Actuel / Aide au développement: efficacité et évaluation remises en question
Panneaux de projets de développement à Nyassia en Casamance (Sénégal). © Alvar Jones Sanchez, CC BY-SA
Alvar Jones Sanchez, Docteur en anthropologie sociale, Fondation Croix-Rouge française
J’ai travaillé pendant une dizaine d’années dans le monde de la coopération internationale, essentiellement sur le continent africain. Je m’en suis distancé pour plusieurs motifs. L’un des plus importants tient à l’absence de correspondance entre les bénéfices associés à mes fonctions (en termes économiques et de prestige) et l’échec fréquent des projets. Ce malaise affecte un grand nombre de professionnels au sein d’organisations internationales du développement, qui doivent concilier leur désir de stabilité et de réussite professionnelle avec des questionnements éthiques parfois complexes.
L’une des raisons qui explique le fossé entre un statut souvent avantageux et des résultats plutôt discutables tient au fait que les professionnels du secteur ne sont pas rémunérés pour garantir l’impact positif et durable des interventions sur les populations. Si l’efficacité des projets avait une incidence directe sur l’avancement de carrière des chefs de projets, il est certain qu’elle susciterait davantage d’attention. Ce sont en réalité d’autres compétences qui sont valorisées, telles que la bonne gestion bureaucratique et comptable des projets (la production de rapports, le respect du calendrier, le contrôle budgétaire), la représentation institutionnelle ou la capacité à capter des fonds.
S’assurer que l’intervention constitue une amélioration de la qualité de vie des populations sur le long terme n’est pas directement associé aux exigences du poste. Elle relève plutôt de l’engagement personnel. Très peu d’organismes font le suivi des projets achevés, pour en évaluer la portée un ou deux ans après leur finalisation. Cette inquiétude n’existe pas dans la mesure où elle n’est habituellement pas exigée et financée par les bailleurs. Les professionnels qui prennent cette peine sont rares, et doivent souvent le faire sur leur propre temps libre.
Qu’en est-il de l’efficacité des projets?
Le paysage rural africain regorge de pancartes bancales rouillées à la gloire des bailleurs. Il est semé d’édifices abandonnés, d’infrastructures agricoles en rade, d’équipements défectueux avant même d’avoir été utilisé, de périmètres maraîchers délaissés… Ces «résidus» sont les traces d’interventions de développement menées par des ONG et des agences internationales. Ils font partie de l’environnement quotidien des populations. Ces vestiges questionnent l’efficacité de beaucoup d’actions menées sur le continent sous la bannière du développement.
Il n’existe pas de données fiables sur le succès et les échecs des interventions. D’autant plus que ces qualifications varient selon de la perspective des acteurs impliqués.
Dans le cadre d’un projet de recherche financé par la Fondation de la Croix Rouge en Casamance, au sud du Sénégal, nous avons visité de nombreux villages afin d’établir ce qu’il restait des projets réalisés par les ONG internationales durant les cinq dernières années. Les interventions définies comme faillies désignaient les situations où les dispositifs mis en place avaient cessé de fonctionner à peine quelques semaines après la fin du projet. Selon cette perspective, le taux d’échec était supérieur à 70% dans certaines localités, tandis qu’une ONG espagnole caracolait à 90% d’échec. Des blocs maraîchers, des chèvreries, des infrastructures d’eau, une maternité, des marchés communautaires édifiés par les intervenants, tombaient en désuétude à peine quelque mois après leur construction.
Il est indéniable que de nombreuses interventions de développement transforment positivement la vie des populations. Beaucoup d’autres, cependant, sont très problématiques en termes d’impact, de viabilité et de pérennisation. Leur fréquence est difficile à chiffrer à large échelle, dans la mesure où il n’existe bien souvent aucun recensement global des actions menées sur une zone particulière, et où les dispositifs d’évaluation ne sont ni fiables ni homogènes.
Un système d’évaluation déficient
Si la culture de l’évaluation s’est aujourd’hui imposée dans le secteur de la coopération internationale, les outils utilisés sont insuffisants pour calibrer les transformations sociales ou économiques dérivées d’une intervention. Il y a plusieurs raisons à cela:
En premier lieu, l’évaluateur est presque toujours recruté par l’organisation qui a mené l’intervention – ce qui engage inévitablement sa neutralité. Les évaluateurs sollicités par les bailleurs de fonds sont rares. Celles qui mobilisent des observateurs indépendants (journalistes, d’autres ONG, des associations locales, etc.) sont pratiquement inexistantes.
En deuxième lieu, l’évaluateur dispose d’à peine quelques heures, voire de quelques jours sur le terrain, afin d’évaluer une intervention souvent menée sur plusieurs années… La visite à la hâte du terrain suggère, d’ailleurs, que les personnes interrogées livrent spontanément, sans pression ni arrière-pensée, leur vision positive ou négative du projet. En réalité, les populations tendent à modérer leurs reproches à l’endroit d’un projet ou d’une organisation. Ils craignent qu’un discours trop critique ne leur donne mauvaise réputation, et réduise les chances de recevoir d’autres projets.
Pour les organisations, une évaluation est souvent vécue comme un examen dont le résultat positif renforce la possibilité d’accéder à de nouveaux fonds. Ainsi, il ne s’agit pas tant de comprendre «ce qui n’a pas marché», mais plutôt d’atteindre la meilleure qualification possible. Elles ne sont donc pas spontanément enclines à faciliter la visibilité des aspects les plus sensibles d’une intervention.
En troisième lieu, l’évaluation d’un projet est habituellement menée à peine quelques jours ou quelques semaines après les dernières activités, pour des raisons d’homogénéité administrative et budgétaire. Mais ce procédé empêche tout recul pour évaluer l’impact. Comment savoir si, un ou deux ans après un appui matériel et économique pour la mise en place d’un petit commerce, un salon de coiffure ou un atelier de couture par exemple, les bénéficiaires se consacrent toujours à l’activité? Ou si au contraire, comme il est extrêmement fréquent, ils ont vendu le matériel, et se retrouvent dans la même situation qu’au départ?
Les procédures habituelles d’évaluation ne fournissent pas ces données. Elles portent sur des processus, c’est-à-dire qu’elles procèdent à la vérification des comptes, s’assurent que les activités prévues ont eu lieu et que les principaux bénéficiaires se disent plus ou moins satisfaits. Ces dispositifs sont donc davantage orientés vers la légitimation du système de l’aide que vers l’analyse des transformations enclenchées.
Parfois, le profil des évaluateurs pose également problème. Ils ont une expertise dans un ou plusieurs secteurs (santé, éducation, nutrition, etc.). En revanche ils méconnaissent souvent le contexte local, les langues vernaculaires ou les caractéristiques socioculturelles. Ces lacunes peuvent être difficilement compensées en à peine quelques jours sur le terrain. Les compétences techniques sont bien entendu nécessaires. Mais les compétences sociales, culturelles et politiques sont aussi vitales pour comprendre les conséquences d’un projet.
Des pays «sous régime d’aide»
L’impact des interventions en général, au-delà de chaque projet, est une autre question qui passe inaperçue dans les procédures habituelles d’évaluation. Si l’aide au développement peut constituer une opportunité pour traiter des secteurs délaissés par l’État, ou pour le transfert de compétences, elle s’accompagne aussi d’effets sociaux, économiques et politiques plus problématiques.
En Casamance par exemple, l’aide a considérablement nui à l’engagement citoyen: là où, par le passé, les populations se mobilisaient par elles-mêmes pour la construction d’une école ou d’un poste de santé, elles tendraient davantage aujourd’hui à la passivité. L’engagement volontaire très fréquent par le passé (pour le creusement de tranchées par exemple, en vue de l’installation de canalisations) est souvent impensable aujourd’hui sans incitation économique.
Cette dépendance vis-à-vis de l’initiative et du financement extérieurs est palpable à plus large échelle. De nombreux États africains dépendent financièrement de l’aide des organisations internationales. Celles-ci, en contrepartie, s’invitent dans la définition des politiques publiques. Certains parlent à ce sujet de «pays sous régime d’aide». Il tient lieu de se questionner si ces procédés, qui affectent la souveraineté nationale, affaiblissent plutôt qu’elles ne renforcent les États récepteurs, et si, au fond, l’aide ne produisait pas les effets qu’elle prétend combattre.
La présence même d’ONG internationales s’accompagne d’effets palpables sur les tissus sociaux et économiques locaux. Dans des contextes souvent dominés par le secteur informel, le travail dans celles-ci est hautement valorisé tant par le salaire que par le statut. L’aide au développement attire logiquement les professionnels les plus qualifiés, souvent au détriment de la fonction publique. Elle fragilise d’autant plus des structures d’État souvent déjà déficitaire.
Quand l’aide creuse les inégalités
L’aide alimente également les inégalités socio-économiques existantes. L’exemple qu’en donne Christophe Courtin est particulièrement éloquent. Tandis que le revenu d’un responsable expatrié de l’Union européenne sur le sol africain peut atteindre 12'000 euros (avec les avantages en nature et les cotisations), l’agent de sécurité à la porte de la même délégation de l’UE perçoit rarement plus de 120 euros (soit 100 fois moins!).
En conformité avec l’idéal libéral, la réduction de la pauvreté – objectif déclaré de l’aide au développement – n’est pas incompatible avec le creusement des inégalités. Ainsi, souvent présentée en termes techniques comme dénuée de toute idéologie, la conceptualisation du développement est, en réalité, indissociable d’une vision politique et d’un projet de société.
L’idée selon laquelle l’aide au développement produit du progrès est communément admise. Elle est pourtant subordonnée aux critères éthiques, politiques ou socio-économiques mobilisés pour l’évaluer. En l’absence de processus d’évaluations fiables, qui puissent prendre une certaine distance vis-à-vis des intérêts des principaux opérateurs de développement (bailleurs bilatéraux et multilatéraux, ONG nationales et internationales), cette équation (aide-progrès), qui constitue la légitimité des institutions de développement, relève davantage de l’idéologie que des réalités empiriques.
Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.
Redécouvrez les quatre épisodes de notre reportage au Niger:
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«La loi liberticide de l’UE est une agression qui ne dit pas son nom» - Amèle Debey
Suissesses à Agadez: «Y a-t-il moins de dignité à fuir la misère qu’à fuir les balles?» - Amèle Debey
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Ce sont en réalité d’autres compétences qui sont valorisées, telles que la bonne gestion bureaucratique et comptable des projets (la production de rapports, le respect du calendrier, le contrôle budgétaire), la représentation institutionnelle ou la capacité à capter des fonds.</p> <p>S’assurer que l’intervention constitue une amélioration de la qualité de vie des populations sur le long terme n’est pas directement associé aux exigences du poste. Elle relève plutôt de l’engagement personnel. Très peu d’organismes font le suivi des projets achevés, pour en évaluer la portée un ou deux ans après leur finalisation. Cette inquiétude n’existe pas dans la mesure où elle n’est habituellement pas exigée et financée par les bailleurs. Les professionnels qui prennent cette peine sont rares, et doivent souvent le faire sur leur propre temps libre.<br><br></p> <h2>Qu’en est-il de l’efficacité des projets?</h2> <p>Le paysage rural africain regorge de pancartes bancales rouillées à la gloire des bailleurs. Il est semé d’édifices abandonnés, d’infrastructures agricoles en rade, d’équipements défectueux avant même d’avoir été utilisé, de périmètres maraîchers délaissés… Ces «résidus» sont les traces d’interventions de développement menées par des ONG et des agences internationales. Ils font partie de l’environnement quotidien des populations. Ces vestiges questionnent l’efficacité de beaucoup d’actions menées sur le continent sous la bannière du développement.</p> <p>Il n’existe pas de données fiables sur le succès et les échecs des interventions. D’autant plus que ces qualifications varient selon de la perspective des acteurs impliqués.</p> <p>Dans le cadre d’un <a href="https://www.fondation-croix-rouge.fr/wp-content/uploads/2018/05/FRUPCRF-PdlF13_JONES-SANCHEZ_Mars2018_VF.pdf">projet de recherche</a> financé par la <a href="https://www.fondation-croix-rouge.fr">Fondation de la Croix Rouge</a> en Casamance, au sud du Sénégal, nous avons visité de nombreux villages afin d’établir ce qu’il restait des projets réalisés par les ONG internationales durant les cinq dernières années. Les interventions définies comme faillies désignaient les situations où les dispositifs mis en place avaient cessé de fonctionner à peine quelques semaines après la fin du projet. Selon cette perspective, le taux d’échec était supérieur à 70% dans certaines localités, tandis qu’une ONG espagnole caracolait à 90% d’échec. 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Celles qui mobilisent des observateurs indépendants (journalistes, d’autres ONG, des associations locales, etc.) sont pratiquement inexistantes.</p> <p>En deuxième lieu, l’évaluateur dispose d’à peine quelques heures, voire de quelques jours sur le terrain, afin d’évaluer une intervention souvent menée sur plusieurs années… La visite à la hâte du terrain suggère, d’ailleurs, que les personnes interrogées livrent spontanément, sans pression ni arrière-pensée, leur vision positive ou négative du projet. En réalité, les populations tendent à modérer leurs reproches à l’endroit d’un projet ou d’une organisation. Ils craignent qu’un discours trop critique ne leur donne mauvaise réputation, et réduise les chances de recevoir d’autres projets.</p> <p>Pour les organisations, une évaluation est souvent vécue comme un examen dont le résultat positif renforce la possibilité d’accéder à de nouveaux fonds. Ainsi, il ne s’agit pas tant de comprendre «ce qui n’a pas marché», mais plutôt d’atteindre la meilleure qualification possible. Elles ne sont donc pas spontanément enclines à faciliter la visibilité des aspects les plus sensibles d’une intervention.</p> <p>En troisième lieu, l’évaluation d’un projet est habituellement menée à peine quelques jours ou quelques semaines après les dernières activités, pour des raisons d’homogénéité administrative et budgétaire. Mais ce procédé empêche tout recul pour évaluer l’impact. Comment savoir si, un ou deux ans après un appui matériel et économique pour la mise en place d’un petit commerce, un salon de coiffure ou un atelier de couture par exemple, les bénéficiaires se consacrent toujours à l’activité? Ou si au contraire, comme il est extrêmement fréquent, ils ont vendu le matériel, et se retrouvent dans la même situation qu’au départ?</p> <p>Les procédures habituelles d’évaluation ne fournissent pas ces données. 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Mais les compétences sociales, culturelles et politiques sont aussi vitales pour comprendre les conséquences d’un projet.</p> <h2><br>Des pays «sous régime d’aide»</h2> <p>L’impact des interventions en général, au-delà de chaque projet, est une autre question qui passe inaperçue dans les procédures habituelles d’évaluation. 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Tandis que le revenu d’un responsable expatrié de l’Union européenne sur le sol africain peut atteindre 12'000 euros (avec les avantages en nature et les cotisations), l’agent de sécurité à la porte de la même délégation de l’UE perçoit rarement plus de 120 euros (soit 100 fois moins!).</p> <p>En conformité avec l’idéal libéral, la réduction de la pauvreté – objectif déclaré de l’aide au développement – n’est pas incompatible avec le creusement des inégalités. Ainsi, souvent présentée en termes techniques comme dénuée de toute idéologie, la conceptualisation du développement est, en réalité, indissociable d’une vision politique et d’un projet de société.</p> <p>L’idée selon laquelle l’aide au développement produit du progrès est communément admise. Elle est pourtant subordonnée aux critères éthiques, politiques ou socio-économiques mobilisés pour l’évaluer. 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Lire l’<a href="https://theconversation.com/afrique-lefficacite-et-levaluation-de-laide-au-developpement-en-question-115168">article original</a>.</h4><p></p><hr><p></p><h2>Redécouvrez les quatre épisodes de notre reportage au Niger:</h2><p><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/lasphysie-dagadez-la-belle-du-d%C3%A9sert"><em>L'«asphyxie» d'Agadez, la belle du désert</em></a> - Amèle Debey</p><p><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/la-loi-liberticide-de-l-ue-contribue-a-la-destruction-de-l-afrique"><em>«La loi liberticide de l’UE est une agression qui ne dit pas son nom»</em></a> - Amèle Debey</p><p><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/y-a-t-il-moins-de-dignite-a-fuir-la-misere-qu-a-fuir-les-balles"><em>Suissesses à Agadez: «Y a-t-il moins de dignité à fuir la misère qu’à fuir les balles?»</em></a> - Amèle Debey</p><p><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/l-afrique-est-sous-le-poids-d-une-nouvelle-colonisation-pire-que-celle-qu-elle-a-connue"><em>«L’Afrique est sous le poids d’une nouvelle colonisation, pire que celle qu’elle a connue»</em></a> - Amèle Debey</p> ', 'content_edition' => null, 'slug' => 'l-efficacite-et-l-evaluation-de-l-aide-au-developpement-en-question', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 662, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1641, 'homepage_order' => (int) 1902, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'attachments' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, 'relatives' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) {} ], 'embeds' => [], 'images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'audios' => [], 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'author' => 'Bon pour la tête', 'description' => 'Alvar Jones Sanchez, Docteur en anthropologie sociale, Fondation Croix-Rouge française J’ai travaillé pendant une dizaine d’années dans le...', 'title' => 'Aide au développement: efficacité et évaluation remises en question', 'crawler' => true, 'connected' => null, 'menu_blocks' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) {} ], 'menu' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) {} ] ] $bufferLevel = (int) 1 $referer = 'https://dev.bonpourlatete.com/like/1623' $OneSignal = '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093' $_serialize = [ (int) 0 => 'post' ] $post = object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 1623, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'ACTUEL / Afrique', 'title' => 'Aide au développement: efficacité et évaluation remises en question', 'subtitle' => '', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p></p><hr><p></p><p style="text-align: center; "><a href="https://theconversation.com/profiles/alvar-jones-sanchez-716757" style="font-size: 1.6rem; background-color: rgb(255, 255, 255);">Alvar Jones Sanchez</a><span style="font-size: 1.6rem;"><strong>, Docteur en anthropologie sociale,</strong> </span><span style="font-size: 1.6rem;"><a href="http://theconversation.com/institutions/fondation-croix-rouge-francaise-3873" style="">Fondation Croix-Rouge française</a></span><br></p><p></p><hr><p></p> <p>J’ai travaillé pendant une dizaine d’années dans le monde de la coopération internationale, essentiellement sur le continent africain. Je m’en suis distancé pour plusieurs motifs. L’un des plus importants tient à l’absence de correspondance entre les bénéfices associés à mes fonctions (en termes économiques et de prestige) et l’échec fréquent des projets. Ce malaise affecte un grand nombre de professionnels au sein d’organisations internationales du développement, qui doivent concilier leur désir de stabilité et de réussite professionnelle avec des questionnements éthiques parfois complexes.</p> <p>L’une des raisons qui explique le fossé entre un statut souvent avantageux et des résultats plutôt discutables tient au fait que les professionnels du secteur ne sont pas rémunérés pour garantir l’impact positif et durable des interventions sur les populations. Si l’efficacité des projets avait une incidence directe sur l’avancement de carrière des chefs de projets, il est certain qu’elle susciterait davantage d’attention. Ce sont en réalité d’autres compétences qui sont valorisées, telles que la bonne gestion bureaucratique et comptable des projets (la production de rapports, le respect du calendrier, le contrôle budgétaire), la représentation institutionnelle ou la capacité à capter des fonds.</p> <p>S’assurer que l’intervention constitue une amélioration de la qualité de vie des populations sur le long terme n’est pas directement associé aux exigences du poste. Elle relève plutôt de l’engagement personnel. Très peu d’organismes font le suivi des projets achevés, pour en évaluer la portée un ou deux ans après leur finalisation. Cette inquiétude n’existe pas dans la mesure où elle n’est habituellement pas exigée et financée par les bailleurs. 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D’autant plus que ces qualifications varient selon de la perspective des acteurs impliqués.</p> <p>Dans le cadre d’un <a href="https://www.fondation-croix-rouge.fr/wp-content/uploads/2018/05/FRUPCRF-PdlF13_JONES-SANCHEZ_Mars2018_VF.pdf">projet de recherche</a> financé par la <a href="https://www.fondation-croix-rouge.fr">Fondation de la Croix Rouge</a> en Casamance, au sud du Sénégal, nous avons visité de nombreux villages afin d’établir ce qu’il restait des projets réalisés par les ONG internationales durant les cinq dernières années. Les interventions définies comme faillies désignaient les situations où les dispositifs mis en place avaient cessé de fonctionner à peine quelques semaines après la fin du projet. Selon cette perspective, le taux d’échec était supérieur à 70% dans certaines localités, tandis qu’une ONG espagnole caracolait à 90% d’échec. 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Beaucoup d’autres, cependant, sont très problématiques en termes d’impact, de viabilité et de pérennisation. Leur fréquence est difficile à chiffrer à large échelle, dans la mesure où il n’existe bien souvent aucun recensement global des actions menées sur une zone particulière, et où les dispositifs d’évaluation ne sont ni fiables ni homogènes.</p> <h2><br>Un système d’évaluation déficient</h2> <p>Si la culture de l’évaluation s’est aujourd’hui imposée dans le secteur de la coopération internationale, les outils utilisés sont insuffisants pour calibrer les transformations sociales ou économiques dérivées d’une intervention. Il y a plusieurs raisons à cela:</p> <p>En premier lieu, l’évaluateur est presque toujours recruté par l’organisation qui a mené l’intervention – ce qui engage inévitablement sa neutralité. Les évaluateurs sollicités par les bailleurs de fonds sont rares. 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Ainsi, il ne s’agit pas tant de comprendre «ce qui n’a pas marché», mais plutôt d’atteindre la meilleure qualification possible. Elles ne sont donc pas spontanément enclines à faciliter la visibilité des aspects les plus sensibles d’une intervention.</p> <p>En troisième lieu, l’évaluation d’un projet est habituellement menée à peine quelques jours ou quelques semaines après les dernières activités, pour des raisons d’homogénéité administrative et budgétaire. Mais ce procédé empêche tout recul pour évaluer l’impact. Comment savoir si, un ou deux ans après un appui matériel et économique pour la mise en place d’un petit commerce, un salon de coiffure ou un atelier de couture par exemple, les bénéficiaires se consacrent toujours à l’activité? Ou si au contraire, comme il est extrêmement fréquent, ils ont vendu le matériel, et se retrouvent dans la même situation qu’au départ?</p> <p>Les procédures habituelles d’évaluation ne fournissent pas ces données. Elles portent sur des processus, c’est-à-dire qu’elles procèdent à la vérification des comptes, s’assurent que les activités prévues ont eu lieu et que les principaux bénéficiaires se disent plus ou moins satisfaits. Ces dispositifs sont donc davantage orientés vers la <a href="https://www.cairn.info/revue-tiers-monde-2005-4-page-861.htm">légitimation du système de l’aide</a> que vers l’analyse des transformations enclenchées.</p> <p>Parfois, le profil des évaluateurs pose également problème. Ils ont une expertise dans un ou plusieurs secteurs (santé, éducation, nutrition, etc.). En revanche ils méconnaissent souvent le contexte local, les langues vernaculaires ou les caractéristiques socioculturelles. Ces lacunes peuvent être difficilement compensées en à peine quelques jours sur le terrain. Les compétences techniques sont bien entendu nécessaires. 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Dans des contextes souvent dominés par le secteur informel, le travail dans celles-ci est hautement valorisé tant par le salaire que par le statut. L’aide au développement attire logiquement les professionnels les plus qualifiés, souvent au détriment de la fonction publique. Elle fragilise d’autant plus des structures d’État souvent déjà déficitaire.<br><br></p> <h2>Quand l’aide creuse les inégalités</h2> <p>L’aide alimente également les inégalités socio-économiques existantes. L’exemple qu’en donne <a href="https://www.cairn.info/revue-tiers-monde-2011-1-page-117.htm">Christophe Courtin</a> est particulièrement éloquent. Tandis que le revenu d’un responsable expatrié de l’Union européenne sur le sol africain peut atteindre 12'000 euros (avec les avantages en nature et les cotisations), l’agent de sécurité à la porte de la même délégation de l’UE perçoit rarement plus de 120 euros (soit 100 fois moins!).</p> <p>En conformité avec l’idéal libéral, la réduction de la pauvreté – objectif déclaré de l’aide au développement – n’est pas incompatible avec le creusement des inégalités. Ainsi, souvent présentée en termes techniques comme dénuée de toute idéologie, la conceptualisation du développement est, en réalité, indissociable d’une vision politique et d’un projet de société.</p> <p>L’idée selon laquelle l’aide au développement produit du progrès est communément admise. Elle est pourtant subordonnée aux critères éthiques, politiques ou socio-économiques mobilisés pour l’évaluer. En l’absence de processus d’évaluations fiables, qui puissent prendre une certaine distance vis-à-vis des intérêts des principaux opérateurs de développement (bailleurs bilatéraux et multilatéraux, ONG nationales et internationales), cette équation (aide-progrès), qui constitue la légitimité des institutions de développement, relève davantage de l’idéologie que des réalités empiriques.<!-- Ci-dessous se trouve le compteur de pages de The Conversation. 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Par ce jugement, la CEDH semble vouloir enterrer toute démarche rationnelle appuyée sur des faits pour favoriser des croyances.</p> <p>Accrochées à un mouvement généralisé autour du climat, qui favorise la foi d’une construction sociale de la réalité, à l’instar de la «justice climatique», ces plaignantes semblent avoir banni de leur plaidoyer tout ce qui pourrait résister au contrôle humain de la météo du jour, sans égards aux résultats scientifiques et leurs immenses incertitudes concernant les climats futurs. Les plaignantes ont accusé en substance les autorités suisses de mener une politique climatique aux objectifs et aux mesures insuffisantes, «en violation de leur droit à la vie», arguant de la vulnérabilité des personnes âgées face aux effets des changements en cours, et en particulier aux vagues de chaleur. Ce qui est visé, selon le jugement, serait l’incapacité de la Suisse à fournir une estimation des émissions de gaz à effet de serre futures afin de limiter «le réchauffement climatique» au fameux 1,5°C de l’Accord de Paris, valeur pourtant parfaitement arbitraire et dont les conséquences néfastes restent difficiles à identifier.</p> <p>Mais qu’en est-il vraiment? Que disent les données des études démographiques sur la «violation du droit à la vie» que ce soit sous les climats helvétiques ou mondiaux? Le «réchauffement climatique» met-il réellement en péril le «droit à la vie» des femmes âgées de Suisse?</p> <p>Premier constat, d’après les données de l’Office Fédéral de la Statistique (OFS), l’espérance de vie à la naissance des femmes suisses est passée de 79,3 ans en 1982 à 85,4 ans en 2022, et ce malgré «l’urgence climatique», soit un gain de 56 jours par an depuis 1982. Sur la même période, l’espérance de vie à 65 ans, âge minimal de ces militantes, est passée de 18,4 à 22,5 années. Il ne semble pas que «le climat» ait eu des conséquences fâcheuses sur leur droit à la vie.</p> <p>En recoupant les données de l’OFS et de Météosuisse, on peut observer la nature cyclique du nombre de décès par semaine des personnes de plus de 65 ans en Suisse, de 2010 à 2024 (Figure).</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1713434705_capturedcran2024041812.04.17.png" class="img-responsive img-fluid center " width="784" height="554" /></p> <p>La courbe noire pleine montre que les périodes hivernales restent les plus fatales, toutes causes confondues, pouvant parfois accroître la mortalité de 72% par rapport aux périodes estivales. Bien que les variabilités démographiques soient complexes à appréhender avec précision (comme les «effets moisson» ou les crises sanitaires telles la Covid-19), cette nature cyclique confirme simplement que «le froid tue».</p> <p>Pour s’en convaincre, s’affichent en gris sur la figure et à titre d’exemple, les températures <i>maximales </i>quotidiennes de la station de Neuchâtel montrant de larges amplitudes au cours de l’année. A partir du printemps 2020, la courbe des décès-toutes-causes subit les perturbations du Coronavirus et ses conséquences, rendant hasardeuse toute interprétation de détail. Mais la forte anti-corrélation entre décès et saisonnalité demeure. Nous supportons bien plus aisément les températures non-optimales chaudes que froides. Une étude récente<strong><sup>1</sup></strong> publiée dans <i>The Lancet</i> sur les excès de mortalité dans les villes européennes entre 2000 et 2019, dus cette fois uniquement aux températures non-optimales chaudes ou froides, confirme la tendance générale: entre 65 et 74 ans, le froid tue en Suisse 3 fois plus que le chaud, entre 75 et 84 ans, 6 fois plus, et au-dessus de 85 ans, 7,6 fois davantage. Dans une autre étude du <i>Lancet</i><strong><sup>2</sup></strong> sur les températures non-optimales entre 2000 et 2019 au niveau mondial, le constat est identique: le taux mondial de surmortalité liée au froid a baissé de 0,5% alors que celui lié à la chaleur aurait augmenté de 0,2%, conduisant à une réduction nette du ratio mondial des décès liés aux températures extrêmes. Mais ces pourcentages ne touchent pas le même nombre de personnes, bien plus nombreuses à décéder durant les hivers, ce qui amplifie davantage le bénéfice d’un réchauffement climatique. Ces militantes du climat semblent donc avoir convaincu la CEDH de porter la justice dans un monde fantasmé, où seules les températures excessivement chaudes président à la destinée des femmes, en invitant la Suisse à rejeter la réalité des faits.</p> <p>Pourtant, dans le monde réel, faut-il le rappeler, l’espérance de vie des Suissesses n’a cessé d’augmenter, et ce malgré le «dérèglement climatique», et grâce, pour l’essentiel, aux énergies fossiles. De plus, les décès directement liés aux températures non-optimales s’amenuisent grâce en grande partie à des hivers plus cléments.</p> <p>Dans le monde réel, un pays riche comme la Suisse permet à sa population de s’adapter aisément aux inconforts météorologiques (chauffage ou climatisation, isolations, facilité d’accès aux soins, énergie toujours disponible, etc.). A cela peut s’ajouter une topographie bienveillante durant les étés avec de nombreux lacs et rivières, et une fraicheur montagnarde accessible.</p> <p>Dans le monde réel, la Suisse a diminué de près de 40% ses émissions de CO<sub>2</sub> par habitant depuis 1980 et 91% de sa production électrique est bas-carbone. D’après la Banque Mondiale, les émissions de CO<sub>2</sub> par dollar de parité de pouvoir d’achat de PIB (ce qui ramène tous les pays du monde à une échelle comparable) placent la Suisse au 4ème<sup>.</sup>rang sur 181 pays, démontrant son efficience énergétique tout en maintenant des conditions de vie exceptionnelles, devant la Suède 6ème, la France 28ème, l’Allemagne 74ème (illustrant l’échec de l’<i>Energiewende</i>), les USA 126ème et la Chine 170ème.</p> <p>Dans le monde réel, si la Suisse devait poursuivre ses émissions de CO<sub>2</sub> au niveau de 2019, elle ne contribuerait en 2100 qu’à une élévation de la température mondiale de quelques millièmes de degrés Celsius suivant les formules fournies par le GIEC. Ces valeurs restent non-mesurables et insignifiantes.</p> <p>Mais les militantes du climat ne vivent pas dans le monde réel. 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(2021) <i>Lancet Planet Health</i>, vol. 5, e415-425</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'la-cour-europeenne-des-droits-de-l-homme-cedh-aurait-elle-engage-une-guerre-contre-le-monde-des-realites', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 21, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4878, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Cuba entre famine et abondance', 'subtitle' => 'La situation économique à Cuba est catastrophique. 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Si l’Allemagne et les autres membres de l’alliance nouent bien des partenariats avec des Etats du Pacifique, et conduisent des exercices militaires dans la zone, ce n’est pas à la hauteur de la «menace chinoise».</p> <p>La nature de cette menace? Elle n’est pas directement militaire mais plutôt économique. «Si Pékin était en mesure de bloquer les voies commerciales dans la mer de Chine méridionale, la circulation des marchandises en Europe serait en péril».</p> <p>Autre question qui n’était pas d’actualité il y a 75 ans: la contribution des Etats-Unis. Le <a href="https://www.telegraph.co.uk/opinion/2024/04/03/europe-must-step-up-to-keep-the-us-in-nato/" target="_blank" rel="noopener"><em>Daily Telegraph</em></a> regrette que l’Europe ne fasse aucun effort pour s’assurer que le plus grand contributeur de l’OTAN ne s’en détache pas. L’heure est grave, puisqu’on parle de «passer à la caisse». La menace qui plane sur l’avenir de l’organisation n’est pas seulement la perspective d’une réélection de Donald Trump et de la ligne isolationniste, c’est celle du mécontentement général des Etats-Unis qui «contribuent bien plus à la défense de l’Europe que le continent ne le fait lui-même... On aurait tort de penser que l’aide américaine coule de source.»</p> <p>Les dissensions internes sont toujours un péril sous-estimé, comme le confirme <a href="https://iq.lt/komentarai/issukiai-lietuvos-ateiciai-nato-ir-es/325771" target="_blank" rel="noopener">le mensuel lituanien </a><em><a href="https://iq.lt/komentarai/issukiai-lietuvos-ateiciai-nato-ir-es/325771" target="_blank" rel="noopener">IQ</a>. </em>Au cœur de la discorde, le droit de veto. 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Dans <a href="https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/l-otan-a-75-ans-l-age-de-la-resilience-democratique-994366.html" target="_blank" rel="noopener">les colonnes de <em>La Tribune</em></a>, l’élue souligne que l’organisation «doit plus que jamais être notre bouclier face aux ennemis de la liberté».</p> <p>Un avenir mitigé donc, porté par de beaux discours et une volonté de cohésion, entaché par des divergences internes, car tous les Etats membres ne voient pas toujours leurs intérêts converger. De manière plus pragmatique, le quotidien croate <em>Večernji list</em> remet l’église au centre du village: comment faire face à l’avenir lorsque manque la ressource principale, les soldats? </p> <p>Le nombre de militaires actifs dans les différentes armées des pays membres est en effet en recul, jusqu’à atteindre un seuil inquiétant. 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VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
1 Commentaire
@Eggi 17.04.2019 | 16h06
«Bravo pour avoir abordé une problématique peu visible dans les médias. Notre conseiller fédéral Ignazio Cassis a aussi traité récemment cette question, sous l'angle des conditions mises à l'aide au développement. Malheureusement, l'évocation de ces thèmes choque les âmes sensibles!»