Actuel / Bonnes résolutions et coupables désignés: de l’impuissance en politique
Discours d'Emmanuel Macron à la COP 26 de Glasgow, en novembre 2021. © Youtube/Elysée
Qui blâmer pour la catastrophe climatique en cours? Les politiques, et plus exactement la puissance politique, qui fait preuve d’une révoltante mais pas inexplicable impuissance. C’est le point de vue défendu dans «"Chaque geste compte", Manifeste contre l’impuissance politique», un essai d’écologie très engagé dans lequel le réquisitoire contre les coupables efface malheureusement les perspectives d’action et de solutions.
Notice (8): Trying to access array offset on value of type null [APP/Template/Posts/view.ctp, line 123]Code Context<div class="post__article">
<? if ($post->free || $connected['active'] || $crawler || defined('IP_MATCH') || ($this->request->getParam('prefix') == 'smd')): ?>
<?= $post->content ?>
$viewFile = '/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/src/Template/Posts/view.ctp' $dataForView = [ 'referer' => '/', 'OneSignal' => '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093', '_serialize' => [ (int) 0 => 'post' ], 'post' => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4015, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Bonnes résolutions et coupables désignés: de l’impuissance en politique', 'subtitle' => 'Qui blâmer pour la catastrophe climatique en cours? Les politiques, et plus exactement la puissance politique, qui fait preuve d’une révoltante mais pas inexplicable impuissance. C’est le point de vue défendu dans «"Chaque geste compte", Manifeste contre l’impuissance politique», un essai d’écologie très engagé dans lequel le réquisitoire contre les coupables efface malheureusement les perspectives d’action et de solutions.', 'subtitle_edition' => 'Qui blâmer pour la catastrophe climatique en cours? Les politiques, et plus exactement la puissance politique, qui fait preuve d’une révoltante mais pas inexplicable impuissance. C’est le point de vue défendu dans «"Chaque geste compte", Manifeste contre l’impuissance politique», un essai d’écologie très engagé dans lequel le réquisitoire contre les coupables efface malheureusement les perspectives d’action et de solutions.', 'content' => '<p>Dominique Bourg, universitaire et homme politique franco-suisse, est de longue date engagé pour l’écologie politique. Tête de liste «Urgence écologie» aux élections européennes de 2019, il a récolté 1,82% des suffrages. Johann Chapoutot, historien spécialiste du nazisme, est l’auteur de nombreux ouvrages dont le très remarqué <em>Libres d’obéir</em> (Gallimard, 2020), qui opère un rapprochement entre l’idéologie nazie et la pensée et les pratiques managériales.</p> <p>Ensemble, ils signent ce «Tract», baptisé du nom de manifeste, exaltant projet pour remettre les pendules à l’heure quand vient la question «qui fait quoi» et surtout «qui peut quoi?»</p> <h3>(Im)puissance publique</h3> <p>Les deux auteurs dénoncent d’abord une contradiction dans les termes: le «pouvoir politique» ne devrait pas mériter ce nom, de même que la «puissance publique», qui se révèle impuissante, diagnostiquée ici comme démissionnaire. Sur le plan écologique, cela nous fait courir, en tant qu’espèce, à la catastrophe: tel est le fond du réquisitoire dressé dans ce texte.</p> <p>Deux exemples: en Allemagne, la coalition de gouvernement écologiste est entravée dans son action, rendue impuissante, par une minorité de blocage des libéraux FDP, «pro-voitures». </p> <p>Au Royaume-Uni, la démission de la Première ministre Liz Truss, dans le sillage du débat lancé par les travaillistes autour de la fracturation hydraulique, aurait pu ouvrir la voie à une véritable prise de conscience des enjeux écologiques. Mais l’éphémère Liz Truss a été remplacée par un autre membre du parti conservateur. Statu quo.</p> <p>En bref, les politiques d’aujourd’hui, le nez rivé sur le calendrier électoral, agissent et réagissent en fonction d’échéances à moyen terme, vivent et parlent avec des œillères qui les empêchent de voir le monde tel qu’il souffre, et en cela, font démonstration d’impuissance.</p> <p>On en déduit qu’un <i>pouvoir</i> politique digne de ce nom doit «répondre de ses discours et de ses actes devant quelque chose (la Constitution, l’Humanité, Dieu) de plus grand que lui».</p> <h3>Immanence et «illimitisme»</h3> <p>De ce fait, «l’écologie de solutions», c’est-à-dire éteindre ou baisser le chauffage, décaler l’heure de faire sa lessive ou porter un col roulé, paraît bien dérisoire au regard des cataclysmes dont nous sommes de plus en plus souvent les témoins ou les victimes. Est-ce vraiment tout ce que <i>peut</i> la puissance politique?</p> <p>Les deux auteurs proposent de décrire une «métaphysique de la dévastation», qui lie le social à l’environnemental. C’est la logique de la standardisation, de l’uniformisation générale. La pelle mécanique écrase à la fois les sols, les écosystèmes et les différences entre les lieux, les hommes, les traditions.</p> <p>En France, chaque année, 30’000 hectares de terres arables sont ainsi «artificialisées», c’est-à-dire recouvertes de pétrole. Cela correspond à la surface de forêts détruite par les incendies de l’été 2022 dans l’Ouest du pays. Une fois cela fait, pas de retour en arrière possible.</p> <p>A l’échelle mondiale, la globalisation entraine la formation d’un «monde atelier» plat et abstrait. Nous créons ainsi un monde sans transcendance, dénué de sens et de vocation à long terme. Un monde de l’immanence. Il faut entendre par là la confusion avec soi-même (de «<em>idios</em>» en grec). Nous vivons donc dans une «idiotie» au sens étymologique, dans l’ignorance de l’autre et des autres, hors leur aspect utilitaire.</p> <p>Cette attitude se fonde sur le dogme de l’illimitisme, avancent les auteurs. Il faut remonter au XVIème siècle pour comprendre que la science moderne et ses applications sont conçues comme des moyens de faire «reculer indéfiniment les bornes de la nature», selon le mot de Bacon. La mentalité moderne, dans tous les domaines (science, médecine, mais aussi morale, esthétique, sport) est sous tendue par cette culture du dépassement des limites, de la performance, de la transgression. </p> <p>Nous vivons depuis deux siècles dans un «capitalocène», où toute action humaine n’a pour seul objectif que l’accumulation d’argent. «Et tout a commencé au XVIème siècle avec le mécanocène et ce mépris du donné naturel qui a permis le déploiement sans mesure du capitalisme».</p> <h3>«Ces gens-là»: portrait des grands méchants coupables</h3> <p>Le climatique et le socio-économique sont donc intimement liés et victimes d’un même bourreau: le capitalisme, ou le néolibéralisme.</p> <p>S’«<em>i</em><i>ls</i> ne font rien», c’est parce que les «criminels» qui n’agissent pas pour le climat sont les mêmes que ceux qui saccagent le bien commun, le service public. «Criminels» dont la place devrait être devant des juridictions pénales internationales, martèle-t-on. Il n’y a pas à chercher loin pour trouver le nom d’Emmanuel Macron et de son gouvernement dans cette dénonciation tous azimuts, et de près accolé à l’appellation «nazi». Le manifeste contre l’inaction climatique se change brusquement en brûlot politique.</p> <p>«Ils», «ces gens-là», «les criminels» font partie de ce que l’historien Pierre Serra appelle «l’extrême centre». C’est, pour les deux auteurs, ni plus ni moins que «le règne des forcenés». Il faut ici entendre «centre» non au sens d’un rassemblement, d’une conciliation ou d’une mise en équilibre des forces, mais au sens de concentration, centralisation des pouvoirs. Ce serait la preuve d’une «volonté de pouvoir extrême».</p> <p>Pire que Trump, Bolsonaro, les gouvernements chinois et russe, pire que les pétromonarchies et les démocraties illibérales, il y aurait donc... le macronisme. Incarnation pêle-mêle de la dévalorisation du langage, du piétinement du bien commun, de la brutalité économique et policière, de l’archaïsme monarchisant et de l’anti démocratie. </p> <p>On rétorquera que la maladroite (ou cynique, il serait partisan de trancher) formule du Président Macron, «qui aurait pu prédire la crise climatique?» prononcée lors de ses vœux du 31 décembre dernier, corrobore cette vision pour le moins clivante de la responsabilité des politiques dans toutes formes de désastres. Contentons-nous ici d’ouvrir les perspectives et d’examiner les solutions potentielles.</p> <h3>Que faire?</h3> <p>La solution, pour Dominique Bourg et Johann Chapoutot, tient en deux mots: sobriété énergétique. Exit le dogme de l’illimitisme, le culte de la croissance, le désir d’être milliardaire ou la croyance en la technologie pour nous sortir de l’ornière. Cela ne marchera pas. L’écologie impose d’abord une critique globale du néolibéralisme. Cela se tient et se défend avec moult arguments. Mais il est toujours exotique d’énoncer le diagnostic de néolibéralisme brutal et barbare lorsque l’endroit d’où l’on parle est la France...</p> <p>Que faire, donc? Puisque nos actuels gouvernants sont «des libéraux qui ne comprennent rien au système actuel», la seule chose qu’il faut attendre d’eux, c’est de parer à l’urgence vitale. «On a confiné un pays: pourquoi ne parviendrait-on pas à confiner les moteurs?»</p> <p>Oui, les solutions «d’urgence» consistent essentiellement à... interdire. La publicité sur écrans lumineux, la circulation automobile, les jets privés, les extensions d’aéroports, les implantations de zones commerciales, les golfs... Interdire, réguler, contrôler, limiter. On pourrait malicieusement ajouter à cette liste l’autre chiffon rouge des anti-Macron: «emmerder». En l’occurence, les plus modestes, qui ne peuvent se permettre de consommer «local» et font leurs courses à l’hypermarché, les ruraux, qui ne peuvent se passer de leur voiture, les petites classes moyennes qui économisent des mois, voire des années durant pour se payer un voyage au soleil, n’en jetez plus.</p> <p>Sous un certain angle, les dimensions sociales et écologiques ne fusionnent pas, elles s’opposent.</p> <p>Que peuvent faire les citoyens alors? Les auteurs prônent la désobéissance civile. La vraie. En comptant à moyen terme sur une réforme du Code pénal et du Code civil: afin de hisser le droit à la hauteur des enjeux, il faudrait abolir le caractère sacré de la propriété privée. Celui-ci ne devrait plus tenir lorsque le bien possédé est un quad, un SUV, une piscine ou un avion privé. Cela pour contraindre les «riches» qui font sécession, se croient «tout permis», des «forcenés» eux aussi qui ne peuvent être ramenés à la raison que par la contrainte légale.</p> <p>Doit-on opter pour un changement de civilisation? La question, qui conclut ce manifeste, ouvre une piste de réflexion intéressante. L’enjeu appelle bel et bien un changement radical: que l’on se défasse de tout un univers mental et du vocabulaire qui y est associé. D’une anthropologie et d’une cosmologie qui en sont les fondements. Aussi faut-il changer de civilisation, si l’on entend par civilisation la «mégamachine qui consomme, consume et détruit». «Mais est-il bien étranger à nos civilisations que de ne pas tuer, de ne pas détruire, de pas semer le mal et la mort?»</p> <p>L’urgence climatique est l’occasion de se poser la question de ce que nous sommes: des êtres vivants parties d’un tout, capables de voir le caractère sacré de ce qui nous entoure et de respecter notre environnement, malheureusement pervertis par les sirènes de l’argent depuis la révolution industrielle? Ou une espèce par essence malfaisante, porteuse de calamités, dont l’extinction ne ferait alors pas grand mal à la planète?</p> <hr /> <h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1672784162_chaquegestecompte.jpg" class="img-responsive img-fluid left " width="210" height="294" /></h4> <h4>«"Chaque geste compte", Manifeste contre l’impuissance politique», Dominique Bourg et Johann Chapoutot, Editions Gallimard «Tracts», 64 pages.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'bonnes-resolutions-et-coupables-designes-de-l-impuissance-en-politique', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 333, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 4670, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'attachments' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, 'relatives' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) {} ], 'embeds' => [], 'images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'audios' => [], 'comments' => [], 'author' => 'Marie Céhère', 'description' => 'Qui blâmer pour la catastrophe climatique en cours? Les politiques, et plus exactement la puissance politique, qui fait preuve d’une révoltante mais pas inexplicable impuissance. C’est le point de vue défendu dans «"Chaque geste compte", Manifeste contre l’impuissance politique», un essai d’écologie très engagé dans lequel le réquisitoire contre les coupables efface malheureusement les perspectives d’action et de solutions.', 'title' => 'Bonnes résolutions et coupables désignés: de l’impuissance en politique', 'crawler' => true, 'connected' => null, 'menu_blocks' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) {} ], 'menu' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) {} ] ] $bufferLevel = (int) 1 $referer = '/' $OneSignal = '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093' $_serialize = [ (int) 0 => 'post' ] $post = object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4015, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Bonnes résolutions et coupables désignés: de l’impuissance en politique', 'subtitle' => 'Qui blâmer pour la catastrophe climatique en cours? Les politiques, et plus exactement la puissance politique, qui fait preuve d’une révoltante mais pas inexplicable impuissance. C’est le point de vue défendu dans «"Chaque geste compte", Manifeste contre l’impuissance politique», un essai d’écologie très engagé dans lequel le réquisitoire contre les coupables efface malheureusement les perspectives d’action et de solutions.', 'subtitle_edition' => 'Qui blâmer pour la catastrophe climatique en cours? Les politiques, et plus exactement la puissance politique, qui fait preuve d’une révoltante mais pas inexplicable impuissance. C’est le point de vue défendu dans «"Chaque geste compte", Manifeste contre l’impuissance politique», un essai d’écologie très engagé dans lequel le réquisitoire contre les coupables efface malheureusement les perspectives d’action et de solutions.', 'content' => '<p>Dominique Bourg, universitaire et homme politique franco-suisse, est de longue date engagé pour l’écologie politique. Tête de liste «Urgence écologie» aux élections européennes de 2019, il a récolté 1,82% des suffrages. Johann Chapoutot, historien spécialiste du nazisme, est l’auteur de nombreux ouvrages dont le très remarqué <em>Libres d’obéir</em> (Gallimard, 2020), qui opère un rapprochement entre l’idéologie nazie et la pensée et les pratiques managériales.</p> <p>Ensemble, ils signent ce «Tract», baptisé du nom de manifeste, exaltant projet pour remettre les pendules à l’heure quand vient la question «qui fait quoi» et surtout «qui peut quoi?»</p> <h3>(Im)puissance publique</h3> <p>Les deux auteurs dénoncent d’abord une contradiction dans les termes: le «pouvoir politique» ne devrait pas mériter ce nom, de même que la «puissance publique», qui se révèle impuissante, diagnostiquée ici comme démissionnaire. Sur le plan écologique, cela nous fait courir, en tant qu’espèce, à la catastrophe: tel est le fond du réquisitoire dressé dans ce texte.</p> <p>Deux exemples: en Allemagne, la coalition de gouvernement écologiste est entravée dans son action, rendue impuissante, par une minorité de blocage des libéraux FDP, «pro-voitures». </p> <p>Au Royaume-Uni, la démission de la Première ministre Liz Truss, dans le sillage du débat lancé par les travaillistes autour de la fracturation hydraulique, aurait pu ouvrir la voie à une véritable prise de conscience des enjeux écologiques. Mais l’éphémère Liz Truss a été remplacée par un autre membre du parti conservateur. Statu quo.</p> <p>En bref, les politiques d’aujourd’hui, le nez rivé sur le calendrier électoral, agissent et réagissent en fonction d’échéances à moyen terme, vivent et parlent avec des œillères qui les empêchent de voir le monde tel qu’il souffre, et en cela, font démonstration d’impuissance.</p> <p>On en déduit qu’un <i>pouvoir</i> politique digne de ce nom doit «répondre de ses discours et de ses actes devant quelque chose (la Constitution, l’Humanité, Dieu) de plus grand que lui».</p> <h3>Immanence et «illimitisme»</h3> <p>De ce fait, «l’écologie de solutions», c’est-à-dire éteindre ou baisser le chauffage, décaler l’heure de faire sa lessive ou porter un col roulé, paraît bien dérisoire au regard des cataclysmes dont nous sommes de plus en plus souvent les témoins ou les victimes. Est-ce vraiment tout ce que <i>peut</i> la puissance politique?</p> <p>Les deux auteurs proposent de décrire une «métaphysique de la dévastation», qui lie le social à l’environnemental. C’est la logique de la standardisation, de l’uniformisation générale. La pelle mécanique écrase à la fois les sols, les écosystèmes et les différences entre les lieux, les hommes, les traditions.</p> <p>En France, chaque année, 30’000 hectares de terres arables sont ainsi «artificialisées», c’est-à-dire recouvertes de pétrole. Cela correspond à la surface de forêts détruite par les incendies de l’été 2022 dans l’Ouest du pays. Une fois cela fait, pas de retour en arrière possible.</p> <p>A l’échelle mondiale, la globalisation entraine la formation d’un «monde atelier» plat et abstrait. Nous créons ainsi un monde sans transcendance, dénué de sens et de vocation à long terme. Un monde de l’immanence. Il faut entendre par là la confusion avec soi-même (de «<em>idios</em>» en grec). Nous vivons donc dans une «idiotie» au sens étymologique, dans l’ignorance de l’autre et des autres, hors leur aspect utilitaire.</p> <p>Cette attitude se fonde sur le dogme de l’illimitisme, avancent les auteurs. Il faut remonter au XVIème siècle pour comprendre que la science moderne et ses applications sont conçues comme des moyens de faire «reculer indéfiniment les bornes de la nature», selon le mot de Bacon. La mentalité moderne, dans tous les domaines (science, médecine, mais aussi morale, esthétique, sport) est sous tendue par cette culture du dépassement des limites, de la performance, de la transgression. </p> <p>Nous vivons depuis deux siècles dans un «capitalocène», où toute action humaine n’a pour seul objectif que l’accumulation d’argent. «Et tout a commencé au XVIème siècle avec le mécanocène et ce mépris du donné naturel qui a permis le déploiement sans mesure du capitalisme».</p> <h3>«Ces gens-là»: portrait des grands méchants coupables</h3> <p>Le climatique et le socio-économique sont donc intimement liés et victimes d’un même bourreau: le capitalisme, ou le néolibéralisme.</p> <p>S’«<em>i</em><i>ls</i> ne font rien», c’est parce que les «criminels» qui n’agissent pas pour le climat sont les mêmes que ceux qui saccagent le bien commun, le service public. «Criminels» dont la place devrait être devant des juridictions pénales internationales, martèle-t-on. Il n’y a pas à chercher loin pour trouver le nom d’Emmanuel Macron et de son gouvernement dans cette dénonciation tous azimuts, et de près accolé à l’appellation «nazi». Le manifeste contre l’inaction climatique se change brusquement en brûlot politique.</p> <p>«Ils», «ces gens-là», «les criminels» font partie de ce que l’historien Pierre Serra appelle «l’extrême centre». C’est, pour les deux auteurs, ni plus ni moins que «le règne des forcenés». Il faut ici entendre «centre» non au sens d’un rassemblement, d’une conciliation ou d’une mise en équilibre des forces, mais au sens de concentration, centralisation des pouvoirs. Ce serait la preuve d’une «volonté de pouvoir extrême».</p> <p>Pire que Trump, Bolsonaro, les gouvernements chinois et russe, pire que les pétromonarchies et les démocraties illibérales, il y aurait donc... le macronisme. Incarnation pêle-mêle de la dévalorisation du langage, du piétinement du bien commun, de la brutalité économique et policière, de l’archaïsme monarchisant et de l’anti démocratie. </p> <p>On rétorquera que la maladroite (ou cynique, il serait partisan de trancher) formule du Président Macron, «qui aurait pu prédire la crise climatique?» prononcée lors de ses vœux du 31 décembre dernier, corrobore cette vision pour le moins clivante de la responsabilité des politiques dans toutes formes de désastres. Contentons-nous ici d’ouvrir les perspectives et d’examiner les solutions potentielles.</p> <h3>Que faire?</h3> <p>La solution, pour Dominique Bourg et Johann Chapoutot, tient en deux mots: sobriété énergétique. Exit le dogme de l’illimitisme, le culte de la croissance, le désir d’être milliardaire ou la croyance en la technologie pour nous sortir de l’ornière. Cela ne marchera pas. L’écologie impose d’abord une critique globale du néolibéralisme. Cela se tient et se défend avec moult arguments. Mais il est toujours exotique d’énoncer le diagnostic de néolibéralisme brutal et barbare lorsque l’endroit d’où l’on parle est la France...</p> <p>Que faire, donc? Puisque nos actuels gouvernants sont «des libéraux qui ne comprennent rien au système actuel», la seule chose qu’il faut attendre d’eux, c’est de parer à l’urgence vitale. «On a confiné un pays: pourquoi ne parviendrait-on pas à confiner les moteurs?»</p> <p>Oui, les solutions «d’urgence» consistent essentiellement à... interdire. La publicité sur écrans lumineux, la circulation automobile, les jets privés, les extensions d’aéroports, les implantations de zones commerciales, les golfs... Interdire, réguler, contrôler, limiter. On pourrait malicieusement ajouter à cette liste l’autre chiffon rouge des anti-Macron: «emmerder». En l’occurence, les plus modestes, qui ne peuvent se permettre de consommer «local» et font leurs courses à l’hypermarché, les ruraux, qui ne peuvent se passer de leur voiture, les petites classes moyennes qui économisent des mois, voire des années durant pour se payer un voyage au soleil, n’en jetez plus.</p> <p>Sous un certain angle, les dimensions sociales et écologiques ne fusionnent pas, elles s’opposent.</p> <p>Que peuvent faire les citoyens alors? Les auteurs prônent la désobéissance civile. La vraie. En comptant à moyen terme sur une réforme du Code pénal et du Code civil: afin de hisser le droit à la hauteur des enjeux, il faudrait abolir le caractère sacré de la propriété privée. Celui-ci ne devrait plus tenir lorsque le bien possédé est un quad, un SUV, une piscine ou un avion privé. Cela pour contraindre les «riches» qui font sécession, se croient «tout permis», des «forcenés» eux aussi qui ne peuvent être ramenés à la raison que par la contrainte légale.</p> <p>Doit-on opter pour un changement de civilisation? La question, qui conclut ce manifeste, ouvre une piste de réflexion intéressante. L’enjeu appelle bel et bien un changement radical: que l’on se défasse de tout un univers mental et du vocabulaire qui y est associé. D’une anthropologie et d’une cosmologie qui en sont les fondements. Aussi faut-il changer de civilisation, si l’on entend par civilisation la «mégamachine qui consomme, consume et détruit». «Mais est-il bien étranger à nos civilisations que de ne pas tuer, de ne pas détruire, de pas semer le mal et la mort?»</p> <p>L’urgence climatique est l’occasion de se poser la question de ce que nous sommes: des êtres vivants parties d’un tout, capables de voir le caractère sacré de ce qui nous entoure et de respecter notre environnement, malheureusement pervertis par les sirènes de l’argent depuis la révolution industrielle? Ou une espèce par essence malfaisante, porteuse de calamités, dont l’extinction ne ferait alors pas grand mal à la planète?</p> <hr /> <h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1672784162_chaquegestecompte.jpg" class="img-responsive img-fluid left " width="210" height="294" /></h4> <h4>«"Chaque geste compte", Manifeste contre l’impuissance politique», Dominique Bourg et Johann Chapoutot, Editions Gallimard «Tracts», 64 pages.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'bonnes-resolutions-et-coupables-designes-de-l-impuissance-en-politique', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 333, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 4670, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Edition) {} ], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5081, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'La littérature n’est pas un sport de combat', 'subtitle' => '«Les Jeux olympiques de littérature», Louis Chevaillier, Editions Grasset, 272 pages.', 'subtitle_edition' => '«Les Jeux olympiques de littérature», Louis Chevaillier, Editions Grasset, 272 pages.', 'content' => '<p>Entre 1912 et 1948, nous apprend ce livre, les Jeux olympiques modernes tels que ressuscités par Pierre de Coubertin intégraient des épreuves artistiques. Des médailles d’or, d’argent et de bronze distribuées dans les catégories peinture, sculpture, architecture, littérature... Suivant un idéal antique: <em>mens sana in corpore sano, </em>Coubertin croyait nécessaire de pratiquer à la fois sports et arts. Centré sur les Jeux de Paris de 1924, le récit offre un panorama vivant et riche du monde du sport durant les Années folles. On ne peut bien sûr s’empêcher de comparer les deux olympiades, à un siècle d’écart. Alors, la figure de l’écrivain-sportif avait les faveurs de la critique. Le jury des épreuves artistiques comptait Jean Giraudoux, Paul Claudel, ou encore Edith Warthon dans ses rangs; Henry de Montherlant, favori pour la médaille en littérature, ne l’obtint finalement pas... Au profit d’un certain Géo-Charles, inconnu jusque là et oublié depuis. Louis Chevaillier nous rappelle que les Jeux olympiques, comme le sport en général, étaient il y a un siècle une affaire de <em>gentlemen</em> et donc de riches amateurs. Jusqu’au mitan du XXème siècle, être athlète «professionnel» constituait une infamie. Et plus infamant encore aux yeux de Coubertin lui-même: le sport féminin... Le baron dit n’avoir jamais rien vu de plus laid qu’une femme sur une luge. On cantonne les sportives à quelques disciplines «inoffensives», puis le régime de Vichy interdira complètement la pratique du sport de haut niveau aux femmes. Leur corps n’appartient-il pas à leur époux et à la patrie? Bien des choses ont été balayées, réformées, dépoussiérées depuis la fin du XIXème siècle. A commencer par les épreuves artistiques et littéraires, qui ont fait long feu. D'autres se sont ancrées durablement dans la tradition et l'esprit olympiques. Ce livre est aussi l’occasion de s’interroger sur la nature même de l'art. Peut-on associer poésie et littérature au spectacle et au spectaculaire? A la quête de la performance? Le dépassement de soi en art se fait bien plutôt en silence à l’ombre de l'atelier. Imagine-t-on les lauréats du Goncourt juchés sur un podium? Peut-être qu’un «esprit sain dans un corps sain» n’est plus un horizon à atteindre, au temps de la XXXIIIème olympiade de l’ère moderne.</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'la-litterature-n-est-pas-un-sport-de-combat', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 122, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 4670, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [[maximum depth reached]], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5073, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Surtourisme: un «point de non retour» pour l’Europe', 'subtitle' => 'La chaîne américaine CNN revient sur ce qui est désormais un marronnier de l’été: les habitants de zones très touristiques en Grèce, en Espagne ou aux Pays-Bas, dénoncent les effets néfastes de la surfréquentation. Hausse des prix de l’immobilier, dégradation de l’environnement, nuisances et incivilité... malgré ses faramineuses retombées économiques, le tourisme a de plus en plus mauvaise presse.', 'subtitle_edition' => 'La chaîne américaine CNN revient sur ce qui est désormais un marronnier de l’été: les habitants de zones très touristiques en Grèce, en Espagne ou aux Pays-Bas, dénoncent les effets néfastes de la surfréquentation. Hausse des prix de l’immobilier, dégradation de l’environnement, nuisances et incivilité... malgré ses faramineuses retombées économiques, le tourisme a de plus en plus mauvaise presse.', 'content' => '<p>Carlos Ramirez, 26 ans, est enseignant et réside à Barcelone. Sur les images prises par les reporters de la télévision américaine, il arbore un t-shirt orange vif sur lequel il est écrit en grosses lettres: «<em>tourists, go home</em>», «les touristes, rentrez chez vous». Il dénonce la hausse spectaculaire des prix de l’immobilier dans la capitale catalane. Même avec un salaire décent comme celui de Carlos, il est devenu quasi-impossible de louer un appartement en centre-ville, à moins de décrocher une place dans une colocation de 3 ou 4 personnes. Les loyers ont augmenté de 68% en dix ans et l’accession à la propriété est devenue une chimère inatteignable pour les jeunes actifs.</p> <p>Comme ailleurs dans le sud de l’Europe, la population double durant les vacances d’été, une situation invivable pour les résidents. «Il y a de plus en plus de monde» déplore Carlos. En plus de porter des t-shirts qu’on ne risque pas de manquer en déambulant sur les <em>R</em><i>amblas</i>, les habitants des régions concernées redoublent d’imagination pour faire entendre leur voix. Aux îles Canaries, c’est une grève de la faim qui a été décidée dès le mois d’avril. A Barcelone toujours, des locaux excédés s’amusent à viser les touristes au pistolet à eau. Les températures avoisinent les 40 degrés, rien de bien méchant. Ils étaient également près de 3’000 Barcelonais à se réunir devant la mairie début juillet pour tâcher d’attirer l’attention médiatique sur la question.</p> <p>La mairie, <span>quant à elle, e</span><span>nvisage d’augmenter le montant de la taxe de séjour pour les visiteurs qui débarquent des bateaux de croisière. Cette taxe rapporte actuellement une centaine de millions d’euros, soit la troisième ressource économique de la ville. Le maire, Jaume Colboni, vise particulièrement les touristes ne passant pas plus de 12 heures sur place et se pressant tous autour de la Sagrada Familia et du quartier conçu par le célèbre architecte Gaudí. </span></p> <p>Il est aussi question de révoquer l’autorisation de location de courte durée à environ un millier d’appartements, autant de locations qui seront remises sur le marché local à destination des Barcelonais.</p> <p>A Venise, les autorités ont instauré un droit de péage de 5 euros pour les touristes qui ne passent qu’une journée sur le pont des Soupirs. L’opération a déjà rapporté plus de 2 millions d’euros, bien plus qu’anticipé. Si certains Vénitiens ont perçu une légère baisse de la fréquentation sur les canaux, la mesure leur semble insuffisante. Voire contre-productive pour les associations de résidents qui craignent que leur ville ne se transforme en «Venise-land», le droit de péage constituant le ticket d'entrée pour ce parc d'attraction. «Nous avons atteint un point de non-retour» déplorent les Vénitiens. «Notre ville se meurt pour le profit de quelques uns». Des services de santé ont en effet dû fermer leurs portes, les boutiques de souvenirs kitsch remplacent les enseignes locales: la vie quotidienne devient impossible.</p> <p>De fait, le pari de Carlos Ramirez et de ses voisins a réussi: plusieurs agences de voyages et compagnies aériennes avertissent désormais leurs clients. Il règne en Catalogne un «climat hostile» à leur venue. «Barcelone a à présent mauvaise réputation. De plus en plus de visiteurs ont peur de s’y rendre», explique Antje Martins, spécialiste du tourisme à l’université du Queensland. D’autres professionnels craignent même que la ville ne se retrouve «isolée» et que l’attitude des résidents n’entache la réputation de toute l’Espagne.</p> <p>Car cette révolte s'inscrit dans un paradoxe économique. Barcelone vit largement du tourisme, comme de nombreuses autres régions européennes. Comment concilier prospérité et tranquillité? L’exaspération des habitants ne se dirige d’ailleurs pas vers les touristes eux-mêmes, mais plutôt vers les autorités qui n’ont pas engagé de réflexion profonde – et politique – sur un modèle touristique durable à adopter pour atteindre une forme de consensus entre visiteurs et habitants, un équilibre vivable à long terme. Il s’agit d’un problème structurel. </p> <p>En sus des logements confisqués et de la dévitalisation des centres-villes, la question du respect de l’environnement et des habitants par les visiteurs commence à être abordée et regardée en face. La manne financière du tourisme ne justifie plus tous les excès et toutes les indulgences. A Florence, une touriste mimant une scène sexuelle avec une statue représentant Bacchus a fait scandale. La dégradation d’une fontaine du XVIème siècle par un autre visiteur l’été dernier a soulevé l'indignation des Florentins.</p> <p>Carlos a lui aussi constaté que les touristes se «lâchaient» une fois sur leur lieu de villégiature, s’autorisaient «ici ce qu’ils ne se permettent pas chez eux». «Nous nous sentons véritablement insultés». </p> <p>Amsterdam, la ville du «quartier rouge» et des coffee-shops, a décidé de répliquer: une campagne de «non promotion» lancée en 2023 visait spécialement les jeunes hommes, principaux responsables des nuisances selon les habitants. Les enterrements de vie de garçon ont quelque peu cessé d’empoisonner le quotidien et les nuits des riverains des bars et boîtes de nuit.</p> <p>Une autre stratégie consiste à augmenter drastiquement les prix pour se débarrasser des foules. Mais la gentrification qui s’en suit est encore un fléau pour les locaux. Ainsi à Majorque, tout est désormais «hors de prix» afin de dissuader les «touristes alcoolisés» d’envahir l'île et ses plages. Seulement cette inflation ne bénéficie pas aux habitants.</p> <p>Quelles que soient les méthodes employées, une intervention politique semble indispensable aux habitants de ces zones exposées à la surfréquentation. D’Amsterdam à Venise en passant par Palma de Majorque, tous sont décidés à poursuivre leur combat, «jusqu’à ce que l’équilibre soit rétabli». Un équilibre d’avant EasyJet et AirBnB.</p> <hr /> <h4><a href="https://edition.cnn.com/2024/07/27/travel/why-europe-has-become-an-epicenter-for-anti-tourism-protests-this-summer/index.html" target="_blank" rel="noopener">Lire l'article original</a></h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'surtourisme-un-point-de-non-retour-pour-l-europe', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 153, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 4, 'person_id' => (int) 4670, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5065, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Les amères retombées des Jeux de Tokyo 2020', 'subtitle' => '«Les Echos» s’est interrogé dans une récente série d’été sur les retombées de l’organisation des Jeux olympiques sur les villes hôtes. A Tokyo, les JO 2020 se sont tenus l’année suivante et en pleine pandémie, des conditions exceptionnelles qui n’ont pas permis à la fête sportive de battre son plein. Les habitants, frustrés, font désormais les comptes et ne sont pas près de renouveler l'expérience.', 'subtitle_edition' => '«Les Echos» s’est interrogé dans une récente série d’été sur les retombées de l’organisation des Jeux olympiques sur les villes hôtes. A Tokyo, les JO 2020 se sont tenus l’année suivante et en pleine pandémie, des conditions exceptionnelles qui n’ont pas permis à la fête sportive de battre son plein. Les habitants, frustrés, font désormais les comptes et ne sont pas près de renouveler l'expérience.', 'content' => '<p>Peut-être l’avons-nous déjà oublié, mais le coup d’envoi officiel des Jeux olympiques d’été 2020 à Tokyo a été donné le 23 juillet 2021. En pleine pandémie, les organisateurs avaient pris des précautions maximales: masques obligatoires, bulles sanitaires pour protéger les athlètes, public contraint de regarder la majeure partie des festivités à la télévision... Sur certains tronçons du parcours de la flamme, rappelle l’article des <em>Echos</em>, il était même défendu au public de pousser des cris d’enthousiasme, afin d’éviter les contaminations. </p> <p>Un cas d’école, en somme: pour l’historien du sport Robert Withing, cité par le quotidien, «l’opinion publique n’aura pas pu vivre les émotions qui permettent normalement d’effacer toutes les polémiques qui précèdent traditionnellement les JO.» C’est ainsi que les Japonais ont pu découvrir la facture finale de 1’700 milliards de yens (environ 13 milliards de dollars), c’est-à-dire le double des dépenses prévues. Les infrastructures construites pour l’occasion, en particulier le Stade national de Tokyo, dont les gradins sont demeurés vides pendant les Jeux, coûtent aujourd’hui des sommes considérables.</p> <p>Des entreprises privées se proposent d’exploiter le stade d’ici quelques mois, afin d’éponger quelque peu les coûts faramineux: presque jamais utilisé, le stade conçu par l’architecte Kengo Kuma, une harmonieuse structure hybride de bois, d’acier et de béton, coûte près de 50’000 euros par jour aux contribuables.</p> <p>Avec prudence, on évoque la possibilité d’employer cette arène à l’organisation d’une prochaine coupe du monde de football. Mais d’une manière générale, les autorités japonaises comptent patienter avant d’envisager d’accueillir d’autres grands événements internationaux. La candidature de Sapporo pour les Jeux d’hiver 2030 a par exemple été retirée. Selon les dernières études d’opinion, 60% de la population de l’île d’Hokkaido, qui aurait dû accueillir les épreuves, s’opposait à ce projet. Ce sont les Alpes françaises qui auront <em>a priori</em> la charge et le plaisir de les organiser.</p> <p>La population réclame désormais des comptes. Les procès, très médiatisés, se multiplient: «après avoir déjà prononcé plus d’une dizaine de condamnations, les tribunaux de Tokyo continuent de juger de multiples malversations allant de l’attribution même des Jeux à la distribution des contrats de sponsoring. Des entreprises, des cadres, des hauts fonctionnaires sont punis...»</p> <p>«Du pain et des jeux» afin de distraire le peuple des rouages peu reluisants du pouvoir: cette méthode vieille comme l’Antiquité s’est enrayée à Tokyo. Par la faute d’un invisible virus, c’est toute la structure du pouvoir politique et économique qui s’est retrouvée nue aux yeux des citoyens. Comme le concède Keiko Momii, membre du comité olympique japonais: «Il va falloir plus de temps pour expliquer ces projets et essayer de regagner le soutien du public».</p> <hr /> <h4><a href="https://www.lesechos.fr/industrie-services/services-conseils/jo-de-tokyo-la-grande-frustration-des-jeux-fantomes-2109005" target="_blank" rel="noopener">Lire l'article original</a></h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'les-ameres-retombees-des-jeux-de-tokyo-2020', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 153, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 4, 'person_id' => (int) 4670, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5057, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'L’invariable haine de l’autre', 'subtitle' => '«Le sel de la colère», Une histoire particulière, Marie Chartron, réalisé par François Teste, sur France Culture, 2 épisodes de 28 minutes.', 'subtitle_edition' => '«Le sel de la colère», Une histoire particulière, Marie Chartron, réalisé par François Teste, sur France Culture, 2 épisodes de 28 minutes.', 'content' => '<p>A Aigues-Mortes, dans le sud de la France, l’économie tourne depuis des siècles autour des salines. A l’été 1893, comme chaque année, les compagnies ont recruté des saisonniers piémontais pour lever le sel, une tâche harassante. Les locaux ne veulent plus s’y épuiser ni s’exposer aux brûlures du sel et du soleil sur la peau, les mains, les pieds. Pour espérer effectuer ce «travail de bagnard», des trimards, vagabonds et saisonniers ardéchois sont aussi descendus en Camargue. Seulement, le pays traverse l’une des premières crises du capitalisme moderne: le chômage explose, les Français s’aperçoivent tout à coup que ces étrangers, les «macaronis», leur «volent» leur travail... Un fossé se creuse entre «eux» et «nous», la vieille, très vieille histoire de ce que l’on appelle avec nos mots d’aujourd’hui la xénophobie. En 1893, cela se traduit par une explosion de violence contre les Piémontais. Des bagarres éclatent. Durant deux jours, une folie meurtrière s’empare de la ville. Très peu d’habitants se tiennent éloignés des lynchages, qui causeront des centaines de blessés et la mort de 10 Italiens. L’armée intervient un peu tard, les autorités décident de révoquer les permis de travail des étrangers, tout rentre dans l’ordre: chacun chez soi... Le massacre des Italiens, ses victimes, ses coupables, le scandale diplomatique qui a suivi, tout cela a vite sombré dans l’oubli. «C’est une vieille histoire», oui, une éternelle histoire.</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'l-invariable-haine-de-l-autre', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 105, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 4670, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [[maximum depth reached]], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' } ] $embeds = [] $images = [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) { 'id' => (int) 9844, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Capture d’écran 2023-01-03 à 23.03.50.png', 'type' => 'image', 'subtype' => 'png', 'size' => (int) 690392, 'md5' => '8938c762714f91e7e926e6c01c8faa7e', 'width' => (int) 1208, 'height' => (int) 751, 'date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'title' => '', 'description' => 'Discours d'Emmanuel Macron à la COP 26 de Glasgow, en novembre 2021.', 'author' => '', 'copyright' => '© Youtube/Elysée', 'path' => '1672783563_capturedcran2023010323.03.50.png', 'embed' => null, 'profile' => 'default', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Attachments' } ] $audios = [] $comments = [] $author = 'Marie Céhère' $description = 'Qui blâmer pour la catastrophe climatique en cours? Les politiques, et plus exactement la puissance politique, qui fait preuve d’une révoltante mais pas inexplicable impuissance. C’est le point de vue défendu dans «"Chaque geste compte", Manifeste contre l’impuissance politique», un essai d’écologie très engagé dans lequel le réquisitoire contre les coupables efface malheureusement les perspectives d’action et de solutions.' $title = 'Bonnes résolutions et coupables désignés: de l’impuissance en politique' $crawler = true $connected = null $menu_blocks = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 56, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => '#Trends', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_tags', 'extern_url' => null, 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'posts' => [[maximum depth reached]], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 55, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => 'Les plus lus cette semaine', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_highlight', 'extern_url' => null, 'tags' => [[maximum depth reached]], 'posts' => [ [maximum depth reached] ], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' } ] $menu = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 2, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'A vif', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 4, 'description' => 'Lorsque nos auteurs ont envie de réagir sur le vif à un événement, des concerts aux disparitions célèbres, ils confient leurs écrits à la rubrique "A vif", afin que ceux-ci soient publiés dans l’instant.', 'slug' => 'a-vif', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 3, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Chronique', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => '<p>La réputation des chroniqueurs de Bon pour la tête n’est plus à faire: Tout va bien, Le billet du Vaurien, la chronique de JLK, ou encore Migraine et In#actuel, il y en a pour tous les goûts!</p>', 'slug' => 'chroniques', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 4, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Lu ailleurs', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => 'Pourquoi ne pas mettre en avant nos collègues lorsque l'on est sensibles à leur travail? Dans la rubrique « Lu ailleurs » vous trouverez des reprises choisies par la rédaction et remaniées façon BPLT.', 'slug' => 'ailleurs', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 5, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Actuel', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 1, 'description' => 'Bon pour la tête n’a pas vocation à être un site d’actualité à proprement parler, car son équipe prend le temps et le recul nécessaire pour réagir à l’information.', 'slug' => 'actuel', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 6, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Culture', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'culture', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 7, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Vos lettres', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 6, 'description' => 'Bon pour la tête donne la parole à ses lecteurs, qu’ils aient envie de partager leur avis, pousser un coup de gueule ou contribuer à la palette diversifiée d’articles publiés. A vous de jouer!', 'slug' => 'vos-lettres-a-bon-pour-la-tete', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 8, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Analyse', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'analyse', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 10, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Science', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'sciences', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 1, 'rght' => (int) 2, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 11, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Histoire', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'histoire', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 3, 'rght' => (int) 4, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 12, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Humour', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'humour', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 5, 'rght' => (int) 6, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 13, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Débat', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'debat', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 7, 'rght' => (int) 8, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 14, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Opinion', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'opinion', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 9, 'rght' => (int) 10, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 15, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Reportage', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'reportage', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 11, 'rght' => (int) 12, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' } ] $tag = object(App\Model\Entity\Tag) { 'id' => (int) 789, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'capitalisme', 'slug' => 'capitalisme', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Tags' } $edition = object(App\Model\Entity\Edition) { 'id' => (int) 97, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'num' => (int) 96, 'active' => true, 'title' => 'Edition 96', 'header' => null, '_joinData' => object(App\Model\Entity\EditionsPost) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Editions' }include - APP/Template/Posts/view.ctp, line 123 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::render() - CORE/src/View/View.php, line 892 Cake\Controller\Controller::render() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 791 Cake\Http\ActionDispatcher::_invoke() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 126 Cake\Http\ActionDispatcher::dispatch() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 94 Cake\Http\BaseApplication::__invoke() - CORE/src/Http/BaseApplication.php, line 256 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 App\Middleware\IpMatchMiddleware::__invoke() - APP/Middleware/IpMatchMiddleware.php, line 28 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\RoutingMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/RoutingMiddleware.php, line 164 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cors\Routing\Middleware\CorsMiddleware::__invoke() - ROOT/vendor/ozee31/cakephp-cors/src/Routing/Middleware/CorsMiddleware.php, line 32 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\AssetMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/AssetMiddleware.php, line 88 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65
Warning: file_put_contents(/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/logs/debug.log) [function.file-put-contents]: failed to open stream: Permission denied in /data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/vendor/cakephp/cakephp/src/Log/Engine/FileLog.php on line 133
Dominique Bourg, universitaire et homme politique franco-suisse, est de longue date engagé pour l’écologie politique. Tête de liste «Urgence écologie» aux élections européennes de 2019, il a récolté 1,82% des suffrages. Johann Chapoutot, historien spécialiste du nazisme, est l’auteur de nombreux ouvrages dont le très remarqué Libres d’obéir (Gallimard, 2020), qui opère un rapprochement entre l’idéologie nazie et la pensée et les pratiques managériales.
Ensemble, ils signent ce «Tract», baptisé du nom de manifeste, exaltant projet pour remettre les pendules à l’heure quand vient la question «qui fait quoi» et surtout «qui peut quoi?»
(Im)puissance publique
Les deux auteurs dénoncent d’abord une contradiction dans les termes: le «pouvoir politique» ne devrait pas mériter ce nom, de même que la «puissance publique», qui se révèle impuissante, diagnostiquée ici comme démissionnaire. Sur le plan écologique, cela nous fait courir, en tant qu’espèce, à la catastrophe: tel est le fond du réquisitoire dressé dans ce texte.
Deux exemples: en Allemagne, la coalition de gouvernement écologiste est entravée dans son action, rendue impuissante, par une minorité de blocage des libéraux FDP, «pro-voitures».
Au Royaume-Uni, la démission de la Première ministre Liz Truss, dans le sillage du débat lancé par les travaillistes autour de la fracturation hydraulique, aurait pu ouvrir la voie à une véritable prise de conscience des enjeux écologiques. Mais l’éphémère Liz Truss a été remplacée par un autre membre du parti conservateur. Statu quo.
En bref, les politiques d’aujourd’hui, le nez rivé sur le calendrier électoral, agissent et réagissent en fonction d’échéances à moyen terme, vivent et parlent avec des œillères qui les empêchent de voir le monde tel qu’il souffre, et en cela, font démonstration d’impuissance.
On en déduit qu’un pouvoir politique digne de ce nom doit «répondre de ses discours et de ses actes devant quelque chose (la Constitution, l’Humanité, Dieu) de plus grand que lui».
Immanence et «illimitisme»
De ce fait, «l’écologie de solutions», c’est-à-dire éteindre ou baisser le chauffage, décaler l’heure de faire sa lessive ou porter un col roulé, paraît bien dérisoire au regard des cataclysmes dont nous sommes de plus en plus souvent les témoins ou les victimes. Est-ce vraiment tout ce que peut la puissance politique?
Les deux auteurs proposent de décrire une «métaphysique de la dévastation», qui lie le social à l’environnemental. C’est la logique de la standardisation, de l’uniformisation générale. La pelle mécanique écrase à la fois les sols, les écosystèmes et les différences entre les lieux, les hommes, les traditions.
En France, chaque année, 30’000 hectares de terres arables sont ainsi «artificialisées», c’est-à-dire recouvertes de pétrole. Cela correspond à la surface de forêts détruite par les incendies de l’été 2022 dans l’Ouest du pays. Une fois cela fait, pas de retour en arrière possible.
A l’échelle mondiale, la globalisation entraine la formation d’un «monde atelier» plat et abstrait. Nous créons ainsi un monde sans transcendance, dénué de sens et de vocation à long terme. Un monde de l’immanence. Il faut entendre par là la confusion avec soi-même (de «idios» en grec). Nous vivons donc dans une «idiotie» au sens étymologique, dans l’ignorance de l’autre et des autres, hors leur aspect utilitaire.
Cette attitude se fonde sur le dogme de l’illimitisme, avancent les auteurs. Il faut remonter au XVIème siècle pour comprendre que la science moderne et ses applications sont conçues comme des moyens de faire «reculer indéfiniment les bornes de la nature», selon le mot de Bacon. La mentalité moderne, dans tous les domaines (science, médecine, mais aussi morale, esthétique, sport) est sous tendue par cette culture du dépassement des limites, de la performance, de la transgression.
Nous vivons depuis deux siècles dans un «capitalocène», où toute action humaine n’a pour seul objectif que l’accumulation d’argent. «Et tout a commencé au XVIème siècle avec le mécanocène et ce mépris du donné naturel qui a permis le déploiement sans mesure du capitalisme».
«Ces gens-là»: portrait des grands méchants coupables
Le climatique et le socio-économique sont donc intimement liés et victimes d’un même bourreau: le capitalisme, ou le néolibéralisme.
S’«ils ne font rien», c’est parce que les «criminels» qui n’agissent pas pour le climat sont les mêmes que ceux qui saccagent le bien commun, le service public. «Criminels» dont la place devrait être devant des juridictions pénales internationales, martèle-t-on. Il n’y a pas à chercher loin pour trouver le nom d’Emmanuel Macron et de son gouvernement dans cette dénonciation tous azimuts, et de près accolé à l’appellation «nazi». Le manifeste contre l’inaction climatique se change brusquement en brûlot politique.
«Ils», «ces gens-là», «les criminels» font partie de ce que l’historien Pierre Serra appelle «l’extrême centre». C’est, pour les deux auteurs, ni plus ni moins que «le règne des forcenés». Il faut ici entendre «centre» non au sens d’un rassemblement, d’une conciliation ou d’une mise en équilibre des forces, mais au sens de concentration, centralisation des pouvoirs. Ce serait la preuve d’une «volonté de pouvoir extrême».
Pire que Trump, Bolsonaro, les gouvernements chinois et russe, pire que les pétromonarchies et les démocraties illibérales, il y aurait donc... le macronisme. Incarnation pêle-mêle de la dévalorisation du langage, du piétinement du bien commun, de la brutalité économique et policière, de l’archaïsme monarchisant et de l’anti démocratie.
On rétorquera que la maladroite (ou cynique, il serait partisan de trancher) formule du Président Macron, «qui aurait pu prédire la crise climatique?» prononcée lors de ses vœux du 31 décembre dernier, corrobore cette vision pour le moins clivante de la responsabilité des politiques dans toutes formes de désastres. Contentons-nous ici d’ouvrir les perspectives et d’examiner les solutions potentielles.
Que faire?
La solution, pour Dominique Bourg et Johann Chapoutot, tient en deux mots: sobriété énergétique. Exit le dogme de l’illimitisme, le culte de la croissance, le désir d’être milliardaire ou la croyance en la technologie pour nous sortir de l’ornière. Cela ne marchera pas. L’écologie impose d’abord une critique globale du néolibéralisme. Cela se tient et se défend avec moult arguments. Mais il est toujours exotique d’énoncer le diagnostic de néolibéralisme brutal et barbare lorsque l’endroit d’où l’on parle est la France...
Que faire, donc? Puisque nos actuels gouvernants sont «des libéraux qui ne comprennent rien au système actuel», la seule chose qu’il faut attendre d’eux, c’est de parer à l’urgence vitale. «On a confiné un pays: pourquoi ne parviendrait-on pas à confiner les moteurs?»
Oui, les solutions «d’urgence» consistent essentiellement à... interdire. La publicité sur écrans lumineux, la circulation automobile, les jets privés, les extensions d’aéroports, les implantations de zones commerciales, les golfs... Interdire, réguler, contrôler, limiter. On pourrait malicieusement ajouter à cette liste l’autre chiffon rouge des anti-Macron: «emmerder». En l’occurence, les plus modestes, qui ne peuvent se permettre de consommer «local» et font leurs courses à l’hypermarché, les ruraux, qui ne peuvent se passer de leur voiture, les petites classes moyennes qui économisent des mois, voire des années durant pour se payer un voyage au soleil, n’en jetez plus.
Sous un certain angle, les dimensions sociales et écologiques ne fusionnent pas, elles s’opposent.
Que peuvent faire les citoyens alors? Les auteurs prônent la désobéissance civile. La vraie. En comptant à moyen terme sur une réforme du Code pénal et du Code civil: afin de hisser le droit à la hauteur des enjeux, il faudrait abolir le caractère sacré de la propriété privée. Celui-ci ne devrait plus tenir lorsque le bien possédé est un quad, un SUV, une piscine ou un avion privé. Cela pour contraindre les «riches» qui font sécession, se croient «tout permis», des «forcenés» eux aussi qui ne peuvent être ramenés à la raison que par la contrainte légale.
Doit-on opter pour un changement de civilisation? La question, qui conclut ce manifeste, ouvre une piste de réflexion intéressante. L’enjeu appelle bel et bien un changement radical: que l’on se défasse de tout un univers mental et du vocabulaire qui y est associé. D’une anthropologie et d’une cosmologie qui en sont les fondements. Aussi faut-il changer de civilisation, si l’on entend par civilisation la «mégamachine qui consomme, consume et détruit». «Mais est-il bien étranger à nos civilisations que de ne pas tuer, de ne pas détruire, de pas semer le mal et la mort?»
L’urgence climatique est l’occasion de se poser la question de ce que nous sommes: des êtres vivants parties d’un tout, capables de voir le caractère sacré de ce qui nous entoure et de respecter notre environnement, malheureusement pervertis par les sirènes de l’argent depuis la révolution industrielle? Ou une espèce par essence malfaisante, porteuse de calamités, dont l’extinction ne ferait alors pas grand mal à la planète?
«"Chaque geste compte", Manifeste contre l’impuissance politique», Dominique Bourg et Johann Chapoutot, Editions Gallimard «Tracts», 64 pages.
Notice (8): Trying to access array offset on value of type null [APP/Template/Posts/view.ctp, line 147]Code Context<div class="col-lg-12 order-lg-4 order-md-4">
<? if(!$connected['active']): ?>
<div class="utils__spacer--default"></div>
$viewFile = '/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/src/Template/Posts/view.ctp' $dataForView = [ 'referer' => '/', 'OneSignal' => '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093', '_serialize' => [ (int) 0 => 'post' ], 'post' => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4015, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Bonnes résolutions et coupables désignés: de l’impuissance en politique', 'subtitle' => 'Qui blâmer pour la catastrophe climatique en cours? Les politiques, et plus exactement la puissance politique, qui fait preuve d’une révoltante mais pas inexplicable impuissance. C’est le point de vue défendu dans «"Chaque geste compte", Manifeste contre l’impuissance politique», un essai d’écologie très engagé dans lequel le réquisitoire contre les coupables efface malheureusement les perspectives d’action et de solutions.', 'subtitle_edition' => 'Qui blâmer pour la catastrophe climatique en cours? Les politiques, et plus exactement la puissance politique, qui fait preuve d’une révoltante mais pas inexplicable impuissance. C’est le point de vue défendu dans «"Chaque geste compte", Manifeste contre l’impuissance politique», un essai d’écologie très engagé dans lequel le réquisitoire contre les coupables efface malheureusement les perspectives d’action et de solutions.', 'content' => '<p>Dominique Bourg, universitaire et homme politique franco-suisse, est de longue date engagé pour l’écologie politique. Tête de liste «Urgence écologie» aux élections européennes de 2019, il a récolté 1,82% des suffrages. Johann Chapoutot, historien spécialiste du nazisme, est l’auteur de nombreux ouvrages dont le très remarqué <em>Libres d’obéir</em> (Gallimard, 2020), qui opère un rapprochement entre l’idéologie nazie et la pensée et les pratiques managériales.</p> <p>Ensemble, ils signent ce «Tract», baptisé du nom de manifeste, exaltant projet pour remettre les pendules à l’heure quand vient la question «qui fait quoi» et surtout «qui peut quoi?»</p> <h3>(Im)puissance publique</h3> <p>Les deux auteurs dénoncent d’abord une contradiction dans les termes: le «pouvoir politique» ne devrait pas mériter ce nom, de même que la «puissance publique», qui se révèle impuissante, diagnostiquée ici comme démissionnaire. Sur le plan écologique, cela nous fait courir, en tant qu’espèce, à la catastrophe: tel est le fond du réquisitoire dressé dans ce texte.</p> <p>Deux exemples: en Allemagne, la coalition de gouvernement écologiste est entravée dans son action, rendue impuissante, par une minorité de blocage des libéraux FDP, «pro-voitures». </p> <p>Au Royaume-Uni, la démission de la Première ministre Liz Truss, dans le sillage du débat lancé par les travaillistes autour de la fracturation hydraulique, aurait pu ouvrir la voie à une véritable prise de conscience des enjeux écologiques. Mais l’éphémère Liz Truss a été remplacée par un autre membre du parti conservateur. Statu quo.</p> <p>En bref, les politiques d’aujourd’hui, le nez rivé sur le calendrier électoral, agissent et réagissent en fonction d’échéances à moyen terme, vivent et parlent avec des œillères qui les empêchent de voir le monde tel qu’il souffre, et en cela, font démonstration d’impuissance.</p> <p>On en déduit qu’un <i>pouvoir</i> politique digne de ce nom doit «répondre de ses discours et de ses actes devant quelque chose (la Constitution, l’Humanité, Dieu) de plus grand que lui».</p> <h3>Immanence et «illimitisme»</h3> <p>De ce fait, «l’écologie de solutions», c’est-à-dire éteindre ou baisser le chauffage, décaler l’heure de faire sa lessive ou porter un col roulé, paraît bien dérisoire au regard des cataclysmes dont nous sommes de plus en plus souvent les témoins ou les victimes. Est-ce vraiment tout ce que <i>peut</i> la puissance politique?</p> <p>Les deux auteurs proposent de décrire une «métaphysique de la dévastation», qui lie le social à l’environnemental. C’est la logique de la standardisation, de l’uniformisation générale. La pelle mécanique écrase à la fois les sols, les écosystèmes et les différences entre les lieux, les hommes, les traditions.</p> <p>En France, chaque année, 30’000 hectares de terres arables sont ainsi «artificialisées», c’est-à-dire recouvertes de pétrole. Cela correspond à la surface de forêts détruite par les incendies de l’été 2022 dans l’Ouest du pays. Une fois cela fait, pas de retour en arrière possible.</p> <p>A l’échelle mondiale, la globalisation entraine la formation d’un «monde atelier» plat et abstrait. Nous créons ainsi un monde sans transcendance, dénué de sens et de vocation à long terme. Un monde de l’immanence. Il faut entendre par là la confusion avec soi-même (de «<em>idios</em>» en grec). Nous vivons donc dans une «idiotie» au sens étymologique, dans l’ignorance de l’autre et des autres, hors leur aspect utilitaire.</p> <p>Cette attitude se fonde sur le dogme de l’illimitisme, avancent les auteurs. Il faut remonter au XVIème siècle pour comprendre que la science moderne et ses applications sont conçues comme des moyens de faire «reculer indéfiniment les bornes de la nature», selon le mot de Bacon. La mentalité moderne, dans tous les domaines (science, médecine, mais aussi morale, esthétique, sport) est sous tendue par cette culture du dépassement des limites, de la performance, de la transgression. </p> <p>Nous vivons depuis deux siècles dans un «capitalocène», où toute action humaine n’a pour seul objectif que l’accumulation d’argent. «Et tout a commencé au XVIème siècle avec le mécanocène et ce mépris du donné naturel qui a permis le déploiement sans mesure du capitalisme».</p> <h3>«Ces gens-là»: portrait des grands méchants coupables</h3> <p>Le climatique et le socio-économique sont donc intimement liés et victimes d’un même bourreau: le capitalisme, ou le néolibéralisme.</p> <p>S’«<em>i</em><i>ls</i> ne font rien», c’est parce que les «criminels» qui n’agissent pas pour le climat sont les mêmes que ceux qui saccagent le bien commun, le service public. «Criminels» dont la place devrait être devant des juridictions pénales internationales, martèle-t-on. Il n’y a pas à chercher loin pour trouver le nom d’Emmanuel Macron et de son gouvernement dans cette dénonciation tous azimuts, et de près accolé à l’appellation «nazi». Le manifeste contre l’inaction climatique se change brusquement en brûlot politique.</p> <p>«Ils», «ces gens-là», «les criminels» font partie de ce que l’historien Pierre Serra appelle «l’extrême centre». C’est, pour les deux auteurs, ni plus ni moins que «le règne des forcenés». Il faut ici entendre «centre» non au sens d’un rassemblement, d’une conciliation ou d’une mise en équilibre des forces, mais au sens de concentration, centralisation des pouvoirs. Ce serait la preuve d’une «volonté de pouvoir extrême».</p> <p>Pire que Trump, Bolsonaro, les gouvernements chinois et russe, pire que les pétromonarchies et les démocraties illibérales, il y aurait donc... le macronisme. Incarnation pêle-mêle de la dévalorisation du langage, du piétinement du bien commun, de la brutalité économique et policière, de l’archaïsme monarchisant et de l’anti démocratie. </p> <p>On rétorquera que la maladroite (ou cynique, il serait partisan de trancher) formule du Président Macron, «qui aurait pu prédire la crise climatique?» prononcée lors de ses vœux du 31 décembre dernier, corrobore cette vision pour le moins clivante de la responsabilité des politiques dans toutes formes de désastres. Contentons-nous ici d’ouvrir les perspectives et d’examiner les solutions potentielles.</p> <h3>Que faire?</h3> <p>La solution, pour Dominique Bourg et Johann Chapoutot, tient en deux mots: sobriété énergétique. Exit le dogme de l’illimitisme, le culte de la croissance, le désir d’être milliardaire ou la croyance en la technologie pour nous sortir de l’ornière. Cela ne marchera pas. L’écologie impose d’abord une critique globale du néolibéralisme. Cela se tient et se défend avec moult arguments. Mais il est toujours exotique d’énoncer le diagnostic de néolibéralisme brutal et barbare lorsque l’endroit d’où l’on parle est la France...</p> <p>Que faire, donc? Puisque nos actuels gouvernants sont «des libéraux qui ne comprennent rien au système actuel», la seule chose qu’il faut attendre d’eux, c’est de parer à l’urgence vitale. «On a confiné un pays: pourquoi ne parviendrait-on pas à confiner les moteurs?»</p> <p>Oui, les solutions «d’urgence» consistent essentiellement à... interdire. La publicité sur écrans lumineux, la circulation automobile, les jets privés, les extensions d’aéroports, les implantations de zones commerciales, les golfs... Interdire, réguler, contrôler, limiter. On pourrait malicieusement ajouter à cette liste l’autre chiffon rouge des anti-Macron: «emmerder». En l’occurence, les plus modestes, qui ne peuvent se permettre de consommer «local» et font leurs courses à l’hypermarché, les ruraux, qui ne peuvent se passer de leur voiture, les petites classes moyennes qui économisent des mois, voire des années durant pour se payer un voyage au soleil, n’en jetez plus.</p> <p>Sous un certain angle, les dimensions sociales et écologiques ne fusionnent pas, elles s’opposent.</p> <p>Que peuvent faire les citoyens alors? Les auteurs prônent la désobéissance civile. La vraie. En comptant à moyen terme sur une réforme du Code pénal et du Code civil: afin de hisser le droit à la hauteur des enjeux, il faudrait abolir le caractère sacré de la propriété privée. Celui-ci ne devrait plus tenir lorsque le bien possédé est un quad, un SUV, une piscine ou un avion privé. Cela pour contraindre les «riches» qui font sécession, se croient «tout permis», des «forcenés» eux aussi qui ne peuvent être ramenés à la raison que par la contrainte légale.</p> <p>Doit-on opter pour un changement de civilisation? La question, qui conclut ce manifeste, ouvre une piste de réflexion intéressante. L’enjeu appelle bel et bien un changement radical: que l’on se défasse de tout un univers mental et du vocabulaire qui y est associé. D’une anthropologie et d’une cosmologie qui en sont les fondements. Aussi faut-il changer de civilisation, si l’on entend par civilisation la «mégamachine qui consomme, consume et détruit». «Mais est-il bien étranger à nos civilisations que de ne pas tuer, de ne pas détruire, de pas semer le mal et la mort?»</p> <p>L’urgence climatique est l’occasion de se poser la question de ce que nous sommes: des êtres vivants parties d’un tout, capables de voir le caractère sacré de ce qui nous entoure et de respecter notre environnement, malheureusement pervertis par les sirènes de l’argent depuis la révolution industrielle? Ou une espèce par essence malfaisante, porteuse de calamités, dont l’extinction ne ferait alors pas grand mal à la planète?</p> <hr /> <h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1672784162_chaquegestecompte.jpg" class="img-responsive img-fluid left " width="210" height="294" /></h4> <h4>«"Chaque geste compte", Manifeste contre l’impuissance politique», Dominique Bourg et Johann Chapoutot, Editions Gallimard «Tracts», 64 pages.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'bonnes-resolutions-et-coupables-designes-de-l-impuissance-en-politique', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 333, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 4670, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'attachments' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, 'relatives' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) {} ], 'embeds' => [], 'images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'audios' => [], 'comments' => [], 'author' => 'Marie Céhère', 'description' => 'Qui blâmer pour la catastrophe climatique en cours? Les politiques, et plus exactement la puissance politique, qui fait preuve d’une révoltante mais pas inexplicable impuissance. C’est le point de vue défendu dans «"Chaque geste compte", Manifeste contre l’impuissance politique», un essai d’écologie très engagé dans lequel le réquisitoire contre les coupables efface malheureusement les perspectives d’action et de solutions.', 'title' => 'Bonnes résolutions et coupables désignés: de l’impuissance en politique', 'crawler' => true, 'connected' => null, 'menu_blocks' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) {} ], 'menu' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) {} ] ] $bufferLevel = (int) 1 $referer = '/' $OneSignal = '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093' $_serialize = [ (int) 0 => 'post' ] $post = object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4015, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Bonnes résolutions et coupables désignés: de l’impuissance en politique', 'subtitle' => 'Qui blâmer pour la catastrophe climatique en cours? Les politiques, et plus exactement la puissance politique, qui fait preuve d’une révoltante mais pas inexplicable impuissance. C’est le point de vue défendu dans «"Chaque geste compte", Manifeste contre l’impuissance politique», un essai d’écologie très engagé dans lequel le réquisitoire contre les coupables efface malheureusement les perspectives d’action et de solutions.', 'subtitle_edition' => 'Qui blâmer pour la catastrophe climatique en cours? Les politiques, et plus exactement la puissance politique, qui fait preuve d’une révoltante mais pas inexplicable impuissance. C’est le point de vue défendu dans «"Chaque geste compte", Manifeste contre l’impuissance politique», un essai d’écologie très engagé dans lequel le réquisitoire contre les coupables efface malheureusement les perspectives d’action et de solutions.', 'content' => '<p>Dominique Bourg, universitaire et homme politique franco-suisse, est de longue date engagé pour l’écologie politique. Tête de liste «Urgence écologie» aux élections européennes de 2019, il a récolté 1,82% des suffrages. Johann Chapoutot, historien spécialiste du nazisme, est l’auteur de nombreux ouvrages dont le très remarqué <em>Libres d’obéir</em> (Gallimard, 2020), qui opère un rapprochement entre l’idéologie nazie et la pensée et les pratiques managériales.</p> <p>Ensemble, ils signent ce «Tract», baptisé du nom de manifeste, exaltant projet pour remettre les pendules à l’heure quand vient la question «qui fait quoi» et surtout «qui peut quoi?»</p> <h3>(Im)puissance publique</h3> <p>Les deux auteurs dénoncent d’abord une contradiction dans les termes: le «pouvoir politique» ne devrait pas mériter ce nom, de même que la «puissance publique», qui se révèle impuissante, diagnostiquée ici comme démissionnaire. Sur le plan écologique, cela nous fait courir, en tant qu’espèce, à la catastrophe: tel est le fond du réquisitoire dressé dans ce texte.</p> <p>Deux exemples: en Allemagne, la coalition de gouvernement écologiste est entravée dans son action, rendue impuissante, par une minorité de blocage des libéraux FDP, «pro-voitures». </p> <p>Au Royaume-Uni, la démission de la Première ministre Liz Truss, dans le sillage du débat lancé par les travaillistes autour de la fracturation hydraulique, aurait pu ouvrir la voie à une véritable prise de conscience des enjeux écologiques. Mais l’éphémère Liz Truss a été remplacée par un autre membre du parti conservateur. Statu quo.</p> <p>En bref, les politiques d’aujourd’hui, le nez rivé sur le calendrier électoral, agissent et réagissent en fonction d’échéances à moyen terme, vivent et parlent avec des œillères qui les empêchent de voir le monde tel qu’il souffre, et en cela, font démonstration d’impuissance.</p> <p>On en déduit qu’un <i>pouvoir</i> politique digne de ce nom doit «répondre de ses discours et de ses actes devant quelque chose (la Constitution, l’Humanité, Dieu) de plus grand que lui».</p> <h3>Immanence et «illimitisme»</h3> <p>De ce fait, «l’écologie de solutions», c’est-à-dire éteindre ou baisser le chauffage, décaler l’heure de faire sa lessive ou porter un col roulé, paraît bien dérisoire au regard des cataclysmes dont nous sommes de plus en plus souvent les témoins ou les victimes. Est-ce vraiment tout ce que <i>peut</i> la puissance politique?</p> <p>Les deux auteurs proposent de décrire une «métaphysique de la dévastation», qui lie le social à l’environnemental. C’est la logique de la standardisation, de l’uniformisation générale. La pelle mécanique écrase à la fois les sols, les écosystèmes et les différences entre les lieux, les hommes, les traditions.</p> <p>En France, chaque année, 30’000 hectares de terres arables sont ainsi «artificialisées», c’est-à-dire recouvertes de pétrole. Cela correspond à la surface de forêts détruite par les incendies de l’été 2022 dans l’Ouest du pays. Une fois cela fait, pas de retour en arrière possible.</p> <p>A l’échelle mondiale, la globalisation entraine la formation d’un «monde atelier» plat et abstrait. Nous créons ainsi un monde sans transcendance, dénué de sens et de vocation à long terme. Un monde de l’immanence. Il faut entendre par là la confusion avec soi-même (de «<em>idios</em>» en grec). Nous vivons donc dans une «idiotie» au sens étymologique, dans l’ignorance de l’autre et des autres, hors leur aspect utilitaire.</p> <p>Cette attitude se fonde sur le dogme de l’illimitisme, avancent les auteurs. Il faut remonter au XVIème siècle pour comprendre que la science moderne et ses applications sont conçues comme des moyens de faire «reculer indéfiniment les bornes de la nature», selon le mot de Bacon. La mentalité moderne, dans tous les domaines (science, médecine, mais aussi morale, esthétique, sport) est sous tendue par cette culture du dépassement des limites, de la performance, de la transgression. </p> <p>Nous vivons depuis deux siècles dans un «capitalocène», où toute action humaine n’a pour seul objectif que l’accumulation d’argent. «Et tout a commencé au XVIème siècle avec le mécanocène et ce mépris du donné naturel qui a permis le déploiement sans mesure du capitalisme».</p> <h3>«Ces gens-là»: portrait des grands méchants coupables</h3> <p>Le climatique et le socio-économique sont donc intimement liés et victimes d’un même bourreau: le capitalisme, ou le néolibéralisme.</p> <p>S’«<em>i</em><i>ls</i> ne font rien», c’est parce que les «criminels» qui n’agissent pas pour le climat sont les mêmes que ceux qui saccagent le bien commun, le service public. «Criminels» dont la place devrait être devant des juridictions pénales internationales, martèle-t-on. Il n’y a pas à chercher loin pour trouver le nom d’Emmanuel Macron et de son gouvernement dans cette dénonciation tous azimuts, et de près accolé à l’appellation «nazi». Le manifeste contre l’inaction climatique se change brusquement en brûlot politique.</p> <p>«Ils», «ces gens-là», «les criminels» font partie de ce que l’historien Pierre Serra appelle «l’extrême centre». C’est, pour les deux auteurs, ni plus ni moins que «le règne des forcenés». Il faut ici entendre «centre» non au sens d’un rassemblement, d’une conciliation ou d’une mise en équilibre des forces, mais au sens de concentration, centralisation des pouvoirs. Ce serait la preuve d’une «volonté de pouvoir extrême».</p> <p>Pire que Trump, Bolsonaro, les gouvernements chinois et russe, pire que les pétromonarchies et les démocraties illibérales, il y aurait donc... le macronisme. Incarnation pêle-mêle de la dévalorisation du langage, du piétinement du bien commun, de la brutalité économique et policière, de l’archaïsme monarchisant et de l’anti démocratie. </p> <p>On rétorquera que la maladroite (ou cynique, il serait partisan de trancher) formule du Président Macron, «qui aurait pu prédire la crise climatique?» prononcée lors de ses vœux du 31 décembre dernier, corrobore cette vision pour le moins clivante de la responsabilité des politiques dans toutes formes de désastres. Contentons-nous ici d’ouvrir les perspectives et d’examiner les solutions potentielles.</p> <h3>Que faire?</h3> <p>La solution, pour Dominique Bourg et Johann Chapoutot, tient en deux mots: sobriété énergétique. Exit le dogme de l’illimitisme, le culte de la croissance, le désir d’être milliardaire ou la croyance en la technologie pour nous sortir de l’ornière. Cela ne marchera pas. L’écologie impose d’abord une critique globale du néolibéralisme. Cela se tient et se défend avec moult arguments. Mais il est toujours exotique d’énoncer le diagnostic de néolibéralisme brutal et barbare lorsque l’endroit d’où l’on parle est la France...</p> <p>Que faire, donc? Puisque nos actuels gouvernants sont «des libéraux qui ne comprennent rien au système actuel», la seule chose qu’il faut attendre d’eux, c’est de parer à l’urgence vitale. «On a confiné un pays: pourquoi ne parviendrait-on pas à confiner les moteurs?»</p> <p>Oui, les solutions «d’urgence» consistent essentiellement à... interdire. La publicité sur écrans lumineux, la circulation automobile, les jets privés, les extensions d’aéroports, les implantations de zones commerciales, les golfs... Interdire, réguler, contrôler, limiter. On pourrait malicieusement ajouter à cette liste l’autre chiffon rouge des anti-Macron: «emmerder». En l’occurence, les plus modestes, qui ne peuvent se permettre de consommer «local» et font leurs courses à l’hypermarché, les ruraux, qui ne peuvent se passer de leur voiture, les petites classes moyennes qui économisent des mois, voire des années durant pour se payer un voyage au soleil, n’en jetez plus.</p> <p>Sous un certain angle, les dimensions sociales et écologiques ne fusionnent pas, elles s’opposent.</p> <p>Que peuvent faire les citoyens alors? Les auteurs prônent la désobéissance civile. La vraie. En comptant à moyen terme sur une réforme du Code pénal et du Code civil: afin de hisser le droit à la hauteur des enjeux, il faudrait abolir le caractère sacré de la propriété privée. Celui-ci ne devrait plus tenir lorsque le bien possédé est un quad, un SUV, une piscine ou un avion privé. Cela pour contraindre les «riches» qui font sécession, se croient «tout permis», des «forcenés» eux aussi qui ne peuvent être ramenés à la raison que par la contrainte légale.</p> <p>Doit-on opter pour un changement de civilisation? La question, qui conclut ce manifeste, ouvre une piste de réflexion intéressante. L’enjeu appelle bel et bien un changement radical: que l’on se défasse de tout un univers mental et du vocabulaire qui y est associé. D’une anthropologie et d’une cosmologie qui en sont les fondements. Aussi faut-il changer de civilisation, si l’on entend par civilisation la «mégamachine qui consomme, consume et détruit». «Mais est-il bien étranger à nos civilisations que de ne pas tuer, de ne pas détruire, de pas semer le mal et la mort?»</p> <p>L’urgence climatique est l’occasion de se poser la question de ce que nous sommes: des êtres vivants parties d’un tout, capables de voir le caractère sacré de ce qui nous entoure et de respecter notre environnement, malheureusement pervertis par les sirènes de l’argent depuis la révolution industrielle? Ou une espèce par essence malfaisante, porteuse de calamités, dont l’extinction ne ferait alors pas grand mal à la planète?</p> <hr /> <h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1672784162_chaquegestecompte.jpg" class="img-responsive img-fluid left " width="210" height="294" /></h4> <h4>«"Chaque geste compte", Manifeste contre l’impuissance politique», Dominique Bourg et Johann Chapoutot, Editions Gallimard «Tracts», 64 pages.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'bonnes-resolutions-et-coupables-designes-de-l-impuissance-en-politique', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 333, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 4670, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Edition) {} ], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5081, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'La littérature n’est pas un sport de combat', 'subtitle' => '«Les Jeux olympiques de littérature», Louis Chevaillier, Editions Grasset, 272 pages.', 'subtitle_edition' => '«Les Jeux olympiques de littérature», Louis Chevaillier, Editions Grasset, 272 pages.', 'content' => '<p>Entre 1912 et 1948, nous apprend ce livre, les Jeux olympiques modernes tels que ressuscités par Pierre de Coubertin intégraient des épreuves artistiques. Des médailles d’or, d’argent et de bronze distribuées dans les catégories peinture, sculpture, architecture, littérature... Suivant un idéal antique: <em>mens sana in corpore sano, </em>Coubertin croyait nécessaire de pratiquer à la fois sports et arts. Centré sur les Jeux de Paris de 1924, le récit offre un panorama vivant et riche du monde du sport durant les Années folles. On ne peut bien sûr s’empêcher de comparer les deux olympiades, à un siècle d’écart. Alors, la figure de l’écrivain-sportif avait les faveurs de la critique. Le jury des épreuves artistiques comptait Jean Giraudoux, Paul Claudel, ou encore Edith Warthon dans ses rangs; Henry de Montherlant, favori pour la médaille en littérature, ne l’obtint finalement pas... Au profit d’un certain Géo-Charles, inconnu jusque là et oublié depuis. Louis Chevaillier nous rappelle que les Jeux olympiques, comme le sport en général, étaient il y a un siècle une affaire de <em>gentlemen</em> et donc de riches amateurs. Jusqu’au mitan du XXème siècle, être athlète «professionnel» constituait une infamie. Et plus infamant encore aux yeux de Coubertin lui-même: le sport féminin... Le baron dit n’avoir jamais rien vu de plus laid qu’une femme sur une luge. On cantonne les sportives à quelques disciplines «inoffensives», puis le régime de Vichy interdira complètement la pratique du sport de haut niveau aux femmes. Leur corps n’appartient-il pas à leur époux et à la patrie? Bien des choses ont été balayées, réformées, dépoussiérées depuis la fin du XIXème siècle. A commencer par les épreuves artistiques et littéraires, qui ont fait long feu. D'autres se sont ancrées durablement dans la tradition et l'esprit olympiques. Ce livre est aussi l’occasion de s’interroger sur la nature même de l'art. Peut-on associer poésie et littérature au spectacle et au spectaculaire? A la quête de la performance? Le dépassement de soi en art se fait bien plutôt en silence à l’ombre de l'atelier. Imagine-t-on les lauréats du Goncourt juchés sur un podium? Peut-être qu’un «esprit sain dans un corps sain» n’est plus un horizon à atteindre, au temps de la XXXIIIème olympiade de l’ère moderne.</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'la-litterature-n-est-pas-un-sport-de-combat', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 122, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 4670, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [[maximum depth reached]], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5073, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Surtourisme: un «point de non retour» pour l’Europe', 'subtitle' => 'La chaîne américaine CNN revient sur ce qui est désormais un marronnier de l’été: les habitants de zones très touristiques en Grèce, en Espagne ou aux Pays-Bas, dénoncent les effets néfastes de la surfréquentation. Hausse des prix de l’immobilier, dégradation de l’environnement, nuisances et incivilité... malgré ses faramineuses retombées économiques, le tourisme a de plus en plus mauvaise presse.', 'subtitle_edition' => 'La chaîne américaine CNN revient sur ce qui est désormais un marronnier de l’été: les habitants de zones très touristiques en Grèce, en Espagne ou aux Pays-Bas, dénoncent les effets néfastes de la surfréquentation. Hausse des prix de l’immobilier, dégradation de l’environnement, nuisances et incivilité... malgré ses faramineuses retombées économiques, le tourisme a de plus en plus mauvaise presse.', 'content' => '<p>Carlos Ramirez, 26 ans, est enseignant et réside à Barcelone. Sur les images prises par les reporters de la télévision américaine, il arbore un t-shirt orange vif sur lequel il est écrit en grosses lettres: «<em>tourists, go home</em>», «les touristes, rentrez chez vous». Il dénonce la hausse spectaculaire des prix de l’immobilier dans la capitale catalane. Même avec un salaire décent comme celui de Carlos, il est devenu quasi-impossible de louer un appartement en centre-ville, à moins de décrocher une place dans une colocation de 3 ou 4 personnes. Les loyers ont augmenté de 68% en dix ans et l’accession à la propriété est devenue une chimère inatteignable pour les jeunes actifs.</p> <p>Comme ailleurs dans le sud de l’Europe, la population double durant les vacances d’été, une situation invivable pour les résidents. «Il y a de plus en plus de monde» déplore Carlos. En plus de porter des t-shirts qu’on ne risque pas de manquer en déambulant sur les <em>R</em><i>amblas</i>, les habitants des régions concernées redoublent d’imagination pour faire entendre leur voix. Aux îles Canaries, c’est une grève de la faim qui a été décidée dès le mois d’avril. A Barcelone toujours, des locaux excédés s’amusent à viser les touristes au pistolet à eau. Les températures avoisinent les 40 degrés, rien de bien méchant. Ils étaient également près de 3’000 Barcelonais à se réunir devant la mairie début juillet pour tâcher d’attirer l’attention médiatique sur la question.</p> <p>La mairie, <span>quant à elle, e</span><span>nvisage d’augmenter le montant de la taxe de séjour pour les visiteurs qui débarquent des bateaux de croisière. Cette taxe rapporte actuellement une centaine de millions d’euros, soit la troisième ressource économique de la ville. Le maire, Jaume Colboni, vise particulièrement les touristes ne passant pas plus de 12 heures sur place et se pressant tous autour de la Sagrada Familia et du quartier conçu par le célèbre architecte Gaudí. </span></p> <p>Il est aussi question de révoquer l’autorisation de location de courte durée à environ un millier d’appartements, autant de locations qui seront remises sur le marché local à destination des Barcelonais.</p> <p>A Venise, les autorités ont instauré un droit de péage de 5 euros pour les touristes qui ne passent qu’une journée sur le pont des Soupirs. L’opération a déjà rapporté plus de 2 millions d’euros, bien plus qu’anticipé. Si certains Vénitiens ont perçu une légère baisse de la fréquentation sur les canaux, la mesure leur semble insuffisante. Voire contre-productive pour les associations de résidents qui craignent que leur ville ne se transforme en «Venise-land», le droit de péage constituant le ticket d'entrée pour ce parc d'attraction. «Nous avons atteint un point de non-retour» déplorent les Vénitiens. «Notre ville se meurt pour le profit de quelques uns». Des services de santé ont en effet dû fermer leurs portes, les boutiques de souvenirs kitsch remplacent les enseignes locales: la vie quotidienne devient impossible.</p> <p>De fait, le pari de Carlos Ramirez et de ses voisins a réussi: plusieurs agences de voyages et compagnies aériennes avertissent désormais leurs clients. Il règne en Catalogne un «climat hostile» à leur venue. «Barcelone a à présent mauvaise réputation. De plus en plus de visiteurs ont peur de s’y rendre», explique Antje Martins, spécialiste du tourisme à l’université du Queensland. D’autres professionnels craignent même que la ville ne se retrouve «isolée» et que l’attitude des résidents n’entache la réputation de toute l’Espagne.</p> <p>Car cette révolte s'inscrit dans un paradoxe économique. Barcelone vit largement du tourisme, comme de nombreuses autres régions européennes. Comment concilier prospérité et tranquillité? L’exaspération des habitants ne se dirige d’ailleurs pas vers les touristes eux-mêmes, mais plutôt vers les autorités qui n’ont pas engagé de réflexion profonde – et politique – sur un modèle touristique durable à adopter pour atteindre une forme de consensus entre visiteurs et habitants, un équilibre vivable à long terme. Il s’agit d’un problème structurel. </p> <p>En sus des logements confisqués et de la dévitalisation des centres-villes, la question du respect de l’environnement et des habitants par les visiteurs commence à être abordée et regardée en face. La manne financière du tourisme ne justifie plus tous les excès et toutes les indulgences. A Florence, une touriste mimant une scène sexuelle avec une statue représentant Bacchus a fait scandale. La dégradation d’une fontaine du XVIème siècle par un autre visiteur l’été dernier a soulevé l'indignation des Florentins.</p> <p>Carlos a lui aussi constaté que les touristes se «lâchaient» une fois sur leur lieu de villégiature, s’autorisaient «ici ce qu’ils ne se permettent pas chez eux». «Nous nous sentons véritablement insultés». </p> <p>Amsterdam, la ville du «quartier rouge» et des coffee-shops, a décidé de répliquer: une campagne de «non promotion» lancée en 2023 visait spécialement les jeunes hommes, principaux responsables des nuisances selon les habitants. Les enterrements de vie de garçon ont quelque peu cessé d’empoisonner le quotidien et les nuits des riverains des bars et boîtes de nuit.</p> <p>Une autre stratégie consiste à augmenter drastiquement les prix pour se débarrasser des foules. Mais la gentrification qui s’en suit est encore un fléau pour les locaux. Ainsi à Majorque, tout est désormais «hors de prix» afin de dissuader les «touristes alcoolisés» d’envahir l'île et ses plages. Seulement cette inflation ne bénéficie pas aux habitants.</p> <p>Quelles que soient les méthodes employées, une intervention politique semble indispensable aux habitants de ces zones exposées à la surfréquentation. D’Amsterdam à Venise en passant par Palma de Majorque, tous sont décidés à poursuivre leur combat, «jusqu’à ce que l’équilibre soit rétabli». Un équilibre d’avant EasyJet et AirBnB.</p> <hr /> <h4><a href="https://edition.cnn.com/2024/07/27/travel/why-europe-has-become-an-epicenter-for-anti-tourism-protests-this-summer/index.html" target="_blank" rel="noopener">Lire l'article original</a></h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'surtourisme-un-point-de-non-retour-pour-l-europe', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 153, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 4, 'person_id' => (int) 4670, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5065, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Les amères retombées des Jeux de Tokyo 2020', 'subtitle' => '«Les Echos» s’est interrogé dans une récente série d’été sur les retombées de l’organisation des Jeux olympiques sur les villes hôtes. A Tokyo, les JO 2020 se sont tenus l’année suivante et en pleine pandémie, des conditions exceptionnelles qui n’ont pas permis à la fête sportive de battre son plein. Les habitants, frustrés, font désormais les comptes et ne sont pas près de renouveler l'expérience.', 'subtitle_edition' => '«Les Echos» s’est interrogé dans une récente série d’été sur les retombées de l’organisation des Jeux olympiques sur les villes hôtes. A Tokyo, les JO 2020 se sont tenus l’année suivante et en pleine pandémie, des conditions exceptionnelles qui n’ont pas permis à la fête sportive de battre son plein. Les habitants, frustrés, font désormais les comptes et ne sont pas près de renouveler l'expérience.', 'content' => '<p>Peut-être l’avons-nous déjà oublié, mais le coup d’envoi officiel des Jeux olympiques d’été 2020 à Tokyo a été donné le 23 juillet 2021. En pleine pandémie, les organisateurs avaient pris des précautions maximales: masques obligatoires, bulles sanitaires pour protéger les athlètes, public contraint de regarder la majeure partie des festivités à la télévision... Sur certains tronçons du parcours de la flamme, rappelle l’article des <em>Echos</em>, il était même défendu au public de pousser des cris d’enthousiasme, afin d’éviter les contaminations. </p> <p>Un cas d’école, en somme: pour l’historien du sport Robert Withing, cité par le quotidien, «l’opinion publique n’aura pas pu vivre les émotions qui permettent normalement d’effacer toutes les polémiques qui précèdent traditionnellement les JO.» C’est ainsi que les Japonais ont pu découvrir la facture finale de 1’700 milliards de yens (environ 13 milliards de dollars), c’est-à-dire le double des dépenses prévues. Les infrastructures construites pour l’occasion, en particulier le Stade national de Tokyo, dont les gradins sont demeurés vides pendant les Jeux, coûtent aujourd’hui des sommes considérables.</p> <p>Des entreprises privées se proposent d’exploiter le stade d’ici quelques mois, afin d’éponger quelque peu les coûts faramineux: presque jamais utilisé, le stade conçu par l’architecte Kengo Kuma, une harmonieuse structure hybride de bois, d’acier et de béton, coûte près de 50’000 euros par jour aux contribuables.</p> <p>Avec prudence, on évoque la possibilité d’employer cette arène à l’organisation d’une prochaine coupe du monde de football. Mais d’une manière générale, les autorités japonaises comptent patienter avant d’envisager d’accueillir d’autres grands événements internationaux. La candidature de Sapporo pour les Jeux d’hiver 2030 a par exemple été retirée. Selon les dernières études d’opinion, 60% de la population de l’île d’Hokkaido, qui aurait dû accueillir les épreuves, s’opposait à ce projet. Ce sont les Alpes françaises qui auront <em>a priori</em> la charge et le plaisir de les organiser.</p> <p>La population réclame désormais des comptes. Les procès, très médiatisés, se multiplient: «après avoir déjà prononcé plus d’une dizaine de condamnations, les tribunaux de Tokyo continuent de juger de multiples malversations allant de l’attribution même des Jeux à la distribution des contrats de sponsoring. Des entreprises, des cadres, des hauts fonctionnaires sont punis...»</p> <p>«Du pain et des jeux» afin de distraire le peuple des rouages peu reluisants du pouvoir: cette méthode vieille comme l’Antiquité s’est enrayée à Tokyo. Par la faute d’un invisible virus, c’est toute la structure du pouvoir politique et économique qui s’est retrouvée nue aux yeux des citoyens. Comme le concède Keiko Momii, membre du comité olympique japonais: «Il va falloir plus de temps pour expliquer ces projets et essayer de regagner le soutien du public».</p> <hr /> <h4><a href="https://www.lesechos.fr/industrie-services/services-conseils/jo-de-tokyo-la-grande-frustration-des-jeux-fantomes-2109005" target="_blank" rel="noopener">Lire l'article original</a></h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'les-ameres-retombees-des-jeux-de-tokyo-2020', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 153, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 4, 'person_id' => (int) 4670, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5057, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'L’invariable haine de l’autre', 'subtitle' => '«Le sel de la colère», Une histoire particulière, Marie Chartron, réalisé par François Teste, sur France Culture, 2 épisodes de 28 minutes.', 'subtitle_edition' => '«Le sel de la colère», Une histoire particulière, Marie Chartron, réalisé par François Teste, sur France Culture, 2 épisodes de 28 minutes.', 'content' => '<p>A Aigues-Mortes, dans le sud de la France, l’économie tourne depuis des siècles autour des salines. A l’été 1893, comme chaque année, les compagnies ont recruté des saisonniers piémontais pour lever le sel, une tâche harassante. Les locaux ne veulent plus s’y épuiser ni s’exposer aux brûlures du sel et du soleil sur la peau, les mains, les pieds. Pour espérer effectuer ce «travail de bagnard», des trimards, vagabonds et saisonniers ardéchois sont aussi descendus en Camargue. Seulement, le pays traverse l’une des premières crises du capitalisme moderne: le chômage explose, les Français s’aperçoivent tout à coup que ces étrangers, les «macaronis», leur «volent» leur travail... Un fossé se creuse entre «eux» et «nous», la vieille, très vieille histoire de ce que l’on appelle avec nos mots d’aujourd’hui la xénophobie. En 1893, cela se traduit par une explosion de violence contre les Piémontais. Des bagarres éclatent. Durant deux jours, une folie meurtrière s’empare de la ville. Très peu d’habitants se tiennent éloignés des lynchages, qui causeront des centaines de blessés et la mort de 10 Italiens. L’armée intervient un peu tard, les autorités décident de révoquer les permis de travail des étrangers, tout rentre dans l’ordre: chacun chez soi... Le massacre des Italiens, ses victimes, ses coupables, le scandale diplomatique qui a suivi, tout cela a vite sombré dans l’oubli. «C’est une vieille histoire», oui, une éternelle histoire.</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'l-invariable-haine-de-l-autre', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 105, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 4670, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [[maximum depth reached]], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' } ] $embeds = [] $images = [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) { 'id' => (int) 9844, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Capture d’écran 2023-01-03 à 23.03.50.png', 'type' => 'image', 'subtype' => 'png', 'size' => (int) 690392, 'md5' => '8938c762714f91e7e926e6c01c8faa7e', 'width' => (int) 1208, 'height' => (int) 751, 'date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'title' => '', 'description' => 'Discours d'Emmanuel Macron à la COP 26 de Glasgow, en novembre 2021.', 'author' => '', 'copyright' => '© Youtube/Elysée', 'path' => '1672783563_capturedcran2023010323.03.50.png', 'embed' => null, 'profile' => 'default', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Attachments' } ] $audios = [] $comments = [] $author = 'Marie Céhère' $description = 'Qui blâmer pour la catastrophe climatique en cours? Les politiques, et plus exactement la puissance politique, qui fait preuve d’une révoltante mais pas inexplicable impuissance. C’est le point de vue défendu dans «"Chaque geste compte", Manifeste contre l’impuissance politique», un essai d’écologie très engagé dans lequel le réquisitoire contre les coupables efface malheureusement les perspectives d’action et de solutions.' $title = 'Bonnes résolutions et coupables désignés: de l’impuissance en politique' $crawler = true $connected = null $menu_blocks = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 56, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => '#Trends', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_tags', 'extern_url' => null, 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'posts' => [[maximum depth reached]], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 55, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => 'Les plus lus cette semaine', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_highlight', 'extern_url' => null, 'tags' => [[maximum depth reached]], 'posts' => [ [maximum depth reached] ], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' } ] $menu = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 2, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'A vif', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 4, 'description' => 'Lorsque nos auteurs ont envie de réagir sur le vif à un événement, des concerts aux disparitions célèbres, ils confient leurs écrits à la rubrique "A vif", afin que ceux-ci soient publiés dans l’instant.', 'slug' => 'a-vif', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 3, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Chronique', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => '<p>La réputation des chroniqueurs de Bon pour la tête n’est plus à faire: Tout va bien, Le billet du Vaurien, la chronique de JLK, ou encore Migraine et In#actuel, il y en a pour tous les goûts!</p>', 'slug' => 'chroniques', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 4, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Lu ailleurs', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => 'Pourquoi ne pas mettre en avant nos collègues lorsque l'on est sensibles à leur travail? Dans la rubrique « Lu ailleurs » vous trouverez des reprises choisies par la rédaction et remaniées façon BPLT.', 'slug' => 'ailleurs', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 5, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Actuel', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 1, 'description' => 'Bon pour la tête n’a pas vocation à être un site d’actualité à proprement parler, car son équipe prend le temps et le recul nécessaire pour réagir à l’information.', 'slug' => 'actuel', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 6, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Culture', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'culture', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 7, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Vos lettres', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 6, 'description' => 'Bon pour la tête donne la parole à ses lecteurs, qu’ils aient envie de partager leur avis, pousser un coup de gueule ou contribuer à la palette diversifiée d’articles publiés. A vous de jouer!', 'slug' => 'vos-lettres-a-bon-pour-la-tete', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 8, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Analyse', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'analyse', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 10, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Science', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'sciences', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 1, 'rght' => (int) 2, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 11, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Histoire', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'histoire', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 3, 'rght' => (int) 4, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 12, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Humour', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'humour', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 5, 'rght' => (int) 6, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 13, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Débat', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'debat', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 7, 'rght' => (int) 8, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 14, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Opinion', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'opinion', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 9, 'rght' => (int) 10, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 15, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Reportage', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'reportage', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 11, 'rght' => (int) 12, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' } ] $tag = object(App\Model\Entity\Tag) { 'id' => (int) 789, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'capitalisme', 'slug' => 'capitalisme', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Tags' } $edition = object(App\Model\Entity\Edition) { 'id' => (int) 97, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'num' => (int) 96, 'active' => true, 'title' => 'Edition 96', 'header' => null, '_joinData' => object(App\Model\Entity\EditionsPost) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Editions' }include - APP/Template/Posts/view.ctp, line 147 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::render() - CORE/src/View/View.php, line 892 Cake\Controller\Controller::render() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 791 Cake\Http\ActionDispatcher::_invoke() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 126 Cake\Http\ActionDispatcher::dispatch() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 94 Cake\Http\BaseApplication::__invoke() - CORE/src/Http/BaseApplication.php, line 256 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 App\Middleware\IpMatchMiddleware::__invoke() - APP/Middleware/IpMatchMiddleware.php, line 28 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\RoutingMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/RoutingMiddleware.php, line 164 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cors\Routing\Middleware\CorsMiddleware::__invoke() - ROOT/vendor/ozee31/cakephp-cors/src/Routing/Middleware/CorsMiddleware.php, line 32 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\AssetMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/AssetMiddleware.php, line 88 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65
Warning: file_put_contents(/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/logs/debug.log) [function.file-put-contents]: failed to open stream: Permission denied in /data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/vendor/cakephp/cakephp/src/Log/Engine/FileLog.php on line 133
VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
0 Commentaire