
"La guerre", Henri Rousseau, 1893-4, Musée d'Orsay.
Le sage penseur Edgar Morin, du haut de ses cent ans, tweetait l’autre jour: «Nous savons depuis 1914 qu’une guerre mondiale peut éclater sans que personne ne l’ait voulue.» Avant d’ajouter: «La terrible escalade de morts et de mots ne peut, si elle continue, que conduire à l’irrémédiable. L’urgence est de cesser le feu, non de souffler sur le feu.» D’où notre réflexion.
Un cessez-le-feu? Un mois après le début de la folle agression décidée par Poutine, Ukrainiens et Russes, à Istanbul, paraissaient y croire, ou du moins ne pas l’exclure. Ils esquissaient même un accord durable (on parlait de neutralité sous contrôle occidental, d’autonomie pour le Donbass, de renvoi pour quinze ans sur le statut de la Crimée). Les deux délégations donnaient des signaux prudemment positifs. Et soudain, rupture. Le terme-même de négociations a disparu des innombrables interventions du président Zelensky. Que s’est-il passé?
On le sait maintenant. Les puissants tuteurs de Kiev, les Américains, ont poussé à prolonger la guerre coûte que coûte pour «affaiblir la Russie» (Lloyd Austin, secrétaire d’Etat à la Défense, dixit). Depuis lors l’escalade verbale s’emballe. Biden traite Poutine de tous les noms («cruel», «dépravé», «génocidaire»…), au point qu’il doit parfois rétropédaler le lendemain. Les médias suivent, en rajoutent, les discours ne sont plus seulement indignés mais haineux. C’est une tempête verbale qui souffle vers la Russie en tant que telle. En face, le Kremlin pèse davantage les mots mais s’emballe aussi, durcit le discours, brandit la menace du pire et bien sûr, tente, sans grand succès, de poursuivre son offensive. Son opinion publique est privée d’informations, matraquée par la propagande. Quant à celle de l’Occident, elle est submergée de nouvelles et d’images qui permettent de voir quasiment en direct l’horreur de la tragédie. Du moins d’un côté. Un exemple parmi tant? L’autre jour, les missiles qui ont visé Kiev au moment où le Secrétaire général de l’ONU s’y trouvait ont fait les gros titres. Mais pas la moindre dépêche n’a signalé que le même jour, l’armée ukrainienne a bombardé un marché de Donetsk, tout ce qu’il y a de plus civil, faisant 4 morts, 23 blessés dont des enfants. Dommage qu’il ait fallu pour le savoir consulter des sources elles-mêmes orientées. Chacun a son opinion sur cette guerre mais pour qu’elle soit fondée, il vaudrait mieux considérer tous les faits et non seulement ceux qui confirment une conviction.
La leçon de 1914
Pourquoi Edgar Morin fait-il allusion à la guerre de 14-18? La configuration des puissances de l’époque était évidemment tout autre et bien plus compliquée. Mais il n’est pas inutile de relire l’histoire. Jusqu’à l’éclatement du conflit, le voyant venir, des mouvements pacifistes, en France, en Allemagne, en Autriche et même en Grande-Bretagne, élevaient la voix, dénonçaient les milieux qui réclamaient la guerre, pas forcément d’ailleurs les présidents et empereurs en fonction, plutôt des militaires impatients et des dirigeants économiques entrevoyant là des profits. L’assassinat de Jean Jaurès, le plaideur de la paix à Paris, le 31 juillet 1914, déboucha sur «l’Union nationale», le front de tous face à l’Allemagne et à l’Autriche-Hongrie, la France étant alors dans le camp de la Russie et de la Serbie. Là déjà les discours s’enflammèrent partout et, quand le sang coula, propagèrent l’horreur des crimes commis, réels ou imaginaires. Pour que les populations restent dans le jeu sinistre qui fit des millions de morts, pour qu’elles acceptent son poids indicible, il fallait sans cesse, de part et d’autre, entretenir les passions guerrières. La paix s’était fracassée autant sous le choc des mots que sous celui des obus et des balles.
Ne peut-on pas y voir quelque leçon pour aujourd’hui? La passion belliqueuse n’est pas seulement entretenue par les gouvernements les plus impliqués dans le conflit. Elle se nourrit d’elle-même. Comme si chez les passionnés s’esquissait en filigrane une jubilation secrète à hurler toujours plus fort la haine de l’ennemi. «Ton titre d’aujourd’hui est fort. Tu verras je prépare un article plus dur encore pour demain…», entend-on dans les rédactions.
Guerre médiatique au conditionnel
L’historienne et sociologue des médias Isabelle Veyrat-Masson décrypte, dans Le Monde ce qu’elle appelle «la guerre médiatique à visages humains». Elle observe «un modèle fictionnel, qui cumule structure du récit, aspect feuilletonant de l’information et suspense – les Russes vont-ils attaquer? Gagner Kiev? Marioupol va-t-elle tomber? –, mais aussi la présence d’un héros, Volodymyr Zelensky, le président ukrainien. Et le paradigme politique: «La guerre n’est que la continuation de la politique par d’autres moyens», selon la formule de Clausewitz, celle-ci s’empare de la guerre pour façonner le récit médiatique avec ses techniques habituelles que sont le contrôle de l’information, la censure, la propagande, etc.» On peut ajouter l’usage du conditionnel: il pourrait se passer ceci ou cela… Accumulation d’hypothèses toutes plus abominables les unes que les autres. Comme si la triste réalité ne suffisait pas.
Jamais on a vu autant de victimes s’adresser à nous à la télévision, partout. Leurs visages et leurs mots nous bouleversent. Mais nous donnent-ils un juste image de l’état du conflit, des rapports de force, de l’ampleur réelle et profonde des dommages causés? Pas du tout. Quant aux envoyés spéciaux, ils sont certes utiles, indispensables, mais ils ne montrent que ce qu’ils sont en état de voir. Comme dit Isabelle Veyrat-Masson, «la réalité du terrain (nombre de morts, armes utilisées, combats, etc.) n’est peut-être pas du tout celle de ces récits individuels! Je ne dis pas que l’émotion ment, ou qu’elle est manipulée – elle l’est peut-être marginalement –, je dis qu’elle ne raconte pas la vérité de l’affrontement guerrier. Cette émotion nous parle tellement fort qu’on n’entend plus rien du reste. Gare à l’illusion des témoignages!»
L’escalade des émotions, aussi légitimes soient-elle, tend à bannir l’approche rationnelle du conflit qui permet de savoir où nous en sommes réellement, quels risques se profilent pour demain, bien au-delà de l’Ukraine. Qu’il est difficile de trouver des informations factuelles et suivies sur le plan militaire, bien que de rares journaux s’y efforcent (comme la NZZ)… Et quasiment impossible d’évaluer sérieusement le désastre économique, ses effets, sur place et dans toute l’Europe, ainsi que les moyens d’en sortir. Cela intéresse moins que les visages en pleurs.
Armer partout les gentils contre les méchants
Que les Ukrainiens qui subissent le poids des bombes cèdent à la passion, c’est bien compréhensible. Qu’ils démontent, à l’entrée de la capitale, les grands monuments à la mémoire de la victoire de l’URSS en 1945, cela ne surprend pas. Dommage qu’ils cassent aussi la statue de l’écrivain soviétique Maxime Gorki qui n’est pas pour grand-chose dans leur malheur. Mais que les Américains et les Britanniques, bien à l’abri, sans risquer leur vie, ne cessent de monter le ton de leurs couplets belliqueux, alors là, il y a de quoi dénoncer leur jeu. Et que dire de ces Suisses qui ont mastiqué si longtemps le chewing-gum de la neutralité et qui soudain réclament l’envoi d’armes helvétiques sur le front? Parmi eux, un député zurichois (vert-libéral) qui frétille d’impatience devant les médias, la mine satisfaite de son audace. Sans oublier Gerhard Pfister, président du Centre, le parti tant attaché au compromis: il aimerait envoyer des munitions suisses aux blindés allemands promis à l’Ukraine. Une bonne affaire, auréolée de bonne conscience, c’est à ne pas rater! Ces belles âmes concoctent même une modification de la Constitution afin de permettre d’armer partout les gentils contre les méchants.
Revenons à l’allusion de Morin sur 14-18. Il n’est pas allé au bout du raisonnement. Car il y a une autre leçon à tirer de la matrice des guerres du XXème siècle. Le traité de Versailles imposé par les vainqueurs a fait de l’Allemagne la seule coupable. Alors que le chapitre des responsabilités, on le sait maintenant, est infiniment plus complexe. L'Allemagne fut condamnée à d’énormes pénalités, humiliée jusqu’au bout. Ce qui, ajouté à la crise économique, a créé un terrain propice à l’ascension du nazisme. Les historiens s’accordent aujourd’hui sur ce point. Fera-t-on de même avec la Russie si la guerre d’Ukraine prend fin sur une victoire – plus ou moins claire – de l’Occident? Le pari, réaliste ou non, de l’humilier, de l’affaiblir jusqu’à la mettre à genoux, n’est-il pas le pire des choix si l’on songe froidement à l’avenir?
Céder aux émotions, plus fulgurantes que jamais à travers les réseaux sociaux et les grands médias, les porter à leur paroxysme, c’est dangereux à tous égards. Pas seulement par le risque, au bout des échauffements verbaux réciproques, d’une apocalypse nucléaire, c’est aussi redoutable pour nos têtes et celles des dirigeants du monde qui jouent avec le feu. Car il faudra bien, un jour, le plus proche possible, trouver une issue à la tragédie, inspirée par la raison plus que par la haine.
Notice (8): Trying to access array offset on value of type null [APP/Template/Posts/view.ctp, line 147]Code Context<div class="col-lg-12 order-lg-4 order-md-4">
<? if(!$connected['active']): ?>
<div class="utils__spacer--default"></div>
$viewFile = '/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/src/Template/Posts/view.ctp' $dataForView = [ 'referer' => '/', 'OneSignal' => '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093', '_serialize' => [ (int) 0 => 'post' ], 'post' => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 3570, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'La montée des passions guerrières', 'subtitle' => 'Le sage penseur Edgar Morin, du haut de ses cent ans, tweetait l’autre jour: «Nous savons depuis 1914 qu’une guerre mondiale peut éclater sans que personne ne l’ait voulue.» Avant d’ajouter: «La terrible escalade de morts et de mots ne peut, si elle continue, que conduire à l’irrémédiable. L’urgence est de cesser le feu, non de souffler sur le feu.» D’où notre réflexion.', 'subtitle_edition' => 'Le sage penseur Edgar Morin, du haut de ses cent ans, tweetait l’autre jour: «Nous savons depuis 1914 qu’une guerre mondiale peut éclater sans que personne ne l’ait voulue.» Avant d’ajouter: «La terrible escalade de morts et de mots ne peut, si elle continue, que conduire à l’irrémédiable. L’urgence est de cesser le feu, non de souffler sur le feu.» D’où notre réflexion.', 'content' => '<p>Un cessez-le-feu? Un mois après le début de la folle agression décidée par Poutine, Ukrainiens et Russes, à Istanbul, paraissaient y croire, ou du moins ne pas l’exclure. Ils esquissaient même un accord durable (on parlait de neutralité sous contrôle occidental, d’autonomie pour le Donbass, de renvoi pour quinze ans sur le statut de la Crimée). Les deux délégations donnaient des signaux prudemment positifs. Et soudain, rupture. Le terme-même de négociations a disparu des innombrables interventions du président Zelensky. Que s’est-il passé?</p> <p>On le sait maintenant. Les puissants tuteurs de Kiev, les Américains, ont poussé à prolonger la guerre coûte que coûte pour «affaiblir la Russie» (Lloyd Austin, secrétaire d’Etat à la Défense, <em>dixit</em>). Depuis lors l’escalade verbale s’emballe. Biden traite Poutine de tous les noms («cruel», «dépravé», «génocidaire»…), au point qu’il doit parfois rétropédaler le lendemain. Les médias suivent, en rajoutent, les discours ne sont plus seulement indignés mais haineux. C’est une tempête verbale qui souffle vers la Russie en tant que telle. En face, le Kremlin pèse davantage les mots mais s’emballe aussi, durcit le discours, brandit la menace du pire et bien sûr, tente, sans grand succès, de poursuivre son offensive. Son opinion publique est privée d’informations, matraquée par la propagande. Quant à celle de l’Occident, elle est submergée de nouvelles et d’images qui permettent de voir quasiment en direct l’horreur de la tragédie. Du moins d’un côté. Un exemple parmi tant? L’autre jour, les missiles qui ont visé Kiev au moment où le Secrétaire général de l’ONU s’y trouvait ont fait les gros titres. Mais pas la moindre dépêche n’a signalé que le même jour, l’armée ukrainienne a bombardé un marché de Donetsk, tout ce qu’il y a de plus civil, faisant 4 morts, 23 blessés dont des enfants. Dommage qu’il ait fallu pour le savoir consulter des sources elles-mêmes orientées. Chacun a son opinion sur cette guerre mais pour qu’elle soit fondée, il vaudrait mieux considérer tous les faits et non seulement ceux qui confirment une conviction. </p> <h3>La leçon de 1914</h3> <p>Pourquoi Edgar Morin fait-il allusion à la guerre de 14-18? La configuration des puissances de l’époque était évidemment tout autre et bien plus compliquée. Mais il n’est pas inutile de relire l’histoire. Jusqu’à l’éclatement du conflit, le voyant venir, des mouvements pacifistes, en France, en Allemagne, en Autriche et même en Grande-Bretagne, élevaient la voix, dénonçaient les milieux qui réclamaient la guerre, pas forcément d’ailleurs les présidents et empereurs en fonction, plutôt des militaires impatients et des dirigeants économiques entrevoyant là des profits. L’assassinat de Jean Jaurès, le plaideur de la paix à Paris, le 31 juillet 1914, déboucha sur «l’Union nationale», le front de tous face à l’Allemagne et à l’Autriche-Hongrie, la France étant alors dans le camp de la Russie et de la Serbie. Là déjà les discours s’enflammèrent partout et, quand le sang coula, propagèrent l’horreur des crimes commis, réels ou imaginaires. Pour que les populations restent dans le jeu sinistre qui fit des millions de morts, pour qu’elles acceptent son poids indicible, il fallait sans cesse, de part et d’autre, entretenir les passions guerrières. La paix s’était fracassée autant sous le choc des mots que sous celui des obus et des balles. </p> <p>Ne peut-on pas y voir quelque leçon pour aujourd’hui? La passion belliqueuse n’est pas seulement entretenue par les gouvernements les plus impliqués dans le conflit. Elle se nourrit d’elle-même. Comme si chez les passionnés s’esquissait en filigrane une jubilation secrète à hurler toujours plus fort la haine de l’ennemi. «Ton titre d’aujourd’hui est fort. Tu verras je prépare un article plus dur encore pour demain…», entend-on dans les rédactions.</p> <h3>Guerre médiatique au conditionnel</h3> <p>L’historienne et sociologue des médias Isabelle Veyrat-Masson décrypte, <a href="https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/05/03/la-guerre-en-ukraine-est-une-guerre-mediatique-a-visages-humains_6124520_3234.html" target="_blank" rel="noopener">dans <em>Le Monde</em></a> ce qu’elle appelle «la guerre médiatique à visages humains». Elle observe «un modèle fictionnel, qui cumule structure du récit, aspect feuilletonant de l’information et suspense – les Russes vont-ils attaquer? Gagner Kiev? Marioupol va-t-elle tomber? –, mais aussi la présence d’un héros, Volodymyr Zelensky, le président ukrainien. Et le paradigme politique: «La guerre n’est que la continuation de la politique par d’autres moyens», selon la formule de Clausewitz, celle-ci s’empare de la guerre pour façonner le récit médiatique avec ses techniques habituelles que sont le contrôle de l’information, la censure, la propagande, etc.» On peut ajouter l’usage du conditionnel: il pourrait se passer ceci ou cela… Accumulation d’hypothèses toutes plus abominables les unes que les autres. Comme si la triste réalité ne suffisait pas. </p> <p>Jamais on a vu autant de victimes s’adresser à nous à la télévision, partout. Leurs visages et leurs mots nous bouleversent. Mais nous donnent-ils un juste image de l’état du conflit, des rapports de force, de l’ampleur réelle et profonde des dommages causés? Pas du tout. Quant aux envoyés spéciaux, ils sont certes utiles, indispensables, mais ils ne montrent que ce qu’ils sont en état de voir. Comme dit Isabelle Veyrat-Masson, «la réalité du terrain (nombre de morts, armes utilisées, combats, etc.) n’est peut-être pas du tout celle de ces récits individuels! Je ne dis pas que l’émotion ment, ou qu’elle est manipulée – elle l’est peut-être marginalement –, je dis qu’elle ne raconte pas la vérité de l’affrontement guerrier. Cette émotion nous parle tellement fort qu’on n’entend plus rien du reste. Gare à l’illusion des témoignages!»</p> <p>L’escalade des émotions, aussi légitimes soient-elle, tend à bannir l’approche rationnelle du conflit qui permet de savoir où nous en sommes réellement, quels risques se profilent pour demain, bien au-delà de l’Ukraine. Qu’il est difficile de trouver des informations factuelles et suivies sur le plan militaire, bien que de rares journaux s’y efforcent (comme la <em>NZZ</em>)… Et quasiment impossible d’évaluer sérieusement le désastre économique, ses effets, sur place et dans toute l’Europe, ainsi que les moyens d’en sortir. Cela intéresse moins que les visages en pleurs.</p> <h3>Armer partout les gentils contre les méchants</h3> <p>Que les Ukrainiens qui subissent le poids des bombes cèdent à la passion, c’est bien compréhensible. Qu’ils démontent, à l’entrée de la capitale, les grands monuments à la mémoire de la victoire de l’URSS en 1945, cela ne surprend pas. Dommage qu’ils cassent aussi la statue de l’écrivain soviétique Maxime Gorki qui n’est pas pour grand-chose dans leur malheur. Mais que les Américains et les Britanniques, bien à l’abri, sans risquer leur vie, ne cessent de monter le ton de leurs couplets belliqueux, alors là, il y a de quoi dénoncer leur jeu. Et que dire de ces Suisses qui ont mastiqué si longtemps le chewing-gum de la neutralité et qui soudain réclament l’envoi d’armes helvétiques sur le front? Parmi eux, un député zurichois (vert-libéral) qui frétille d’impatience devant les médias, la mine satisfaite de son audace. Sans oublier Gerhard Pfister, président du Centre, le parti tant attaché au compromis: il aimerait envoyer des munitions suisses aux blindés allemands promis à l’Ukraine. Une bonne affaire, auréolée de bonne conscience, c’est à ne pas rater! Ces belles âmes concoctent même une modification de la Constitution afin de permettre d’armer partout les gentils contre les méchants. </p> <p>Revenons à l’allusion de Morin sur 14-18. Il n’est pas allé au bout du raisonnement. Car il y a une autre leçon à tirer de la matrice des guerres du XXème siècle. Le traité de Versailles imposé par les vainqueurs a fait de l’Allemagne la seule coupable. Alors que le chapitre des responsabilités, on le sait maintenant, est infiniment plus complexe. L'Allemagne fut condamnée à d’énormes pénalités, humiliée jusqu’au bout. Ce qui, ajouté à la crise économique, a créé un terrain propice à l’ascension du nazisme. Les historiens s’accordent aujourd’hui sur ce point. Fera-t-on de même avec la Russie si la guerre d’Ukraine prend fin sur une victoire – plus ou moins claire – de l’Occident? Le pari, réaliste ou non, de l’humilier, de l’affaiblir jusqu’à la mettre à genoux, n’est-il pas le pire des choix si l’on songe froidement à l’avenir?</p> <p>Céder aux émotions, plus fulgurantes que jamais à travers les réseaux sociaux et les grands médias, les porter à leur paroxysme, c’est dangereux à tous égards. Pas seulement par le risque, au bout des échauffements verbaux réciproques, d’une apocalypse nucléaire, c’est aussi redoutable pour nos têtes et celles des dirigeants du monde qui jouent avec le feu. Car il faudra bien, un jour, le plus proche possible, trouver une issue à la tragédie, inspirée par la raison plus que par la haine. </p>', 'content_edition' => 'Un cessez-le-feu? Un mois après le début de la folle agression décidée par Poutine, Ukrainiens et Russes, à Istanbul, paraissaient y croire, ou du moins ne pas l’exclure. Ils esquissaient même un accord durable (on parlait de neutralité sous contrôle occidental, d’autonomie pour le Donbass, de renvoi pour quinze ans sur le statut de la Crimée). Les deux délégations donnaient des signaux prudemment positifs. Et soudain, rupture. Le terme-même de négociations a disparu des innombrables interventions du président Zelensky. Que s’est-il passé? On le sait maintenant. Les puissants tuteurs de Kiev, les Américains, ont poussé à prolonger la guerre coûte que coûte pour «affaiblir la Russie» (Lloyd Austin, secrétaire d’Etat à la Défense, dixit). Depuis lors l’escalade verbale s’emballe. Biden traite Poutine de tous les noms («cruel», «dépravé», «génocidaire»…), au point qu’il doit parfois rétropédaler le lendemain. Les médias suivent, en rajoutent, les discours ne sont plus seulement indignés mais haineux. C’est une tempête verbale qui souffle vers la Russie en tant que telle. En face, le Kremlin pèse davantage les mots mais s’emballe aussi, durcit le discours, brandit la menace du pire et bien sûr, tente, sans grand succès, de poursuivre son offensive.', 'slug' => 'la-montee-des-passions-guerrieres', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 656, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 12, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'attachments' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, 'relatives' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) {} ], 'embeds' => [], 'images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'audios' => [], 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'author' => 'Jacques Pilet', 'description' => 'Le sage penseur Edgar Morin, du haut de ses cent ans, tweetait l’autre jour: «Nous savons depuis 1914 qu’une guerre mondiale peut éclater sans que personne ne l’ait voulue.» Avant d’ajouter: «La terrible escalade de morts et de mots ne peut, si elle continue, que conduire à l’irrémédiable. L’urgence est de cesser le feu, non de souffler sur le feu.» D’où notre réflexion.', 'title' => 'La montée des passions guerrières', 'crawler' => true, 'connected' => null, 'menu_blocks' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) {} ], 'menu' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) {} ] ] $bufferLevel = (int) 1 $referer = '/' $OneSignal = '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093' $_serialize = [ (int) 0 => 'post' ] $post = object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 3570, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'La montée des passions guerrières', 'subtitle' => 'Le sage penseur Edgar Morin, du haut de ses cent ans, tweetait l’autre jour: «Nous savons depuis 1914 qu’une guerre mondiale peut éclater sans que personne ne l’ait voulue.» Avant d’ajouter: «La terrible escalade de morts et de mots ne peut, si elle continue, que conduire à l’irrémédiable. L’urgence est de cesser le feu, non de souffler sur le feu.» D’où notre réflexion.', 'subtitle_edition' => 'Le sage penseur Edgar Morin, du haut de ses cent ans, tweetait l’autre jour: «Nous savons depuis 1914 qu’une guerre mondiale peut éclater sans que personne ne l’ait voulue.» Avant d’ajouter: «La terrible escalade de morts et de mots ne peut, si elle continue, que conduire à l’irrémédiable. L’urgence est de cesser le feu, non de souffler sur le feu.» D’où notre réflexion.', 'content' => '<p>Un cessez-le-feu? Un mois après le début de la folle agression décidée par Poutine, Ukrainiens et Russes, à Istanbul, paraissaient y croire, ou du moins ne pas l’exclure. Ils esquissaient même un accord durable (on parlait de neutralité sous contrôle occidental, d’autonomie pour le Donbass, de renvoi pour quinze ans sur le statut de la Crimée). Les deux délégations donnaient des signaux prudemment positifs. Et soudain, rupture. Le terme-même de négociations a disparu des innombrables interventions du président Zelensky. Que s’est-il passé?</p> <p>On le sait maintenant. Les puissants tuteurs de Kiev, les Américains, ont poussé à prolonger la guerre coûte que coûte pour «affaiblir la Russie» (Lloyd Austin, secrétaire d’Etat à la Défense, <em>dixit</em>). Depuis lors l’escalade verbale s’emballe. Biden traite Poutine de tous les noms («cruel», «dépravé», «génocidaire»…), au point qu’il doit parfois rétropédaler le lendemain. Les médias suivent, en rajoutent, les discours ne sont plus seulement indignés mais haineux. C’est une tempête verbale qui souffle vers la Russie en tant que telle. En face, le Kremlin pèse davantage les mots mais s’emballe aussi, durcit le discours, brandit la menace du pire et bien sûr, tente, sans grand succès, de poursuivre son offensive. Son opinion publique est privée d’informations, matraquée par la propagande. Quant à celle de l’Occident, elle est submergée de nouvelles et d’images qui permettent de voir quasiment en direct l’horreur de la tragédie. Du moins d’un côté. Un exemple parmi tant? L’autre jour, les missiles qui ont visé Kiev au moment où le Secrétaire général de l’ONU s’y trouvait ont fait les gros titres. Mais pas la moindre dépêche n’a signalé que le même jour, l’armée ukrainienne a bombardé un marché de Donetsk, tout ce qu’il y a de plus civil, faisant 4 morts, 23 blessés dont des enfants. Dommage qu’il ait fallu pour le savoir consulter des sources elles-mêmes orientées. Chacun a son opinion sur cette guerre mais pour qu’elle soit fondée, il vaudrait mieux considérer tous les faits et non seulement ceux qui confirment une conviction. </p> <h3>La leçon de 1914</h3> <p>Pourquoi Edgar Morin fait-il allusion à la guerre de 14-18? La configuration des puissances de l’époque était évidemment tout autre et bien plus compliquée. Mais il n’est pas inutile de relire l’histoire. Jusqu’à l’éclatement du conflit, le voyant venir, des mouvements pacifistes, en France, en Allemagne, en Autriche et même en Grande-Bretagne, élevaient la voix, dénonçaient les milieux qui réclamaient la guerre, pas forcément d’ailleurs les présidents et empereurs en fonction, plutôt des militaires impatients et des dirigeants économiques entrevoyant là des profits. L’assassinat de Jean Jaurès, le plaideur de la paix à Paris, le 31 juillet 1914, déboucha sur «l’Union nationale», le front de tous face à l’Allemagne et à l’Autriche-Hongrie, la France étant alors dans le camp de la Russie et de la Serbie. Là déjà les discours s’enflammèrent partout et, quand le sang coula, propagèrent l’horreur des crimes commis, réels ou imaginaires. Pour que les populations restent dans le jeu sinistre qui fit des millions de morts, pour qu’elles acceptent son poids indicible, il fallait sans cesse, de part et d’autre, entretenir les passions guerrières. La paix s’était fracassée autant sous le choc des mots que sous celui des obus et des balles. </p> <p>Ne peut-on pas y voir quelque leçon pour aujourd’hui? La passion belliqueuse n’est pas seulement entretenue par les gouvernements les plus impliqués dans le conflit. Elle se nourrit d’elle-même. Comme si chez les passionnés s’esquissait en filigrane une jubilation secrète à hurler toujours plus fort la haine de l’ennemi. «Ton titre d’aujourd’hui est fort. Tu verras je prépare un article plus dur encore pour demain…», entend-on dans les rédactions.</p> <h3>Guerre médiatique au conditionnel</h3> <p>L’historienne et sociologue des médias Isabelle Veyrat-Masson décrypte, <a href="https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/05/03/la-guerre-en-ukraine-est-une-guerre-mediatique-a-visages-humains_6124520_3234.html" target="_blank" rel="noopener">dans <em>Le Monde</em></a> ce qu’elle appelle «la guerre médiatique à visages humains». Elle observe «un modèle fictionnel, qui cumule structure du récit, aspect feuilletonant de l’information et suspense – les Russes vont-ils attaquer? Gagner Kiev? Marioupol va-t-elle tomber? –, mais aussi la présence d’un héros, Volodymyr Zelensky, le président ukrainien. Et le paradigme politique: «La guerre n’est que la continuation de la politique par d’autres moyens», selon la formule de Clausewitz, celle-ci s’empare de la guerre pour façonner le récit médiatique avec ses techniques habituelles que sont le contrôle de l’information, la censure, la propagande, etc.» On peut ajouter l’usage du conditionnel: il pourrait se passer ceci ou cela… Accumulation d’hypothèses toutes plus abominables les unes que les autres. Comme si la triste réalité ne suffisait pas. </p> <p>Jamais on a vu autant de victimes s’adresser à nous à la télévision, partout. Leurs visages et leurs mots nous bouleversent. Mais nous donnent-ils un juste image de l’état du conflit, des rapports de force, de l’ampleur réelle et profonde des dommages causés? Pas du tout. Quant aux envoyés spéciaux, ils sont certes utiles, indispensables, mais ils ne montrent que ce qu’ils sont en état de voir. Comme dit Isabelle Veyrat-Masson, «la réalité du terrain (nombre de morts, armes utilisées, combats, etc.) n’est peut-être pas du tout celle de ces récits individuels! Je ne dis pas que l’émotion ment, ou qu’elle est manipulée – elle l’est peut-être marginalement –, je dis qu’elle ne raconte pas la vérité de l’affrontement guerrier. Cette émotion nous parle tellement fort qu’on n’entend plus rien du reste. Gare à l’illusion des témoignages!»</p> <p>L’escalade des émotions, aussi légitimes soient-elle, tend à bannir l’approche rationnelle du conflit qui permet de savoir où nous en sommes réellement, quels risques se profilent pour demain, bien au-delà de l’Ukraine. Qu’il est difficile de trouver des informations factuelles et suivies sur le plan militaire, bien que de rares journaux s’y efforcent (comme la <em>NZZ</em>)… Et quasiment impossible d’évaluer sérieusement le désastre économique, ses effets, sur place et dans toute l’Europe, ainsi que les moyens d’en sortir. Cela intéresse moins que les visages en pleurs.</p> <h3>Armer partout les gentils contre les méchants</h3> <p>Que les Ukrainiens qui subissent le poids des bombes cèdent à la passion, c’est bien compréhensible. Qu’ils démontent, à l’entrée de la capitale, les grands monuments à la mémoire de la victoire de l’URSS en 1945, cela ne surprend pas. Dommage qu’ils cassent aussi la statue de l’écrivain soviétique Maxime Gorki qui n’est pas pour grand-chose dans leur malheur. Mais que les Américains et les Britanniques, bien à l’abri, sans risquer leur vie, ne cessent de monter le ton de leurs couplets belliqueux, alors là, il y a de quoi dénoncer leur jeu. Et que dire de ces Suisses qui ont mastiqué si longtemps le chewing-gum de la neutralité et qui soudain réclament l’envoi d’armes helvétiques sur le front? Parmi eux, un député zurichois (vert-libéral) qui frétille d’impatience devant les médias, la mine satisfaite de son audace. Sans oublier Gerhard Pfister, président du Centre, le parti tant attaché au compromis: il aimerait envoyer des munitions suisses aux blindés allemands promis à l’Ukraine. Une bonne affaire, auréolée de bonne conscience, c’est à ne pas rater! Ces belles âmes concoctent même une modification de la Constitution afin de permettre d’armer partout les gentils contre les méchants. </p> <p>Revenons à l’allusion de Morin sur 14-18. Il n’est pas allé au bout du raisonnement. Car il y a une autre leçon à tirer de la matrice des guerres du XXème siècle. Le traité de Versailles imposé par les vainqueurs a fait de l’Allemagne la seule coupable. Alors que le chapitre des responsabilités, on le sait maintenant, est infiniment plus complexe. L'Allemagne fut condamnée à d’énormes pénalités, humiliée jusqu’au bout. Ce qui, ajouté à la crise économique, a créé un terrain propice à l’ascension du nazisme. Les historiens s’accordent aujourd’hui sur ce point. Fera-t-on de même avec la Russie si la guerre d’Ukraine prend fin sur une victoire – plus ou moins claire – de l’Occident? Le pari, réaliste ou non, de l’humilier, de l’affaiblir jusqu’à la mettre à genoux, n’est-il pas le pire des choix si l’on songe froidement à l’avenir?</p> <p>Céder aux émotions, plus fulgurantes que jamais à travers les réseaux sociaux et les grands médias, les porter à leur paroxysme, c’est dangereux à tous égards. Pas seulement par le risque, au bout des échauffements verbaux réciproques, d’une apocalypse nucléaire, c’est aussi redoutable pour nos têtes et celles des dirigeants du monde qui jouent avec le feu. Car il faudra bien, un jour, le plus proche possible, trouver une issue à la tragédie, inspirée par la raison plus que par la haine. </p>', 'content_edition' => 'Un cessez-le-feu? Un mois après le début de la folle agression décidée par Poutine, Ukrainiens et Russes, à Istanbul, paraissaient y croire, ou du moins ne pas l’exclure. Ils esquissaient même un accord durable (on parlait de neutralité sous contrôle occidental, d’autonomie pour le Donbass, de renvoi pour quinze ans sur le statut de la Crimée). Les deux délégations donnaient des signaux prudemment positifs. Et soudain, rupture. Le terme-même de négociations a disparu des innombrables interventions du président Zelensky. Que s’est-il passé? On le sait maintenant. Les puissants tuteurs de Kiev, les Américains, ont poussé à prolonger la guerre coûte que coûte pour «affaiblir la Russie» (Lloyd Austin, secrétaire d’Etat à la Défense, dixit). Depuis lors l’escalade verbale s’emballe. Biden traite Poutine de tous les noms («cruel», «dépravé», «génocidaire»…), au point qu’il doit parfois rétropédaler le lendemain. Les médias suivent, en rajoutent, les discours ne sont plus seulement indignés mais haineux. C’est une tempête verbale qui souffle vers la Russie en tant que telle. En face, le Kremlin pèse davantage les mots mais s’emballe aussi, durcit le discours, brandit la menace du pire et bien sûr, tente, sans grand succès, de poursuivre son offensive.', 'slug' => 'la-montee-des-passions-guerrieres', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 656, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 12, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Edition) {} ], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5297, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Syrie: surprises, surprises', 'subtitle' => 'Retournement total et inattendu en Syrie. Les explosions de joie des exilés – ils sont 65’000 en Suisse – sont bien compréhensibles. Il faut être naïf, cependant, pour croire qu’ils rentreront en nombre dans leur pays effondré. Et il pourrait en arriver d’autres, craignant, eux, la mainmise islamiste. Comment rester indifférent à ce bouleversement de dimension régionale, après Gaza, la Cisjordanie, le Liban…', 'subtitle_edition' => 'Retournement total et inattendu en Syrie. Les explosions de joie des exilés – ils sont 65’000 en Suisse – sont bien compréhensibles. Il faut être naïf, cependant, pour croire qu’ils rentreront en nombre dans leur pays effondré. Et il pourrait en arriver d’autres, craignant, eux, la mainmise islamiste. Comment rester indifférent à ce bouleversement de dimension régionale, après Gaza, la Cisjordanie, le Liban…', 'content' => '<p>Surprise de voir les Occidentaux indifférents, sinon approbateurs, devant l’avancée israélienne sur le territoire syrien, devant les bombardements massifs – plus de 300 en trois jours – qui ont détruit toute la structure militaire du pays ainsi que le port de Lattaquié, porte vitale du commerce. </p> <p>Surprise aussi de voir ces mêmes Occidentaux applaudir soudain un gouvernement en formation dirigé par un islamiste patenté, issu de Al-Qaïda, Al-Nosra, Isis et maintenant à la tête de Hayat Tahrir al-Cham (HTS). Un homme dont la tête est mise à prix aux USA. Abou Mohammed al-Joulani est fort intelligent, habile, calculateur et donne de lui aujourd’hui l’image la plus rassurante possible. Un fou d’Allah soudain touché par la grâce de la raison occidentale, par la soudaine illumination des droits de l’homme. Il va jusqu’à promettre une ambassade à Jérusalem… où l’on n’est guère convaincu par ce nouvel allié proclamé. Ses seuls ennemis, dit-il, ce sont l’Iran et le Hezbollah. Et n’a pas un mot quant aux bombes israéliennes qui pleuvent sur son territoire ni sur la présence de Tsahal aux portes de Damas. Silence aussi devant les exactions et les assassinats commis par ses partisans, rapportés sur le net, image à l’appui. En outre, il est prévu de mijoter une nouvelle constitution. La «République arabe syrienne» devrait s’appeler «Etat islamique de Syrie».</p> <p>On peut comprendre la satisfaction des Américains et des Européens voyant que la Russie et l’Iran sont bannis des lieux. Mais comment peuvent-ils peindre ainsi en rose la nouvelle situation? Sans penser aux désastreux précédents de l’Irak, de la Libye?</p> <p>En fait, ce n’est pas totalement surprenant. Lorsque la guerre civile fut déclenchée en 2011, ce sont les mêmes forces islamistes qui prirent très tôt le relais des manifestants qui réclamaient la démocratie, brutalisés par la police d’Assad. Elles furent soutenues aveuglément, des années durant, par plusieurs pays arabes et européens. Ce fut atroce. Un demi-million de morts, dit-on. Sous le double feu du dictateur criminel, certes, et celui des insurgés barbus. Des dizaines de millions d’exilés fuyant la fureur des uns et des autres.</p> <p>N’entrons pas ici dans les spéculations sur l’avenir, sur les desseins des puissances qui, de fait, s’emparent du pays, qui s’agitent au fil de leurs ambitions géopolitiques et économiques. Sans parler du pétrole, exploité par les Américains sur la partie kurde… Qu’il nous soit permis d’évoquer plutôt un souvenir. Cinq ans avant la guerre, un voyage inoubliable en Syrie. Un prêtre nous faisait visiter Alep, tous les quartiers, animés et relativement prospères. Nous parlions avec tous. Conscients d’être dans une dictature, nous constations que chacun exprimait sans peur sa foi, son appartenance. Nous avions visité l’admirable mosquée des Omeyyades à Damas. Nous nous sommes étonnés auprès de deux jeunes filles de voir tant de monde, des familles en sortie, un dimanche et non un vendredi. Elles éclatèrent de rire: «Mais c’est le jour de Pâques!». Comme Noël, les jours de fêtes chrétiennes sont officiellement fériés en Syrie. Jusqu’à quand?</p> <p>Le prêtre d’Alep, devenu un ami, qui vit aujourd’hui en France, n’a pas le cœur à applaudir le tournant actuel. Il s’est exilé avec les siens après que sa fille de dix-huit ans ait été débarquée d’un bus, violée et assassinée parce qu’elle portait une croix autour du cou. Par des «rebelles modérés» comme on disait à l’époque. Par les islamistes aujourd’hui au pouvoir.</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'syrie-surprises-surprises', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 58, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 2, 'person_id' => (int) 12, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5296, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Le coup d’Etat en Roumanie et la dérive de l’UE', 'subtitle' => 'L’annulation d’une élection présidentielle, aux résultats pourtant incontestés, dans un pays membre de l’UE, aurait de quoi choquer. Or la Commission européenne ne bronche pas, trop satisfaite, sans doute, de la tournure que prennent les événements anti-démocratiques en Roumanie. Car les opinions de Călin Georgescu, le candidat indépendant vainqueur du premier tour, dérangent à bien des niveaux. Cette tactique du «deux poids deux mesures» ne fait toutefois que discréditer un peu plus l’UE. ', 'subtitle_edition' => 'L’annulation d’une élection présidentielle, aux résultats pourtant incontestés, dans un pays membre de l’UE, aurait de quoi choquer. Or la Commission européenne ne bronche pas, trop satisfaite, sans doute, de la tournure que prennent les événements anti-démocratiques en Roumanie. Car les opinions de Călin Georgescu, le candidat indépendant vainqueur du premier tour, dérangent à bien des niveaux. Cette tactique du «deux poids deux mesures» ne fait toutefois que discréditer un peu plus l’UE. ', 'content' => '<p>Le bouleversement en Syrie détourne les regards. Il vient pourtant de se produire un évènement majeur près de nous, dans un pays membre de l’UE, la Roumanie. Les élections présidentielles y ont été annulées. Car le vainqueur de premier tour, Călin Georgescu, candidat indépendant, est vivement attaqué par les deux grands partis qui se partagent le pouvoir depuis des décennies. L’affrontement ne cesse de s’échauffer entre ses partisans et ses adversaires, dans les médias, sur internet et parfois dans la rue. Aucune nouvelle date n’a encore été fixée pour de nouvelles élections.</p> <p>Or la Commission européenne ne bronche pas. Elle a su tancer, à raison, les pressions du gouvernement sur la justice en Pologne et en Hongrie. Mais là, l’annulation d’une élection incontestée – les bulletins ont été recomptés – n’appelle aucune critique. Donald Trump a d’ailleurs condamné cette décision anti-démocratique. Tout comme la rivale du vainqueur, arrivée en deuxième position, Elena Lasconi, qui voit là «un retour des jours sombres du communisme». Mme von der Leyen croit bon au contraire d’appuyer le président roumain sortant qui réclame une enquête sur les ingérences hypothétiques de la Russie lors de la campagne, largement menée sur les réseaux sociaux.</p> <h3><strong>Qui veut la peau de Călin Georgescu ?</strong></h3> <p>C’est piquant si l’on songe que sur l’autre bord, l’influence américaine pèse lourd sur ce pays. Son commandant en chef, le général Vlad, a été formé dans la plus haute école militaire aux USA et a même participé à l’opération menée contre l’Irak en 2003. Depuis la guerre en Ukraine, la pression de l’OTAN et des lobbies de l’armement est énorme. Le budget de la défense roumaine a augmenté de 53 %, il représente 3 % du PIB. Une grande base est en construction à la frontière avec la Russie. Des contingents étrangers sont sur place, notamment avec environ 1000 soldats français. </p> <p>Alors évidemment Georgescu est un gêneur. Il ne veut pas quitter l’OTAN, mais considère que l’intérêt de la Roumanie, c’est l’arrêt au plus vite de la guerre. Ce qui lui vaut aussitôt chez nous l’étiquette de pro-russe. Il s’oppose aussi à une dépense prévue de 6,5 milliards de dollars pour l’achat d’une flotte de FA-35 dans un pays où le quart de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. On voit dès lors qui veut sa peau, au-delà des appareils politiques locaux accrochés à leurs pouvoirs et leurs privilèges. </p> <p>L’impertinent aggrave encore son cas avec sa revendication d’un meilleur contrôle et d’une plus forte imposition des sociétés internationales (notamment américaines, françaises, autrichiennes, kazakhs, émiratis... et russes) qui exploitent les considérables ressources minières de la Roumanie, pétrole et gaz en tête. Le discours nationaliste passe bien ailleurs et fort mal là… A noter qu’il ne souhaite nullement la sortie de l’UE mais souhaite y défendre mieux les intérêts de son pays. Comme à peu près tous. </p> <h3><strong>Portrait d’un personnage peu banal</strong></h3> <p>L’image caricaturale qui nous est proposée de ce personnage peu banal est à côté de la plaque. Cet ingénieur agronome écologiste a fait carrière dans les institutions de son pays et aux Nations Unies (avec un passage à Genève). Il maîtrise son propos, plutôt mesuré. Mais avec le sens de la formule. Par exemple, à propos des partis traditionnels qui ont connu bien des cas de magouilles et de corruptions: «ils essuient leurs bottes sales sur le visage de la démocratie!»</p> <p>C’est un conservateur comme on en trouve en France, en Allemagne. Avec en plus des préoccupations sociales, en particulier dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la condition paysanne. Et aussi des manies, il est vrai, une fixation sur l’affreux Davos, le redoutable Soros. Un penchant religieux aussi et même mystique. Grand défenseur de la famille traditionnelle, mais pas opposé à l’avortement et aux couples homosexuels. Attentif, et c’est rare, aux minorités, tels les Hongrois sur sol roumain ou les Roms. Ses refrains préférés tournent autour de la défense du peuple roumain, du rassemblement de tous, du redressement d’un pays resté pauvre malgré de réels progrès économiques aux bénéfices trop inégalement répartis. On apprécie ou pas le bonhomme, mais pas de quoi le maudire… ou l’enfermer, ou l’exiler comme en rêvent les plus exaltés de ses adversaires. Certains sont allés jusqu’à couper l’eau et l’électricité de son domicile. A quoi Georgescu réagit avec le sourire et rassure, il restera sur internet et le débat, le combat continueront. Plus inquiétant pour lui: divers services s’activent pour trouver quelques charges à son encontre qui permettraient d’écarter une nouvelle candidature. «Comme il n’y a rien à me reprocher, il leur faut du temps pour fabriquer des preuves…», commente l’intéressé. Il appelle de ses vœux des enquêteurs internationaux, européens, américains. Ajoutant: «Nous respectons nos partenaires démocratiques, mais j’ai le sentiment qu’ils nous lâchent, j’espère me tromper.»</p> <h3><strong>L’Union européenne discréditée </strong></h3> <p>Il y a bien lâchage du côté de Mme von der Leyen et ses gens. Soucieux d’abord de s’aligner sur la ligne de l’OTAN et de l’administration Biden, entraînant tant de médias dans ce sillage. Il s’agit là d’une dérive de l’UE et de ses principes. Une fois de plus, la tactique du «deux poids deux mesures». On tance un Erdogan, un Fico (le président slovaque), mais pas un mot sur le président roumain Iohannis qui prolonge son mandat en cassant une élection. Bien sûr pas un froncement de sourcils non plus lorsqu’en France le gouvernement tente d’imposer sa volonté à coups de «49.3» contre la majorité du parlement. </p> <p>La «maison commune» se remettra-t-elle du discrédit ainsi démontré à la face du monde? Pas de si tôt, c’est à craindre. </p>', 'content_edition' => 'Le bouleversement en Syrie détourne les regards. Il vient pourtant de se produire un évènement majeur près de nous, dans un pays membre de l’UE, la Roumanie. Les élections présidentielles y ont été annulées. Car le vainqueur de premier tour, Călin Georgescu, candidat indépendant, est vivement attaqué par les deux grands partis qui se partagent le pouvoir depuis des décennies. L’affrontement ne cesse de s’échauffer entre ses partisans et ses adversaires, dans les médias, sur internet et parfois dans la rue. Aucune nouvelle date n’a encore été fixée pour de nouvelles élections. Or la Commission européenne ne bronche pas. Elle a su tancer, à raison, les pressions du gouvernement sur la justice en Pologne et en Hongrie. Mais là, l’annulation d’une élection incontestée – les bulletins ont été recomptés – n’appelle aucune critique. Donald Trump a d’ailleurs condamné cette décision anti-démocratique. Tout comme la rivale du vainqueur, arrivée en deuxième position, Elena Lasconi, qui voit là «un retour des jours sombres du communisme». Mme von der Leyen croit bon au contraire d’appuyer le président roumain sortant qui réclame une enquête sur les ingérences hypothétiques de la Russie lors de la campagne, largement menée sur les réseaux sociaux.', 'slug' => 'le-coup-d-etat-en-roumanie-et-la-derive-de-l-ue', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 110, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 12, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5287, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Les somnambules mènent au chaos. Par le verbe et par les armes', 'subtitle' => 'Le livre de l’historien australien Christopher Clark sur le cheminement vers la guerre de 14-18 décrit les dirigeants d’alors comme des somnambules (1), «hantés par leurs songes mais aveugles à la réalité des horreurs qu'ils étaient sur le point de faire naître dans le monde». Dans plusieurs pays, ces temps-ci, les escalades haineuses sont également folles. Quelques cas en vrac.', 'subtitle_edition' => 'Le livre de l’historien australien Christopher Clark sur le cheminement vers la guerre de 14-18 décrit les dirigeants d’alors comme des somnambules (1), «hantés par leurs songes mais aveugles à la réalité des horreurs qu'ils étaient sur le point de faire naître dans le monde». Dans plusieurs pays, ces temps-ci, les escalades haineuses sont également folles. Quelques cas en vrac.', 'content' => '<p><strong>En France</strong>, les affrontements entre factions – et au sein de chacune – tournent au désastre. Aucune issue en vue ne donne de vraies raisons d’espérer une amélioration dans ce pays endetté au point de payer plus d’intérêts que le budget de l’armée ou celui de l’éducation supérieure. Un pays livré à une gigantesque machine bureaucratique d’Etat. Un pays déprimé. Avec un président hors du réel, obsédé par son ego. Et une assemblée de tribuns ivres de leur rhétorique, incapables de s’entendre et de remettre les pieds sur terre.</p> <p>Moins grave: <strong>le président de la Corée du Sud</strong>, renouant avec les vieux démons de ce pays, tente d’en faire une dictature manu militari. Il échoue… mais ne se fait pas arrêter pour autant.</p> <p><strong>En Géorgie</strong>, c’est la castagne entre pro-Européens et pro-Russes à coups de poings et de slogans simplistes, enflammés, là aussi hors de toute raison. Les deux camps livrés aux jeux des influences extérieures. A la malédiction des pays charnières en temps de guerre froide… devenant de plus en plus chaude.</p> <p><strong>Au Moyen-Orient</strong>, le premier ministre israélien et ses soutiens messianiques ne cessent d’élargir la guerre au-delà de leur pays. Aucun cessez-le-feu à Gaza où la tragédie n’en finit pas, celui du Liban aussitôt violé, aucune accalmie en Cisjordanie. Et maintenant la Syrie, quitte à soutenir des guerriers islamistes. Bientôt l’Iran dans le collimateur sans doute, avec un Trump plus va-t-en-guerre qu’il n’y paraît sur ce terrain. L’allergie au simple mot paix balaie toute réflexion raisonnable sur l’avenir. Comment peut-on croire que l’expulsion des Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie, ouvertement souhaitée, vers la Jordanie ou l’Egypte ne conduirait pas à de nouveaux conflits? Même si un répit se dessine, sous la forme d’un «pax americana» dans la région, à terme, la guerre repartira dans quelque nouvelle configuration, peut-être pire encore qu’aujourd’hui. </p> <p><strong>Le Turc Erdogan</strong>, lui, se veut le plus malin des somnambules. Malgré ses dénégations, il a manifestement poussé à l’attaque des mouvements islamistes contre l’Etat syrien. Espérant ainsi tirer les ficelles dans son voisinage et surtout affaiblir ses ennemis kurdes. Avec l’appui discret des Israéliens et des Américains qui, eux, veulent en finir avec un régime appuyé par la Russie et l’Iran. Là, on retrouve la courte vue des somnambules. Quels lendemains si les fous d’Allah renversent Assad? Un nouvel Afghanistan? Ne tire-t-on jamais les leçons de l’histoire? Certes, Biden n’est plus en état de lire le livre de Christopher Clark, mais il est douteux que Trump connaisse toutes les dimensions du mot somnambule.</p> <p><strong>En Ukraine</strong>, le président Zelensky, si porteur d’espoir à son élection, devenu un héros à la suite de l’agression russe, titube aujourd’hui. Enfermé dans son discours, il ne sait comment répondre au désir de paix, au ras-le-bol de son peuple devant les souffrances endurées, sous un régime de surcroît corrompu et autoritaire. Aucune guerre ne peut se prolonger lorsque des policiers doivent pourchasser dans les rues les hommes qui se cachent pour ne pas prendre les armes. Certes, Zelensky vient de faire un pas vers l’idée de négociation, mais son obsession du rattachement à l’OTAN la condamne d’avance. </p> <p><strong>Même en Pologne</strong>, le gouvernement de centre-droit de Donald Tusk fait sa petite crise de somnambulisme. Il construit un mur sur plusieurs centaines de kilomètres, non seulement autour du territoire de Kaliningrad, mais le long de la frontière avec la Biélorussie et celle avec l’Ukraine. Il exproprie pour cela des paysans totalement affolés. Il s’agirait de retenir les fantassins russes au cas où ils auraient conquis tout le pays voisin! Cette perspective rocambolesque cache en fait un autre souci: empêcher les Ukrainiens de fuir vers l’ouest sans contrôle, à travers champs et forêts. Enfin, peut-être une préoccupation électorale au passage: démontrer aux sympathisants du parti PIS, hypernationaliste, que les «modérés» prennent aussi au sérieux qu’eux toute croisade antirusse.</p> <p>Bref, ici et là, nombre de dirigeants se font du cinéma. Chacun le leur. Dans l’affrontement, verbal ou militaire, avec le scénario du voisin. Il y a certes, dans tous les conflits, d’autres approches des parties rivales, celles des intérêts objectifs, rationnels. Au plan sécuritaire, économique, sur le partage des richesses et des influences géopolitiques. Mais à ces calculs froids s’ajoutent, dans la tête des responsables, les perceptions fantasmatiques, les obsessions émotionnelles, les ambitions incandescentes. Ce bal des imaginaires conduit aussi dans le mur. Dans le pire du pire.</p> <hr /> <h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1733414363_livsomnambules.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="138" height="218" /></h4> <h4>(1) «Les Somnambules. Eté 1914: comment l’Europe a marché vers la guerre», de Christopher Clark. 672 pages. Ed. Flammarion.</h4> <p> </p>', 'content_edition' => 'En France, les affrontements entre factions – et au sein de chacune – tournent au désastre. Aucune issue en vue ne donne de vraies raisons d’espérer une amélioration dans ce pays endetté au point de payer plus d’intérêts que le budget de l’armée ou celui de l’éducation supérieure. Un pays livré à une gigantesque machine bureaucratique d’Etat. Un pays déprimé. Avec un président hors du réel, obsédé par son ego. Et une assemblée de tribuns ivres de leur rhétorique, incapables de s’entendre et de remettre les pieds sur terre. Moins grave: le président de la Corée du Sud, renouant avec les vieux démons de ce pays, tente d’en faire une dictature manu militari. Il échoue… mais ne se fait pas arrêter pour autant. En Géorgie, c’est la castagne entre pro-Européens et pro-Russes à coups de poings et de slogans simplistes, enflammés, là aussi hors de toute raison. Les deux camps livrés aux jeux des influences extérieures. A la malédiction des pays charnières en temps de guerre froide… devenant de plus en plus chaude. Au Moyen-Orient, le premier ministre israélien et ses soutiens messianiques ne cessent d’élargir la guerre au-delà de leur pays. Aucun cessez-le-feu à Gaza où la tragédie n’en finit pas, celui du Liban aussitôt violé, aucune accalmie en Cisjordanie. Et maintenant la Syrie, quitte à soutenir des guerriers islamistes. Bientôt l’Iran dans le collimateur sans doute, avec un Trump plus va-t-en-guerre qu’il n’y paraît sur ce terrain. ', 'slug' => 'les-somnambules-menent-au-chaos-par-le-verbe-et-par-les-armes', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 340, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 12, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5274, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Choc politique majeur en Roumanie', 'subtitle' => 'A croire les médias hâtifs, c’est tout simple: un candidat «pro-russe» et «extrémiste de droite» a gagné le premier tour des élections présidentielles en Roumanie, membre de l’UE et de l’OTAN. Evénement bien plus compliqué en fait et porteur de grands enjeux pour l’Europe. ', 'subtitle_edition' => 'A croire les médias hâtifs, c’est tout simple: un candidat «pro-russe» et «extrémiste de droite» a gagné le premier tour des élections présidentielles en Roumanie, membre de l’UE et de l’OTAN. Evénement bien plus compliqué en fait et porteur de grands enjeux pour l’Europe. ', 'content' => '<p><span>Ce Călin Georgescu, 62 ans, ingénieur agronome écologiste, ayant occupé de hautes fonctions nationales et internationales dans ce domaine, est un curieux personnage. Haute stature, à l’éloquence maîtrisée, aux connaissances diverses et poussées, il dégage une impression fort sérieuse. Mais outre ses convictions nationalistes et sociales, il est aussi un croyant, orthodoxe, qui invoque Dieu dans tous ses discours, avec un côté mystique peu soudable. Sur la famille, sur la patrie, sur la dignité du peuple roumain qu’il juge bafouée. Sur la paix qu’il veut voir en Ukraine. Très critique donc sur l’OTAN et l’UE… qu’il ne veut cependant pas quitter mais où il entend mieux défendre les intérêts de son pays.</span></p> <p><span>Hors partis ce candidat indépendant a fait toute sa campagne sur les réseaux sociaux, sur Tiktok en particulier, où il compte 3,4 millions d’abonnés. On l’a vu caracolant sur un cheval blanc et se baignant dans un lac froid, d’où le rapprochement avec les anciennes exhibitions de Poutine. Mais ses interventions trouvent de larges échos. Car il met le doigt sur des points sensibles. D’autant plus facilement que les partis qui se sont partagé le pouvoir ces dernières années n’ont pas brillé, souvent accusés de corruption, intéressés au développement économique – qui connut effectivement des succès – mais fort peu à la condition sociale, à la santé publique, à l’éducation. Cela dans le pays qui, après la Bulgarie, est le plus pauvre de l’UE. On ne peut donc le comparer à Trump. Il est d’ailleurs beaucoup plus policé dans l’expression, démagogique certes mais nullement vulgaire.</span></p> <p><span>Sa rivale du second tour (le 8 décembre), Elena Lasconi, ancienne présentatrice du téléjournal, sans expérience politique sinon la mairie d’un village de 30’000 habitants, illustre la tendance: elle se veut libérale, se compare à Ronald Reagan, reprend mot pour mot le récit atlantiste sur l’Ukraine, la Russie, mais n’aborde quasiment jamais le quotidien des démunis, des petits paysans, des laissés-pour-compte. Une cible idéale pour le pan de la population qui se veut «anti-système».</span></p> <p><span>Leurs chances au second tour? Aux 23,94% des voix de Georgescu pourraient s’ajouter celles d’une formation ultra-nationaliste – qui prône l’union avec la Moldavie! – d’un certain George Simion, accusé d’être un espion de Moscou, et fort de 13,86% des voix. Quant à Elena Lasconi qui a recueilli 19,18%, trouvera-t-elle l’appui des autres partis, restés querelleurs? Le candidat donné favori par les sondages, le socialiste Marcel Ciolacu, a obtenu 19,15% des suffrages. Mais tout évolue très vite. Dans un sens ou dans l’autre. Le vote des femmes, que le nouveau venu dans l’arène préfère voir à la maison avec les enfants, fera-t-il la différence? Depuis la réélection de Donald Trump, on ne se hasarde plus à ce type de spéculation.</span></p> <p><span>Et puis, grand remous ces jours. Sur la demande du Président sortant, Klaus Iohannis, qui ne peut plus se représenter, une «commission électorale» composée des seuls partis représentés au Parlement, demande l’annulation de l’élection! Incriminant l’usage massif de Tiktok et l’absence de certaines inscriptions formelles avant le scrutin. Les médias officiels appuient pour la plupart cette audace et tirent à boulets rouges sur le trublion. Si une telle décision est confirmée, on imagine la turbulence chez les sympathisant de Georgescu…</span></p> <p><span>Si au contraire celui-ci est élu, qu’arrivera-t-il? On peut le prédire en regardant ses vidéos (sous-titrées en français). Au sein de l’UE, il se joindra à Orbán (Hongrie) et Fico (Slovaquie) pour contrebalancer l’engagement de Mme von der Leyen et les autres pour l’appui à l’Ukraine. Versant OTAN, il donnera aussi de la voix. Car nombre de Roumains, même à l’opposé de ses opinions politiques, s’inquiètent de voir l’alliance atlantique renforcer sa base de Constanța, sur la mer Noire, plus grande encore que celle de Ramstein en Allemagne. Ils n’apprécient guère non plus la présence de 1'000 soldats français (il en est promis 5'000) sur leur territoire. Ces soutiens militaires sont vus davantage comme un danger qu’une garantie de tranquillité. </span></p> <p><span>Côté budget, ce serait le grand chambardement. Georgescu tempête contre les 6,5 milliards tout récemment votés pour l’achat de 35 avions F-35 alors que la part de l’éducation dans le budget (3,3%) est inférieure à la moyenne européenne et même à certains pays d’Afrique. Il promet de développer enfin la santé publique, très défaillante. Sans argent pour le privé, il est difficile de se soigner, les Roumains le savent trop bien. Il se tournera aussi, vu sa formation, vers la petite paysannerie qui souffre comme ailleurs. Plus que les grandes entreprises agricoles, largement aux mains de sociétés étrangères. </span></p> <p><span>Georgescu, qui a beaucoup fréquenté l’ONU et d’autres institutions internationales, qui connaît les rouages de son Etat, ne cassera pas la baraque. Mais il chahutera toutes celles où il pense défendre les intérêts de la Roumanie tels qu’il les voit. </span></p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'choc-politique-majeur-en-roumanie', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 345, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 12, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' } ] $embeds = [] $images = [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) { 'id' => (int) 9240, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Henri_Rousseau,_1893-94_-_La_guerre.jpg', 'type' => 'image', 'subtype' => 'jpeg', 'size' => (int) 244222, 'md5' => '6c3397f70ee5f36425fc0b4c3862dd9d', 'width' => (int) 1200, 'height' => (int) 710, 'date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'title' => '', 'description' => '"La guerre", Henri Rousseau, 1893-4, Musée d'Orsay.', 'author' => '', 'copyright' => '', 'path' => '1651746151_henri_rousseau_189394__la_guerre.jpg', 'embed' => null, 'profile' => 'default', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Attachments' } ] $audios = [] $comments = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 5056, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'oul, auteur de La polémologie. Extrait Le refus des déterminants économiques des guerres À différents endroits du traité apparaît notamment l’idée que la violence, qu’elle soit celle des hommes ou des animaux, est souvent liée à l’existence d’un domaine territorial. Pour Bouthoul, les espèces les mieux adaptées repoussent leurs voisines, concurrentes, vers des zones impropres à l’existence. Ce combat pour le territoire a surtout pour fonction de s’assurer le contrôle des ressources naturelles. En de nombreuses occasions, l’homme a reproduit ce schéma, la différence des situations humaines et animales tenant au facteur intellectuel. Les groupes humains sont en effet parvenus à « raffiner » la lutte en améliorant à diverses périodes leur outillage et leur organisation. Plus globalement, Bouthoul constate que les guerres, en particulier chez les insectes sociaux, se caractérisent toujours par l’appropriation des biens de l’adversaire (sous forme de pillage, de tribut, de mise en esclavage…). 25Cependant, il réfute les théories qui considèrent que les facteurs économiques sont les causes primordiales des conflits. Effectivement, l’appropriation des biens d’autrui peut être la raison objective de violences individuelles ou collectives. Mais le détournement des richesses constitue en général plus un effet qu’une cause. Les aspects économiques sont plus souvent des conséquences que l’élément déterminant dans la genèse d’une lutte armée. Tôt ou tard, les guerres provoquent des flux de richesses. Cependant, la grande majorité d’entre elles ne porte pas uniquement sur des considérations d’ordre économique. 26Bouthoul conteste notamment l’idée que les conflits constituent des réponses à des situations de pénurie. Il fonde son refus sur le constat que les luttes armées demandent toujours une préparation et une mise de fonds préalable. Ainsi, même s’il est parfois possible à une armée de vivre sur l’ennemi pendant les opérations, initialement, son utilisation nécessite toujours la consommation de stocks qui pourraient être employés à d’autres fins. La misère et la pénurie n’arrivent généralement qu’après le conflit ; elles n’existent pas avant son déclenchement. De plus, les sociétés complexes sont caractérisées par une élasticité de leur production et de leur consommation. Elles disposent d’une certaine capacité d’adaptation aux conditions de manque, notamment parce que les produits qu’elles consomment sont, pour la plupart, substituables. De la sorte, il est relativement rare qu’une situation difficile débouche sur une pénurie totale qui obligerait à la guerre, considérée comme l’unique solution. Pour Bouthoul, le facteur économique le plus agissant dans le déclenchement des luttes armées serait donc plutôt l’abondance. C’est bien parce qu’un groupe dispose de moyens et non qu’il en manque qu’il peut se lancer dans l’aventure d’une guerre. Son raisonnement l’amène notamment à refuser les théories de l’espace vital proposées par les propagandes italienne et surtout allemande, avant et pendant la Seconde Guerre mondiale.', 'post_id' => (int) 3570, 'user_id' => (int) 12982, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 5057, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Merci pour votre article. J'ai toujours de la peine à comprendre pourquoi certaines informations d'importance peinent tellement à être relayées. Quelles sont vos sources d'information concernant le bombardement par les militaires ukrainiens du marché de Donetsk ? Est-ce que cette information est confirmée de plusieurs sources ? Merci pour votre réponse.', 'post_id' => (int) 3570, 'user_id' => (int) 13179, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 5059, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'C’est vraiment dommage qu’il n’y ai pas plus de journalismes comme le votre . Grand merci. ', 'post_id' => (int) 3570, 'user_id' => (int) 3469, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 5062, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Merci M. Pilet pour cette analyse pertinente. Le titre de votre article est très bien choisi. On a en effet le sentiment très désagréable que nos dirigeants n'ont aucune intention d'apaiser ce conflit. Bien au contraire. Si seulement M. Edgar Morin pouvait être entendu ! Malheureusement nous manquons cruellement de personnes brillantes comme ce grand Monsieur. Il serait urgent M. Pilet que vos articles puissent être davantage relayés car nous manquons cruellement de véritables journalistes capables d'analyser les choses en profondeur et pour ma part je suis très inquiète pour mes enfants et petits-enfants.', 'post_id' => (int) 3570, 'user_id' => (int) 12213, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' }, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 5064, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Excellent article, hélas! Merci. Suzette Sandoz', 'post_id' => (int) 3570, 'user_id' => (int) 5700, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' }, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 5072, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Faire croire Poutine prêt à négocier est à choix naïf ou malhonnête, comme de faire porter la responsabilité de la poursuite de la guerre au camp adverse (l'antiaméricanisme de M. Pilet est bien connu) Poutine ne respecte que la force et est obsédé par la reconquête des anciens vassaux de l'ex URSS (eurasisme). Tenons-nous le pour dit : tant que ce personnage malfaisant sera à la tête de la Russie, le monde ne sera pas tranquille, mais patience, l'avenir est imprévisible...', 'post_id' => (int) 3570, 'user_id' => (int) 672, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' }, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 5075, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Je rebelote sur une demande du 6 mai dernier. Je serais ravis si vous pouviez répondre à mes deux questions : Quelles sont vos sources d'information concernant le bombardement par les militaires ukrainiens du marché de Donetsk ? Est-ce que cette information est confirmée de plusieurs sources ? Merci de votre attention.', 'post_id' => (int) 3570, 'user_id' => (int) 13179, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' }, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 5484, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Encore une fois, une excellente analyse, très pertinente. Les émotions sont encore plus exacerbées plusieurs mois après. Le plan des USA (affaiblir durablement la Russie en prolongeant la guerre, au détriment des populations) est un jeu cynique très très dangereux.', 'post_id' => (int) 3570, 'user_id' => (int) 207, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' } ] $author = 'Jacques Pilet' $description = 'Le sage penseur Edgar Morin, du haut de ses cent ans, tweetait l’autre jour: «Nous savons depuis 1914 qu’une guerre mondiale peut éclater sans que personne ne l’ait voulue.» Avant d’ajouter: «La terrible escalade de morts et de mots ne peut, si elle continue, que conduire à l’irrémédiable. L’urgence est de cesser le feu, non de souffler sur le feu.» D’où notre réflexion.' $title = 'La montée des passions guerrières' $crawler = true $connected = null $menu_blocks = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 56, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => '#Trends', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_tags', 'extern_url' => null, 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'posts' => [[maximum depth reached]], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 55, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => 'Les plus lus cette semaine', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_highlight', 'extern_url' => null, 'tags' => [[maximum depth reached]], 'posts' => [ [maximum depth reached] ], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' } ] $menu = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 2, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'A vif', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 4, 'description' => 'Lorsque nos auteurs ont envie de réagir sur le vif à un événement, des concerts aux disparitions célèbres, ils confient leurs écrits à la rubrique "A vif", afin que ceux-ci soient publiés dans l’instant.', 'slug' => 'a-vif', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 3, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Chronique', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => '<p>La réputation des chroniqueurs de Bon pour la tête n’est plus à faire: Tout va bien, Le billet du Vaurien, la chronique de JLK, ou encore Migraine et In#actuel, il y en a pour tous les goûts!</p>', 'slug' => 'chroniques', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 4, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Lu ailleurs', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => 'Pourquoi ne pas mettre en avant nos collègues lorsque l'on est sensibles à leur travail? Dans la rubrique « Lu ailleurs » vous trouverez des reprises choisies par la rédaction et remaniées façon BPLT.', 'slug' => 'ailleurs', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 5, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Actuel', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 1, 'description' => 'Bon pour la tête n’a pas vocation à être un site d’actualité à proprement parler, car son équipe prend le temps et le recul nécessaire pour réagir à l’information.', 'slug' => 'actuel', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 6, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Culture', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'culture', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 7, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Vos lettres', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 6, 'description' => 'Bon pour la tête donne la parole à ses lecteurs, qu’ils aient envie de partager leur avis, pousser un coup de gueule ou contribuer à la palette diversifiée d’articles publiés. A vous de jouer!', 'slug' => 'vos-lettres-a-bon-pour-la-tete', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 8, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Analyse', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'analyse', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 10, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Science', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'sciences', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 1, 'rght' => (int) 2, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 11, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Histoire', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'histoire', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 3, 'rght' => (int) 4, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 12, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Humour', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'humour', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 5, 'rght' => (int) 6, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 13, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Débat', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'debat', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 7, 'rght' => (int) 8, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 14, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Opinion', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'opinion', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 9, 'rght' => (int) 10, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 15, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Reportage', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'reportage', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 11, 'rght' => (int) 12, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' } ] $tag = object(App\Model\Entity\Tag) { 'id' => (int) 804, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Ukraine', 'slug' => 'ukraine', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Tags' } $edition = object(App\Model\Entity\Edition) { 'id' => (int) 60, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'num' => (int) 59, 'active' => true, 'title' => 'Edition 59', 'header' => null, '_joinData' => object(App\Model\Entity\EditionsPost) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Editions' }include - APP/Template/Posts/view.ctp, line 147 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::render() - CORE/src/View/View.php, line 892 Cake\Controller\Controller::render() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 791 Cake\Http\ActionDispatcher::_invoke() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 126 Cake\Http\ActionDispatcher::dispatch() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 94 Cake\Http\BaseApplication::__invoke() - CORE/src/Http/BaseApplication.php, line 256 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 App\Middleware\IpMatchMiddleware::__invoke() - APP/Middleware/IpMatchMiddleware.php, line 28 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\RoutingMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/RoutingMiddleware.php, line 164 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cors\Routing\Middleware\CorsMiddleware::__invoke() - ROOT/vendor/ozee31/cakephp-cors/src/Routing/Middleware/CorsMiddleware.php, line 32 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\AssetMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/AssetMiddleware.php, line 88 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65
Warning: file_put_contents(/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/logs/debug.log) [function.file-put-contents]: failed to open stream: Permission denied in /data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/vendor/cakephp/cakephp/src/Log/Engine/FileLog.php on line 133
VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
8 Commentaires
@rogeroge 06.05.2022 | 01h20
«oul, auteur de La polémologie.
Extrait
Le refus des déterminants économiques des guerres
À différents endroits du traité apparaît notamment l’idée que la violence, qu’elle soit celle des hommes ou des animaux, est souvent liée à l’existence d’un domaine territorial. Pour Bouthoul, les espèces les mieux adaptées repoussent leurs voisines, concurrentes, vers des zones impropres à l’existence. Ce combat pour le territoire a surtout pour fonction de s’assurer le contrôle des ressources naturelles. En de nombreuses occasions, l’homme a reproduit ce schéma, la différence des situations humaines et animales tenant au facteur intellectuel. Les groupes humains sont en effet parvenus à « raffiner » la lutte en améliorant à diverses périodes leur outillage et leur organisation. Plus globalement, Bouthoul constate que les guerres, en particulier chez les insectes sociaux, se caractérisent toujours par l’appropriation des biens de l’adversaire (sous forme de pillage, de tribut, de mise en esclavage…).
25Cependant, il réfute les théories qui considèrent que les facteurs économiques sont les causes primordiales des conflits. Effectivement, l’appropriation des biens d’autrui peut être la raison objective de violences individuelles ou collectives. Mais le détournement des richesses constitue en général plus un effet qu’une cause. Les aspects économiques sont plus souvent des conséquences que l’élément déterminant dans la genèse d’une lutte armée. Tôt ou tard, les guerres provoquent des flux de richesses. Cependant, la grande majorité d’entre elles ne porte pas uniquement sur des considérations d’ordre économique.
26Bouthoul conteste notamment l’idée que les conflits constituent des réponses à des situations de pénurie. Il fonde son refus sur le constat que les luttes armées demandent toujours une préparation et une mise de fonds préalable. Ainsi, même s’il est parfois possible à une armée de vivre sur l’ennemi pendant les opérations, initialement, son utilisation nécessite toujours la consommation de stocks qui pourraient être employés à d’autres fins. La misère et la pénurie n’arrivent généralement qu’après le conflit ; elles n’existent pas avant son déclenchement. De plus, les sociétés complexes sont caractérisées par une élasticité de leur production et de leur consommation. Elles disposent d’une certaine capacité d’adaptation aux conditions de manque, notamment parce que les produits qu’elles consomment sont, pour la plupart, substituables. De la sorte, il est relativement rare qu’une situation difficile débouche sur une pénurie totale qui obligerait à la guerre, considérée comme l’unique solution. Pour Bouthoul, le facteur économique le plus agissant dans le déclenchement des luttes armées serait donc plutôt l’abondance. C’est bien parce qu’un groupe dispose de moyens et non qu’il en manque qu’il peut se lancer dans l’aventure d’une guerre. Son raisonnement l’amène notamment à refuser les théories de l’espace vital proposées par les propagandes italienne et surtout allemande, avant et pendant la Seconde Guerre mondiale.»
@Apropos 06.05.2022 | 08h26
«Merci pour votre article. J'ai toujours de la peine à comprendre pourquoi certaines informations d'importance peinent tellement à être relayées. Quelles sont vos sources d'information concernant le bombardement par les militaires ukrainiens du marché de Donetsk ? Est-ce que cette information est confirmée de plusieurs sources ?
Merci pour votre réponse.»
@Aeka 06.05.2022 | 08h47
«C’est vraiment dommage qu’il n’y ai pas plus de journalismes comme le votre .
Grand merci.
»
@Maryvon 06.05.2022 | 10h25
«Merci M. Pilet pour cette analyse pertinente. Le titre de votre article est très bien choisi. On a en effet le sentiment très désagréable que nos dirigeants n'ont aucune intention d'apaiser ce conflit. Bien au contraire. Si seulement M. Edgar Morin pouvait être entendu ! Malheureusement nous manquons cruellement de personnes brillantes comme ce grand Monsieur. Il serait urgent M. Pilet que vos articles puissent être davantage relayés car nous manquons cruellement de véritables journalistes capables d'analyser les choses en profondeur et pour ma part je suis très inquiète pour mes enfants et petits-enfants.»
@simone 06.05.2022 | 15h26
«Excellent article, hélas! Merci.
Suzette Sandoz»
@markefrem 07.05.2022 | 08h58
«Faire croire Poutine prêt à négocier est à choix naïf ou malhonnête, comme de faire porter la responsabilité de la poursuite de la guerre au camp adverse (l'antiaméricanisme de M. Pilet est bien connu) Poutine ne respecte que la force et est obsédé par la reconquête des anciens vassaux de l'ex URSS (eurasisme). Tenons-nous le pour dit : tant que ce personnage malfaisant sera à la tête de la Russie, le monde ne sera pas tranquille, mais patience, l'avenir est imprévisible...»
@Apropos 10.05.2022 | 11h43
«Je rebelote sur une demande du 6 mai dernier.
Je serais ravis si vous pouviez répondre à mes deux questions :
Quelles sont vos sources d'information concernant le bombardement par les militaires ukrainiens du marché de Donetsk ?
Est-ce que cette information est confirmée de plusieurs sources ?
Merci de votre attention.»
@stef 24.10.2022 | 16h51
«Encore une fois, une excellente analyse, très pertinente.
Les émotions sont encore plus exacerbées plusieurs mois après.
Le plan des USA (affaiblir durablement la Russie en prolongeant la guerre, au détriment des populations) est un jeu cynique très très dangereux.»