le soft power sportif a contribué symboliquement à l’effort de guerre. Les autorités estimaient qu’un athlète ukrainien était plus utile sur le terrain sportif que sur le front militaire. Selon elles, il offrait un double avantage en donnant à l’Ukraine une visibilité internationale et en pouvant potentiellement rehausser le moral des troupes déployées sur le terrain. Cette dimension ne doit pas être sous-estimée : une victoire sportive pour un athlète ukrainien procurait aux soldats, qui suivaient régulièrement les matchs et les résultats, un certain espoir et un regain de moral.</p> <p>À partir de la mi-juin 2022, le sport à l’échelle nationale a progressivement retrouvé sa place, bien que dans des conditions exceptionnelles. Par exemple, la Première Ligue ukrainienne de football a obtenu l’autorisation de débuter la saison 2022-2023 fin août. Toutefois, les règles ont été adaptées à la situation du moment. Les spectateurs ne sont plus autorisés à assister aux matchs, et ceux-ci nécessitent une autorisation systématique de l’administration militaire pour avoir lieu. Si une alerte de raid aérien potentiel retentit dans un rayon de moins de 500 mètres, le match est interrompu et les joueurs se réfugient dans les vestiaires, ce qui se produit régulièrement. Après un an et demi de guerre, aucun footballeur ukrainien n’a été blessé. Cependant, certains matchs ont duré plus de cinq heures au total.</p> <p>Paradoxalement, l’Ukraine continue de participer activement aux événements sportifs européens et mondiaux. Chaque compétition internationale offre l’opportunité aux autorités de promouvoir les intérêts du pays dans un contexte de guerre. De plus, certains clubs ukrainiens sont accueillis par les alliés géopolitiques les plus proches de l’Ukraine. Par exemple, le Dynamo Kyiv s’entraîne et joue certains de ses matchs à Cracovie, en Pologne. Dnipro, quant à lui, joue et s’entraîne à Košice, en Slovaquie, de manière permanente. En général, de nombreux athlètes et entraîneurs ukrainiens, actifs ou non, ont choisi de rejoindre le front dans l’est de l’Ukraine, mettant leur carrière en suspens. Le cas emblématique est peut-être celui de Yuriy Vernydub, entraîneur ukrainien du Sheriff Tiraspol, qui est parti au front dès le lendemain de l’invasion. Il est important de noter que ces professionnels du sport proviennent souvent de divisions sportives moins importantes. En effet, les athlètes de renom préfèrent généralement contribuer à l’effort de guerre d’un point de vue sportif et symbolique.</p> <p>Le cas des supporters des clubs ukrainiens est également notable. Depuis 2014 et surtout depuis l’invasion russe en Ukraine, de nombreux ultras ont rejoint le front pour combattre ensemble, mettant de côté leur rivalité sportive. En temps de paix rivaux, les supporters du Shakhtar Donetsk et du Dynamo Kyiv combattent ensemble contre leur ennemi commun.</p> <h3>La stratégie politique et sportive de Volodymyr Zelensky après l’invasion russe</h3> <p>Depuis le 24 février 2022, la stratégie internationale de Volodymyr Zelensky s’est intensifiée dans le domaine sportif, trouvant écho dans l’espace médiatique mondial. Les ministères, les organisations privées et le comité olympique ukrainien, tous les organes politiques, économiques et sportifs du pays sont mobilisés pour transmettre un message : l’exclusion de la Russie doit durer tant que l’invasion se poursuit.</p> <figure><iframe frameborder="0" height="260" src="https://www.youtube.com/embed/YQiSJ3AO5CI?wmode=transparent&start=0" width="440"></iframe></figure> <p>Le hashtag #boycottrussiansport en est devenu le symbole. De manière concrète, les arguments ukrainiens peuvent être résumés en cinq points. La Russie devrait être exclue des événements sportifs mondiaux et des Jeux olympiques de Paris 2024 car elle est un État envahisseur et terroriste ; les athlètes russes sont de quelque manière liés à l’État russe ou à l’armée russe ; le régime de Vladimir Poutine exploite le sport à des fins de propagande ; dans de telles conditions, l’équité des compétitions sportives (Jeux olympiques, Coupe du monde, etc.) ne peut être maintenue ; les athlètes ukrainiens perdent la vie au front ou ne peuvent pas s’entraîner convenablement pour les grandes compétitions internationales, par conséquent la Russie et la Biélorussie ne devraient pas être autorisés à y participer.</p> <p>Pour diffuser ces arguments, le gouvernement ukrainien utilise divers canaux. Tout comme Volodymyr Zelensky utilise son smartphone pour communiquer avec différentes générations, les principaux porte-parole du sport ukrainien exploitent les canaux et les codes contemporains pour diffuser leur message. Les réseaux sociaux tels que TikTok, Facebook ou Instagram sont fréquemment utilisés pour diffuser des propos politiques liés au sport. On peut souvent voir circuler des vidéos de quelques secondes transmettant un message percutant. Par exemple, l’une de ces vidéos virales montre un athlète russe lançant un javelot dans les airs. Le javelot se transforme ensuite en obus, suit la trajectoire de l’athlète et finit par s’écraser sur un bâtiment ukrainien. Un message s’affiche alors à l’écran : « Boycott Russian Sport. »</p> <h4 style="text-align: center;"><a href="https://images.theconversation.com/files/592021/original/file-20240503-16-h8q7b1.jpeg?ixlib=rb-4.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img src="https://images.theconversation.com/files/592021/original/file-20240503-16-h8q7b1.jpeg?ixlib=rb-4.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" alt="" /></a></h4> <h4 style="text-align: center;"><em><span>Ces extraits sont issus de « La Guerre du sport. Une nouvelle géopolitique » de Lukas Aubin et Jean-Baptiste Guégan, qui vient de paraître aux éditions Tallandier.</span></em></h4> <p>En général, tous les médias sont utilisés par l’Ukraine pour défendre ses intérêts. Par exemple, le site web du ministère ukrainien de la Jeunesse et des Sports est en ukrainien, mais une bannière en gras et en anglais apparaît en haut de la page, indiquant : <a href="https://mms.gov.ua/russian-and-belarusian-athletes-who-support-the-war-in-ukraine">« Russian and Belarusian athletes who support the war in Ukraine. »</a> la bannière, les internautes ont accès à une liste d’athlètes russes et biélorusses soutenant officiellement l’invasion russe en Ukraine. 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Lire l’<a href="https://theconversation.com/geopolitique-du-sport-laffrontement-entre-la-russie-et-lukraine-229262">article original</a>.</h4> <h4><em>Lukas Aubin, directeur de recherche à l’IRIS, spécialiste de la géopolitique de la Russie et du sport et membre associé du Centre de Recherches Pluridisciplinaires Multilingues (CRPM) à l’université Paris-Nanterre, et Jean-Baptiste Guégan, expert en géopolitique du sport et enseignant à Sciences Po Paris, viennent de publier aux éditions Tallandier</em> <a href="https://www.tallandier.com/livre/la-guerre-du-sport/">La Guerre du Sport, une nouvelle géopolitique</a>, <em>un ouvrage complet qui met en lumière l’influence des grands enjeux internationaux sur un un monde du sport à l’apolitisme de plus en plus illusoire. 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Il y voyait un moyen efficace de lutter contre les maladies dues à une carence en vitamine A, très répandues en Asie du Sud-Est et qui peuvent entraîner la cécité, voire la mort. Potrykus était alors loin de se douter qu'un tribunal philippin retoquerait son invention un an et demi après son autorisation.</p> <h3>Syngenta acquiert des droits de brevet</h3> <p>La route a été longue jusqu'à la première récolte du riz doré: en 1999 déjà, Potrykus et son collègue Peter Beyer avaient présenté un prototype. Celui-ci contenait des gènes de jonquille qui produisaient de la provitamine A dans le grain de riz et le faisaient ainsi briller d'un jaune doré. En 2005, les chercheurs avaient développé une deuxième variante en collaboration avec le géant de l'agroalimentaire Syngenta. 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En effet, le corps humain n'utiliserait la provitamine A que s'il dispose de suffisamment de graisse, ce qui, selon Greenpeace, n'est souvent pas le cas chez ces personnes. De plus, il y aurait un risque que le riz génétiquement modifié, une fois introduit dans le champ, se reproduise de manière autonome, se propage et contamine ainsi d'autres variétés de riz. En raison de ces doutes, il a fallu attendre 16 ans de plus pour que les autorités philippines en charge de la biosécurité donnent finalement le feu vert à la culture du riz doré en 2021.</p> <h3>Le tribunal révoque l’autorisation</h3> <p>Mais aujourd'hui, une nouvelle décision de justice met déjà un frein à la propagation de la variété de riz transgénique. Ainsi, une Cour d'appel philippine a révoqué l'autorisation le 17 avril dernier en se référant au principe de précaution: «En l'absence de consensus scientifique sur la sécurité du riz doré, il ne devrait plus être cultivé à des fins commerciales». L'interdiction s'étend en outre à la culture d'une aubergine génétiquement modifiée. La culture commerciale de ces variétés n'est pas autorisée «jusqu'à ce que les autorités gouvernementales concernées apportent la preuve de la sécurité et du respect de toutes les exigences légales», précise le tribunal.</p> <p>Le tribunal a aussi relevé que le gouvernement n'avait pas mis en place de mécanismes de surveillance pour assurer la sécurité de la culture et de la consommation du riz doré. Le jugement met donc pour l'instant à l’arrêt de nouveaux essais menés en plein champ, dans des serres ou des champs ouverts.</p> <p>Ce jugement intervient après que l'association d'agriculteurs philippins MASIPAG a porté plainte, avec d'autres organisations, contre l'autorisation de cultiver du riz doré. La plainte, déposée en 2022, se base sur un instrument juridique philippin appelé Writ of Kalikasan. 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VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
2 Commentaires
@Lagom 23.04.2020 | 13h59
«Très bon article. Cela explique un peu les questions assez plates que les journalistes posent pendant les conférence de presse / Codid 19. Personne n'a posé la question pour savoir si l'aéroport de Genève, qui recevait de vols directs de Chine encore en mars, n'était pas un foyer de propagation. Par habitant Genève est bien plus touché que le Tessin mais avec moins d'infections fatales.
Embedded = intégré (plus joli en français)»
@jjacot 27.04.2020 | 17h02
«effectivement c'est un très bon article, nuancé et incisif qui notamment met en évidence le côté mouton grégaire de beaucoup de journalistes. Cela ne date pas du Coronavirus, mais aujourd'hui il n'y a plus l'excuse de dire que l'on doit écrire très vite et que l'on a plus le temps de réfléchir. Votre article est vraiment "Bon pour la tête" »