Actuel / Avignon fait ressurgir deux Merah: Abdelghani le bon et Mohamed le méchant
Mohamed Merah était-il davantage un fanatique des armes à feu qu'un fanatique du Coran, comme le déclare le metteur en scène Yohan Manca? © Arnaud Bertereau - Agence Mona
L’alerte a été donnée dans la nuit de dimanche à lundi, sur la page Facebook du groupe «Esprit laïque»: «une pièce sur les dernières heures de Mohamed Merah» est jouée au Festival d’Avignon, dans le cadre du off. La source: un article du site Franceinfo*.
Notice (8): Trying to access array offset on value of type null [APP/Template/Posts/view.ctp, line 123]Code Context<div class="post__article">
<? if ($post->free || $connected['active'] || $crawler || defined('IP_MATCH') || ($this->request->getParam('prefix') == 'smd')): ?>
<?= $post->content ?>
$viewFile = '/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/src/Template/Posts/view.ctp' $dataForView = [ 'referer' => '/', 'OneSignal' => '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093', '_serialize' => [ (int) 0 => 'post' ], 'post' => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 202, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'ACTUEL / Polémique', 'title' => 'Avignon fait ressurgir deux Merah: Abdelghani le bon et Mohamed le méchant', 'subtitle' => 'L’alerte a été donnée dans la nuit de dimanche à lundi, sur la page Facebook du groupe «Esprit laïque»: «une pièce sur les dernières heures de Mohamed Merah» est jouée au Festival d’Avignon, dans le cadre du off. La source: un article du site Franceinfo*. ', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p><a href="http://www.ladepeche.fr/article/2015/07/31/2152647-nava-momo-la-mort-l-a-t-il-aime.html"></a></p><p>«C’est des conneries?», demande, incrédule, une abonnée du groupe. «J’ai pas de mot», abonde un autre, dépité. Mohamed Merah est ce terroriste islamiste qui a tué sept personnes en mars 2012 à Toulouse et Montauban, ciblant des militaires et des juifs, dont trois enfants. Comment a-t-on pu donner la parole à cet assassin?, s’étranglent, les uns après les autres, les membres d’«Esprit laïque», un club fidèle à une laïcité de tradition plutôt anticléricale et qui souvent bataille avec ses ennemis «relativistes», accusés de nourrir l’islam politique.</p><p>«Moi, la mort je l’aime comme vous aimez la vie» – titre de la pièce incriminée – est une citation de Mohamed Merah tirée des trente-deux heures de négociations entre le septuple meurtrier et la police, avant que cette dernière ne l’abatte dans l’échange de feu ayant accompagné l’assaut final. Le quotidien <em>Libération</em> avait publié le verbatim en entier. L’auteur d’origine algérienne Mohamed Kacimi en a conçu un texte pour deux comédiens, interprété par Yohan Manca, également le metteur en scène, et Charles Van de Vyver, respectivement Momo et le policier.</p><h3>Communiqués de presse coup sur coup</h3><h3><img class="img-responsive " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1499757136_communiquemerah1.jpg" height="941" width="816"></h3><h4>Abdelghani Merah «en appelle aux plus hautes autorités de l'Etat pour faire interdire la production de la pièce». <br></h4><p>Ceux qui s’insurgent contre la pièce, dans cette nuit de dimanche à lundi, redoutent la banalisation des actes du terroriste. Une déclaration de Yohan Manca les alarme particulièrement. Selon le metteur en scène, Mohamed Merah était «un fanatique des armes à feu plus que du Coran». Voilà de quoi minimiser, selon eux, le rôle joué par l’islamisme radical dans les tueries. La présidente de l’Association Forces laïques, Laurence Marchand-Taillade, demande au membre du groupe «Esprit laïque» de patienter. Elle autant qu’eux trouve choquante la représentation de cette pièce à Avignon. Elle prépare une «riposte» avec Abdelghani Merah, le frère de Mohamed, pour lundi matin, deux communiqués de presse vont tomber, leur annonce-t-elle.</p><p>Ils tombent comme prévu. «Deux Merah. Le bon, le mauvais» est le titre de celui signé d’Abdelghani Merah, président d’honneur de Forces laïques, le seul de la fratrie avec sa sœur Aïcha, à s’être opposé à la haine de la France et des juifs dans laquelle baignait sa famille. «Sous couvert de libre pensée, de la liberté de parole, l’on assiste à l’avènement des idéologies les plus sombres, venant mettre en lumière les pires crimes et venant légitimer les discours les plus antirépublicains. Et moi, on me laisse dormir dehors et subir les injustices dues au nom de ce terroriste dont on porte les dernières heures de la vie en spectacle», écrit-il notamment.</p><p>Le communiqué de Laurence Marchand-Taillade est une lettre ouverte au président de la République Emmanuel Macron, dans laquelle elle le prie de bien vouloir appuyer la demande de naturalisation française qu’entend déposer Abdelghani Merah – né en Algérie, arrivé en France à l’âge de 4 ans, nous précise-t-il. Officiellement sans domicile, sans carte de séjour après l’avoir égarée, butant depuis plus d’un an sur l’obstination de l’administration qui lui en refuse une nouvelle en l’absence de documents manquants, et pour cause, ils sont chez sa famille avec laquelle tous les liens sont rompus, il doit à la générosité de Niçois d’être logé et financièrement épaulé – «dites bien que les Niçois ne correspondent pas à l’étiquette raciste qu’on leur colle, sans eux je serais à la rue», confie-t-il.</p><h3>«Comme un coup de poing»</h3><p>Les «laïques» ont-ils dégainé trop vite leurs arguments dans l’affaire avignonnaise? C’est possible. Nous n’avons pas réussi à joindre l’auteur de la pièce, ni son metteur en scène. On n’imagine pas un seul instant qu’elle puisse verser dans l’apologie de la violence terroriste. Il se trouve qu’elle a déjà été jouée, en 2015, à Limoux, dans le département de l’Aude. «Une pièce comme un coup de poing, sans retenue, puissante, portée par des dialogues si proches de la réalité et pourtant construits pour le théâtre, ciselés, vifs, explosifs, totalement dominés par des comédiens, Michaël Evans (le négociateur) et Yohan Manca (Momo), inventifs, plus vrais que nature, sans complexe. Ils nous ont déposés sur les rives de notre histoire contemporaine, libres de nos choix. C’est la grâce du théâtre dans une démocratie», écrivait alors le quotidien local <em><a href="http://www.ladepeche.fr/article/2015/07/31/2152647-nava-momo-la-mort-l-a-t-il-aime.html">La Dépêche</a></em>.<br></p><p>Mais il est tout aussi vrai que les tueurs fascinent les dramaturges, surtout lorsqu’ils ont des gueules d’anges. «Roberto Zucco», de Bernard-Marie Koltès, relate l’histoire du tueur en série italien Roberto Succo. Cette œuvre «fondée sur des événements réels et tragiques» provoqua un énorme scandale. Certes, la pièce de Koltès avait quelque chose du drame romantique que n’a probablement pas du tout celle consacrée aux «dernières heures» de Mohamed Merah.</p><h3>Abdelghani, seul contre tous<br></h3><p>Ce qui interroge peut-être le plus, dans cette polémique née d’une indignation, c’est le désintérêt relatif pour la vie du «bon Merah», Abdelghani. Agé de 40 ans, l’aîné de ses deux frères – Mohamed le benjamin, décédé, et Abdelkader, salafiste radical dont le procès pour complicité des assassinats de 2012 devrait s’ouvrir en octobre – a marché «contre l’intégrisme» au début de l’année, remontant la France du Sud au Nord, sac au dos, plein de courage et d’appel au secours. On pense immédiatement au cinéma d’Agnès Varda. Il y a chez cet homme une humanité qui paraît autrement plus épaisse que chez le tueur et qui devrait intéresser le cinéma et le théâtre. Abdelghani Merah n’envoie de propositions à personne. La pièce sur son frère jouée à Avignon – jusqu’à ce soir 11 juillet à la Manufacture – le fait penser aux familles des victimes, dont il cite chacun des noms.</p><p>Un drôle de hasard veut que la pièce posthume de Charb, l’ancien rédacteur en chef de <em>Charlie Hebdo</em> tué dans l’attentat du 7 janvier 2015, soit cette année aussi à Avignon. «Lettre aux escrocs de l’islamophobie qui font le jeu des racistes», interprétée par le comédien et metteur en scène Gérald Dumont, sera donnée du 14 au 18 juillet, au théâtre de L’Oulle, dans le cadre du off également. La Manufacture qui programme «Moi, la mort je l’aime comme vous aimez la vie» n’en a pas voulu, non pour «censure sécuritaire» indique son directeur Pascal Keiser, mais parce qu’il avait «<a href="http://www.leparisien.fr/flash-actualite-culture/le-texte-posthume-de-charb-sera-bien-joue-au-festival-off-d-avignon-25-04-2017-6889368.php">des doutes sur la qualité artistique du spectacle</a>». Quoi qu’il en soit, ce texte qui dérange certains ou leur fait peur, joué à Lille avant d’y être déprogrammé, a fini par trouver une salle pour l’accueillir dans la cité des papes. Le jeune conseiller municipal avignonnais Amine El Khatmi, mal vu des musulmans identitaires qui lui reprochent ses positions «laïcardes», a insisté pour que cela se fasse. Il nous informe au passage de sa nomination à la présidence du Printemps républicain, un mouvement de la gauche laïque, proche de la ligne Valls. Il n’a pas fini de prendre des coups, ni d’en donner.</p><p></p><hr><p></p><h4>* L'article de Franceinfo: <a href="http://mobile.francetvinfo.fr/faits-divers/affaire/merah/festival-d-avignon-une-piece-sur-les-dernieres-heures-de-mohamed-merah_2276495.html#xtref=acc_dir">«Une pièce sur les dernières heures de Mohamed Merah»<br></a></h4><h4>«Moi, la mort je l’aime comme vous aimez la vie», de Mohamed Kacimi, La Manufacture, jusqu'au mardi 11 juillet<a href="http://www.avignonleoff.com/">, Avignon Festival off.<br></a></h4>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'drame-en-avignon-le-vrai-personnage-c-est-abdelghani-merah-plutot-que-mohamed', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 806, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 125, 'homepage_order' => (int) 127, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 830, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'attachments' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, 'relatives' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) {} ], 'embeds' => [], 'images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'audios' => [], 'comments' => [], 'author' => 'Antoine Menusier', 'description' => 'L’alerte a été donnée dans la nuit de dimanche à lundi, sur la page Facebook du groupe «Esprit laïque»: «une pièce sur les dernières heures de Mohamed Merah» est jouée au Festival d’Avignon, dans le cadre du off. La source: un article du site Franceinfo*. ', 'title' => 'Avignon fait ressurgir deux Merah: Abdelghani le bon et Mohamed le méchant', 'crawler' => true, 'connected' => null, 'menu_blocks' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) {} ], 'menu' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) {} ] ] $bufferLevel = (int) 1 $referer = '/' $OneSignal = '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093' $_serialize = [ (int) 0 => 'post' ] $post = object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 202, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'ACTUEL / Polémique', 'title' => 'Avignon fait ressurgir deux Merah: Abdelghani le bon et Mohamed le méchant', 'subtitle' => 'L’alerte a été donnée dans la nuit de dimanche à lundi, sur la page Facebook du groupe «Esprit laïque»: «une pièce sur les dernières heures de Mohamed Merah» est jouée au Festival d’Avignon, dans le cadre du off. La source: un article du site Franceinfo*. ', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p><a href="http://www.ladepeche.fr/article/2015/07/31/2152647-nava-momo-la-mort-l-a-t-il-aime.html"></a></p><p>«C’est des conneries?», demande, incrédule, une abonnée du groupe. «J’ai pas de mot», abonde un autre, dépité. Mohamed Merah est ce terroriste islamiste qui a tué sept personnes en mars 2012 à Toulouse et Montauban, ciblant des militaires et des juifs, dont trois enfants. Comment a-t-on pu donner la parole à cet assassin?, s’étranglent, les uns après les autres, les membres d’«Esprit laïque», un club fidèle à une laïcité de tradition plutôt anticléricale et qui souvent bataille avec ses ennemis «relativistes», accusés de nourrir l’islam politique.</p><p>«Moi, la mort je l’aime comme vous aimez la vie» – titre de la pièce incriminée – est une citation de Mohamed Merah tirée des trente-deux heures de négociations entre le septuple meurtrier et la police, avant que cette dernière ne l’abatte dans l’échange de feu ayant accompagné l’assaut final. Le quotidien <em>Libération</em> avait publié le verbatim en entier. L’auteur d’origine algérienne Mohamed Kacimi en a conçu un texte pour deux comédiens, interprété par Yohan Manca, également le metteur en scène, et Charles Van de Vyver, respectivement Momo et le policier.</p><h3>Communiqués de presse coup sur coup</h3><h3><img class="img-responsive " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1499757136_communiquemerah1.jpg" height="941" width="816"></h3><h4>Abdelghani Merah «en appelle aux plus hautes autorités de l'Etat pour faire interdire la production de la pièce». <br></h4><p>Ceux qui s’insurgent contre la pièce, dans cette nuit de dimanche à lundi, redoutent la banalisation des actes du terroriste. Une déclaration de Yohan Manca les alarme particulièrement. Selon le metteur en scène, Mohamed Merah était «un fanatique des armes à feu plus que du Coran». Voilà de quoi minimiser, selon eux, le rôle joué par l’islamisme radical dans les tueries. La présidente de l’Association Forces laïques, Laurence Marchand-Taillade, demande au membre du groupe «Esprit laïque» de patienter. Elle autant qu’eux trouve choquante la représentation de cette pièce à Avignon. Elle prépare une «riposte» avec Abdelghani Merah, le frère de Mohamed, pour lundi matin, deux communiqués de presse vont tomber, leur annonce-t-elle.</p><p>Ils tombent comme prévu. «Deux Merah. Le bon, le mauvais» est le titre de celui signé d’Abdelghani Merah, président d’honneur de Forces laïques, le seul de la fratrie avec sa sœur Aïcha, à s’être opposé à la haine de la France et des juifs dans laquelle baignait sa famille. «Sous couvert de libre pensée, de la liberté de parole, l’on assiste à l’avènement des idéologies les plus sombres, venant mettre en lumière les pires crimes et venant légitimer les discours les plus antirépublicains. Et moi, on me laisse dormir dehors et subir les injustices dues au nom de ce terroriste dont on porte les dernières heures de la vie en spectacle», écrit-il notamment.</p><p>Le communiqué de Laurence Marchand-Taillade est une lettre ouverte au président de la République Emmanuel Macron, dans laquelle elle le prie de bien vouloir appuyer la demande de naturalisation française qu’entend déposer Abdelghani Merah – né en Algérie, arrivé en France à l’âge de 4 ans, nous précise-t-il. Officiellement sans domicile, sans carte de séjour après l’avoir égarée, butant depuis plus d’un an sur l’obstination de l’administration qui lui en refuse une nouvelle en l’absence de documents manquants, et pour cause, ils sont chez sa famille avec laquelle tous les liens sont rompus, il doit à la générosité de Niçois d’être logé et financièrement épaulé – «dites bien que les Niçois ne correspondent pas à l’étiquette raciste qu’on leur colle, sans eux je serais à la rue», confie-t-il.</p><h3>«Comme un coup de poing»</h3><p>Les «laïques» ont-ils dégainé trop vite leurs arguments dans l’affaire avignonnaise? C’est possible. Nous n’avons pas réussi à joindre l’auteur de la pièce, ni son metteur en scène. On n’imagine pas un seul instant qu’elle puisse verser dans l’apologie de la violence terroriste. Il se trouve qu’elle a déjà été jouée, en 2015, à Limoux, dans le département de l’Aude. «Une pièce comme un coup de poing, sans retenue, puissante, portée par des dialogues si proches de la réalité et pourtant construits pour le théâtre, ciselés, vifs, explosifs, totalement dominés par des comédiens, Michaël Evans (le négociateur) et Yohan Manca (Momo), inventifs, plus vrais que nature, sans complexe. Ils nous ont déposés sur les rives de notre histoire contemporaine, libres de nos choix. C’est la grâce du théâtre dans une démocratie», écrivait alors le quotidien local <em><a href="http://www.ladepeche.fr/article/2015/07/31/2152647-nava-momo-la-mort-l-a-t-il-aime.html">La Dépêche</a></em>.<br></p><p>Mais il est tout aussi vrai que les tueurs fascinent les dramaturges, surtout lorsqu’ils ont des gueules d’anges. «Roberto Zucco», de Bernard-Marie Koltès, relate l’histoire du tueur en série italien Roberto Succo. Cette œuvre «fondée sur des événements réels et tragiques» provoqua un énorme scandale. Certes, la pièce de Koltès avait quelque chose du drame romantique que n’a probablement pas du tout celle consacrée aux «dernières heures» de Mohamed Merah.</p><h3>Abdelghani, seul contre tous<br></h3><p>Ce qui interroge peut-être le plus, dans cette polémique née d’une indignation, c’est le désintérêt relatif pour la vie du «bon Merah», Abdelghani. Agé de 40 ans, l’aîné de ses deux frères – Mohamed le benjamin, décédé, et Abdelkader, salafiste radical dont le procès pour complicité des assassinats de 2012 devrait s’ouvrir en octobre – a marché «contre l’intégrisme» au début de l’année, remontant la France du Sud au Nord, sac au dos, plein de courage et d’appel au secours. On pense immédiatement au cinéma d’Agnès Varda. Il y a chez cet homme une humanité qui paraît autrement plus épaisse que chez le tueur et qui devrait intéresser le cinéma et le théâtre. Abdelghani Merah n’envoie de propositions à personne. La pièce sur son frère jouée à Avignon – jusqu’à ce soir 11 juillet à la Manufacture – le fait penser aux familles des victimes, dont il cite chacun des noms.</p><p>Un drôle de hasard veut que la pièce posthume de Charb, l’ancien rédacteur en chef de <em>Charlie Hebdo</em> tué dans l’attentat du 7 janvier 2015, soit cette année aussi à Avignon. «Lettre aux escrocs de l’islamophobie qui font le jeu des racistes», interprétée par le comédien et metteur en scène Gérald Dumont, sera donnée du 14 au 18 juillet, au théâtre de L’Oulle, dans le cadre du off également. La Manufacture qui programme «Moi, la mort je l’aime comme vous aimez la vie» n’en a pas voulu, non pour «censure sécuritaire» indique son directeur Pascal Keiser, mais parce qu’il avait «<a href="http://www.leparisien.fr/flash-actualite-culture/le-texte-posthume-de-charb-sera-bien-joue-au-festival-off-d-avignon-25-04-2017-6889368.php">des doutes sur la qualité artistique du spectacle</a>». Quoi qu’il en soit, ce texte qui dérange certains ou leur fait peur, joué à Lille avant d’y être déprogrammé, a fini par trouver une salle pour l’accueillir dans la cité des papes. Le jeune conseiller municipal avignonnais Amine El Khatmi, mal vu des musulmans identitaires qui lui reprochent ses positions «laïcardes», a insisté pour que cela se fasse. Il nous informe au passage de sa nomination à la présidence du Printemps républicain, un mouvement de la gauche laïque, proche de la ligne Valls. Il n’a pas fini de prendre des coups, ni d’en donner.</p><p></p><hr><p></p><h4>* L'article de Franceinfo: <a href="http://mobile.francetvinfo.fr/faits-divers/affaire/merah/festival-d-avignon-une-piece-sur-les-dernieres-heures-de-mohamed-merah_2276495.html#xtref=acc_dir">«Une pièce sur les dernières heures de Mohamed Merah»<br></a></h4><h4>«Moi, la mort je l’aime comme vous aimez la vie», de Mohamed Kacimi, La Manufacture, jusqu'au mardi 11 juillet<a href="http://www.avignonleoff.com/">, Avignon Festival off.<br></a></h4>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'drame-en-avignon-le-vrai-personnage-c-est-abdelghani-merah-plutot-que-mohamed', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 806, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 125, 'homepage_order' => (int) 127, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 830, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 3918, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'En finir avec Hanouna, mais après?', 'subtitle' => 'Gros clash jeudi soir dans «Touche pas à mon poste!», sur C8. Un député a allumé le milliardaire Vincent Bolloré, le patron de la chaîne. La gauche radicale, à l’origine de l’esclandre et un brin Tartuffe, doit-elle encore aller dans cette émission, dont Cyril Hanouna, son animateur, paraît faire peu de cas des institutions démocratiques? Derrière le dilemme, un enjeu politique et sécuritaire.', 'subtitle_edition' => 'Gros clash jeudi soir dans «Touche pas à mon poste!», sur C8. Un député a allumé le milliardaire Vincent Bolloré, le patron de la chaîne. La gauche radicale, à l’origine de l’esclandre et un brin Tartuffe, doit-elle encore aller dans cette émission, dont Cyril Hanouna, son animateur, paraît faire peu de cas des institutions démocratiques? Derrière le dilemme, un enjeu politique et sécuritaire.', 'content' => '<p>«Mon chéri», «abruti», «t’es une merde». Jeudi, comme souvent dans ce rendez-vous formaté pour le buzz, il s’est passé <a href="https://twitter.com/LeDevBreton/status/1590817814059044864?s=20&t=4TWr6vsi3CFKbFwoMHZdVw" target="_blank" rel="noopener">quelque chose de fort</a> sur le plateau de «Touche pas à mon poste!», l’émission animée par Cyril Hanouna sur la chaîne C8 du groupe Bolloré – le nom à l’origine du clash de jeudi soir. Pour La France insoumise (LFI), ce parti de la gauche radicale siégeant à l’Assemblée nationale, un dilemme à présent se pose: faut-il encore aller à TPMP, là où bat le cœur de la France antisystème, où les électorats lepénistes et mélenchonistes s’invectivent, mais surtout, se parlent comme nulle part ailleurs?</p> <p>Que s’est-il passé de si grave ou plutôt de si révélateur? Alors que le débat portait sur l’accueil par la France de 234 migrants se trouvant à bord du bateau Ocean Viking, le jeune député LFI Louis Boyard, qui fut autrefois chroniqueur rétribué à TPMP, a mis les pieds dans son ancienne gamelle en parlant d’un procès menaçant «Bolloré» pour déforestation au Cameroun. Vincent Bolloré est ce milliardaire français propriétaire du groupe Canal, un catholique breton qu’on dit hanté par la crainte du «grand remplacement», ce concept d’extrême droite repris par son poulain Eric Zemmour lors de la dernière campagne présidentielle.</p> <p>Fidèle à son style «wesh-embrouille», où les différends se règlent en <em>battles</em> de tchatche, Cyril Hanouna a aussitôt mis un coup de pression au député Boyard, façon «qu’est-ce t’as dit?»: «Tu sais que t’es dans le groupe Bolloré, ici?», lui a-t-il lâché quand apparaissaient au même moment les résultats d’un sondage-téléspectateurs indiquant une proportion de 80% se prononçant contre l’accueil des 234 migrants et de 20% se disant pour.</p> <p>En sweat-capuche, Hanouna, tout à son personnage de caïd de la street chic rappelant au p’tit merdeux le respect dû au patron, le vrai, insiste alors: «Tu sais que t’es dans le groupe Bolloré?... Qu’est-ce que tu viens foutre ici, alors?... Bolloré t’a donné de l’argent, t’étais chroniqueur ici…»</p> <p>Boyard, qui avait visiblement préparé son coup, la joue grands principes: «Attends, Cyril, est-ce que tu es en train de me dire que je n’ai pas le droit de dire que Bolloré, il a un procès avec cent cinquante Camerounais parce qu’il a déforesté?» La suite: le député-LFI-ex-chroniqueur-TPMP, ne s’énervant pas, devant pressentir qu’il sortira gagnant de la <em>battle</em>, se prévaut de sa qualité de député. Hanouna piétine l’argument, estimant que Boyard, comme d’autres de son parti, doit son élection à TPMP. Après avoir donné du «mon chéri» à Boyard, il le traite d’«abruti» et de «merde», chacun accusant l’autre d’avoir fait monter l’extrême droite – le grand tabou de la politique française.</p> <p>Quelle suite LFI, plus largement la Nupes, la coalition de gauche à l’Assemblée nationale, donnera-t-elle à cet incident? Continuera-t-elle d’aller sur le plateau de TPMP? Qui, d’Hanouna ou de la gauche radicale, a-t-il le plus besoin de l’autre? Sans LFI, formation aux accents populistes, TPMP perdrait sa caution de gauche, risquant alors de ne plus réunir que des «anti-tout», souvent l’antichambre d’un parti de l’ordre. Mais en renonçant à ce forum, La France insoumise se priverait d’un lieu où elle peut porter des coups à «Macron», ce qui lui rapporte des voix. Ne plus se montrer dans «Touche pas à mon poste!» pourrait être interprété comme l’aveu qu’on appartient au «système», à cette «élite» qu’on prétend combattre.</p> <p>Dans le même temps, en participant à cette émission, LFI sait qu’elle contribue à saper la confiance dans les institutions démocratiques, dont on a vu jeudi soir le peu de cas qu’en faisait Cyril Hanouna en insultant le député Boyard. Il y a deux semaines, toujours à la barre de TPMP, Hanouna appelait à la tenue d’un procès expéditif, assortie d’une «perpétuité immédiate» pour la meurtrière présumée de la petite Lola. Tartuffe dans l’affaire, LFI est bel et bien confrontée à un dilemme, à moins que l’ambiguïté ne lui siée davantage que la clarté.</p> <p>Mais surtout, TPMP, qui remplit, quoi qu’on en pense, une fonction tribunitienne en offrant un exutoire aux passions de toutes sortes, peut-elle être supprimée? Sa disparition provoquerait-elle des troubles? Bolloré et sa créature Hanouna disposent là d’un certain pouvoir et d’une certaine responsabilité.</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'en-finir-avec-hanouna-mais-apres', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 442, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 2, 'person_id' => (int) 830, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 2892, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => 'ANALYSE / France', 'title' => 'L’islamisme n’existe pas, il n’y a pas eu d’attentats', 'subtitle' => 'Loi confortant les principes républicains, actuellement débattue en France; rapport Stora sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie: quand la qualification des actes est enjeu de pouvoir, accessoirement de paix.', 'subtitle_edition' => 'Loi confortant les principes républicains, actuellement débattue en France; rapport Stora sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie: quand la qualification des actes est enjeu de pouvoir, accessoirement de paix.', 'content' => '<p>Le 20 janvier, l’historien français Benjamin Stora a remis au président Emmanuel Macron un rapport sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie. Né en 1950 à Constantine, issu de la communauté juive algérienne, partie avec les pieds-noirs à l’indépendance en 1962, Stora était investi d’une mission réconciliatrice par le président de la République. A la fin de son travail, l’historien émet une série de préconisations. Et l’on entre alors dans le vif du sujet: l’action.</p> <p>La première de ces préconisations, qui rappelle la Commission Vérité et Réconciliation en Afrique du Sud, l’Instance Vérité et Dignité en Tunisie, est la constitution d’une «Commission "Mémoires et vérité" chargée d’impulser des initiatives communes entre la France et l’Algérie sur les questions de mémoires». La <em>vérité</em>. Pas de réconciliation sans vérité sur les exactions passées, croit-on.</p> <p>Mais la vérité n’est pas seulement question de faits, elle intéresse aussi le sens. Or deux sens ne peuvent cohabiter. Pas d’en-même-temps possible: la douleur d’un camp ne peut valoir celle de l’autre. Celle de l’Allemand de la Seconde Guerre mondiale ne vaut pas celle de l’Allié. On touche probablement ici à la limite du rapport Stora: le colon ne peut pas faire valoir sa douleur au même titre que le colonisé. Sinon, toute la hiérarchie, établie selon une échelle de valeurs qui accorde au colonisé la légitimité de sa révolte, est rebattue. Et pourtant, se dit-on, il faut tendre vers la reconnaissance des souffrances de part et d’autre, pour pouvoir la faire, cette réconciliation. Comme c’est compliqué…</p> <h3>Les choses ont un sens que la paix peut ignorer</h3> <p>Seul le sens permet d’y voir clair. Mais le problème du sens, qui dit qui avait raison, qui avait tort, c’est qu’il ne permet pas toujours de refermer les plaies, puisque personne ne veut être en tort, ou avoir tous les torts. Le cas franco-algérien renvoie à la spécificité de la guerre d’Algérie, plus sensible sur un plan mémoriel que les guerres franco-allemandes.</p> <p>La guerre d’Algérie, combat décolonial, lutte pour la libération, fut probablement moins une guerre classique entre deux nations qu’une guerre civile à l’intérieur d’un même territoire. Opposant deux populations d’inégal statut, certes, et ce n’est pas rien, mais ayant toute deux un caractère civil. De là, sans doute, le refus, longtemps, de nommer par le terme de guerre ce qui était appelé sous le nom d’événements.</p> <p>C’est pourquoi la vérité (qui la dit? selon quels critères?) peut être, aussi, parfois, l’ennemi de la réconciliation, celle-ci étant par nature toujours un peu artificielle. Disons que l’intérêt de la paix l’emporte à un moment donné sur l’intérêt de la guerre, surtout dans une configuration de conflit civil.</p> <h3>Les pieds dans le plat</h3> <p>Très vite apparaît la nécessité de l’amnistie, pour étouffer des braises dont chacun a cependant conscience qu’elle ne seront jamais tout à fait éteintes. Ce fut vrai après une relative brève période d’épuration en France en 1944-45. Vrai entre la France et l’Algérie à l’indépendance en 1962. Vrai encore en 1999, lorsque le président algérien Abdelaziz Bouteflika fit voter la loi dite de concorde civile, qui mit fin par un plébiscite à la guerre civile.</p> <p>Cela nous amène à la France d’aujourd’hui, celle, d’après, espérons-le, les attentats islamistes. Attentats? Islamistes? D’emblée, les pieds dans le plat. La somme de «ce qui est arrivé en France ces dernières années» pèse son poids de non-dits. Cette situation présente des similitudes avec les conflits évoqués plus haut. Mais elle a comme quelque chose d’inextricable. Ce n’est pas encourageant.</p> <h3>Quand le bourreau redevient l'égal de la victime</h3> <p>Alors, quelles similitudes entre l’après-attentats et ces précédents après-guerres? La première de toutes, la plus importante: la nécessité de l’amnistie, avons-nous vu, par quoi on cesse de juger ceux qu’on sait coupables, par quoi on passe à autre chose. Comme la victime, le bourreau doit pouvoir reprendre une vie normale. Sauf que toute amnistie suppose un vainqueur reconnu comme tel, autrement dit un juste faisant offrande de son pardon au vaincu. L’amnistie, qui comporte une part d’amnésie volontaire, permet le retour à la paix dans des sociétés qui se sont entredéchirées.</p> <p>Toute la difficulté en France – on le voit avec les polémiques entourant l’adoption en cours de la loi confortant le respect des principes républicains, initialement intitulée contre le séparatisme islamiste – tient dans l’énoncé et dans le sens attribué à des faits qui ont ensanglanté la métropole comme jamais depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.</p> <h3>Déni de réalité</h3> <p>Dire ce qui s’est passé contient un enjeu de pouvoir politique et culturel pour le présent et pour l’avenir. Il y a là un rapport de force, d’autant plus à l’œuvre que la qualification de ces attentats n’est pas claire pour tous, ou doit rester équivoque, manière de manœuvre dilatoire. On est alors proche du déni de réalité. Laquelle? Oui, on peut jouer longtemps sur les mots.</p> <p>La meilleure façon de tirer un trait sur cette période serait effectivement de dire que l’islamisme n’existe pas et que par conséquent il n’y a pas eu d’attentats, tout attentat ayant une motivation idéologique. Il y aurait eu une sorte d’explosion de violence spontanée.</p> <h3>Désigner une idéologie, c'est désigner des idéologues</h3> <p>Retenir la qualification d’attentats, qui plus est islamistes, ce qu’ils ont bel et bien été, c’est désigner une idéologie. L’idéologie islamiste, donc: soit un projet de conquête civilisationnelle dirigé contre l’Occident jugé décadent et en bout de course. Toute la littérature djihadiste, s’inspirant de l’islamisme, est faite de cela.</p> <p>Désigner une idéologie potentiellement violente, c’est désigner des idéologues et des compagnons de route. C’est vouloir occuper le pouvoir à leur place, là où on pense qu’ils l’occupent, dans certaines parties de l’université, par exemple. C’est désigner un problème: «l’islamo-gauchisme», soit une convergence plus ou moins solide entre matérialisme et religion en vue de renverser l’ordre bourgeois, lequel s’oppose à la fois à l’égalité et à une saine vision de l’existence – notons que le fidèle musulman n’érigeant pas sa religion en cause politique, et cela fait du monde, n’a que faire de ces sollicitations révolutionnaires.</p> <h3>La France insoumise visée et visant à son tour</h3> <p>Sur la défensive, se sentant visée par une entreprise épuratrice post-islamiste, par quoi il s’agit d’empêcher, du moins de s’opposer frontalement aux conditions de production de l’islamisme, la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon refuse de faire la différence entre islamisme et islam, accuse le gouvernement de persécution envers les musulmans. Comme si l’islamisme n’existait pas ou n’avait pas existé, en France et ailleurs, comme si – autre façon de hiérarchiser la donne historique – les coupables de ce qu’il faut quand même bien appeler des attentats, n’étaient pas à chercher parmi des musulmans, population opprimée, mais chez leurs oppresseurs, autrement dit dans l’Occident capitaliste, colon un jour, colon toujours…</p> <h3>La poursuite de la guerre d'Algérie</h3> <p>On retrouve ici la matière du rapport Stora sur les conséquences de la guerre d’Algérie. En quoi on pourrait affirmer que les attentats islamistes qui ont frappé la France ces dernières années sont en partie, en partie seulement, la poursuite d’une guerre d’Algérie qui n’a pas réellement pris fin. Tout comme la guerre civile algérienne des années 90 fut avant cela la poursuite, déjà, de cette même guerre, dont le terme fut sanctionné davantage par une forme d’armistice que par une paix durable.</p> <p>Les morts de Samuel Paty, le professeur égorgé l’an dernier, celle du commandant de gendarmerie Beltrame, en 2018, sont des morts encombrantes. Les maires, plutôt de droite, qui veulent donner leurs noms à des places et des rues, en inscrivant sous leurs patronymes: «Victimes du terrorisme islamiste», désignent implicitement une idéologie ennemie. Non pas extérieure à la France mais présente en France.</p> <p>Cette désignation un peu lourde de sens, c’est le cas de le dire, ne contribue pas à la recherche de la paix, dont l’oubli est l’une des composantes, pourrait-on penser. Mais «en face», là où tout est social et colonial, on ne baisse pas pavillon. La déconstruction du modèle occidental et capitaliste – visé par l’islamisme revanchard – doit se poursuivre. On y revient: ce ne sont pas des attentats commis par des dominés racisés poussés à ces extrémités regrettables par des dominants racistes qui empêcheront la réalisation de cet objectif…</p> <p>La France n’est pas en paix. </p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'l-islamisme-n-existe-pas-il-n-y-a-pas-eu-d-attentats', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 507, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 830, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 2847, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'ACTUEL / VOTATION 7 MARS', 'title' => 'Vote massif aux frontières contre le voile intégral', 'subtitle' => 'Dimanche dernier, les communes romandes limitrophes de la France ont dans leur grande majorité fortement accepté l’initiative interdisant la dissimulation du visage dans l’espace public. Pourquoi? On a tenté de répondre à cette question. Indice: l’image, pas terrible, du «voisin français». ', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p>«C’est la petite Gilberte, Gilberte de Courgenay…» La Mob, c’était mieux avant. Il y avait alors de vraies frontières. Pas comme aujourd’hui avec Schengen qui les a toutes effacées, ce qui est bien pratique aussi, il faut le dire. Mais parfois une votation – ou une pandémie – suffit à les rétablir. C’est ce qui s’est passé dimanche avec la «burqa», l’initiative interdisant la dissimulation du visage dans l’espace public, acceptée à 51,2% par le peuple. Un score relativement modeste qui cache de fortes disparités. Sans le vote des métropoles, favorables au non, le texte aurait été approuvé bien plus largement. En Suisse romande, les communes frontalières de la France ont plébiscité le oui. Qu’est-ce que cela révèle de ce vote, à cet endroit bien précis, celui des limites géographiques et politiques d’un pays, en sa partie francophone?</p> <p>A Courgenay, dans cette Ajoie s’enfonçant tel un saillant dans les départements français du Doubs et du Territoire de Belfort, 65,4% des habitants ont voté en faveur de l’initiative soutenue par l’UDC et une partie de la gauche (<a href="https://www.admin.ch/gov/fr/accueil/documentation/votations/20210307/initiative-populaire-oui-a-l-interdiction-de-se-dissimuler-le-visage.html" target="_blank" rel="noopener">cliquez ici</a> pour avoir accès à la carte interactive). Un score de cinq points supérieur à la moyenne cantonale jurassienne, 60,7% de oui, la plus élevée des dix-neuf cantons qui ont approuvé le texte.</p> <p>Des trois districts du canton du Jura, celui de Porrentruy, qui épouse la carte de l’Ajoie, dont la particularité est d’avoir avec la France le double de frontière qu’il n’en a avec la Suisse, affiche le plus haut taux d’acceptation, 64,7%. A la pointe du saillant, Bure, la commune qui héberge la place d’armes du même nom, se hisse à la première place du district avec 76% de oui. Mais c’est dans le district de Delémont que le record est atteint: la petite localité d’Ederswiler, frontalière avec le Haut-Rhin, a accordé 82,93% de ses votes au oui à l’initiative.</p> <p>Que comprendre de ce «vote des frontières», massif dans le canton du Jura, massif encore dans les cantons de Neuchâtel et de Vaud, marqué également dans le canton de Genève, pour un texte combattant un phénomène, le voile intégral, sans doute inexistant dans ces contrées et rarissime à l’échelle de la Suisse?</p> <p>Avant d’en venir aux hypothèses, continuons sur notre sentier des douaniers. Dans le canton de Neuchâtel, le district du Val-de-Travers produit les plus hauts scores. La «palme» revient à La Côte-aux-Fées avec 74,5% de oui. Aux Verrières, commune limitrophe de Pontarlier, sous-préfecture du Doubs, le taux d’acceptation est de 67,6%.</p> <p>Dans le canton de Vaud, la Vallée-de-Joux, comme le district de Porrentruy dans le canton du Jura, plébiscite le oui: 64,2% au Chenit, 68,5% à L’Abbaye, moins au Lieu, 55,7% quand même. Dans le district de Nyon, moins reculé, les moyennes des communes frontalières sont plus basses d’environ 10 points, s’établissant autour de 54%. La Rippe, qui rejette l’initiative avec 52% des voix, fait une notable exception dans cette partie vaudoise unanimement contre le voile intégral.</p> <p>Le canton de Genève, maintenant. Canton-ville avec arrière-pays campagnard. La plupart des communes frontalières approuvent le texte. Spécialement celles de l’extrême sud-ouest, qui, comme l’Ajoie dans le canton du Jura, forment un saillant dans les départements français de l’Ain et de la Haute-Savoie. Bardonnex, localité munie d’un important poste-frontière, détient semble-t-il le record cantonal avec 57% de oui. A part la commune de Genève proprement dite (44,8% de oui) et de certaines localités en direction du canton de Vaud, peut-être un peu plus bourgeoises que le reste du canton de Genève, toutes les autres ou presque acceptent l’initiative.</p> <p>Le Valais, en partie frontalier avec la France, a voté oui à 58,3%, deuxième taux le plus élevé en Suisse romande derrière le Jura. La commune limitrophe de Saint-Gingolph, à la pointe sud-est du lac Léman, détient avec 70,5% des voix l’un des plus hauts scores du canton.</p> <p>Alors, pourquoi ce oui franc et souvent massif des communes frontalières à l’initiative dite anti-«burqa»? Notons au passage que de nombreuses localités de l’«intérieur» de la Suisse romande, spécialement dans la Broye, l’ont également fortement approuvée.</p> <p>Alors, est-ce par «islamophobie»? Ce terme, dont l’islam politique est féru, a plusieurs acceptions. C’est son problème comme sa force. Il englobe et confond la critique, la crainte et le rejet de l’islam. Mais on peut penser que le «vote des frontières» à l’initiative qui nous occupe renferme une part de crainte, voire de rejet de la religion musulmane, en tous les cas de ses formes apparaissant comme radicales ou intolérantes.</p> <p>Notre hypothèse, elle, est qu’il faut envisager ce vote frontalier romand comme le résultat d’une association d’idées: niqab=islam, islam=danger, danger=France. Cet enchaînement peut certainement valoir aussi, selon des modalités propres, avec d’autres pays limitrophes de la Suisse – la chose est frappante dans le canton de Saint-Gall, qui fait face à l’Autriche, visée le 12 novembre par un attentat djihadiste à Vienne.</p> <p>Ne nous cachons pas la réalité: nombreux sont les Suisses à avoir de la France une image cauchemardesque, ou du moins dégradée. Pour rien au monde, ils ne voudraient être français, ni connaître ce que la France, singulièrement cette «France voisine» – proche mais tenue à distance comme tout voisin – connaît: le chômage, la délinquance, un rapport exacerbé à l’islam, globalement, des problèmes paraissant insolubles.</p> <hr /> <p style="text-align: center;"><strong>Lire aussi</strong>: <em><a href="https://bonpourlatete.com/analyses/islamisme-france-suisse-le-vrai-sujet-qui-fache" target="_blank" rel="noopener">Islamisme France-Suisse: le vrai sujet qui fâche</a></em></p> <hr /> <p>Les communes romandes frontalières, spécialement celles de fort passage, spécialement celles situées en zones rurales, spécialement enfin celles qui n’ont pas avec la France de «barrière naturelle» – une rivière, un fort dénivelé forestier ou montagneux –, s’estiment aux premières loges d’un danger réel, exagéré ou fantasmé dont elles entendent se prémunir. Les habitants de ces localités se considèrent vulnérables, ils voient dans la frontière une protection contre des périls, le rôle même d’une frontière.</p> <p>Deux épisodes de délinquance remontant à l’été dernier renforcent cette hypothèse: l’un a touché la «<a href="https://bonpourlatete.com/actuel/la-suisse-c-est-un-autre-monde-faut-dire-la-verite" target="_blank" rel="noopener">piscine de Porrentruy</a>», en Ajoie, lorsque des «racailles» (terme chargé de sous-entendus) venues de quartiers sensibles de France voisine ont commis des incivilités dans l’enceinte du bassin bruntrutain; <a href="https://bonpourlatete.com/actuel/neuchatel-veut-que-l-algerie-reprenne-ses-delinquants-sans-papiers" target="_blank" rel="noopener">un autre</a> a fait grimper les chiffres de la délinquance semble-t-il comme rarement sur le littoral neuchâtelois, lorsque des mineurs ou jeunes majeurs isolés essentiellement originaires du Maghreb, certains d’entre eux étant en réalité originaires de France, ont commis des rapines.</p> <p>Les urnes électorales sont en quelque sorte nos lieux d’aisance démocratiques. S’y déversent nos peurs, nos inquiétudes, qui peuvent être fondées, tout ce «ça» refoulé en temps normal et qui trouve là, dans l’intimité de l’isoloir, une occasion de s’exprimer. La démocratie directe absorbe et évacue les passions.</p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'vote-massif-aux-frontieres-contre-le-voile-integral', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-6', 'like' => (int) 479, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 24483, 'homepage_order' => (int) 3083, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => '', 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 830, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 2844, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'ACTUEL / POLEMIQUE', 'title' => 'Les femmes aussi font de la politique, vous savez…', 'subtitle' => 'Réponse à Gabriel Bender, sociologue et écrivain.', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p>Dans <a href="https://bonpourlatete.com/actuel/le-sexe-du-sexisme" target="_blank" rel="noopener">une réplique</a> à un article que j’ai écrit pour le site de l’hebdomadaire français <i>Marianne</i>, paru le 2 mars, intitulé «<a href="https://www.marianne.net/societe/medias/revolution-feministe-intersectionnelle-en-cours-a-la-tele-suisse" target="_blank" rel="noopener">Révolution féministe intersectionnelle en cours à la télé suisse</a>», Gabriel Bender, sociologue et écrivain, s’empresse de défendre l’action politique entreprise par des femmes de la RTS suite aux révélations du <i>Temps</i> sur des faits de harcèlement présumés.</p> <p>Si j’étais une femme, je pourrais voir dans cet empressement une forme de <i>mansplaining</i>, cette habitude qu’ont certains hommes d’expliquer sur un ton docte à des femmes ce qu’elles sont tenues de comprendre. Un <i>mansplaining</i> en mode solidaire, bien sûr. Je serais même tenté d’y voir un peu plus que cela: un <i>manembracing</i> virant au <i>manembarrassing</i>. Autrement dit: une défense à ce point appuyée qu’elle en devient gênante.</p> <p>Gabriel Bender a le zèle du converti. Du converti au féminisme. C’est l’impression qu’il donne. Comme s’il devait montrer, à lui-même et au monde, qu’il est du bon côté. Celui des dominés, en l’occurrence des dominées. Militantisme et sociologie – sa discipline – ne font plus qu’un dans un certain nombre de domaines de recherche. En première année de «socio», on apprenait pourtant à distinguer le discours de l’acteur de celui de l’observateur.</p> <p>Ce précieux conseil, qui permet d’entretenir la veille démocratique, ne semble plus partagé par tous les observateurs des phénomènes de société. La prose «féministe» de Gabriel Bender rend compte d’une confusion des statuts certainement volontaire. Chez lui, les termes du combat paraissent ne pas devoir être discutés, celui de patriarcat, par exemple. Or ce n’est pas parce que le patriarcat existe en tant que phénomène historique que le mot n’est pas utilisé dans la période actuelle comme une ressource discursive mise au service d’un intérêt.</p> <p>Contrairement à quelques-uns éprouvant le besoin d’exposer leur vertu, je n’ai pas pour habitude de dire dans un texte ce que je pense profondément. Parce que je me dis qu’un individu, au hasard, un lecteur, une lectrice, peut parfaitement faire crédit à un autre individu de son appartenance à la bonne part de l’humanité même si ce dernier dévie, autrement dit s’accorde le droit de questionner des tendances. Le fait de dévier, de pouvoir le faire, est gage de bonne santé démocratique. Cela ne veut pas dire qu’on est en droit d’imposer son point de vue aux autres. Bref, le débat est un acquis précieux, et cette réponse à Gabriel Bender y participe.</p> <hr /> <p style="text-align: center;"><strong>Lire aussi</strong>: <em><a href="https://bonpourlatete.com/analyses/mise-au-pas-du-patriarcat-a-la-rts" target="_blank" rel="noopener">Mise au pas du patriarcat à la RTS</a></em></p> <hr /> <p>Alors, qu’est-ce que je pense du harcèlement? Comme la plupart des gens, je pense que c’est intolérable. Je pense aussi que la «drague» en entreprise, lourde ou légère, est une mauvaise chose. Je dénonce le machisme et la beauferie. Je me souviens, mais là on part sur #metoogay, de trois journalistes causant politique avant une échéance électorale: l’un d’eux avait usé du mot «pédoque» pour évoquer un élu romand. C’était moche, j’avais envie de l’insulter. Tout ça pour dire que je suis heureux qu’une certaine tenue comportementale et verbale – «un homme ça s’empêche», merci Albert Camus – devienne la règle. Ce changement, on le doit aux féministes. Voilà pour ce que je pense.</p> <p>Maintenant, ce que je comprends. C’est plus pudique et de mon point de vue, plus intéressant, même si je peux parfaitement concevoir la nécessité et l’intérêt de récits à la première personne. Mon article sur le site de <i>Marianne</i> ne porte pas sur les faits présumés de harcèlement révélés par <i>Le Temps</i>. Je renvoie d’ailleurs dès le premier paragraphe à l’enquête du quotidien romand datée du 29 octobre. Il me semble que beaucoup, en France aussi, savent de quoi il retourne avec cette «Tour».</p> <p>Non, l’angle de mon article porte sur une action politique, menée essentiellement par des femmes, lesquelles exercent une pression dans un rapport de force en vue de l’obtention d’un résultat. On dirait que cette approche universelle a rendu Gabriel Bender tout drôle. Que comprendre en creux de ses arguments à lui? 1) Qu’un combat mené par des femmes se doit d’être protégé, parce que tout combat féminin serait empreint de fragilité. 2) Que des femmes sont au fond incapables de tactique, qu’elles sont toujours «entières», comme si parler de manœuvre à leur sujet, c’était implicitement en référer aux vieux schémas de ruse, de rouerie, voire de sorcellerie associés aux femmes durant des siècles.</p> <p>Mais on est de son temps ou on ne l’est pas. Il s’agit bien pour des femmes de la RTS, et pour des hommes avec elles, de tirer parti, c’est-à-dire avantage d’une situation à l’origine défavorable. C’est ce qui s’appelle faire de la politique. Mais encore une fois, tout combat politique conduit par des femmes devrait-il être assimilé seulement à du «militantisme», notion contenant en elle un statut de dominé, et par-là échapper à la critique ordinaire? Ne serait-ce pas là jouer sur les «deux tableaux», celui de la victime à qui réparation est due et celui du citoyen à qui tout revient une fois la victoire acquise? Aussi je propose qu’on laisse la démocratie trancher sur les reformes sociétales voulues par le «collectif du 14 juin». Et que le droit remplisse son office pour les cas de harcèlement et mobbing présumés.</p> <p>Il y a de la mauvaise foi dans le texte de Gabriel Bender. A tout le moins des imprécisions. J’en veux pour preuve ce passage où il comprend de travers ce qui est pourtant clair: personne, parmi les salariés de la RTS, ne pousse, contrairement à ce qu’il affirme, la femme que je cite anonymement à produire un «faux témoignage», soit des accusations de harcèlement qu’elle n’aurait pas subi. J’écris qu’elle n’a pas suivi des collègues qui l’incitaient à témoigner, non de quelque chose dont ils auraient été convaincus de l’existence la concernant, mais de faits dont ils pouvaient penser qu’elle avait été victime, comme d’autres. La personne citée ne dénie d’ailleurs aucunement le droit aux femmes ayant vécu un traumatisme d’en avoir fait part à la «ligne d’écoute» mise en place par la direction de la RTS.</p> <p>A l’avenir, débattons d’idées.</p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'les-femmes-aussi-font-de-la-politique-vous-savez', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 488, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 24480, 'homepage_order' => (int) 3087, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => '', 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 830, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' } ] $embeds = [] $images = [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) { 'id' => (int) 443, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Mohamed M 2.jpg', 'type' => 'image', 'subtype' => 'jpeg', 'size' => (int) 115893, 'md5' => '35c3998a6f2cdd547428226d778f30a5', 'width' => (int) 909, 'height' => (int) 520, 'date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'title' => null, 'description' => 'Mohamed Merah était-il davantage un fanatique des armes à feu qu'un fanatique du Coran, comme le déclare le metteur en scène Yohan Manca? ', 'author' => null, 'copyright' => '© Arnaud Bertereau - Agence Mona', 'path' => '1499727889_mohamedm2.jpg', 'embed' => null, 'profile' => 'default', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Attachments' } ] $audios = [] $comments = [] $author = 'Antoine Menusier' $description = 'L’alerte a été donnée dans la nuit de dimanche à lundi, sur la page Facebook du groupe «Esprit laïque»: «une pièce sur les dernières heures de Mohamed Merah» est jouée au Festival d’Avignon, dans le cadre du off. La source: un article du site Franceinfo*. ' $title = 'Avignon fait ressurgir deux Merah: Abdelghani le bon et Mohamed le méchant' $crawler = true $connected = null $menu_blocks = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 56, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => '#Trends', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_tags', 'extern_url' => null, 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'posts' => [[maximum depth reached]], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 55, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => 'Les plus lus cette semaine', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_highlight', 'extern_url' => null, 'tags' => [[maximum depth reached]], 'posts' => [ [maximum depth reached] ], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' } ] $menu = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 2, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'A vif', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 4, 'description' => 'Lorsque nos auteurs ont envie de réagir sur le vif à un événement, des concerts aux disparitions célèbres, ils confient leurs écrits à la rubrique "A vif", afin que ceux-ci soient publiés dans l’instant.', 'slug' => 'a-vif', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 3, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Chronique', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => '<p>La réputation des chroniqueurs de Bon pour la tête n’est plus à faire: Tout va bien, Le billet du Vaurien, la chronique de JLK, ou encore Migraine et In#actuel, il y en a pour tous les goûts!</p>', 'slug' => 'chroniques', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 4, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Lu ailleurs', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => 'Pourquoi ne pas mettre en avant nos collègues lorsque l'on est sensibles à leur travail? Dans la rubrique « Lu ailleurs » vous trouverez des reprises choisies par la rédaction et remaniées façon BPLT.', 'slug' => 'ailleurs', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 5, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Actuel', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 1, 'description' => 'Bon pour la tête n’a pas vocation à être un site d’actualité à proprement parler, car son équipe prend le temps et le recul nécessaire pour réagir à l’information.', 'slug' => 'actuel', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 6, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Culture', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'culture', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 7, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Vos lettres', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 6, 'description' => 'Bon pour la tête donne la parole à ses lecteurs, qu’ils aient envie de partager leur avis, pousser un coup de gueule ou contribuer à la palette diversifiée d’articles publiés. A vous de jouer!', 'slug' => 'vos-lettres-a-bon-pour-la-tete', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 8, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Analyse', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'analyse', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 10, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Science', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'sciences', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 1, 'rght' => (int) 2, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 11, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Histoire', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'histoire', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 3, 'rght' => (int) 4, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 12, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Humour', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'humour', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 5, 'rght' => (int) 6, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 13, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Débat', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'debat', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 7, 'rght' => (int) 8, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 14, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Opinion', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'opinion', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 9, 'rght' => (int) 10, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 15, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Reportage', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'reportage', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 11, 'rght' => (int) 12, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' } ] $tag = object(App\Model\Entity\Tag) { 'id' => (int) 122, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'théâtre', 'slug' => 'theatre', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Tags' }include - APP/Template/Posts/view.ctp, line 123 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::render() - CORE/src/View/View.php, line 892 Cake\Controller\Controller::render() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 791 Cake\Http\ActionDispatcher::_invoke() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 126 Cake\Http\ActionDispatcher::dispatch() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 94 Cake\Http\BaseApplication::__invoke() - CORE/src/Http/BaseApplication.php, line 256 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 App\Middleware\IpMatchMiddleware::__invoke() - APP/Middleware/IpMatchMiddleware.php, line 28 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\RoutingMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/RoutingMiddleware.php, line 164 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cors\Routing\Middleware\CorsMiddleware::__invoke() - ROOT/vendor/ozee31/cakephp-cors/src/Routing/Middleware/CorsMiddleware.php, line 32 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\AssetMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/AssetMiddleware.php, line 88 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65
Warning: file_put_contents(/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/logs/debug.log) [function.file-put-contents]: failed to open stream: Permission denied in /data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/vendor/cakephp/cakephp/src/Log/Engine/FileLog.php on line 133
«C’est des conneries?», demande, incrédule, une abonnée du groupe. «J’ai pas de mot», abonde un autre, dépité. Mohamed Merah est ce terroriste islamiste qui a tué sept personnes en mars 2012 à Toulouse et Montauban, ciblant des militaires et des juifs, dont trois enfants. Comment a-t-on pu donner la parole à cet assassin?, s’étranglent, les uns après les autres, les membres d’«Esprit laïque», un club fidèle à une laïcité de tradition plutôt anticléricale et qui souvent bataille avec ses ennemis «relativistes», accusés de nourrir l’islam politique.
«Moi, la mort je l’aime comme vous aimez la vie» – titre de la pièce incriminée – est une citation de Mohamed Merah tirée des trente-deux heures de négociations entre le septuple meurtrier et la police, avant que cette dernière ne l’abatte dans l’échange de feu ayant accompagné l’assaut final. Le quotidien Libération avait publié le verbatim en entier. L’auteur d’origine algérienne Mohamed Kacimi en a conçu un texte pour deux comédiens, interprété par Yohan Manca, également le metteur en scène, et Charles Van de Vyver, respectivement Momo et le policier.
Communiqués de presse coup sur coup
Abdelghani Merah «en appelle aux plus hautes autorités de l'Etat pour faire interdire la production de la pièce».
Ceux qui s’insurgent contre la pièce, dans cette nuit de dimanche à lundi, redoutent la banalisation des actes du terroriste. Une déclaration de Yohan Manca les alarme particulièrement. Selon le metteur en scène, Mohamed Merah était «un fanatique des armes à feu plus que du Coran». Voilà de quoi minimiser, selon eux, le rôle joué par l’islamisme radical dans les tueries. La présidente de l’Association Forces laïques, Laurence Marchand-Taillade, demande au membre du groupe «Esprit laïque» de patienter. Elle autant qu’eux trouve choquante la représentation de cette pièce à Avignon. Elle prépare une «riposte» avec Abdelghani Merah, le frère de Mohamed, pour lundi matin, deux communiqués de presse vont tomber, leur annonce-t-elle.
Ils tombent comme prévu. «Deux Merah. Le bon, le mauvais» est le titre de celui signé d’Abdelghani Merah, président d’honneur de Forces laïques, le seul de la fratrie avec sa sœur Aïcha, à s’être opposé à la haine de la France et des juifs dans laquelle baignait sa famille. «Sous couvert de libre pensée, de la liberté de parole, l’on assiste à l’avènement des idéologies les plus sombres, venant mettre en lumière les pires crimes et venant légitimer les discours les plus antirépublicains. Et moi, on me laisse dormir dehors et subir les injustices dues au nom de ce terroriste dont on porte les dernières heures de la vie en spectacle», écrit-il notamment.
Le communiqué de Laurence Marchand-Taillade est une lettre ouverte au président de la République Emmanuel Macron, dans laquelle elle le prie de bien vouloir appuyer la demande de naturalisation française qu’entend déposer Abdelghani Merah – né en Algérie, arrivé en France à l’âge de 4 ans, nous précise-t-il. Officiellement sans domicile, sans carte de séjour après l’avoir égarée, butant depuis plus d’un an sur l’obstination de l’administration qui lui en refuse une nouvelle en l’absence de documents manquants, et pour cause, ils sont chez sa famille avec laquelle tous les liens sont rompus, il doit à la générosité de Niçois d’être logé et financièrement épaulé – «dites bien que les Niçois ne correspondent pas à l’étiquette raciste qu’on leur colle, sans eux je serais à la rue», confie-t-il.
«Comme un coup de poing»
Les «laïques» ont-ils dégainé trop vite leurs arguments dans l’affaire avignonnaise? C’est possible. Nous n’avons pas réussi à joindre l’auteur de la pièce, ni son metteur en scène. On n’imagine pas un seul instant qu’elle puisse verser dans l’apologie de la violence terroriste. Il se trouve qu’elle a déjà été jouée, en 2015, à Limoux, dans le département de l’Aude. «Une pièce comme un coup de poing, sans retenue, puissante, portée par des dialogues si proches de la réalité et pourtant construits pour le théâtre, ciselés, vifs, explosifs, totalement dominés par des comédiens, Michaël Evans (le négociateur) et Yohan Manca (Momo), inventifs, plus vrais que nature, sans complexe. Ils nous ont déposés sur les rives de notre histoire contemporaine, libres de nos choix. C’est la grâce du théâtre dans une démocratie», écrivait alors le quotidien local La Dépêche.
Mais il est tout aussi vrai que les tueurs fascinent les dramaturges, surtout lorsqu’ils ont des gueules d’anges. «Roberto Zucco», de Bernard-Marie Koltès, relate l’histoire du tueur en série italien Roberto Succo. Cette œuvre «fondée sur des événements réels et tragiques» provoqua un énorme scandale. Certes, la pièce de Koltès avait quelque chose du drame romantique que n’a probablement pas du tout celle consacrée aux «dernières heures» de Mohamed Merah.
Abdelghani, seul contre tous
Ce qui interroge peut-être le plus, dans cette polémique née d’une indignation, c’est le désintérêt relatif pour la vie du «bon Merah», Abdelghani. Agé de 40 ans, l’aîné de ses deux frères – Mohamed le benjamin, décédé, et Abdelkader, salafiste radical dont le procès pour complicité des assassinats de 2012 devrait s’ouvrir en octobre – a marché «contre l’intégrisme» au début de l’année, remontant la France du Sud au Nord, sac au dos, plein de courage et d’appel au secours. On pense immédiatement au cinéma d’Agnès Varda. Il y a chez cet homme une humanité qui paraît autrement plus épaisse que chez le tueur et qui devrait intéresser le cinéma et le théâtre. Abdelghani Merah n’envoie de propositions à personne. La pièce sur son frère jouée à Avignon – jusqu’à ce soir 11 juillet à la Manufacture – le fait penser aux familles des victimes, dont il cite chacun des noms.
Un drôle de hasard veut que la pièce posthume de Charb, l’ancien rédacteur en chef de Charlie Hebdo tué dans l’attentat du 7 janvier 2015, soit cette année aussi à Avignon. «Lettre aux escrocs de l’islamophobie qui font le jeu des racistes», interprétée par le comédien et metteur en scène Gérald Dumont, sera donnée du 14 au 18 juillet, au théâtre de L’Oulle, dans le cadre du off également. La Manufacture qui programme «Moi, la mort je l’aime comme vous aimez la vie» n’en a pas voulu, non pour «censure sécuritaire» indique son directeur Pascal Keiser, mais parce qu’il avait «des doutes sur la qualité artistique du spectacle». Quoi qu’il en soit, ce texte qui dérange certains ou leur fait peur, joué à Lille avant d’y être déprogrammé, a fini par trouver une salle pour l’accueillir dans la cité des papes. Le jeune conseiller municipal avignonnais Amine El Khatmi, mal vu des musulmans identitaires qui lui reprochent ses positions «laïcardes», a insisté pour que cela se fasse. Il nous informe au passage de sa nomination à la présidence du Printemps républicain, un mouvement de la gauche laïque, proche de la ligne Valls. Il n’a pas fini de prendre des coups, ni d’en donner.
* L'article de Franceinfo: «Une pièce sur les dernières heures de Mohamed Merah»
«Moi, la mort je l’aime comme vous aimez la vie», de Mohamed Kacimi, La Manufacture, jusqu'au mardi 11 juillet, Avignon Festival off.
Notice (8): Trying to access array offset on value of type null [APP/Template/Posts/view.ctp, line 147]Code Context<div class="col-lg-12 order-lg-4 order-md-4">
<? if(!$connected['active']): ?>
<div class="utils__spacer--default"></div>
$viewFile = '/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/src/Template/Posts/view.ctp' $dataForView = [ 'referer' => '/', 'OneSignal' => '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093', '_serialize' => [ (int) 0 => 'post' ], 'post' => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 202, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'ACTUEL / Polémique', 'title' => 'Avignon fait ressurgir deux Merah: Abdelghani le bon et Mohamed le méchant', 'subtitle' => 'L’alerte a été donnée dans la nuit de dimanche à lundi, sur la page Facebook du groupe «Esprit laïque»: «une pièce sur les dernières heures de Mohamed Merah» est jouée au Festival d’Avignon, dans le cadre du off. La source: un article du site Franceinfo*. ', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p><a href="http://www.ladepeche.fr/article/2015/07/31/2152647-nava-momo-la-mort-l-a-t-il-aime.html"></a></p><p>«C’est des conneries?», demande, incrédule, une abonnée du groupe. «J’ai pas de mot», abonde un autre, dépité. Mohamed Merah est ce terroriste islamiste qui a tué sept personnes en mars 2012 à Toulouse et Montauban, ciblant des militaires et des juifs, dont trois enfants. Comment a-t-on pu donner la parole à cet assassin?, s’étranglent, les uns après les autres, les membres d’«Esprit laïque», un club fidèle à une laïcité de tradition plutôt anticléricale et qui souvent bataille avec ses ennemis «relativistes», accusés de nourrir l’islam politique.</p><p>«Moi, la mort je l’aime comme vous aimez la vie» – titre de la pièce incriminée – est une citation de Mohamed Merah tirée des trente-deux heures de négociations entre le septuple meurtrier et la police, avant que cette dernière ne l’abatte dans l’échange de feu ayant accompagné l’assaut final. Le quotidien <em>Libération</em> avait publié le verbatim en entier. L’auteur d’origine algérienne Mohamed Kacimi en a conçu un texte pour deux comédiens, interprété par Yohan Manca, également le metteur en scène, et Charles Van de Vyver, respectivement Momo et le policier.</p><h3>Communiqués de presse coup sur coup</h3><h3><img class="img-responsive " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1499757136_communiquemerah1.jpg" height="941" width="816"></h3><h4>Abdelghani Merah «en appelle aux plus hautes autorités de l'Etat pour faire interdire la production de la pièce». <br></h4><p>Ceux qui s’insurgent contre la pièce, dans cette nuit de dimanche à lundi, redoutent la banalisation des actes du terroriste. Une déclaration de Yohan Manca les alarme particulièrement. Selon le metteur en scène, Mohamed Merah était «un fanatique des armes à feu plus que du Coran». Voilà de quoi minimiser, selon eux, le rôle joué par l’islamisme radical dans les tueries. La présidente de l’Association Forces laïques, Laurence Marchand-Taillade, demande au membre du groupe «Esprit laïque» de patienter. Elle autant qu’eux trouve choquante la représentation de cette pièce à Avignon. Elle prépare une «riposte» avec Abdelghani Merah, le frère de Mohamed, pour lundi matin, deux communiqués de presse vont tomber, leur annonce-t-elle.</p><p>Ils tombent comme prévu. «Deux Merah. Le bon, le mauvais» est le titre de celui signé d’Abdelghani Merah, président d’honneur de Forces laïques, le seul de la fratrie avec sa sœur Aïcha, à s’être opposé à la haine de la France et des juifs dans laquelle baignait sa famille. «Sous couvert de libre pensée, de la liberté de parole, l’on assiste à l’avènement des idéologies les plus sombres, venant mettre en lumière les pires crimes et venant légitimer les discours les plus antirépublicains. Et moi, on me laisse dormir dehors et subir les injustices dues au nom de ce terroriste dont on porte les dernières heures de la vie en spectacle», écrit-il notamment.</p><p>Le communiqué de Laurence Marchand-Taillade est une lettre ouverte au président de la République Emmanuel Macron, dans laquelle elle le prie de bien vouloir appuyer la demande de naturalisation française qu’entend déposer Abdelghani Merah – né en Algérie, arrivé en France à l’âge de 4 ans, nous précise-t-il. Officiellement sans domicile, sans carte de séjour après l’avoir égarée, butant depuis plus d’un an sur l’obstination de l’administration qui lui en refuse une nouvelle en l’absence de documents manquants, et pour cause, ils sont chez sa famille avec laquelle tous les liens sont rompus, il doit à la générosité de Niçois d’être logé et financièrement épaulé – «dites bien que les Niçois ne correspondent pas à l’étiquette raciste qu’on leur colle, sans eux je serais à la rue», confie-t-il.</p><h3>«Comme un coup de poing»</h3><p>Les «laïques» ont-ils dégainé trop vite leurs arguments dans l’affaire avignonnaise? C’est possible. Nous n’avons pas réussi à joindre l’auteur de la pièce, ni son metteur en scène. On n’imagine pas un seul instant qu’elle puisse verser dans l’apologie de la violence terroriste. Il se trouve qu’elle a déjà été jouée, en 2015, à Limoux, dans le département de l’Aude. «Une pièce comme un coup de poing, sans retenue, puissante, portée par des dialogues si proches de la réalité et pourtant construits pour le théâtre, ciselés, vifs, explosifs, totalement dominés par des comédiens, Michaël Evans (le négociateur) et Yohan Manca (Momo), inventifs, plus vrais que nature, sans complexe. Ils nous ont déposés sur les rives de notre histoire contemporaine, libres de nos choix. C’est la grâce du théâtre dans une démocratie», écrivait alors le quotidien local <em><a href="http://www.ladepeche.fr/article/2015/07/31/2152647-nava-momo-la-mort-l-a-t-il-aime.html">La Dépêche</a></em>.<br></p><p>Mais il est tout aussi vrai que les tueurs fascinent les dramaturges, surtout lorsqu’ils ont des gueules d’anges. «Roberto Zucco», de Bernard-Marie Koltès, relate l’histoire du tueur en série italien Roberto Succo. Cette œuvre «fondée sur des événements réels et tragiques» provoqua un énorme scandale. Certes, la pièce de Koltès avait quelque chose du drame romantique que n’a probablement pas du tout celle consacrée aux «dernières heures» de Mohamed Merah.</p><h3>Abdelghani, seul contre tous<br></h3><p>Ce qui interroge peut-être le plus, dans cette polémique née d’une indignation, c’est le désintérêt relatif pour la vie du «bon Merah», Abdelghani. Agé de 40 ans, l’aîné de ses deux frères – Mohamed le benjamin, décédé, et Abdelkader, salafiste radical dont le procès pour complicité des assassinats de 2012 devrait s’ouvrir en octobre – a marché «contre l’intégrisme» au début de l’année, remontant la France du Sud au Nord, sac au dos, plein de courage et d’appel au secours. On pense immédiatement au cinéma d’Agnès Varda. Il y a chez cet homme une humanité qui paraît autrement plus épaisse que chez le tueur et qui devrait intéresser le cinéma et le théâtre. Abdelghani Merah n’envoie de propositions à personne. La pièce sur son frère jouée à Avignon – jusqu’à ce soir 11 juillet à la Manufacture – le fait penser aux familles des victimes, dont il cite chacun des noms.</p><p>Un drôle de hasard veut que la pièce posthume de Charb, l’ancien rédacteur en chef de <em>Charlie Hebdo</em> tué dans l’attentat du 7 janvier 2015, soit cette année aussi à Avignon. «Lettre aux escrocs de l’islamophobie qui font le jeu des racistes», interprétée par le comédien et metteur en scène Gérald Dumont, sera donnée du 14 au 18 juillet, au théâtre de L’Oulle, dans le cadre du off également. La Manufacture qui programme «Moi, la mort je l’aime comme vous aimez la vie» n’en a pas voulu, non pour «censure sécuritaire» indique son directeur Pascal Keiser, mais parce qu’il avait «<a href="http://www.leparisien.fr/flash-actualite-culture/le-texte-posthume-de-charb-sera-bien-joue-au-festival-off-d-avignon-25-04-2017-6889368.php">des doutes sur la qualité artistique du spectacle</a>». Quoi qu’il en soit, ce texte qui dérange certains ou leur fait peur, joué à Lille avant d’y être déprogrammé, a fini par trouver une salle pour l’accueillir dans la cité des papes. Le jeune conseiller municipal avignonnais Amine El Khatmi, mal vu des musulmans identitaires qui lui reprochent ses positions «laïcardes», a insisté pour que cela se fasse. Il nous informe au passage de sa nomination à la présidence du Printemps républicain, un mouvement de la gauche laïque, proche de la ligne Valls. Il n’a pas fini de prendre des coups, ni d’en donner.</p><p></p><hr><p></p><h4>* L'article de Franceinfo: <a href="http://mobile.francetvinfo.fr/faits-divers/affaire/merah/festival-d-avignon-une-piece-sur-les-dernieres-heures-de-mohamed-merah_2276495.html#xtref=acc_dir">«Une pièce sur les dernières heures de Mohamed Merah»<br></a></h4><h4>«Moi, la mort je l’aime comme vous aimez la vie», de Mohamed Kacimi, La Manufacture, jusqu'au mardi 11 juillet<a href="http://www.avignonleoff.com/">, Avignon Festival off.<br></a></h4>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'drame-en-avignon-le-vrai-personnage-c-est-abdelghani-merah-plutot-que-mohamed', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 806, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 125, 'homepage_order' => (int) 127, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 830, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'attachments' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, 'relatives' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) {} ], 'embeds' => [], 'images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'audios' => [], 'comments' => [], 'author' => 'Antoine Menusier', 'description' => 'L’alerte a été donnée dans la nuit de dimanche à lundi, sur la page Facebook du groupe «Esprit laïque»: «une pièce sur les dernières heures de Mohamed Merah» est jouée au Festival d’Avignon, dans le cadre du off. La source: un article du site Franceinfo*. ', 'title' => 'Avignon fait ressurgir deux Merah: Abdelghani le bon et Mohamed le méchant', 'crawler' => true, 'connected' => null, 'menu_blocks' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) {} ], 'menu' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) {} ] ] $bufferLevel = (int) 1 $referer = '/' $OneSignal = '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093' $_serialize = [ (int) 0 => 'post' ] $post = object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 202, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'ACTUEL / Polémique', 'title' => 'Avignon fait ressurgir deux Merah: Abdelghani le bon et Mohamed le méchant', 'subtitle' => 'L’alerte a été donnée dans la nuit de dimanche à lundi, sur la page Facebook du groupe «Esprit laïque»: «une pièce sur les dernières heures de Mohamed Merah» est jouée au Festival d’Avignon, dans le cadre du off. La source: un article du site Franceinfo*. ', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p><a href="http://www.ladepeche.fr/article/2015/07/31/2152647-nava-momo-la-mort-l-a-t-il-aime.html"></a></p><p>«C’est des conneries?», demande, incrédule, une abonnée du groupe. «J’ai pas de mot», abonde un autre, dépité. Mohamed Merah est ce terroriste islamiste qui a tué sept personnes en mars 2012 à Toulouse et Montauban, ciblant des militaires et des juifs, dont trois enfants. Comment a-t-on pu donner la parole à cet assassin?, s’étranglent, les uns après les autres, les membres d’«Esprit laïque», un club fidèle à une laïcité de tradition plutôt anticléricale et qui souvent bataille avec ses ennemis «relativistes», accusés de nourrir l’islam politique.</p><p>«Moi, la mort je l’aime comme vous aimez la vie» – titre de la pièce incriminée – est une citation de Mohamed Merah tirée des trente-deux heures de négociations entre le septuple meurtrier et la police, avant que cette dernière ne l’abatte dans l’échange de feu ayant accompagné l’assaut final. Le quotidien <em>Libération</em> avait publié le verbatim en entier. L’auteur d’origine algérienne Mohamed Kacimi en a conçu un texte pour deux comédiens, interprété par Yohan Manca, également le metteur en scène, et Charles Van de Vyver, respectivement Momo et le policier.</p><h3>Communiqués de presse coup sur coup</h3><h3><img class="img-responsive " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1499757136_communiquemerah1.jpg" height="941" width="816"></h3><h4>Abdelghani Merah «en appelle aux plus hautes autorités de l'Etat pour faire interdire la production de la pièce». <br></h4><p>Ceux qui s’insurgent contre la pièce, dans cette nuit de dimanche à lundi, redoutent la banalisation des actes du terroriste. Une déclaration de Yohan Manca les alarme particulièrement. Selon le metteur en scène, Mohamed Merah était «un fanatique des armes à feu plus que du Coran». Voilà de quoi minimiser, selon eux, le rôle joué par l’islamisme radical dans les tueries. La présidente de l’Association Forces laïques, Laurence Marchand-Taillade, demande au membre du groupe «Esprit laïque» de patienter. Elle autant qu’eux trouve choquante la représentation de cette pièce à Avignon. Elle prépare une «riposte» avec Abdelghani Merah, le frère de Mohamed, pour lundi matin, deux communiqués de presse vont tomber, leur annonce-t-elle.</p><p>Ils tombent comme prévu. «Deux Merah. Le bon, le mauvais» est le titre de celui signé d’Abdelghani Merah, président d’honneur de Forces laïques, le seul de la fratrie avec sa sœur Aïcha, à s’être opposé à la haine de la France et des juifs dans laquelle baignait sa famille. «Sous couvert de libre pensée, de la liberté de parole, l’on assiste à l’avènement des idéologies les plus sombres, venant mettre en lumière les pires crimes et venant légitimer les discours les plus antirépublicains. Et moi, on me laisse dormir dehors et subir les injustices dues au nom de ce terroriste dont on porte les dernières heures de la vie en spectacle», écrit-il notamment.</p><p>Le communiqué de Laurence Marchand-Taillade est une lettre ouverte au président de la République Emmanuel Macron, dans laquelle elle le prie de bien vouloir appuyer la demande de naturalisation française qu’entend déposer Abdelghani Merah – né en Algérie, arrivé en France à l’âge de 4 ans, nous précise-t-il. Officiellement sans domicile, sans carte de séjour après l’avoir égarée, butant depuis plus d’un an sur l’obstination de l’administration qui lui en refuse une nouvelle en l’absence de documents manquants, et pour cause, ils sont chez sa famille avec laquelle tous les liens sont rompus, il doit à la générosité de Niçois d’être logé et financièrement épaulé – «dites bien que les Niçois ne correspondent pas à l’étiquette raciste qu’on leur colle, sans eux je serais à la rue», confie-t-il.</p><h3>«Comme un coup de poing»</h3><p>Les «laïques» ont-ils dégainé trop vite leurs arguments dans l’affaire avignonnaise? C’est possible. Nous n’avons pas réussi à joindre l’auteur de la pièce, ni son metteur en scène. On n’imagine pas un seul instant qu’elle puisse verser dans l’apologie de la violence terroriste. Il se trouve qu’elle a déjà été jouée, en 2015, à Limoux, dans le département de l’Aude. «Une pièce comme un coup de poing, sans retenue, puissante, portée par des dialogues si proches de la réalité et pourtant construits pour le théâtre, ciselés, vifs, explosifs, totalement dominés par des comédiens, Michaël Evans (le négociateur) et Yohan Manca (Momo), inventifs, plus vrais que nature, sans complexe. Ils nous ont déposés sur les rives de notre histoire contemporaine, libres de nos choix. C’est la grâce du théâtre dans une démocratie», écrivait alors le quotidien local <em><a href="http://www.ladepeche.fr/article/2015/07/31/2152647-nava-momo-la-mort-l-a-t-il-aime.html">La Dépêche</a></em>.<br></p><p>Mais il est tout aussi vrai que les tueurs fascinent les dramaturges, surtout lorsqu’ils ont des gueules d’anges. «Roberto Zucco», de Bernard-Marie Koltès, relate l’histoire du tueur en série italien Roberto Succo. Cette œuvre «fondée sur des événements réels et tragiques» provoqua un énorme scandale. Certes, la pièce de Koltès avait quelque chose du drame romantique que n’a probablement pas du tout celle consacrée aux «dernières heures» de Mohamed Merah.</p><h3>Abdelghani, seul contre tous<br></h3><p>Ce qui interroge peut-être le plus, dans cette polémique née d’une indignation, c’est le désintérêt relatif pour la vie du «bon Merah», Abdelghani. Agé de 40 ans, l’aîné de ses deux frères – Mohamed le benjamin, décédé, et Abdelkader, salafiste radical dont le procès pour complicité des assassinats de 2012 devrait s’ouvrir en octobre – a marché «contre l’intégrisme» au début de l’année, remontant la France du Sud au Nord, sac au dos, plein de courage et d’appel au secours. On pense immédiatement au cinéma d’Agnès Varda. Il y a chez cet homme une humanité qui paraît autrement plus épaisse que chez le tueur et qui devrait intéresser le cinéma et le théâtre. Abdelghani Merah n’envoie de propositions à personne. La pièce sur son frère jouée à Avignon – jusqu’à ce soir 11 juillet à la Manufacture – le fait penser aux familles des victimes, dont il cite chacun des noms.</p><p>Un drôle de hasard veut que la pièce posthume de Charb, l’ancien rédacteur en chef de <em>Charlie Hebdo</em> tué dans l’attentat du 7 janvier 2015, soit cette année aussi à Avignon. «Lettre aux escrocs de l’islamophobie qui font le jeu des racistes», interprétée par le comédien et metteur en scène Gérald Dumont, sera donnée du 14 au 18 juillet, au théâtre de L’Oulle, dans le cadre du off également. La Manufacture qui programme «Moi, la mort je l’aime comme vous aimez la vie» n’en a pas voulu, non pour «censure sécuritaire» indique son directeur Pascal Keiser, mais parce qu’il avait «<a href="http://www.leparisien.fr/flash-actualite-culture/le-texte-posthume-de-charb-sera-bien-joue-au-festival-off-d-avignon-25-04-2017-6889368.php">des doutes sur la qualité artistique du spectacle</a>». Quoi qu’il en soit, ce texte qui dérange certains ou leur fait peur, joué à Lille avant d’y être déprogrammé, a fini par trouver une salle pour l’accueillir dans la cité des papes. Le jeune conseiller municipal avignonnais Amine El Khatmi, mal vu des musulmans identitaires qui lui reprochent ses positions «laïcardes», a insisté pour que cela se fasse. Il nous informe au passage de sa nomination à la présidence du Printemps républicain, un mouvement de la gauche laïque, proche de la ligne Valls. Il n’a pas fini de prendre des coups, ni d’en donner.</p><p></p><hr><p></p><h4>* L'article de Franceinfo: <a href="http://mobile.francetvinfo.fr/faits-divers/affaire/merah/festival-d-avignon-une-piece-sur-les-dernieres-heures-de-mohamed-merah_2276495.html#xtref=acc_dir">«Une pièce sur les dernières heures de Mohamed Merah»<br></a></h4><h4>«Moi, la mort je l’aime comme vous aimez la vie», de Mohamed Kacimi, La Manufacture, jusqu'au mardi 11 juillet<a href="http://www.avignonleoff.com/">, Avignon Festival off.<br></a></h4>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'drame-en-avignon-le-vrai-personnage-c-est-abdelghani-merah-plutot-que-mohamed', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 806, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 125, 'homepage_order' => (int) 127, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 830, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 3918, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'En finir avec Hanouna, mais après?', 'subtitle' => 'Gros clash jeudi soir dans «Touche pas à mon poste!», sur C8. Un député a allumé le milliardaire Vincent Bolloré, le patron de la chaîne. La gauche radicale, à l’origine de l’esclandre et un brin Tartuffe, doit-elle encore aller dans cette émission, dont Cyril Hanouna, son animateur, paraît faire peu de cas des institutions démocratiques? Derrière le dilemme, un enjeu politique et sécuritaire.', 'subtitle_edition' => 'Gros clash jeudi soir dans «Touche pas à mon poste!», sur C8. Un député a allumé le milliardaire Vincent Bolloré, le patron de la chaîne. La gauche radicale, à l’origine de l’esclandre et un brin Tartuffe, doit-elle encore aller dans cette émission, dont Cyril Hanouna, son animateur, paraît faire peu de cas des institutions démocratiques? Derrière le dilemme, un enjeu politique et sécuritaire.', 'content' => '<p>«Mon chéri», «abruti», «t’es une merde». Jeudi, comme souvent dans ce rendez-vous formaté pour le buzz, il s’est passé <a href="https://twitter.com/LeDevBreton/status/1590817814059044864?s=20&t=4TWr6vsi3CFKbFwoMHZdVw" target="_blank" rel="noopener">quelque chose de fort</a> sur le plateau de «Touche pas à mon poste!», l’émission animée par Cyril Hanouna sur la chaîne C8 du groupe Bolloré – le nom à l’origine du clash de jeudi soir. Pour La France insoumise (LFI), ce parti de la gauche radicale siégeant à l’Assemblée nationale, un dilemme à présent se pose: faut-il encore aller à TPMP, là où bat le cœur de la France antisystème, où les électorats lepénistes et mélenchonistes s’invectivent, mais surtout, se parlent comme nulle part ailleurs?</p> <p>Que s’est-il passé de si grave ou plutôt de si révélateur? Alors que le débat portait sur l’accueil par la France de 234 migrants se trouvant à bord du bateau Ocean Viking, le jeune député LFI Louis Boyard, qui fut autrefois chroniqueur rétribué à TPMP, a mis les pieds dans son ancienne gamelle en parlant d’un procès menaçant «Bolloré» pour déforestation au Cameroun. Vincent Bolloré est ce milliardaire français propriétaire du groupe Canal, un catholique breton qu’on dit hanté par la crainte du «grand remplacement», ce concept d’extrême droite repris par son poulain Eric Zemmour lors de la dernière campagne présidentielle.</p> <p>Fidèle à son style «wesh-embrouille», où les différends se règlent en <em>battles</em> de tchatche, Cyril Hanouna a aussitôt mis un coup de pression au député Boyard, façon «qu’est-ce t’as dit?»: «Tu sais que t’es dans le groupe Bolloré, ici?», lui a-t-il lâché quand apparaissaient au même moment les résultats d’un sondage-téléspectateurs indiquant une proportion de 80% se prononçant contre l’accueil des 234 migrants et de 20% se disant pour.</p> <p>En sweat-capuche, Hanouna, tout à son personnage de caïd de la street chic rappelant au p’tit merdeux le respect dû au patron, le vrai, insiste alors: «Tu sais que t’es dans le groupe Bolloré?... Qu’est-ce que tu viens foutre ici, alors?... Bolloré t’a donné de l’argent, t’étais chroniqueur ici…»</p> <p>Boyard, qui avait visiblement préparé son coup, la joue grands principes: «Attends, Cyril, est-ce que tu es en train de me dire que je n’ai pas le droit de dire que Bolloré, il a un procès avec cent cinquante Camerounais parce qu’il a déforesté?» La suite: le député-LFI-ex-chroniqueur-TPMP, ne s’énervant pas, devant pressentir qu’il sortira gagnant de la <em>battle</em>, se prévaut de sa qualité de député. Hanouna piétine l’argument, estimant que Boyard, comme d’autres de son parti, doit son élection à TPMP. Après avoir donné du «mon chéri» à Boyard, il le traite d’«abruti» et de «merde», chacun accusant l’autre d’avoir fait monter l’extrême droite – le grand tabou de la politique française.</p> <p>Quelle suite LFI, plus largement la Nupes, la coalition de gauche à l’Assemblée nationale, donnera-t-elle à cet incident? Continuera-t-elle d’aller sur le plateau de TPMP? Qui, d’Hanouna ou de la gauche radicale, a-t-il le plus besoin de l’autre? Sans LFI, formation aux accents populistes, TPMP perdrait sa caution de gauche, risquant alors de ne plus réunir que des «anti-tout», souvent l’antichambre d’un parti de l’ordre. Mais en renonçant à ce forum, La France insoumise se priverait d’un lieu où elle peut porter des coups à «Macron», ce qui lui rapporte des voix. Ne plus se montrer dans «Touche pas à mon poste!» pourrait être interprété comme l’aveu qu’on appartient au «système», à cette «élite» qu’on prétend combattre.</p> <p>Dans le même temps, en participant à cette émission, LFI sait qu’elle contribue à saper la confiance dans les institutions démocratiques, dont on a vu jeudi soir le peu de cas qu’en faisait Cyril Hanouna en insultant le député Boyard. Il y a deux semaines, toujours à la barre de TPMP, Hanouna appelait à la tenue d’un procès expéditif, assortie d’une «perpétuité immédiate» pour la meurtrière présumée de la petite Lola. Tartuffe dans l’affaire, LFI est bel et bien confrontée à un dilemme, à moins que l’ambiguïté ne lui siée davantage que la clarté.</p> <p>Mais surtout, TPMP, qui remplit, quoi qu’on en pense, une fonction tribunitienne en offrant un exutoire aux passions de toutes sortes, peut-elle être supprimée? Sa disparition provoquerait-elle des troubles? Bolloré et sa créature Hanouna disposent là d’un certain pouvoir et d’une certaine responsabilité.</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'en-finir-avec-hanouna-mais-apres', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 442, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 2, 'person_id' => (int) 830, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 2892, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => 'ANALYSE / France', 'title' => 'L’islamisme n’existe pas, il n’y a pas eu d’attentats', 'subtitle' => 'Loi confortant les principes républicains, actuellement débattue en France; rapport Stora sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie: quand la qualification des actes est enjeu de pouvoir, accessoirement de paix.', 'subtitle_edition' => 'Loi confortant les principes républicains, actuellement débattue en France; rapport Stora sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie: quand la qualification des actes est enjeu de pouvoir, accessoirement de paix.', 'content' => '<p>Le 20 janvier, l’historien français Benjamin Stora a remis au président Emmanuel Macron un rapport sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie. Né en 1950 à Constantine, issu de la communauté juive algérienne, partie avec les pieds-noirs à l’indépendance en 1962, Stora était investi d’une mission réconciliatrice par le président de la République. A la fin de son travail, l’historien émet une série de préconisations. Et l’on entre alors dans le vif du sujet: l’action.</p> <p>La première de ces préconisations, qui rappelle la Commission Vérité et Réconciliation en Afrique du Sud, l’Instance Vérité et Dignité en Tunisie, est la constitution d’une «Commission "Mémoires et vérité" chargée d’impulser des initiatives communes entre la France et l’Algérie sur les questions de mémoires». La <em>vérité</em>. Pas de réconciliation sans vérité sur les exactions passées, croit-on.</p> <p>Mais la vérité n’est pas seulement question de faits, elle intéresse aussi le sens. Or deux sens ne peuvent cohabiter. Pas d’en-même-temps possible: la douleur d’un camp ne peut valoir celle de l’autre. Celle de l’Allemand de la Seconde Guerre mondiale ne vaut pas celle de l’Allié. On touche probablement ici à la limite du rapport Stora: le colon ne peut pas faire valoir sa douleur au même titre que le colonisé. Sinon, toute la hiérarchie, établie selon une échelle de valeurs qui accorde au colonisé la légitimité de sa révolte, est rebattue. Et pourtant, se dit-on, il faut tendre vers la reconnaissance des souffrances de part et d’autre, pour pouvoir la faire, cette réconciliation. Comme c’est compliqué…</p> <h3>Les choses ont un sens que la paix peut ignorer</h3> <p>Seul le sens permet d’y voir clair. Mais le problème du sens, qui dit qui avait raison, qui avait tort, c’est qu’il ne permet pas toujours de refermer les plaies, puisque personne ne veut être en tort, ou avoir tous les torts. Le cas franco-algérien renvoie à la spécificité de la guerre d’Algérie, plus sensible sur un plan mémoriel que les guerres franco-allemandes.</p> <p>La guerre d’Algérie, combat décolonial, lutte pour la libération, fut probablement moins une guerre classique entre deux nations qu’une guerre civile à l’intérieur d’un même territoire. Opposant deux populations d’inégal statut, certes, et ce n’est pas rien, mais ayant toute deux un caractère civil. De là, sans doute, le refus, longtemps, de nommer par le terme de guerre ce qui était appelé sous le nom d’événements.</p> <p>C’est pourquoi la vérité (qui la dit? selon quels critères?) peut être, aussi, parfois, l’ennemi de la réconciliation, celle-ci étant par nature toujours un peu artificielle. Disons que l’intérêt de la paix l’emporte à un moment donné sur l’intérêt de la guerre, surtout dans une configuration de conflit civil.</p> <h3>Les pieds dans le plat</h3> <p>Très vite apparaît la nécessité de l’amnistie, pour étouffer des braises dont chacun a cependant conscience qu’elle ne seront jamais tout à fait éteintes. Ce fut vrai après une relative brève période d’épuration en France en 1944-45. Vrai entre la France et l’Algérie à l’indépendance en 1962. Vrai encore en 1999, lorsque le président algérien Abdelaziz Bouteflika fit voter la loi dite de concorde civile, qui mit fin par un plébiscite à la guerre civile.</p> <p>Cela nous amène à la France d’aujourd’hui, celle, d’après, espérons-le, les attentats islamistes. Attentats? Islamistes? D’emblée, les pieds dans le plat. La somme de «ce qui est arrivé en France ces dernières années» pèse son poids de non-dits. Cette situation présente des similitudes avec les conflits évoqués plus haut. Mais elle a comme quelque chose d’inextricable. Ce n’est pas encourageant.</p> <h3>Quand le bourreau redevient l'égal de la victime</h3> <p>Alors, quelles similitudes entre l’après-attentats et ces précédents après-guerres? La première de toutes, la plus importante: la nécessité de l’amnistie, avons-nous vu, par quoi on cesse de juger ceux qu’on sait coupables, par quoi on passe à autre chose. Comme la victime, le bourreau doit pouvoir reprendre une vie normale. Sauf que toute amnistie suppose un vainqueur reconnu comme tel, autrement dit un juste faisant offrande de son pardon au vaincu. L’amnistie, qui comporte une part d’amnésie volontaire, permet le retour à la paix dans des sociétés qui se sont entredéchirées.</p> <p>Toute la difficulté en France – on le voit avec les polémiques entourant l’adoption en cours de la loi confortant le respect des principes républicains, initialement intitulée contre le séparatisme islamiste – tient dans l’énoncé et dans le sens attribué à des faits qui ont ensanglanté la métropole comme jamais depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.</p> <h3>Déni de réalité</h3> <p>Dire ce qui s’est passé contient un enjeu de pouvoir politique et culturel pour le présent et pour l’avenir. Il y a là un rapport de force, d’autant plus à l’œuvre que la qualification de ces attentats n’est pas claire pour tous, ou doit rester équivoque, manière de manœuvre dilatoire. On est alors proche du déni de réalité. Laquelle? Oui, on peut jouer longtemps sur les mots.</p> <p>La meilleure façon de tirer un trait sur cette période serait effectivement de dire que l’islamisme n’existe pas et que par conséquent il n’y a pas eu d’attentats, tout attentat ayant une motivation idéologique. Il y aurait eu une sorte d’explosion de violence spontanée.</p> <h3>Désigner une idéologie, c'est désigner des idéologues</h3> <p>Retenir la qualification d’attentats, qui plus est islamistes, ce qu’ils ont bel et bien été, c’est désigner une idéologie. L’idéologie islamiste, donc: soit un projet de conquête civilisationnelle dirigé contre l’Occident jugé décadent et en bout de course. Toute la littérature djihadiste, s’inspirant de l’islamisme, est faite de cela.</p> <p>Désigner une idéologie potentiellement violente, c’est désigner des idéologues et des compagnons de route. C’est vouloir occuper le pouvoir à leur place, là où on pense qu’ils l’occupent, dans certaines parties de l’université, par exemple. C’est désigner un problème: «l’islamo-gauchisme», soit une convergence plus ou moins solide entre matérialisme et religion en vue de renverser l’ordre bourgeois, lequel s’oppose à la fois à l’égalité et à une saine vision de l’existence – notons que le fidèle musulman n’érigeant pas sa religion en cause politique, et cela fait du monde, n’a que faire de ces sollicitations révolutionnaires.</p> <h3>La France insoumise visée et visant à son tour</h3> <p>Sur la défensive, se sentant visée par une entreprise épuratrice post-islamiste, par quoi il s’agit d’empêcher, du moins de s’opposer frontalement aux conditions de production de l’islamisme, la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon refuse de faire la différence entre islamisme et islam, accuse le gouvernement de persécution envers les musulmans. Comme si l’islamisme n’existait pas ou n’avait pas existé, en France et ailleurs, comme si – autre façon de hiérarchiser la donne historique – les coupables de ce qu’il faut quand même bien appeler des attentats, n’étaient pas à chercher parmi des musulmans, population opprimée, mais chez leurs oppresseurs, autrement dit dans l’Occident capitaliste, colon un jour, colon toujours…</p> <h3>La poursuite de la guerre d'Algérie</h3> <p>On retrouve ici la matière du rapport Stora sur les conséquences de la guerre d’Algérie. En quoi on pourrait affirmer que les attentats islamistes qui ont frappé la France ces dernières années sont en partie, en partie seulement, la poursuite d’une guerre d’Algérie qui n’a pas réellement pris fin. Tout comme la guerre civile algérienne des années 90 fut avant cela la poursuite, déjà, de cette même guerre, dont le terme fut sanctionné davantage par une forme d’armistice que par une paix durable.</p> <p>Les morts de Samuel Paty, le professeur égorgé l’an dernier, celle du commandant de gendarmerie Beltrame, en 2018, sont des morts encombrantes. Les maires, plutôt de droite, qui veulent donner leurs noms à des places et des rues, en inscrivant sous leurs patronymes: «Victimes du terrorisme islamiste», désignent implicitement une idéologie ennemie. Non pas extérieure à la France mais présente en France.</p> <p>Cette désignation un peu lourde de sens, c’est le cas de le dire, ne contribue pas à la recherche de la paix, dont l’oubli est l’une des composantes, pourrait-on penser. Mais «en face», là où tout est social et colonial, on ne baisse pas pavillon. La déconstruction du modèle occidental et capitaliste – visé par l’islamisme revanchard – doit se poursuivre. On y revient: ce ne sont pas des attentats commis par des dominés racisés poussés à ces extrémités regrettables par des dominants racistes qui empêcheront la réalisation de cet objectif…</p> <p>La France n’est pas en paix. </p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'l-islamisme-n-existe-pas-il-n-y-a-pas-eu-d-attentats', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 507, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 830, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 2847, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'ACTUEL / VOTATION 7 MARS', 'title' => 'Vote massif aux frontières contre le voile intégral', 'subtitle' => 'Dimanche dernier, les communes romandes limitrophes de la France ont dans leur grande majorité fortement accepté l’initiative interdisant la dissimulation du visage dans l’espace public. Pourquoi? On a tenté de répondre à cette question. Indice: l’image, pas terrible, du «voisin français». ', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p>«C’est la petite Gilberte, Gilberte de Courgenay…» La Mob, c’était mieux avant. Il y avait alors de vraies frontières. Pas comme aujourd’hui avec Schengen qui les a toutes effacées, ce qui est bien pratique aussi, il faut le dire. Mais parfois une votation – ou une pandémie – suffit à les rétablir. C’est ce qui s’est passé dimanche avec la «burqa», l’initiative interdisant la dissimulation du visage dans l’espace public, acceptée à 51,2% par le peuple. Un score relativement modeste qui cache de fortes disparités. Sans le vote des métropoles, favorables au non, le texte aurait été approuvé bien plus largement. En Suisse romande, les communes frontalières de la France ont plébiscité le oui. Qu’est-ce que cela révèle de ce vote, à cet endroit bien précis, celui des limites géographiques et politiques d’un pays, en sa partie francophone?</p> <p>A Courgenay, dans cette Ajoie s’enfonçant tel un saillant dans les départements français du Doubs et du Territoire de Belfort, 65,4% des habitants ont voté en faveur de l’initiative soutenue par l’UDC et une partie de la gauche (<a href="https://www.admin.ch/gov/fr/accueil/documentation/votations/20210307/initiative-populaire-oui-a-l-interdiction-de-se-dissimuler-le-visage.html" target="_blank" rel="noopener">cliquez ici</a> pour avoir accès à la carte interactive). Un score de cinq points supérieur à la moyenne cantonale jurassienne, 60,7% de oui, la plus élevée des dix-neuf cantons qui ont approuvé le texte.</p> <p>Des trois districts du canton du Jura, celui de Porrentruy, qui épouse la carte de l’Ajoie, dont la particularité est d’avoir avec la France le double de frontière qu’il n’en a avec la Suisse, affiche le plus haut taux d’acceptation, 64,7%. A la pointe du saillant, Bure, la commune qui héberge la place d’armes du même nom, se hisse à la première place du district avec 76% de oui. Mais c’est dans le district de Delémont que le record est atteint: la petite localité d’Ederswiler, frontalière avec le Haut-Rhin, a accordé 82,93% de ses votes au oui à l’initiative.</p> <p>Que comprendre de ce «vote des frontières», massif dans le canton du Jura, massif encore dans les cantons de Neuchâtel et de Vaud, marqué également dans le canton de Genève, pour un texte combattant un phénomène, le voile intégral, sans doute inexistant dans ces contrées et rarissime à l’échelle de la Suisse?</p> <p>Avant d’en venir aux hypothèses, continuons sur notre sentier des douaniers. Dans le canton de Neuchâtel, le district du Val-de-Travers produit les plus hauts scores. La «palme» revient à La Côte-aux-Fées avec 74,5% de oui. Aux Verrières, commune limitrophe de Pontarlier, sous-préfecture du Doubs, le taux d’acceptation est de 67,6%.</p> <p>Dans le canton de Vaud, la Vallée-de-Joux, comme le district de Porrentruy dans le canton du Jura, plébiscite le oui: 64,2% au Chenit, 68,5% à L’Abbaye, moins au Lieu, 55,7% quand même. Dans le district de Nyon, moins reculé, les moyennes des communes frontalières sont plus basses d’environ 10 points, s’établissant autour de 54%. La Rippe, qui rejette l’initiative avec 52% des voix, fait une notable exception dans cette partie vaudoise unanimement contre le voile intégral.</p> <p>Le canton de Genève, maintenant. Canton-ville avec arrière-pays campagnard. La plupart des communes frontalières approuvent le texte. Spécialement celles de l’extrême sud-ouest, qui, comme l’Ajoie dans le canton du Jura, forment un saillant dans les départements français de l’Ain et de la Haute-Savoie. Bardonnex, localité munie d’un important poste-frontière, détient semble-t-il le record cantonal avec 57% de oui. A part la commune de Genève proprement dite (44,8% de oui) et de certaines localités en direction du canton de Vaud, peut-être un peu plus bourgeoises que le reste du canton de Genève, toutes les autres ou presque acceptent l’initiative.</p> <p>Le Valais, en partie frontalier avec la France, a voté oui à 58,3%, deuxième taux le plus élevé en Suisse romande derrière le Jura. La commune limitrophe de Saint-Gingolph, à la pointe sud-est du lac Léman, détient avec 70,5% des voix l’un des plus hauts scores du canton.</p> <p>Alors, pourquoi ce oui franc et souvent massif des communes frontalières à l’initiative dite anti-«burqa»? Notons au passage que de nombreuses localités de l’«intérieur» de la Suisse romande, spécialement dans la Broye, l’ont également fortement approuvée.</p> <p>Alors, est-ce par «islamophobie»? Ce terme, dont l’islam politique est féru, a plusieurs acceptions. C’est son problème comme sa force. Il englobe et confond la critique, la crainte et le rejet de l’islam. Mais on peut penser que le «vote des frontières» à l’initiative qui nous occupe renferme une part de crainte, voire de rejet de la religion musulmane, en tous les cas de ses formes apparaissant comme radicales ou intolérantes.</p> <p>Notre hypothèse, elle, est qu’il faut envisager ce vote frontalier romand comme le résultat d’une association d’idées: niqab=islam, islam=danger, danger=France. Cet enchaînement peut certainement valoir aussi, selon des modalités propres, avec d’autres pays limitrophes de la Suisse – la chose est frappante dans le canton de Saint-Gall, qui fait face à l’Autriche, visée le 12 novembre par un attentat djihadiste à Vienne.</p> <p>Ne nous cachons pas la réalité: nombreux sont les Suisses à avoir de la France une image cauchemardesque, ou du moins dégradée. Pour rien au monde, ils ne voudraient être français, ni connaître ce que la France, singulièrement cette «France voisine» – proche mais tenue à distance comme tout voisin – connaît: le chômage, la délinquance, un rapport exacerbé à l’islam, globalement, des problèmes paraissant insolubles.</p> <hr /> <p style="text-align: center;"><strong>Lire aussi</strong>: <em><a href="https://bonpourlatete.com/analyses/islamisme-france-suisse-le-vrai-sujet-qui-fache" target="_blank" rel="noopener">Islamisme France-Suisse: le vrai sujet qui fâche</a></em></p> <hr /> <p>Les communes romandes frontalières, spécialement celles de fort passage, spécialement celles situées en zones rurales, spécialement enfin celles qui n’ont pas avec la France de «barrière naturelle» – une rivière, un fort dénivelé forestier ou montagneux –, s’estiment aux premières loges d’un danger réel, exagéré ou fantasmé dont elles entendent se prémunir. Les habitants de ces localités se considèrent vulnérables, ils voient dans la frontière une protection contre des périls, le rôle même d’une frontière.</p> <p>Deux épisodes de délinquance remontant à l’été dernier renforcent cette hypothèse: l’un a touché la «<a href="https://bonpourlatete.com/actuel/la-suisse-c-est-un-autre-monde-faut-dire-la-verite" target="_blank" rel="noopener">piscine de Porrentruy</a>», en Ajoie, lorsque des «racailles» (terme chargé de sous-entendus) venues de quartiers sensibles de France voisine ont commis des incivilités dans l’enceinte du bassin bruntrutain; <a href="https://bonpourlatete.com/actuel/neuchatel-veut-que-l-algerie-reprenne-ses-delinquants-sans-papiers" target="_blank" rel="noopener">un autre</a> a fait grimper les chiffres de la délinquance semble-t-il comme rarement sur le littoral neuchâtelois, lorsque des mineurs ou jeunes majeurs isolés essentiellement originaires du Maghreb, certains d’entre eux étant en réalité originaires de France, ont commis des rapines.</p> <p>Les urnes électorales sont en quelque sorte nos lieux d’aisance démocratiques. S’y déversent nos peurs, nos inquiétudes, qui peuvent être fondées, tout ce «ça» refoulé en temps normal et qui trouve là, dans l’intimité de l’isoloir, une occasion de s’exprimer. La démocratie directe absorbe et évacue les passions.</p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'vote-massif-aux-frontieres-contre-le-voile-integral', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-6', 'like' => (int) 479, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 24483, 'homepage_order' => (int) 3083, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => '', 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 830, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 2844, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'ACTUEL / POLEMIQUE', 'title' => 'Les femmes aussi font de la politique, vous savez…', 'subtitle' => 'Réponse à Gabriel Bender, sociologue et écrivain.', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p>Dans <a href="https://bonpourlatete.com/actuel/le-sexe-du-sexisme" target="_blank" rel="noopener">une réplique</a> à un article que j’ai écrit pour le site de l’hebdomadaire français <i>Marianne</i>, paru le 2 mars, intitulé «<a href="https://www.marianne.net/societe/medias/revolution-feministe-intersectionnelle-en-cours-a-la-tele-suisse" target="_blank" rel="noopener">Révolution féministe intersectionnelle en cours à la télé suisse</a>», Gabriel Bender, sociologue et écrivain, s’empresse de défendre l’action politique entreprise par des femmes de la RTS suite aux révélations du <i>Temps</i> sur des faits de harcèlement présumés.</p> <p>Si j’étais une femme, je pourrais voir dans cet empressement une forme de <i>mansplaining</i>, cette habitude qu’ont certains hommes d’expliquer sur un ton docte à des femmes ce qu’elles sont tenues de comprendre. Un <i>mansplaining</i> en mode solidaire, bien sûr. Je serais même tenté d’y voir un peu plus que cela: un <i>manembracing</i> virant au <i>manembarrassing</i>. Autrement dit: une défense à ce point appuyée qu’elle en devient gênante.</p> <p>Gabriel Bender a le zèle du converti. Du converti au féminisme. C’est l’impression qu’il donne. Comme s’il devait montrer, à lui-même et au monde, qu’il est du bon côté. Celui des dominés, en l’occurrence des dominées. Militantisme et sociologie – sa discipline – ne font plus qu’un dans un certain nombre de domaines de recherche. En première année de «socio», on apprenait pourtant à distinguer le discours de l’acteur de celui de l’observateur.</p> <p>Ce précieux conseil, qui permet d’entretenir la veille démocratique, ne semble plus partagé par tous les observateurs des phénomènes de société. La prose «féministe» de Gabriel Bender rend compte d’une confusion des statuts certainement volontaire. Chez lui, les termes du combat paraissent ne pas devoir être discutés, celui de patriarcat, par exemple. Or ce n’est pas parce que le patriarcat existe en tant que phénomène historique que le mot n’est pas utilisé dans la période actuelle comme une ressource discursive mise au service d’un intérêt.</p> <p>Contrairement à quelques-uns éprouvant le besoin d’exposer leur vertu, je n’ai pas pour habitude de dire dans un texte ce que je pense profondément. Parce que je me dis qu’un individu, au hasard, un lecteur, une lectrice, peut parfaitement faire crédit à un autre individu de son appartenance à la bonne part de l’humanité même si ce dernier dévie, autrement dit s’accorde le droit de questionner des tendances. Le fait de dévier, de pouvoir le faire, est gage de bonne santé démocratique. Cela ne veut pas dire qu’on est en droit d’imposer son point de vue aux autres. Bref, le débat est un acquis précieux, et cette réponse à Gabriel Bender y participe.</p> <hr /> <p style="text-align: center;"><strong>Lire aussi</strong>: <em><a href="https://bonpourlatete.com/analyses/mise-au-pas-du-patriarcat-a-la-rts" target="_blank" rel="noopener">Mise au pas du patriarcat à la RTS</a></em></p> <hr /> <p>Alors, qu’est-ce que je pense du harcèlement? Comme la plupart des gens, je pense que c’est intolérable. Je pense aussi que la «drague» en entreprise, lourde ou légère, est une mauvaise chose. Je dénonce le machisme et la beauferie. Je me souviens, mais là on part sur #metoogay, de trois journalistes causant politique avant une échéance électorale: l’un d’eux avait usé du mot «pédoque» pour évoquer un élu romand. C’était moche, j’avais envie de l’insulter. Tout ça pour dire que je suis heureux qu’une certaine tenue comportementale et verbale – «un homme ça s’empêche», merci Albert Camus – devienne la règle. Ce changement, on le doit aux féministes. Voilà pour ce que je pense.</p> <p>Maintenant, ce que je comprends. C’est plus pudique et de mon point de vue, plus intéressant, même si je peux parfaitement concevoir la nécessité et l’intérêt de récits à la première personne. Mon article sur le site de <i>Marianne</i> ne porte pas sur les faits présumés de harcèlement révélés par <i>Le Temps</i>. Je renvoie d’ailleurs dès le premier paragraphe à l’enquête du quotidien romand datée du 29 octobre. Il me semble que beaucoup, en France aussi, savent de quoi il retourne avec cette «Tour».</p> <p>Non, l’angle de mon article porte sur une action politique, menée essentiellement par des femmes, lesquelles exercent une pression dans un rapport de force en vue de l’obtention d’un résultat. On dirait que cette approche universelle a rendu Gabriel Bender tout drôle. Que comprendre en creux de ses arguments à lui? 1) Qu’un combat mené par des femmes se doit d’être protégé, parce que tout combat féminin serait empreint de fragilité. 2) Que des femmes sont au fond incapables de tactique, qu’elles sont toujours «entières», comme si parler de manœuvre à leur sujet, c’était implicitement en référer aux vieux schémas de ruse, de rouerie, voire de sorcellerie associés aux femmes durant des siècles.</p> <p>Mais on est de son temps ou on ne l’est pas. Il s’agit bien pour des femmes de la RTS, et pour des hommes avec elles, de tirer parti, c’est-à-dire avantage d’une situation à l’origine défavorable. C’est ce qui s’appelle faire de la politique. Mais encore une fois, tout combat politique conduit par des femmes devrait-il être assimilé seulement à du «militantisme», notion contenant en elle un statut de dominé, et par-là échapper à la critique ordinaire? Ne serait-ce pas là jouer sur les «deux tableaux», celui de la victime à qui réparation est due et celui du citoyen à qui tout revient une fois la victoire acquise? Aussi je propose qu’on laisse la démocratie trancher sur les reformes sociétales voulues par le «collectif du 14 juin». Et que le droit remplisse son office pour les cas de harcèlement et mobbing présumés.</p> <p>Il y a de la mauvaise foi dans le texte de Gabriel Bender. A tout le moins des imprécisions. J’en veux pour preuve ce passage où il comprend de travers ce qui est pourtant clair: personne, parmi les salariés de la RTS, ne pousse, contrairement à ce qu’il affirme, la femme que je cite anonymement à produire un «faux témoignage», soit des accusations de harcèlement qu’elle n’aurait pas subi. J’écris qu’elle n’a pas suivi des collègues qui l’incitaient à témoigner, non de quelque chose dont ils auraient été convaincus de l’existence la concernant, mais de faits dont ils pouvaient penser qu’elle avait été victime, comme d’autres. La personne citée ne dénie d’ailleurs aucunement le droit aux femmes ayant vécu un traumatisme d’en avoir fait part à la «ligne d’écoute» mise en place par la direction de la RTS.</p> <p>A l’avenir, débattons d’idées.</p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'les-femmes-aussi-font-de-la-politique-vous-savez', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 488, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 24480, 'homepage_order' => (int) 3087, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => '', 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 830, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' } ] $embeds = [] $images = [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) { 'id' => (int) 443, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Mohamed M 2.jpg', 'type' => 'image', 'subtype' => 'jpeg', 'size' => (int) 115893, 'md5' => '35c3998a6f2cdd547428226d778f30a5', 'width' => (int) 909, 'height' => (int) 520, 'date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'title' => null, 'description' => 'Mohamed Merah était-il davantage un fanatique des armes à feu qu'un fanatique du Coran, comme le déclare le metteur en scène Yohan Manca? ', 'author' => null, 'copyright' => '© Arnaud Bertereau - Agence Mona', 'path' => '1499727889_mohamedm2.jpg', 'embed' => null, 'profile' => 'default', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Attachments' } ] $audios = [] $comments = [] $author = 'Antoine Menusier' $description = 'L’alerte a été donnée dans la nuit de dimanche à lundi, sur la page Facebook du groupe «Esprit laïque»: «une pièce sur les dernières heures de Mohamed Merah» est jouée au Festival d’Avignon, dans le cadre du off. La source: un article du site Franceinfo*. ' $title = 'Avignon fait ressurgir deux Merah: Abdelghani le bon et Mohamed le méchant' $crawler = true $connected = null $menu_blocks = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 56, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => '#Trends', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_tags', 'extern_url' => null, 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'posts' => [[maximum depth reached]], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 55, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => 'Les plus lus cette semaine', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_highlight', 'extern_url' => null, 'tags' => [[maximum depth reached]], 'posts' => [ [maximum depth reached] ], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' } ] $menu = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 2, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'A vif', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 4, 'description' => 'Lorsque nos auteurs ont envie de réagir sur le vif à un événement, des concerts aux disparitions célèbres, ils confient leurs écrits à la rubrique "A vif", afin que ceux-ci soient publiés dans l’instant.', 'slug' => 'a-vif', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 3, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Chronique', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => '<p>La réputation des chroniqueurs de Bon pour la tête n’est plus à faire: Tout va bien, Le billet du Vaurien, la chronique de JLK, ou encore Migraine et In#actuel, il y en a pour tous les goûts!</p>', 'slug' => 'chroniques', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 4, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Lu ailleurs', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => 'Pourquoi ne pas mettre en avant nos collègues lorsque l'on est sensibles à leur travail? Dans la rubrique « Lu ailleurs » vous trouverez des reprises choisies par la rédaction et remaniées façon BPLT.', 'slug' => 'ailleurs', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 5, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Actuel', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 1, 'description' => 'Bon pour la tête n’a pas vocation à être un site d’actualité à proprement parler, car son équipe prend le temps et le recul nécessaire pour réagir à l’information.', 'slug' => 'actuel', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 6, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Culture', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'culture', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 7, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Vos lettres', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 6, 'description' => 'Bon pour la tête donne la parole à ses lecteurs, qu’ils aient envie de partager leur avis, pousser un coup de gueule ou contribuer à la palette diversifiée d’articles publiés. A vous de jouer!', 'slug' => 'vos-lettres-a-bon-pour-la-tete', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 8, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Analyse', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'analyse', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 10, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Science', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'sciences', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 1, 'rght' => (int) 2, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 11, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Histoire', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'histoire', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 3, 'rght' => (int) 4, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 12, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Humour', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'humour', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 5, 'rght' => (int) 6, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 13, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Débat', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'debat', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 7, 'rght' => (int) 8, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 14, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Opinion', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'opinion', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 9, 'rght' => (int) 10, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 15, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Reportage', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'reportage', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 11, 'rght' => (int) 12, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' } ] $tag = object(App\Model\Entity\Tag) { 'id' => (int) 122, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'théâtre', 'slug' => 'theatre', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Tags' }include - APP/Template/Posts/view.ctp, line 147 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::render() - CORE/src/View/View.php, line 892 Cake\Controller\Controller::render() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 791 Cake\Http\ActionDispatcher::_invoke() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 126 Cake\Http\ActionDispatcher::dispatch() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 94 Cake\Http\BaseApplication::__invoke() - CORE/src/Http/BaseApplication.php, line 256 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 App\Middleware\IpMatchMiddleware::__invoke() - APP/Middleware/IpMatchMiddleware.php, line 28 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\RoutingMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/RoutingMiddleware.php, line 164 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cors\Routing\Middleware\CorsMiddleware::__invoke() - ROOT/vendor/ozee31/cakephp-cors/src/Routing/Middleware/CorsMiddleware.php, line 32 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\AssetMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/AssetMiddleware.php, line 88 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65
Warning: file_put_contents(/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/logs/debug.log) [function.file-put-contents]: failed to open stream: Permission denied in /data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/vendor/cakephp/cakephp/src/Log/Engine/FileLog.php on line 133
VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
0 Commentaire