Un soir d'été à Seelisberg (Uri). © MC
Je ne connais pas la Suisse. Je connais les rives vaudoises du Léman, Lausanne, Vevey, Montreux, où j’ai passé des étés et des hivers, admiré des couchers de soleil, bu des verres de vin du Lavaux — et, last but not least, fait la connaissance de l’équipe de Bon Pour La Tête. Je lis, regarde et écoute les médias suisses. En lyonnaise d’origine, la Suisse et moi sommes voisines, mais nous ne nous connaissons pas de visu. Alors j’ai décidé d’y remédier. Du Locle à Martigny en passant par le lac des Quatre Cantons et Saint-Gall, j’en ai fait le tour, en voiture, faute d’avoir les jambes pour enfourcher un vélo. Que le lecteur me pardonne mes étonnements naïfs, à commencer par celui qui a guidé mon voyage: comment peut-on être Suisse?
Au passage de la frontière, quelques kilomètres avant Le Locle, les douaniers ignorent carrément la voiture française qui s’avance mais arrêtent deux de leurs compatriotes pour un contrôle. On s’acquitte de 38 francs pour la vignette d’autoroute et on s’extasie sur cet ingénieux système. Les autoroutes suisses sont à peu près la seule chose qui y soit moins chère qu’ailleurs. Même s'il faut en passer par des kilomètres de travaux, de circulation alternée et de ralentissements. Patience...
D’une manière générale, la Suisse m’a toujours inspiré un profond et total respect des règles, des lois et des convenances. Ce qui, à Paris, se négocie, se contourne ou s’ignore royalement (je pense à la malheureuse aventure de Jacques Pilet et de son mégot jeté au sol, geste discutable que tous les Parisiens répètent quotidiennement), en Suisse se respecte.
A l'abbaye de Saint-Gall. © MC
J’ai longtemps cherché comment qualifier ce qui fait tout ensemble qu’il n’y a pas un détritus au sol, que les infrastructures sont impeccables, que l’on ne klaxonne pas (trop) les touristes égarés sur la route, que les services sont toujours au moins courtois. Une forme de conscience et de souci du bien commun qui, je le crois, pourrait inspirer beaucoup au-delà des frontières.
Le Musée des Beaux-Arts du Locle ne fait pas exception. Je fais un détour de cent mètres pour jeter un chewing-gum dans une poubelle et non dans le caniveau immaculé. Nous entrons masqués et sommes les seuls à en être affublés, malgré les panneaux institutionnels qui le préconisent. Le jeune homme préposé à l’accueil, barbu et souriant, décode: «Ah, des Français!»
L’exposition «Variétés», aux cartels compliqués, est intéressante mais déserte, de même que le café et la librairie du musée. Où sont les Suisses? Un ami me confiait que l’on menaçait les enfants turbulents de «finir au Locle» s’ils ne travaillaient pas à l’école.
Œuvre de Sylvie Fleury au Musée des Beaux-Arts du Locle. © MC
Les Suisses sont à La Chaux-de-Fonds en ce samedi soir. C’est là que j’ai aperçu le plus de diversité culturelle. Des groupes se forment à la terrasse d’un café, jouent de la musique, boivent des bières. Des jeunes filles voilées se donnent rendez-vous au MacDo de la gare. Mais la ville, et je le verrai bientôt, tout le pays, est comme au sortir d’une anesthésie. Sonnée. La réceptionniste de l’hôtel, derrière son plexiglas, indique que nous sommes les seuls clients mais qu’il faut tout de même se désinfecter les mains avant d’utiliser l’ascenseur, et que le service de petit-déjeuner ne fonctionne pas en ce moment.
Un pays sonné, engourdi, mais à visage découvert. De la réserve de cinquante masques emportés pour dix jours, je n’en ai utilisé qu'un seul sur le territoire suisse, au moment même où la France le rendait obligatoire dans les lieux clos, c’est-à-dire partout. La fameuse distanciation, en revanche, est appliquée. Mais comme disait la blague qui a fait le tour d’internet, «deux mètres de distance, pour les Suisses, c’est bien trop proche!».
La Chaux-de-Fonds, un samedi soir. © MC
Il est certain, maintenant, que les touristes du monde entier qui se pressent d’ordinaire au bord du Léman, à Interlaken ou au pied du Cervin, ne viendront pas. Les hôteliers et les restaurateurs en souffrent, mais en silence. Je repense au malheureux «oreiller de paresse». Je ne vois rien de tel. On ne laisse rien paraître, on ne commente même pas les dernières nouvelles du front sanitaire, on fait comme si de rien n’était. Les Suisses ne sont pas froids, ils sont flegmatiques.
Le lendemain, nous franchissons le Röstigraben et nous heurtons à une infernale toponymie. Les «pass», «ober», «unter», «wald», «see», le triple affichage, égarent même le GPS. Je craignais que mon très faible allemand ne me cause des ennuis. Dans la vieille ville de Zürich, un peu plus animée, beaucoup plus chic, on ne s’en vante pas mais on parle français plus volontiers qu’anglais. On parle aussi français à Seelisberg, localité du canton d’Uri qui offre une vue plongeante sur le Vierwaldstättersee. Encore français à Klosters, français au bord du lac de Sils. Et encore français à Bedano, dans le Tessin. Chance du débutant? Plurilinguisme maîtrisé sur le bout des doigts? Mystère qui en impose.
En impose aussi, en Suisse, la nature. Les sommets enneigés bien sûr, les montagnes écrasantes, les lacs orgueilleux, les vallées vertigineuses, les forêts opulentes, mais plus encore, les étoiles, la lumière du matin et du soir, les oiseaux, les insectes, la faune sauvage. Même en pleine ville le ciel est riche d’étoiles à se rompre le cou.
Je soutiens en citadine enthousiaste le regard pensif des vaches rhétiques, suis des yeux libellules et papillons, observe des chevreuils en lisière de bois, m’étourdis de chants d’oiseaux. La nature aime la Suisse et celle-ci le lui rend bien.
Les hommes ont dompté les pentes les plus abruptes, dessiné des serpents rassurants entre les déserts de pierre. Nous empruntons d’abord celui qui mène au col de la Flüela. Le sommet est dans la brume, des plaques de glace fondent lentement dans un lac d’altitude, il plane un silence sauvage. Seuls des camions transportant des troncs d’arbre nous croisent à la descente.
Col de la Flüela (Grisons). © MC
Puis, sur le trajet du retour, le col du Grimsel, en pleine après-midi, sous un soleil insolent qui rend encore plus laiteuse la surface du Räterichsbodensee. Là, près des sommets des Alpes bernoises, dont le monumental Finsteraarhorn, des dizaines de randonneurs, quelques cyclistes très entraînés, et le ronflement un peu agaçant des moteurs: les voitures de sport font la course avec les motos, négocient à vive allure des virages en épingles au-dessus du barrage.
Le vélo électrique est follement à la mode. On renoue aussi avec les joies du camping-car.
Les vacances sont suisses, cette année. Et quels regrets peut-on en nourrir? Tous les paysages et tous les climats sous un même ciel.
A Berne, sur les bords de l’Aar où les baigneurs se laissent porter par le courant aux pieds du Bundeshaus, nous croisons notre confrère Serge Enderlin, qui sillonne le pays à vélo pour le bonheur des lecteurs de Heidi.news.
Le virage vers le sud, nous le prenons à Saint-Gall. Après une visite de la bibliothèque de l’abbaye où, là aussi, on s’applique à observer les règles. Pas de photos. D’ailleurs, il faut laisser sacs, vestes, téléphones au vestiaire, chausser des pantoufles et, exceptionnellement, porter un masque, pour pouvoir admirer la salle baroque rococo et les manuscrits millénaires.
La gérante de la boutique Basler Läckerli semble ignorer elle aussi l’absence des touristes. Elle insiste pour nous faire goûter les nouveautés, dont une variation au citron qualifiée, avec un accent qui la fait rire, de «sehr gut!»
De l’autre côté du Rhin, timide, il y a la principauté du Liechtenstein, et bientôt l’Autriche. Le coeur de l’Europe est ici.
L'autoroute 13, carrefour européen. © MC
A Davos et à Klosters, c’est l’automne. Pluie, brouillard, les nuages descendent dans le jardin, on allume le chauffage. Au Maloja-Palace, ce très étrange hôtel fin XIXème, démesuré, un brin décadent, c’est le printemps. L’endroit a fait faillite en 1884 à cause d’une épidémie de choléra et cherche à conjurer le sort en pratiquant des prix accessibles. La magie tourmentée de Sils-Maria, de l’autre côté du lac, infuse jusque dans ses salons déserts et ses couloirs labyrinthiques.
Klosters (Grisons), grignotée par les nuages. © MC
A Locarno, au bord du lac Majeur, c’est l’été azur et brûlant, le temps des gelati.
C’est surtout, on le ressent dans les plus légers détails, bientôt la fête nationale. Au petit-déjeuner, les œufs durs sont peints en rouge à croix blanche. On repasse les drapeaux, on achète de quoi organiser le pique-nique (même si la salade de cervelas a vocation, cette année, à n’être que virtuelle).
Je révise mes leçons de suissitude: barrages hydroélectriques, lignes à haute-tension plantées dans les parois rocheuses, slogans politiques, Unes des journaux...
Dans le col de Grimsel (Berne). © MC
Le retour vers l’ouest, après avoir perdu patience dans les embouteillages de Bellinzone, se fait par le Valais, Brig, Sion, puis Martigny. C’est la saison des abricots, on en vend partout au bord de la route. Martigny est chaleureuse, détendue. Il est 22 heures, les terrasses du quartier piéton sont bondées, les enfants jouent sur la place, on trinque à l’humagne blanc.
On m’avait dit «c’est fou ce qu’on mange mal en Suisse». C’est vrai et faux. Je milite pour l’importation aux tables françaises des filets de perches, de l’émincé de veau à la zurichoise, de la fondue «moitié moitié», aussi bien que des Basler Läckerli et de la quiche à l’Etivaz. Mais aucun autre canton ne saurait, malgré tout, détrôner le Tessin en matière de gastronomie.
Après avoir contourné le Léman par le Lavaux dont je ne me lasserai vraiment jamais, re-voici la frontière. On laisse derrière soi une entêtante sensation de calme, de temps suspendu. D’inquiétude générale mais légère aussi, devenue habitude et mode de vie prudent, mesuré. Le temps de la Suisse est celui de la Montagne magique, imaginé et situé par Thomas Mann au sanatorium de Davos: une langueur tantôt joyeuse, discrètement aisée, tantôt ramenée à sa modeste et juste place par la majesté des sommets.
Vue sur le lac des Quatre Cantons depuis Uri. © MC
Comment peut-on être Suisse? Je ne le sais pas encore. Si je connais la Suisse? Pas encore non plus. Mais je suis enchantée de faire sa connaissance. On m’a beaucoup parlé d’elle.
Pour poursuivre la saison, suivez aussi la série d'exploration de Stephan Engler. Le premier épisode, consacré à la gare de Vallorbe, est ici.
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Je connais les rives vaudoises du Léman, Lausanne, Vevey, Montreux, où j’ai passé des étés et des hivers, admiré des couchers de soleil, bu des verres de vin du Lavaux — et, last but not least, fait la connaissance de l’équipe de Bon Pour La Tête. Je lis, regarde et écoute les médias suisses. En lyonnaise d’origine, la Suisse et moi sommes voisines, mais nous ne nous connaissons pas de visu. Alors j’ai décidé d’y remédier. Du Locle à Martigny en passant par le lac des Quatre Cantons et Saint-Gall, j’en ai fait le tour, en voiture, faute d’avoir les jambes pour enfourcher un vélo. Que le lecteur me pardonne mes étonnements naïfs, à commencer par celui qui a guidé mon voyage: comment peut-on être Suisse? ', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p>Au passage de la frontière, quelques kilomètres avant Le Locle, les douaniers ignorent carrément la voiture française qui s’avance mais arrêtent deux de leurs compatriotes pour un contrôle. On s’acquitte de 38 francs pour la vignette d’autoroute et on s’extasie sur cet ingénieux système. Les autoroutes suisses sont à peu près la seule chose qui y soit moins chère qu’ailleurs. Même s'il faut en passer par des kilomètres de travaux, de circulation alternée et de ralentissements. Patience...</p> <p>D’une manière générale, la Suisse m’a toujours inspiré un profond et total respect des règles, des lois et des convenances. Ce qui, à Paris, se négocie, se contourne ou s’ignore royalement (je pense à la <a href="https://bonpourlatete.com/a-vif/les-medias-entre-les-mains-des-milliardaires-vous-savez-pourquoi" target="_blank" rel="noopener">malheureuse aventure de Jacques Pilet</a> et de son mégot jeté au sol, geste discutable que tous les Parisiens répètent quotidiennement), en Suisse se respecte. </p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1596054957_img_1778.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">A l'abbaye de Saint-Gall. © MC</h4> <p>J’ai longtemps cherché comment qualifier ce qui fait tout ensemble qu’il n’y a pas un détritus au sol, que les infrastructures sont impeccables, que l’on ne klaxonne pas (trop) les touristes égarés sur la route, que les services sont toujours au moins courtois. 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Un ami me confiait que l’on menaçait les enfants turbulents de <em>«finir au Locle»</em> s’ils ne travaillaient pas à l’école. </p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1596053968_img_1599.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">Œuvre de Sylvie Fleury au Musée des Beaux-Arts du Locle. © MC</h4> <p>Les Suisses sont à La Chaux-de-Fonds en ce samedi soir. C’est là que j’ai aperçu le plus de diversité culturelle. Des groupes se forment à la terrasse d’un café, jouent de la musique, boivent des bières. Des jeunes filles voilées se donnent rendez-vous au MacDo de la gare. Mais la ville, et je le verrai bientôt, tout le pays, est comme au sortir d’une anesthésie. Sonnée. La réceptionniste de l’hôtel, derrière son plexiglas, indique que nous sommes les seuls clients mais qu’il faut tout de même se désinfecter les mains avant d’utiliser l’ascenseur, et que le service de petit-déjeuner ne fonctionne pas en ce moment. </p> <p>Un pays sonné, engourdi, mais à visage découvert. De la réserve de cinquante masques emportés pour dix jours, je n’en ai utilisé qu'un seul sur le territoire suisse, au moment même où la France le rendait obligatoire dans les lieux clos, c’est-à-dire partout. La fameuse distanciation, en revanche, est appliquée. Mais comme disait la blague qui a fait le tour d’internet, «deux mètres de distance, pour les Suisses, c’est bien trop proche!». </p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1596055348_capturedcran2020072922.25.20.png" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">La Chaux-de-Fonds, un samedi soir. © MC</h4> <p>Il est certain, maintenant, que les touristes du monde entier qui se pressent d’ordinaire au bord du Léman, à Interlaken ou au pied du Cervin, ne viendront pas. Les hôteliers et les restaurateurs en souffrent, mais en silence. Je repense au malheureux «oreiller de paresse». Je ne vois rien de tel. On ne laisse rien paraître, on ne commente même pas les dernières nouvelles du front sanitaire, on fait comme si de rien n’était. Les Suisses ne sont pas froids, ils sont flegmatiques. </p> <p>Le lendemain, nous franchissons le Röstigraben et nous heurtons à une infernale toponymie. Les «pass», «ober», «unter», «wald», «see», le triple affichage, égarent même le GPS. Je craignais que mon très faible allemand ne me cause des ennuis. Dans la vieille ville de Zürich, un peu plus animée, beaucoup plus chic, on ne s’en vante pas mais on parle français plus volontiers qu’anglais. On parle aussi français à Seelisberg, localité du canton d’Uri qui offre une vue plongeante sur le Vierwaldstättersee. Encore français à Klosters, français au bord du lac de Sils. Et encore français à Bedano, dans le Tessin. Chance du débutant? Plurilinguisme maîtrisé sur le bout des doigts? Mystère qui en impose. </p> <p>En impose aussi, en Suisse, la nature. Les sommets enneigés bien sûr, les montagnes écrasantes, les lacs orgueilleux, les vallées vertigineuses, les forêts opulentes, mais plus encore, les étoiles, la lumière du matin et du soir, les oiseaux, les insectes, la faune sauvage. Même en pleine ville le ciel est riche d’étoiles à se rompre le cou. </p> <p>Je soutiens en citadine enthousiaste le regard pensif des vaches rhétiques, suis des yeux libellules et papillons, observe des chevreuils en lisière de bois, m’étourdis de chants d’oiseaux. La nature aime la Suisse et celle-ci le lui rend bien. </p> <p>Les hommes ont dompté les pentes les plus abruptes, dessiné des serpents rassurants entre les déserts de pierre. Nous empruntons d’abord celui qui mène au col de la Flüela. Le sommet est dans la brume, des plaques de glace fondent lentement dans un lac d’altitude, il plane un silence sauvage. Seuls des camions transportant des troncs d’arbre nous croisent à la descente. </p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1596054063_img_1867.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">Col de la Flüela (Grisons). © MC</h4> <p>Puis, sur le trajet du retour, le col du Grimsel, en pleine après-midi, sous un soleil insolent qui rend encore plus laiteuse la surface du Räterichsbodensee. Là, près des sommets des Alpes bernoises, dont le monumental Finsteraarhorn, des dizaines de randonneurs, quelques cyclistes très entraînés, et le ronflement un peu agaçant des moteurs: les voitures de sport font la course avec les motos, négocient à vive allure des virages en épingles au-dessus du barrage. </p> <p>Le vélo électrique est follement à la mode. On renoue aussi avec les joies du camping-car.</p> <p>Les vacances sont suisses, cette année. Et quels regrets peut-on en nourrir? Tous les paysages et tous les climats sous un même ciel.</p> <p>A Berne, sur les bords de l’Aar où les baigneurs se laissent porter par le courant aux pieds du Bundeshaus, nous croisons notre confrère Serge Enderlin, qui sillonne le pays à vélo pour le bonheur des <a href="https://www.heidi.news/explorations/l-ete-forcement-suisse-dont-vous-etes-le-heros" target="_blank" rel="noopener">lecteurs de <em>Heidi.news</em></a>.</p> <p>Le virage vers le sud, nous le prenons à Saint-Gall. Après une visite de la bibliothèque de l’abbaye où, là aussi, on s’applique à observer les règles. Pas de photos. D’ailleurs, il faut laisser sacs, vestes, téléphones au vestiaire, chausser des pantoufles et, exceptionnellement, porter un masque, pour pouvoir admirer la salle baroque rococo et les manuscrits millénaires.</p> <p>La gérante de la boutique Basler Läckerli semble ignorer elle aussi l’absence des touristes. Elle insiste pour nous faire goûter les nouveautés, dont une variation au citron qualifiée, avec un accent qui la fait rire, de «sehr gut!»</p> <p>De l’autre côté du Rhin, timide, il y a la principauté du Liechtenstein, et bientôt l’Autriche. Le coeur de l’Europe est ici. </p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1596054155_66b90ac5167040958c3a5e3b8565e228.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">L'autoroute 13, carrefour européen. © MC</h4> <p>A Davos et à Klosters, c’est l’automne. Pluie, brouillard, les nuages descendent dans le jardin, on allume le chauffage. Au Maloja-Palace, ce très étrange hôtel fin XIXème, démesuré, un brin décadent, c’est le printemps. L’endroit a fait faillite en 1884 à cause d’une épidémie de choléra et cherche à conjurer le sort en pratiquant des prix accessibles. 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On repasse les drapeaux, on achète de quoi organiser le pique-nique (même si la salade de cervelas a vocation, cette année, à <a href="https://bonpourlatete.com/chroniques/renaud-reste-fidele-a-lui-meme-le-dernier-des-pornographes-est-mort-et-le-cervelas-sera-digital-le-1er-aout" target="_blank" rel="noopener">n’être que virtuelle</a>). </p> <p>Je révise mes leçons de suissitude: barrages hydroélectriques, lignes à haute-tension plantées dans les parois rocheuses, slogans politiques, Unes des journaux... </p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1596054257_img_2004.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">Dans le col de Grimsel (Berne). © MC</h4> <p>Le retour vers l’ouest, après avoir perdu patience dans les embouteillages de Bellinzone, se fait par le Valais, Brig, Sion, puis Martigny. C’est la saison des abricots, on en vend partout au bord de la route. Martigny est chaleureuse, détendue. Il est 22 heures, les terrasses du quartier piéton sont bondées, les enfants jouent sur la place, on trinque à l’humagne blanc. </p> <p>On m’avait dit «c’est fou ce qu’on mange mal en Suisse». C’est vrai et faux. Je milite pour l’importation aux tables françaises des filets de perches, de l’émincé de veau à la zurichoise, de la fondue «moitié moitié», aussi bien que des Basler Läckerli et de la quiche à l’Etivaz. Mais aucun autre canton ne saurait, malgré tout, détrôner le Tessin en matière de gastronomie. </p> <p>Après avoir contourné le Léman par le Lavaux dont je ne me lasserai vraiment jamais, re-voici la frontière. On laisse derrière soi une entêtante sensation de calme, de temps suspendu. D’inquiétude générale mais légère aussi, devenue habitude et mode de vie prudent, mesuré. 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Même avec un salaire décent comme celui de Carlos, il est devenu quasi-impossible de louer un appartement en centre-ville, à moins de décrocher une place dans une colocation de 3 ou 4 personnes. Les loyers ont augmenté de 68% en dix ans et l’accession à la propriété est devenue une chimère inatteignable pour les jeunes actifs.</p> <p>Comme ailleurs dans le sud de l’Europe, la population double durant les vacances d’été, une situation invivable pour les résidents. «Il y a de plus en plus de monde» déplore Carlos. En plus de porter des t-shirts qu’on ne risque pas de manquer en déambulant sur les <em>R</em><i>amblas</i>, les habitants des régions concernées redoublent d’imagination pour faire entendre leur voix. Aux îles Canaries, c’est une grève de la faim qui a été décidée dès le mois d’avril. A Barcelone toujours, des locaux excédés s’amusent à viser les touristes au pistolet à eau. Les températures avoisinent les 40 degrés, rien de bien méchant. Ils étaient également près de 3’000 Barcelonais à se réunir devant la mairie début juillet pour tâcher d’attirer l’attention médiatique sur la question.</p> <p>La mairie, <span>quant à elle, e</span><span>nvisage d’augmenter le montant de la taxe de séjour pour les visiteurs qui débarquent des bateaux de croisière. Cette taxe rapporte actuellement une centaine de millions d’euros, soit la troisième ressource économique de la ville. 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Voire contre-productive pour les associations de résidents qui craignent que leur ville ne se transforme en «Venise-land», le droit de péage constituant le ticket d'entrée pour ce parc d'attraction. «Nous avons atteint un point de non-retour» déplorent les Vénitiens. «Notre ville se meurt pour le profit de quelques uns». Des services de santé ont en effet dû fermer leurs portes, les boutiques de souvenirs kitsch remplacent les enseignes locales: la vie quotidienne devient impossible.</p> <p>De fait, le pari de Carlos Ramirez et de ses voisins a réussi: plusieurs agences de voyages et compagnies aériennes avertissent désormais leurs clients. Il règne en Catalogne un «climat hostile» à leur venue. «Barcelone a à présent mauvaise réputation. De plus en plus de visiteurs ont peur de s’y rendre», explique Antje Martins, spécialiste du tourisme à l’université du Queensland. D’autres professionnels craignent même que la ville ne se retrouve «isolée» et que l’attitude des résidents n’entache la réputation de toute l’Espagne.</p> <p>Car cette révolte s'inscrit dans un paradoxe économique. Barcelone vit largement du tourisme, comme de nombreuses autres régions européennes. Comment concilier prospérité et tranquillité? L’exaspération des habitants ne se dirige d’ailleurs pas vers les touristes eux-mêmes, mais plutôt vers les autorités qui n’ont pas engagé de réflexion profonde – et politique – sur un modèle touristique durable à adopter pour atteindre une forme de consensus entre visiteurs et habitants, un équilibre vivable à long terme. Il s’agit d’un problème structurel. </p> <p>En sus des logements confisqués et de la dévitalisation des centres-villes, la question du respect de l’environnement et des habitants par les visiteurs commence à être abordée et regardée en face. La manne financière du tourisme ne justifie plus tous les excès et toutes les indulgences. A Florence, une touriste mimant une scène sexuelle avec une statue représentant Bacchus a fait scandale. La dégradation d’une fontaine du XVIème siècle par un autre visiteur l’été dernier a soulevé l'indignation des Florentins.</p> <p>Carlos a lui aussi constaté que les touristes se «lâchaient» une fois sur leur lieu de villégiature, s’autorisaient «ici ce qu’ils ne se permettent pas chez eux». «Nous nous sentons véritablement insultés». </p> <p>Amsterdam, la ville du «quartier rouge» et des coffee-shops, a décidé de répliquer: une campagne de «non promotion» lancée en 2023 visait spécialement les jeunes hommes, principaux responsables des nuisances selon les habitants. Les enterrements de vie de garçon ont quelque peu cessé d’empoisonner le quotidien et les nuits des riverains des bars et boîtes de nuit.</p> <p>Une autre stratégie consiste à augmenter drastiquement les prix pour se débarrasser des foules. Mais la gentrification qui s’en suit est encore un fléau pour les locaux. Ainsi à Majorque, tout est désormais «hors de prix» afin de dissuader les «touristes alcoolisés» d’envahir l'île et ses plages. Seulement cette inflation ne bénéficie pas aux habitants.</p> <p>Quelles que soient les méthodes employées, une intervention politique semble indispensable aux habitants de ces zones exposées à la surfréquentation. D’Amsterdam à Venise en passant par Palma de Majorque, tous sont décidés à poursuivre leur combat, «jusqu’à ce que l’équilibre soit rétabli». 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En pleine pandémie, les organisateurs avaient pris des précautions maximales: masques obligatoires, bulles sanitaires pour protéger les athlètes, public contraint de regarder la majeure partie des festivités à la télévision... Sur certains tronçons du parcours de la flamme, rappelle l’article des <em>Echos</em>, il était même défendu au public de pousser des cris d’enthousiasme, afin d’éviter les contaminations. </p> <p>Un cas d’école, en somme: pour l’historien du sport Robert Withing, cité par le quotidien, «l’opinion publique n’aura pas pu vivre les émotions qui permettent normalement d’effacer toutes les polémiques qui précèdent traditionnellement les JO.» C’est ainsi que les Japonais ont pu découvrir la facture finale de 1’700 milliards de yens (environ 13 milliards de dollars), c’est-à-dire le double des dépenses prévues. 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VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
2 Commentaires
@arizan 02.08.2020 | 14h50
«Madame,
Périple décrit avec un œil bienveillant, curieux, "naïf". A refaire, en rencontrant des autochtones de toutes professions, sociologues par exemple (je n'en suis pas un).
Bien que je sois allé un peu partout aux 4 coins de la Suisse, et c'est en cela que votre titre m'a fait sourire, je me demande parfois "Comment peut-on être suisse allemand ? ".
Nous partageons les institutions du pays , mais... il faut avoir essayé de regarder la TV suisse alémanique un samedi soir... ça nous passe vraiment à côté, on se croit du côté de Feldkirch, pour citer une localité figurant sur une de vos photos. De plus, je dis depuis 3 ou 4 dizaines d'années que si les résultats des votations étaient transformées en lois valant pour les cantons romands, pour les projets de loi tels que que le vote de ces cantons aurait déterminé différemment des cantons alémaniques, alors le paysage légal serait très différent d'un côté et de l'autre de la Sarine.
Excellent nouveau périple.»
@stef 10.08.2020 | 21h45
«J'adore ce type d'articles, merci !»