Actuel / Robots soigneurs: une question d'éthique
L’utilisation de robots soigneurs met souvent mal à l’aise. Il faut éclaircir les questions d’éthique. © sh
Pour l’instant, le temps et l’argent coulent à flot dans le développement de robots soigneurs. Les questions d’éthique ne doivent pas être ignorées.
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Pour la première fois, les juges laissent libre cours au développement d’une sorte de solipsisme radical, qui estime non seulement que la description des climats de la Terre peut se résumer à des impressions subjectives, mais qu’en plus ces climats peuvent être soumis à la seule volonté humaine.', 'subtitle_edition' => 'Avec le jugement favorable à la plainte de l’association KlimaSeniorinnen Schweiz, la CEDH ouvre la voie à la sanction des Etats en se fondant sur des arguments façonnés dans un monde imaginaire. Pour la première fois, les juges laissent libre cours au développement d’une sorte de solipsisme radical.', 'content' => '<p style="text-align: center;">Dr <strong>Eric Verrecchia</strong>, biogéochimiste</p> <hr /> <p>Ce solipsisme contribue à la construction d’une illusion de masse encouragée par la substitution de modèles numériques virtuels à la réalité du monde. 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Ce qui est visé, selon le jugement, serait l’incapacité de la Suisse à fournir une estimation des émissions de gaz à effet de serre futures afin de limiter «le réchauffement climatique» au fameux 1,5°C de l’Accord de Paris, valeur pourtant parfaitement arbitraire et dont les conséquences néfastes restent difficiles à identifier.</p> <p>Mais qu’en est-il vraiment? Que disent les données des études démographiques sur la «violation du droit à la vie» que ce soit sous les climats helvétiques ou mondiaux? Le «réchauffement climatique» met-il réellement en péril le «droit à la vie» des femmes âgées de Suisse?</p> <p>Premier constat, d’après les données de l’Office Fédéral de la Statistique (OFS), l’espérance de vie à la naissance des femmes suisses est passée de 79,3 ans en 1982 à 85,4 ans en 2022, et ce malgré «l’urgence climatique», soit un gain de 56 jours par an depuis 1982. 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Bien que les variabilités démographiques soient complexes à appréhender avec précision (comme les «effets moisson» ou les crises sanitaires telles la Covid-19), cette nature cyclique confirme simplement que «le froid tue».</p> <p>Pour s’en convaincre, s’affichent en gris sur la figure et à titre d’exemple, les températures <i>maximales </i>quotidiennes de la station de Neuchâtel montrant de larges amplitudes au cours de l’année. A partir du printemps 2020, la courbe des décès-toutes-causes subit les perturbations du Coronavirus et ses conséquences, rendant hasardeuse toute interprétation de détail. Mais la forte anti-corrélation entre décès et saisonnalité demeure. Nous supportons bien plus aisément les températures non-optimales chaudes que froides. Une étude récente<strong><sup>1</sup></strong> publiée dans <i>The Lancet</i> sur les excès de mortalité dans les villes européennes entre 2000 et 2019, dus cette fois uniquement aux températures non-optimales chaudes ou froides, confirme la tendance générale: entre 65 et 74 ans, le froid tue en Suisse 3 fois plus que le chaud, entre 75 et 84 ans, 6 fois plus, et au-dessus de 85 ans, 7,6 fois davantage. Dans une autre étude du <i>Lancet</i><strong><sup>2</sup></strong> sur les températures non-optimales entre 2000 et 2019 au niveau mondial, le constat est identique: le taux mondial de surmortalité liée au froid a baissé de 0,5% alors que celui lié à la chaleur aurait augmenté de 0,2%, conduisant à une réduction nette du ratio mondial des décès liés aux températures extrêmes. Mais ces pourcentages ne touchent pas le même nombre de personnes, bien plus nombreuses à décéder durant les hivers, ce qui amplifie davantage le bénéfice d’un réchauffement climatique. 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A cela peut s’ajouter une topographie bienveillante durant les étés avec de nombreux lacs et rivières, et une fraicheur montagnarde accessible.</p> <p>Dans le monde réel, la Suisse a diminué de près de 40% ses émissions de CO<sub>2</sub> par habitant depuis 1980 et 91% de sa production électrique est bas-carbone. D’après la Banque Mondiale, les émissions de CO<sub>2</sub> par dollar de parité de pouvoir d’achat de PIB (ce qui ramène tous les pays du monde à une échelle comparable) placent la Suisse au 4ème<sup>.</sup>rang sur 181 pays, démontrant son efficience énergétique tout en maintenant des conditions de vie exceptionnelles, devant la Suède 6ème, la France 28ème, l’Allemagne 74ème (illustrant l’échec de l’<i>Energiewende</i>), les USA 126ème et la Chine 170ème.</p> <p>Dans le monde réel, si la Suisse devait poursuivre ses émissions de CO<sub>2</sub> au niveau de 2019, elle ne contribuerait en 2100 qu’à une élévation de la température mondiale de quelques millièmes de degrés Celsius suivant les formules fournies par le GIEC. Ces valeurs restent non-mesurables et insignifiantes.</p> <p>Mais les militantes du climat ne vivent pas dans le monde réel. 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(2021) <i>Lancet Planet Health</i>, vol. 5, e415-425</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'la-cour-europeenne-des-droits-de-l-homme-cedh-aurait-elle-engage-une-guerre-contre-le-monde-des-realites', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 13, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4878, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Cuba entre famine et abondance', 'subtitle' => 'La situation économique à Cuba est catastrophique. 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Si l’Allemagne et les autres membres de l’alliance nouent bien des partenariats avec des Etats du Pacifique, et conduisent des exercices militaires dans la zone, ce n’est pas à la hauteur de la «menace chinoise».</p> <p>La nature de cette menace? Elle n’est pas directement militaire mais plutôt économique. «Si Pékin était en mesure de bloquer les voies commerciales dans la mer de Chine méridionale, la circulation des marchandises en Europe serait en péril».</p> <p>Autre question qui n’était pas d’actualité il y a 75 ans: la contribution des Etats-Unis. Le <a href="https://www.telegraph.co.uk/opinion/2024/04/03/europe-must-step-up-to-keep-the-us-in-nato/" target="_blank" rel="noopener"><em>Daily Telegraph</em></a> regrette que l’Europe ne fasse aucun effort pour s’assurer que le plus grand contributeur de l’OTAN ne s’en détache pas. L’heure est grave, puisqu’on parle de «passer à la caisse». La menace qui plane sur l’avenir de l’organisation n’est pas seulement la perspective d’une réélection de Donald Trump et de la ligne isolationniste, c’est celle du mécontentement général des Etats-Unis qui «contribuent bien plus à la défense de l’Europe que le continent ne le fait lui-même... On aurait tort de penser que l’aide américaine coule de source.»</p> <p>Les dissensions internes sont toujours un péril sous-estimé, comme le confirme <a href="https://iq.lt/komentarai/issukiai-lietuvos-ateiciai-nato-ir-es/325771" target="_blank" rel="noopener">le mensuel lituanien </a><em><a href="https://iq.lt/komentarai/issukiai-lietuvos-ateiciai-nato-ir-es/325771" target="_blank" rel="noopener">IQ</a>. </em>Au cœur de la discorde, le droit de veto. 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Dans <a href="https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/l-otan-a-75-ans-l-age-de-la-resilience-democratique-994366.html" target="_blank" rel="noopener">les colonnes de <em>La Tribune</em></a>, l’élue souligne que l’organisation «doit plus que jamais être notre bouclier face aux ennemis de la liberté».</p> <p>Un avenir mitigé donc, porté par de beaux discours et une volonté de cohésion, entaché par des divergences internes, car tous les Etats membres ne voient pas toujours leurs intérêts converger. De manière plus pragmatique, le quotidien croate <em>Večernji list</em> remet l’église au centre du village: comment faire face à l’avenir lorsque manque la ressource principale, les soldats? </p> <p>Le nombre de militaires actifs dans les différentes armées des pays membres est en effet en recul, jusqu’à atteindre un seuil inquiétant. 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Un texte de Sarah Heinzmann, initialement publié sur Infosperber le 13 juillet 2019
Traduction de Marta Czarska
Le phoque-robot «Paro» a le pelage doux et de grands yeux. Il répond aux caresses en ronronnant. Mais «Paro» peut faire bien plus. Il reconnait les visages et l’état émotionnel et peut ainsi construire une relation avec les personnes. Il a un effet apaisant sur les malades atteints de démence. Le phoque-robot arrive désormais dans les établissement de soins.
Lors de la manifestation «Soins et robots: cela a-t-il un sens?» du 13 juin à la maison des générations de Berne («Generationenhaus Bern»), «Paro» a aussi attiré tous les regards. Même s’il n’avait personne à y calmer. Il y servait bien plus d’exemple pour un développement des soins, dont le futur n’est pas encore clair, et y déclenchait un tas de questions. Le but de l’événement était de discuter avec un large public des implications éthiques des robots dans les soins aux personnes.
Les robots devraient aider
Les robots soigneurs sont des systèmes techniques qui peuvent récolter de manière autonome des informations dans le domaine des soins et peuvent ensuite les transformer en processus mécaniques. Diverses sociétés novatrices, parmi elles l’entreprise suisse «F&P», travaillent en ce moment au développement de ces machines.
Les utilisations sont nombreuses. Ainsi, le robot «Paro» sert de brise-glace dans la thérapie des personnes atteintes de graves déficits émotionnels. Les systèmes robotiques «Pepper» ou «Nao», grâce à leurs petits yeux et leurs mimiques amicales, ressemblent à des enfants. Afin de décharger le personnel soignant, ils sont déjà testés aujourd’hui dans la prise en charge et la stimulation des seniors. Les deux systèmes peuvent détecter les émotions sur les visages et y réagir. Ainsi, une interaction naturelle entre la personne et la machine devrait être possible.
Le «Robobear», qui ressemble à un ours, travaille en tandem avec le personnel soignant pour soulever ou déplacer les patients. L'assistant de soins «Lio» de «F&P» a l’air bien moins mignon, mais peut avoir des conversations simples et être d’une grande aide pour les gestes du quotidien.
Une innovation fondée sur les valeurs
La question de savoir dans quelle direction ira le développement des robots soigneurs dans l’avenir est intimement liée aux innovations techniques de l’intelligence artificielle. Les innovations dans le domaine des soins ne se font cependant pas dans le vide, mais reflètent les normes et les valeurs sociales.
On peut imaginer qu’une large utilisation de robots dans le domaine des soins changera fondamentalement les interactions avec les malades ou les personnes âgées. Étant donné qu’il y a d’étroites connexions entre la morale, la société et la technique, une discussion est essentielle sur la manière d’approcher les diverses technologies d’un point de vue éthique.
De nombreuses questions éthiques
Pour commencer, la question de la sécurité. Faisons-nous assez confiance à l’«ours-robot» pour le laisser soulever un malade ou une personne âgée? Et que faire si la machine laisse tomber quelqu’un? Il n’est pas clair qui serait tenu responsable d’un tel dysfonctionnement. Tant que la question de la responsabilité n'est pas résolue, il est inimaginable d’installer des robots soigneurs à grande échelle. Les doutes en matière d’assurance sont trop grands.
Viennent s’y ajouter les craintes quant à la sphère privée des patients. Pour être opérationnel, un robot soigneur doit récolter et traiter une somme énorme de données provenant de son environnement. Il est donc équipé de caméras, micros et senseurs et a une grande capacité de mémoire. L’usage au quotidien implique de nombreuses données sensibles qui doivent être bien protégées.
Une initiative qui, du moins dans le passé, a déjà échoué. En 2015, 78,8 millions de personnes ont été victimes de hackers qui ont pénétré le système d’un grand assureur-maladie américain et ont volés les données sensibles des patients. Qui peut être sûr que les données collectées par un robot soigneurs ne tomberont pas entre de mauvaises mains?
Comme pour de nombreuses innovations dans le domaine de la santé, la question de la répartition se pose aussi dans la diffusion des robots soigneurs. Si les robots soigneurs devaient représenter une alternative bon marché, apparaitrait le risque d’une médecine à deux vitesses où la quantité des interactions inter-humaines dépendrait de la situation financière des patients.
Un autre danger de la possible automatisation du domaine des soins est, par ailleurs, la perte de postes de travail. Il semble probable que la technologie ne remplacera pas les métiers de la santé, mais les assistera. D’une part en raison de la complexité des interactions inter-humaines requises dans les soins, d’autre part en raison de l’état d’urgence qui dominera ces métiers dans l’avenir.
Autonomie en danger
Pour finir, on peut imaginer que l’utilisation de robots soigneurs mette aussi en danger l’autonomie des patients. Outre le principe d'innocuité, le respect de l’autonomie des patients est un principe fondamental de l’éthique des soins et de la médecine. Il en découle que le recours aux robots soigneurs ne devrait en principe pas avoir lieu sans le consentement du patient auquel il est destiné. Mais comment peut-on avoir le consentement pour des interactions avec des robots soigneurs d'une personne incapable de discernement?
Dès lors, il faut aussi déterminer à quel point la dignité de la personne peut être blessée par l’utilisation de robots soigneurs. Toute personne, particulièrement si elle souffre d’atteintes physiques ou psychiques, n’a-t-elle pas droit à l’empathie et à l’interaction humaines? L’apparition de robots soigneurs peut aussi être problématique pour les professionnels des soins. Si le métier de soigneur apparait comme pouvant être remplacé par la technologie, les personnes travaillant dans le domaine de la santé peuvent se sentir dévalorisées.
Sensibilisation et différentiation
Il n'est pas encore clair quel rôle joueront à l’avenir les robots dans le système de la santé. Même s’ils peuvent apporter une aide non négligeable aux soins, il y a beaucoup de questions éthiques auxquelles il faudra répondre avant qu’un déploiement à large échelle de robots soigneurs puisse être envisagé. Nous avons presque tous besoin de soins au cours de notre vie. Dès lors, le débat sur les chances et les risques de cette innovation doit avoir lieu dans la société dans son ensemble. Ce n'est qu’ainsi que l’on évitera d’avancer à l’aveuglette.
C'était exactement le but de l’évènement public «Soins et robots: cela a-t-il un sens?» Des personnes de divers horizons se sont réunies afin de débattre des implications éthiques des robots soigneurs à un niveau intergénérationnel.
Réflexions dystopiques
Les participants ont pu exprimer leurs préoccupations sur le sujet lors d'un atelier. Ils ont abordé des scénarios qui sont bien plus dystopiques que la mise en place du phoque-robot «Paro» chez les malades atteints de démence. Et si, dans l’avenir, les robots décidaient de notre bien-être en nous donnant des médicaments sans y être autorisés? Ou si les malades et les personnes âgées étaient pris en charge dans des institutions entièrement automatisées et que les soins donnés par les humains n’étaient plus qu’un rare privilège?
Il n’est pas surprenant que de tels scénarios soient inquiétants pour beaucoup. «Si les soins sont automatisés, nous perdons ce qui est le plus humain, à savoir l’interaction sociale!» craint une participante qui travaille dans les soins depuis des décennies. Par ailleurs, on s’est inquiété pour l’autonomie des patients. Une thérapeute qui utilise au quotidien le robot «Paro», relativise: «Nous pratiquons la transparence; si quelqu’un ne veut pas travailler avec «Paro», nous acceptons cette décision.»
«Machine de soins neutre»
Même si le système de soins automatisé fait de nombreux sceptiques, certains participants notent également des points positifs pour sa mise en œuvre. «Un robot n’a ni sympathie ni antipathie envers les patients. Dès lors, il est probablement plus à même de traiter tous de manière égale», dit un participant âgé, qui sourit à l’idée d’avoir un robot qui prenne soin de lui.
Une participante travaillant dans le domaine médical a évoqué un bon emploi pour les robots soigneurs, malgré une certaine méfiance au début: «Si les robots peuvent se charger d’activités pénibles, comme la distribution des médicaments, le personnel soignant aura peut-être plus de temps pour les patients.» Les robots soigneurs pourraient ainsi au mieux aider à améliorer les interactions entre le personnel soignant et les patients.
Contributions d’experts
Les expériences de travail quotidien avec des robots soigneurs étaient au centre d'un débat sur podium avec des experts. Deux thérapeutes qui travaillent avec «Paro» ont parlé de leurs expériences positives grâce à l’utilisation du phoque-robot dans les soins aux personnes âgées. Mais elles sont claires: «Le phoque est un auxiliaire à la thérapie, il ne peut en aucun cas la remplacer.»
Avec un regard sur le Japon, où elle étudie la diffusion des robots soigneurs, la sociologue Sabina Misoch souligne que l’utilisation de robots comme alternative – contrairement à une utilisation auxiliaire – n’est pas à l’ordre du jour pour le moment. Les systèmes n’y sont pas encore prêts.
«Formation éthique pour fabriquants et programmateurs»
Cependant, l’éthicien Jean-Daniel Strub lance un appel: «Nous devons prendre le temps dès à présent de nous confronter aux questions éthiques liées au développement de ces technologies, et non pas lorsque le virage sera déjà pris et qu’il sera trop tard pour s’atteler à ces questions.»
Le professeur Hartmut Schulze, qui étudie les interactions humains-machines, comprend le scepticisme du public. Mener un débat public sur les implications éthiques des robots soigneurs est un bon début. «Mais il faut aussi que ceux qui construirons et programmerons ces robots à l'avenir bénéficient d’une formation éthique.»
L’utilisation des robots soigneurs est un sujet qui divise, on l’a bien vu lors de la manifestation de Berne. Comme pour toutes les grandes questions de la vie, il n’y a pas ici de bien ou de mal clairement établi. Mais un débat sur l’avenir des soins automatisés est une nécessité. Les soins sont un domaine bien trop important pour que l’on puisse en faire une expérimentation technologique.
Sarah Heinzmann a étudié la philosophie, les sciences politiques et l’économie à l’Université de Lucerne. Elle travaille actuellement pour «Ethix - Lab for Innovation Ethics» et s’occupe de l’éthique de l’innovation. «Ethix» a co-organisé la manifestation «Soins et robots: cela a-t-il un sens?»
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Sur la même période, l’espérance de vie à 65 ans, âge minimal de ces militantes, est passée de 18,4 à 22,5 années. Il ne semble pas que «le climat» ait eu des conséquences fâcheuses sur leur droit à la vie.</p> <p>En recoupant les données de l’OFS et de Météosuisse, on peut observer la nature cyclique du nombre de décès par semaine des personnes de plus de 65 ans en Suisse, de 2010 à 2024 (Figure).</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1713434705_capturedcran2024041812.04.17.png" class="img-responsive img-fluid center " width="784" height="554" /></p> <p>La courbe noire pleine montre que les périodes hivernales restent les plus fatales, toutes causes confondues, pouvant parfois accroître la mortalité de 72% par rapport aux périodes estivales. Bien que les variabilités démographiques soient complexes à appréhender avec précision (comme les «effets moisson» ou les crises sanitaires telles la Covid-19), cette nature cyclique confirme simplement que «le froid tue».</p> <p>Pour s’en convaincre, s’affichent en gris sur la figure et à titre d’exemple, les températures <i>maximales </i>quotidiennes de la station de Neuchâtel montrant de larges amplitudes au cours de l’année. A partir du printemps 2020, la courbe des décès-toutes-causes subit les perturbations du Coronavirus et ses conséquences, rendant hasardeuse toute interprétation de détail. Mais la forte anti-corrélation entre décès et saisonnalité demeure. Nous supportons bien plus aisément les températures non-optimales chaudes que froides. Une étude récente<strong><sup>1</sup></strong> publiée dans <i>The Lancet</i> sur les excès de mortalité dans les villes européennes entre 2000 et 2019, dus cette fois uniquement aux températures non-optimales chaudes ou froides, confirme la tendance générale: entre 65 et 74 ans, le froid tue en Suisse 3 fois plus que le chaud, entre 75 et 84 ans, 6 fois plus, et au-dessus de 85 ans, 7,6 fois davantage. Dans une autre étude du <i>Lancet</i><strong><sup>2</sup></strong> sur les températures non-optimales entre 2000 et 2019 au niveau mondial, le constat est identique: le taux mondial de surmortalité liée au froid a baissé de 0,5% alors que celui lié à la chaleur aurait augmenté de 0,2%, conduisant à une réduction nette du ratio mondial des décès liés aux températures extrêmes. Mais ces pourcentages ne touchent pas le même nombre de personnes, bien plus nombreuses à décéder durant les hivers, ce qui amplifie davantage le bénéfice d’un réchauffement climatique. Ces militantes du climat semblent donc avoir convaincu la CEDH de porter la justice dans un monde fantasmé, où seules les températures excessivement chaudes président à la destinée des femmes, en invitant la Suisse à rejeter la réalité des faits.</p> <p>Pourtant, dans le monde réel, faut-il le rappeler, l’espérance de vie des Suissesses n’a cessé d’augmenter, et ce malgré le «dérèglement climatique», et grâce, pour l’essentiel, aux énergies fossiles. De plus, les décès directement liés aux températures non-optimales s’amenuisent grâce en grande partie à des hivers plus cléments.</p> <p>Dans le monde réel, un pays riche comme la Suisse permet à sa population de s’adapter aisément aux inconforts météorologiques (chauffage ou climatisation, isolations, facilité d’accès aux soins, énergie toujours disponible, etc.). A cela peut s’ajouter une topographie bienveillante durant les étés avec de nombreux lacs et rivières, et une fraicheur montagnarde accessible.</p> <p>Dans le monde réel, la Suisse a diminué de près de 40% ses émissions de CO<sub>2</sub> par habitant depuis 1980 et 91% de sa production électrique est bas-carbone. D’après la Banque Mondiale, les émissions de CO<sub>2</sub> par dollar de parité de pouvoir d’achat de PIB (ce qui ramène tous les pays du monde à une échelle comparable) placent la Suisse au 4ème<sup>.</sup>rang sur 181 pays, démontrant son efficience énergétique tout en maintenant des conditions de vie exceptionnelles, devant la Suède 6ème, la France 28ème, l’Allemagne 74ème (illustrant l’échec de l’<i>Energiewende</i>), les USA 126ème et la Chine 170ème.</p> <p>Dans le monde réel, si la Suisse devait poursuivre ses émissions de CO<sub>2</sub> au niveau de 2019, elle ne contribuerait en 2100 qu’à une élévation de la température mondiale de quelques millièmes de degrés Celsius suivant les formules fournies par le GIEC. Ces valeurs restent non-mesurables et insignifiantes.</p> <p>Mais les militantes du climat ne vivent pas dans le monde réel. 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Si l’Allemagne et les autres membres de l’alliance nouent bien des partenariats avec des Etats du Pacifique, et conduisent des exercices militaires dans la zone, ce n’est pas à la hauteur de la «menace chinoise».</p> <p>La nature de cette menace? Elle n’est pas directement militaire mais plutôt économique. «Si Pékin était en mesure de bloquer les voies commerciales dans la mer de Chine méridionale, la circulation des marchandises en Europe serait en péril».</p> <p>Autre question qui n’était pas d’actualité il y a 75 ans: la contribution des Etats-Unis. Le <a href="https://www.telegraph.co.uk/opinion/2024/04/03/europe-must-step-up-to-keep-the-us-in-nato/" target="_blank" rel="noopener"><em>Daily Telegraph</em></a> regrette que l’Europe ne fasse aucun effort pour s’assurer que le plus grand contributeur de l’OTAN ne s’en détache pas. L’heure est grave, puisqu’on parle de «passer à la caisse». La menace qui plane sur l’avenir de l’organisation n’est pas seulement la perspective d’une réélection de Donald Trump et de la ligne isolationniste, c’est celle du mécontentement général des Etats-Unis qui «contribuent bien plus à la défense de l’Europe que le continent ne le fait lui-même... On aurait tort de penser que l’aide américaine coule de source.»</p> <p>Les dissensions internes sont toujours un péril sous-estimé, comme le confirme <a href="https://iq.lt/komentarai/issukiai-lietuvos-ateiciai-nato-ir-es/325771" target="_blank" rel="noopener">le mensuel lituanien </a><em><a href="https://iq.lt/komentarai/issukiai-lietuvos-ateiciai-nato-ir-es/325771" target="_blank" rel="noopener">IQ</a>. </em>Au cœur de la discorde, le droit de veto. Ce dernier a rendu «complètement inefficace» l’ONU, constate <em>IQ</em>, car le risque est constant de s’en servir pour exercer pressions ou intrigues diplomatiques. «Démocratie, droit international et Etat de droit forment le socle de l'alliance la plus puissante au monde. Mais un certain nombre d'Etats oublieux de ces valeurs tentent depuis longtemps de placer leur intérêts mercantilistes au-dessus des décisions cruciales de l’OTAN.»</p> <p>Cela revient à poser une question essentielle, dans toute organisation: qu’est-ce qui lie entre eux les Etats membres? Au-delà de la coopération militaire, ce sont des «valeurs», celles mêmes que les pays occidentaux s’emploient à défendre en ce moment en Ukraine. La députée Renaissance Anne Genetet plaide même pour la création d’un centre de l’OTAN chargé de défendre de concert les valeurs occidentales et la «résilience démocratique». Dans <a href="https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/l-otan-a-75-ans-l-age-de-la-resilience-democratique-994366.html" target="_blank" rel="noopener">les colonnes de <em>La Tribune</em></a>, l’élue souligne que l’organisation «doit plus que jamais être notre bouclier face aux ennemis de la liberté».</p> <p>Un avenir mitigé donc, porté par de beaux discours et une volonté de cohésion, entaché par des divergences internes, car tous les Etats membres ne voient pas toujours leurs intérêts converger. De manière plus pragmatique, le quotidien croate <em>Večernji list</em> remet l’église au centre du village: comment faire face à l’avenir lorsque manque la ressource principale, les soldats? </p> <p>Le nombre de militaires actifs dans les différentes armées des pays membres est en effet en recul, jusqu’à atteindre un seuil inquiétant. Les solutions habituelles sont évoquées: augmenter les rémunérations, encourager les femmes à s’engager, améliorer les conditions de vie des soldats en proposant un meilleur équilibre entre l’armée et la vie de famille... et enfin, rétablir le service militaire obligatoire. 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VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
3 Commentaires
@Lagom 18.07.2019 | 08h26
«Personnellement je préfère être soigner par un robot, que par un médecin dont on sait pas comment il a obtenu son diplôme dans un autre continent, et qui ne maîtrise pas le français. »
@Aspirine 22.07.2019 | 22h06
«Etre soigné par un robot ou par un soignant désagréable, maltraitant, négligeant ? Alors oui je préfère le robot pour les soins journaliers. Moins intrusif aussi en ce qui concerne l'intimité. »
@fordzon 24.07.2019 | 13h14
«Oui pour l’utilisation des robots qui déchargent les travailleurs humains des charges pénibles. Non aux robots qui démontrent une pseudo-tendresse ou de la gentillesse artificielle. Communication réelle veut dire échange d’expériences, relation qui se construit entre humains de quelque âge que ce soit. »