Actuel / Entre rêves et réalités. Voyage au pays de Picasso et Dali
Les Marocains restent à ce jour la première communauté étrangère (32%) de Catalogne. © Jacques Pilet
Le Centre de normalisation linguistique, «Viens et apprends le catalan». © Jacques Pilet
Le parlement avec drapeaux (pendant la session). © Jacques Pilet
Centre de normalisation linguistique, alphabétisation en catalan. © Jacques Pilet
Le Centre culturel de El Bornexalte la catalanité. Avec une exposition sur une de ses figures emblématiques, la défunte écrivaine Montserrat Roig. © Jacques Pilet
Le grand enjeu de l’éducation. Catalaniste ou «espagnoliste»? © Jacques Pilet
Le parlement sans drapeaux avec l’étang et sa femme alanguie. © Jacques Pilet
Au milieu de la rédaction: David Rodriguez, directeur de elnacional.com © Jacques Pilet
Une affiche déchirée demandant la libération des prisonniers politiques. © Jacques Pilet
Affiche du mouvement surréaliste les «logicophobes». © Jacques Pilet
Une belle femme dans le musée de Sitges. © Jacques Pilet
Le général Francisco B. de Quiros, symbole de la présence de l’Espagne! (1763-1837). © Jacques Pilet
La Catalogne a fait les gros titres chez nous, puis plus guère de nouvelles. La crise est pourtant loin d’être résolue. Le psychodrame théâtral se poursuit. Sans heurts ni vacarme, mais les Catalans souffrent. Qu’ils soient pour ou contre l’indépendance. Partagés à parts égales. Visite à Barcelone et Sitges. Méditation sur le rêve et la réalité. Sur l’enfermement idéologique de part et d’autre.
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Ce 17 janvier, l’assemblée élue en décembre se réunissait pour la première fois. Elle a désigné son président, Roger Torrent, qui a tenu un discours modéré, se gardant de prononcer le mot d’ordinaire brandi par les séparatistes: la république catalane. Volonté manifeste d’apaisement. Cet indépendantiste convaincu en appelle à la réconciliation de tous les habitants de la Catalogne. Aucune foule bariolée de jaune ne s’est pressée, ce matin-là, devant la belle bâtisse perdue au milieu du grand parc qui accueille aussi le jardin zoologique. <br></p><h3> «Un esprit étriqué, un asocial qui n’avait que son village dans la tête»<br></h3><p>Signe d’espoir? Pas si vite. Les prochains jours dépendent de la décision de l’ex-président du gouvernement, la Generalitat. Il tient à sa réélection. Mais pour l’instant, il se trouve en exil volontaire à Bruxelles et va se rendre au Danemark. 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Une leçon pour l’Europe</a>, par Jacques Pilet (23 décembre)<a href="https://bonpourlatete.com/culture/trois-recits-d-un-valaisan-pour-decouvrir-l-espagne-des-profondeurs"><br></a></p><p><a href="https://bonpourlatete.com/culture/trois-recits-d-un-valaisan-pour-decouvrir-l-espagne-des-profondeurs">L’Espagne des profondeurs en trois récits, par un Valaisan, </a>Jacques Pilet (29 novembre)<br></p><p><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/la-catalogne-une-vision-au-dela-des-frontieres">La Catalogne: une vision au-delà des frontières</a>, par Johanna Castellanos (5 novembre) <strong>En libre accès</strong><br></p><p><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/les-catalans-ont-la-boule-au-ventre">Les Catalans ont la boule au ventre</a>, par Jacques Pilet (4 novembre)</p><p><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/comment-s-est-enflammee-l-utopie">Comment s’est enflammée l’utopie</a>, par Jacques Pilet (29 octobre)</p><p><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/catalogne-l-utopie-fait-long-feu">Catalogne: l’utopie fait long feu</a>, par Jacques Pilet (17 octobre)</p><p><a href="https://bonpourlatete.com/a-vif/pas-de-grand-soir-en-catalogne">Pas de Grand Soir en Catalogne</a>, par Jacques Pilet (10 octobre) <strong>En libre accès</strong><br></p><p><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/a-barcelone-des-larmes-et-beaucoup-de-tension">«Les pizzas sont arrivées, elles seront bientôt prêtes...»</a>, par Marta Beltran (1er octobre)</p><p><a href="https://bonpourlatete.com/a-vif/l-affreuse-journee-de-barcelone">L'affreuse journée de Barcelone</a>, par Jacques Pilet (1er octobre)</p><p><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/la-catalanite-n-est-pas-genetique">«La catalanité n’est pas génétique»</a>, par Marta Beltran (30 septembre) <strong>En libre accès</strong></p><p><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/la-nation-avortee">La réalité multinationale n’a pas de place dans un Etat national</a>, Josef Lang</p><p><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/au-regard-du-droit-international-le-referendum-catalan-est-legitime">«Au regard du droit international, le référendum catalan est légitime»</a>, Marta Beltran</p><p><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/le-nationalisme-indecent-de-la-catalogne">Le nationalisme indécent de la Catalogne</a>, Jacques Pilet</p><p><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/l-avenir-de-la-catalogne-se-joue-aussi-en-suisse">L’avenir de la Catalogne se joue aussi en Suisse</a>, Marta Beltran</p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'entre-reves-et-realites-voyage-au-pays-de-picasso-de-dali', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 902, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 748, 'homepage_order' => (int) 868, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 12, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'attachments' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, 'relatives' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) {} ], 'embeds' => [], 'images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 1 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 2 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 3 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 4 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 5 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 6 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 7 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 8 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 9 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 10 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 11 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'audios' => [], 'comments' => [], 'author' => 'Jacques Pilet', 'description' => 'La Catalogne a fait les gros titres chez nous, puis plus guère de nouvelles. 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Une leçon pour l’Europe</a>, par Jacques Pilet (23 décembre)<a href="https://bonpourlatete.com/culture/trois-recits-d-un-valaisan-pour-decouvrir-l-espagne-des-profondeurs"><br></a></p><p><a href="https://bonpourlatete.com/culture/trois-recits-d-un-valaisan-pour-decouvrir-l-espagne-des-profondeurs">L’Espagne des profondeurs en trois récits, par un Valaisan, </a>Jacques Pilet (29 novembre)<br></p><p><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/la-catalogne-une-vision-au-dela-des-frontieres">La Catalogne: une vision au-delà des frontières</a>, par Johanna Castellanos (5 novembre) <strong>En libre accès</strong><br></p><p><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/les-catalans-ont-la-boule-au-ventre">Les Catalans ont la boule au ventre</a>, par Jacques Pilet (4 novembre)</p><p><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/comment-s-est-enflammee-l-utopie">Comment s’est enflammée l’utopie</a>, par Jacques Pilet (29 octobre)</p><p><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/catalogne-l-utopie-fait-long-feu">Catalogne: l’utopie fait long feu</a>, par Jacques Pilet (17 octobre)</p><p><a href="https://bonpourlatete.com/a-vif/pas-de-grand-soir-en-catalogne">Pas de Grand Soir en Catalogne</a>, par Jacques Pilet (10 octobre) <strong>En libre accès</strong><br></p><p><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/a-barcelone-des-larmes-et-beaucoup-de-tension">«Les pizzas sont arrivées, elles seront bientôt prêtes...»</a>, par Marta Beltran (1er octobre)</p><p><a href="https://bonpourlatete.com/a-vif/l-affreuse-journee-de-barcelone">L'affreuse journée de Barcelone</a>, par Jacques Pilet (1er octobre)</p><p><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/la-catalanite-n-est-pas-genetique">«La catalanité n’est pas génétique»</a>, par Marta Beltran (30 septembre) <strong>En libre accès</strong></p><p><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/la-nation-avortee">La réalité multinationale n’a pas de place dans un Etat national</a>, Josef Lang</p><p><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/au-regard-du-droit-international-le-referendum-catalan-est-legitime">«Au regard du droit international, le référendum catalan est légitime»</a>, Marta Beltran</p><p><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/le-nationalisme-indecent-de-la-catalogne">Le nationalisme indécent de la Catalogne</a>, Jacques Pilet</p><p><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/l-avenir-de-la-catalogne-se-joue-aussi-en-suisse">L’avenir de la Catalogne se joue aussi en Suisse</a>, Marta Beltran</p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'entre-reves-et-realites-voyage-au-pays-de-picasso-de-dali', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 902, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 748, 'homepage_order' => (int) 868, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 12, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 1 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 2 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 3 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 4 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 5 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 6 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 7 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 8 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 9 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 10 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 11 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 1 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 2 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 3 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 4 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 5 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 6 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 7 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 8 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 9 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 10 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 11 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4895, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Les leçons du Portugal', 'subtitle' => 'Le 50ème anniversaire de la Révolution des Œillets qui mit fin à la dictature de Salazar et à l’époque coloniale se rappelle à nous. 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Le demi-siècle passé depuis lors y a été remarquablement apaisé et démocratique. Rejetant les extrêmes de droite et de gauche, l’électorat a alterné ses préférences entre le centre-droit et le centre-gauche, applaudi aussi l’entrée dans l’Union européenne dont les soutiens ont permis au pays de se moderniser. Trains, routes, équipements publics… le Portugal a basculé dans une ère nouvelle, heureuse. Il est vrai qu’en mars dernier, le jeune parti dit d’extrême droite, en tout cas libéral et conservateur, a obtenu 18% des voix. Il ne se nourrit pas de quelque nostalgie salazariste mais d’une addition de mécontentements. Comme ailleurs autour de l’immigration – les Brésiliens affluent! –, autour des lourdeurs bureaucratiques, autour des frustrations sociales. Il faut dire que les dernières années ont été dures. En 2020, l’Etat outrepassait toutes les limites de l’endettement. 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La cheffe du groupe LFI à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot, ainsi que la septième de la liste du même parti aux élections européennes, Rima Hassan, ont été convoquées devant un juge pour «apologie du terrorisme» en raison de leurs déclarations sur la guerre à Gaza. La gauche socialiste en désaccord politique profond avec cette formation proteste contre cette atteinte à la liberté d’expression. </span></li> <li><span>Franc enfin. Le directeur des rédactions du groupe breton <em>Le Télégramme</em>, Samuel Petit, s’indigne: plusieurs de ses journalistes ont été harcelés par des convocations judiciaires pour «violation du secret de fonction», autrement dit pour excès de curiosité quant au fonctionnement des administrations. Et même pour avoir osé photographié un incendie à l’aide d’un drone. Tendance aussi constatée dans d’autres journaux régionaux. 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Ainsi donc la Suisse suspend son aide, comme les Etats-Unis, alors que des proches alliés d’Israël, comme l’Allemagne – qui a même augmenté sa contribution –, la Grande-Bretagne et la France, après avoir interrompu leurs versements au moment des premières accusations israéliennes, les ont repris ensuite. Et pour cause. La situation humanitaire reste catastrophique à Gaza. Le nombre des camions autorisés à y entrer reste largement insuffisant. La plupart des hôpitaux ont été détruits. Les bombardements et les tirs se poursuivent, tuant, selon certaines estimations, entre 50 et 100 personnes par jour. Des dizaines de secouristes de l’UNRWA et des rares ONG encore actives ont été blessés, tués ou chassés. 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Les couleurs de la province ne sont hissées sur le parlement qu’au cours des sessions. Sinon les mâts tendent leurs tiges nues au-dessus des marronniers sans feuilles. Ce 17 janvier, l’assemblée élue en décembre se réunissait pour la première fois. Elle a désigné son président, Roger Torrent, qui a tenu un discours modéré, se gardant de prononcer le mot d’ordinaire brandi par les séparatistes: la république catalane. Volonté manifeste d’apaisement. Cet indépendantiste convaincu en appelle à la réconciliation de tous les habitants de la Catalogne. Aucune foule bariolée de jaune ne s’est pressée, ce matin-là, devant la belle bâtisse perdue au milieu du grand parc qui accueille aussi le jardin zoologique.
«Un esprit étriqué, un asocial qui n’avait que son village dans la tête»
Signe d’espoir? Pas si vite. Les prochains jours dépendent de la décision de l’ex-président du gouvernement, la Generalitat. Il tient à sa réélection. Mais pour l’instant, il se trouve en exil volontaire à Bruxelles et va se rendre au Danemark. Inutile de dire que le premier ministre espagnol, Mariano Rajoy, ne veut rien entendre d’une présidence à distance, via Skype. Dans ce cas, il maintiendrait la tutelle de la province, le fameux articles 155. Ce serait prolonger l’humiliation.
Mais ce scénario abracadabrantesque est-il réaliste? Le leader de la formation indépendantiste de gauche (ERC) laisse entendre qu’il n’exclut rien. Pourquoi pas, tôt ou tard, une nouvelle figure à la tête du pouvoir? Il se chuchote que la cheffe de campagne de Puigdemont, Elsa Artadi, et bien placée. Cette députée blonde (42 ans), énergique, fine stratège, serait un choix habile pour les séparatistes. Elle paraît de taille à s’affronter à son adversaire numéro un: la charismatique Inès Arimadas (37 ans) qui a porté son parti (Ciudadanos) en tête des votes du 21 décembre. Et face à Rajoy, elle troublerait le combat des coqs mâles.
Le besoin de renouveau s’exprime discrètement. Car Puigdemont reste une figure symbolique de poids. Bien que beaucoup, dans son propre camp, craignent son côté imprévisible, buté sur l’objectif de l’indépendance au point de perdre de vue tous les rapports de force économiques et politiques. Son ancien professeur de catalan, le poète Salvador Oliva, dit de lui: «Un esprit étriqué, un asocial qui n’avait que son village dans la tête». Journaliste sans relief, parlementaire effacé, il s’est trouvé promu à la tête de son parti par Artur Mas, le vieux routier de l’autonomie, plus ou moins converti à l’indépendantisme, poursuivi pour diverses affaires financières. Celui qu’il croyait docile s’est montré plus carré que prévu, mais erratique dans sa stratégie.
Le visage aussi aigu que le propos
Officiellement, les trois partis alliés pour l’indépendance, du centre-droit, de gauche et de l’extrême-gauche anticapitaliste, soutiennent encore plus ou moins l’exilé de Bruxelles. Le directeur-adjoint du site elnacional.cat, David Gonzalez, nous reçoit dans la rédaction moderne où s’active une trentaine de journalistes. Il a le visage aussi aigu que le propos. Il n’a pas de mots assez durs pour pourfendre le gouvernement de Madrid, le PP au pouvoir qu’il qualifie de «franquiste». Il s’indigne, non sans quelque raison, contre la tutelle exercée par le pouvoir central qui suspend – provisoirement? – l’autonomie. «Mais n’y a-t-il pas un problème à viser l’indépendance alors que la moitié des habitants de la Catalogne y est hostile?» La réponse est nuancée. «C’est une question de temps, il faut convaincre… Le pas ne sera pas franchi avant un certain temps. Ce que nous exigeons, c’est un référendum en bonne et due forme, comme les Britanniques l’ont admis pour l’Ecosse. Et nous verrons bien. Si c’est non, nous accepterons et nous attendrons.» Si le gouvernement espagnol ne prend pas cette voie, y a-t-il risque de violences? «Vous avez noté, répond Gonzalez, que nous avons eu de nombreuses manifestations ces derniers mois, d'un camp et de l'autre, et il n'y a eu aucune violence. Les seules furent celles des forces de répression lors de notre référendum.»
Inutile d’aborder avec cet homme de combat d’autres sujets comme l’économie, le chômage, la sécurité ou l’immigration. Il ramène tout au rapport de force entre Madrid et Barcelone. L’enfermement idéologique est total. Comme chez Mariano Rajoy, aussi buté que Puigdemont, qui ne donne aucun signe d’ouverture en dépit de la débâcle de son parti dans la province. Il est vrai que les sondages indiquent (La Vanguardia du 20 janvier) que toujours plus d’Espagnols, irrités par la crise, se disent favorables à une recentralisation du pouvoir. Même les autonomies accordées aujourd’hui à dix-sept régions, sont vues comme des dangers pour le pays. Et contre toute raison, on ne parle plus d’une éventuelle révision de la constitution qui leur donnerait plus de champs.
L'esprit d'ouverture viendra à bout des blocages
Ce grand peuple catalan, à la tradition si riche, creuset culturel admirable, patrie de Picasso et de Dali, peut encore ménager des surprises. Le musée de Sitges réserve une salle à un mouvement libertarien des années trente: les «logicophobistas». Dans leur détestation de la logique, ils voulaient casser tous les codes politiques et artistiques. Ils disparurent, avec les anarchistes, écrasés d’abord par les républicains menés par les communistes, puis par Franco. Ce passé atteste de la capacité de rêve que l’on trouve ici. Mais on n’est plus dans les années trente. La raison démocratique a progressé. La rationalité économique tend à s’imposer pour le pire et le meilleur. L'esprit d'ouverture fait partie de l'identité de Barcelone, si accueillante pour les immigrés, si désireuse d'échanges avec le monde. Il viendra à bout des blocages.
Non, la guerre civile n’éclatera pas.
Précédemment dans Bon pour la tête
Les sombres lendemains. Une leçon pour l’Europe, par Jacques Pilet (23 décembre)
L’Espagne des profondeurs en trois récits, par un Valaisan, Jacques Pilet (29 novembre)
La Catalogne: une vision au-delà des frontières, par Johanna Castellanos (5 novembre) En libre accès
Les Catalans ont la boule au ventre, par Jacques Pilet (4 novembre)
Comment s’est enflammée l’utopie, par Jacques Pilet (29 octobre)
Catalogne: l’utopie fait long feu, par Jacques Pilet (17 octobre)
Pas de Grand Soir en Catalogne, par Jacques Pilet (10 octobre) En libre accès
«Les pizzas sont arrivées, elles seront bientôt prêtes...», par Marta Beltran (1er octobre)
L'affreuse journée de Barcelone, par Jacques Pilet (1er octobre)
«La catalanité n’est pas génétique», par Marta Beltran (30 septembre) En libre accès
La réalité multinationale n’a pas de place dans un Etat national, Josef Lang
«Au regard du droit international, le référendum catalan est légitime», Marta Beltran
Le nationalisme indécent de la Catalogne, Jacques Pilet
L’avenir de la Catalogne se joue aussi en Suisse, Marta Beltran
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Ce 17 janvier, l’assemblée élue en décembre se réunissait pour la première fois. Elle a désigné son président, Roger Torrent, qui a tenu un discours modéré, se gardant de prononcer le mot d’ordinaire brandi par les séparatistes: la république catalane. Volonté manifeste d’apaisement. Cet indépendantiste convaincu en appelle à la réconciliation de tous les habitants de la Catalogne. Aucune foule bariolée de jaune ne s’est pressée, ce matin-là, devant la belle bâtisse perdue au milieu du grand parc qui accueille aussi le jardin zoologique. <br></p><h3> «Un esprit étriqué, un asocial qui n’avait que son village dans la tête»<br></h3><p>Signe d’espoir? Pas si vite. Les prochains jours dépendent de la décision de l’ex-président du gouvernement, la Generalitat. Il tient à sa réélection. Mais pour l’instant, il se trouve en exil volontaire à Bruxelles et va se rendre au Danemark. 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Bien que beaucoup, dans son propre camp, craignent son côté imprévisible, buté sur l’objectif de l’indépendance au point de perdre de vue tous les rapports de force économiques et politiques. Son ancien professeur de catalan, le poète Salvador Oliva, dit de lui: «Un esprit étriqué, un asocial qui n’avait que son village dans la tête». Journaliste sans relief, parlementaire effacé, il s’est trouvé promu à la tête de son parti par Artur Mas, le vieux routier de l’autonomie, plus ou moins converti à l’indépendantisme, poursuivi pour diverses affaires financières. Celui qu’il croyait docile s’est montré plus carré que prévu, mais erratique dans sa stratégie. </p><h3>Le visage aussi aigu que le propos</h3><p>Officiellement, les trois partis alliés pour l’indépendance, du centre-droit, de gauche et de l’extrême-gauche anticapitaliste, soutiennent encore plus ou moins l’exilé de Bruxelles. 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