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Culture

Culture / Ferments préhistoriques de l’art contemporain

Marie Céhère

10 juillet 2019

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Un morceau de grès plat, sale, de 18 centimètres sur 23, portant des traces d’ «enlèvements anthropiques» (des fragments retirés intentionnellement par un humain à l’aide d’un outil) vient d’être découvert sur un site de fouilles archéologiques, derrière la gare d’Angoulême. Une trouvaille majeure, qui révolutionne la conception du paléolithique et de ses pratiques artistiques, puisque figurent, sur la plaquette, des gravures représentant des chevaux, des aurochs, des cervidés, ainsi qu’un mammifère non identifié. Les spécialistes l’affirment, «c’est comme si on avait découvert un alien»! En effet, au paléolithique (soit douze millénaires avant notre ère), les pratiques artistiques ont évolué. Les dessins sont non figuratifs, géométriques, à base de points et de lignes. La dernière représentation figurative connue est antérieure de deux mille ans à la «plaquette d’Angoulême».

Cette trouvaille, énigme supplémentaire, vient renforcer le voile légendaire que revêt, depuis les premières fouilles en Europe au XVIIe siècle, la Préhistoire. Le Centre Pompidou s’en fait l’écho dans une exposition, «Préhistoire, une énigme moderne», où les liens ténus et explicites qui unissent la création contemporaine aux réalisations préhistoriques sont célébrés.

L’art contemporain n’a rien inventé, serait-on tenté d’affirmer à la vue des œuvres exposées. La mise en parallèle est éloquente. D’un côté la «Vénus de Lespugue» (vers -23'000), de l’autre une sculpture de Louise Bourgeois, Harmless woman, et un buste de femme de Picasso. D’un côté, un bloc gravé d’un cheval de la période Magdalénienne (-150'000 ans), de l’autre une aquarelle de Joseph Beuys (Zwei Frauen), ou encore une «Anthropométrie» d’Yves Klein. Les formes, les couleurs, les volumes se répondent.

On observe un retour idéalisé aux pratiques intuitives, à la célébration brute des forces naturelles. Une inspiration pratique, mais aussi esthétique.

Louise Bourgeois, Harmless Woman, 1969. © The Eaton Foundation / ADAGP, Paris 2019
Photo: Christopher Burke

Les «hommes préhistoriques», en particulier au cours de la période paléolithique, représentaient – déjà – plus volontiers des femmes et semblaient (à moins qu’il ne s’agisse d’une projection de notre regard contemporain) ébahis devant le mystère de la maternité. Il est intéressant de rappeler que nous appelons ces sculptures et peintures féminines, de manière anachronique, des «Vénus».

Figure féminine dite «Vénus de Lespugue» (grotte des Rideaux, Lespugue, Haute-Garonne), époque gravettienne (vers -23'000 ans). Musée de l’homme, Paris © MNHN - Jean-Christophe Domenech

Les romantiques, en particulier, se sont attachés à la représentation mélancolique des ruines antiques, mais aussi plus anciennes, en témoigne le Mégalithe en automne, de Caspar David Friedrich (1820), ainsi que la poésie entêtante de l’expression «la nuit des temps», qui suggère une période obscure, mystérieuse et mystique, où nos ancêtres s’adonnaient, à la lueur du feu, à ce qu’il convient, déjà, de nommer l’art.

L’art, sous cet éclairage, est l’éternel retour du même. Les hommes d’il y a dix-huit millénaires, qui peignirent les parois de la grotte de Lascaux, nous lancent un défi et nous questionnent. Le Snake Circle de Richard Long (1991) présente un cercle de pierres plates serrées les unes contre les autres, un mégalithe bien après l’heure. Hommage ou démonstration de force? Un peu des deux en l’occurrence.

Quant au «silex» bicolore, rehaussé de jaune vif à sa base, de Ami Drach et Dov Ganchrow, il nous fait éprouver un sentiment puissant d’humanité une et indivisible.


Préhistoire, une énigme moderne, Centre Pompidou, Paris, jusqu’au 16 septembre.

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