Tôt le matin, à la gare routière, une femme prépare du thé. © Sarah Dohr
L’Érythrée est considérée comme une des pires dictatures du monde, renfermée sur elle-même, faisant fuir des dizaines de milliers de gens. Une bonne raison de s’intéresser d’un peu plus près à cet Etat si secret aussi appelé la «Corée du nord» de l’Afrique. Premier volet aujourd'hui.
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J'ai parcouru en bus, pendant trois semaines, ce pays pour faire connaissance avec les gens et me faire une idée de cet État dit secret et fermé. Et vous savez quoi, cher-e lecteur/trice? J’en suis revenue heureuse, pleine d'énergie, car ce que j'ai vu et entendu n'est pas ce que l'on peut lire dans les médias. C'est beaucoup plus beau et compliqué.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582731786_cornedelafriquecarte.jpg" class="img-responsive img-fluid center " width="458" height="229" /><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582731806_6c4ff6a83433a4416aa9d8675a720ce8.jpg" class="img-responsive img-fluid center " width="460" height="204" /></p> <p>L'Érythrée. «Comment as-tu eu cette idée?», m'ont demandé mes amis et ma famille. «<em>C'est dangereux</em>», disaient-ils. Et c'est vrai, tout ce que nous pouvons lire dans la presse c'est qu'il s'agit de la «Corée du nord» africaine, la pire des dictatures, bouclée, qui persécute ses habitants avec un service militaire à vie, utilise la torture lorsqu'ils refusent de servir, applique le travail forcé. Je dois dire que les rapports d'Amnesty International, du UNHCR et d'autres organisations non-gouvernementales m'ont donné le vertige. Mais parmi tous les Érythréens que je connais en Suisse, j’ai rencontré aussi des partisans du gouvernement. Et ce sont ces Érythréens qui m'ont simplement dit: «Va voir le pays!»</p> <p>Aussitôt dit, aussitôt fait. L'ambassade d'Érythrée à Genève m'a délivré le visa en trois semaines, sans autre question. Un État <em>nord-coréen</em> ne me l'aurait jamais accordé, car si on vérifie les entrées de mon nom sur Google, ils en auraient déduit que j’étais une touriste interrogatrice. Alors l’Érythrée ne serait-elle aussi répressive et accro aux contrôles qu’on le dit?</p> <p>L’entrée dans le pays a prouvé le contraire, elle était rapide et facile. Je n'ai pas eu à déclarer l'argent importé ni à ouvrir mon sac pour vérifier le matériel électronique, et je n'ai pas non plus été interrogée sur les intentions de mon voyage. En moins d'un quart d'heure, j'avais le tampon d'entrée sur mon passeport et je pouvais sortir dans l'air frais de la nuit d’Asmara à plus de 2300m d’altitude. </p> <p><i><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582727780_b6feab8180994bdf9ba09147f988d46f_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " width="454" height="681" /></i></p> <h4 style="text-align: center;"><i>Une des peintures dite de propagande et qui montre cette fierté qu’on connait chez les Erythréens. </i>© Sarah Dohr</h4> <p>Cette ville m’a ramenée à une autre époque, elle est pleine de bâtiments coloniaux de la période italienne entre 1870 et 1941, la plupart des années 1920 et 30, quand le <em>Duce</em> Mussolini a fait agrandir Asmara en <em>Piccolo Roma</em>. Néo-classicisme, cubisme, Art déco, expressionnisme - de nombreux styles architecturaux peuvent être observés ici. La ville bourdonne, des taxis jaunes passent, des bus de ville rouges cabossés, des pickups Toyota modernes, d'anciennes Fiat 500 utilisées pour les cours de conduite et bien sûr les vieilles Toyota Corolla, ces voitures bon marché que l'on trouve partout dans le monde. Entre les piétons, les enfants qui vendent des chewing-gums et des mouchoirs en papier, d'autres vendeurs de toute sorte, des mendiants et les gens qui font du shopping, c’est une capitale comme tant d’autres. A un détail près: il n’y a pas de grues de chantier, pas de boom de la construction, pas de nouveaux bâtiments, pas de publicité, pas d'embouteillages, pas de McDonald's, <em>juste une vieille ville pittoresque</em>. Et elle est propre. Les sacs en plastique sont interdits depuis des années.</p> <p>Sur l'avenue Harnet bordée de palmiers, où se dresse l'imposante cathédrale catholique, on trouve d'innombrables cinémas, boutiques, «caffès<sup>1</sup>» et restaurants où l'on peut siroter des macchiatos, des cappuccinos ou des chai, goûter des pâtisseries et déguster des menus typiques locaux ou italiens. Et puis il y a ces cloches de la cathédrale et l'appel à la prière du muezzin! Je suis immédiatement tombée sous le charme de la ville.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582728287_6428255a738041949e1da200bfa0dfce_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582728350_371d024b2b7741d8a9a4e98f9cc3f043_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582728398_bbf4afe03511470e9158c59a2a844cba_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582728429_5dc2e8495cc54e3ca69b3876d09656d7_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582728466_7186654b22cc4a4094b24d780144e33a_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4 style="text-align: center;">La ville jouit d’une diversité culturelle incroyable. Entre la grande mosquée et la cathédrale, il y a des constructions datant du début du XX siècle. © Sarah Dohr</h4> <p>Aussitôt je me suis assise sur la terrasse d'un de ces «caffè», commandé un macchiato et allumé une cigarette. A peine une seconde plus tard, une fille s'est arrêtée, m'a regardé et m'a dit: «It’s not good to smoke! It’s not good for your health.» C'est vrai, ma petite. Mais je suis une vieille femme, j'ai le droit! Et je ris. Je me rends compte au fur et à mesure du voyage que très peu de personnes fument et boivent de l'alcool. Ils ont conscience des effets du tabagisme et de l'alcool. En plus, l’Érythrée a un taux très bas d’infection au VIH et la prévention se fait à travers de grandes affiches partout dans le pays. </p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582728812_92d2717129b74c26b60244a957204c8f_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">Campagne de prévention contre le VIH au sud du pays, à Sen’afe. Dans chaque chambre d’hôtel, en ouvrant les tiroirs du chevet, des préservatifs s’y trouvent avec ce même dessin romantique d’un couple au bord de l’eau où un dauphin saute. © Sarah Dohr</h4> <p>J’ai toujours très bien mangé. Principalement végétarien avec des «enjira», une galette aigre faite avec leur blé local «teff», et des haricots rouges ou lentilles cuites en sauce, des œufs avec du pain le matin et s’il y a de la viande, principalement de la chèvre, très peu de bœuf, pas de porc, elle se mange également dans une sauce faite de leur sublime mélange épicé «bérbéré». On mange avec la main. Et toujours de la salade avec tomates et oignons. Une nourriture saine, fraîche, certes simple et basique, mais délicieuse. Et n’oublions pas le café! Le vrai café érythréen se fait en cérémonie d’au moins trois heures (une tournée, une heure), par une femme: elle torréfie le café, le concasse et le fait cuire. Selon la région on y ajoute du gingembre et c’est succulent! </p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582728981_c3a4c203246545cc9454275679199b3c_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">Arrêt du bus dans un village au milieu de rien, une demi-heure pour manger. On partage du pain avec des haricots rouge et piments. © Sarah Dohr</h4> <p>Le peuple érythréen est curieux et bien informé. Tous possèdent un smartphone, mais il existe uniquement la version Samsung. Pas d’iPhones. Et bien sûr, il y a les cafés Wi-Fi. 15 Nakfa par heure, soit un peu moins d'un euro, ce qui reste cher. L'accès est très lent, avec mon iPhone je pouvais juste éditer mes e-mails et lire des journaux comme CNN, la BBC et le <em>Spiegel</em>, pas <em>Le Temps</em> ou <em>24Heures</em>. Les Érythréens utilisent des applications qui contournent l'accès contrôlé par le gouvernement et tous ont accès à Facebook, Whatsapp, Instagram et d'autres applications africaines que je ne connaissais pas. Ainsi qu’aux chaines télévisées étrangères. </p> <p>Les conversations avec les Érythréens s’engagent vite, surtout dans les «caffès». Ils sont devenus mes lieux préférés. Toujours les deux mêmes questions qui lançaient la conversation: «D'où viens-tu et que fais-tu ici?» Il faut savoir que l’on croise très peu d’Occidentaux à Asmara. J'ai expliqué en toute honnêteté: «Je suis ici parce qu’en Europe, nous avons une très mauvaise image de l'Érythrée et c'est pourquoi je suis venue voir par moi-même.» Mes interlocuteurs ont froncé souvent les sourcils: «Oui, je sais que nous avons une très mauvaise réputation. Et je suis heureux que tu sois venue ici. Tu verras, nous sommes un pays pacifique. Un peuple très pacifique. Et c'est dommage que le monde ne le sache pas. Nous nous sommes battus pour notre indépendance pendant 30 ans et nous avons vécu en paix ces 20 dernières années. Nous avons même signé un traité de paix avec notre ennemi juré, l'Éthiopie, il y a presque deux ans. Nous espérons maintenant que les choses vont s'améliorer sur le plan économique. Mais tu verras, c'est un pays très pacifique et tu n’auras jamais de problèmes.»</p> <p>Et ce fut le cas. Dans ce pays, qui compte neuf groupes ethniques (soit neuf langues), deux grandes religions (l'islam et l'orthodoxie, 50 % chacune) et des couleurs de peau qui passent du noir profond au brun clair, je n'ai jamais ressenti de crainte ou d'inquiétude. Dans aucun autre pays je ne pouvais laisser mon ordinateur portable dans ma chambre d'hôtel. Ici, oui. Partout on s'est adressé à moi comme à une <em>sœur</em>, on n'a jamais essayé de m'arnaquer. Au contraire, chaque jour, j'ai été invitée à prendre un café ou un repas, malgré la pauvreté endémique. On m’a donné la meilleure place dans le bus. On m'a même payé un jour le ticket de bus de 10 Nakfa! L'hospitalité est un code d'honneur pour les Érythréens et cela a rendu mon voyage extrêmement agréable.</p> <p>Le ministère du tourisme m'a donné l'autorisation de voyager d'Asmara à Barentu en passant par Keren et Agordat. C'est à environ 200 kilomètres à l'ouest. Je n’ai pas pu aller plus loin vers la frontière soudanaise, soi-disant à cause de la dangerosité du grand trafic de contrebande. Idem pour le nord, dans la région de Nakfa qui fut le nid de résistance durant la guerre. La raison donnée: la route est impraticable. Mais j’ai pu me rendre à la frontière éthiopienne, à Sen'afe puis à l’est, à Massawa, la première et très ancienne ville portuaire sur la mer Rouge. </p> <p>Ce que j'ai vu, c'est que l'Érythrée a réussi à reconstruire le pays qui fut complètement détruit après une guerre de 30 ans. J’ai vu de nombreux puits où les bergers abreuvent leurs animaux et où les habitants s’approvisionnent, des barrages, des pompes pour exploiter la nappe phréatique. Le réseau électrique est également construit et presque toutes les villes et tous les villages sont branchés au réseau électrique, avec quelques coupures parfois, mais peu. Les maisons trop éloignées des lignes sont équipées avec des batteries chargées par l'énergie solaire. Les routes sont là, quelques-unes seulement sont goudronnées. D’autres sont en construction. Celle qui va de la frontière éthiopienne à Massawa via Nefasit sera une sorte d'autoroute. Le gouvernement gère une ligne de bus qui va partout, avec des bus confortables et modernes. Ce n'est pas le cas des entreprises de transport privées, qui ont des bus vieux, cabossés et inconfortables. J'ai aussi vu des écoles primaires, dans tous les grands villages. Les écoles secondaires, en revanche, sont établies dans les grandes villes, les enfants doivent s'y rendre pour poursuivre leurs études. Les meilleurs peuvent aller à Asmara pour étudier au Collège. Une sorte d'université gouvernementale, qui offre plusieurs enseignements: les sciences humaines, la biologie, l’économie, l’agronomie, la médecine, l'ingénierie.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582729337_69496ef59a17470e8270d7ba58201691_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582729365_97ac43d45d9540d187bb44000af7f66c_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">L’eau est rare en Érythrée. Mais des barrages et pompes aident le peuple et les animaux à vivre. Et sinon, ce sont des camions citernes qui amènent l’eau au village. © Sarah Dohr</h4> <p>Dans toutes les discussions avec les Érythréens, un sujet s’impose: <strong>le service militaire</strong>. C'est obligatoire pour les hommes et les femmes.</p> <p>Selon la loi, le service ne peut durer que dix-huit mois. Mais le régime l'a prolongé indéfiniment. Celui qui est chanceux, intelligent et a de bonnes relations sert dans un bureau confortable de l’administration. Les autres sont envoyés vers la plaine côtière où le soleil peut tuer et doivent construire des routes à la pioche et sans eau. </p> <p>J'ai rencontré Abdul qui m'a raconté qu'il est dans l'armée depuis 28 ans! Il doit travailler pendant 5 semaines, puis il a deux mois de congé et peut donc retourner à Asmara où il a une petite entreprise de plomberie. </p> <p>John, un jeune de 24 ans, large sourire et charismatique, me dit qu'il ne voulait jamais quitter l'Érythrée de sa vie. Sa mère est en Ouganda avec une de ses sœurs, un frère à Dubaï, deux autres frères aux États-Unis mais lui, il reste ici. Il aime ce pays, c'est sa maison, l'Afrique. Mais il a aussi eu de la chance. Après avoir interrompu ses études d'agronomie, qu'il n'aimait pas, il s'est engagé dans l'armée. Et là, il a été promu. Aujourd'hui, il travaille toujours pour l'armée, le matin il dirige un régiment. L'après-midi, il passe du temps sur son chantier, il construit une «pensione<sup>1</sup>» avec un bar et une salle équipée d'un gigantesque téléviseur Samsung. </p> <p>Feven, la jeune femme à la réception de ma «pensione» m'a dit qu'elle espère être libérée de l'armée l'année prochaine. Elle est fatiguée de devoir travailler au bureau tous les matins en uniforme militaire. 500 Nakfa (l'équivalent de 30€) ne suffissent pas pour une vie digne.</p> <p>La peur de parler? Je ne l’ai pas ressentie. Il est sûr qu’une base de confiance doit être instaurée. Sans caméra, sans microphone. Je n’ai pas non plus senti de crainte, voire de peur de l’État: j’ai changé de l’argent sur le marché noir (ce qui est formellement interdit et puni) et j’ai pris des taxis sans autorisations du gouvernement. Parce qu’on me l’a demandé.</p> <p>L'indépendance officielle en 1993 a suscité un immense espoir. C’est alors que le Service national est devenu un service de construction de la nation. Ce furent quelques années dorées, euphoriques et fières: un destin repris en main. Le salaire des mobilisés était confortable. Puis l'Erythrée et l'Ethiopie sont entrées en guerre pendant deux ans, de 1998 à 2000 à cause de l'accès à la mer. Bilan: 80 000 morts. Les États-Unis et d'autres grandes puissances se sont rangés du côté de l'Éthiopie, partenaire dans la guerre contre le terrorisme. L'Érythrée s'est retirée, faisant de la menace extérieure une raison d'État. Accablée par les sanctions internationales, elle n'a plus été en mesure de construire une économie. Aujourd’hui, ce pays est économiquement à terre. La situation dans la ville de Massawa en témoigne cruellement. Maisons abandonnées et en ruines, rues et marchés désertés et fantômes. Les plus vieux bâtiments historiques comme la magnifique mosquée Shafie du XIème siècle, le bâtiment de la banque Roma construit au XIXème, les maisons sublimes en pierres de corail roses, toutes sont en ruines.</p> <h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582729699_b2f79548831146b19836e6034f350067_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></h4> <h4 style="text-align: center;">Massawa: Palais impérial initialement construit par les Ottomans au XVIème siècle. Le bâtiment d’aujourd’hui date de 1872 et fut occupé par l’empereur éthiopien Haile Selassie. Le palais a été détruit durant la guerre d’indépendance et n’a jamais été reconstruit. © Sarah Dohr</h4> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582729891_82d3689040c442ef83253d5c2579e1d4.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582729926_32adedf6206c45ecb52e443708853528_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582729964_b5f900a225124e0fb1780cedbfe7d502_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582729994_e5baa5ebe16540e18e828c2ffa8ccc3d_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">Le marché abandonné il y a quelques années de l'île de Massawa. © Sarah Dohr</h4> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582730017_123f9e3ed64f4250bb8dd6dff27903b8_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">Massawa: entre beauté, abandon et destruction. © Sarah Dohr</h4> <p>L’espoir a resurgi avec l'accord de paix avec l'Éthiopie à la mi-2018. Personne ne sait quand le pays s'ouvrira enfin aux investissements privés mais tous les Érythréens que j'ai rencontrés ont prononcé le mot <em>espoir</em>. Que le pays s'ouvre bientôt, crée des emplois, engage les réformes nécessaires.</p> <p>Les guerres n'ont pas seulement marqué le paysage, mais aussi la société. Tout le monde a un membre de sa famille qui a été tué dans la guerre. Tous ont des parents et des connaissances à l'étranger, car l'exode des Érythréens n'est pas nouveau: ils fuient depuis les années 1980. Nombreuses sont les familles qui ont un membre en prison ou qui ont disparu durant le temps de la mise en place étatique après l’indépendance. Et certaines familles pleurent la mort de frères, sœurs, filles ou fils qui ont perdu la vie en fuyant par la Libye ou la Méditerranée ces jours-ci.</p> <p>Lorsque je parlais avec un Érythréen de la vieille génération, quelqu'un qui avait vécu la guerre, je percevais toujours une sorte de compréhension pour le gouvernement actuel. Lorsque j’approchais la jeune génération, j’entendais plutôt une opposition totale à l’égard du gouvernement, qui ne voulait pas ouvrir le pays et leur refusait un avenir prometteur. </p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582730478_9be98746874f44d89de515cece3bbe5e_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582730516_d36b2e5d8f5042a2ac95bd5d6945b4f1_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582730549_73cc4a8e75654977b5932b64ab64e71c_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582730578_e24978c71508478ba05b472b242fa54f.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4>L'espoir sur un futur ouvert au monde, où les jeunes peuvent réaliser leurs rêves, est grand. © Sarah Dohr</h4> <p>Depuis la séparation d’avec l’Éthiopie en 1991, l’Érythrée a décidé de suivre sa propre voie. Une constitution a été promulguée, mais elle n'a jamais été appliquée. Le pays a été déclaré république présidentielle. Isaias Afewerki, un soldat, est devenu président. Depuis qu'il est entré en fonction, aucune élection n'a cependant eu lieu dans le pays. Il n'y a qu'un seul parti, le PFDJ (Front populaire pour la démocratie et la justice). Les médias se composent de deux chaînes de télévision d'État et de deux journaux d'État. Si un Érythréen veut voyager dans son propre pays, il doit également obtenir un permis de voyage auprès du gouvernement. Le terrain appartient à l'État. Voilà les raisons pour lesquelles l'Érythrée est qualifiée de dictature. C’est pourquoi le pays se vide aujourd’hui de ses jeunes gens. Qui espèrent trouver une vie meilleure ailleurs, souvent en Éthiopie, au Soudan, à Dubaï mais aussi en Europe et aux États-Unis. Une diaspora qui reste un important moteur économique du pays à travers l’argent envoyé aux familles.</p> <p>Ajoutons enfin que le paysage est à couper le souffle. L'Érythrée se trouve sous les tropiques. Dans les hautes terres centrales, les températures sont plutôt modérées et avoisinent les 22 degrés en été. La nuit, elles se refroidissent en raison de l'altitude. C'est très agréable. L'intérieur des terres est le haut plateau de l'Abyssinie, qui s'étend de l'Éthiopie à l'Érythrée. La plus haute montagne s'appelle Soira et mesure 3018 mètres de haut. Cette région montagneuse est densément peuplée et plus fraîche. Les hautes terres du sud sont des zones fertiles. Et ce plateau avec ses gorges et ses sommets est enchanteur. A l'extrême ouest, une partie du Sahara appartient à l'Érythrée. Et la côte de la mer Rouge est longue de 1100 kilomètres, chaude et sèche. Il n'y a pas de tourisme et vous pouvez trouver des plages désertes au sable blanc de rêve. De plus, le monde sous-marin a été préservé, un paradis pour les plongeurs.</p> <p>L'Érythrée, un pays étonnant. Allez-y. Découvrez-le.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582730791_291e4c6be0fc4a2ba4b7cd0caddda2cb_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">Paysage vers le sud, direction Sen'afe. Voyez-vous le panneau qui indique un village? © Sarah Dohr</h4> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582730822_3026e42ed83b4a42a72c7422d7881924.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">La ville de Keren: entre l'église catholique et orthodoxe, un homme musulman trace son chemin. © Sarah Dohr</h4> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582730859_a44ea2db1d6540f9a65912a451d22360_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">L'ancienne gare de train de Keren, bâtie par les Italiens, est utilisée aujourd'hui comme gare routière. © Sarah Dohr</h4> <p style="text-align: center;"><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582730894_5bc9fdc5abdf4d09a4fa47402becea1a_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">Une des maintes petites vallées. © Sarah Dohr</h4> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582730938_04fc915697f64e11a946b417b5a83a5a_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">Ânes, chèvres, moutons, une route remplie de nids de poule et une femme qui descend du bus pour rejoindre son village. © Sarah Dohr</h4> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582730958_00ee875a58724359bfc37b5251b6bc93_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4 style="text-align: center;">Moyen de transport de marchandise très commun. © Sarah Dohr</h4> <p style="text-align: center;"><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582731001_c763edb70fb54ab189cc744c4d39df44_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">Une route qui sillonne les montagnes vers le Sud. © Sarah Dohr</h4> <hr /> <h4><sup>1</sup>On utilise encore beaucoup de vocabulaire italien, notamment en désignant un guest-house en «pensione», ou «caffè». </h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'l-etonnante-erythree', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 801, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 2161, 'homepage_order' => (int) 2411, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 53, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'attachments' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, 'relatives' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) {} ], 'embeds' => [], 'images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'audios' => [], 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'author' => 'Sarah Dohr', 'description' => 'L’Érythrée est considérée comme une des pires dictatures du monde, renfermée sur elle-même, faisant fuir des dizaines de milliers de gens. 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Mais parmi tous les Érythréens que je connais en Suisse, j’ai rencontré aussi des partisans du gouvernement. Et ce sont ces Érythréens qui m'ont simplement dit: «Va voir le pays!»</p> <p>Aussitôt dit, aussitôt fait. L'ambassade d'Érythrée à Genève m'a délivré le visa en trois semaines, sans autre question. Un État <em>nord-coréen</em> ne me l'aurait jamais accordé, car si on vérifie les entrées de mon nom sur Google, ils en auraient déduit que j’étais une touriste interrogatrice. Alors l’Érythrée ne serait-elle aussi répressive et accro aux contrôles qu’on le dit?</p> <p>L’entrée dans le pays a prouvé le contraire, elle était rapide et facile. Je n'ai pas eu à déclarer l'argent importé ni à ouvrir mon sac pour vérifier le matériel électronique, et je n'ai pas non plus été interrogée sur les intentions de mon voyage. En moins d'un quart d'heure, j'avais le tampon d'entrée sur mon passeport et je pouvais sortir dans l'air frais de la nuit d’Asmara à plus de 2300m d’altitude. </p> <p><i><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582727780_b6feab8180994bdf9ba09147f988d46f_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " width="454" height="681" /></i></p> <h4 style="text-align: center;"><i>Une des peintures dite de propagande et qui montre cette fierté qu’on connait chez les Erythréens. </i>© Sarah Dohr</h4> <p>Cette ville m’a ramenée à une autre époque, elle est pleine de bâtiments coloniaux de la période italienne entre 1870 et 1941, la plupart des années 1920 et 30, quand le <em>Duce</em> Mussolini a fait agrandir Asmara en <em>Piccolo Roma</em>. Néo-classicisme, cubisme, Art déco, expressionnisme - de nombreux styles architecturaux peuvent être observés ici. La ville bourdonne, des taxis jaunes passent, des bus de ville rouges cabossés, des pickups Toyota modernes, d'anciennes Fiat 500 utilisées pour les cours de conduite et bien sûr les vieilles Toyota Corolla, ces voitures bon marché que l'on trouve partout dans le monde. Entre les piétons, les enfants qui vendent des chewing-gums et des mouchoirs en papier, d'autres vendeurs de toute sorte, des mendiants et les gens qui font du shopping, c’est une capitale comme tant d’autres. A un détail près: il n’y a pas de grues de chantier, pas de boom de la construction, pas de nouveaux bâtiments, pas de publicité, pas d'embouteillages, pas de McDonald's, <em>juste une vieille ville pittoresque</em>. Et elle est propre. Les sacs en plastique sont interdits depuis des années.</p> <p>Sur l'avenue Harnet bordée de palmiers, où se dresse l'imposante cathédrale catholique, on trouve d'innombrables cinémas, boutiques, «caffès<sup>1</sup>» et restaurants où l'on peut siroter des macchiatos, des cappuccinos ou des chai, goûter des pâtisseries et déguster des menus typiques locaux ou italiens. Et puis il y a ces cloches de la cathédrale et l'appel à la prière du muezzin! Je suis immédiatement tombée sous le charme de la ville.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582728287_6428255a738041949e1da200bfa0dfce_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582728350_371d024b2b7741d8a9a4e98f9cc3f043_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582728398_bbf4afe03511470e9158c59a2a844cba_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582728429_5dc2e8495cc54e3ca69b3876d09656d7_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582728466_7186654b22cc4a4094b24d780144e33a_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4 style="text-align: center;">La ville jouit d’une diversité culturelle incroyable. Entre la grande mosquée et la cathédrale, il y a des constructions datant du début du XX siècle. © Sarah Dohr</h4> <p>Aussitôt je me suis assise sur la terrasse d'un de ces «caffè», commandé un macchiato et allumé une cigarette. A peine une seconde plus tard, une fille s'est arrêtée, m'a regardé et m'a dit: «It’s not good to smoke! It’s not good for your health.» C'est vrai, ma petite. Mais je suis une vieille femme, j'ai le droit! Et je ris. Je me rends compte au fur et à mesure du voyage que très peu de personnes fument et boivent de l'alcool. Ils ont conscience des effets du tabagisme et de l'alcool. En plus, l’Érythrée a un taux très bas d’infection au VIH et la prévention se fait à travers de grandes affiches partout dans le pays. </p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582728812_92d2717129b74c26b60244a957204c8f_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">Campagne de prévention contre le VIH au sud du pays, à Sen’afe. Dans chaque chambre d’hôtel, en ouvrant les tiroirs du chevet, des préservatifs s’y trouvent avec ce même dessin romantique d’un couple au bord de l’eau où un dauphin saute. © Sarah Dohr</h4> <p>J’ai toujours très bien mangé. Principalement végétarien avec des «enjira», une galette aigre faite avec leur blé local «teff», et des haricots rouges ou lentilles cuites en sauce, des œufs avec du pain le matin et s’il y a de la viande, principalement de la chèvre, très peu de bœuf, pas de porc, elle se mange également dans une sauce faite de leur sublime mélange épicé «bérbéré». On mange avec la main. Et toujours de la salade avec tomates et oignons. Une nourriture saine, fraîche, certes simple et basique, mais délicieuse. Et n’oublions pas le café! Le vrai café érythréen se fait en cérémonie d’au moins trois heures (une tournée, une heure), par une femme: elle torréfie le café, le concasse et le fait cuire. Selon la région on y ajoute du gingembre et c’est succulent! </p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582728981_c3a4c203246545cc9454275679199b3c_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">Arrêt du bus dans un village au milieu de rien, une demi-heure pour manger. On partage du pain avec des haricots rouge et piments. © Sarah Dohr</h4> <p>Le peuple érythréen est curieux et bien informé. Tous possèdent un smartphone, mais il existe uniquement la version Samsung. Pas d’iPhones. Et bien sûr, il y a les cafés Wi-Fi. 15 Nakfa par heure, soit un peu moins d'un euro, ce qui reste cher. L'accès est très lent, avec mon iPhone je pouvais juste éditer mes e-mails et lire des journaux comme CNN, la BBC et le <em>Spiegel</em>, pas <em>Le Temps</em> ou <em>24Heures</em>. Les Érythréens utilisent des applications qui contournent l'accès contrôlé par le gouvernement et tous ont accès à Facebook, Whatsapp, Instagram et d'autres applications africaines que je ne connaissais pas. Ainsi qu’aux chaines télévisées étrangères. </p> <p>Les conversations avec les Érythréens s’engagent vite, surtout dans les «caffès». Ils sont devenus mes lieux préférés. Toujours les deux mêmes questions qui lançaient la conversation: «D'où viens-tu et que fais-tu ici?» Il faut savoir que l’on croise très peu d’Occidentaux à Asmara. J'ai expliqué en toute honnêteté: «Je suis ici parce qu’en Europe, nous avons une très mauvaise image de l'Érythrée et c'est pourquoi je suis venue voir par moi-même.» Mes interlocuteurs ont froncé souvent les sourcils: «Oui, je sais que nous avons une très mauvaise réputation. Et je suis heureux que tu sois venue ici. Tu verras, nous sommes un pays pacifique. Un peuple très pacifique. Et c'est dommage que le monde ne le sache pas. Nous nous sommes battus pour notre indépendance pendant 30 ans et nous avons vécu en paix ces 20 dernières années. Nous avons même signé un traité de paix avec notre ennemi juré, l'Éthiopie, il y a presque deux ans. Nous espérons maintenant que les choses vont s'améliorer sur le plan économique. Mais tu verras, c'est un pays très pacifique et tu n’auras jamais de problèmes.»</p> <p>Et ce fut le cas. Dans ce pays, qui compte neuf groupes ethniques (soit neuf langues), deux grandes religions (l'islam et l'orthodoxie, 50 % chacune) et des couleurs de peau qui passent du noir profond au brun clair, je n'ai jamais ressenti de crainte ou d'inquiétude. Dans aucun autre pays je ne pouvais laisser mon ordinateur portable dans ma chambre d'hôtel. Ici, oui. Partout on s'est adressé à moi comme à une <em>sœur</em>, on n'a jamais essayé de m'arnaquer. Au contraire, chaque jour, j'ai été invitée à prendre un café ou un repas, malgré la pauvreté endémique. On m’a donné la meilleure place dans le bus. On m'a même payé un jour le ticket de bus de 10 Nakfa! L'hospitalité est un code d'honneur pour les Érythréens et cela a rendu mon voyage extrêmement agréable.</p> <p>Le ministère du tourisme m'a donné l'autorisation de voyager d'Asmara à Barentu en passant par Keren et Agordat. C'est à environ 200 kilomètres à l'ouest. Je n’ai pas pu aller plus loin vers la frontière soudanaise, soi-disant à cause de la dangerosité du grand trafic de contrebande. Idem pour le nord, dans la région de Nakfa qui fut le nid de résistance durant la guerre. La raison donnée: la route est impraticable. Mais j’ai pu me rendre à la frontière éthiopienne, à Sen'afe puis à l’est, à Massawa, la première et très ancienne ville portuaire sur la mer Rouge. </p> <p>Ce que j'ai vu, c'est que l'Érythrée a réussi à reconstruire le pays qui fut complètement détruit après une guerre de 30 ans. J’ai vu de nombreux puits où les bergers abreuvent leurs animaux et où les habitants s’approvisionnent, des barrages, des pompes pour exploiter la nappe phréatique. Le réseau électrique est également construit et presque toutes les villes et tous les villages sont branchés au réseau électrique, avec quelques coupures parfois, mais peu. Les maisons trop éloignées des lignes sont équipées avec des batteries chargées par l'énergie solaire. Les routes sont là, quelques-unes seulement sont goudronnées. D’autres sont en construction. Celle qui va de la frontière éthiopienne à Massawa via Nefasit sera une sorte d'autoroute. Le gouvernement gère une ligne de bus qui va partout, avec des bus confortables et modernes. Ce n'est pas le cas des entreprises de transport privées, qui ont des bus vieux, cabossés et inconfortables. J'ai aussi vu des écoles primaires, dans tous les grands villages. Les écoles secondaires, en revanche, sont établies dans les grandes villes, les enfants doivent s'y rendre pour poursuivre leurs études. Les meilleurs peuvent aller à Asmara pour étudier au Collège. Une sorte d'université gouvernementale, qui offre plusieurs enseignements: les sciences humaines, la biologie, l’économie, l’agronomie, la médecine, l'ingénierie.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582729337_69496ef59a17470e8270d7ba58201691_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582729365_97ac43d45d9540d187bb44000af7f66c_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">L’eau est rare en Érythrée. Mais des barrages et pompes aident le peuple et les animaux à vivre. Et sinon, ce sont des camions citernes qui amènent l’eau au village. © Sarah Dohr</h4> <p>Dans toutes les discussions avec les Érythréens, un sujet s’impose: <strong>le service militaire</strong>. C'est obligatoire pour les hommes et les femmes.</p> <p>Selon la loi, le service ne peut durer que dix-huit mois. Mais le régime l'a prolongé indéfiniment. Celui qui est chanceux, intelligent et a de bonnes relations sert dans un bureau confortable de l’administration. Les autres sont envoyés vers la plaine côtière où le soleil peut tuer et doivent construire des routes à la pioche et sans eau. </p> <p>J'ai rencontré Abdul qui m'a raconté qu'il est dans l'armée depuis 28 ans! Il doit travailler pendant 5 semaines, puis il a deux mois de congé et peut donc retourner à Asmara où il a une petite entreprise de plomberie. </p> <p>John, un jeune de 24 ans, large sourire et charismatique, me dit qu'il ne voulait jamais quitter l'Érythrée de sa vie. Sa mère est en Ouganda avec une de ses sœurs, un frère à Dubaï, deux autres frères aux États-Unis mais lui, il reste ici. Il aime ce pays, c'est sa maison, l'Afrique. Mais il a aussi eu de la chance. Après avoir interrompu ses études d'agronomie, qu'il n'aimait pas, il s'est engagé dans l'armée. Et là, il a été promu. Aujourd'hui, il travaille toujours pour l'armée, le matin il dirige un régiment. L'après-midi, il passe du temps sur son chantier, il construit une «pensione<sup>1</sup>» avec un bar et une salle équipée d'un gigantesque téléviseur Samsung. </p> <p>Feven, la jeune femme à la réception de ma «pensione» m'a dit qu'elle espère être libérée de l'armée l'année prochaine. Elle est fatiguée de devoir travailler au bureau tous les matins en uniforme militaire. 500 Nakfa (l'équivalent de 30€) ne suffissent pas pour une vie digne.</p> <p>La peur de parler? Je ne l’ai pas ressentie. Il est sûr qu’une base de confiance doit être instaurée. Sans caméra, sans microphone. Je n’ai pas non plus senti de crainte, voire de peur de l’État: j’ai changé de l’argent sur le marché noir (ce qui est formellement interdit et puni) et j’ai pris des taxis sans autorisations du gouvernement. Parce qu’on me l’a demandé.</p> <p>L'indépendance officielle en 1993 a suscité un immense espoir. C’est alors que le Service national est devenu un service de construction de la nation. Ce furent quelques années dorées, euphoriques et fières: un destin repris en main. Le salaire des mobilisés était confortable. Puis l'Erythrée et l'Ethiopie sont entrées en guerre pendant deux ans, de 1998 à 2000 à cause de l'accès à la mer. Bilan: 80 000 morts. Les États-Unis et d'autres grandes puissances se sont rangés du côté de l'Éthiopie, partenaire dans la guerre contre le terrorisme. L'Érythrée s'est retirée, faisant de la menace extérieure une raison d'État. Accablée par les sanctions internationales, elle n'a plus été en mesure de construire une économie. Aujourd’hui, ce pays est économiquement à terre. La situation dans la ville de Massawa en témoigne cruellement. Maisons abandonnées et en ruines, rues et marchés désertés et fantômes. Les plus vieux bâtiments historiques comme la magnifique mosquée Shafie du XIème siècle, le bâtiment de la banque Roma construit au XIXème, les maisons sublimes en pierres de corail roses, toutes sont en ruines.</p> <h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582729699_b2f79548831146b19836e6034f350067_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></h4> <h4 style="text-align: center;">Massawa: Palais impérial initialement construit par les Ottomans au XVIème siècle. Le bâtiment d’aujourd’hui date de 1872 et fut occupé par l’empereur éthiopien Haile Selassie. Le palais a été détruit durant la guerre d’indépendance et n’a jamais été reconstruit. © Sarah Dohr</h4> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582729891_82d3689040c442ef83253d5c2579e1d4.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582729926_32adedf6206c45ecb52e443708853528_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582729964_b5f900a225124e0fb1780cedbfe7d502_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582729994_e5baa5ebe16540e18e828c2ffa8ccc3d_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">Le marché abandonné il y a quelques années de l'île de Massawa. © Sarah Dohr</h4> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582730017_123f9e3ed64f4250bb8dd6dff27903b8_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">Massawa: entre beauté, abandon et destruction. © Sarah Dohr</h4> <p>L’espoir a resurgi avec l'accord de paix avec l'Éthiopie à la mi-2018. Personne ne sait quand le pays s'ouvrira enfin aux investissements privés mais tous les Érythréens que j'ai rencontrés ont prononcé le mot <em>espoir</em>. Que le pays s'ouvre bientôt, crée des emplois, engage les réformes nécessaires.</p> <p>Les guerres n'ont pas seulement marqué le paysage, mais aussi la société. Tout le monde a un membre de sa famille qui a été tué dans la guerre. Tous ont des parents et des connaissances à l'étranger, car l'exode des Érythréens n'est pas nouveau: ils fuient depuis les années 1980. Nombreuses sont les familles qui ont un membre en prison ou qui ont disparu durant le temps de la mise en place étatique après l’indépendance. Et certaines familles pleurent la mort de frères, sœurs, filles ou fils qui ont perdu la vie en fuyant par la Libye ou la Méditerranée ces jours-ci.</p> <p>Lorsque je parlais avec un Érythréen de la vieille génération, quelqu'un qui avait vécu la guerre, je percevais toujours une sorte de compréhension pour le gouvernement actuel. Lorsque j’approchais la jeune génération, j’entendais plutôt une opposition totale à l’égard du gouvernement, qui ne voulait pas ouvrir le pays et leur refusait un avenir prometteur. </p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582730478_9be98746874f44d89de515cece3bbe5e_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582730516_d36b2e5d8f5042a2ac95bd5d6945b4f1_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582730549_73cc4a8e75654977b5932b64ab64e71c_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582730578_e24978c71508478ba05b472b242fa54f.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4>L'espoir sur un futur ouvert au monde, où les jeunes peuvent réaliser leurs rêves, est grand. © Sarah Dohr</h4> <p>Depuis la séparation d’avec l’Éthiopie en 1991, l’Érythrée a décidé de suivre sa propre voie. Une constitution a été promulguée, mais elle n'a jamais été appliquée. Le pays a été déclaré république présidentielle. Isaias Afewerki, un soldat, est devenu président. Depuis qu'il est entré en fonction, aucune élection n'a cependant eu lieu dans le pays. Il n'y a qu'un seul parti, le PFDJ (Front populaire pour la démocratie et la justice). Les médias se composent de deux chaînes de télévision d'État et de deux journaux d'État. Si un Érythréen veut voyager dans son propre pays, il doit également obtenir un permis de voyage auprès du gouvernement. Le terrain appartient à l'État. Voilà les raisons pour lesquelles l'Érythrée est qualifiée de dictature. C’est pourquoi le pays se vide aujourd’hui de ses jeunes gens. Qui espèrent trouver une vie meilleure ailleurs, souvent en Éthiopie, au Soudan, à Dubaï mais aussi en Europe et aux États-Unis. Une diaspora qui reste un important moteur économique du pays à travers l’argent envoyé aux familles.</p> <p>Ajoutons enfin que le paysage est à couper le souffle. L'Érythrée se trouve sous les tropiques. Dans les hautes terres centrales, les températures sont plutôt modérées et avoisinent les 22 degrés en été. La nuit, elles se refroidissent en raison de l'altitude. C'est très agréable. L'intérieur des terres est le haut plateau de l'Abyssinie, qui s'étend de l'Éthiopie à l'Érythrée. La plus haute montagne s'appelle Soira et mesure 3018 mètres de haut. Cette région montagneuse est densément peuplée et plus fraîche. Les hautes terres du sud sont des zones fertiles. Et ce plateau avec ses gorges et ses sommets est enchanteur. A l'extrême ouest, une partie du Sahara appartient à l'Érythrée. Et la côte de la mer Rouge est longue de 1100 kilomètres, chaude et sèche. Il n'y a pas de tourisme et vous pouvez trouver des plages désertes au sable blanc de rêve. De plus, le monde sous-marin a été préservé, un paradis pour les plongeurs.</p> <p>L'Érythrée, un pays étonnant. Allez-y. Découvrez-le.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582730791_291e4c6be0fc4a2ba4b7cd0caddda2cb_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">Paysage vers le sud, direction Sen'afe. Voyez-vous le panneau qui indique un village? © Sarah Dohr</h4> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582730822_3026e42ed83b4a42a72c7422d7881924.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">La ville de Keren: entre l'église catholique et orthodoxe, un homme musulman trace son chemin. © Sarah Dohr</h4> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582730859_a44ea2db1d6540f9a65912a451d22360_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">L'ancienne gare de train de Keren, bâtie par les Italiens, est utilisée aujourd'hui comme gare routière. © Sarah Dohr</h4> <p style="text-align: center;"><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582730894_5bc9fdc5abdf4d09a4fa47402becea1a_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">Une des maintes petites vallées. © Sarah Dohr</h4> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582730938_04fc915697f64e11a946b417b5a83a5a_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">Ânes, chèvres, moutons, une route remplie de nids de poule et une femme qui descend du bus pour rejoindre son village. © Sarah Dohr</h4> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582730958_00ee875a58724359bfc37b5251b6bc93_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4 style="text-align: center;">Moyen de transport de marchandise très commun. © Sarah Dohr</h4> <p style="text-align: center;"><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582731001_c763edb70fb54ab189cc744c4d39df44_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">Une route qui sillonne les montagnes vers le Sud. © Sarah Dohr</h4> <hr /> <h4><sup>1</sup>On utilise encore beaucoup de vocabulaire italien, notamment en désignant un guest-house en «pensione», ou «caffè». </h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'l-etonnante-erythree', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 801, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 2161, 'homepage_order' => (int) 2411, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 53, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4728, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'L’enjeu vital de la cybersécurité à l’hôpital', 'subtitle' => 'Les appareils médicaux électroniques tels que les pompes à perfusions, les stimulateurs cardiaques ou les robots chirurgicaux sont de plus en plus ciblés par les cybercriminels. 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Cette faille permettait ainsi de surdoser les substances injectées aux patients, de manipuler les valeurs du moniteur (tension, rythme cardiaque, ...) et de désactiver l'alarme. Ce qui aurait pu entraîner la mort d’un ou plusieurs patients.</p> <p>Cela donne des frissons, on se croirait dans un film de science-fiction.</p> <p>Selon <a href="https://resources.checkpoint.com/report/2023-check-point-cyber-security-report" target="_blank" rel="noopener">le rapport de sécurité 2023 de Check Point Software Technologies</a>, les cyber-attaques ont augmenté de 38% dans le monde en 2022 par rapport à l'année précédente, et les attaques contre le secteur de la santé ont même augmenté de 74%. La professionnalisation des cybercriminels et leur absence de scrupules de plus en plus flagrante les mènent à exercer des formes de chantages qui sont l’un des principaux défis d’avenir en matière de cybersécurité.</p> <p>M. 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Le russe reste la langue de la communication interethnique, du commerce et des affaires, officiellement ou officieusement dans plusieurs pays ex-soviétiques. En Ukraine, ce fut l'un des points chauds du débat lors des élections présidentielles de 2004: Viktor Ianoukovytch était favorable à l'introduction du russe comme deuxième langue officielle, tandis que son rival Viktor Iouchtchenko s'y opposait.</p> <p>Toute tentative de changer une langue parlée est vouée à l'échec, la dernière expérience en Suisse l'a montrée, lorsque l'on a tenté, avec des millions de subventions, d’introduire une langue écrite suprarégionale Rumantsch Grischun.</p> <p>En été 2003, le Grand Conseil du canton des Grisons a décidé qu'à partir de 2005, les manuels scolaires rhéto-romanches ne seraient plus publiés qu'en rumantsch grischun. Le cap était ainsi donné d'introduire la nouvelle langue standard comme seule langue écrite dans les écoles, ce qui a déclenché de vives réactions. Cette tentative est «considérée comme un échec» par l'écrasante majorité des personnes interrogées, peut-on lire dans le rapport d'évaluation du Centre pour la démocratie d'Aarau sur mandat de l'Office fédéral de la culture (OFC). La langue écrite aurait au contraire engendré de nouveaux problèmes. Parmi ceux-ci, le manque de connaissances des enseignants dans les idiomes.</p> <p>La langue est plus qu'un simple moyen de communication: elle fait partie intégrante de notre identité. La langue que nous parlons est indissociable de notre personnalité et de notre appartenance culturelle. Mais la langue évolue, change et s'adapte. Des générations passeront avant qu'une langue parlée ne change, ne disparaisse ou ne s'adapte. </p> <p>Rien ne peut l'imposer.</p> <hr /> <h4><a href="https://www.nzz.ch/international/lettland-soll-wieder-lettisch-werden-was-das-fuer-die-russen-im-land-bedeutet-ld.1758937?fbclid=IwAR1xE0mSZZYv9meO-SGS186Pq3oCytDI8fT1cAH1BS4wCgCq_zlyppmQkHM" target="_blank" rel="noopener">Lire l'article original.</a></h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'lettonie-le-casse-tete-post-sovietique', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 756, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 4, 'person_id' => (int) 53, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4549, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Predator Files: la malhonnêteté suisse', 'subtitle' => 'Depuis quelques années, des scandales liés aux logiciels espions éclatent régulièrement. 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Mais cette société a été noyautée par la CIA et les services secrets allemands. <a href="https://bonpourlatete.com/analyse/crypto-ag-ce-cadavre-exquis" target="_blank" rel="noopener"><em>BPLT</em> en a parlé</a>. Jusqu’à ce jour, toutes les tentatives de clarification de cette affaire ont échoué.</p> <p>Lorsque Viola Amherd a repris le département de la Défense en 2019, elle a fait des déclarations audacieuses sur l'affaire Crypto: à l'heure actuelle, elle n'autoriserait pas une action d'espionnage comme celle menée à l'époque avec Crypto AG. «Si l'on veut collaborer avec d'autres pays, il ne faut pas les espionner de cette manière. Il faut respecter les bases légales», affirmait-elle alors.</p> <p>Il y a deux ans éclatait <a href="https://bonpourlatete.com/actuel/derriere-pegasus-ou-le-mode-d-emploi-d-un-logiciel-espion" target="_blank" rel="noopener">l'affaire Pegasus</a>. Ce scandale a montré comment des hommes d'affaires sans scrupules développent des cyberarmes et les vendent à presque tous les Etats prêts à payer, qu'il s'agisse de démocraties ou d'Etats de non-droit. Le logiciel malveillant développé par le groupe israélien NSO a également permis d'espionner des opposants politiques, des journalistes et des militants des droits de l'homme. Une <a href="https://www.nzz.ch/technologie/pegasus-die-schweiz-hat-umstrittene-spionagesoftware-eingesetzt-ld.1640310" target="_blank" rel="noopener">enquête menée par des journalistes de la <em>NZZ</em></a> a finalement révélé que le gouvernement Suisse utilisait Pegasus ainsi que d'autres logiciels espions depuis 2017.</p> <p>Et qu’a dit le gouvernement Suisse? La cheffe du DDPS Viola Amherd est restée discrète sur la question de savoir si le logiciel Pegasus ou un produit similaire avait été utilisé par la Confédération. Sans citer de noms, elle a simplement avancé que pour préserver la sécurité intérieure et extérieure de la Suisse, «dans des cas justifiés, des possibilités d'intrusion dans des systèmes informatiques, y compris des téléphones portables» pouvaient avoir lieu.</p> <p>Et voilà que début octobre, un autre scandale de malware d'espionnage est révélé. Le 5 octobre, les journaux français <em>Mediapart</em>, l’allemand <em>Der</em> <em>Spiegel</em> et en Suisse la <em>WOZ</em> ont publié les «Predator Files». Ont également participé Amnesty International et d'autres organisations. Ils dévoilent un réseau d'entreprises opaques, issu d'un consortium appelé Intellexa Alliance qui a commercialisé le logiciel espion dans le monde entier. Encore un logiciel espion qui s’introduit dans les smartphones à la suite de failles de sécurité dans les systèmes d'exploitation ou par des liens suspects dans les logiciels populaires. Ainsi, les téléphones infectés sont mis sur écoute et transformés en mouchards non-stop. Amnesty International est clair: ces logiciels espions sont «utilisé pour éroder les droits de l'homme, la liberté de la presse et les mouvements de la société civile dans le monde entier.»</p> <p>Selon les recherches journalistiques, les technologies ont été vendues dans 25 pays au total, dont l'Allemagne, la Suisse et l'Autriche. Selon la <em>WOZ</em>, l'attitude des autorités suisses vis-à-vis des fournisseurs de logiciels espions soulève également des questions: «Personne ne veut être responsable de quoi que ce soit». Ni le Secrétariat d'Etat à l'Economie (SECO), ni le département fédéral des Affaires étrangères (DFAE), ni la Police fédérale (Fedpol), ni le Service de renseignement de la Confédération (SRC) ne veulent répondre aux questions sensibles. En outre, la <em>WOZ</em> affirme qu'il n'est pas possible d'établir clairement quel logiciel de surveillance est utilisé par les autorités suisses elles-mêmes. En réponse à une demande basée sur la loi sur la transparence (LTrans), l'Office fédéral de la police (Fedpol), le SRC ainsi que l'autorité d'acquisition d'armement Armasuisse auraient refusé de communiquer toute information, en invoquant la sécurité intérieure et extérieure de la Suisse.</p> <p>La conclusion d’Amnesty International par sa secrétaire générale Agnès Callamard est un coup de tonnerre: «Intellexa dit être “une entreprise réglementée et basée dans l’UE”, ce qui en soi montre que les Etats membres et les institutions de l’UE ont échoué à empêcher le déploiement débridé de ces produits de surveillance, malgré des enquêtes telles que celle qui a porté sur le projet Pegasus en 2021. Cet échec est si patent que, comme en témoigne cette nouvelle enquête, même des responsables et des institutions de l’UE ont été pris dans les mailles du filet [de l’alliance Intellexa]». L'Union européenne ne réglemente pas efficacement l'industrie de la surveillance, qui est opaque et opère à l'échelle mondiale.</p> <p>Ce dernier scandale est éclipsé par l'attaque du Hamas contre Israël qui s’est produit un jour après la publication des «Predator-Files». Seuls quelques journaux en ont parlé, le tollé est également absent dans la population. Et comme la Suisse s'apprête à vivre un week-end électoral important, de nombreux politiciens se garderont bien d'aborder un sujet aussi brûlant. Le statut de pays neutre est sévèrement entamé. Toutes les déclarations faites jusqu'ici par l'ensemble du Conseil fédéral démasquent la véritable politique de nos sept Sages: «Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais».</p> <p>Aucun gouvernement, ni aucune économie au monde ne peut entretenir de relations sincères sur cette base. Et vous, chère lectrice, cher lecteur, sachez que plus aucune information sur votre smartphone n'est en sûreté.</p> <hr /> <h4>Pour aller plus loin:</h4> <h4>La Suisse s’apprête à <a href="https://www.vbs.admin.ch/fr/securite/recherche-renseignements/loi-renseignement.html" target="_blank" rel="noopener">reviser la loi fédérale sur le renseignement</a> (LRens). L’entrée en vigueur est prevue pour 2026. 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Cela dit attention de ne pas faire le jeu de ceux qui en Suisse ferment les portes au migrants de ce pays sous prétexte que finalement "ce n'est pas si grave." Les paysages sont sûrement très beaux, l'enjera délicieuse et les gens "curieux et bien informés" (avec deux journaux officiels et deux chaînes de TV officielles ?...). Je ne suis jamais allé en Érythrée mais en 2016 j'étais à la frontière du côté éthiopien, là où des centaines de personnes, surtout des enfants, fuyaient tous les jours leur pays et étaient recueillis par le HCR. J'ai écouté leurs témoignages terrifiants de première main; ils étaient encore en Érythrée une ou deux heures plus tôt. Le régime aurait-il à ce point changé en deux ans ? J'en doute. Pour info, voici le link de mon reportage : http://www.rts.ch/play/tv/19h30/video/la-plupart-des-migrants-erythreens-transitent-par-lethiopie-voisine?id=7707159 Cela dit je me réjouis de lire la deuxième partie de votre reportage. 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J'aime beaucoup, malgré qu'il est trop bref, trop court! Si vous partez à l'étranger un de ces quatre, allez visiter l'Érythrée. Peut-être pas officiellement en tant que journaliste (je pense qu'ils ne vous donnerons pas l'autorisation), mais en tant que simple touriste. Vous allez être secoué. @paps: Tout d'abord, merci pour le compliment sur les photos. Mais hélas, tout le monde a ses défauts. Moi, c'est la cigarette que j'aime. Elle m'accompagne partout. Je me tue à petit feu avec. Et je vous assure, c'est mon seul défaut! Le jour vous me rencontrez, vous verrez que je suis exactement le contraire d'une conquérante occidentale très hase been. Au plaisir! @Deubroche: en quoi je devrais être naïve? Vous pouvez me développer ce sujet? @PmC2: vous avez lu l'article probablement trop rapidement. 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Je viens de rentrer d'Érythrée. J'ai parcouru en bus, pendant trois semaines, ce pays pour faire connaissance avec les gens et me faire une idée de cet État dit secret et fermé. Et vous savez quoi, cher-e lecteur/trice? J’en suis revenue heureuse, pleine d'énergie, car ce que j'ai vu et entendu n'est pas ce que l'on peut lire dans les médias. C'est beaucoup plus beau et compliqué.
L'Érythrée. «Comment as-tu eu cette idée?», m'ont demandé mes amis et ma famille. «C'est dangereux», disaient-ils. Et c'est vrai, tout ce que nous pouvons lire dans la presse c'est qu'il s'agit de la «Corée du nord» africaine, la pire des dictatures, bouclée, qui persécute ses habitants avec un service militaire à vie, utilise la torture lorsqu'ils refusent de servir, applique le travail forcé. Je dois dire que les rapports d'Amnesty International, du UNHCR et d'autres organisations non-gouvernementales m'ont donné le vertige. Mais parmi tous les Érythréens que je connais en Suisse, j’ai rencontré aussi des partisans du gouvernement. Et ce sont ces Érythréens qui m'ont simplement dit: «Va voir le pays!»
Aussitôt dit, aussitôt fait. L'ambassade d'Érythrée à Genève m'a délivré le visa en trois semaines, sans autre question. Un État nord-coréen ne me l'aurait jamais accordé, car si on vérifie les entrées de mon nom sur Google, ils en auraient déduit que j’étais une touriste interrogatrice. Alors l’Érythrée ne serait-elle aussi répressive et accro aux contrôles qu’on le dit?
L’entrée dans le pays a prouvé le contraire, elle était rapide et facile. Je n'ai pas eu à déclarer l'argent importé ni à ouvrir mon sac pour vérifier le matériel électronique, et je n'ai pas non plus été interrogée sur les intentions de mon voyage. En moins d'un quart d'heure, j'avais le tampon d'entrée sur mon passeport et je pouvais sortir dans l'air frais de la nuit d’Asmara à plus de 2300m d’altitude.
Une des peintures dite de propagande et qui montre cette fierté qu’on connait chez les Erythréens. © Sarah Dohr
Cette ville m’a ramenée à une autre époque, elle est pleine de bâtiments coloniaux de la période italienne entre 1870 et 1941, la plupart des années 1920 et 30, quand le Duce Mussolini a fait agrandir Asmara en Piccolo Roma. Néo-classicisme, cubisme, Art déco, expressionnisme - de nombreux styles architecturaux peuvent être observés ici. La ville bourdonne, des taxis jaunes passent, des bus de ville rouges cabossés, des pickups Toyota modernes, d'anciennes Fiat 500 utilisées pour les cours de conduite et bien sûr les vieilles Toyota Corolla, ces voitures bon marché que l'on trouve partout dans le monde. Entre les piétons, les enfants qui vendent des chewing-gums et des mouchoirs en papier, d'autres vendeurs de toute sorte, des mendiants et les gens qui font du shopping, c’est une capitale comme tant d’autres. A un détail près: il n’y a pas de grues de chantier, pas de boom de la construction, pas de nouveaux bâtiments, pas de publicité, pas d'embouteillages, pas de McDonald's, juste une vieille ville pittoresque. Et elle est propre. Les sacs en plastique sont interdits depuis des années.
Sur l'avenue Harnet bordée de palmiers, où se dresse l'imposante cathédrale catholique, on trouve d'innombrables cinémas, boutiques, «caffès1» et restaurants où l'on peut siroter des macchiatos, des cappuccinos ou des chai, goûter des pâtisseries et déguster des menus typiques locaux ou italiens. Et puis il y a ces cloches de la cathédrale et l'appel à la prière du muezzin! Je suis immédiatement tombée sous le charme de la ville.
La ville jouit d’une diversité culturelle incroyable. Entre la grande mosquée et la cathédrale, il y a des constructions datant du début du XX siècle. © Sarah Dohr
Aussitôt je me suis assise sur la terrasse d'un de ces «caffè», commandé un macchiato et allumé une cigarette. A peine une seconde plus tard, une fille s'est arrêtée, m'a regardé et m'a dit: «It’s not good to smoke! It’s not good for your health.» C'est vrai, ma petite. Mais je suis une vieille femme, j'ai le droit! Et je ris. Je me rends compte au fur et à mesure du voyage que très peu de personnes fument et boivent de l'alcool. Ils ont conscience des effets du tabagisme et de l'alcool. En plus, l’Érythrée a un taux très bas d’infection au VIH et la prévention se fait à travers de grandes affiches partout dans le pays.
Campagne de prévention contre le VIH au sud du pays, à Sen’afe. Dans chaque chambre d’hôtel, en ouvrant les tiroirs du chevet, des préservatifs s’y trouvent avec ce même dessin romantique d’un couple au bord de l’eau où un dauphin saute. © Sarah Dohr
J’ai toujours très bien mangé. Principalement végétarien avec des «enjira», une galette aigre faite avec leur blé local «teff», et des haricots rouges ou lentilles cuites en sauce, des œufs avec du pain le matin et s’il y a de la viande, principalement de la chèvre, très peu de bœuf, pas de porc, elle se mange également dans une sauce faite de leur sublime mélange épicé «bérbéré». On mange avec la main. Et toujours de la salade avec tomates et oignons. Une nourriture saine, fraîche, certes simple et basique, mais délicieuse. Et n’oublions pas le café! Le vrai café érythréen se fait en cérémonie d’au moins trois heures (une tournée, une heure), par une femme: elle torréfie le café, le concasse et le fait cuire. Selon la région on y ajoute du gingembre et c’est succulent!
Arrêt du bus dans un village au milieu de rien, une demi-heure pour manger. On partage du pain avec des haricots rouge et piments. © Sarah Dohr
Le peuple érythréen est curieux et bien informé. Tous possèdent un smartphone, mais il existe uniquement la version Samsung. Pas d’iPhones. Et bien sûr, il y a les cafés Wi-Fi. 15 Nakfa par heure, soit un peu moins d'un euro, ce qui reste cher. L'accès est très lent, avec mon iPhone je pouvais juste éditer mes e-mails et lire des journaux comme CNN, la BBC et le Spiegel, pas Le Temps ou 24Heures. Les Érythréens utilisent des applications qui contournent l'accès contrôlé par le gouvernement et tous ont accès à Facebook, Whatsapp, Instagram et d'autres applications africaines que je ne connaissais pas. Ainsi qu’aux chaines télévisées étrangères.
Les conversations avec les Érythréens s’engagent vite, surtout dans les «caffès». Ils sont devenus mes lieux préférés. Toujours les deux mêmes questions qui lançaient la conversation: «D'où viens-tu et que fais-tu ici?» Il faut savoir que l’on croise très peu d’Occidentaux à Asmara. J'ai expliqué en toute honnêteté: «Je suis ici parce qu’en Europe, nous avons une très mauvaise image de l'Érythrée et c'est pourquoi je suis venue voir par moi-même.» Mes interlocuteurs ont froncé souvent les sourcils: «Oui, je sais que nous avons une très mauvaise réputation. Et je suis heureux que tu sois venue ici. Tu verras, nous sommes un pays pacifique. Un peuple très pacifique. Et c'est dommage que le monde ne le sache pas. Nous nous sommes battus pour notre indépendance pendant 30 ans et nous avons vécu en paix ces 20 dernières années. Nous avons même signé un traité de paix avec notre ennemi juré, l'Éthiopie, il y a presque deux ans. Nous espérons maintenant que les choses vont s'améliorer sur le plan économique. Mais tu verras, c'est un pays très pacifique et tu n’auras jamais de problèmes.»
Et ce fut le cas. Dans ce pays, qui compte neuf groupes ethniques (soit neuf langues), deux grandes religions (l'islam et l'orthodoxie, 50 % chacune) et des couleurs de peau qui passent du noir profond au brun clair, je n'ai jamais ressenti de crainte ou d'inquiétude. Dans aucun autre pays je ne pouvais laisser mon ordinateur portable dans ma chambre d'hôtel. Ici, oui. Partout on s'est adressé à moi comme à une sœur, on n'a jamais essayé de m'arnaquer. Au contraire, chaque jour, j'ai été invitée à prendre un café ou un repas, malgré la pauvreté endémique. On m’a donné la meilleure place dans le bus. On m'a même payé un jour le ticket de bus de 10 Nakfa! L'hospitalité est un code d'honneur pour les Érythréens et cela a rendu mon voyage extrêmement agréable.
Le ministère du tourisme m'a donné l'autorisation de voyager d'Asmara à Barentu en passant par Keren et Agordat. C'est à environ 200 kilomètres à l'ouest. Je n’ai pas pu aller plus loin vers la frontière soudanaise, soi-disant à cause de la dangerosité du grand trafic de contrebande. Idem pour le nord, dans la région de Nakfa qui fut le nid de résistance durant la guerre. La raison donnée: la route est impraticable. Mais j’ai pu me rendre à la frontière éthiopienne, à Sen'afe puis à l’est, à Massawa, la première et très ancienne ville portuaire sur la mer Rouge.
Ce que j'ai vu, c'est que l'Érythrée a réussi à reconstruire le pays qui fut complètement détruit après une guerre de 30 ans. J’ai vu de nombreux puits où les bergers abreuvent leurs animaux et où les habitants s’approvisionnent, des barrages, des pompes pour exploiter la nappe phréatique. Le réseau électrique est également construit et presque toutes les villes et tous les villages sont branchés au réseau électrique, avec quelques coupures parfois, mais peu. Les maisons trop éloignées des lignes sont équipées avec des batteries chargées par l'énergie solaire. Les routes sont là, quelques-unes seulement sont goudronnées. D’autres sont en construction. Celle qui va de la frontière éthiopienne à Massawa via Nefasit sera une sorte d'autoroute. Le gouvernement gère une ligne de bus qui va partout, avec des bus confortables et modernes. Ce n'est pas le cas des entreprises de transport privées, qui ont des bus vieux, cabossés et inconfortables. J'ai aussi vu des écoles primaires, dans tous les grands villages. Les écoles secondaires, en revanche, sont établies dans les grandes villes, les enfants doivent s'y rendre pour poursuivre leurs études. Les meilleurs peuvent aller à Asmara pour étudier au Collège. Une sorte d'université gouvernementale, qui offre plusieurs enseignements: les sciences humaines, la biologie, l’économie, l’agronomie, la médecine, l'ingénierie.
L’eau est rare en Érythrée. Mais des barrages et pompes aident le peuple et les animaux à vivre. Et sinon, ce sont des camions citernes qui amènent l’eau au village. © Sarah Dohr
Dans toutes les discussions avec les Érythréens, un sujet s’impose: le service militaire. C'est obligatoire pour les hommes et les femmes.
Selon la loi, le service ne peut durer que dix-huit mois. Mais le régime l'a prolongé indéfiniment. Celui qui est chanceux, intelligent et a de bonnes relations sert dans un bureau confortable de l’administration. Les autres sont envoyés vers la plaine côtière où le soleil peut tuer et doivent construire des routes à la pioche et sans eau.
J'ai rencontré Abdul qui m'a raconté qu'il est dans l'armée depuis 28 ans! Il doit travailler pendant 5 semaines, puis il a deux mois de congé et peut donc retourner à Asmara où il a une petite entreprise de plomberie.
John, un jeune de 24 ans, large sourire et charismatique, me dit qu'il ne voulait jamais quitter l'Érythrée de sa vie. Sa mère est en Ouganda avec une de ses sœurs, un frère à Dubaï, deux autres frères aux États-Unis mais lui, il reste ici. Il aime ce pays, c'est sa maison, l'Afrique. Mais il a aussi eu de la chance. Après avoir interrompu ses études d'agronomie, qu'il n'aimait pas, il s'est engagé dans l'armée. Et là, il a été promu. Aujourd'hui, il travaille toujours pour l'armée, le matin il dirige un régiment. L'après-midi, il passe du temps sur son chantier, il construit une «pensione1» avec un bar et une salle équipée d'un gigantesque téléviseur Samsung.
Feven, la jeune femme à la réception de ma «pensione» m'a dit qu'elle espère être libérée de l'armée l'année prochaine. Elle est fatiguée de devoir travailler au bureau tous les matins en uniforme militaire. 500 Nakfa (l'équivalent de 30€) ne suffissent pas pour une vie digne.
La peur de parler? Je ne l’ai pas ressentie. Il est sûr qu’une base de confiance doit être instaurée. Sans caméra, sans microphone. Je n’ai pas non plus senti de crainte, voire de peur de l’État: j’ai changé de l’argent sur le marché noir (ce qui est formellement interdit et puni) et j’ai pris des taxis sans autorisations du gouvernement. Parce qu’on me l’a demandé.
L'indépendance officielle en 1993 a suscité un immense espoir. C’est alors que le Service national est devenu un service de construction de la nation. Ce furent quelques années dorées, euphoriques et fières: un destin repris en main. Le salaire des mobilisés était confortable. Puis l'Erythrée et l'Ethiopie sont entrées en guerre pendant deux ans, de 1998 à 2000 à cause de l'accès à la mer. Bilan: 80 000 morts. Les États-Unis et d'autres grandes puissances se sont rangés du côté de l'Éthiopie, partenaire dans la guerre contre le terrorisme. L'Érythrée s'est retirée, faisant de la menace extérieure une raison d'État. Accablée par les sanctions internationales, elle n'a plus été en mesure de construire une économie. Aujourd’hui, ce pays est économiquement à terre. La situation dans la ville de Massawa en témoigne cruellement. Maisons abandonnées et en ruines, rues et marchés désertés et fantômes. Les plus vieux bâtiments historiques comme la magnifique mosquée Shafie du XIème siècle, le bâtiment de la banque Roma construit au XIXème, les maisons sublimes en pierres de corail roses, toutes sont en ruines.
Massawa: Palais impérial initialement construit par les Ottomans au XVIème siècle. Le bâtiment d’aujourd’hui date de 1872 et fut occupé par l’empereur éthiopien Haile Selassie. Le palais a été détruit durant la guerre d’indépendance et n’a jamais été reconstruit. © Sarah Dohr
Le marché abandonné il y a quelques années de l'île de Massawa. © Sarah Dohr
Massawa: entre beauté, abandon et destruction. © Sarah Dohr
L’espoir a resurgi avec l'accord de paix avec l'Éthiopie à la mi-2018. Personne ne sait quand le pays s'ouvrira enfin aux investissements privés mais tous les Érythréens que j'ai rencontrés ont prononcé le mot espoir. Que le pays s'ouvre bientôt, crée des emplois, engage les réformes nécessaires.
Les guerres n'ont pas seulement marqué le paysage, mais aussi la société. Tout le monde a un membre de sa famille qui a été tué dans la guerre. Tous ont des parents et des connaissances à l'étranger, car l'exode des Érythréens n'est pas nouveau: ils fuient depuis les années 1980. Nombreuses sont les familles qui ont un membre en prison ou qui ont disparu durant le temps de la mise en place étatique après l’indépendance. Et certaines familles pleurent la mort de frères, sœurs, filles ou fils qui ont perdu la vie en fuyant par la Libye ou la Méditerranée ces jours-ci.
Lorsque je parlais avec un Érythréen de la vieille génération, quelqu'un qui avait vécu la guerre, je percevais toujours une sorte de compréhension pour le gouvernement actuel. Lorsque j’approchais la jeune génération, j’entendais plutôt une opposition totale à l’égard du gouvernement, qui ne voulait pas ouvrir le pays et leur refusait un avenir prometteur.
L'espoir sur un futur ouvert au monde, où les jeunes peuvent réaliser leurs rêves, est grand. © Sarah Dohr
Depuis la séparation d’avec l’Éthiopie en 1991, l’Érythrée a décidé de suivre sa propre voie. Une constitution a été promulguée, mais elle n'a jamais été appliquée. Le pays a été déclaré république présidentielle. Isaias Afewerki, un soldat, est devenu président. Depuis qu'il est entré en fonction, aucune élection n'a cependant eu lieu dans le pays. Il n'y a qu'un seul parti, le PFDJ (Front populaire pour la démocratie et la justice). Les médias se composent de deux chaînes de télévision d'État et de deux journaux d'État. Si un Érythréen veut voyager dans son propre pays, il doit également obtenir un permis de voyage auprès du gouvernement. Le terrain appartient à l'État. Voilà les raisons pour lesquelles l'Érythrée est qualifiée de dictature. C’est pourquoi le pays se vide aujourd’hui de ses jeunes gens. Qui espèrent trouver une vie meilleure ailleurs, souvent en Éthiopie, au Soudan, à Dubaï mais aussi en Europe et aux États-Unis. Une diaspora qui reste un important moteur économique du pays à travers l’argent envoyé aux familles.
Ajoutons enfin que le paysage est à couper le souffle. L'Érythrée se trouve sous les tropiques. Dans les hautes terres centrales, les températures sont plutôt modérées et avoisinent les 22 degrés en été. La nuit, elles se refroidissent en raison de l'altitude. C'est très agréable. L'intérieur des terres est le haut plateau de l'Abyssinie, qui s'étend de l'Éthiopie à l'Érythrée. La plus haute montagne s'appelle Soira et mesure 3018 mètres de haut. Cette région montagneuse est densément peuplée et plus fraîche. Les hautes terres du sud sont des zones fertiles. Et ce plateau avec ses gorges et ses sommets est enchanteur. A l'extrême ouest, une partie du Sahara appartient à l'Érythrée. Et la côte de la mer Rouge est longue de 1100 kilomètres, chaude et sèche. Il n'y a pas de tourisme et vous pouvez trouver des plages désertes au sable blanc de rêve. De plus, le monde sous-marin a été préservé, un paradis pour les plongeurs.
L'Érythrée, un pays étonnant. Allez-y. Découvrez-le.
Paysage vers le sud, direction Sen'afe. Voyez-vous le panneau qui indique un village? © Sarah Dohr
La ville de Keren: entre l'église catholique et orthodoxe, un homme musulman trace son chemin. © Sarah Dohr
L'ancienne gare de train de Keren, bâtie par les Italiens, est utilisée aujourd'hui comme gare routière. © Sarah Dohr
Une des maintes petites vallées. © Sarah Dohr
Ânes, chèvres, moutons, une route remplie de nids de poule et une femme qui descend du bus pour rejoindre son village. © Sarah Dohr
Moyen de transport de marchandise très commun. © Sarah Dohr
Une route qui sillonne les montagnes vers le Sud. © Sarah Dohr
1On utilise encore beaucoup de vocabulaire italien, notamment en désignant un guest-house en «pensione», ou «caffè».
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J'ai parcouru en bus, pendant trois semaines, ce pays pour faire connaissance avec les gens et me faire une idée de cet État dit secret et fermé. Et vous savez quoi, cher-e lecteur/trice? J’en suis revenue heureuse, pleine d'énergie, car ce que j'ai vu et entendu n'est pas ce que l'on peut lire dans les médias. C'est beaucoup plus beau et compliqué.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582731786_cornedelafriquecarte.jpg" class="img-responsive img-fluid center " width="458" height="229" /><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582731806_6c4ff6a83433a4416aa9d8675a720ce8.jpg" class="img-responsive img-fluid center " width="460" height="204" /></p> <p>L'Érythrée. «Comment as-tu eu cette idée?», m'ont demandé mes amis et ma famille. «<em>C'est dangereux</em>», disaient-ils. Et c'est vrai, tout ce que nous pouvons lire dans la presse c'est qu'il s'agit de la «Corée du nord» africaine, la pire des dictatures, bouclée, qui persécute ses habitants avec un service militaire à vie, utilise la torture lorsqu'ils refusent de servir, applique le travail forcé. Je dois dire que les rapports d'Amnesty International, du UNHCR et d'autres organisations non-gouvernementales m'ont donné le vertige. Mais parmi tous les Érythréens que je connais en Suisse, j’ai rencontré aussi des partisans du gouvernement. Et ce sont ces Érythréens qui m'ont simplement dit: «Va voir le pays!»</p> <p>Aussitôt dit, aussitôt fait. L'ambassade d'Érythrée à Genève m'a délivré le visa en trois semaines, sans autre question. Un État <em>nord-coréen</em> ne me l'aurait jamais accordé, car si on vérifie les entrées de mon nom sur Google, ils en auraient déduit que j’étais une touriste interrogatrice. Alors l’Érythrée ne serait-elle aussi répressive et accro aux contrôles qu’on le dit?</p> <p>L’entrée dans le pays a prouvé le contraire, elle était rapide et facile. Je n'ai pas eu à déclarer l'argent importé ni à ouvrir mon sac pour vérifier le matériel électronique, et je n'ai pas non plus été interrogée sur les intentions de mon voyage. En moins d'un quart d'heure, j'avais le tampon d'entrée sur mon passeport et je pouvais sortir dans l'air frais de la nuit d’Asmara à plus de 2300m d’altitude. </p> <p><i><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582727780_b6feab8180994bdf9ba09147f988d46f_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " width="454" height="681" /></i></p> <h4 style="text-align: center;"><i>Une des peintures dite de propagande et qui montre cette fierté qu’on connait chez les Erythréens. </i>© Sarah Dohr</h4> <p>Cette ville m’a ramenée à une autre époque, elle est pleine de bâtiments coloniaux de la période italienne entre 1870 et 1941, la plupart des années 1920 et 30, quand le <em>Duce</em> Mussolini a fait agrandir Asmara en <em>Piccolo Roma</em>. Néo-classicisme, cubisme, Art déco, expressionnisme - de nombreux styles architecturaux peuvent être observés ici. La ville bourdonne, des taxis jaunes passent, des bus de ville rouges cabossés, des pickups Toyota modernes, d'anciennes Fiat 500 utilisées pour les cours de conduite et bien sûr les vieilles Toyota Corolla, ces voitures bon marché que l'on trouve partout dans le monde. Entre les piétons, les enfants qui vendent des chewing-gums et des mouchoirs en papier, d'autres vendeurs de toute sorte, des mendiants et les gens qui font du shopping, c’est une capitale comme tant d’autres. A un détail près: il n’y a pas de grues de chantier, pas de boom de la construction, pas de nouveaux bâtiments, pas de publicité, pas d'embouteillages, pas de McDonald's, <em>juste une vieille ville pittoresque</em>. Et elle est propre. Les sacs en plastique sont interdits depuis des années.</p> <p>Sur l'avenue Harnet bordée de palmiers, où se dresse l'imposante cathédrale catholique, on trouve d'innombrables cinémas, boutiques, «caffès<sup>1</sup>» et restaurants où l'on peut siroter des macchiatos, des cappuccinos ou des chai, goûter des pâtisseries et déguster des menus typiques locaux ou italiens. Et puis il y a ces cloches de la cathédrale et l'appel à la prière du muezzin! Je suis immédiatement tombée sous le charme de la ville.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582728287_6428255a738041949e1da200bfa0dfce_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582728350_371d024b2b7741d8a9a4e98f9cc3f043_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582728398_bbf4afe03511470e9158c59a2a844cba_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582728429_5dc2e8495cc54e3ca69b3876d09656d7_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582728466_7186654b22cc4a4094b24d780144e33a_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4 style="text-align: center;">La ville jouit d’une diversité culturelle incroyable. Entre la grande mosquée et la cathédrale, il y a des constructions datant du début du XX siècle. © Sarah Dohr</h4> <p>Aussitôt je me suis assise sur la terrasse d'un de ces «caffè», commandé un macchiato et allumé une cigarette. A peine une seconde plus tard, une fille s'est arrêtée, m'a regardé et m'a dit: «It’s not good to smoke! It’s not good for your health.» C'est vrai, ma petite. Mais je suis une vieille femme, j'ai le droit! Et je ris. Je me rends compte au fur et à mesure du voyage que très peu de personnes fument et boivent de l'alcool. Ils ont conscience des effets du tabagisme et de l'alcool. En plus, l’Érythrée a un taux très bas d’infection au VIH et la prévention se fait à travers de grandes affiches partout dans le pays. </p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582728812_92d2717129b74c26b60244a957204c8f_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">Campagne de prévention contre le VIH au sud du pays, à Sen’afe. Dans chaque chambre d’hôtel, en ouvrant les tiroirs du chevet, des préservatifs s’y trouvent avec ce même dessin romantique d’un couple au bord de l’eau où un dauphin saute. © Sarah Dohr</h4> <p>J’ai toujours très bien mangé. Principalement végétarien avec des «enjira», une galette aigre faite avec leur blé local «teff», et des haricots rouges ou lentilles cuites en sauce, des œufs avec du pain le matin et s’il y a de la viande, principalement de la chèvre, très peu de bœuf, pas de porc, elle se mange également dans une sauce faite de leur sublime mélange épicé «bérbéré». On mange avec la main. Et toujours de la salade avec tomates et oignons. Une nourriture saine, fraîche, certes simple et basique, mais délicieuse. Et n’oublions pas le café! Le vrai café érythréen se fait en cérémonie d’au moins trois heures (une tournée, une heure), par une femme: elle torréfie le café, le concasse et le fait cuire. Selon la région on y ajoute du gingembre et c’est succulent! </p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582728981_c3a4c203246545cc9454275679199b3c_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">Arrêt du bus dans un village au milieu de rien, une demi-heure pour manger. On partage du pain avec des haricots rouge et piments. © Sarah Dohr</h4> <p>Le peuple érythréen est curieux et bien informé. Tous possèdent un smartphone, mais il existe uniquement la version Samsung. Pas d’iPhones. Et bien sûr, il y a les cafés Wi-Fi. 15 Nakfa par heure, soit un peu moins d'un euro, ce qui reste cher. L'accès est très lent, avec mon iPhone je pouvais juste éditer mes e-mails et lire des journaux comme CNN, la BBC et le <em>Spiegel</em>, pas <em>Le Temps</em> ou <em>24Heures</em>. Les Érythréens utilisent des applications qui contournent l'accès contrôlé par le gouvernement et tous ont accès à Facebook, Whatsapp, Instagram et d'autres applications africaines que je ne connaissais pas. Ainsi qu’aux chaines télévisées étrangères. </p> <p>Les conversations avec les Érythréens s’engagent vite, surtout dans les «caffès». Ils sont devenus mes lieux préférés. Toujours les deux mêmes questions qui lançaient la conversation: «D'où viens-tu et que fais-tu ici?» Il faut savoir que l’on croise très peu d’Occidentaux à Asmara. J'ai expliqué en toute honnêteté: «Je suis ici parce qu’en Europe, nous avons une très mauvaise image de l'Érythrée et c'est pourquoi je suis venue voir par moi-même.» Mes interlocuteurs ont froncé souvent les sourcils: «Oui, je sais que nous avons une très mauvaise réputation. Et je suis heureux que tu sois venue ici. Tu verras, nous sommes un pays pacifique. Un peuple très pacifique. Et c'est dommage que le monde ne le sache pas. Nous nous sommes battus pour notre indépendance pendant 30 ans et nous avons vécu en paix ces 20 dernières années. Nous avons même signé un traité de paix avec notre ennemi juré, l'Éthiopie, il y a presque deux ans. Nous espérons maintenant que les choses vont s'améliorer sur le plan économique. Mais tu verras, c'est un pays très pacifique et tu n’auras jamais de problèmes.»</p> <p>Et ce fut le cas. Dans ce pays, qui compte neuf groupes ethniques (soit neuf langues), deux grandes religions (l'islam et l'orthodoxie, 50 % chacune) et des couleurs de peau qui passent du noir profond au brun clair, je n'ai jamais ressenti de crainte ou d'inquiétude. Dans aucun autre pays je ne pouvais laisser mon ordinateur portable dans ma chambre d'hôtel. Ici, oui. Partout on s'est adressé à moi comme à une <em>sœur</em>, on n'a jamais essayé de m'arnaquer. Au contraire, chaque jour, j'ai été invitée à prendre un café ou un repas, malgré la pauvreté endémique. On m’a donné la meilleure place dans le bus. On m'a même payé un jour le ticket de bus de 10 Nakfa! L'hospitalité est un code d'honneur pour les Érythréens et cela a rendu mon voyage extrêmement agréable.</p> <p>Le ministère du tourisme m'a donné l'autorisation de voyager d'Asmara à Barentu en passant par Keren et Agordat. C'est à environ 200 kilomètres à l'ouest. Je n’ai pas pu aller plus loin vers la frontière soudanaise, soi-disant à cause de la dangerosité du grand trafic de contrebande. Idem pour le nord, dans la région de Nakfa qui fut le nid de résistance durant la guerre. La raison donnée: la route est impraticable. Mais j’ai pu me rendre à la frontière éthiopienne, à Sen'afe puis à l’est, à Massawa, la première et très ancienne ville portuaire sur la mer Rouge. </p> <p>Ce que j'ai vu, c'est que l'Érythrée a réussi à reconstruire le pays qui fut complètement détruit après une guerre de 30 ans. J’ai vu de nombreux puits où les bergers abreuvent leurs animaux et où les habitants s’approvisionnent, des barrages, des pompes pour exploiter la nappe phréatique. Le réseau électrique est également construit et presque toutes les villes et tous les villages sont branchés au réseau électrique, avec quelques coupures parfois, mais peu. Les maisons trop éloignées des lignes sont équipées avec des batteries chargées par l'énergie solaire. Les routes sont là, quelques-unes seulement sont goudronnées. D’autres sont en construction. Celle qui va de la frontière éthiopienne à Massawa via Nefasit sera une sorte d'autoroute. Le gouvernement gère une ligne de bus qui va partout, avec des bus confortables et modernes. Ce n'est pas le cas des entreprises de transport privées, qui ont des bus vieux, cabossés et inconfortables. J'ai aussi vu des écoles primaires, dans tous les grands villages. Les écoles secondaires, en revanche, sont établies dans les grandes villes, les enfants doivent s'y rendre pour poursuivre leurs études. Les meilleurs peuvent aller à Asmara pour étudier au Collège. Une sorte d'université gouvernementale, qui offre plusieurs enseignements: les sciences humaines, la biologie, l’économie, l’agronomie, la médecine, l'ingénierie.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582729337_69496ef59a17470e8270d7ba58201691_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582729365_97ac43d45d9540d187bb44000af7f66c_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">L’eau est rare en Érythrée. Mais des barrages et pompes aident le peuple et les animaux à vivre. Et sinon, ce sont des camions citernes qui amènent l’eau au village. © Sarah Dohr</h4> <p>Dans toutes les discussions avec les Érythréens, un sujet s’impose: <strong>le service militaire</strong>. C'est obligatoire pour les hommes et les femmes.</p> <p>Selon la loi, le service ne peut durer que dix-huit mois. Mais le régime l'a prolongé indéfiniment. Celui qui est chanceux, intelligent et a de bonnes relations sert dans un bureau confortable de l’administration. Les autres sont envoyés vers la plaine côtière où le soleil peut tuer et doivent construire des routes à la pioche et sans eau. </p> <p>J'ai rencontré Abdul qui m'a raconté qu'il est dans l'armée depuis 28 ans! Il doit travailler pendant 5 semaines, puis il a deux mois de congé et peut donc retourner à Asmara où il a une petite entreprise de plomberie. </p> <p>John, un jeune de 24 ans, large sourire et charismatique, me dit qu'il ne voulait jamais quitter l'Érythrée de sa vie. Sa mère est en Ouganda avec une de ses sœurs, un frère à Dubaï, deux autres frères aux États-Unis mais lui, il reste ici. Il aime ce pays, c'est sa maison, l'Afrique. Mais il a aussi eu de la chance. Après avoir interrompu ses études d'agronomie, qu'il n'aimait pas, il s'est engagé dans l'armée. Et là, il a été promu. Aujourd'hui, il travaille toujours pour l'armée, le matin il dirige un régiment. L'après-midi, il passe du temps sur son chantier, il construit une «pensione<sup>1</sup>» avec un bar et une salle équipée d'un gigantesque téléviseur Samsung. </p> <p>Feven, la jeune femme à la réception de ma «pensione» m'a dit qu'elle espère être libérée de l'armée l'année prochaine. Elle est fatiguée de devoir travailler au bureau tous les matins en uniforme militaire. 500 Nakfa (l'équivalent de 30€) ne suffissent pas pour une vie digne.</p> <p>La peur de parler? Je ne l’ai pas ressentie. Il est sûr qu’une base de confiance doit être instaurée. Sans caméra, sans microphone. Je n’ai pas non plus senti de crainte, voire de peur de l’État: j’ai changé de l’argent sur le marché noir (ce qui est formellement interdit et puni) et j’ai pris des taxis sans autorisations du gouvernement. Parce qu’on me l’a demandé.</p> <p>L'indépendance officielle en 1993 a suscité un immense espoir. C’est alors que le Service national est devenu un service de construction de la nation. Ce furent quelques années dorées, euphoriques et fières: un destin repris en main. Le salaire des mobilisés était confortable. Puis l'Erythrée et l'Ethiopie sont entrées en guerre pendant deux ans, de 1998 à 2000 à cause de l'accès à la mer. Bilan: 80 000 morts. Les États-Unis et d'autres grandes puissances se sont rangés du côté de l'Éthiopie, partenaire dans la guerre contre le terrorisme. L'Érythrée s'est retirée, faisant de la menace extérieure une raison d'État. Accablée par les sanctions internationales, elle n'a plus été en mesure de construire une économie. Aujourd’hui, ce pays est économiquement à terre. La situation dans la ville de Massawa en témoigne cruellement. Maisons abandonnées et en ruines, rues et marchés désertés et fantômes. Les plus vieux bâtiments historiques comme la magnifique mosquée Shafie du XIème siècle, le bâtiment de la banque Roma construit au XIXème, les maisons sublimes en pierres de corail roses, toutes sont en ruines.</p> <h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582729699_b2f79548831146b19836e6034f350067_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></h4> <h4 style="text-align: center;">Massawa: Palais impérial initialement construit par les Ottomans au XVIème siècle. Le bâtiment d’aujourd’hui date de 1872 et fut occupé par l’empereur éthiopien Haile Selassie. Le palais a été détruit durant la guerre d’indépendance et n’a jamais été reconstruit. © Sarah Dohr</h4> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582729891_82d3689040c442ef83253d5c2579e1d4.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582729926_32adedf6206c45ecb52e443708853528_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582729964_b5f900a225124e0fb1780cedbfe7d502_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582729994_e5baa5ebe16540e18e828c2ffa8ccc3d_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">Le marché abandonné il y a quelques années de l'île de Massawa. © Sarah Dohr</h4> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582730017_123f9e3ed64f4250bb8dd6dff27903b8_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">Massawa: entre beauté, abandon et destruction. © Sarah Dohr</h4> <p>L’espoir a resurgi avec l'accord de paix avec l'Éthiopie à la mi-2018. Personne ne sait quand le pays s'ouvrira enfin aux investissements privés mais tous les Érythréens que j'ai rencontrés ont prononcé le mot <em>espoir</em>. Que le pays s'ouvre bientôt, crée des emplois, engage les réformes nécessaires.</p> <p>Les guerres n'ont pas seulement marqué le paysage, mais aussi la société. Tout le monde a un membre de sa famille qui a été tué dans la guerre. Tous ont des parents et des connaissances à l'étranger, car l'exode des Érythréens n'est pas nouveau: ils fuient depuis les années 1980. Nombreuses sont les familles qui ont un membre en prison ou qui ont disparu durant le temps de la mise en place étatique après l’indépendance. Et certaines familles pleurent la mort de frères, sœurs, filles ou fils qui ont perdu la vie en fuyant par la Libye ou la Méditerranée ces jours-ci.</p> <p>Lorsque je parlais avec un Érythréen de la vieille génération, quelqu'un qui avait vécu la guerre, je percevais toujours une sorte de compréhension pour le gouvernement actuel. Lorsque j’approchais la jeune génération, j’entendais plutôt une opposition totale à l’égard du gouvernement, qui ne voulait pas ouvrir le pays et leur refusait un avenir prometteur. </p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582730478_9be98746874f44d89de515cece3bbe5e_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582730516_d36b2e5d8f5042a2ac95bd5d6945b4f1_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582730549_73cc4a8e75654977b5932b64ab64e71c_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582730578_e24978c71508478ba05b472b242fa54f.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4>L'espoir sur un futur ouvert au monde, où les jeunes peuvent réaliser leurs rêves, est grand. © Sarah Dohr</h4> <p>Depuis la séparation d’avec l’Éthiopie en 1991, l’Érythrée a décidé de suivre sa propre voie. Une constitution a été promulguée, mais elle n'a jamais été appliquée. Le pays a été déclaré république présidentielle. Isaias Afewerki, un soldat, est devenu président. Depuis qu'il est entré en fonction, aucune élection n'a cependant eu lieu dans le pays. Il n'y a qu'un seul parti, le PFDJ (Front populaire pour la démocratie et la justice). Les médias se composent de deux chaînes de télévision d'État et de deux journaux d'État. Si un Érythréen veut voyager dans son propre pays, il doit également obtenir un permis de voyage auprès du gouvernement. Le terrain appartient à l'État. Voilà les raisons pour lesquelles l'Érythrée est qualifiée de dictature. C’est pourquoi le pays se vide aujourd’hui de ses jeunes gens. Qui espèrent trouver une vie meilleure ailleurs, souvent en Éthiopie, au Soudan, à Dubaï mais aussi en Europe et aux États-Unis. Une diaspora qui reste un important moteur économique du pays à travers l’argent envoyé aux familles.</p> <p>Ajoutons enfin que le paysage est à couper le souffle. L'Érythrée se trouve sous les tropiques. Dans les hautes terres centrales, les températures sont plutôt modérées et avoisinent les 22 degrés en été. La nuit, elles se refroidissent en raison de l'altitude. C'est très agréable. L'intérieur des terres est le haut plateau de l'Abyssinie, qui s'étend de l'Éthiopie à l'Érythrée. La plus haute montagne s'appelle Soira et mesure 3018 mètres de haut. Cette région montagneuse est densément peuplée et plus fraîche. Les hautes terres du sud sont des zones fertiles. Et ce plateau avec ses gorges et ses sommets est enchanteur. A l'extrême ouest, une partie du Sahara appartient à l'Érythrée. Et la côte de la mer Rouge est longue de 1100 kilomètres, chaude et sèche. Il n'y a pas de tourisme et vous pouvez trouver des plages désertes au sable blanc de rêve. De plus, le monde sous-marin a été préservé, un paradis pour les plongeurs.</p> <p>L'Érythrée, un pays étonnant. Allez-y. Découvrez-le.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582730791_291e4c6be0fc4a2ba4b7cd0caddda2cb_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">Paysage vers le sud, direction Sen'afe. Voyez-vous le panneau qui indique un village? © Sarah Dohr</h4> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582730822_3026e42ed83b4a42a72c7422d7881924.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">La ville de Keren: entre l'église catholique et orthodoxe, un homme musulman trace son chemin. © Sarah Dohr</h4> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582730859_a44ea2db1d6540f9a65912a451d22360_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">L'ancienne gare de train de Keren, bâtie par les Italiens, est utilisée aujourd'hui comme gare routière. © Sarah Dohr</h4> <p style="text-align: center;"><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582730894_5bc9fdc5abdf4d09a4fa47402becea1a_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">Une des maintes petites vallées. © Sarah Dohr</h4> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582730938_04fc915697f64e11a946b417b5a83a5a_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">Ânes, chèvres, moutons, une route remplie de nids de poule et une femme qui descend du bus pour rejoindre son village. © Sarah Dohr</h4> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582730958_00ee875a58724359bfc37b5251b6bc93_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4 style="text-align: center;">Moyen de transport de marchandise très commun. © Sarah Dohr</h4> <p style="text-align: center;"><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582731001_c763edb70fb54ab189cc744c4d39df44_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">Une route qui sillonne les montagnes vers le Sud. © Sarah Dohr</h4> <hr /> <h4><sup>1</sup>On utilise encore beaucoup de vocabulaire italien, notamment en désignant un guest-house en «pensione», ou «caffè». </h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'l-etonnante-erythree', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 801, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 2161, 'homepage_order' => (int) 2411, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 53, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'attachments' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, 'relatives' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) {} ], 'embeds' => [], 'images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'audios' => [], 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'author' => 'Sarah Dohr', 'description' => 'L’Érythrée est considérée comme une des pires dictatures du monde, renfermée sur elle-même, faisant fuir des dizaines de milliers de gens. 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Mais parmi tous les Érythréens que je connais en Suisse, j’ai rencontré aussi des partisans du gouvernement. Et ce sont ces Érythréens qui m'ont simplement dit: «Va voir le pays!»</p> <p>Aussitôt dit, aussitôt fait. L'ambassade d'Érythrée à Genève m'a délivré le visa en trois semaines, sans autre question. Un État <em>nord-coréen</em> ne me l'aurait jamais accordé, car si on vérifie les entrées de mon nom sur Google, ils en auraient déduit que j’étais une touriste interrogatrice. Alors l’Érythrée ne serait-elle aussi répressive et accro aux contrôles qu’on le dit?</p> <p>L’entrée dans le pays a prouvé le contraire, elle était rapide et facile. Je n'ai pas eu à déclarer l'argent importé ni à ouvrir mon sac pour vérifier le matériel électronique, et je n'ai pas non plus été interrogée sur les intentions de mon voyage. En moins d'un quart d'heure, j'avais le tampon d'entrée sur mon passeport et je pouvais sortir dans l'air frais de la nuit d’Asmara à plus de 2300m d’altitude. </p> <p><i><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582727780_b6feab8180994bdf9ba09147f988d46f_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " width="454" height="681" /></i></p> <h4 style="text-align: center;"><i>Une des peintures dite de propagande et qui montre cette fierté qu’on connait chez les Erythréens. </i>© Sarah Dohr</h4> <p>Cette ville m’a ramenée à une autre époque, elle est pleine de bâtiments coloniaux de la période italienne entre 1870 et 1941, la plupart des années 1920 et 30, quand le <em>Duce</em> Mussolini a fait agrandir Asmara en <em>Piccolo Roma</em>. Néo-classicisme, cubisme, Art déco, expressionnisme - de nombreux styles architecturaux peuvent être observés ici. La ville bourdonne, des taxis jaunes passent, des bus de ville rouges cabossés, des pickups Toyota modernes, d'anciennes Fiat 500 utilisées pour les cours de conduite et bien sûr les vieilles Toyota Corolla, ces voitures bon marché que l'on trouve partout dans le monde. Entre les piétons, les enfants qui vendent des chewing-gums et des mouchoirs en papier, d'autres vendeurs de toute sorte, des mendiants et les gens qui font du shopping, c’est une capitale comme tant d’autres. A un détail près: il n’y a pas de grues de chantier, pas de boom de la construction, pas de nouveaux bâtiments, pas de publicité, pas d'embouteillages, pas de McDonald's, <em>juste une vieille ville pittoresque</em>. Et elle est propre. Les sacs en plastique sont interdits depuis des années.</p> <p>Sur l'avenue Harnet bordée de palmiers, où se dresse l'imposante cathédrale catholique, on trouve d'innombrables cinémas, boutiques, «caffès<sup>1</sup>» et restaurants où l'on peut siroter des macchiatos, des cappuccinos ou des chai, goûter des pâtisseries et déguster des menus typiques locaux ou italiens. Et puis il y a ces cloches de la cathédrale et l'appel à la prière du muezzin! Je suis immédiatement tombée sous le charme de la ville.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582728287_6428255a738041949e1da200bfa0dfce_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582728350_371d024b2b7741d8a9a4e98f9cc3f043_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582728398_bbf4afe03511470e9158c59a2a844cba_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582728429_5dc2e8495cc54e3ca69b3876d09656d7_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582728466_7186654b22cc4a4094b24d780144e33a_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4 style="text-align: center;">La ville jouit d’une diversité culturelle incroyable. Entre la grande mosquée et la cathédrale, il y a des constructions datant du début du XX siècle. © Sarah Dohr</h4> <p>Aussitôt je me suis assise sur la terrasse d'un de ces «caffè», commandé un macchiato et allumé une cigarette. A peine une seconde plus tard, une fille s'est arrêtée, m'a regardé et m'a dit: «It’s not good to smoke! It’s not good for your health.» C'est vrai, ma petite. Mais je suis une vieille femme, j'ai le droit! Et je ris. Je me rends compte au fur et à mesure du voyage que très peu de personnes fument et boivent de l'alcool. Ils ont conscience des effets du tabagisme et de l'alcool. En plus, l’Érythrée a un taux très bas d’infection au VIH et la prévention se fait à travers de grandes affiches partout dans le pays. </p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582728812_92d2717129b74c26b60244a957204c8f_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">Campagne de prévention contre le VIH au sud du pays, à Sen’afe. Dans chaque chambre d’hôtel, en ouvrant les tiroirs du chevet, des préservatifs s’y trouvent avec ce même dessin romantique d’un couple au bord de l’eau où un dauphin saute. © Sarah Dohr</h4> <p>J’ai toujours très bien mangé. Principalement végétarien avec des «enjira», une galette aigre faite avec leur blé local «teff», et des haricots rouges ou lentilles cuites en sauce, des œufs avec du pain le matin et s’il y a de la viande, principalement de la chèvre, très peu de bœuf, pas de porc, elle se mange également dans une sauce faite de leur sublime mélange épicé «bérbéré». On mange avec la main. Et toujours de la salade avec tomates et oignons. Une nourriture saine, fraîche, certes simple et basique, mais délicieuse. Et n’oublions pas le café! Le vrai café érythréen se fait en cérémonie d’au moins trois heures (une tournée, une heure), par une femme: elle torréfie le café, le concasse et le fait cuire. Selon la région on y ajoute du gingembre et c’est succulent! </p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582728981_c3a4c203246545cc9454275679199b3c_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">Arrêt du bus dans un village au milieu de rien, une demi-heure pour manger. On partage du pain avec des haricots rouge et piments. © Sarah Dohr</h4> <p>Le peuple érythréen est curieux et bien informé. Tous possèdent un smartphone, mais il existe uniquement la version Samsung. Pas d’iPhones. Et bien sûr, il y a les cafés Wi-Fi. 15 Nakfa par heure, soit un peu moins d'un euro, ce qui reste cher. L'accès est très lent, avec mon iPhone je pouvais juste éditer mes e-mails et lire des journaux comme CNN, la BBC et le <em>Spiegel</em>, pas <em>Le Temps</em> ou <em>24Heures</em>. Les Érythréens utilisent des applications qui contournent l'accès contrôlé par le gouvernement et tous ont accès à Facebook, Whatsapp, Instagram et d'autres applications africaines que je ne connaissais pas. Ainsi qu’aux chaines télévisées étrangères. </p> <p>Les conversations avec les Érythréens s’engagent vite, surtout dans les «caffès». Ils sont devenus mes lieux préférés. Toujours les deux mêmes questions qui lançaient la conversation: «D'où viens-tu et que fais-tu ici?» Il faut savoir que l’on croise très peu d’Occidentaux à Asmara. J'ai expliqué en toute honnêteté: «Je suis ici parce qu’en Europe, nous avons une très mauvaise image de l'Érythrée et c'est pourquoi je suis venue voir par moi-même.» Mes interlocuteurs ont froncé souvent les sourcils: «Oui, je sais que nous avons une très mauvaise réputation. Et je suis heureux que tu sois venue ici. Tu verras, nous sommes un pays pacifique. Un peuple très pacifique. Et c'est dommage que le monde ne le sache pas. Nous nous sommes battus pour notre indépendance pendant 30 ans et nous avons vécu en paix ces 20 dernières années. Nous avons même signé un traité de paix avec notre ennemi juré, l'Éthiopie, il y a presque deux ans. Nous espérons maintenant que les choses vont s'améliorer sur le plan économique. Mais tu verras, c'est un pays très pacifique et tu n’auras jamais de problèmes.»</p> <p>Et ce fut le cas. Dans ce pays, qui compte neuf groupes ethniques (soit neuf langues), deux grandes religions (l'islam et l'orthodoxie, 50 % chacune) et des couleurs de peau qui passent du noir profond au brun clair, je n'ai jamais ressenti de crainte ou d'inquiétude. Dans aucun autre pays je ne pouvais laisser mon ordinateur portable dans ma chambre d'hôtel. Ici, oui. Partout on s'est adressé à moi comme à une <em>sœur</em>, on n'a jamais essayé de m'arnaquer. Au contraire, chaque jour, j'ai été invitée à prendre un café ou un repas, malgré la pauvreté endémique. On m’a donné la meilleure place dans le bus. On m'a même payé un jour le ticket de bus de 10 Nakfa! L'hospitalité est un code d'honneur pour les Érythréens et cela a rendu mon voyage extrêmement agréable.</p> <p>Le ministère du tourisme m'a donné l'autorisation de voyager d'Asmara à Barentu en passant par Keren et Agordat. C'est à environ 200 kilomètres à l'ouest. Je n’ai pas pu aller plus loin vers la frontière soudanaise, soi-disant à cause de la dangerosité du grand trafic de contrebande. Idem pour le nord, dans la région de Nakfa qui fut le nid de résistance durant la guerre. La raison donnée: la route est impraticable. Mais j’ai pu me rendre à la frontière éthiopienne, à Sen'afe puis à l’est, à Massawa, la première et très ancienne ville portuaire sur la mer Rouge. </p> <p>Ce que j'ai vu, c'est que l'Érythrée a réussi à reconstruire le pays qui fut complètement détruit après une guerre de 30 ans. J’ai vu de nombreux puits où les bergers abreuvent leurs animaux et où les habitants s’approvisionnent, des barrages, des pompes pour exploiter la nappe phréatique. Le réseau électrique est également construit et presque toutes les villes et tous les villages sont branchés au réseau électrique, avec quelques coupures parfois, mais peu. Les maisons trop éloignées des lignes sont équipées avec des batteries chargées par l'énergie solaire. Les routes sont là, quelques-unes seulement sont goudronnées. D’autres sont en construction. Celle qui va de la frontière éthiopienne à Massawa via Nefasit sera une sorte d'autoroute. Le gouvernement gère une ligne de bus qui va partout, avec des bus confortables et modernes. Ce n'est pas le cas des entreprises de transport privées, qui ont des bus vieux, cabossés et inconfortables. J'ai aussi vu des écoles primaires, dans tous les grands villages. Les écoles secondaires, en revanche, sont établies dans les grandes villes, les enfants doivent s'y rendre pour poursuivre leurs études. Les meilleurs peuvent aller à Asmara pour étudier au Collège. Une sorte d'université gouvernementale, qui offre plusieurs enseignements: les sciences humaines, la biologie, l’économie, l’agronomie, la médecine, l'ingénierie.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582729337_69496ef59a17470e8270d7ba58201691_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582729365_97ac43d45d9540d187bb44000af7f66c_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">L’eau est rare en Érythrée. Mais des barrages et pompes aident le peuple et les animaux à vivre. Et sinon, ce sont des camions citernes qui amènent l’eau au village. © Sarah Dohr</h4> <p>Dans toutes les discussions avec les Érythréens, un sujet s’impose: <strong>le service militaire</strong>. C'est obligatoire pour les hommes et les femmes.</p> <p>Selon la loi, le service ne peut durer que dix-huit mois. Mais le régime l'a prolongé indéfiniment. Celui qui est chanceux, intelligent et a de bonnes relations sert dans un bureau confortable de l’administration. Les autres sont envoyés vers la plaine côtière où le soleil peut tuer et doivent construire des routes à la pioche et sans eau. </p> <p>J'ai rencontré Abdul qui m'a raconté qu'il est dans l'armée depuis 28 ans! Il doit travailler pendant 5 semaines, puis il a deux mois de congé et peut donc retourner à Asmara où il a une petite entreprise de plomberie. </p> <p>John, un jeune de 24 ans, large sourire et charismatique, me dit qu'il ne voulait jamais quitter l'Érythrée de sa vie. Sa mère est en Ouganda avec une de ses sœurs, un frère à Dubaï, deux autres frères aux États-Unis mais lui, il reste ici. Il aime ce pays, c'est sa maison, l'Afrique. Mais il a aussi eu de la chance. Après avoir interrompu ses études d'agronomie, qu'il n'aimait pas, il s'est engagé dans l'armée. Et là, il a été promu. Aujourd'hui, il travaille toujours pour l'armée, le matin il dirige un régiment. L'après-midi, il passe du temps sur son chantier, il construit une «pensione<sup>1</sup>» avec un bar et une salle équipée d'un gigantesque téléviseur Samsung. </p> <p>Feven, la jeune femme à la réception de ma «pensione» m'a dit qu'elle espère être libérée de l'armée l'année prochaine. Elle est fatiguée de devoir travailler au bureau tous les matins en uniforme militaire. 500 Nakfa (l'équivalent de 30€) ne suffissent pas pour une vie digne.</p> <p>La peur de parler? Je ne l’ai pas ressentie. Il est sûr qu’une base de confiance doit être instaurée. Sans caméra, sans microphone. Je n’ai pas non plus senti de crainte, voire de peur de l’État: j’ai changé de l’argent sur le marché noir (ce qui est formellement interdit et puni) et j’ai pris des taxis sans autorisations du gouvernement. Parce qu’on me l’a demandé.</p> <p>L'indépendance officielle en 1993 a suscité un immense espoir. C’est alors que le Service national est devenu un service de construction de la nation. Ce furent quelques années dorées, euphoriques et fières: un destin repris en main. Le salaire des mobilisés était confortable. Puis l'Erythrée et l'Ethiopie sont entrées en guerre pendant deux ans, de 1998 à 2000 à cause de l'accès à la mer. Bilan: 80 000 morts. Les États-Unis et d'autres grandes puissances se sont rangés du côté de l'Éthiopie, partenaire dans la guerre contre le terrorisme. L'Érythrée s'est retirée, faisant de la menace extérieure une raison d'État. Accablée par les sanctions internationales, elle n'a plus été en mesure de construire une économie. Aujourd’hui, ce pays est économiquement à terre. La situation dans la ville de Massawa en témoigne cruellement. Maisons abandonnées et en ruines, rues et marchés désertés et fantômes. Les plus vieux bâtiments historiques comme la magnifique mosquée Shafie du XIème siècle, le bâtiment de la banque Roma construit au XIXème, les maisons sublimes en pierres de corail roses, toutes sont en ruines.</p> <h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582729699_b2f79548831146b19836e6034f350067_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></h4> <h4 style="text-align: center;">Massawa: Palais impérial initialement construit par les Ottomans au XVIème siècle. Le bâtiment d’aujourd’hui date de 1872 et fut occupé par l’empereur éthiopien Haile Selassie. Le palais a été détruit durant la guerre d’indépendance et n’a jamais été reconstruit. © Sarah Dohr</h4> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582729891_82d3689040c442ef83253d5c2579e1d4.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582729926_32adedf6206c45ecb52e443708853528_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582729964_b5f900a225124e0fb1780cedbfe7d502_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582729994_e5baa5ebe16540e18e828c2ffa8ccc3d_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">Le marché abandonné il y a quelques années de l'île de Massawa. © Sarah Dohr</h4> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582730017_123f9e3ed64f4250bb8dd6dff27903b8_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">Massawa: entre beauté, abandon et destruction. © Sarah Dohr</h4> <p>L’espoir a resurgi avec l'accord de paix avec l'Éthiopie à la mi-2018. Personne ne sait quand le pays s'ouvrira enfin aux investissements privés mais tous les Érythréens que j'ai rencontrés ont prononcé le mot <em>espoir</em>. Que le pays s'ouvre bientôt, crée des emplois, engage les réformes nécessaires.</p> <p>Les guerres n'ont pas seulement marqué le paysage, mais aussi la société. Tout le monde a un membre de sa famille qui a été tué dans la guerre. Tous ont des parents et des connaissances à l'étranger, car l'exode des Érythréens n'est pas nouveau: ils fuient depuis les années 1980. Nombreuses sont les familles qui ont un membre en prison ou qui ont disparu durant le temps de la mise en place étatique après l’indépendance. Et certaines familles pleurent la mort de frères, sœurs, filles ou fils qui ont perdu la vie en fuyant par la Libye ou la Méditerranée ces jours-ci.</p> <p>Lorsque je parlais avec un Érythréen de la vieille génération, quelqu'un qui avait vécu la guerre, je percevais toujours une sorte de compréhension pour le gouvernement actuel. Lorsque j’approchais la jeune génération, j’entendais plutôt une opposition totale à l’égard du gouvernement, qui ne voulait pas ouvrir le pays et leur refusait un avenir prometteur. </p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582730478_9be98746874f44d89de515cece3bbe5e_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582730516_d36b2e5d8f5042a2ac95bd5d6945b4f1_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582730549_73cc4a8e75654977b5932b64ab64e71c_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582730578_e24978c71508478ba05b472b242fa54f.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4>L'espoir sur un futur ouvert au monde, où les jeunes peuvent réaliser leurs rêves, est grand. © Sarah Dohr</h4> <p>Depuis la séparation d’avec l’Éthiopie en 1991, l’Érythrée a décidé de suivre sa propre voie. Une constitution a été promulguée, mais elle n'a jamais été appliquée. Le pays a été déclaré république présidentielle. Isaias Afewerki, un soldat, est devenu président. Depuis qu'il est entré en fonction, aucune élection n'a cependant eu lieu dans le pays. Il n'y a qu'un seul parti, le PFDJ (Front populaire pour la démocratie et la justice). Les médias se composent de deux chaînes de télévision d'État et de deux journaux d'État. Si un Érythréen veut voyager dans son propre pays, il doit également obtenir un permis de voyage auprès du gouvernement. Le terrain appartient à l'État. Voilà les raisons pour lesquelles l'Érythrée est qualifiée de dictature. C’est pourquoi le pays se vide aujourd’hui de ses jeunes gens. Qui espèrent trouver une vie meilleure ailleurs, souvent en Éthiopie, au Soudan, à Dubaï mais aussi en Europe et aux États-Unis. Une diaspora qui reste un important moteur économique du pays à travers l’argent envoyé aux familles.</p> <p>Ajoutons enfin que le paysage est à couper le souffle. L'Érythrée se trouve sous les tropiques. Dans les hautes terres centrales, les températures sont plutôt modérées et avoisinent les 22 degrés en été. La nuit, elles se refroidissent en raison de l'altitude. C'est très agréable. L'intérieur des terres est le haut plateau de l'Abyssinie, qui s'étend de l'Éthiopie à l'Érythrée. La plus haute montagne s'appelle Soira et mesure 3018 mètres de haut. Cette région montagneuse est densément peuplée et plus fraîche. Les hautes terres du sud sont des zones fertiles. Et ce plateau avec ses gorges et ses sommets est enchanteur. A l'extrême ouest, une partie du Sahara appartient à l'Érythrée. Et la côte de la mer Rouge est longue de 1100 kilomètres, chaude et sèche. Il n'y a pas de tourisme et vous pouvez trouver des plages désertes au sable blanc de rêve. De plus, le monde sous-marin a été préservé, un paradis pour les plongeurs.</p> <p>L'Érythrée, un pays étonnant. Allez-y. Découvrez-le.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582730791_291e4c6be0fc4a2ba4b7cd0caddda2cb_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">Paysage vers le sud, direction Sen'afe. Voyez-vous le panneau qui indique un village? © Sarah Dohr</h4> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582730822_3026e42ed83b4a42a72c7422d7881924.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">La ville de Keren: entre l'église catholique et orthodoxe, un homme musulman trace son chemin. © Sarah Dohr</h4> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582730859_a44ea2db1d6540f9a65912a451d22360_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">L'ancienne gare de train de Keren, bâtie par les Italiens, est utilisée aujourd'hui comme gare routière. © Sarah Dohr</h4> <p style="text-align: center;"><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582730894_5bc9fdc5abdf4d09a4fa47402becea1a_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">Une des maintes petites vallées. © Sarah Dohr</h4> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582730938_04fc915697f64e11a946b417b5a83a5a_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">Ânes, chèvres, moutons, une route remplie de nids de poule et une femme qui descend du bus pour rejoindre son village. © Sarah Dohr</h4> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582730958_00ee875a58724359bfc37b5251b6bc93_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4 style="text-align: center;">Moyen de transport de marchandise très commun. © Sarah Dohr</h4> <p style="text-align: center;"><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1582731001_c763edb70fb54ab189cc744c4d39df44_1_201_a.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">Une route qui sillonne les montagnes vers le Sud. © Sarah Dohr</h4> <hr /> <h4><sup>1</sup>On utilise encore beaucoup de vocabulaire italien, notamment en désignant un guest-house en «pensione», ou «caffè». </h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'l-etonnante-erythree', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 801, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 2161, 'homepage_order' => (int) 2411, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 53, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4728, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'L’enjeu vital de la cybersécurité à l’hôpital', 'subtitle' => 'Les appareils médicaux électroniques tels que les pompes à perfusions, les stimulateurs cardiaques ou les robots chirurgicaux sont de plus en plus ciblés par les cybercriminels. 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Cette faille permettait ainsi de surdoser les substances injectées aux patients, de manipuler les valeurs du moniteur (tension, rythme cardiaque, ...) et de désactiver l'alarme. Ce qui aurait pu entraîner la mort d’un ou plusieurs patients.</p> <p>Cela donne des frissons, on se croirait dans un film de science-fiction.</p> <p>Selon <a href="https://resources.checkpoint.com/report/2023-check-point-cyber-security-report" target="_blank" rel="noopener">le rapport de sécurité 2023 de Check Point Software Technologies</a>, les cyber-attaques ont augmenté de 38% dans le monde en 2022 par rapport à l'année précédente, et les attaques contre le secteur de la santé ont même augmenté de 74%. La professionnalisation des cybercriminels et leur absence de scrupules de plus en plus flagrante les mènent à exercer des formes de chantages qui sont l’un des principaux défis d’avenir en matière de cybersécurité.</p> <p>M. 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Le russe reste la langue de la communication interethnique, du commerce et des affaires, officiellement ou officieusement dans plusieurs pays ex-soviétiques. En Ukraine, ce fut l'un des points chauds du débat lors des élections présidentielles de 2004: Viktor Ianoukovytch était favorable à l'introduction du russe comme deuxième langue officielle, tandis que son rival Viktor Iouchtchenko s'y opposait.</p> <p>Toute tentative de changer une langue parlée est vouée à l'échec, la dernière expérience en Suisse l'a montrée, lorsque l'on a tenté, avec des millions de subventions, d’introduire une langue écrite suprarégionale Rumantsch Grischun.</p> <p>En été 2003, le Grand Conseil du canton des Grisons a décidé qu'à partir de 2005, les manuels scolaires rhéto-romanches ne seraient plus publiés qu'en rumantsch grischun. Le cap était ainsi donné d'introduire la nouvelle langue standard comme seule langue écrite dans les écoles, ce qui a déclenché de vives réactions. Cette tentative est «considérée comme un échec» par l'écrasante majorité des personnes interrogées, peut-on lire dans le rapport d'évaluation du Centre pour la démocratie d'Aarau sur mandat de l'Office fédéral de la culture (OFC). La langue écrite aurait au contraire engendré de nouveaux problèmes. Parmi ceux-ci, le manque de connaissances des enseignants dans les idiomes.</p> <p>La langue est plus qu'un simple moyen de communication: elle fait partie intégrante de notre identité. La langue que nous parlons est indissociable de notre personnalité et de notre appartenance culturelle. Mais la langue évolue, change et s'adapte. Des générations passeront avant qu'une langue parlée ne change, ne disparaisse ou ne s'adapte. </p> <p>Rien ne peut l'imposer.</p> <hr /> <h4><a href="https://www.nzz.ch/international/lettland-soll-wieder-lettisch-werden-was-das-fuer-die-russen-im-land-bedeutet-ld.1758937?fbclid=IwAR1xE0mSZZYv9meO-SGS186Pq3oCytDI8fT1cAH1BS4wCgCq_zlyppmQkHM" target="_blank" rel="noopener">Lire l'article original.</a></h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'lettonie-le-casse-tete-post-sovietique', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 756, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 4, 'person_id' => (int) 53, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4549, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Predator Files: la malhonnêteté suisse', 'subtitle' => 'Depuis quelques années, des scandales liés aux logiciels espions éclatent régulièrement. 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Mais cette société a été noyautée par la CIA et les services secrets allemands. <a href="https://bonpourlatete.com/analyse/crypto-ag-ce-cadavre-exquis" target="_blank" rel="noopener"><em>BPLT</em> en a parlé</a>. Jusqu’à ce jour, toutes les tentatives de clarification de cette affaire ont échoué.</p> <p>Lorsque Viola Amherd a repris le département de la Défense en 2019, elle a fait des déclarations audacieuses sur l'affaire Crypto: à l'heure actuelle, elle n'autoriserait pas une action d'espionnage comme celle menée à l'époque avec Crypto AG. «Si l'on veut collaborer avec d'autres pays, il ne faut pas les espionner de cette manière. Il faut respecter les bases légales», affirmait-elle alors.</p> <p>Il y a deux ans éclatait <a href="https://bonpourlatete.com/actuel/derriere-pegasus-ou-le-mode-d-emploi-d-un-logiciel-espion" target="_blank" rel="noopener">l'affaire Pegasus</a>. Ce scandale a montré comment des hommes d'affaires sans scrupules développent des cyberarmes et les vendent à presque tous les Etats prêts à payer, qu'il s'agisse de démocraties ou d'Etats de non-droit. Le logiciel malveillant développé par le groupe israélien NSO a également permis d'espionner des opposants politiques, des journalistes et des militants des droits de l'homme. Une <a href="https://www.nzz.ch/technologie/pegasus-die-schweiz-hat-umstrittene-spionagesoftware-eingesetzt-ld.1640310" target="_blank" rel="noopener">enquête menée par des journalistes de la <em>NZZ</em></a> a finalement révélé que le gouvernement Suisse utilisait Pegasus ainsi que d'autres logiciels espions depuis 2017.</p> <p>Et qu’a dit le gouvernement Suisse? La cheffe du DDPS Viola Amherd est restée discrète sur la question de savoir si le logiciel Pegasus ou un produit similaire avait été utilisé par la Confédération. Sans citer de noms, elle a simplement avancé que pour préserver la sécurité intérieure et extérieure de la Suisse, «dans des cas justifiés, des possibilités d'intrusion dans des systèmes informatiques, y compris des téléphones portables» pouvaient avoir lieu.</p> <p>Et voilà que début octobre, un autre scandale de malware d'espionnage est révélé. Le 5 octobre, les journaux français <em>Mediapart</em>, l’allemand <em>Der</em> <em>Spiegel</em> et en Suisse la <em>WOZ</em> ont publié les «Predator Files». Ont également participé Amnesty International et d'autres organisations. Ils dévoilent un réseau d'entreprises opaques, issu d'un consortium appelé Intellexa Alliance qui a commercialisé le logiciel espion dans le monde entier. Encore un logiciel espion qui s’introduit dans les smartphones à la suite de failles de sécurité dans les systèmes d'exploitation ou par des liens suspects dans les logiciels populaires. Ainsi, les téléphones infectés sont mis sur écoute et transformés en mouchards non-stop. Amnesty International est clair: ces logiciels espions sont «utilisé pour éroder les droits de l'homme, la liberté de la presse et les mouvements de la société civile dans le monde entier.»</p> <p>Selon les recherches journalistiques, les technologies ont été vendues dans 25 pays au total, dont l'Allemagne, la Suisse et l'Autriche. Selon la <em>WOZ</em>, l'attitude des autorités suisses vis-à-vis des fournisseurs de logiciels espions soulève également des questions: «Personne ne veut être responsable de quoi que ce soit». Ni le Secrétariat d'Etat à l'Economie (SECO), ni le département fédéral des Affaires étrangères (DFAE), ni la Police fédérale (Fedpol), ni le Service de renseignement de la Confédération (SRC) ne veulent répondre aux questions sensibles. En outre, la <em>WOZ</em> affirme qu'il n'est pas possible d'établir clairement quel logiciel de surveillance est utilisé par les autorités suisses elles-mêmes. En réponse à une demande basée sur la loi sur la transparence (LTrans), l'Office fédéral de la police (Fedpol), le SRC ainsi que l'autorité d'acquisition d'armement Armasuisse auraient refusé de communiquer toute information, en invoquant la sécurité intérieure et extérieure de la Suisse.</p> <p>La conclusion d’Amnesty International par sa secrétaire générale Agnès Callamard est un coup de tonnerre: «Intellexa dit être “une entreprise réglementée et basée dans l’UE”, ce qui en soi montre que les Etats membres et les institutions de l’UE ont échoué à empêcher le déploiement débridé de ces produits de surveillance, malgré des enquêtes telles que celle qui a porté sur le projet Pegasus en 2021. Cet échec est si patent que, comme en témoigne cette nouvelle enquête, même des responsables et des institutions de l’UE ont été pris dans les mailles du filet [de l’alliance Intellexa]». L'Union européenne ne réglemente pas efficacement l'industrie de la surveillance, qui est opaque et opère à l'échelle mondiale.</p> <p>Ce dernier scandale est éclipsé par l'attaque du Hamas contre Israël qui s’est produit un jour après la publication des «Predator-Files». Seuls quelques journaux en ont parlé, le tollé est également absent dans la population. Et comme la Suisse s'apprête à vivre un week-end électoral important, de nombreux politiciens se garderont bien d'aborder un sujet aussi brûlant. Le statut de pays neutre est sévèrement entamé. Toutes les déclarations faites jusqu'ici par l'ensemble du Conseil fédéral démasquent la véritable politique de nos sept Sages: «Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais».</p> <p>Aucun gouvernement, ni aucune économie au monde ne peut entretenir de relations sincères sur cette base. Et vous, chère lectrice, cher lecteur, sachez que plus aucune information sur votre smartphone n'est en sûreté.</p> <hr /> <h4>Pour aller plus loin:</h4> <h4>La Suisse s’apprête à <a href="https://www.vbs.admin.ch/fr/securite/recherche-renseignements/loi-renseignement.html" target="_blank" rel="noopener">reviser la loi fédérale sur le renseignement</a> (LRens). L’entrée en vigueur est prevue pour 2026. 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Cela dit attention de ne pas faire le jeu de ceux qui en Suisse ferment les portes au migrants de ce pays sous prétexte que finalement "ce n'est pas si grave." Les paysages sont sûrement très beaux, l'enjera délicieuse et les gens "curieux et bien informés" (avec deux journaux officiels et deux chaînes de TV officielles ?...). Je ne suis jamais allé en Érythrée mais en 2016 j'étais à la frontière du côté éthiopien, là où des centaines de personnes, surtout des enfants, fuyaient tous les jours leur pays et étaient recueillis par le HCR. J'ai écouté leurs témoignages terrifiants de première main; ils étaient encore en Érythrée une ou deux heures plus tôt. Le régime aurait-il à ce point changé en deux ans ? J'en doute. Pour info, voici le link de mon reportage : http://www.rts.ch/play/tv/19h30/video/la-plupart-des-migrants-erythreens-transitent-par-lethiopie-voisine?id=7707159 Cela dit je me réjouis de lire la deuxième partie de votre reportage. 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J'aime beaucoup, malgré qu'il est trop bref, trop court! Si vous partez à l'étranger un de ces quatre, allez visiter l'Érythrée. Peut-être pas officiellement en tant que journaliste (je pense qu'ils ne vous donnerons pas l'autorisation), mais en tant que simple touriste. Vous allez être secoué. @paps: Tout d'abord, merci pour le compliment sur les photos. Mais hélas, tout le monde a ses défauts. Moi, c'est la cigarette que j'aime. Elle m'accompagne partout. Je me tue à petit feu avec. Et je vous assure, c'est mon seul défaut! Le jour vous me rencontrez, vous verrez que je suis exactement le contraire d'une conquérante occidentale très hase been. Au plaisir! @Deubroche: en quoi je devrais être naïve? Vous pouvez me développer ce sujet? @PmC2: vous avez lu l'article probablement trop rapidement. 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VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
8 Commentaires
@pozzy 29.02.2020 | 10h12
«J'adore l'Erythrée où j'ai séjourné deux fois. Ses habitants forment une mosaïque d'ethnies mais une caractéristique les rassemble: ils sont beaux, élégants, souriants et hospitaliers.»
@yvesmagat 01.03.2020 | 19h58
«Intéressant article qui donne une image plus concrète visuellement de l'Érythrée. Cela dit attention de ne pas faire le jeu de ceux qui en Suisse ferment les portes au migrants de ce pays sous prétexte que finalement "ce n'est pas si grave." Les paysages sont sûrement très beaux, l'enjera délicieuse et les gens "curieux et bien informés" (avec deux journaux officiels et deux chaînes de TV officielles ?...). Je ne suis jamais allé en Érythrée mais en 2016 j'étais à la frontière du côté éthiopien, là où des centaines de personnes, surtout des enfants, fuyaient tous les jours leur pays et étaient recueillis par le HCR. J'ai écouté leurs témoignages terrifiants de première main; ils étaient encore en Érythrée une ou deux heures plus tôt. Le régime aurait-il à ce point changé en deux ans ? J'en doute. Pour info, voici le link de mon reportage : http://www.rts.ch/play/tv/19h30/video/la-plupart-des-migrants-erythreens-transitent-par-lethiopie-voisine?id=7707159 Cela dit je me réjouis de lire la deuxième partie de votre reportage. Amitié.»
@Paps 02.03.2020 | 08h16
«Merci pour ces belles photos. Dommage que l'auteur s'affiche clope au bec en conquérante occidentale très hase been. »
@Deuborch 02.03.2020 | 08h51
«Sarah DOHR fait-elle preuve de naïveté ?»
@PmC2 02.03.2020 | 15h02
«Merci pour votre "carnet de voyage". Ce que je comprends, c'est que les touristes étranger·ère·s y sont les bienvenu·e·s. Mais pour me permettre de me faire une idée plus précise du régime et de la situation vécue par les Erythréen·ne·s – si tel est bien l’un des objectifs de votre article – plusieurs aspect me manquent.
Vous parlez per exemple de l'autorisation donnée par le ministère du tourisme pour vous permettre de vous déplacer dans le pays. Qu'en est-il des Erythréen·ne·s ? Savez-vous si les habitant·e·s ont le droit de se déplacer librement dans leur pays ? Qu’en est-il aussi du système judiciaire ? Les personnes accusées de délits ont-elles accès à un procès équitable et ont-elles les moyens de se défendre et de faire valoir leurs droits ? Et d’ailleurs, de quels droits disposent les habitant·e·s ?
A partir du moment où une constitution existe mais n’est pas appliquée, n’est-il pas légitime de qualifier l'Erythrée de dictature ?»
@pozzy 03.03.2020 | 16h09
«Merci Yves Magat pour ce commentaire utile. C'est vrai que j'ai visité deux fois l'Erythrée en... 1998, soit pas si longtemps après l'indépendance de 1993. Je suis allé sur le front de la guerre avec l'Ethiopie. Mais un de mes amis, délégué du CICR en Ethiopie justement, m'a reproché mes vues partiales. Evidemment, on ne pouvait pas être des deux côtés à la fois. J'ai longuement interviewé le président Issayas Afewerki -- mais je répète: c'était il y a vingt-deux ans -- et j'en ai publié le résultat dans "24 Heures" en novembre 1998. Le président n'était certes pas convaincant en m'expliquant les raisons du report des élections générales. Je suppose qu'il est devenu de plus en plus paranoïaque et mégalomane. Cela dit, d'après mes informations, je continue à réfuter le cliché colporté par tant de journalistes, selon lequel l'Erythrée serait "une prison à ciel ouvert". Avant de la ramener, il est souvent utile d'aller voir.»
@Sarah 03.03.2020 | 22h19
«Chers lecteurs, merci pour tous ces commentaires. Je tiens à préciser qu'une suite va être publié où je reprends justement la question de la dictature. Qui en est une, indiscutable! Mais sanglante? Un peu plus discutable.
@yvesmagat: merci pour le partage de votre reportage. J'aime beaucoup, malgré qu'il est trop bref, trop court! Si vous partez à l'étranger un de ces quatre, allez visiter l'Érythrée. Peut-être pas officiellement en tant que journaliste (je pense qu'ils ne vous donnerons pas l'autorisation), mais en tant que simple touriste. Vous allez être secoué.
@paps: Tout d'abord, merci pour le compliment sur les photos. Mais hélas, tout le monde a ses défauts. Moi, c'est la cigarette que j'aime. Elle m'accompagne partout. Je me tue à petit feu avec. Et je vous assure, c'est mon seul défaut! Le jour vous me rencontrez, vous verrez que je suis exactement le contraire d'une conquérante occidentale très hase been. Au plaisir!
@Deubroche: en quoi je devrais être naïve? Vous pouvez me développer ce sujet?
@PmC2: vous avez lu l'article probablement trop rapidement. Peut-être le deuxième suscitera un plus d'intérêt?
@pozzy: j'ai hâte de te voir et d'en parler!»
@stef 28.03.2020 | 20h14
«Merci pour ce reportage passionnant »