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Actuel / Clap de fin pour la présence militaire française en Afrique?


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Les forces militaires françaises stationnées de manière permanente ou ponctuelle sur le continent africain sont de plus en plus contestées par des populations jeunes, qui refusent qu’un tel «anachronisme colonial» puisse subsister plus de 60 ans après l’indépendance de leurs pays. S’agit-il pour autant d’une «deuxième indépendance», selon le narratif des militaires putschistes qui assurent vouloir libérer leur pays de la tutelle de l’ex-puissance coloniale?



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Si le bras de fer se poursuit entre Paris et Niamey, où les nouveaux maîtres du Niger, exigent toujours le départ des troupes françaises qui y sont stationnées, le nouvel homme fort du Gabon, lui, n’a pas encore fait connaître son intention à ce propos. Le Gabon, qui vient de connaître un coup d’Etat, figure parmi les pays d’Afrique subsharienne où des troupes françaises sont stationnées de façon permanente depuis son indépendance. Une véritable spécialité française: aucune autre ex-puissance coloniale n’a maintenu sur le continent africain durant des décennies des bases militaires abritant des milliers d’hommes et du matériel de guerre rendant possibles des interventions rapides en un temps record.

La France compte 8 bases militaires permanentes dans le monde, dont 5 sur le continent africain (Algérie, Djibouti, Côte d’Ivoire, Gabon, Sénégal). Leurs effectifs, comme s’y était engagé en février dernier Emmanuel Macron, devraient cependant être revus à la baisse dans le courant de l’année. Avec une exception toutefois: la base de Djibouti et ses 1’500 hommes, le plus important contingent militaire hors de France, ne serait pas concernée, puisque, selon le président français, elle «n’entre pas dans le cadre de la stratégie africaine mais dans la stratégie indopacifique».

Présence de militaires français depuis les indépendances

En Côte d’Ivoire, le «43e BIMA», abréviation de 43e Bataillon d’infanterie de marine, est une institution, connue de tous les habitants du pays, héritier du 43e régiment d'infanterie coloniale, créé en 1914. Installé sur une superficie de quelque 230 hectares dans la commune de Port-Bouët, au sud d’Abidjan, protégé par de hauts murs, jouxtant l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny, le 43e BIMA est un monde à part avec ses 950 hommes et, pour nombre d’entre eux, leurs familles, ses commerces, ses rituels et ses missions dans tout le pays, sous le regard habitué des Ivoiriens, qui les côtoient depuis des décennies. Des voix s’élèvent toutefois régulièrement pour demander leur départ. Ce fut notamment le cas lors de la guerre civile qui ensanglanta le pays durant une décennie: les militaires du 43e BIMA qui avaient alors intégré la force d’intervention française «Licorne», furent pris à partie à plusieurs reprises, lors de violents affrontements.

Ces bases militaires permanentes, inamovibles depuis les indépendances, cristallisent bel et bien le sentiment anti-français qui s’est développé ces dernières années en Afrique francophone; incarnant, aux yeux de nombreuses personnes la volonté de l’ex-puissance coloniale de continuer à exercer une mainmise économique et politique sur leur pays. A cela s’ajoute un paternalisme diffus, perçu comme insultant et insupportable. Des déclarations à l’emporte-pièce, telle celle, récente, d’Emmanuel Macron, qui s’est permis de dire devant les ambassadeurs français réunis à Paris pour leur conférence annuelle que «si la France n’était pas intervenue, nous ne parlerions aujourd’hui ni de Mali, ni de Burkina Faso, ni de Niger», ne font qu’exacerber les ressentiments.

La France choquée d'être chassée

Reste que pour Paris, voir ses troupes, engagées dans des opérations militaires ponctuelles, chassées par de jeunes militaires putschistes au Mali, au Burkina Faso et peut-être bientôt au Niger, représente un véritable séisme, du jamais vu depuis les indépendances, où les forces armées françaises ont leurs habitudes. Faut-il pour autant évoquer une «deuxième indépendance», selon le narratif de ces nouveaux venus sur la scène politique africaine, qui promettent une rupture avec l’ancien colonisateur, accusé d’être responsable, aux côtés d’élites corrompues, du délabrement dans lequel croupissent leurs pays? Certains y croient, d’autres demandent à voir.

Les situations de chaque pays sont en tout cas très différentes. Le Niger aurait dû incarner la nouvelle stratégie de la France en Afrique, moins arrogante, au service des armées nationales. Las. Les putschistes de Niamey n’en veulent pas, et demandent à Paris de «dégager», ce que le président Macron refuse de faire jusqu’à présent, mais jusqu’à quand? Quant au Tchad, dirigé par le fils du président Idriss Deby, soutenu à bout de bras par la France comme le fut son père, c’est une pièce maîtresse de la politique de la France dans la région, et le fer de lance de sa lutte contre les djihadistes au Sahel. Mais dans ce pays également, un sentiment anti-français prend de l’ampleur, dans un contexte très tendu. La marge de manœuvre de la France est de plus en plus étroite; son soutien à des dictateurs, des présidents mal élus et corrompus, mais bienveillants à l’égard de ses entreprises, se paie cash aujourd’hui. Avec, en filigrane, le risque de voir ses troupes évincées de régions entières, où elles étaient présentes depuis la période coloniale.

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VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET

1 Commentaire

@Apitoyou 18.09.2023 | 05h12

«Est-ce une guerre annoncée des miliaires (africains) contre des militaires (français) ?»


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