Actuel / L'offensive anti-LGBT illustre un incroyable renversement de valeurs
La pride du 20 juillet à Bialystok, à l'est de la Pologne a donné lieu à des violences. © Jerzy Baliski / AFP
Anna C. Zielinska, Université de Lorraine
L’un des journaux d’extrême droite polonais, Gazeta Polska, a annoncé le 17 juillet 2019 l’ajout d'un bonus à son édition du 24 juillet: un autocollant imprimé d'un arc-en-ciel barré où on peut lire «zone libre de LGBT». Ce «cadeau» aux lecteurs est tout particulièrement prévu pour être distribué et collé sur les devantures des commerces de proximité et s'inscrit dans une campagne qui touche également une trentaine d'entités territoriales depuis début juillet.
Newsweek a proposé, en collaboration avec la Campagne contre l’homophobie (KPH), une série d'autocollants marqués «zone libre de haine».
En écho avec les déclarations choquées qui ont émergé un peu partout dans le monde occidental, les autocollants «zone libre de haine» en couleurs d’arc-en-ciel ont été distribués par l’organisation Campagne contre homophobie, et d’autres, avec le même texte mais en couleurs du drapeaux polonais, ont été joints à l’édition de Newsweek Polska (28 juillet 2019).
Difficile cependant de ne pas établir un lien entre ces autocollants et les sombres affichettes «Nur für Deutsche» qui ont orné les établissements publics polonais il y a plus de 70 ans, lorsque l'accès à certains lieux était interdit aux non-Aryens pendant l'occupation allemande.
L’analogie avec l’occupation nazie peut paraître exagérée. Certes, les personnes LGBT ne seront pas systématiquement interdites d'entrer dans des commerces qui afficheront l’autocollant incriminé.
Cependant, ces autocollants et les discours qui les accompagnent participent d'un même terreau haineux, propice au rejet, social et physique, des personnes LGBT et de leurs alliés dans un pays où les ultra-conservateurs sont particulièrement puissants.
Ces derniers présentent désormais les personnes LGBT et les militants défendant leurs droits comme des êtres complètement étrangers au corps social polonais, des agents représentant des intérêts «gauchistes» issus d'un lobby mondial et complotant à l'encontre de la culture polonaise.
Or, ce discours porte déjà ses fruits, comme peuvent en témoigner les participants de la première marche des fiertés à Bialystok le 20 juillet 2019, qui ont du faire face à près de soixante contre-manifestations et marcher sous les huées, les prises à partie, la peur. Comment comprendre ce déferlement de violences à l'encontre des droits des minorités sexuelles en Pologne?
Liberté versus non-discrimination
Le contexte est d’abord juridique. En 2016, un imprimeur de Lodz refuse de réaliser une commande passée par une organisation LGBT locale, sous prétexte que la demande allait à l’encontre de ses convictions chrétiennes.
Le client, la fondation LGBT Business Forum, porte plainte. L'imprimeur perd le procès à trois reprises pour «refus de service sans justification» (Code des délits, art. 138). La Cour Suprême statue même que la règle de non discrimination est plus importante que la liberté économique ou d’opinion postulée par la défense de l’imprimeur. Toutefois, à la demande du ministre de la justice Zbigniew Ziobro, la Cour constitutionnelle se saisit de l’affaire. Le 14 juin 2019, dans une jurisprudence étonnante, elle annule les décisions précédentes, donnant ainsi raison au commerçant.
Une certaine conception de la liberté a donc gagné, celle de refuser de prendre en compte l’autre dans sa diversité, en vertu d'une moralité définie par la majorité absolue, dans le pur mépris du respect du droit des minorités.
Un cas similaire s'est d'ailleurs produit aux États-Unis en 2012. La Cour suprême a ainsi jugé en juin 2018, qu’un pâtissier américain ayant refusé un gâteau à un couple homosexuel était dans son droit, en vertu de la liberté d’exercer ses droits religieux. Le cas a fait école encore plus récemment, comme au Texas, où une proposition de loi permettant aux entreprises de refuser des services au nom de la croyance religieuse a été entendue et participe d'un phénomène plus général.
Une croisade contre «l'idéologie LGBT»
En Pologne, l'affaire fait d'autant plus de bruit que les médias proches du gouvernement (et critiqués pour leurs positions) se sont fait les défenseurs d'un employé d'Ikea, licencié pour avoir cité sur le forum internet de son employeur des passages de la Bible interprétés comme homophobes (Lévitique 20:13 et Mat. 18:6).
Ce licenciement a été aussitôt dénoncé dans un document suprenant, émis par le Conseil de la Conférence épiscopale polonaise sur l'apostolat séculier, consacré à «l’imposition des idéologies LGBT».
Ce document illustre en grande partie ce qui est entendu par «LGBT» dans le discours officiel, à la fois celui du gouvernement, de l'Eglise catholique et des médias, et compris par de nombreux Polonais au quotidien.
On y lit dans cette déclaration épiscopale notamment que, si les personnes LGBT méritent le respect, elles doivent surtout respecter les autres, et être, elles aussi, tolérantes et moins agressives. D'après leurs détracteurs, leur «propagande» limiterait même la liberté de conscience des parents.
Un pseudo appel à la tolérance
Pourtant, ce document ne définit pas ce qu'il nomme «l’idéologie LGBT» ni ne précise en quoi elle affecte la société. Celle-ci est simplement pointée du doigt comme une menace, un épouvantail, un slogan encore plus insaisissable que celui de «la fin de la civilisation chrétienne» avancé avec fracas par le hongrois Victor Orban et repris par de nombreux Polonais.
Par ailleurs, les injonctions de la Conférence épiscopale polonaise sont paradoxales, car de facto elles mettent sur le même plan l’appel au meurtre (les deux citations de la Bible) et l’appel à l’acceptation des personnes LGBT (postulats des militants). Les deux appels sont présentés comme égaux au nom de la simple expression d’une «opinion».
Ce pseudo appel à la tolérance, issu par les milieux conservateurs et s'adressant à des milieux LGBT, reprend donc à son compte le texte biblique selon lequel l’homosexualité est «une chose abominable», punissable de mort.
L’épiscopat, au lieu de rappeler que la lecture de la Bible ne peut pas se contenter du texte, mais doit passer par des interprétations savantes apportées par la tradition, encourage une lecture littérale et contraire à l’esprit et à la lettre de ce qui est proposé actuellement par le Vatican.
Le fantasme LGBT
L'affaire des autocollants reprend tous les éléments de ces discours: le fantasme d'une idéologie LGBT unifiée, venant d'une Europe de l'ouest et déshumanisée dont les représentants sont forcément des ennemis de la culture polonaise et catholique.
La notion de liberté se retrouve ainsi instrumentalisée par des organes tels que la fondation «Maman et Papa». La fondation a notamment publié un rapport très commenté depuis 2010, intitulé: «Contre la liberté et la démocratie. Stratégie politique du lobby LGTB en Pologne et dans le monde: objectifs, outils, conséquences».
Selon ce rapport, les objectifs de ce «lobby» qu'est le mouvement LGBT mondial seraient de «pénaliser le soi-disant discours de haine en raison de son orientation sexuelle», introduire une «éducation sexuelle» dans les écoles orientée par les militants LGBT, donner aux couples homosexuels l’accès au mariage, à l’adoption.
Cet agenda politique ainsi «révélé» par les défenseurs de la «civilisation chrétienne» surprend. En effet, la plupart de ces propositions, attribuées au «lobby» ont été ouvertement défendues et implantées dans différents pays, par le biais de politiques publiques profitant également à la majorité.
D'une opinion à l'autre
Paradoxalement, ce que reprochent les néo-conservateurs polonais ou américains aux personnes LGBT et à leurs alliés c'est leur intolérance à l’égard des opinions majoritaires.
C’est bien cette notion qui est aujourd’hui reprise par Tomasz Sakiewicz, le rédacteur en chef de Gazeta Polska. Selon lui, l’autocollant proposé par son journal est «une réponse à des milliers de demandes de nos lecteurs de s'opposer enfin à attaquer quiconque pense différemment des idéologues LGBT»
Pour Sakiewicz et ses lecteurs, il ne s'agirait que d'une opinion désormais sujette à une nouvelle forme de totalitarisme.
«Le symbole LGBT est aujourd'hui associé à la faucille, au marteau et à la croix gammée», dit le journaliste, en précisant: «peut-être il y a là des bonnes intentions, tout comme il y en avait dans l’idéologie communiste. Mais il faut l’arrêter, avant qu’on n’aille trop loin dans le déni de la diversité» (sic).
Le discours victimaire de la majorité hégémonique
La majorité hégémonique réussit aujourd'hui à se présenter comme victime, exploit désormais récurrent à en croire les discours de dirigeants populistes et leurs soutiens, de Donald Trump à Jair Bolsonaro, de Matteo Salvini à Narendra Modi.
Il s’agit là donc plus d’une stratégie populiste particulièrement cruelle et aveugle, dans un pays où, comme partout en Europe, le nombre de tentatives de suicide et de suicides des adolescents LGBT est bien plus élevé que celui des adolescents cis et hétérosexuels.
Or, cette stratégie trouve aujourd'hui un auditoire important en Pologne, où le pays se prépare aux élections parlementaires, prévues pour l'automne.
En 2015, le parti Droit et Justice (PiS) avait été élu sur un discours fondé essentiellement sur l'idée de cohésion nationale, faisant rempart à une «immigration incontrôlée» incarné par une Angela Merkel vilipendée par l'ultra-droite polonaise. En 2019, le parti fait déjà recette sur la défense contre l’«offensive LGBT».
Suite à une action en justice commune d’un organisateur de la Marche de l’Égalité à Lublin et de l’organisation «Tribunaux libres», le tribunal de première instance à Varsovie a interdit, le 25 juillet, la distribution des autocollants Cette interdiction n’a pas été suivie des faits très concrets, le rédacteur en chef de Gazeta Polska l'a ignoré tout en appelant à la solidarité dans la lutte contre l’offensive LGBT.
Tout au long de la semaine qui a suivi les violences contre les manifestants de la Marche de l’Egalité à Bialystok, de nouveaux comptes-rendus ont émergé. Notamment celui de l’écrivain Jacek Dehnel, qui a décrit les menaces de mort émanant d’adolescents et de personnes âgées, des gens donc qui ne peuvent pas être considérés comme appartenant à une frange radicalisée de la société. Un autre écrivain et journaliste, Przemysław Witkowski, a lui été gravement battu à Wroclaw, le 25 juillet 2019, pour s’être opposé à des graffitis anti-LGBT.
Le 27 et le 28 juillet, plusieurs manifestations de solidarité ont eu lieu en Pologne et à l’étranger – ainsi que devant l’Ambassade de Pologne à Paris.
(Mise à jour le 28 juillet 2019).
Anna C. Zielinska, MCF en philosophie morale, philosophie politique et philosophie du droit, Université de Lorraine
Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.
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Ce «cadeau» aux lecteurs est tout particulièrement prévu pour être distribué et collé sur les devantures des commerces de proximité et s'inscrit dans une campagne qui <a href="https://www.lapresse.ca/international/europe/201907/10/01-5233413-pologne-une-trentaine-dentites-se-declarent-libres-de-lgbt.php">touche également une trentaine d'entités territoriales depuis début juillet</a>.</p> <p><em>Newsweek</em> a proposé, en collaboration avec la Campagne contre l’homophobie (KPH), une série d'autocollants marqués <a href="https://kph.org.pl/naklejka-strefa-wolna-od-nienawisci-moze-byc-twoja/">«zone libre de haine»</a>.</p> <p>En écho avec les <a href="https://plus.lesoir.be/237506/article/2019-07-19/pologne-le-sticker-de-la-honte-qui-choque-au-dela-des-lgbt">déclarations choquées</a> qui ont émergé un peu partout dans le monde occidental, les autocollants «zone libre de haine» en couleurs d’arc-en-ciel ont été distribués par <a href="https://kph.org.pl/naklejka-strefa-wolna-od-nienawisci-moze-byc-twoja">l’organisation Campagne contre homophobie</a>, et d’autres, avec le même texte mais en couleurs du drapeaux polonais, ont été joints à l’édition de <em>Newsweek Polska</em> <a href="https://www.facebook.com/NewsweekPolska/photos/a.134803169892383/2477843268921683/?type=3&theater">(28 juillet 2019)</a>.</p> <p>Difficile cependant de ne pas établir un lien entre ces autocollants et les sombres affichettes «Nur für Deutsche» qui ont orné les établissements publics polonais il y a plus de 70 ans, lorsque l'accès à certains lieux était interdit aux non-Aryens pendant l'occupation allemande.<br /><br /></p> <figure style="text-align: center;"><img src="https://images.theconversation.com/files/285137/original/file-20190722-11339-v9a38e.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" alt="" /> <figcaption><span>«Réservé aux passagers allemands uniquement» peut-on lire sur ce tram de la route 8, wagon n. 94 à Cracovie sous l'occupation nazie.</span> <span><a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Nur_f%C3%BCr_Deutsche">Theuergarten Ewald - Narodowe Archiwum Cyfrowe <small>©</small> 2-7934/ Wikimedia</a><br /><br /></span></figcaption> </figure> <p>L’analogie avec l’occupation nazie peut paraître exagérée. Certes, les personnes LGBT ne seront pas systématiquement interdites d'entrer dans des commerces qui afficheront l’autocollant incriminé.</p> <p>Cependant, ces autocollants et les discours qui les accompagnent participent d'un même terreau haineux, propice au rejet, social et physique, des personnes LGBT et de leurs alliés dans un pays où les ultra-conservateurs sont <a href="https://www.bastamag.net/En-Pologne-le-gouvernement-attaque-sans-relache-les-droits-des-femmes">particulièrement puissants</a>.</p> <p>Ces derniers présentent désormais les personnes LGBT et les militants défendant leurs droits comme des êtres complètement étrangers au corps social polonais, des agents représentant des intérêts «gauchistes» issus d'un lobby mondial et complotant à l'encontre de la culture polonaise.</p> <p>Or, ce discours porte déjà ses fruits, comme peuvent en témoigner les participants de la première marche des fiertés à Bialystok <a href="https://www.lemonde.fr/international/article/2019/07/22/a-bialystok-une-marche-de-l-egalite-sous-le-signe-de-la-peur_5491954_3210.htm">le 20 juillet 2019,</a> qui ont du faire face à près de soixante contre-manifestations et marcher sous les huées, les prises à partie, la peur. Comment comprendre ce déferlement de violences à l'encontre des droits des minorités sexuelles en Pologne?<br /><br /></p> <h2>Liberté versus non-discrimination</h2> <p>Le contexte est d’abord juridique. En 2016, un imprimeur de Lodz refuse de réaliser une commande passée par une organisation LGBT locale, sous prétexte que <a href="https://kph.org.pl/sprawa-drukarza-z-lodzi-od-drukarni-do-trybunalu-konstytucyjnego">la demande allait à l’encontre de ses convictions chrétiennes</a>.</p> <p>Le client, la fondation LGBT Business Forum, porte plainte. L'imprimeur perd le procès à trois reprises pour «refus de service sans justification» (Code des délits, art. 138). La Cour Suprême statue même que la règle de non discrimination est plus importante que la liberté économique ou d’opinion postulée par la défense de l’imprimeur. Toutefois, à la demande du ministre de la justice Zbigniew Ziobro, la Cour constitutionnelle se saisit de l’affaire. Le 14 juin 2019, dans une jurisprudence étonnante, elle <a href="https://www.courrierinternational.com/une/discriminations-en-pologne-les-commercants-peuvent-refuser-les-clients-homosexuels">annule les décisions précédentes, donnant ainsi raison au commerçant</a>.</p> <p>Une certaine conception de la liberté a donc gagné, celle de refuser de prendre en compte l’autre dans sa diversité, en vertu d'une moralité définie par la majorité absolue, dans le pur mépris du respect du droit des minorités.</p> <p>Un cas similaire s'est d'ailleurs produit aux États-Unis en 2012. La Cour suprême a ainsi jugé en juin 2018, qu’un pâtissier américain ayant refusé un gâteau à un couple homosexuel était dans son droit, <a href="https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2018/06/04/victoire-judiciaire-pour-un-patissier-americain-ayant-refuse-un-gateau-a-un-couple-homosexuel_5309550_3222.html">en vertu de la liberté d’exercer ses droits religieux</a>. Le cas <a href="https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1111/ablj.12135">a fait école </a> encore plus récemment, comme au Texas, où une proposition de loi permettant aux entreprises de refuser des services au nom de la croyance religieuse a été <a href="https://www.theguardian.com/us-news/2019/apr/05/texas-sb17-lgbt-discrimination-religious-freedom">entendue</a> et participe d'un <a href="https://www.theguardian.com/world/2018/jun/04/project-blitz-the-legislative-assault-by-christian-nationalists-to-reshape-america">phénomène</a> plus général.<br /><br /></p> <h2>Une croisade contre «l'idéologie LGBT»</h2> <p>En Pologne, l'affaire fait d'autant plus de bruit que les médias proches du gouvernement (et critiqués <a href="https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/pologne-le-combat-continue-apres-le-meurtre-du-maire-de-gdansk_3219623.html">pour leurs positions</a>) se sont fait les défenseurs d'un employé d'Ikea, licencié pour avoir cité sur le forum internet de son employeur des passages de la Bible interprétés comme homophobes (<a href="https://www.catholicworld.info/paroissechinoise/bible/Bible/Bible_jr/bdj/levitique.html">Lévitique 20:13 et Mat. 18:6</a>).</p> <p>Ce licenciement a été aussitôt dénoncé dans un <a href="https://episkopat.pl/oswiadczenie-rady-konferencji-episkopatu-polski-ds-apostolstwa-swieckich-w-sprawie-narzucania-ideologii-lgbt">document suprenant</a>, émis par le Conseil de la Conférence épiscopale polonaise sur l'apostolat séculier, consacré à «<a href="https://www.ladepeche.fr/2019/07/07/les-eveques-de-pologne-denoncent-lendoctrinement-lgbt-exerce-par-ikea,8300454.php">l’imposition des idéologies LGBT</a>».</p> <p>Ce document illustre en grande partie ce qui est entendu par «LGBT» dans le discours officiel, à la fois celui du gouvernement, de l'Eglise catholique et des médias, et compris par de nombreux Polonais au quotidien.</p> <p>On y lit dans cette déclaration épiscopale notamment que, si les personnes LGBT méritent le respect, elles doivent surtout respecter les autres, et être, elles aussi, tolérantes et moins agressives. D'après leurs détracteurs, leur «propagande» limiterait même la liberté de conscience des parents.<br /><br /></p> <h2>Un pseudo appel à la tolérance</h2> <p>Pourtant, ce document ne définit pas ce qu'il nomme «l’idéologie LGBT» ni ne précise en quoi elle affecte la société. Celle-ci est simplement pointée du doigt comme une menace, un épouvantail, un slogan encore plus insaisissable que celui de «la fin de la civilisation chrétienne» avancé avec fracas par <a href="http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2015/09/03/97001-20150903FILWWW00260-migrants-l-identite-chretienne-menacee-selon-viktor-orban">le hongrois Victor Orban</a> et repris par de nombreux Polonais.</p> <p>Par ailleurs, les injonctions de la Conférence épiscopale polonaise sont paradoxales, car <em>de facto</em> elles mettent sur le même plan l’appel au meurtre (les deux citations de la Bible) et l’appel à l’acceptation des personnes LGBT (postulats des militants). Les deux appels sont présentés comme égaux au nom de la simple expression d’une «opinion».</p> <p>Ce pseudo appel à la tolérance, issu par les milieux conservateurs et s'adressant à des milieux LGBT, reprend donc à son compte le texte biblique selon lequel l’homosexualité est «une chose abominable», punissable de mort.</p> <p>L’épiscopat, au lieu de rappeler que la lecture de la Bible ne peut pas se contenter du texte, mais doit passer par des interprétations savantes apportées par la tradition, encourage une lecture littérale et contraire à l’esprit et à la lettre de <a href="https://www.revue-etudes.com/article/qui-suis-je-pour-juger-16391">ce qui est proposé actuellement</a> par le Vatican.<br /><br /></p> <h2>Le fantasme LGBT</h2> <p>L'affaire des autocollants reprend tous les éléments de ces discours: le fantasme d'une idéologie LGBT unifiée, venant d'une Europe de l'ouest et déshumanisée dont les représentants sont forcément des ennemis de la culture polonaise et catholique.</p> <p>La notion de liberté se retrouve ainsi <a href="https://www.cairn.info/revue-raisons-politiques-2013-1-page-119.htm">instrumentalisée</a> par des organes tels que <a href="http://www.mamaitata.org.pl/raporty/przeciw-wolnosci-i-demokracji">la fondation «Maman et Papa»</a>. La fondation a notamment publié un rapport très commenté depuis 2010, intitulé: «Contre la liberté et la démocratie. Stratégie politique du lobby LGTB en Pologne et dans le monde: objectifs, outils, conséquences».</p> <p>Selon ce rapport, les objectifs de ce «lobby» qu'est le mouvement LGBT mondial seraient de «pénaliser le soi-disant discours de haine en raison de son orientation sexuelle», introduire une «éducation sexuelle» dans les écoles orientée par les militants LGBT, donner aux couples homosexuels l’accès au mariage, à l’adoption.</p> <p>Cet agenda politique ainsi «révélé» par les défenseurs de la «civilisation chrétienne» surprend. En effet, la plupart de ces propositions, attribuées au «lobby» ont été ouvertement défendues et implantées dans différents pays, par le biais de politiques publiques profitant également à la majorité.<br /><br /></p> <h2>D'une opinion à l'autre</h2> <p>Paradoxalement, ce que reprochent les néo-conservateurs polonais ou américains aux personnes LGBT et à leurs alliés c'est leur intolérance à l’égard des opinions majoritaires.</p> <p>C’est bien cette notion qui est aujourd’hui reprise par Tomasz Sakiewicz, le rédacteur en chef de <em>Gazeta Polska</em>. Selon lui, l’autocollant proposé par son journal est «une réponse à des milliers de demandes de nos lecteurs de s'opposer enfin à attaquer quiconque pense différemment des idéologues LGBT»</p> <p>Pour Sakiewicz et ses lecteurs, il ne s'agirait que d'une opinion désormais sujette à une nouvelle forme de totalitarisme.</p> <p>«Le symbole LGBT est aujourd'hui associé à la faucille, au marteau et à la croix gammée», dit <a href="https://niezalezna.pl/280592-sakiewicz-wyjasnia-sens-akcji-strefawolnaodlgbt-naklejki-sprzeciwiaja-sie-nietolerancji">le journaliste</a>, en précisant: «peut-être il y a là des bonnes intentions, tout comme il y en avait dans l’idéologie communiste. Mais il faut l’arrêter, avant qu’on n’aille trop loin dans le déni de la diversité» (sic).<br /><br /></p> <h2>Le discours victimaire de la majorité hégémonique</h2> <p>La majorité hégémonique réussit aujourd'hui à se présenter comme victime, exploit désormais récurrent à en croire <a href="https://www.washingtonpost.com/blogs/plum-line/wp/2018/10/29/how-trump-and-republicans-wield-the-politics-of-victimhood">les discours de dirigeants populistes</a> et leurs soutiens, de Donald Trump à Jair Bolsonaro, de Matteo Salvini à Narendra Modi.</p> <p>Il s’agit là donc plus d’une stratégie populiste particulièrement cruelle et aveugle, dans un pays où, comme partout en Europe, le nombre de tentatives de suicide et de suicides des adolescents LGBT est <a href="https://fra.europa.eu/sites/default/files/eu-lgbt-survey-results-at-a-glance_fr.pdf">bien plus élevé que celui des adolescents cis et hétérosexuels</a>.<br /><br /></p> <figure style="text-align: center;"><iframe frameborder="0" height="260" src="https://www.youtube.com/embed/B6GOYVsOQy4?wmode=transparent&start=0" width="440"></iframe> <figcaption><span>Etude de l'agence de l'Union européenne pour les droits fondamentaux.<br /><br /></span></figcaption> </figure> <p>Or, cette stratégie trouve aujourd'hui un auditoire important en Pologne, où le pays se prépare aux élections parlementaires, prévues pour l'automne.</p> <p>En 2015, <a href="https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/pologne-retour-sur-10-mois-de-politique-ultra-conservatrice_3063595.html">le parti Droit et Justice (PiS) avait été élu</a> sur un discours fondé essentiellement sur l'idée de cohésion nationale, faisant rempart à une «immigration incontrôlée» incarné par une Angela Merkel vilipendée par l'ultra-droite polonaise. En 2019, le parti fait déjà recette sur la défense contre l’«offensive LGBT».</p> <p>Suite à une action en justice commune d’un organisateur de la Marche de l’Égalité à Lublin et de l’organisation «Tribunaux libres», le tribunal de première instance à Varsovie a interdit, le 25 juillet, <a href="https://www.rp.pl/Dobra-osobiste/307259947-Sad-Gazeta-Polska-nie-moze-rozpowszechniac-naklejek-przeciw-LGBT.html">la distribution des autocollants</a> Cette interdiction n’a pas été suivie des faits très concrets, le rédacteur en chef de <em>Gazeta Polska</em> l'a ignoré tout en appelant à la solidarité dans la lutte contre l’offensive LGBT.</p> <p>Tout au long de la semaine qui a suivi les violences contre les manifestants de la Marche de l’Egalité à Bialystok, de nouveaux comptes-rendus ont émergé. Notamment celui de l’écrivain Jacek Dehnel, <a href="https://oko.press/bialystok-dehnel-15-latka-patrzy-na-mnie-wsciekle-i-utrzymujac-kontakt-wzrokowy-powoli-przesuwa-palcem-po-szyi">qui a décrit</a> les menaces de mort émanant d’adolescents et de personnes âgées, des gens donc qui ne peuvent pas être considérés comme appartenant à une frange radicalisée de la société. Un autre écrivain et journaliste, Przemysław Witkowski, a lui été gravement battu à Wroclaw, le 25 juillet 2019, pour s’être opposé à des <a href="https://www.tvn24.pl/wroclaw,44/przemyslaw-witkowski-wykladowca-i-dziennikarz-pobity-we-wroclawiu-skrytykowal-homofobiczne-napisy,955952.html.">graffitis anti-LGBT</a>.</p> <p>Le 27 et le 28 juillet, plusieurs <a href="https://tvnwarszawa.tvn24.pl/informacje,news,warszawa-solidarna-z-bialymstokiem-manifestacja-przeciwko-przemocy,296069.html">manifestations de solidarité</a> ont eu lieu en Pologne et à l’étranger – ainsi que devant <a href="https://www.facebook.com/events/905305276488961/">l’Ambassade de Pologne à Paris</a>.</p> <p><em>(Mise à jour le 28 juillet 2019)</em>.</p> <hr /> <p><img src="https://counter.theconversation.com/content/120770/count.gif?distributor=republish-lightbox-basic" alt="The Conversation" width="1" height="1" /></p> <h4><span><a href="https://theconversation.com/profiles/anna-c-zielinska-734906">Anna C. Zielinska</a>, MCF en philosophie morale, philosophie politique et philosophie du droit, <em><a href="http://theconversation.com/institutions/universite-de-lorraine-2158">Université de Lorraine</a></em></span></h4> <h4>Cet article est republié à partir de <a href="http://theconversation.com">The Conversation</a> sous licence Creative Commons. 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Zielinska</a>, </strong><em><a href="http://theconversation.com/institutions/universite-de-lorraine-2158"><strong>Université de Lorraine</strong></a></em></span></p> <hr /> <p>L’un des journaux d’extrême droite polonais, <em>Gazeta Polska</em>, a annoncé le 17 juillet 2019 l’ajout d'un bonus à son édition du 24 juillet: un autocollant imprimé d'un arc-en-ciel barré où on peut lire «zone libre de LGBT». Ce «cadeau» aux lecteurs est tout particulièrement prévu pour être distribué et collé sur les devantures des commerces de proximité et s'inscrit dans une campagne qui <a href="https://www.lapresse.ca/international/europe/201907/10/01-5233413-pologne-une-trentaine-dentites-se-declarent-libres-de-lgbt.php">touche également une trentaine d'entités territoriales depuis début juillet</a>.</p> <p><em>Newsweek</em> a proposé, en collaboration avec la Campagne contre l’homophobie (KPH), une série d'autocollants marqués <a href="https://kph.org.pl/naklejka-strefa-wolna-od-nienawisci-moze-byc-twoja/">«zone libre de haine»</a>.</p> <p>En écho avec les <a href="https://plus.lesoir.be/237506/article/2019-07-19/pologne-le-sticker-de-la-honte-qui-choque-au-dela-des-lgbt">déclarations choquées</a> qui ont émergé un peu partout dans le monde occidental, les autocollants «zone libre de haine» en couleurs d’arc-en-ciel ont été distribués par <a href="https://kph.org.pl/naklejka-strefa-wolna-od-nienawisci-moze-byc-twoja">l’organisation Campagne contre homophobie</a>, et d’autres, avec le même texte mais en couleurs du drapeaux polonais, ont été joints à l’édition de <em>Newsweek Polska</em> <a href="https://www.facebook.com/NewsweekPolska/photos/a.134803169892383/2477843268921683/?type=3&theater">(28 juillet 2019)</a>.</p> <p>Difficile cependant de ne pas établir un lien entre ces autocollants et les sombres affichettes «Nur für Deutsche» qui ont orné les établissements publics polonais il y a plus de 70 ans, lorsque l'accès à certains lieux était interdit aux non-Aryens pendant l'occupation allemande.<br /><br /></p> <figure style="text-align: center;"><img src="https://images.theconversation.com/files/285137/original/file-20190722-11339-v9a38e.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" alt="" /> <figcaption><span>«Réservé aux passagers allemands uniquement» peut-on lire sur ce tram de la route 8, wagon n. 94 à Cracovie sous l'occupation nazie.</span> <span><a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Nur_f%C3%BCr_Deutsche">Theuergarten Ewald - Narodowe Archiwum Cyfrowe <small>©</small> 2-7934/ Wikimedia</a><br /><br /></span></figcaption> </figure> <p>L’analogie avec l’occupation nazie peut paraître exagérée. 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Comment comprendre ce déferlement de violences à l'encontre des droits des minorités sexuelles en Pologne?<br /><br /></p> <h2>Liberté versus non-discrimination</h2> <p>Le contexte est d’abord juridique. En 2016, un imprimeur de Lodz refuse de réaliser une commande passée par une organisation LGBT locale, sous prétexte que <a href="https://kph.org.pl/sprawa-drukarza-z-lodzi-od-drukarni-do-trybunalu-konstytucyjnego">la demande allait à l’encontre de ses convictions chrétiennes</a>.</p> <p>Le client, la fondation LGBT Business Forum, porte plainte. L'imprimeur perd le procès à trois reprises pour «refus de service sans justification» (Code des délits, art. 138). La Cour Suprême statue même que la règle de non discrimination est plus importante que la liberté économique ou d’opinion postulée par la défense de l’imprimeur. Toutefois, à la demande du ministre de la justice Zbigniew Ziobro, la Cour constitutionnelle se saisit de l’affaire. Le 14 juin 2019, dans une jurisprudence étonnante, elle <a href="https://www.courrierinternational.com/une/discriminations-en-pologne-les-commercants-peuvent-refuser-les-clients-homosexuels">annule les décisions précédentes, donnant ainsi raison au commerçant</a>.</p> <p>Une certaine conception de la liberté a donc gagné, celle de refuser de prendre en compte l’autre dans sa diversité, en vertu d'une moralité définie par la majorité absolue, dans le pur mépris du respect du droit des minorités.</p> <p>Un cas similaire s'est d'ailleurs produit aux États-Unis en 2012. La Cour suprême a ainsi jugé en juin 2018, qu’un pâtissier américain ayant refusé un gâteau à un couple homosexuel était dans son droit, <a href="https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2018/06/04/victoire-judiciaire-pour-un-patissier-americain-ayant-refuse-un-gateau-a-un-couple-homosexuel_5309550_3222.html">en vertu de la liberté d’exercer ses droits religieux</a>. Le cas <a href="https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1111/ablj.12135">a fait école </a> encore plus récemment, comme au Texas, où une proposition de loi permettant aux entreprises de refuser des services au nom de la croyance religieuse a été <a href="https://www.theguardian.com/us-news/2019/apr/05/texas-sb17-lgbt-discrimination-religious-freedom">entendue</a> et participe d'un <a href="https://www.theguardian.com/world/2018/jun/04/project-blitz-the-legislative-assault-by-christian-nationalists-to-reshape-america">phénomène</a> plus général.<br /><br /></p> <h2>Une croisade contre «l'idéologie LGBT»</h2> <p>En Pologne, l'affaire fait d'autant plus de bruit que les médias proches du gouvernement (et critiqués <a href="https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/pologne-le-combat-continue-apres-le-meurtre-du-maire-de-gdansk_3219623.html">pour leurs positions</a>) se sont fait les défenseurs d'un employé d'Ikea, licencié pour avoir cité sur le forum internet de son employeur des passages de la Bible interprétés comme homophobes (<a href="https://www.catholicworld.info/paroissechinoise/bible/Bible/Bible_jr/bdj/levitique.html">Lévitique 20:13 et Mat. 18:6</a>).</p> <p>Ce licenciement a été aussitôt dénoncé dans un <a href="https://episkopat.pl/oswiadczenie-rady-konferencji-episkopatu-polski-ds-apostolstwa-swieckich-w-sprawie-narzucania-ideologii-lgbt">document suprenant</a>, émis par le Conseil de la Conférence épiscopale polonaise sur l'apostolat séculier, consacré à «<a href="https://www.ladepeche.fr/2019/07/07/les-eveques-de-pologne-denoncent-lendoctrinement-lgbt-exerce-par-ikea,8300454.php">l’imposition des idéologies LGBT</a>».</p> <p>Ce document illustre en grande partie ce qui est entendu par «LGBT» dans le discours officiel, à la fois celui du gouvernement, de l'Eglise catholique et des médias, et compris par de nombreux Polonais au quotidien.</p> <p>On y lit dans cette déclaration épiscopale notamment que, si les personnes LGBT méritent le respect, elles doivent surtout respecter les autres, et être, elles aussi, tolérantes et moins agressives. D'après leurs détracteurs, leur «propagande» limiterait même la liberté de conscience des parents.<br /><br /></p> <h2>Un pseudo appel à la tolérance</h2> <p>Pourtant, ce document ne définit pas ce qu'il nomme «l’idéologie LGBT» ni ne précise en quoi elle affecte la société. Celle-ci est simplement pointée du doigt comme une menace, un épouvantail, un slogan encore plus insaisissable que celui de «la fin de la civilisation chrétienne» avancé avec fracas par <a href="http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2015/09/03/97001-20150903FILWWW00260-migrants-l-identite-chretienne-menacee-selon-viktor-orban">le hongrois Victor Orban</a> et repris par de nombreux Polonais.</p> <p>Par ailleurs, les injonctions de la Conférence épiscopale polonaise sont paradoxales, car <em>de facto</em> elles mettent sur le même plan l’appel au meurtre (les deux citations de la Bible) et l’appel à l’acceptation des personnes LGBT (postulats des militants). Les deux appels sont présentés comme égaux au nom de la simple expression d’une «opinion».</p> <p>Ce pseudo appel à la tolérance, issu par les milieux conservateurs et s'adressant à des milieux LGBT, reprend donc à son compte le texte biblique selon lequel l’homosexualité est «une chose abominable», punissable de mort.</p> <p>L’épiscopat, au lieu de rappeler que la lecture de la Bible ne peut pas se contenter du texte, mais doit passer par des interprétations savantes apportées par la tradition, encourage une lecture littérale et contraire à l’esprit et à la lettre de <a href="https://www.revue-etudes.com/article/qui-suis-je-pour-juger-16391">ce qui est proposé actuellement</a> par le Vatican.<br /><br /></p> <h2>Le fantasme LGBT</h2> <p>L'affaire des autocollants reprend tous les éléments de ces discours: le fantasme d'une idéologie LGBT unifiée, venant d'une Europe de l'ouest et déshumanisée dont les représentants sont forcément des ennemis de la culture polonaise et catholique.</p> <p>La notion de liberté se retrouve ainsi <a href="https://www.cairn.info/revue-raisons-politiques-2013-1-page-119.htm">instrumentalisée</a> par des organes tels que <a href="http://www.mamaitata.org.pl/raporty/przeciw-wolnosci-i-demokracji">la fondation «Maman et Papa»</a>. La fondation a notamment publié un rapport très commenté depuis 2010, intitulé: «Contre la liberté et la démocratie. Stratégie politique du lobby LGTB en Pologne et dans le monde: objectifs, outils, conséquences».</p> <p>Selon ce rapport, les objectifs de ce «lobby» qu'est le mouvement LGBT mondial seraient de «pénaliser le soi-disant discours de haine en raison de son orientation sexuelle», introduire une «éducation sexuelle» dans les écoles orientée par les militants LGBT, donner aux couples homosexuels l’accès au mariage, à l’adoption.</p> <p>Cet agenda politique ainsi «révélé» par les défenseurs de la «civilisation chrétienne» surprend. En effet, la plupart de ces propositions, attribuées au «lobby» ont été ouvertement défendues et implantées dans différents pays, par le biais de politiques publiques profitant également à la majorité.<br /><br /></p> <h2>D'une opinion à l'autre</h2> <p>Paradoxalement, ce que reprochent les néo-conservateurs polonais ou américains aux personnes LGBT et à leurs alliés c'est leur intolérance à l’égard des opinions majoritaires.</p> <p>C’est bien cette notion qui est aujourd’hui reprise par Tomasz Sakiewicz, le rédacteur en chef de <em>Gazeta Polska</em>. Selon lui, l’autocollant proposé par son journal est «une réponse à des milliers de demandes de nos lecteurs de s'opposer enfin à attaquer quiconque pense différemment des idéologues LGBT»</p> <p>Pour Sakiewicz et ses lecteurs, il ne s'agirait que d'une opinion désormais sujette à une nouvelle forme de totalitarisme.</p> <p>«Le symbole LGBT est aujourd'hui associé à la faucille, au marteau et à la croix gammée», dit <a href="https://niezalezna.pl/280592-sakiewicz-wyjasnia-sens-akcji-strefawolnaodlgbt-naklejki-sprzeciwiaja-sie-nietolerancji">le journaliste</a>, en précisant: «peut-être il y a là des bonnes intentions, tout comme il y en avait dans l’idéologie communiste. 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En 2019, le parti fait déjà recette sur la défense contre l’«offensive LGBT».</p> <p>Suite à une action en justice commune d’un organisateur de la Marche de l’Égalité à Lublin et de l’organisation «Tribunaux libres», le tribunal de première instance à Varsovie a interdit, le 25 juillet, <a href="https://www.rp.pl/Dobra-osobiste/307259947-Sad-Gazeta-Polska-nie-moze-rozpowszechniac-naklejek-przeciw-LGBT.html">la distribution des autocollants</a> Cette interdiction n’a pas été suivie des faits très concrets, le rédacteur en chef de <em>Gazeta Polska</em> l'a ignoré tout en appelant à la solidarité dans la lutte contre l’offensive LGBT.</p> <p>Tout au long de la semaine qui a suivi les violences contre les manifestants de la Marche de l’Egalité à Bialystok, de nouveaux comptes-rendus ont émergé. Notamment celui de l’écrivain Jacek Dehnel, <a href="https://oko.press/bialystok-dehnel-15-latka-patrzy-na-mnie-wsciekle-i-utrzymujac-kontakt-wzrokowy-powoli-przesuwa-palcem-po-szyi">qui a décrit</a> les menaces de mort émanant d’adolescents et de personnes âgées, des gens donc qui ne peuvent pas être considérés comme appartenant à une frange radicalisée de la société. Un autre écrivain et journaliste, Przemysław Witkowski, a lui été gravement battu à Wroclaw, le 25 juillet 2019, pour s’être opposé à des <a href="https://www.tvn24.pl/wroclaw,44/przemyslaw-witkowski-wykladowca-i-dziennikarz-pobity-we-wroclawiu-skrytykowal-homofobiczne-napisy,955952.html.">graffitis anti-LGBT</a>.</p> <p>Le 27 et le 28 juillet, plusieurs <a href="https://tvnwarszawa.tvn24.pl/informacje,news,warszawa-solidarna-z-bialymstokiem-manifestacja-przeciwko-przemocy,296069.html">manifestations de solidarité</a> ont eu lieu en Pologne et à l’étranger – ainsi que devant <a href="https://www.facebook.com/events/905305276488961/">l’Ambassade de Pologne à Paris</a>.</p> <p><em>(Mise à jour le 28 juillet 2019)</em>.</p> <hr /> <p><img src="https://counter.theconversation.com/content/120770/count.gif?distributor=republish-lightbox-basic" alt="The Conversation" width="1" height="1" /></p> <h4><span><a href="https://theconversation.com/profiles/anna-c-zielinska-734906">Anna C. 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En effet, le <em>sakura</em>, nom donné au cerisier en japonais, est un <a href="https://www.google.com/books/edition/Mizue_Sawano_The_Art_of_the_Cherry_Tree/nHf8lxLOYsUC?hl=en">symbole de l’impermanence</a> reconnu au Japon et ailleurs.</p> <p>Divers festivals sont régulièrement organisés partout dans le monde pour célébrer cette floraison.</p> <p>En tant que <a href="https://wlc.utk.edu/?people=malgorzata-k-citko-duplantis">spécialiste de la littérature et de la culture japonaises prémodernes</a>, j’ai été initiée très tôt à la coutume d’admirer les cerisiers en fleurs. Il s’agit d’un rituel ancien qui a été célébré et décrit au Japon pendant des siècles et qui continue d’être un élément indispensable pour accueillir le printemps. Aux États-Unis, la tradition du <em>hanami</em> a commencé avec la plantation des premiers cerisiers à Washington DC en 1912 en tant que <a href="https://www.nps.gov/subjects/cherryblossom/history-of-the-cherry-trees.htm">cadeau d’amitié du Japon</a>.</p> <h3>Poésie sur la nature</h3> <p>La coutume d’observer les arbres en fleurs au printemps est arrivée au Japon en provenance du continent asiatique. L’observation des pruniers en fleurs, souvent au clair de lune, comme symbole de <a href="https://www.archwaypublishing.com/en/bookstore/bookdetails/799255-The-Plum-Blossom-of-Luojia-Mountain">force, vitalité et fin de l’hiver</a> était pratiquée en Chine depuis l’antiquité. Elle a été adoptée au Japon au cours du VIII<sup>e</sup> siècle.</p> <p>On trouve des exemples poétiques de pruniers en fleurs, ou <em>ume</em> en japonais, dans le <a href="https://www.kokugakuin.ac.jp/assets/uploads/2021/03/KJS2-2Oishi.pdf">« Man’yōshū »</a>, ou « recueil de dix mille feuilles », le plus ancien recueil de poésie japonaise, qui date du VIII<sup>e</sup> siècle.</p> <p>Wiebke Denecke, <a href="https://lit.mit.edu/denecke/">spécialiste des littératures d’Asie orientale</a>, explique que les poètes japonais classiques <a href="https://www.jstor.org/stable/25066837">écrivaient des poèmes sur les fleurs de prunier lorsqu’elles étaient en saison</a>. Leurs compositions ont façonné la poésie de cour japonaise, ou <em>waka</em>, qui est enracinée dans la nature et son cycle saisonnier constant.</p> <p>Cependant, c’est le <em>sakura</em>, et non le prunier, qui occupe une place particulière dans la culture japonaise. Les anthologies impériales de <em>waka</em> compilées au Japon entre 905 et 1439 de l’ère chrétienne contiennent généralement plus de poèmes printaniers composés sur les cerisiers en fleurs que sur les pruniers en fleurs.</p> <h3>Au cœur de la composition des <em>waka</em></h3> <p><a href="https://www.penguinrandomhouse.com/books/558474/the-sakura-obsession-by-naoko-abe/">La première exposition de cerisiers en fleurs</a> a été organisée par l’empereur Saga en 812 de l’ère chrétienne et est rapidement devenue un événement régulier à la cour impériale, souvent accompagné de musique, de nourriture et d’écriture de poèmes.</p> <p>Les cerisiers en fleurs sont devenus l’un des sujets habituels de composition des <em>waka</em>. En fait, j’ai commencé à étudier la poésie japonaise grâce à un poème sur le thème du <em>sakura</em> écrit par une poétesse classique, Izumi Shikibu, dont on pense qu’elle a activement composé des <em>waka</em> vers l’an 1000 de notre ère. Le poème est préfacé par la <a href="http://www.misawa-ac.jp/drama/daihon/genji/bunken/zoku.html">mémoire de son auteur</a>. Ce poème parle de son ancien amant qui souhaite revoir les cerisiers en fleurs avant qu’ils ne tombent.</p> <blockquote> <p>tō o koyo<br />saku to miru ma ni<br />chirinu beshi<br />tsuyu to hana to no<br />naka zo yo no naka</p> <p>Viens vite !<br />À peine commencent-elles à s’ouvrir<br />qu’elles doivent tomber.<br />Notre monde réside<br />dans la rosée au sommet des fleurs de cerisier.</p> </blockquote> <p>Ce poème n’est pas l’exemple le plus célèbre de <em>waka</em> sur les cerisiers en fleurs dans la poésie japonaise prémoderne, mais il contient des couches d’imagerie traditionnelle symbolisant l’impermanence. Il souligne qu’une fois écloses, les fleurs de cerisier sont destinées à tomber. Assister à leur chute est l’objectif même du <em>hanami</em>.</p> <p>La rosée est généralement interprétée comme un <a href="https://www.jstor.org/stable/2385169">symbole de larmes</a> dans le waka, mais elle peut également être lue de manière plus érotique comme une référence à d’autres <a href="https://uhpress.hawaii.edu/title/mapping-courtship-and-kinship-in-classical-japan-the-tale-of-genji-and-its-predecessors/">fluides corporels</a>. Une telle interprétation révèle que le poème est une allusion à une relation amoureuse, qui est aussi fragile que la rosée qui s’évapore sur les fleurs de cerisier qui tombent bientôt ; elle ne dure pas longtemps, il faut donc l’apprécier tant qu’elle existe.</p> <h4 style="text-align: center;"><img src="https://images.theconversation.com/files/579998/original/file-20240305-18-vujctw.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" alt="Un arbre japonais en fleurs chargé de grappes de fleurs roses dans un jardin" /><em><span>Au Japon, les cerisiers en fleurs symbolisent l’impermanence ». zoomable=</span> <span><a href="https://www.flickr.com/photos/25228175@N08/4549363374">Elvin/Flickr</a>, <a href="http://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0/">CC BY-NC</a></span></em></h4> <p>Le poème peut également être interprété de manière plus générale : La rosée est un symbole de la vie humaine, et la chute des cerisiers en fleurs une métaphore de la mort.</p> <h3>Militarisé par l’Empire du Japon</h3> <p>La notion de chute des fleurs de cerisier a été utilisée par <a href="https://www.bloomsbury.com/us/imperial-japan-and-defeat-in-the-second-world-war-9781350246799/">l’Empire du Japon</a>, un État historique qui a existé de la restauration meiji en 1868 jusqu’à la promulgation de la Constitution du Japon en 1947. L’empire est connu pour la <a href="https://www.bloomsbury.com/uk/japanese-taiwan-9781472576743/">colonisation de Taïwan</a> et l’<a href="https://www.peterlang.com/document/1049131">annexion de la Corée</a> afin d’étendre ses territoires.</p> <p><a href="https://kokubunken.repo.nii.ac.jp/records/4747">Sasaki Nobutsuna</a>, un érudit des classiques japonais ayant des liens étroits avec la cour impériale, était un partisan de l’idéologie nationaliste de l’empire. En 1894, il a composé un long poème, <a href="https://dl.ndl.go.jp/pid/873478/1/10">« Shina seibatsu no uta »</a>, ou « Le chant de la conquête des Chinois », pour coïncider avec la première guerre sino-japonaise, qui a duré de 1894 à 1895. Le poème compare la chute des fleurs de cerisier au sacrifice des soldats japonais qui <a href="https://press.uchicago.edu/ucp/books/book/chicago/K/bo3656741.html">tombent au combat pour leur pays et leur empereur</a>.</p> <h3>La marchandisation de la saison</h3> <p>Dans le Japon contemporain, les cerisiers en fleurs sont célébrés par de nombreux membres de la société, et pas seulement par la cour impériale. Fleurissant autour du <a href="https://www.nbcbayarea.com/news/national-international/lunar-new-year-2024-how-to-celebrated/3447961/">Nouvel An lunaire</a> célébré dans le Japon prémoderne depuis des siècles, elles symbolisent les nouveaux départs dans tous les domaines de la vie.</p> <p>À l’époque contemporaine, les vendeurs ont transformé les cerisiers en fleurs en vendant du <a href="https://stories.starbucks.com/asia/stories/2024/sakura-season-starts-at-starbucks-japan-on-thursday-february-15/">thé, café</a>, de la <a href="https://japantoday.com/category/features/food/haagen-dazs-releases-two-new-seasonal-flavors">crème glacée</a>, des <a href="https://www.oenon.jp/news/2020/0205-1.html">boissons</a> ou des <a href="https://www.fujingaho.jp/gourmet/sweets/g43015580/fujingahonootoriyose-sakura-sweets20240215/">biscuits</a> aromatisés au <em>sakura</em>, transformant ainsi l’image de l’arbre en fleurs en une marque saisonnière. Les <a href="https://sakura.weathermap.jp/en.php">prévisions météorologiques</a> suivent la floraison des cerisiers pour s’assurer que tout le monde a une chance de participer à l’ancien rituel de l’observation.</p> <p>L’obsession des cerisiers en fleurs peut sembler triviale, mais le <em>hanami</em> rassemble les gens à une époque où la plupart des communications se font virtuellement et à distance, réunissant des membres de la famille, des amis, des collègues de travail et parfois même des étrangers, comme cela m’est arrivé lorsque je vivais au Japon.</p> <p>L’observation des <em>sakura</em> témoigne également de la relation unique que le Japon moderne entretient avec sa propre histoire. En même temps, cela nous rappelle que l’impermanence est peut-être la seule constante de la vie.</p> <h4 style="text-align: center;"><a href="https://images.theconversation.com/files/580005/original/file-20240305-23810-vdbysn.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img src="https://images.theconversation.com/files/580005/original/file-20240305-23810-vdbysn.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" alt="Deux rangées de grands arbres avec des grappes de fleurs roses de part et d’autre d’une allée" /></a><em><span>Les cerisiers, avec leurs jolies fleurs, sont arrivés à Washington D.C. comme un cadeau du Japon.</span> <span><a href="https://www.flickr.com/photos/dannyfowler/4469426717">Danny Navarro/Flickr</a>, <a href="http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/">CC BY-SA</a></span></em></h4> <p>Aujourd’hui, les cerisiers en fleurs sont célébrés au printemps <a href="https://localadventurer.com/places-to-see-cherry-blossoms-in-the-world/">partout dans le monde</a>, encourageant l’appréciation de l’impermanence par l’observation de la nature.<img src="https://counter.theconversation.com/content/225513/count.gif?distributor=republish-lightbox-basic" alt="The Conversation" width="1" height="1" /></p> <hr /> <h4><span><a href="https://theconversation.com/profiles/malgorzata-gosia-k-citko-duplantis-1515126">Małgorzata (Gosia) K. Citko-DuPlantis</a>, Assistant Professor in Japanese Literature and Culture, <em><a href="https://theconversation.com/institutions/university-of-tennessee-688">University of Tennessee</a></em></span></h4> <h4>Cet article est republié à partir de <a href="https://theconversation.com">The Conversation</a> sous licence Creative Commons. Lire l’<a href="https://theconversation.com/celebrer-les-fleurs-de-cerisier-ou-la-poesie-de-limpermanence-225513">article original</a>.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'celebrer-les-fleurs-de-cerisier-ou-la-poesie-de-l-impermanence', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 20, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => 'https://theconversation.com/celebrer-les-fleurs-de-cerisier-ou-la-poesie-de-limpermanence-225513', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4823, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Dérapage de la RTS?', 'subtitle' => 'Après l'émission «Les Beaux Parleurs» du 17 mars dernier, la RTS a exprimé des «regrets» pour les propos «outranciers» du chroniqueur Slobodan Despot, tenus à propos des pays baltes. 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Mais puisque la RTS estime nécessaire d’exprimer des «regrets» pour les «propos outranciers» tenus par Slobodan Despot, quelques questions s’imposent:</p> <p><strong>1.</strong> Pourquoi, si les propos n’y sont pas si libres que ça, l'émission «Les Beaux Parleurs» est-elle toujours présentée comme un «talk show» sur le site de la RTS?</p> <p><strong>2.</strong> Si la RTS juge bon d’exprimer ses «regrets» pour des «propos outranciers», il est à supposer que sa charte a été enfreinte par Slobodan Despot. Dans ce cas, il serait bon de spécifier aux <a href="https://www.24heures.ch/la-rts-regrette-les-propos-outranciers-de-slobodan-despot-739244121528" target="_blank" rel="noopener">lecteurs de <em>24 Heures</em></a> quels passages plus précisément. La charte de la RTS dit notamment ceci: «une responsabilité particulière dans la recherche de la vérité, l’impartialité, la pluralité et le respect de la personne.» En décrivant des éléments factuels, Slobodan Depot a fait preuve de recherche de la vérité. Il représente l’un des éléments nécessaires à la pluralité d’opinion censément chère à la RTS et n’a manqué de respect envers personne au travers de ses propos. Où est donc le problème? 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Certaines des personnes visées (notamment les 23'000 parents ayant signé la pétition du Collectif Parents) ont potentiellement pu se sentir agressées par ces propos. Elles n’en ont pas fait toute une histoire car elles savent que «Les Beaux Parleurs» est une émission de débat et que la liberté d’expression est (pardon, devrait être) l’un des piliers de toute démocratie qui se respecte.</p> <p><strong>5.</strong> Comment la RTS peut-elle justifier qu’elle remplit toujours son mandat de service public si elle décide de manière aléatoire (ou partiale?) de s’excuser pour certains propos, prétendument d’extrême droite, alors qu’elle ne s’excuse pas pour certains propos semblant relever de l’extrême gauche? Qui, au sein de la RTS, décide du moment auquel il faut ou non exprimer des «regrets»? Sur la base de quels critères?</p> <p><strong>6.</strong> Pourquoi exprimer des «regrets» pour des propos pouvant très éventuellement et en cherchant vraiment très très loin, heurter des citoyens des pays baltes uniquement? La RTS serait-elle donc un service public des pays baltes? Dans ce cas, pourquoi Serafe n’envoie-t-elle pas sa facture aux citoyens des pays baltes?</p> <p>Le peuple suisse va voter prochainement sur la question d’une baisse de la redevance. Nombre de citoyens ne se sentent plus représentés par le «service public». La RTS ferait bien d’y penser avant de se lancer précipitamment dans des «regrets» hors de propos, qui ne peuvent qu’attiser un manque de confiance grandissant au sein de la population.</p> <p>De plus, s'il est besoin de le rappeler, la liberté d'opinion est un droit fondamental garanti par l'article 16 de la Constitution. Une opinion ne devrait donc en aucun cas constituer un quelconque «dérapage» dans une démocratie digne de ce nom. Le battage médiatique fait autour des propos d'un chroniqueur interroge donc sur l'état de cette démocratie.</p> <p>Toute cette histoire est une non-affaire, qui me rappelle tristement deux autres non-affaires arrivées il y a pile trois ans et ressemblant en de nombreux points à celle-ci: quelqu’un a été payé pour effectuer un travail précis. Il accomplit ce travail selon les termes du contrat. Qu’on le laisse faire ce travail. 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1 Commentaire
@Marta Z. 30.07.2019 | 09h53
«Depuis 2015, la Pologne retourne au Moyen-Âge... Triste, très triste. Les élections de cet automne montreront si elle sombrera encore plus bas. Si le PiS reste majoritaire, il sera difficile de garder un brin d'espoir. :(»