Actuel / Le briquet
© Bon pour la tête / Kevin Crélerot
Quand l'achat d'un briquet (jetable) conduit à une (petite) prise d'otage.
Une douce soirée d’été avec des amis, un joli resto. Bientôt 22 heures, l’heure de rentrer dans le petit cottage centenaire que je finis de rénover. Mon premier achat immobilier. Un jour, nous viendrons y vivre. L’année prochaine, j’espère. Vacanciers, classe moyenne, expatriés, tous vous le diront: cette ville du bout du monde est extraordinaire. Ses vils à-côtés? Cape Town, si belle, si joyeuse, est passée maître ès autruche pour nous les faire oublier. A commencer par ses townships qui pourtant nous crèvent la vue dès notre arrivée.
Je n’ai plus de briquet. Le 7-eleven de ma rue – résidentielle – ne ferme qu’à 23 heures. Nous nous en approchons mais Paula est d’avis de ne pas s’arrêter: «Non, rentrons directement!». Je m’étonne de sa remarque et jette un œil à l’épicerie: il y a du monde dehors, dedans. Deux restaurants en face. Aucun souci. Je parque ma Jimny.
Hi!
La petite dizaine de badauds nous regarde grimper la mini-butte. J’esquisse un salut de la tête, aperçois une faction qui n’a de sécurité que le gilet, franchis la porte, lance un «hi!» aux deux caissières, ne calcule pas le baraqué à leurs côtés et me dirige directement dans la 3e petite allée, dans la file délimitée par des présentoirs de chewing-gums et autres babioles. Les briquets sont à la caisse. Devant moi, trois ou quatre clients. Derrière, un grand blond qui, je crois, vient de tirer du cash à l’ATM intérieur. Paula est allée au rayon pain. Il n’y en avait plus. Elle me rejoint.
Un dixième de seconde, sans doute. Du bruit. Un cri? En fait, je ne sais plus. Je me retourne. Le grand blond a le visage en sang. Son attaquant fait deux têtes de moins que lui. Ses nerfs sont à vif. Il frappe, frappe encore. Bouscule Paula qui intervient. Contrairement à moi, elle ne voit ni ce qu’il tient dans la main ni ce qui se trame dans les allées du magasin. Elle le pousse de ses deux mains. Les présentoirs s’écroulent. L’homme tombe à terre, se relève. Il est hors de lui, la frappe, n’atteint que sa main. Ce n’est pas un poing mais du métal. Là seulement, elle comprend.
Faits comme des rats
Les portes de verre de l’entrée sont désormais fermées. Huit hommes, dont le petit excité, tiennent en joue tous les clients de l’épicerie. Les deux caissières ont déjà perdu leurs nerfs.
Ils hurlent: «à terre!». On s’exécute. On ne voit plus la flaque de sang laissée par le grand blond: on la sent. L’homme a mal. Je lui parle, retiens sa tête. Je m’inquiète pour ses yeux, c’est absurde. Lui comme nous sommes faits comme des rats. La police et le City Bowl armed response ne vont pas manquer de débarquer et ce sera le drame. Il n’y aura plus d’issue, ni pour eux, ni pour nous. Les autres clients suivis de leurs assaillants rampent dans les allées jusqu’à nous. Un chauffeur de taxi pousse la porte du magasin, découvre la scène, tente de déguerpir. Oublie.
Paula tremble de rage, je lui fais signe de se calmer mais ne pas réagir semble au-dessus de ses forces. Tout le contraire de moi. Je dis oui à tout: «Yes sir, sure sir». Il faut rester calme, surtout rester calme. Elle finit par donner son portable, sa montre, son argent et le gps «qu’il-ne-faut-jamais-laisser-dans-la-voiture»...
A la hache
L’arme est sous mon nez. L’homme vide mon sac puis monte les tours. Non seulement je n’ai pas de montre mais je ne trouve pas le téléphone qu’il me réclame. L’ai-je oublié au restaurant? Je cherche dans ma poche. Il n’y est pas mais l’énervé ne me croit pas. Un de ses acolytes bondit jusqu’à moi. Ils s’égosillent. «Donne-nous ce foutu téléphone». Je leur répète que ne sais pas où il est mais que mon porte-monnaie – un Prada, acheté sur un coup de tête deux ans plus tôt à la boutique de la Piazza di Spagna – vaut beaucoup plus cher que ce portable introuvable. Ils me repoussent sur le sol. Etendue de tout mon long, je fouille à nouveau la poche de mon pantalon. Elle est profonde. Le portable est là. Tout au fond. L'excité me l’arrache. Se calme enfin. Je le regarde, cligne longuement des yeux, acquiesce encore: «Yes sir, sure sir».
Tous les sacs, toutes les poches sont vidées. Les récalcitrants – garde compris – blessés. Il est temps de s’attaquer au coffre qui se trouve dans le réduit. C’est là qu’ils nous enferment. Une petite pièce borgne et poussièreuse où trônent quelques cartons et un tabouret en plastique. La jeune caissière, très enceinte, vacille: «Occupe-toi d’elle!», menace l'excité. «Yes sir, sure sir». Je l’installe sur le seul siège de la pièce, lui prends la main, m’assieds par terre aux côtés du grand blond, de Paula et des sept autres.
Commence alors l’attaque du coffre. Un coffre à peine plus grand que celui d’une chambre d’hôtel. Mais un coffre à clé. Un coffre de fer. Tout rouillé. Ils s’acharnent. Avec leurs armes. A la hache. Mais le vieux coffre est fort. Il ne cède pas. Nous sommes tétanisés. Eux sont fous de rage.
Trou noir. Notre assaillant débarque soudain dans le réduit. Il est étrangement calme et nous demande nos clefs de voiture «ne vous inquiétez pas, on ne les utilisera pas». «Yes sir, sure sir». Non seulement je lui tends les clés de la Jimny mais lui suggère de l’utiliser si besoin. Le taximan s’exécute à son tour.
En plein film de série B
Il n’y a plus que nous dans le réduit. La porte est close. Sommes-nous enfermés? Qu’importe, il ne faut pas bouger. Surtout ne pas bouger. Mais c’en est trop pour plusieurs d’entre nous. La caissière la plus âgée se lève, crie, tente de sortir. Je cale ma voix et lui intime l’ordre de se rasseoir «NOW!». C’est peine perdue, elle est en crise. Je demande à la cliente assise à ses côtés, une sexagénaire blanche, de lui prendre la main et de la calmer. Mauvaise idée: elle hurle, perd ses nerfs: «Je ne veux pas la toucher, je n’en peux plus, je ne vais pas encore m’occuper d’elle!» Une vieille folle, une jeune femme enceinte, une caissière qui décompense, un grand blond en sang, une vacancière qui se rebelle. On est en plein film de série B.
La porte s’ouvre. Une femme blonde, portant casquette et mini micro devant la bouche, nous crie: «Sortez, sortez, vite!» Qui est-elle? Personne ne le sait. Mais on court. On sort. On est dehors. Des gens arrivent. Des security guards, des ambulanciers. Le grand blond est emmené. Je sanglote. Paula est stoïque. Des banderoles «crime scene» sont déroulées. Tiens, ma Jimny s’est envolée.
«Il faut les traquer! Avez-vous l’application «Find my iPhone?», me demande je ne sais qui. On me tend un portable. Mais impossible de me souvenir de mon mot de passe. J’essaie, j’essaie encore. «Il faut les retrouver et retrouver votre voiture». Oui, bien sûr. Mais non. J’en suis incapable. Les girophares se multiplient dans la nuit. La police officielle arrive enfin. La mémoire me revient. Mon portable est localisé. La Jimny fonce – c’est une image car c’est un veau – sur l’autoroute de l’aéroport. La traque est lancée.
L'interrogatoire
Interrogatoire. Deux policiers veulent notre déposition. Et la mienne, propriétaire de la voiture volée, tout particulièrement. Elle sera faite à l’intérieur durant plus d’une heure et consignée sur trois feuilles A4 d’écolier lignées.
Les questions sont sèches, le ton rude. Etonnamment, je me sens tout sauf en sécurité. Fini les «Yes sir, sure sir». Je leur rappelle que je suis la victime et non l’auteure de l’attaque comme ils semblent le penser. Ils se braquent. Je sors fumer une cigarette et demande à la gérante, arrivée entre temps, d’emprunter un briquet. Elle me l’offre.
Dehors, tout est noir. Il n’y a plus un quidam, plus de lumière dans les restaurants, plus de voitures, plus de «crime scene». J’ai peur. Je reviens dans le magasin. Les policiers veulent en savoir davantage sur moi, ma présence ici. Un «detective» – blanc – arrive. Je veux quitter cet endroit au plus vite. Mais pas question de rentrer dans mon cottage, pourtant à deux pas, justement à deux pas. Les braqueurs ont mon adresse, mes clés. Appeler mes amis? Oui, mais je ne connais pas leur numéro par cœur. Un taxi? Bien sûr, mais nous n’avons plus de téléphone et pas un rand en poche. La gérante du 7-eleven m’assure qu’elle nous donnera ce qu’il faut. Je demande alors aux policiers de me prêter leur portable: «Ce n’est pas possible, nous pouvons pas vous laisser faire un appel. Ça coûte de l’argent». Je rêve et je pète les plombs. «Je veux partir d’ici, tout de suite. Je suis cardiaque, je viens de faire un infarctus (un an plus tôt, en réalité). Faites venir une voiture! Immédiatement!» Ma semi-feinte fonctionne. Le «detective» accepte finalement de nous emmener à Green Point, à dix minutes de là.
Aller sonner chez nos amies à Vesperdene ne me rassure pas. Leur maison n’est pas sécurisée et a été cambriolée à plusieurs reprises, notamment lorsque je résidais chez elles. Je ne veux qu’une chose là maintenant: être en sécurité, dans une bulle inviolable et en hauteur. Direction Cape Royale, un hôtel de luxe réservé à la hâte le jour la mort de Mandela depuis la Namibie où je me trouvais. Nous n’avons ni argent, ni carte de crédit. Mais l’ordinateur se souviendra de moi. Et puis, je connais mon code par cœur.
Roulette russe
On franchit les grilles. Le groom nous salue. Le réceptionniste nous sourit. Je fonds en larmes. Lui raconte. Il nous amène deux verres d’eau. Checke son ordinateur. Nous tend son téléphone pour que l’on puisse bloquer nos cartes bancaires et nous installe dans la junior suite où j’avais déjà logé. Au 5e étage, en toute sécurité. Je suis enfin rassurée.
Paula, elle, n’a toujours pas pipé mot ni versé une larme. Elle m’en veut. Elle se couche.
La roulette tourne. J’allume ma clope. Je ne suis pas morte.
P.S.1 Ma voiture a été retrouvée dans le township de Gugulethu près de l’aéroport. Nous sommes allées la chercher quelques jours plus tard. Elle n’était plus grise, mais noire d’empreintes. Comme nos mains.
P.S.2 On apprendra que les huit hommes attendaient depuis plusieurs heures la gérante du magasin qui seule possède la clé du coffre. Les deux caissières étaient prises en otage depuis le milieu de l’après-midi.
P.S.3 Soutenez l'auteure de ce billet en concluant un abonnement de 96 francs par an ou 8 francs par mois ;-)
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Vacanciers, classe moyenne, expatriés, tous vous le diront: cette ville du bout du monde est extraordinaire. Ses vils à-côtés? Cape Town, si belle, si joyeuse, est passée maître ès autruche pour nous les faire oublier. A commencer par ses townships qui pourtant nous crèvent la vue dès notre arrivée.</p><p>Je n’ai plus de briquet. Le 7-eleven de ma rue – résidentielle – ne ferme qu’à 23 heures. Nous nous en approchons mais Paula est d’avis de ne pas s’arrêter: «Non, rentrons directement!». Je m’étonne de sa remarque et jette un œil à l’épicerie: il y a du monde dehors, dedans. Deux restaurants en face. Aucun souci. Je parque ma Jimny.</p><p><img class="img-responsive " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1511567564_capetownnew.jpg"></p><h3>Hi!</h3><p>La petite dizaine de badauds nous regarde grimper la mini-butte. 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Oublie.</p><p>Paula tremble de rage, je lui fais signe de se calmer mais ne pas réagir semble au-dessus de ses forces. Tout le contraire de moi. Je dis oui à tout: «Yes sir, sure sir». Il faut rester calme, surtout rester calme. Elle finit par donner son portable, sa montre, son argent et le gps «qu’il-ne-faut-jamais-laisser-dans-la-voiture»... <br></p><h3>A la hache<br></h3><p>L’arme est sous mon nez. L’homme vide mon sac puis monte les tours. Non seulement je n’ai pas de montre mais je ne trouve pas le téléphone qu’il me réclame. L’ai-je oublié au restaurant? Je cherche dans ma poche. Il n’y est pas mais l’énervé ne me croit pas. Un de ses acolytes bondit jusqu’à moi. Ils s’égosillent. «Donne-nous ce foutu téléphone». Je leur répète que ne sais pas où il est mais que mon porte-monnaie – un Prada, acheté sur un coup de tête deux ans plus tôt à la boutique de la Piazza di Spagna – vaut beaucoup plus cher que ce portable introuvable. Ils me repoussent sur le sol. 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Les girophares se multiplient dans la nuit. La police officielle arrive enfin. La mémoire me revient. Mon portable est localisé. La Jimny fonce – c’est une image car c’est un veau – sur l’autoroute de l’aéroport. La traque est lancée.</p><h3>L'interrogatoire<br></h3><p>Interrogatoire. Deux policiers veulent notre déposition. Et la mienne, propriétaire de la voiture volée, tout particulièrement. Elle sera faite à l’intérieur durant plus d’une heure et consignée sur trois feuilles A4 d’écolier lignées. <br></p><p><img class="img-responsive " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1511565661_capturedecran20171125a00.14.38.png" width="742" height="735"><br></p><p>Les questions sont sèches, le ton rude. Etonnamment, je me sens tout sauf en sécurité. Fini les «Yes sir, sure sir». Je leur rappelle que je suis la victime et non l’auteure de l’attaque comme ils semblent le penser. Ils se braquent. Je sors fumer une cigarette et demande à la gérante, arrivée entre temps, d’emprunter un briquet. Elle me l’offre.</p><p>Dehors, tout est noir. Il n’y a plus un quidam, plus de lumière dans les restaurants, plus de voitures, plus de «crime scene». J’ai peur. Je reviens dans le magasin. Les policiers veulent en savoir davantage sur moi, ma présence ici. Un «detective» – blanc – arrive. Je veux quitter cet endroit au plus vite. Mais pas question de rentrer dans mon cottage, pourtant à deux pas, justement à deux pas. Les braqueurs ont mon adresse, mes clés. Appeler mes amis? Oui, mais je ne connais pas leur numéro par cœur. Un taxi? Bien sûr, mais nous n’avons plus de téléphone et pas un rand en poche. La gérante du 7-eleven m’assure qu’elle nous donnera ce qu’il faut. Je demande alors aux policiers de me prêter leur portable: «Ce n’est pas possible, nous pouvons pas vous laisser faire un appel. Ça coûte de l’argent». Je rêve et je pète les plombs. «Je veux partir d’ici, tout de suite. Je suis cardiaque, je viens de faire un infarctus (un an plus tôt, en réalité). Faites venir une voiture! Immédiatement!» Ma semi-feinte fonctionne. Le «detective» accepte finalement de nous emmener à Green Point, à dix minutes de là. </p><p>Aller sonner chez nos amies à Vesperdene ne me rassure pas. Leur maison n’est pas sécurisée et a été cambriolée à plusieurs reprises, notamment lorsque je résidais chez elles. Je ne veux qu’une chose là maintenant: être en sécurité, dans une bulle inviolable et en hauteur. Direction Cape Royale, un hôtel de luxe réservé à la hâte le jour la mort de Mandela depuis la Namibie où je me trouvais. Nous n’avons ni argent, ni carte de crédit. Mais l’ordinateur se souviendra de moi. Et puis, je connais mon code par cœur.<br></p><h3>Roulette russe</h3><p>On franchit les grilles. Le groom nous salue. Le réceptionniste nous sourit. Je fonds en larmes. Lui raconte. Il nous amène deux verres d’eau. Checke son ordinateur. 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Les deux caissières étaient prises en otage depuis le milieu de l’après-midi.</p><p><strong>P.S.3</strong> <a href="https://bonpourlatete.com/abonnements">Soutenez l'auteure de ce billet en concluant un abonnement de 96 francs par an ou 8 francs par mois ;-)</a><a href="https://bonpourlatete.com/abonnements"><br></a></p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'le-briquet', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 805, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 607, 'homepage_order' => (int) 608, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 3, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'attachments' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, 'relatives' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) {} ], 'embeds' => [], 'images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'audios' => [], 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'author' => 'Florence Perret', 'description' => 'Quand l'achat d'un briquet (jetable) conduit à une (petite) prise d'otage. 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Bouscule Paula qui intervient. Contrairement à moi, elle ne voit ni ce qu’il tient dans la main ni ce qui se trame dans les allées du magasin. Elle le pousse de ses deux mains. Les présentoirs s’écroulent. L’homme tombe à terre, se relève. Il est hors de lui, la frappe, n’atteint que sa main. Ce n’est pas un poing mais du métal. Là seulement, elle comprend.</p><h3>Faits comme des rats</h3><p>Les portes de verre de l’entrée sont désormais fermées. Huit hommes, dont le petit excité, tiennent en joue tous les clients de l’épicerie. Les deux caissières ont déjà perdu leurs nerfs. </p><p>Ils hurlent: «à terre!». On s’exécute. On ne voit plus la flaque de sang laissée par le grand blond: on la sent. L’homme a mal. Je lui parle, retiens sa tête. Je m’inquiète pour ses yeux, c’est absurde. Lui comme nous sommes faits comme des rats. La police et le City Bowl armed response ne vont pas manquer de débarquer et ce sera le drame. Il n’y aura plus d’issue, ni pour eux, ni pour nous. Les autres clients suivis de leurs assaillants rampent dans les allées jusqu’à nous. Un chauffeur de taxi pousse la porte du magasin, découvre la scène, tente de déguerpir. Oublie.</p><p>Paula tremble de rage, je lui fais signe de se calmer mais ne pas réagir semble au-dessus de ses forces. Tout le contraire de moi. Je dis oui à tout: «Yes sir, sure sir». Il faut rester calme, surtout rester calme. Elle finit par donner son portable, sa montre, son argent et le gps «qu’il-ne-faut-jamais-laisser-dans-la-voiture»... <br></p><h3>A la hache<br></h3><p>L’arme est sous mon nez. L’homme vide mon sac puis monte les tours. Non seulement je n’ai pas de montre mais je ne trouve pas le téléphone qu’il me réclame. L’ai-je oublié au restaurant? Je cherche dans ma poche. Il n’y est pas mais l’énervé ne me croit pas. Un de ses acolytes bondit jusqu’à moi. Ils s’égosillent. «Donne-nous ce foutu téléphone». Je leur répète que ne sais pas où il est mais que mon porte-monnaie – un Prada, acheté sur un coup de tête deux ans plus tôt à la boutique de la Piazza di Spagna – vaut beaucoup plus cher que ce portable introuvable. Ils me repoussent sur le sol. Etendue de tout mon long, je fouille à nouveau la poche de mon pantalon. Elle est profonde. Le portable est là. Tout au fond. L'excité me l’arrache. Se calme enfin. Je le regarde, cligne longuement des yeux, acquiesce encore: «Yes sir, sure sir».</p><p>Tous les sacs, toutes les poches sont vidées. Les récalcitrants – garde compris – blessés. Il est temps de s’attaquer au coffre qui se trouve dans le réduit. C’est là qu’ils nous enferment. Une petite pièce borgne et poussièreuse où trônent quelques cartons et un tabouret en plastique. La jeune caissière, très enceinte, vacille: «Occupe-toi d’elle!», menace l'excité. «Yes sir, sure sir». Je l’installe sur le seul siège de la pièce, lui prends la main, m’assieds par terre aux côtés du grand blond, de Paula et des sept autres.</p><p>Commence alors l’attaque du coffre. Un coffre à peine plus grand que celui d’une chambre d’hôtel. Mais un coffre à clé. Un coffre de fer. Tout rouillé. Ils s’acharnent. Avec leurs armes. A la hache. Mais le vieux coffre est fort. Il ne cède pas. Nous sommes tétanisés. Eux sont fous de rage.</p><p>Trou noir. Notre assaillant débarque soudain dans le réduit. Il est étrangement calme et nous demande nos clefs de voiture «ne vous inquiétez pas, on ne les utilisera pas». «Yes sir, sure sir». Non seulement je lui tends les clés de la Jimny mais lui suggère de l’utiliser si besoin. Le taximan s’exécute à son tour.</p><h3>En plein film de série B<br></h3><p>Il n’y a plus que nous dans le réduit. La porte est close. Sommes-nous enfermés? Qu’importe, il ne faut pas bouger. Surtout ne pas bouger. Mais c’en est trop pour plusieurs d’entre nous. La caissière la plus âgée se lève, crie, tente de sortir. Je cale ma voix et lui intime l’ordre de se rasseoir «NOW!». C’est peine perdue, elle est en crise. Je demande à la cliente assise à ses côtés, une sexagénaire blanche, de lui prendre la main et de la calmer. Mauvaise idée: elle hurle, perd ses nerfs: «Je ne veux pas la toucher, je n’en peux plus, je ne vais pas encore m’occuper d’elle!» Une vieille folle, une jeune femme enceinte, une caissière qui décompense, un grand blond en sang, une vacancière qui se rebelle. On est en plein film de série B.</p><p>La porte s’ouvre. Une femme blonde, portant casquette et mini micro devant la bouche, nous crie: «Sortez, sortez, vite!» Qui est-elle? Personne ne le sait. Mais on court. On sort. On est dehors. Des gens arrivent. Des <em>security guards</em>, des ambulanciers. Le grand blond est emmené. Je sanglote. Paula est stoïque. Des banderoles «crime scene» sont déroulées. Tiens, ma Jimny s’est envolée.</p><p>«Il faut les traquer! Avez-vous l’application «Find my iPhone?», me demande je ne sais qui. On me tend un portable. Mais impossible de me souvenir de mon mot de passe. J’essaie, j’essaie encore. «Il faut les retrouver et retrouver votre voiture». Oui, bien sûr. Mais non. J’en suis incapable. Les girophares se multiplient dans la nuit. La police officielle arrive enfin. La mémoire me revient. Mon portable est localisé. La Jimny fonce – c’est une image car c’est un veau – sur l’autoroute de l’aéroport. La traque est lancée.</p><h3>L'interrogatoire<br></h3><p>Interrogatoire. Deux policiers veulent notre déposition. Et la mienne, propriétaire de la voiture volée, tout particulièrement. Elle sera faite à l’intérieur durant plus d’une heure et consignée sur trois feuilles A4 d’écolier lignées. <br></p><p><img class="img-responsive " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1511565661_capturedecran20171125a00.14.38.png" width="742" height="735"><br></p><p>Les questions sont sèches, le ton rude. Etonnamment, je me sens tout sauf en sécurité. Fini les «Yes sir, sure sir». Je leur rappelle que je suis la victime et non l’auteure de l’attaque comme ils semblent le penser. Ils se braquent. Je sors fumer une cigarette et demande à la gérante, arrivée entre temps, d’emprunter un briquet. Elle me l’offre.</p><p>Dehors, tout est noir. Il n’y a plus un quidam, plus de lumière dans les restaurants, plus de voitures, plus de «crime scene». J’ai peur. Je reviens dans le magasin. Les policiers veulent en savoir davantage sur moi, ma présence ici. Un «detective» – blanc – arrive. Je veux quitter cet endroit au plus vite. Mais pas question de rentrer dans mon cottage, pourtant à deux pas, justement à deux pas. Les braqueurs ont mon adresse, mes clés. Appeler mes amis? Oui, mais je ne connais pas leur numéro par cœur. Un taxi? Bien sûr, mais nous n’avons plus de téléphone et pas un rand en poche. La gérante du 7-eleven m’assure qu’elle nous donnera ce qu’il faut. Je demande alors aux policiers de me prêter leur portable: «Ce n’est pas possible, nous pouvons pas vous laisser faire un appel. Ça coûte de l’argent». Je rêve et je pète les plombs. «Je veux partir d’ici, tout de suite. Je suis cardiaque, je viens de faire un infarctus (un an plus tôt, en réalité). Faites venir une voiture! Immédiatement!» Ma semi-feinte fonctionne. Le «detective» accepte finalement de nous emmener à Green Point, à dix minutes de là. </p><p>Aller sonner chez nos amies à Vesperdene ne me rassure pas. Leur maison n’est pas sécurisée et a été cambriolée à plusieurs reprises, notamment lorsque je résidais chez elles. Je ne veux qu’une chose là maintenant: être en sécurité, dans une bulle inviolable et en hauteur. Direction Cape Royale, un hôtel de luxe réservé à la hâte le jour la mort de Mandela depuis la Namibie où je me trouvais. Nous n’avons ni argent, ni carte de crédit. Mais l’ordinateur se souviendra de moi. Et puis, je connais mon code par cœur.<br></p><h3>Roulette russe</h3><p>On franchit les grilles. Le groom nous salue. Le réceptionniste nous sourit. Je fonds en larmes. Lui raconte. Il nous amène deux verres d’eau. Checke son ordinateur. Nous tend son téléphone pour que l’on puisse bloquer nos cartes bancaires et nous installe dans la junior suite où j’avais déjà logé. Au 5<sup>e</sup> étage, en toute sécurité. Je suis enfin rassurée.</p><p>Paula, elle, n’a toujours pas pipé mot ni versé une larme. Elle m’en veut. Elle se couche. </p><p>La roulette tourne. J’allume ma clope. Je ne suis pas morte.</p><p></p><hr><p></p><p><strong>P.S.1 </strong>Ma voiture a été retrouvée dans le township de Gugulethu près de l’aéroport. Nous sommes allées la chercher quelques jours plus tard. Elle n’était plus grise, mais noire d’empreintes. Comme nos mains.</p><p><img class="img-responsive " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w980/1511565941_capturedecran20171125a00.19.20.png"></p><p><strong>P.S.2</strong> On apprendra que les huit hommes attendaient depuis plusieurs heures la gérante du magasin qui seule possède la clé du coffre. Les deux caissières étaient prises en otage depuis le milieu de l’après-midi.</p><p><strong>P.S.3</strong> <a href="https://bonpourlatete.com/abonnements">Soutenez l'auteure de ce billet en concluant un abonnement de 96 francs par an ou 8 francs par mois ;-)</a><a href="https://bonpourlatete.com/abonnements"><br></a></p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'le-briquet', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 805, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 607, 'homepage_order' => (int) 608, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 3, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 993, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'L'INTERVIEW IMAGINAIRE', 'title' => 'Amerigo, Christophe et Jacques sont sur un bateau', 'subtitle' => 'Altantique Nord. 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Vous décrivez des iguanes, les combats des Espagnols contre les Indiens, les mœurs de ces derniers…</strong></p><p>Leur façon de vivre est très barbare, parce qu'ils ne mangent pas à des horaires fixes, mais aussi souvent qu'ils le veulent</p><p><strong>Et cela heurte le colon que vous êtes?</strong></p><p>Quelle idée peut être formée à partir de la description de ces personnes ou de ce que le crédit peut donner à leurs histoires. Je vous laisse juger.</p><p><strong>Ok. 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Mais outre le fait que j’étais francophone, ce qui était un avantage, nous avions passablement publié dans les domaines d’expertises à l'Institut.</p><p><strong>Qu’avez-vous découvert dans les archives du Tribunal?</strong></p><p>Presque un mètre cube de documents sur l’affaire! Des lettres de Marie-Jeanne Seznec, de Pierre Quémeneur, des documents pointant d’autres suspects, Pouliquen <em>(beau-frère de Qémeneur, ndlr)</em>, Bonny <em>(l’inspecteur controversé chargé de l’affaire)</em>. Mais tout ce que l’on a trouvé, c'était des documents à charge.</p><p><strong>A l'instar du carnet du lait de Quémeneur …</strong></p><p>Oui. L’un des éléments était ce carnet de notes. Pierre Quémeneur tenait un cahier de bord où il notait systématiquement tous ses rendez-vous, ses dépenses. Seulement, plusieurs pages manquaient dans le mois précédant<em> (avril 1923, ndlr) </em>sa disparition. En revanche, les notes sur son déplacement fin mai vers Paris étaient là. 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Je n’en ai trouvé aucune mention dans les documents.</p><p><strong>L’Affaire Seznec est un cas d’école. Vous y avez fait d’ailleurs maintes fois référence durant vos cours.</strong></p><p>Oui, avec <a href="https://www.youtube.com/watch?v=zwTqppo5rTc">le film de Boisset</a> notamment. Un bon film mais avec un parti pris: ici Seznec est innocent. Je l’ai visionné avec mes étudiants pour bien les biaiser. Et voir quels enseignements ils pouvaient en retirer.</p><blockquote><h3><em>Intéressant de voir comme on peut rendre crédible une histoire en l'absence de tout indice probant</em><br></h3></blockquote><p><strong>Alors, Seznec, escroc ou assassin? </strong></p><p>Aucune idée. Le tribunal l’a jugé assassin.</p><p><strong>Et Pierre Quémeneur, tout blanc?</strong></p><p>Non, c’était un homme très peu aimé dans la région, il n’avait pas été au front et lui aussi avait fait de l’argent durant la guerre. L’hypothèse que cet homme de droite ait pris un homme de paille <em>(Seznec, ndlr)</em> pour un trafic de Cadillac avec les Bolchéviques est vraisemblable.</p><p><strong>Et ce rebondissement?</strong></p><p>C’est un de ces rebondissements qui fait plaisir, ça fait du papier. Mais cela ne va rien changer sur le plan judiciaire. La vérité, j’en suis pratiquement certain, personne ne la saura jamais. A l’heure où on parle de <em>fake news</em>, il est intéressant de voir comme on peut construire une histoire et la rendre crédible en l’absence de tout indice probant. Aujourd’hui, on peut faire toutes les constructions intellectuelles que l’on veut, mais on ne pourra pas refaire l’histoire...</p><p><strong>... une histoire, reconnaissez-le, passionnante.</strong></p><p>Une histoire fascinante.</p><p><hr></p><h2>Le film<br></h2><h4><br><iframe src="https://www.youtube.com/embed/zwTqppo5rTc" allow="autoplay; encrypted-media" allowfullscreen="" width="560" height="315" frameborder="0"></iframe></h4><br><h4><iframe src="https://www.youtube.com/embed/_P3UR1i_ViU" allow="autoplay; encrypted-media" allowfullscreen="" width="560" height="315" frameborder="0"></iframe>L'affaire Seznec (1992), d'Yves Boisset</h4><p><hr></p><h2>Le site et le livre</h2><h4><a href="http://pour-en-finir-avec-l-affaire-seznec.fr/spip.php?sommaire">Pour en finir avec l'affaire Seznec</a>, Denis Langlois </h4><p><hr></p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'pierre-margot-la-verite-personne-ne-la-saura-jamais', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 895, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 869, 'homepage_order' => (int) 1025, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 3, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 815, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'AILLEURS / Afrique du Sud', 'title' => 'Qui est Cyril Ramaphosa?', 'subtitle' => 'Le nouveau président sud-africain est un homme secret, énigmatique. 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Il s'agissait de localiser les populations par groupes ethniques et aussi d'enseigner dans les langues autochtones au niveau de l'école primaire selon des critères ethniques. Ce fut un choc pour Ramaphosa et sa famille, car ses premières années ont été passées dans un environnement multiracial, à l'ouest de Johannesburg, avant que lui et sa famille soient installés de force à Soweto.</p><p>C'était un étudiant qui travaillait dur, très influencé par le christianisme. Tous les gens qui le connaissaient l'ont fortement ressenti. Ses amis disaient de lui qu'il est peut-être plus religieux que politique. Bien que la politique et la religion étaient inextricablement liées.</p><p><strong>Quand cela a-t-il commencé?</strong></p><p>Depuis son très jeune âge. Au début de son adolescence, Ramaphosa est déjà politisé tout en étant un excellent étudiant. Il s'habille élégamment, s'efforce d'être parmi le top trois ou quatre de sa classe. Un perfectionniste. Selon les amis de Cyril, l'un des épisodes qui l'a le plus blessé a été les préjugés ethniques qu'il a subis, les préjugés sur les personnes d'origine Venda – en particulier des enseignants parlant zoulou, mais aussi des enfants de l'école. Il n' y avait alors presque aucune interaction avec les Blancs. Ces préjugés émanaient d'organisations confessionnelles.</p><p><strong>Son leadership et son charisme se sont imposés très rapidement.</strong><br></p><p>Quand Cyril a eu 16 ans, ses parents l'ont envoyé au collège de Sibasa, la ville d'origine de son père <em>(tout au nord-est de l'Afrique du sud, à la frontière zimbabwéenne, non loin du Kruger Park, ndlr)</em>. Une des raisons était de le sortir d'un environnement politique très instable à Soweto, à une époque où la conscience noire émergeait comme un phénomène politique important. C'est là que Ramaphosa commence à montrer des caractéristiques inhabituelles: à peine arrivé, il est élu à la tête du mouvement chrétien étudiant, une position alors très stratégique. Ce poste aurait dû revenir à un étudiant <em>senior</em> mais les collégiens sont allés voir le proviseur pour lui dire: «Nous avons décidé d'élire ce nouveau garçon».</p><p>Cyril a utilisé cette position à diverses fins. Il s'est impliqué dans l'évangélisation des zones rurales, très pauvres autour de Sibasa. Il y a appris à interagir avec ces populations, chose qu'il n'aurait jamais pu faire s'il avait passé toute sa scolarité à Soweto. Il s'est familiarisé avec les problèmes auxquels ces familles faisaient face. Cela a été une expérience formatrice. Cyril s'est aussi montré très critique envers nombre de ses professeurs, paresseux et mal préparés. Ramaphosa se plaignait auprès d'eux leur disant que leur travail n'était pas de qualité. Il n'hésitait pas non plus à haranguer ses camarades et à leur faire refaire leur leçons. Cyril a toujours été le leader de leur groupe. Il n'a jamais perdu sa capacité à parler à des groupes religieux, et il a toujours conservé des liens avec l'église de Chiawelo à Soweto.</p><p><strong>Y a-t-il une analogie entre l'influence de la conscience noire sur Cyril Ramaphosa et <em>(le désormais ex-président)</em> Zuma?</strong><br>Probablement. La conscience noire était dans les années 1970 l'idéologie politique dominante chez les jeunes noirs radicaux, en particulier dans les classes moyennes, ceux qui fréquentait l'université. Et l'ANC (Congrès national africain) et le PAC (Congrès Panafricain) étaient alors plus ou moins invisibles. Quoique: le frère de Ramaphosa, Douglas, par exemple, plus jeune, était un militant de l'ANC. 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Ramaphosa est mal à l'aise lorsqu'il parle de questions d'ordre privé ou familial. Il aime compartimenter sa vie, de sorte qu'il a des amis de groupes différents et peut-être antagonistes de personnes en Afrique du Sud, y compris des gens d'affaires, des syndicalistes et des militants religieux, et il a tendance à les rencontrer séparément plutôt qu'ensemble. Il aime gérer les relations.</p><p><strong>Les informations que vous avez pu récolter viennent donc de son entourage et non de lui?</strong><br>Principalement, oui. Bien que je lui aie parlé depuis et que je l'ai rencontré à plusieurs reprises pendant la préparation du livre. Il a lu le manuscrit et a identifié quelques erreurs. 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Le compte à rebours a commencé, les moteurs sont allumés. Le milliardaire Elon Musk est là, vérifie la mise à feu de sa fusée. Starman, l'astronaute, le mannequin, s'accroche à son volant. Que Dieu soit avec eux. «Ground Control to Major Tom», tour de contrôle à Falcon Heavy: dix, neuf, huit, sept, six, cinq, quatre, trois, deux, un, décollage! ', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<iframe src="https://www.youtube.com/embed/m2p55BmwmJM" allow="autoplay; encrypted-media" allowfullscreen="" width="560" height="315" frameborder="0"></iframe><p><strong><br></strong></p><p><strong>Salut Starman, ça se passe comment là-haut?</strong></p><p>Je ne sais pas quelle heure il est, les lumières sont faibles. 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VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
4 Commentaires
@miwy 25.11.2017 | 09h55
«Ah... tu ne perds pas le nord... au propre et au figuré !»
@stef 03.12.2017 | 20h38
«Poignant ce récit !
Merci de l’avoir partagé.
Perso, je n’aurais jamais l’audace d’aller vivre en AFS, trop de violence...»
@Calvin 04.12.2017 | 10h50
«Ouah, sacré récit: on est scotché ! Heureuse fin... mais quelles séquelles ?»
@SylT 06.12.2017 | 12h11
«Attaque à main armée vue de l'intérieur, sans pathos et avec tout le ressenti et l'impuissance qui tétanise "yes sir, sure sir...", rester calme au milieu du chaos et de la violence. J'ai rarement lu un récit qui fait aussi bien comprendre ce qui se passe derrière un entrefilet de quelques lignes dans le journal.
Ce n'est pas une statistique, mais il est un fait que chaque personne que je connais et qui a visité l'Afrique du Sud a subi un vol à un moment ou un autre. »