Actuel / Argentine: le tango pour envoyer valser la crise
Pour les retraités, le tango est une thérapie. © Isolda Agazzi
La troisième économie d’Amérique latine s’enfonce dans le marasme, mais à Buenos Aires la classe moyenne court les milongas plus que jamais. Dans les périodes difficiles, le tango est une douce thérapie et il semble renouer avec ses origines humbles, issues de l’immigration.
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C’est l’expression locale des Villes en transition – vers un monde post-carbone, post-nucléaire et post-spéculation –, un mouvement lancé en 2006 en Grande Bretagne par Rob Hopkins, devenu mondialement célèbre grâce au film Demain – et dont il existe un Demain Genève et un Après-demain.</p> <p>«Nous avons quatre slogans: il existe des solutions immédiates et concrètes au dérèglement climatique; chacun doit faire sa part; faisons de nos quartiers des communs et des logiciels libres; sortons nos Lémans comme une carte d’identité de la transition, nous explique l’élu Vert. L’idée est de réinventer la production, la consommation, la démocratie et la gouvernance. 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Dans la foulée, les cantons de Genève et Vaud viennent de décréter un moratoire sur l’installation des antennes 5G tant que l’impact sur la santé n’a pas été étudié.</p> <h3>Initiative Genève 0 pub validée le 17 avril</h3> <p>Un autre succès majeur des Vendredis de la transition, c’est l’initiative Genève 0 pub, qui devrait être validée – ou pas – par le Conseil d’Etat fin avril. «L’initiative a été lancée par le Réseau d’Objection de Croissance (ROC) en janvier 2017 lorsque, suite au changement du concessionnaire de publicité, on a vu fleurir en ville des panneaux blancs qui ont été tout de suite colonisés par des mouvements populaires artistiques, nous raconte Lucas Luisoni, du ROC Genève. Au sein des Vendredis de la transition, avec d’autres organisations comme le GLIP, le Collectif Genève sans publicité et les Quartiers collaboratifs, on a mis en place un mécanisme pour aboutir à une initiative municipale afin de libérer les rues de la publicité commerciale. 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Décroissance c’est un terme coup de poing, qui n’existe même pas en économie car on préfère parler de croissance négative. Pourtant, il est urgent de réfléchir à une économie qui respecte l’environnement et ne creuse pas encore davantage l’écart entre les revenus», ajoute Lucas Luisoni.</p> <h3>La décroissance, surtout pour les riches</h3> <p>Quelle est alors la différence entre décroissance et récession? «La décroissance c’est la reconnaissance que l’on peut vivre mieux avec moins. C’est la frugalité heureuse, dans le sens des mouvements de protection de l’environnement.» Mais peut-elle s’appliquer à tout le monde? «J’ai travaillé au Niger, où les gens survivent avec moins de 2 USD par jour. C’est évident que dans ce pays il faut une croissance soutenue – même 6% - 7% par an ce n’est pas assez vu l’augmentation de la population. La décroissance doit commencer par les riches, que ce soit les pays riches ou les riches au sein de ceux-ci. 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Il affirme que le mouvement représente 15% de la population mondiale qui cherche des solutions dans la transition, la relocalisation de l’économie, le partage plus équitable, la réparation plutôt que l’obsolescence programmée – bref des dynamiques qui permettent d’envisager l’avenir avec moins de scepticisme. «Car on ne peut pas imaginer un monde avec un futur viable sans réfléchir à un changement radical de modèle économique».</p> <p> </p> <hr /> <p> </p> <h2>Retrouvez d'autres articles sur le même thème dans notre <a href="/serie/dossier-special-decroissance">dossier spécial Décroissance</a>.</h2>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'le-vendredi-c-est-transition', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-6', 'like' => (int) 767, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1662, 'homepage_order' => (int) 1923, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 4844, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' } ] $embeds = [] $images = [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) { 'id' => (int) 5520, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'IMG_2014.JPG', 'type' => 'image', 'subtype' => 'jpeg', 'size' => (int) 2229148, 'md5' => '0b613541da41cd1a321d6f30f79f1ccc', 'width' => (int) 4032, 'height' => (int) 3024, 'date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'title' => '', 'description' => 'Pour les retraités, le tango est une thérapie.', 'author' => '', 'copyright' => '© Isolda Agazzi', 'path' => '1557918873_img_2014.jpg', 'embed' => null, 'profile' => 'default', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Attachments' } ] $audios = [] $comments = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 1772, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Magnifique sujet, ça me donne envie de commencer le tango!', 'post_id' => (int) 1672, 'user_id' => (int) 2306, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' } ] $author = 'Isolda Agazzi' $description = 'La troisième économie d’Amérique latine s’enfonce dans le marasme, mais à Buenos Aires la classe moyenne court les milongas plus que jamais. 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«Jusqu’au 15 du mois on a de l’argent, après on pleure»
Je ne m’attendais donc pas à trouver autant de monde dans les salles de bal de la capitale. L’Argentine n’est-elle pas en crise? «N’oublie pas que nous sommes au début du mois, m’explique Ugo, un quinquagénaire qui va régulièrement aux milongas à la sortie du travail. Jusqu’au 15 nous avons de l’argent pour aller danser, le 20 on pleure», plaisante-t-il. Comme les Argentins aiment faire la conversation entre deux morceaux de musique – c’est même impoli de montrer trop d’empressement à continuer la danse, comme en Europe – j’en profite pour mener une petite enquête. Auprès d’hommes essentiellement, il est vrai, très nombreux dans les milongas porteñas («sauf quand Messi joue, mais ils vont arriver!»), en raison de la structure même du bal, qui rend la discussion beaucoup plus aisée avec son partenaire de danse qu’avec sa voisine de table. Dans la plupart des milongas de Buenos Aires, les plus traditionnelles en tout cas, les hommes et les femmes sont assis séparément, les uns en face des autres. Les femmes, impeccablement habillées, attendent une invitation à danser en dégustant un thé avec un morceau de gâteau, ou un verre de vin et une empanada, selon l’heure. Elles montrent leur intérêt par une mirada, un regard ciblé, mais jamais elles ne lancent une invitation.
«Le tango est une thérapie, il crée du lien social»
De l’autre côté de la salle, un vieux monsieur me fait un signe discret de la tête – le fameux cabeceo, très pratiqué à Buenos Aires, un peu moins sous nos latitudes, si bien que les étrangers ont toujours un peu de mal à s’y faire. «Mais non, tu le fais très bien!» m’assure un jeune Australien qui n’avait pas compris, précisément, que j’avais acquiescé au cabeceo de son voisin… Pour éviter des moments de grande solitude, le code de la milonga porteña veut que le cavalier vienne chercher la dame à sa table et qu’il la raccompagne galamment à la fin de la tanda, une série de trois ou quatre morceaux. Lors de la tanda suivante, nous étant enfin compris, le vieux monsieur se lève avec distinction, boutonne soigneusement son costume, traverse la salle, passe son bras autour de ma taille et m’entraîne sur la piste. «Le tango est une thérapie, il crée du lien social, souligne-t-il. Même si les gens n’ont pas d’argent pour payer la facture du gaz, ils préfèrent ne pas manger que renoncer à aller danser et retrouver leurs amis.»
© Isolda Agazzi
«Tu es d’où?» me demande un autre danseur – la question qui démarre toutes les conversations. Lui, il est d’origine italienne, comme la majorité des milongueros semble-t-il, et une bonne moitié des Argentins. «Dans les périodes de crise, le tango renaît car l’abrazo, la danse, la musique, ça remonte le moral. Il renoue alors avec ses racines humbles, issues de l’immigration. Lorsque les gens ont de l’argent, ils font autre chose». A 160 pesos en moyenne (3,5 CHF au taux de change actuel), la milonga reste relativement abordable pour la classe moyenne (supérieure) du centre-ville. Une entrée aux très nombreux théâtres coûte environ 700 pesos. «La crise ne se fait pas tellement sentir au centre de Buenos Aires, où il y a une classe moyenne, mais surtout dans les périphéries pauvres et dans certaines régions du pays, continue-t-il. Mais il est vrai que nous sommes une communauté relativement petite, d’ailleurs on se connaît tous.» Il y a aussi des aficionados étrangers, qui tombent sous le charme du tango et de la ville et y reviennent régulièrement, voire s’y installent carrément.
Le tango, né avec l’immigration
Ce sont les immigrés italiens, espagnols et français de la fin du 19ème siècle qui ont donné naissance au tango, dans les ports du Rio de la Plata, le grand fleuve qui sépare l’Argentine de l’Uruguay. Les hommes esseulés pratiquaient d’abord la danse entre eux, puis s’aventuraient dans les bordels et plus tard dans les bals, à la recherche de l’âme sœur – si possible une femme de la même région, qui parle le même dialecte. Ils dansaient le cachenge, un tango saccadé, où l’on avance de biais, le dos courbé et le bras sur l’épaule de son partenaire, à petits pas rythmés, adaptés aux pavés de l’époque. C’est après avoir débarqué à Paris, à la Belle Epoque, que le tango devint plus stylisé, perdit sa mauvaise réputation, gagna ses lettres de noblesse et accéda aux salles de bal. Les grands compositeurs du début du siècle et de l’âge d’or du tango, dans les années 1940, y ajoutèrent des textes truffés de lunfardo (un mélange d’espagnol et d’italien) qui racontent, avec une nostalgie addictive, les rues de Buenos Aires, les quartiers de l’enfance, la mère, les femmes et bien entendu l’amour perdu. Dans le tango l’homme souffre toujours pour une femme, il pleure sur sa vie, devenue un «chemin de croix.» L’inverse est aussi vrai évidemment, mais bien que des chanteuses de tango existent, on ne les entend quasiment jamais dans les milongas. Dans les années 1960 et 1970 le tango perdit de son éclat à Buenos Aires et les salles de bal fermèrent les unes après les autres. Une fois de plus, c’est à l’étranger que renaquit la passion pour le tango, au début des années 1980, pour regagner ensuite Buenos Aires.
200 lieux de danse et une trentaine de milongas par jour
«Pour les retraités, le tango est une thérapie, m’explique Pedro, un enseignant de cette discipline. Les médecins leur recommandent de faire du sport, alors ils préfèrent aller danser quelques heures que marcher dix cuadras (une cuadra, qui équivaut à 100m et mesure la distance entre deux rues, est l’unité de mesure de la distance à Buenos Aires). Mais aussi pour les gens actifs, qui enfilent leurs chaussures de danse à la sortie du travail, ou entre deux boulots.» Il y a 200 lieux de danse dans la capitale argentine et une trentaine de milongas par jour, de 14h à 6h du matin, avec un public essentiellement local, qui va en rajeunissant au fur et à mesure que la nuit avance. Ou se mélangeant: «Nous sommes là depuis le début de l’après-midi, maintenant nous allons à une milonga près de l’Obélisque, où un orchestre formidable va jouer jusqu’à 2h du matin. Tu viens?» Me lance Edoardo, un pimpant octogénaire qui arbore une flamboyante cravate rouge. Le tango, sûrement pas à la portée de toutes les bourses, mais un facteur important d’intégration sociale et intergénérationnelle à Buenos Aires. Et un antidote à la crise, quelle qu’elle soit.
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Pareil pour les cas juridiques, les décisions des tribunaux: comment trouver le bon et le connecter avec un autre qui utilise la même argumentation? L’intelligence artificielle peut nous donner un précieux coup de main», précise Friedhelm Weinberg. </p> <h3>Comparer les cas semblables en Afrique et en Asie</h3> <p>Un autre exemple est la base de données des décisions juridiques prises par les mécanismes régionaux en Afrique: la Commission et la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples. «C’est très important pour le continent, souligne Bert Verstappen. Il y a dix ans, les décisions étaient très difficiles d’accès. (…) Avec notre partenaire, l’Institut des droits humains et du développement en Afrique (IHRDA), basé à Banjul, on les a tout d’abord publiées comme livre. Ensuite, IHRDA et HURIDOCS ont établi une base de données en ligne. 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VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
1 Commentaire
@Dri 20.05.2019 | 22h35
«Magnifique sujet, ça me donne envie de commencer le tango!»