Actuel / La survie des médias en jeu
Sammy Ketz, chef de bureau de l'AFP à Bagdad, ainsi que près d'une centaine de journalistes dans toute l'Europe s'insurge contre la réutilisation – sans contre-partie de la part des géant du Net – du contenu journalistique partagé sur les plateformes. La directive sur l'extension des «droits voisins» discutée au Parlement européen participerait à préserver l'un des piliers de des sociétés démocratiques : celui d'une information libre et pluraliste.
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Prétextant une atteinte à la neutralité du Net et alors que les réseaux sociaux et autres moteurs de recherches font mine de lutter contre la désinformation, le lobbying exercé sur les députés et qui a mené à un rejet de l’adaptation de la loi fait réagir.</h4><p><strong></strong></p><p></p><hr><p></p><p style="text-align: center;"><strong>Une tribune de Sammy Ketz, <br></strong></p><p style="text-align: center;">reporter français et directeur du bureau AFP à Bagdad<strong><br></strong></p><p style="text-align: center;">et signée par 91 reporters et journalistes issus de 27 pays de l’Union européenne.</p><p></p><hr><p></p><p>Chers députés européens, </p><p>J’effectuais un reportage à Mossoul, l’ancienne capitale de l’État islamique, sur la rentrée des classes après trois ans de fermeture par les djihadistes et je réfléchissais à la manière dont j’allais raconter le plaisir incommensurable ressenti par les enfants de cette ville martyre de retrouver les bancs de l’école qui leur avaient été interdits.</p><p>J’étais assis avec le photographe, le vidéaste et le chauffeur de l’AFP dans un restaurant avant de repartir pour Bagdad, quand j’ai lu sur mon ordinateur un article qui m’a interloqué sans vraiment m’étonner, sur les débats européens relatifs aux «droits voisins» et au projet de leur application aux entreprises de presse. Après cinq ans passés à sillonner la Syrie dévastée par la guerre où j’avais manqué à plusieurs reprises de perdre la vie sous les balles de tireurs embusqués ou les obus d’artilleurs chevronnés, je venais d’arriver en Irak pour la troisième fois depuis l’invasion américaine de 2003. <em><strong><br><br></strong></em></p><blockquote><em><strong>«En plus de quarante ans de carrière, j’ai vu le nombre de journalistes sur le terrain diminuer de manière constante alors que les dangers n’ont cessé de croître»</strong></em><br></blockquote><p>Soyons concrets. En plus de quarante ans de carrière, j’ai vu le nombre de journalistes sur le terrain diminuer de manière constante alors que les dangers n’ont cessé de croître. Nous sommes devenus des cibles et les reportages coûtent de plus en plus cher. Finie l’époque où j’allais à la guerre, en veste ou en bras de chemise, un carnet dans ma poche, aux côtés du photographe ou du vidéaste. Aujourd’hui, il faut des gilets pare-balles, des casques, des voitures blindées, parfois des gardes du corps pour éviter d’être enlevés, des assurances. Qui paie de telles dépenses? Les médias et cela est onéreux.<br>Or les médias qui produisent les contenus et qui envoient leurs journalistes risquer leur vie pour assurer une information fiable, pluraliste et complète, pour un coût de plus en plus élevé ne sont pas ceux qui en tirent les bénéfices. Ce sont des plateformes qui se servent sans payer. C’est comme si vous travailliez mais qu’une tierce personne récoltait sans vergogne et à l’œil le fruit de votre travail. Si du point de vue moral c’est injustifiable, du point de vue de la démocratie ça l’est encore plus.<br>Combien d’amis ont cessé de raconter car leur média fermait ou ne pouvait plus payer. Jusqu’à ce qu’ils rangent leur stylo, posent leur appareil photo ou leur caméra, ils avaient partagé avec moi des peurs effroyables terrés derrière un mur qui tremblait autant que nous sous l’impact des explosions, des joies indescriptibles quand nous arrivions au but, que nous allions raconter au monde la «vérité» que nous avions vue de nos propres yeux, des rencontres inouïes avec des seigneurs de guerre et leur cour d’hommes armés jusqu’aux dents qui tripotaient leur pistolet ou leur poignard en souriant pendant que nous interrogions leur chef, la poignante tristesse qui s’emparait de nous face à des civils hébétés pris au piège, des femmes protégeant maladroitement leurs enfants alors que les balles entaillaient le mur du réduit où elles avaient trouvé refuge.<br></p><p>Les médias ont subi longtemps avant de réagir, s’en prenant aux conséquences plutôt qu’aux causes. Faute d’argent, on licencie les journalistes au point d’arriver parfois à la caricature: un journal sans journalistes ou presque. Désormais, ils veulent faire valoir leurs droits pour pouvoir continuer à informer, ils demandent que soient partagées les recettes commerciales avec les producteurs de ces contenus, qu’ils soient médias ou artistes. C’est ça les «droits voisins».<em><strong><br><br></strong></em></p><blockquote><em><strong>Facebook et Google n’emploient aucun journaliste et ne produisent aucun contenu éditorial, mais ils se rémunèrent par la publicité associée au contenu que les journalistes produisent.</strong></em><br></blockquote><p>Et bien sûr, il faut cesser de gober le mensonge colporté par Google et Facebook selon lequel la directive sur les «droits voisins» menace la gratuité d’Internet: non. La gratuité existera sur Internet car les géants du Net, qui captent actuellement les contenus éditoriaux gratuitement et engrangent des recettes publicitaires de ce fait, peuvent rétribuer les médias sans faire payer les consommateurs. Difficile? Impossible? Pas du tout. Facebook a réalisé un bénéfice en 2017 de 16 milliards de dollars et Google de 12,7 milliards de dollars. Il faut tout simplement qu’ils paient leur écot. Ainsi les médias continueront à vivre et eux participeront au pluralisme et à la liberté de la presse auxquels ils se déclarent attachés.<br>Je suis convaincu que les députés abusés par un lobbying mensonger ont désormais compris que la gratuité d’Internet n’est pas en cause. Il s’agit de la défense de la liberté de la presse, car si les journaux n’ont plus de journalistes, il n’y aura plus cette liberté à laquelle les députés, quelles que soient leurs étiquettes politiques, sont attachés.<br>De nombreuses fois, j’ai rencontré des gens assiégés, isolés, sans défense, qui demandaient seulement une chose: «Racontez ce que vous avez vu, ainsi nous aurons une chance d’être sauvés.» Dois-je leur dire: «Non, perdez vos illusions, nous sommes les derniers journalistes, bientôt vous n’en verrez plus car ils vont disparaître faute de moyens»? Il faut savoir que Facebook et Google n’emploient aucun journaliste et ne produisent aucun contenu éditorial, mais ils se rémunèrent par la publicité associée au contenu que les journalistes produisent.<br>Chaque jour encore, les journalistes enquêtent dans tous les domaines pour informer les citoyens. Chaque année, des prix récompensent les journalistes les plus courageux, intrépides, talentueux. Il ne faut pas que ce siphonnage qui dépouille les médias des recettes auxquelles ils ont droit aboutisse un jour à ce qu’il n’y ait plus de prix à distribuer faute de candidats ayant eu les moyens d’aller sur le terrain. Il est temps de réagir. Le Parlement européen doit voter massivement en faveur de l’application de «droits voisins» aux entreprises de presse pour que vivent la démocratie et un de ses symboles les plus remarquables: le journalisme.</p><p></p><hr><p></p><h2>Les cosignataires:</h2><p><strong>Autriche</strong><br>Helmut Brandstätter, rédacteur en chef du <em>Kurier</em><br>Nina Horaczek, grand reporter du magazine hebdomadaire <em>Falter</em>, Prix Concordia Press 2011, Prix Prof. Claus Gatterer 2014, Prix Prof. Karl Renner 2016<br>Oscar Bronner, éditeur, <em>Der Standard</em><br></p><p><strong>Belgique</strong><br>Majd Khalifeh, journaliste et réalisateur de documentaires<br>Jean-Pierre Martin, grand reporter de RTL Belgique depuis 1984. Il couvre le Moyen-Orient et l’Afrique a été marqué par le drame du Rwanda où il a vécu durant toute l’année 1994<br>Christophe Lamfalussy, grand reporter de <em>La Libre Belgique</em>, Prix Dexia du journalisme, auteur<br>Maroun Labaki, ancien chef du desk monde du <em>Soir</em>, président du Press Club Brussels Europe<br>Alain Lallemand, grand reporter pour <em>Le Soir</em>, prix Lorenzo Natali 2000, prix Sigma Delta Chi 2002 et 2007. Co-fondateur et administrateur de l’European Investigative Networks (EIC)<br>Pascal Weiss, rédacteur en chef <em>Het Nieuwsblad</em><br>Liesbeth Van Impe, rédactrice en chef <em>Het Nieuwsblad/De Gentenaar</em><br>Dorian de Meeûs, rédacteur en chef, <em>La Libre Belgique</em><br>Jean-Marc Gheraille, Rédacteur en chef, <em>La Dernière Heure</em><em></em></p><p><em></em><strong>Bulgarie</strong><br>Georgi Mikov, envoyé spécial à l’étranger de <em>24 chasa</em><br>Svetsolav Terziev, expert pour <em>The Sega Daily</em>, nominé pour le European Press Prize 2015, professeur de journalisme à l’Université et à l’Institut d’Economie de Sofia</p><p><strong>République Tchèque</strong><br>Radka Markova, rédactrice en chef de l’agence de presse tchèque <em>CTK</em>, récompensée en 2003 par le Journalist Quail qui honore des journalistes tchèques de moins de 33 ans<br>Jakub Szanto, correspondant au Moyen-Orient de la television tchèque 2013-2018, Prix Ferdinand Peroutka 2017<br>Lucie Vopalenska, journaliste radio, Prix Ferdinand Peroutka 199<strong>8<br></strong></p><p><strong>Danemark</strong><br>Mads Nissen, photographe documentariste et auteur de trois livres, récompensé par plus de 60 prix internationaux, dont le World Press Photo de l’année 2015<br></p><p><strong>Finlande</strong><br>Rauli Virtanen, ancien correspondant à l’étranger, professeur de journalisme, réalisateur de documentaires et auteur de sept livres<br>Jussi Eronen, rédacteur en chef de <em>Suomen Kuvalehti</em>, nominé pour le prix Europa du Journaliste européen de l’année 2017, prix du Journalisme de la Fédération des rédacteurs finlandais 2011, Prix finlandais du journalisme d’investigation 2010, Grand prix finlandais du journalisme 2009</p><p><strong>France</strong><br>Christophe Ayad, grand reporter au <em>Monde</em>, ancien chef du service International, prix Albert Londres 2004, prix Bayeux-Jean Marin des reporters de guerre 2004, prix de grand reportage de la Presse quotidienne nationale 2010, prix de l’Initiative européenne 2016<br>Florence Aubenas, grand reporter pour <em>Le Monde</em>, Prix Joseph Kessel 2010, Prix Jean Amila-Meckert 2010, Globe de Cristal 2011, Prix d’Académie 2015<br>Annick Cojean, présidente du jury du prix Albert-Londres<br>Jean-Marc Gonin, grand Reporter et Rédacteur en chef au <em>Figaro Magazine</em><br>Adrien Jaulmes, <em>Le Figaro</em>, Prix Albert Londres 2002, Prix Bayeux-Calvados des Correspondants de Guerre 2007<br>Alfred de Montesquiou, grand reporter de <em>Paris Match</em>, prix Albert Londres 2012, prix Interallié-Nouveau Cercle 2013 et Prix de la presse 2014<br></p><p><strong>Allemagne</strong><br>Wolfgang Bauer, grand reporter pour <em>Die Zeit</em>, prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre 2013, 2015 et 2016, prix Nannen du meilleur documentaire 2016, prix Liberty 2016, prix Catholic Media 2012<br>Fiona Ehlers, correspondante pour les zones de guerre et de crise pour <em>Der Spiegel</em>, ancienne correspondante en Italie, prix Liberty 2008, prix EMMA, prix Children’s Rights <br>Caroline Fetscher, journaliste et éditorialiste pour <em>Der Tagesspiegel</em>. 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Il a reçu le Prix Rory Peck en 2016.</p><p><strong>Irlande</strong><br>Geraldine Kennedy, première femme rédactrice en chef pour <em>The Irish Times</em> 2002-2011 et la première femme nommée rédactrice en chef d’un quotidien national en Europe occidentale<br>Lara Marlowe, correspondante en France pour <em>The Irish Times</em>, lauréate de trois prix</p><p><strong>Italie</strong><br>Lorenzo Cremonesi, grand reporter du <em>Corriere della Sera</em>, lauréat de nombreux prix dont le Prix Il Premiolino 2018<br>Alberto Negri, Prix Maria Grazia Cutuli 2009 <br>Maurizio Molinari, rédacteur en chef, <em>La Stampa</em><br>Marco Zatterin, rédacteur en chef adjoint, <em>La Stampa</em><br>Francesco Bei, chef du bureau de Rome, <em>La Stampa</em><br>Paolo Mastrolilli, correspondant aux Etats-Unis, <em>La Stampa</em><br>Marco Bresolin, correspondant à Bruxelles, <em>La Stampa </em><br>Marco Sodano, chef du Desk numérique, <em>La Stampa</em><br>Beniamino Pagliaro, adjoint au chef du Desk numérique, <em>La Stampa</em><br>Alberto Abburrà, adjoint au chef du Desk numérique, <em>La Stampa</em><br>Christian Rocca, journaliste, <em>La Stampa</em><br>Massimo Righi, rédacteur en chef, I<em>l Secolo XIX</em><br>Mauro Barberis, journaliste, <em>Il Secolo XIX</em><br>Ferdinando Boeri, journaliste, <em>Il Secolo XIX</em><br></p><p><strong>Lituanie</strong><br>Dovydas Pancerovas, Šarūnas Černiauskas et Birutė Davidonytė, journalistes d’investigation de l’émission télévisée «15min Investigative Unit», prix Peter Greste de la liberté de la presse 2017, prix Vytautas Gedgaudas 2018</p><p><strong>Luxembourg</strong><br>Dhiraj Sabharwal, rédacteur en chef de <em>Tageblatt</em>, journal européen de l’année 2018</p><p><strong>Malte</strong><br>Ray Bugeja, rédacteur en chef du <em>Times of Malta</em><br></p><p><strong>Pologne</strong><br>Wojciech Bojanowski, reporter pour TVN, journaliste de l’année 2017 et prix du Journalisme d’investigation <br>Wojciech Jagielski, ancien journaliste de la <em>Gazeta Wyborcza</em> et de l’agence PAP, actuellement grand reporter au Tygodnik Powszechny, prix Tischner, prix Fikus et Prix Spécial Grand Press 2011<br>Paweł Pieniążek, journaliste indépendant, reporter pour <em>Gazeta.pl et Tygodnik Powszechny</em>, nominé au prix MediaTory 2014, prix Beata Pawlak 2017 et Ambassador Nowej Europy (New Europe Ambassador) 2018<br></p><p><strong>Pays-Bas</strong><br>Bud Wichers, grand reporter, il a notamment travaillé au Moyen-Orient, en Ukraine et en Colombie, producteur de documentaires<br>Thomas Verfuss, représentant à La Haye de Journalists For Justice.<br>Thomas Erdbrink, chef du bureau du New York Times à Téhéran et reporter pour <em>De Volkskrant</em>, prix Zilveren Nipkov 2016, deux prix Tegel</p><p><strong>Roumanie</strong><br>Ovidiu Nahoi, rédacteur en chef de<em> RFI Romania</em>, producteur de Geopolitics, contributeur permanent de Dilema Veche, prix spécial du Club de la presse roumain pour la promotion de la démocratie 1999, prix spécial du documentaire télévisé de l’Union des journalistes 2015<br>Sabina Fati, correspondante de Radio Free Europe et rédactrice en chef adjointe de l’hebdomadaire <em>Revista 22</em>. 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Seage, journaliste indépendant, ancien directeur du bureau de Bagdad de l’agence espagnole EFE <br></p><p><strong>Slovaquie</strong><br>Andrej Ban, journaliste du <em>Dennik N </em>et photographe de guerre, huit fois consacré Meilleur journaliste en Slovaquie</p><p><strong>Slovénie</strong><br>Novica Mihajlovic, rédacteur en chef du quotidien <em>Delo</em><br></p><p><strong>Royaume-Uni</strong><br>Patrick Cockburn, grand reporter pour <em>The Independent</em>, Correspondant à l’étranger de l’année 2014, Commentateur de l’année 2013, prix Peace Through Media 2010, Orwell Prize 2009, prix James Cameron 2006, prix Martha Gellhorn 2005<br>Martin Chulov, correspondant au Moyen-Orient pour <em>The Guardian</em>, Prix Orwell 2015. 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Après cinq ans passés à sillonner la Syrie dévastée par la guerre où j’avais manqué à plusieurs reprises de perdre la vie sous les balles de tireurs embusqués ou les obus d’artilleurs chevronnés, je venais d’arriver en Irak pour la troisième fois depuis l’invasion américaine de 2003. <em><strong><br><br></strong></em></p><blockquote><em><strong>«En plus de quarante ans de carrière, j’ai vu le nombre de journalistes sur le terrain diminuer de manière constante alors que les dangers n’ont cessé de croître»</strong></em><br></blockquote><p>Soyons concrets. En plus de quarante ans de carrière, j’ai vu le nombre de journalistes sur le terrain diminuer de manière constante alors que les dangers n’ont cessé de croître. Nous sommes devenus des cibles et les reportages coûtent de plus en plus cher. Finie l’époque où j’allais à la guerre, en veste ou en bras de chemise, un carnet dans ma poche, aux côtés du photographe ou du vidéaste. Aujourd’hui, il faut des gilets pare-balles, des casques, des voitures blindées, parfois des gardes du corps pour éviter d’être enlevés, des assurances. Qui paie de telles dépenses? Les médias et cela est onéreux.<br>Or les médias qui produisent les contenus et qui envoient leurs journalistes risquer leur vie pour assurer une information fiable, pluraliste et complète, pour un coût de plus en plus élevé ne sont pas ceux qui en tirent les bénéfices. Ce sont des plateformes qui se servent sans payer. C’est comme si vous travailliez mais qu’une tierce personne récoltait sans vergogne et à l’œil le fruit de votre travail. Si du point de vue moral c’est injustifiable, du point de vue de la démocratie ça l’est encore plus.<br>Combien d’amis ont cessé de raconter car leur média fermait ou ne pouvait plus payer. Jusqu’à ce qu’ils rangent leur stylo, posent leur appareil photo ou leur caméra, ils avaient partagé avec moi des peurs effroyables terrés derrière un mur qui tremblait autant que nous sous l’impact des explosions, des joies indescriptibles quand nous arrivions au but, que nous allions raconter au monde la «vérité» que nous avions vue de nos propres yeux, des rencontres inouïes avec des seigneurs de guerre et leur cour d’hommes armés jusqu’aux dents qui tripotaient leur pistolet ou leur poignard en souriant pendant que nous interrogions leur chef, la poignante tristesse qui s’emparait de nous face à des civils hébétés pris au piège, des femmes protégeant maladroitement leurs enfants alors que les balles entaillaient le mur du réduit où elles avaient trouvé refuge.<br></p><p>Les médias ont subi longtemps avant de réagir, s’en prenant aux conséquences plutôt qu’aux causes. Faute d’argent, on licencie les journalistes au point d’arriver parfois à la caricature: un journal sans journalistes ou presque. Désormais, ils veulent faire valoir leurs droits pour pouvoir continuer à informer, ils demandent que soient partagées les recettes commerciales avec les producteurs de ces contenus, qu’ils soient médias ou artistes. C’est ça les «droits voisins».<em><strong><br><br></strong></em></p><blockquote><em><strong>Facebook et Google n’emploient aucun journaliste et ne produisent aucun contenu éditorial, mais ils se rémunèrent par la publicité associée au contenu que les journalistes produisent.</strong></em><br></blockquote><p>Et bien sûr, il faut cesser de gober le mensonge colporté par Google et Facebook selon lequel la directive sur les «droits voisins» menace la gratuité d’Internet: non. La gratuité existera sur Internet car les géants du Net, qui captent actuellement les contenus éditoriaux gratuitement et engrangent des recettes publicitaires de ce fait, peuvent rétribuer les médias sans faire payer les consommateurs. Difficile? Impossible? Pas du tout. Facebook a réalisé un bénéfice en 2017 de 16 milliards de dollars et Google de 12,7 milliards de dollars. Il faut tout simplement qu’ils paient leur écot. Ainsi les médias continueront à vivre et eux participeront au pluralisme et à la liberté de la presse auxquels ils se déclarent attachés.<br>Je suis convaincu que les députés abusés par un lobbying mensonger ont désormais compris que la gratuité d’Internet n’est pas en cause. Il s’agit de la défense de la liberté de la presse, car si les journaux n’ont plus de journalistes, il n’y aura plus cette liberté à laquelle les députés, quelles que soient leurs étiquettes politiques, sont attachés.<br>De nombreuses fois, j’ai rencontré des gens assiégés, isolés, sans défense, qui demandaient seulement une chose: «Racontez ce que vous avez vu, ainsi nous aurons une chance d’être sauvés.» Dois-je leur dire: «Non, perdez vos illusions, nous sommes les derniers journalistes, bientôt vous n’en verrez plus car ils vont disparaître faute de moyens»? Il faut savoir que Facebook et Google n’emploient aucun journaliste et ne produisent aucun contenu éditorial, mais ils se rémunèrent par la publicité associée au contenu que les journalistes produisent.<br>Chaque jour encore, les journalistes enquêtent dans tous les domaines pour informer les citoyens. Chaque année, des prix récompensent les journalistes les plus courageux, intrépides, talentueux. Il ne faut pas que ce siphonnage qui dépouille les médias des recettes auxquelles ils ont droit aboutisse un jour à ce qu’il n’y ait plus de prix à distribuer faute de candidats ayant eu les moyens d’aller sur le terrain. Il est temps de réagir. Le Parlement européen doit voter massivement en faveur de l’application de «droits voisins» aux entreprises de presse pour que vivent la démocratie et un de ses symboles les plus remarquables: le journalisme.</p><p></p><hr><p></p><h2>Les cosignataires:</h2><p><strong>Autriche</strong><br>Helmut Brandstätter, rédacteur en chef du <em>Kurier</em><br>Nina Horaczek, grand reporter du magazine hebdomadaire <em>Falter</em>, Prix Concordia Press 2011, Prix Prof. Claus Gatterer 2014, Prix Prof. Karl Renner 2016<br>Oscar Bronner, éditeur, <em>Der Standard</em><br></p><p><strong>Belgique</strong><br>Majd Khalifeh, journaliste et réalisateur de documentaires<br>Jean-Pierre Martin, grand reporter de RTL Belgique depuis 1984. Il couvre le Moyen-Orient et l’Afrique a été marqué par le drame du Rwanda où il a vécu durant toute l’année 1994<br>Christophe Lamfalussy, grand reporter de <em>La Libre Belgique</em>, Prix Dexia du journalisme, auteur<br>Maroun Labaki, ancien chef du desk monde du <em>Soir</em>, président du Press Club Brussels Europe<br>Alain Lallemand, grand reporter pour <em>Le Soir</em>, prix Lorenzo Natali 2000, prix Sigma Delta Chi 2002 et 2007. Co-fondateur et administrateur de l’European Investigative Networks (EIC)<br>Pascal Weiss, rédacteur en chef <em>Het Nieuwsblad</em><br>Liesbeth Van Impe, rédactrice en chef <em>Het Nieuwsblad/De Gentenaar</em><br>Dorian de Meeûs, rédacteur en chef, <em>La Libre Belgique</em><br>Jean-Marc Gheraille, Rédacteur en chef, <em>La Dernière Heure</em><em></em></p><p><em></em><strong>Bulgarie</strong><br>Georgi Mikov, envoyé spécial à l’étranger de <em>24 chasa</em><br>Svetsolav Terziev, expert pour <em>The Sega Daily</em>, nominé pour le European Press Prize 2015, professeur de journalisme à l’Université et à l’Institut d’Economie de Sofia</p><p><strong>République Tchèque</strong><br>Radka Markova, rédactrice en chef de l’agence de presse tchèque <em>CTK</em>, récompensée en 2003 par le Journalist Quail qui honore des journalistes tchèques de moins de 33 ans<br>Jakub Szanto, correspondant au Moyen-Orient de la television tchèque 2013-2018, Prix Ferdinand Peroutka 2017<br>Lucie Vopalenska, journaliste radio, Prix Ferdinand Peroutka 199<strong>8<br></strong></p><p><strong>Danemark</strong><br>Mads Nissen, photographe documentariste et auteur de trois livres, récompensé par plus de 60 prix internationaux, dont le World Press Photo de l’année 2015<br></p><p><strong>Finlande</strong><br>Rauli Virtanen, ancien correspondant à l’étranger, professeur de journalisme, réalisateur de documentaires et auteur de sept livres<br>Jussi Eronen, rédacteur en chef de <em>Suomen Kuvalehti</em>, nominé pour le prix Europa du Journaliste européen de l’année 2017, prix du Journalisme de la Fédération des rédacteurs finlandais 2011, Prix finlandais du journalisme d’investigation 2010, Grand prix finlandais du journalisme 2009</p><p><strong>France</strong><br>Christophe Ayad, grand reporter au <em>Monde</em>, ancien chef du service International, prix Albert Londres 2004, prix Bayeux-Jean Marin des reporters de guerre 2004, prix de grand reportage de la Presse quotidienne nationale 2010, prix de l’Initiative européenne 2016<br>Florence Aubenas, grand reporter pour <em>Le Monde</em>, Prix Joseph Kessel 2010, Prix Jean Amila-Meckert 2010, Globe de Cristal 2011, Prix d’Académie 2015<br>Annick Cojean, présidente du jury du prix Albert-Londres<br>Jean-Marc Gonin, grand Reporter et Rédacteur en chef au <em>Figaro Magazine</em><br>Adrien Jaulmes, <em>Le Figaro</em>, Prix Albert Londres 2002, Prix Bayeux-Calvados des Correspondants de Guerre 2007<br>Alfred de Montesquiou, grand reporter de <em>Paris Match</em>, prix Albert Londres 2012, prix Interallié-Nouveau Cercle 2013 et Prix de la presse 2014<br></p><p><strong>Allemagne</strong><br>Wolfgang Bauer, grand reporter pour <em>Die Zeit</em>, prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre 2013, 2015 et 2016, prix Nannen du meilleur documentaire 2016, prix Liberty 2016, prix Catholic Media 2012<br>Fiona Ehlers, correspondante pour les zones de guerre et de crise pour <em>Der Spiegel</em>, ancienne correspondante en Italie, prix Liberty 2008, prix EMMA, prix Children’s Rights <br>Caroline Fetscher, journaliste et éditorialiste pour <em>Der Tagesspiegel</em>. 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Il a reçu le Prix Rory Peck en 2016.</p><p><strong>Irlande</strong><br>Geraldine Kennedy, première femme rédactrice en chef pour <em>The Irish Times</em> 2002-2011 et la première femme nommée rédactrice en chef d’un quotidien national en Europe occidentale<br>Lara Marlowe, correspondante en France pour <em>The Irish Times</em>, lauréate de trois prix</p><p><strong>Italie</strong><br>Lorenzo Cremonesi, grand reporter du <em>Corriere della Sera</em>, lauréat de nombreux prix dont le Prix Il Premiolino 2018<br>Alberto Negri, Prix Maria Grazia Cutuli 2009 <br>Maurizio Molinari, rédacteur en chef, <em>La Stampa</em><br>Marco Zatterin, rédacteur en chef adjoint, <em>La Stampa</em><br>Francesco Bei, chef du bureau de Rome, <em>La Stampa</em><br>Paolo Mastrolilli, correspondant aux Etats-Unis, <em>La Stampa</em><br>Marco Bresolin, correspondant à Bruxelles, <em>La Stampa </em><br>Marco Sodano, chef du Desk numérique, <em>La Stampa</em><br>Beniamino Pagliaro, adjoint au chef du Desk numérique, <em>La Stampa</em><br>Alberto Abburrà, adjoint au chef du Desk numérique, <em>La Stampa</em><br>Christian Rocca, journaliste, <em>La Stampa</em><br>Massimo Righi, rédacteur en chef, I<em>l Secolo XIX</em><br>Mauro Barberis, journaliste, <em>Il Secolo XIX</em><br>Ferdinando Boeri, journaliste, <em>Il Secolo XIX</em><br></p><p><strong>Lituanie</strong><br>Dovydas Pancerovas, Šarūnas Černiauskas et Birutė Davidonytė, journalistes d’investigation de l’émission télévisée «15min Investigative Unit», prix Peter Greste de la liberté de la presse 2017, prix Vytautas Gedgaudas 2018</p><p><strong>Luxembourg</strong><br>Dhiraj Sabharwal, rédacteur en chef de <em>Tageblatt</em>, journal européen de l’année 2018</p><p><strong>Malte</strong><br>Ray Bugeja, rédacteur en chef du <em>Times of Malta</em><br></p><p><strong>Pologne</strong><br>Wojciech Bojanowski, reporter pour TVN, journaliste de l’année 2017 et prix du Journalisme d’investigation <br>Wojciech Jagielski, ancien journaliste de la <em>Gazeta Wyborcza</em> et de l’agence PAP, actuellement grand reporter au Tygodnik Powszechny, prix Tischner, prix Fikus et Prix Spécial Grand Press 2011<br>Paweł Pieniążek, journaliste indépendant, reporter pour <em>Gazeta.pl et Tygodnik Powszechny</em>, nominé au prix MediaTory 2014, prix Beata Pawlak 2017 et Ambassador Nowej Europy (New Europe Ambassador) 2018<br></p><p><strong>Pays-Bas</strong><br>Bud Wichers, grand reporter, il a notamment travaillé au Moyen-Orient, en Ukraine et en Colombie, producteur de documentaires<br>Thomas Verfuss, représentant à La Haye de Journalists For Justice.<br>Thomas Erdbrink, chef du bureau du New York Times à Téhéran et reporter pour <em>De Volkskrant</em>, prix Zilveren Nipkov 2016, deux prix Tegel</p><p><strong>Roumanie</strong><br>Ovidiu Nahoi, rédacteur en chef de<em> RFI Romania</em>, producteur de Geopolitics, contributeur permanent de Dilema Veche, prix spécial du Club de la presse roumain pour la promotion de la démocratie 1999, prix spécial du documentaire télévisé de l’Union des journalistes 2015<br>Sabina Fati, correspondante de Radio Free Europe et rédactrice en chef adjointe de l’hebdomadaire <em>Revista 22</em>. 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Seage, journaliste indépendant, ancien directeur du bureau de Bagdad de l’agence espagnole EFE <br></p><p><strong>Slovaquie</strong><br>Andrej Ban, journaliste du <em>Dennik N </em>et photographe de guerre, huit fois consacré Meilleur journaliste en Slovaquie</p><p><strong>Slovénie</strong><br>Novica Mihajlovic, rédacteur en chef du quotidien <em>Delo</em><br></p><p><strong>Royaume-Uni</strong><br>Patrick Cockburn, grand reporter pour <em>The Independent</em>, Correspondant à l’étranger de l’année 2014, Commentateur de l’année 2013, prix Peace Through Media 2010, Orwell Prize 2009, prix James Cameron 2006, prix Martha Gellhorn 2005<br>Martin Chulov, correspondant au Moyen-Orient pour <em>The Guardian</em>, Prix Orwell 2015. Journaliste de l’année de la Foreign Press Association (FPA) 2015<br>Jason Burke, grand reporter,<em> Guardian News & Media</em><br>Christina Lamb, grand reporter international du <em>Sunday Times</em>, lauréate de 14 prix, dont le Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre, cinq fois correspondant à l’étranger de l’année au Royaume-Uni et auteur de huit livres<br>Anthony Loyd, correspondant de guerre pour le <em>Time of London,</em> récompensés par 15 prix, dont le Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre<br>Tim Butcher, auteur et ancien correspondant au Moyen-Orient et directeur du bureau pour l’Afrique du <em>Daily Telegraph, prix UK Press Gazette Team</em> Reporting 2003 <br></p><p><strong>Chypre</strong><br>Chrysanthos Tsouroullis, rédacteur en chef de <em>Sigma TV</em> et PDG de Dias group<br>Katia Savva, rédactrice en chef de <em>Politis</em>, prix de l’agence de presse chypriote 2017, récompensée par l’ONG chypriote AWARE pour sa couverture des questions de migration et d’intégration<br>Marios Demetriou, journaliste au quotidien <em>Simerini</em><br></p><p><strong>Portugal</strong><br>Sofia Lorena, journaliste pour <em>Público</em>, Prix Gazeta 2011. 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Par ce jugement, la CEDH semble vouloir enterrer toute démarche rationnelle appuyée sur des faits pour favoriser des croyances.</p> <p>Accrochées à un mouvement généralisé autour du climat, qui favorise la foi d’une construction sociale de la réalité, à l’instar de la «justice climatique», ces plaignantes semblent avoir banni de leur plaidoyer tout ce qui pourrait résister au contrôle humain de la météo du jour, sans égards aux résultats scientifiques et leurs immenses incertitudes concernant les climats futurs. Les plaignantes ont accusé en substance les autorités suisses de mener une politique climatique aux objectifs et aux mesures insuffisantes, «en violation de leur droit à la vie», arguant de la vulnérabilité des personnes âgées face aux effets des changements en cours, et en particulier aux vagues de chaleur. Ce qui est visé, selon le jugement, serait l’incapacité de la Suisse à fournir une estimation des émissions de gaz à effet de serre futures afin de limiter «le réchauffement climatique» au fameux 1,5°C de l’Accord de Paris, valeur pourtant parfaitement arbitraire et dont les conséquences néfastes restent difficiles à identifier.</p> <p>Mais qu’en est-il vraiment? Que disent les données des études démographiques sur la «violation du droit à la vie» que ce soit sous les climats helvétiques ou mondiaux? Le «réchauffement climatique» met-il réellement en péril le «droit à la vie» des femmes âgées de Suisse?</p> <p>Premier constat, d’après les données de l’Office Fédéral de la Statistique (OFS), l’espérance de vie à la naissance des femmes suisses est passée de 79,3 ans en 1982 à 85,4 ans en 2022, et ce malgré «l’urgence climatique», soit un gain de 56 jours par an depuis 1982. Sur la même période, l’espérance de vie à 65 ans, âge minimal de ces militantes, est passée de 18,4 à 22,5 années. Il ne semble pas que «le climat» ait eu des conséquences fâcheuses sur leur droit à la vie.</p> <p>En recoupant les données de l’OFS et de Météosuisse, on peut observer la nature cyclique du nombre de décès par semaine des personnes de plus de 65 ans en Suisse, de 2010 à 2024 (Figure).</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1713434705_capturedcran2024041812.04.17.png" class="img-responsive img-fluid center " width="784" height="554" /></p> <p>La courbe noire pleine montre que les périodes hivernales restent les plus fatales, toutes causes confondues, pouvant parfois accroître la mortalité de 72% par rapport aux périodes estivales. Bien que les variabilités démographiques soient complexes à appréhender avec précision (comme les «effets moisson» ou les crises sanitaires telles la Covid-19), cette nature cyclique confirme simplement que «le froid tue».</p> <p>Pour s’en convaincre, s’affichent en gris sur la figure et à titre d’exemple, les températures <i>maximales </i>quotidiennes de la station de Neuchâtel montrant de larges amplitudes au cours de l’année. A partir du printemps 2020, la courbe des décès-toutes-causes subit les perturbations du Coronavirus et ses conséquences, rendant hasardeuse toute interprétation de détail. Mais la forte anti-corrélation entre décès et saisonnalité demeure. Nous supportons bien plus aisément les températures non-optimales chaudes que froides. Une étude récente<strong><sup>1</sup></strong> publiée dans <i>The Lancet</i> sur les excès de mortalité dans les villes européennes entre 2000 et 2019, dus cette fois uniquement aux températures non-optimales chaudes ou froides, confirme la tendance générale: entre 65 et 74 ans, le froid tue en Suisse 3 fois plus que le chaud, entre 75 et 84 ans, 6 fois plus, et au-dessus de 85 ans, 7,6 fois davantage. Dans une autre étude du <i>Lancet</i><strong><sup>2</sup></strong> sur les températures non-optimales entre 2000 et 2019 au niveau mondial, le constat est identique: le taux mondial de surmortalité liée au froid a baissé de 0,5% alors que celui lié à la chaleur aurait augmenté de 0,2%, conduisant à une réduction nette du ratio mondial des décès liés aux températures extrêmes. Mais ces pourcentages ne touchent pas le même nombre de personnes, bien plus nombreuses à décéder durant les hivers, ce qui amplifie davantage le bénéfice d’un réchauffement climatique. Ces militantes du climat semblent donc avoir convaincu la CEDH de porter la justice dans un monde fantasmé, où seules les températures excessivement chaudes président à la destinée des femmes, en invitant la Suisse à rejeter la réalité des faits.</p> <p>Pourtant, dans le monde réel, faut-il le rappeler, l’espérance de vie des Suissesses n’a cessé d’augmenter, et ce malgré le «dérèglement climatique», et grâce, pour l’essentiel, aux énergies fossiles. De plus, les décès directement liés aux températures non-optimales s’amenuisent grâce en grande partie à des hivers plus cléments.</p> <p>Dans le monde réel, un pays riche comme la Suisse permet à sa population de s’adapter aisément aux inconforts météorologiques (chauffage ou climatisation, isolations, facilité d’accès aux soins, énergie toujours disponible, etc.). A cela peut s’ajouter une topographie bienveillante durant les étés avec de nombreux lacs et rivières, et une fraicheur montagnarde accessible.</p> <p>Dans le monde réel, la Suisse a diminué de près de 40% ses émissions de CO<sub>2</sub> par habitant depuis 1980 et 91% de sa production électrique est bas-carbone. D’après la Banque Mondiale, les émissions de CO<sub>2</sub> par dollar de parité de pouvoir d’achat de PIB (ce qui ramène tous les pays du monde à une échelle comparable) placent la Suisse au 4ème<sup>.</sup>rang sur 181 pays, démontrant son efficience énergétique tout en maintenant des conditions de vie exceptionnelles, devant la Suède 6ème, la France 28ème, l’Allemagne 74ème (illustrant l’échec de l’<i>Energiewende</i>), les USA 126ème et la Chine 170ème.</p> <p>Dans le monde réel, si la Suisse devait poursuivre ses émissions de CO<sub>2</sub> au niveau de 2019, elle ne contribuerait en 2100 qu’à une élévation de la température mondiale de quelques millièmes de degrés Celsius suivant les formules fournies par le GIEC. Ces valeurs restent non-mesurables et insignifiantes.</p> <p>Mais les militantes du climat ne vivent pas dans le monde réel. 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(2021) <i>Lancet Planet Health</i>, vol. 5, e415-425</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'la-cour-europeenne-des-droits-de-l-homme-cedh-aurait-elle-engage-une-guerre-contre-le-monde-des-realites', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 25, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4878, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Cuba entre famine et abondance', 'subtitle' => 'La situation économique à Cuba est catastrophique. 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Cette tribune fait suite au rejet du Parlement européen d’adopter une réforme du droit d’auteur liée aux questions numériques. Le but de cette «Directive Copyright» était d’imposer au géant de l’Internet, Google et Facebook, de verser une rémunération aux sociétés de presses et aux auteurs à chaque fois que du contenu était utilisé sur la plateforme. Prétextant une atteinte à la neutralité du Net et alors que les réseaux sociaux et autres moteurs de recherches font mine de lutter contre la désinformation, le lobbying exercé sur les députés et qui a mené à un rejet de l’adaptation de la loi fait réagir.
Une tribune de Sammy Ketz,
reporter français et directeur du bureau AFP à Bagdad
et signée par 91 reporters et journalistes issus de 27 pays de l’Union européenne.
Chers députés européens,
J’effectuais un reportage à Mossoul, l’ancienne capitale de l’État islamique, sur la rentrée des classes après trois ans de fermeture par les djihadistes et je réfléchissais à la manière dont j’allais raconter le plaisir incommensurable ressenti par les enfants de cette ville martyre de retrouver les bancs de l’école qui leur avaient été interdits.
J’étais assis avec le photographe, le vidéaste et le chauffeur de l’AFP dans un restaurant avant de repartir pour Bagdad, quand j’ai lu sur mon ordinateur un article qui m’a interloqué sans vraiment m’étonner, sur les débats européens relatifs aux «droits voisins» et au projet de leur application aux entreprises de presse. Après cinq ans passés à sillonner la Syrie dévastée par la guerre où j’avais manqué à plusieurs reprises de perdre la vie sous les balles de tireurs embusqués ou les obus d’artilleurs chevronnés, je venais d’arriver en Irak pour la troisième fois depuis l’invasion américaine de 2003.
«En plus de quarante ans de carrière, j’ai vu le nombre de journalistes sur le terrain diminuer de manière constante alors que les dangers n’ont cessé de croître»
Soyons concrets. En plus de quarante ans de carrière, j’ai vu le nombre de journalistes sur le terrain diminuer de manière constante alors que les dangers n’ont cessé de croître. Nous sommes devenus des cibles et les reportages coûtent de plus en plus cher. Finie l’époque où j’allais à la guerre, en veste ou en bras de chemise, un carnet dans ma poche, aux côtés du photographe ou du vidéaste. Aujourd’hui, il faut des gilets pare-balles, des casques, des voitures blindées, parfois des gardes du corps pour éviter d’être enlevés, des assurances. Qui paie de telles dépenses? Les médias et cela est onéreux.
Or les médias qui produisent les contenus et qui envoient leurs journalistes risquer leur vie pour assurer une information fiable, pluraliste et complète, pour un coût de plus en plus élevé ne sont pas ceux qui en tirent les bénéfices. Ce sont des plateformes qui se servent sans payer. C’est comme si vous travailliez mais qu’une tierce personne récoltait sans vergogne et à l’œil le fruit de votre travail. Si du point de vue moral c’est injustifiable, du point de vue de la démocratie ça l’est encore plus.
Combien d’amis ont cessé de raconter car leur média fermait ou ne pouvait plus payer. Jusqu’à ce qu’ils rangent leur stylo, posent leur appareil photo ou leur caméra, ils avaient partagé avec moi des peurs effroyables terrés derrière un mur qui tremblait autant que nous sous l’impact des explosions, des joies indescriptibles quand nous arrivions au but, que nous allions raconter au monde la «vérité» que nous avions vue de nos propres yeux, des rencontres inouïes avec des seigneurs de guerre et leur cour d’hommes armés jusqu’aux dents qui tripotaient leur pistolet ou leur poignard en souriant pendant que nous interrogions leur chef, la poignante tristesse qui s’emparait de nous face à des civils hébétés pris au piège, des femmes protégeant maladroitement leurs enfants alors que les balles entaillaient le mur du réduit où elles avaient trouvé refuge.
Les médias ont subi longtemps avant de réagir, s’en prenant aux conséquences plutôt qu’aux causes. Faute d’argent, on licencie les journalistes au point d’arriver parfois à la caricature: un journal sans journalistes ou presque. Désormais, ils veulent faire valoir leurs droits pour pouvoir continuer à informer, ils demandent que soient partagées les recettes commerciales avec les producteurs de ces contenus, qu’ils soient médias ou artistes. C’est ça les «droits voisins».
Facebook et Google n’emploient aucun journaliste et ne produisent aucun contenu éditorial, mais ils se rémunèrent par la publicité associée au contenu que les journalistes produisent.
Et bien sûr, il faut cesser de gober le mensonge colporté par Google et Facebook selon lequel la directive sur les «droits voisins» menace la gratuité d’Internet: non. La gratuité existera sur Internet car les géants du Net, qui captent actuellement les contenus éditoriaux gratuitement et engrangent des recettes publicitaires de ce fait, peuvent rétribuer les médias sans faire payer les consommateurs. Difficile? Impossible? Pas du tout. Facebook a réalisé un bénéfice en 2017 de 16 milliards de dollars et Google de 12,7 milliards de dollars. Il faut tout simplement qu’ils paient leur écot. Ainsi les médias continueront à vivre et eux participeront au pluralisme et à la liberté de la presse auxquels ils se déclarent attachés.
Je suis convaincu que les députés abusés par un lobbying mensonger ont désormais compris que la gratuité d’Internet n’est pas en cause. Il s’agit de la défense de la liberté de la presse, car si les journaux n’ont plus de journalistes, il n’y aura plus cette liberté à laquelle les députés, quelles que soient leurs étiquettes politiques, sont attachés.
De nombreuses fois, j’ai rencontré des gens assiégés, isolés, sans défense, qui demandaient seulement une chose: «Racontez ce que vous avez vu, ainsi nous aurons une chance d’être sauvés.» Dois-je leur dire: «Non, perdez vos illusions, nous sommes les derniers journalistes, bientôt vous n’en verrez plus car ils vont disparaître faute de moyens»? Il faut savoir que Facebook et Google n’emploient aucun journaliste et ne produisent aucun contenu éditorial, mais ils se rémunèrent par la publicité associée au contenu que les journalistes produisent.
Chaque jour encore, les journalistes enquêtent dans tous les domaines pour informer les citoyens. Chaque année, des prix récompensent les journalistes les plus courageux, intrépides, talentueux. Il ne faut pas que ce siphonnage qui dépouille les médias des recettes auxquelles ils ont droit aboutisse un jour à ce qu’il n’y ait plus de prix à distribuer faute de candidats ayant eu les moyens d’aller sur le terrain. Il est temps de réagir. Le Parlement européen doit voter massivement en faveur de l’application de «droits voisins» aux entreprises de presse pour que vivent la démocratie et un de ses symboles les plus remarquables: le journalisme.
Les cosignataires:
Autriche
Helmut Brandstätter, rédacteur en chef du Kurier
Nina Horaczek, grand reporter du magazine hebdomadaire Falter, Prix Concordia Press 2011, Prix Prof. Claus Gatterer 2014, Prix Prof. Karl Renner 2016
Oscar Bronner, éditeur, Der Standard
Belgique
Majd Khalifeh, journaliste et réalisateur de documentaires
Jean-Pierre Martin, grand reporter de RTL Belgique depuis 1984. Il couvre le Moyen-Orient et l’Afrique a été marqué par le drame du Rwanda où il a vécu durant toute l’année 1994
Christophe Lamfalussy, grand reporter de La Libre Belgique, Prix Dexia du journalisme, auteur
Maroun Labaki, ancien chef du desk monde du Soir, président du Press Club Brussels Europe
Alain Lallemand, grand reporter pour Le Soir, prix Lorenzo Natali 2000, prix Sigma Delta Chi 2002 et 2007. Co-fondateur et administrateur de l’European Investigative Networks (EIC)
Pascal Weiss, rédacteur en chef Het Nieuwsblad
Liesbeth Van Impe, rédactrice en chef Het Nieuwsblad/De Gentenaar
Dorian de Meeûs, rédacteur en chef, La Libre Belgique
Jean-Marc Gheraille, Rédacteur en chef, La Dernière Heure
Bulgarie
Georgi Mikov, envoyé spécial à l’étranger de 24 chasa
Svetsolav Terziev, expert pour The Sega Daily, nominé pour le European Press Prize 2015, professeur de journalisme à l’Université et à l’Institut d’Economie de Sofia
République Tchèque
Radka Markova, rédactrice en chef de l’agence de presse tchèque CTK, récompensée en 2003 par le Journalist Quail qui honore des journalistes tchèques de moins de 33 ans
Jakub Szanto, correspondant au Moyen-Orient de la television tchèque 2013-2018, Prix Ferdinand Peroutka 2017
Lucie Vopalenska, journaliste radio, Prix Ferdinand Peroutka 1998
Danemark
Mads Nissen, photographe documentariste et auteur de trois livres, récompensé par plus de 60 prix internationaux, dont le World Press Photo de l’année 2015
Finlande
Rauli Virtanen, ancien correspondant à l’étranger, professeur de journalisme, réalisateur de documentaires et auteur de sept livres
Jussi Eronen, rédacteur en chef de Suomen Kuvalehti, nominé pour le prix Europa du Journaliste européen de l’année 2017, prix du Journalisme de la Fédération des rédacteurs finlandais 2011, Prix finlandais du journalisme d’investigation 2010, Grand prix finlandais du journalisme 2009
France
Christophe Ayad, grand reporter au Monde, ancien chef du service International, prix Albert Londres 2004, prix Bayeux-Jean Marin des reporters de guerre 2004, prix de grand reportage de la Presse quotidienne nationale 2010, prix de l’Initiative européenne 2016
Florence Aubenas, grand reporter pour Le Monde, Prix Joseph Kessel 2010, Prix Jean Amila-Meckert 2010, Globe de Cristal 2011, Prix d’Académie 2015
Annick Cojean, présidente du jury du prix Albert-Londres
Jean-Marc Gonin, grand Reporter et Rédacteur en chef au Figaro Magazine
Adrien Jaulmes, Le Figaro, Prix Albert Londres 2002, Prix Bayeux-Calvados des Correspondants de Guerre 2007
Alfred de Montesquiou, grand reporter de Paris Match, prix Albert Londres 2012, prix Interallié-Nouveau Cercle 2013 et Prix de la presse 2014
Allemagne
Wolfgang Bauer, grand reporter pour Die Zeit, prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre 2013, 2015 et 2016, prix Nannen du meilleur documentaire 2016, prix Liberty 2016, prix Catholic Media 2012
Fiona Ehlers, correspondante pour les zones de guerre et de crise pour Der Spiegel, ancienne correspondante en Italie, prix Liberty 2008, prix EMMA, prix Children’s Rights
Caroline Fetscher, journaliste et éditorialiste pour Der Tagesspiegel. Elle a notamment couvert la guerre au Kosovo en 1999 et le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie à La Haye
Antonia Rados, reporter en chef international pour RTL-Allemagne, lauréates de plusieurs récompenses, dont le prix de la télévision allemande, le prix Hanns- Joachim Friedrichs, le prix Hildegard von Bingen, quatre fois primée par la Bavarian TV et le prix Romy en Autriche
Christoph Reuter, correspondant au Moyen-Orient pour Der Spiegel, Reporter de l’année 2012 selon Medium Magazine, meilleur livre hors fiction 2015, Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre 2015
Ludwig Ring-Eifel, rédacteur en chef du Katholische Nachrichten-Agentur Gmbh
Katrin Sandmann, ancienne grande reporter pour N24/Welt, PDG de la société de production Kobalt Documentary
Carsten Stormer, grand reporter à Manille, membre de l’association des reporters «Zeitenspiegel», auteur de plusieurs livres
Grèce
Nikos Konstantaras, rédacteur en chef, I Kathimerini
Michalis Psilos, PDG d'Athens - Macedonian Press Agency (ANA-MPA)
Will Vassilopoulos, journaliste video indépendant, travaillant principalement pour l’Agence France-Presse (AFP). Il a reçu le Prix Rory Peck en 2016.
Irlande
Geraldine Kennedy, première femme rédactrice en chef pour The Irish Times 2002-2011 et la première femme nommée rédactrice en chef d’un quotidien national en Europe occidentale
Lara Marlowe, correspondante en France pour The Irish Times, lauréate de trois prix
Italie
Lorenzo Cremonesi, grand reporter du Corriere della Sera, lauréat de nombreux prix dont le Prix Il Premiolino 2018
Alberto Negri, Prix Maria Grazia Cutuli 2009
Maurizio Molinari, rédacteur en chef, La Stampa
Marco Zatterin, rédacteur en chef adjoint, La Stampa
Francesco Bei, chef du bureau de Rome, La Stampa
Paolo Mastrolilli, correspondant aux Etats-Unis, La Stampa
Marco Bresolin, correspondant à Bruxelles, La Stampa
Marco Sodano, chef du Desk numérique, La Stampa
Beniamino Pagliaro, adjoint au chef du Desk numérique, La Stampa
Alberto Abburrà, adjoint au chef du Desk numérique, La Stampa
Christian Rocca, journaliste, La Stampa
Massimo Righi, rédacteur en chef, Il Secolo XIX
Mauro Barberis, journaliste, Il Secolo XIX
Ferdinando Boeri, journaliste, Il Secolo XIX
Lituanie
Dovydas Pancerovas, Šarūnas Černiauskas et Birutė Davidonytė, journalistes d’investigation de l’émission télévisée «15min Investigative Unit», prix Peter Greste de la liberté de la presse 2017, prix Vytautas Gedgaudas 2018
Luxembourg
Dhiraj Sabharwal, rédacteur en chef de Tageblatt, journal européen de l’année 2018
Malte
Ray Bugeja, rédacteur en chef du Times of Malta
Pologne
Wojciech Bojanowski, reporter pour TVN, journaliste de l’année 2017 et prix du Journalisme d’investigation
Wojciech Jagielski, ancien journaliste de la Gazeta Wyborcza et de l’agence PAP, actuellement grand reporter au Tygodnik Powszechny, prix Tischner, prix Fikus et Prix Spécial Grand Press 2011
Paweł Pieniążek, journaliste indépendant, reporter pour Gazeta.pl et Tygodnik Powszechny, nominé au prix MediaTory 2014, prix Beata Pawlak 2017 et Ambassador Nowej Europy (New Europe Ambassador) 2018
Pays-Bas
Bud Wichers, grand reporter, il a notamment travaillé au Moyen-Orient, en Ukraine et en Colombie, producteur de documentaires
Thomas Verfuss, représentant à La Haye de Journalists For Justice.
Thomas Erdbrink, chef du bureau du New York Times à Téhéran et reporter pour De Volkskrant, prix Zilveren Nipkov 2016, deux prix Tegel
Roumanie
Ovidiu Nahoi, rédacteur en chef de RFI Romania, producteur de Geopolitics, contributeur permanent de Dilema Veche, prix spécial du Club de la presse roumain pour la promotion de la démocratie 1999, prix spécial du documentaire télévisé de l’Union des journalistes 2015
Sabina Fati, correspondante de Radio Free Europe et rédactrice en chef adjointe de l’hebdomadaire Revista 22. Ancienne rédactrice en chef adjointe du quotidien Romania Libera, prix Women of Courage 2017
Espagne
Javier Bauluz, correspondant de guerre et photographe indépendant, prix Pullitzer 1995
Ignacio Cembrero, journaliste indépendant, ancien correspondant à l’étranger pour El País
Ángeles Espinosa, grand reporter d’El Pais, Prix Ortega y Gasset 2001 et 2003, Prix Víctor de la Serna des correspondants à l’étranger 2011
Javier Espinosa, grand reporter d’El Mundo, Prix Bayeux-Calvados des Correspondants de Guerre 1999, 2005, 2006 et 2012, Prix International de Journalisme «King of Spain» 2000
José M. Seage, journaliste indépendant, ancien directeur du bureau de Bagdad de l’agence espagnole EFE
Slovaquie
Andrej Ban, journaliste du Dennik N et photographe de guerre, huit fois consacré Meilleur journaliste en Slovaquie
Slovénie
Novica Mihajlovic, rédacteur en chef du quotidien Delo
Royaume-Uni
Patrick Cockburn, grand reporter pour The Independent, Correspondant à l’étranger de l’année 2014, Commentateur de l’année 2013, prix Peace Through Media 2010, Orwell Prize 2009, prix James Cameron 2006, prix Martha Gellhorn 2005
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Jason Burke, grand reporter, Guardian News & Media
Christina Lamb, grand reporter international du Sunday Times, lauréate de 14 prix, dont le Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre, cinq fois correspondant à l’étranger de l’année au Royaume-Uni et auteur de huit livres
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Tim Butcher, auteur et ancien correspondant au Moyen-Orient et directeur du bureau pour l’Afrique du Daily Telegraph, prix UK Press Gazette Team Reporting 2003
Chypre
Chrysanthos Tsouroullis, rédacteur en chef de Sigma TV et PDG de Dias group
Katia Savva, rédactrice en chef de Politis, prix de l’agence de presse chypriote 2017, récompensée par l’ONG chypriote AWARE pour sa couverture des questions de migration et d’intégration
Marios Demetriou, journaliste au quotidien Simerini
Portugal
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Paulo Moura, journaliste indépendant, ancien grand reporter pour Publico, Prix Gazeta 2012
Cândida Pinto, grand reporter pour la télévision SIC et l’hebdomadaire Expresso, Prix Gazeta 2005 et 2012.
Lettonie
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Hongrie
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Après cinq ans passés à sillonner la Syrie dévastée par la guerre où j’avais manqué à plusieurs reprises de perdre la vie sous les balles de tireurs embusqués ou les obus d’artilleurs chevronnés, je venais d’arriver en Irak pour la troisième fois depuis l’invasion américaine de 2003. <em><strong><br><br></strong></em></p><blockquote><em><strong>«En plus de quarante ans de carrière, j’ai vu le nombre de journalistes sur le terrain diminuer de manière constante alors que les dangers n’ont cessé de croître»</strong></em><br></blockquote><p>Soyons concrets. En plus de quarante ans de carrière, j’ai vu le nombre de journalistes sur le terrain diminuer de manière constante alors que les dangers n’ont cessé de croître. Nous sommes devenus des cibles et les reportages coûtent de plus en plus cher. Finie l’époque où j’allais à la guerre, en veste ou en bras de chemise, un carnet dans ma poche, aux côtés du photographe ou du vidéaste. Aujourd’hui, il faut des gilets pare-balles, des casques, des voitures blindées, parfois des gardes du corps pour éviter d’être enlevés, des assurances. Qui paie de telles dépenses? Les médias et cela est onéreux.<br>Or les médias qui produisent les contenus et qui envoient leurs journalistes risquer leur vie pour assurer une information fiable, pluraliste et complète, pour un coût de plus en plus élevé ne sont pas ceux qui en tirent les bénéfices. Ce sont des plateformes qui se servent sans payer. C’est comme si vous travailliez mais qu’une tierce personne récoltait sans vergogne et à l’œil le fruit de votre travail. Si du point de vue moral c’est injustifiable, du point de vue de la démocratie ça l’est encore plus.<br>Combien d’amis ont cessé de raconter car leur média fermait ou ne pouvait plus payer. Jusqu’à ce qu’ils rangent leur stylo, posent leur appareil photo ou leur caméra, ils avaient partagé avec moi des peurs effroyables terrés derrière un mur qui tremblait autant que nous sous l’impact des explosions, des joies indescriptibles quand nous arrivions au but, que nous allions raconter au monde la «vérité» que nous avions vue de nos propres yeux, des rencontres inouïes avec des seigneurs de guerre et leur cour d’hommes armés jusqu’aux dents qui tripotaient leur pistolet ou leur poignard en souriant pendant que nous interrogions leur chef, la poignante tristesse qui s’emparait de nous face à des civils hébétés pris au piège, des femmes protégeant maladroitement leurs enfants alors que les balles entaillaient le mur du réduit où elles avaient trouvé refuge.<br></p><p>Les médias ont subi longtemps avant de réagir, s’en prenant aux conséquences plutôt qu’aux causes. Faute d’argent, on licencie les journalistes au point d’arriver parfois à la caricature: un journal sans journalistes ou presque. Désormais, ils veulent faire valoir leurs droits pour pouvoir continuer à informer, ils demandent que soient partagées les recettes commerciales avec les producteurs de ces contenus, qu’ils soient médias ou artistes. C’est ça les «droits voisins».<em><strong><br><br></strong></em></p><blockquote><em><strong>Facebook et Google n’emploient aucun journaliste et ne produisent aucun contenu éditorial, mais ils se rémunèrent par la publicité associée au contenu que les journalistes produisent.</strong></em><br></blockquote><p>Et bien sûr, il faut cesser de gober le mensonge colporté par Google et Facebook selon lequel la directive sur les «droits voisins» menace la gratuité d’Internet: non. La gratuité existera sur Internet car les géants du Net, qui captent actuellement les contenus éditoriaux gratuitement et engrangent des recettes publicitaires de ce fait, peuvent rétribuer les médias sans faire payer les consommateurs. Difficile? Impossible? Pas du tout. Facebook a réalisé un bénéfice en 2017 de 16 milliards de dollars et Google de 12,7 milliards de dollars. Il faut tout simplement qu’ils paient leur écot. Ainsi les médias continueront à vivre et eux participeront au pluralisme et à la liberté de la presse auxquels ils se déclarent attachés.<br>Je suis convaincu que les députés abusés par un lobbying mensonger ont désormais compris que la gratuité d’Internet n’est pas en cause. Il s’agit de la défense de la liberté de la presse, car si les journaux n’ont plus de journalistes, il n’y aura plus cette liberté à laquelle les députés, quelles que soient leurs étiquettes politiques, sont attachés.<br>De nombreuses fois, j’ai rencontré des gens assiégés, isolés, sans défense, qui demandaient seulement une chose: «Racontez ce que vous avez vu, ainsi nous aurons une chance d’être sauvés.» Dois-je leur dire: «Non, perdez vos illusions, nous sommes les derniers journalistes, bientôt vous n’en verrez plus car ils vont disparaître faute de moyens»? Il faut savoir que Facebook et Google n’emploient aucun journaliste et ne produisent aucun contenu éditorial, mais ils se rémunèrent par la publicité associée au contenu que les journalistes produisent.<br>Chaque jour encore, les journalistes enquêtent dans tous les domaines pour informer les citoyens. Chaque année, des prix récompensent les journalistes les plus courageux, intrépides, talentueux. Il ne faut pas que ce siphonnage qui dépouille les médias des recettes auxquelles ils ont droit aboutisse un jour à ce qu’il n’y ait plus de prix à distribuer faute de candidats ayant eu les moyens d’aller sur le terrain. Il est temps de réagir. Le Parlement européen doit voter massivement en faveur de l’application de «droits voisins» aux entreprises de presse pour que vivent la démocratie et un de ses symboles les plus remarquables: le journalisme.</p><p></p><hr><p></p><h2>Les cosignataires:</h2><p><strong>Autriche</strong><br>Helmut Brandstätter, rédacteur en chef du <em>Kurier</em><br>Nina Horaczek, grand reporter du magazine hebdomadaire <em>Falter</em>, Prix Concordia Press 2011, Prix Prof. Claus Gatterer 2014, Prix Prof. Karl Renner 2016<br>Oscar Bronner, éditeur, <em>Der Standard</em><br></p><p><strong>Belgique</strong><br>Majd Khalifeh, journaliste et réalisateur de documentaires<br>Jean-Pierre Martin, grand reporter de RTL Belgique depuis 1984. 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Après cinq ans passés à sillonner la Syrie dévastée par la guerre où j’avais manqué à plusieurs reprises de perdre la vie sous les balles de tireurs embusqués ou les obus d’artilleurs chevronnés, je venais d’arriver en Irak pour la troisième fois depuis l’invasion américaine de 2003. <em><strong><br><br></strong></em></p><blockquote><em><strong>«En plus de quarante ans de carrière, j’ai vu le nombre de journalistes sur le terrain diminuer de manière constante alors que les dangers n’ont cessé de croître»</strong></em><br></blockquote><p>Soyons concrets. En plus de quarante ans de carrière, j’ai vu le nombre de journalistes sur le terrain diminuer de manière constante alors que les dangers n’ont cessé de croître. Nous sommes devenus des cibles et les reportages coûtent de plus en plus cher. Finie l’époque où j’allais à la guerre, en veste ou en bras de chemise, un carnet dans ma poche, aux côtés du photographe ou du vidéaste. Aujourd’hui, il faut des gilets pare-balles, des casques, des voitures blindées, parfois des gardes du corps pour éviter d’être enlevés, des assurances. Qui paie de telles dépenses? Les médias et cela est onéreux.<br>Or les médias qui produisent les contenus et qui envoient leurs journalistes risquer leur vie pour assurer une information fiable, pluraliste et complète, pour un coût de plus en plus élevé ne sont pas ceux qui en tirent les bénéfices. Ce sont des plateformes qui se servent sans payer. C’est comme si vous travailliez mais qu’une tierce personne récoltait sans vergogne et à l’œil le fruit de votre travail. Si du point de vue moral c’est injustifiable, du point de vue de la démocratie ça l’est encore plus.<br>Combien d’amis ont cessé de raconter car leur média fermait ou ne pouvait plus payer. Jusqu’à ce qu’ils rangent leur stylo, posent leur appareil photo ou leur caméra, ils avaient partagé avec moi des peurs effroyables terrés derrière un mur qui tremblait autant que nous sous l’impact des explosions, des joies indescriptibles quand nous arrivions au but, que nous allions raconter au monde la «vérité» que nous avions vue de nos propres yeux, des rencontres inouïes avec des seigneurs de guerre et leur cour d’hommes armés jusqu’aux dents qui tripotaient leur pistolet ou leur poignard en souriant pendant que nous interrogions leur chef, la poignante tristesse qui s’emparait de nous face à des civils hébétés pris au piège, des femmes protégeant maladroitement leurs enfants alors que les balles entaillaient le mur du réduit où elles avaient trouvé refuge.<br></p><p>Les médias ont subi longtemps avant de réagir, s’en prenant aux conséquences plutôt qu’aux causes. Faute d’argent, on licencie les journalistes au point d’arriver parfois à la caricature: un journal sans journalistes ou presque. Désormais, ils veulent faire valoir leurs droits pour pouvoir continuer à informer, ils demandent que soient partagées les recettes commerciales avec les producteurs de ces contenus, qu’ils soient médias ou artistes. C’est ça les «droits voisins».<em><strong><br><br></strong></em></p><blockquote><em><strong>Facebook et Google n’emploient aucun journaliste et ne produisent aucun contenu éditorial, mais ils se rémunèrent par la publicité associée au contenu que les journalistes produisent.</strong></em><br></blockquote><p>Et bien sûr, il faut cesser de gober le mensonge colporté par Google et Facebook selon lequel la directive sur les «droits voisins» menace la gratuité d’Internet: non. La gratuité existera sur Internet car les géants du Net, qui captent actuellement les contenus éditoriaux gratuitement et engrangent des recettes publicitaires de ce fait, peuvent rétribuer les médias sans faire payer les consommateurs. Difficile? Impossible? Pas du tout. Facebook a réalisé un bénéfice en 2017 de 16 milliards de dollars et Google de 12,7 milliards de dollars. Il faut tout simplement qu’ils paient leur écot. Ainsi les médias continueront à vivre et eux participeront au pluralisme et à la liberté de la presse auxquels ils se déclarent attachés.<br>Je suis convaincu que les députés abusés par un lobbying mensonger ont désormais compris que la gratuité d’Internet n’est pas en cause. Il s’agit de la défense de la liberté de la presse, car si les journaux n’ont plus de journalistes, il n’y aura plus cette liberté à laquelle les députés, quelles que soient leurs étiquettes politiques, sont attachés.<br>De nombreuses fois, j’ai rencontré des gens assiégés, isolés, sans défense, qui demandaient seulement une chose: «Racontez ce que vous avez vu, ainsi nous aurons une chance d’être sauvés.» Dois-je leur dire: «Non, perdez vos illusions, nous sommes les derniers journalistes, bientôt vous n’en verrez plus car ils vont disparaître faute de moyens»? Il faut savoir que Facebook et Google n’emploient aucun journaliste et ne produisent aucun contenu éditorial, mais ils se rémunèrent par la publicité associée au contenu que les journalistes produisent.<br>Chaque jour encore, les journalistes enquêtent dans tous les domaines pour informer les citoyens. Chaque année, des prix récompensent les journalistes les plus courageux, intrépides, talentueux. Il ne faut pas que ce siphonnage qui dépouille les médias des recettes auxquelles ils ont droit aboutisse un jour à ce qu’il n’y ait plus de prix à distribuer faute de candidats ayant eu les moyens d’aller sur le terrain. Il est temps de réagir. Le Parlement européen doit voter massivement en faveur de l’application de «droits voisins» aux entreprises de presse pour que vivent la démocratie et un de ses symboles les plus remarquables: le journalisme.</p><p></p><hr><p></p><h2>Les cosignataires:</h2><p><strong>Autriche</strong><br>Helmut Brandstätter, rédacteur en chef du <em>Kurier</em><br>Nina Horaczek, grand reporter du magazine hebdomadaire <em>Falter</em>, Prix Concordia Press 2011, Prix Prof. Claus Gatterer 2014, Prix Prof. Karl Renner 2016<br>Oscar Bronner, éditeur, <em>Der Standard</em><br></p><p><strong>Belgique</strong><br>Majd Khalifeh, journaliste et réalisateur de documentaires<br>Jean-Pierre Martin, grand reporter de RTL Belgique depuis 1984. Il couvre le Moyen-Orient et l’Afrique a été marqué par le drame du Rwanda où il a vécu durant toute l’année 1994<br>Christophe Lamfalussy, grand reporter de <em>La Libre Belgique</em>, Prix Dexia du journalisme, auteur<br>Maroun Labaki, ancien chef du desk monde du <em>Soir</em>, président du Press Club Brussels Europe<br>Alain Lallemand, grand reporter pour <em>Le Soir</em>, prix Lorenzo Natali 2000, prix Sigma Delta Chi 2002 et 2007. Co-fondateur et administrateur de l’European Investigative Networks (EIC)<br>Pascal Weiss, rédacteur en chef <em>Het Nieuwsblad</em><br>Liesbeth Van Impe, rédactrice en chef <em>Het Nieuwsblad/De Gentenaar</em><br>Dorian de Meeûs, rédacteur en chef, <em>La Libre Belgique</em><br>Jean-Marc Gheraille, Rédacteur en chef, <em>La Dernière Heure</em><em></em></p><p><em></em><strong>Bulgarie</strong><br>Georgi Mikov, envoyé spécial à l’étranger de <em>24 chasa</em><br>Svetsolav Terziev, expert pour <em>The Sega Daily</em>, nominé pour le European Press Prize 2015, professeur de journalisme à l’Université et à l’Institut d’Economie de Sofia</p><p><strong>République Tchèque</strong><br>Radka Markova, rédactrice en chef de l’agence de presse tchèque <em>CTK</em>, récompensée en 2003 par le Journalist Quail qui honore des journalistes tchèques de moins de 33 ans<br>Jakub Szanto, correspondant au Moyen-Orient de la television tchèque 2013-2018, Prix Ferdinand Peroutka 2017<br>Lucie Vopalenska, journaliste radio, Prix Ferdinand Peroutka 199<strong>8<br></strong></p><p><strong>Danemark</strong><br>Mads Nissen, photographe documentariste et auteur de trois livres, récompensé par plus de 60 prix internationaux, dont le World Press Photo de l’année 2015<br></p><p><strong>Finlande</strong><br>Rauli Virtanen, ancien correspondant à l’étranger, professeur de journalisme, réalisateur de documentaires et auteur de sept livres<br>Jussi Eronen, rédacteur en chef de <em>Suomen Kuvalehti</em>, nominé pour le prix Europa du Journaliste européen de l’année 2017, prix du Journalisme de la Fédération des rédacteurs finlandais 2011, Prix finlandais du journalisme d’investigation 2010, Grand prix finlandais du journalisme 2009</p><p><strong>France</strong><br>Christophe Ayad, grand reporter au <em>Monde</em>, ancien chef du service International, prix Albert Londres 2004, prix Bayeux-Jean Marin des reporters de guerre 2004, prix de grand reportage de la Presse quotidienne nationale 2010, prix de l’Initiative européenne 2016<br>Florence Aubenas, grand reporter pour <em>Le Monde</em>, Prix Joseph Kessel 2010, Prix Jean Amila-Meckert 2010, Globe de Cristal 2011, Prix d’Académie 2015<br>Annick Cojean, présidente du jury du prix Albert-Londres<br>Jean-Marc Gonin, grand Reporter et Rédacteur en chef au <em>Figaro Magazine</em><br>Adrien Jaulmes, <em>Le Figaro</em>, Prix Albert Londres 2002, Prix Bayeux-Calvados des Correspondants de Guerre 2007<br>Alfred de Montesquiou, grand reporter de <em>Paris Match</em>, prix Albert Londres 2012, prix Interallié-Nouveau Cercle 2013 et Prix de la presse 2014<br></p><p><strong>Allemagne</strong><br>Wolfgang Bauer, grand reporter pour <em>Die Zeit</em>, prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre 2013, 2015 et 2016, prix Nannen du meilleur documentaire 2016, prix Liberty 2016, prix Catholic Media 2012<br>Fiona Ehlers, correspondante pour les zones de guerre et de crise pour <em>Der Spiegel</em>, ancienne correspondante en Italie, prix Liberty 2008, prix EMMA, prix Children’s Rights <br>Caroline Fetscher, journaliste et éditorialiste pour <em>Der Tagesspiegel</em>. Elle a notamment couvert la guerre au Kosovo en 1999 et le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie à La Haye<br>Antonia Rados, reporter en chef international pour RTL-Allemagne, lauréates de plusieurs récompenses, dont le prix de la télévision allemande, le prix Hanns- Joachim Friedrichs, le prix Hildegard von Bingen, quatre fois primée par la Bavarian TV et le prix Romy en Autriche <br>Christoph Reuter, correspondant au Moyen-Orient pour <em>Der Spiegel</em>, Reporter de l’année 2012 selon <em>Medium Magazine</em>, meilleur livre hors fiction 2015, Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre 2015<br>Ludwig Ring-Eifel, rédacteur en chef du <em>Katholische Nachrichten-Agentur Gmbh</em><br>Katrin Sandmann, ancienne grande reporter pour <em>N24/Welt</em>, PDG de la société de production Kobalt Documentary<br>Carsten Stormer, grand reporter à Manille, membre de l’association des reporters «Zeitenspiegel», auteur de plusieurs livres</p><p><strong>Grèce</strong><br>Nikos Konstantaras, rédacteur en chef, I<em> Kathimerini</em><br>Michalis Psilos, PDG d'Athens - Macedonian Press Agency (ANA-MPA)<br>Will Vassilopoulos, journaliste video indépendant, travaillant principalement pour l’Agence France-Presse (AFP). Il a reçu le Prix Rory Peck en 2016.</p><p><strong>Irlande</strong><br>Geraldine Kennedy, première femme rédactrice en chef pour <em>The Irish Times</em> 2002-2011 et la première femme nommée rédactrice en chef d’un quotidien national en Europe occidentale<br>Lara Marlowe, correspondante en France pour <em>The Irish Times</em>, lauréate de trois prix</p><p><strong>Italie</strong><br>Lorenzo Cremonesi, grand reporter du <em>Corriere della Sera</em>, lauréat de nombreux prix dont le Prix Il Premiolino 2018<br>Alberto Negri, Prix Maria Grazia Cutuli 2009 <br>Maurizio Molinari, rédacteur en chef, <em>La Stampa</em><br>Marco Zatterin, rédacteur en chef adjoint, <em>La Stampa</em><br>Francesco Bei, chef du bureau de Rome, <em>La Stampa</em><br>Paolo Mastrolilli, correspondant aux Etats-Unis, <em>La Stampa</em><br>Marco Bresolin, correspondant à Bruxelles, <em>La Stampa </em><br>Marco Sodano, chef du Desk numérique, <em>La Stampa</em><br>Beniamino Pagliaro, adjoint au chef du Desk numérique, <em>La Stampa</em><br>Alberto Abburrà, adjoint au chef du Desk numérique, <em>La Stampa</em><br>Christian Rocca, journaliste, <em>La Stampa</em><br>Massimo Righi, rédacteur en chef, I<em>l Secolo XIX</em><br>Mauro Barberis, journaliste, <em>Il Secolo XIX</em><br>Ferdinando Boeri, journaliste, <em>Il Secolo XIX</em><br></p><p><strong>Lituanie</strong><br>Dovydas Pancerovas, Šarūnas Černiauskas et Birutė Davidonytė, journalistes d’investigation de l’émission télévisée «15min Investigative Unit», prix Peter Greste de la liberté de la presse 2017, prix Vytautas Gedgaudas 2018</p><p><strong>Luxembourg</strong><br>Dhiraj Sabharwal, rédacteur en chef de <em>Tageblatt</em>, journal européen de l’année 2018</p><p><strong>Malte</strong><br>Ray Bugeja, rédacteur en chef du <em>Times of Malta</em><br></p><p><strong>Pologne</strong><br>Wojciech Bojanowski, reporter pour TVN, journaliste de l’année 2017 et prix du Journalisme d’investigation <br>Wojciech Jagielski, ancien journaliste de la <em>Gazeta Wyborcza</em> et de l’agence PAP, actuellement grand reporter au Tygodnik Powszechny, prix Tischner, prix Fikus et Prix Spécial Grand Press 2011<br>Paweł Pieniążek, journaliste indépendant, reporter pour <em>Gazeta.pl et Tygodnik Powszechny</em>, nominé au prix MediaTory 2014, prix Beata Pawlak 2017 et Ambassador Nowej Europy (New Europe Ambassador) 2018<br></p><p><strong>Pays-Bas</strong><br>Bud Wichers, grand reporter, il a notamment travaillé au Moyen-Orient, en Ukraine et en Colombie, producteur de documentaires<br>Thomas Verfuss, représentant à La Haye de Journalists For Justice.<br>Thomas Erdbrink, chef du bureau du New York Times à Téhéran et reporter pour <em>De Volkskrant</em>, prix Zilveren Nipkov 2016, deux prix Tegel</p><p><strong>Roumanie</strong><br>Ovidiu Nahoi, rédacteur en chef de<em> RFI Romania</em>, producteur de Geopolitics, contributeur permanent de Dilema Veche, prix spécial du Club de la presse roumain pour la promotion de la démocratie 1999, prix spécial du documentaire télévisé de l’Union des journalistes 2015<br>Sabina Fati, correspondante de Radio Free Europe et rédactrice en chef adjointe de l’hebdomadaire <em>Revista 22</em>. Ancienne rédactrice en chef adjointe du quotidien <em>Romania Libera</em>, prix Women of Courage 2017</p><p><strong>Espagne</strong><br>Javier Bauluz, correspondant de guerre et photographe indépendant, prix Pullitzer 1995<br>Ignacio Cembrero, journaliste indépendant, ancien correspondant à l’étranger pour <em>El País</em><br>Ángeles Espinosa, grand reporter d’<em>El Pais</em>, Prix Ortega y Gasset 2001 et 2003, Prix Víctor de la Serna des correspondants à l’étranger 2011<br>Javier Espinosa, grand reporter d’<em>El Mundo</em>, Prix Bayeux-Calvados des Correspondants de Guerre 1999, 2005, 2006 et 2012, Prix International de Journalisme «King of Spain» 2000<br>José M. Seage, journaliste indépendant, ancien directeur du bureau de Bagdad de l’agence espagnole EFE <br></p><p><strong>Slovaquie</strong><br>Andrej Ban, journaliste du <em>Dennik N </em>et photographe de guerre, huit fois consacré Meilleur journaliste en Slovaquie</p><p><strong>Slovénie</strong><br>Novica Mihajlovic, rédacteur en chef du quotidien <em>Delo</em><br></p><p><strong>Royaume-Uni</strong><br>Patrick Cockburn, grand reporter pour <em>The Independent</em>, Correspondant à l’étranger de l’année 2014, Commentateur de l’année 2013, prix Peace Through Media 2010, Orwell Prize 2009, prix James Cameron 2006, prix Martha Gellhorn 2005<br>Martin Chulov, correspondant au Moyen-Orient pour <em>The Guardian</em>, Prix Orwell 2015. Journaliste de l’année de la Foreign Press Association (FPA) 2015<br>Jason Burke, grand reporter,<em> Guardian News & Media</em><br>Christina Lamb, grand reporter international du <em>Sunday Times</em>, lauréate de 14 prix, dont le Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre, cinq fois correspondant à l’étranger de l’année au Royaume-Uni et auteur de huit livres<br>Anthony Loyd, correspondant de guerre pour le <em>Time of London,</em> récompensés par 15 prix, dont le Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre<br>Tim Butcher, auteur et ancien correspondant au Moyen-Orient et directeur du bureau pour l’Afrique du <em>Daily Telegraph, prix UK Press Gazette Team</em> Reporting 2003 <br></p><p><strong>Chypre</strong><br>Chrysanthos Tsouroullis, rédacteur en chef de <em>Sigma TV</em> et PDG de Dias group<br>Katia Savva, rédactrice en chef de <em>Politis</em>, prix de l’agence de presse chypriote 2017, récompensée par l’ONG chypriote AWARE pour sa couverture des questions de migration et d’intégration<br>Marios Demetriou, journaliste au quotidien <em>Simerini</em><br></p><p><strong>Portugal</strong><br>Sofia Lorena, journaliste pour <em>Público</em>, Prix Gazeta 2011. Finaliste du Gabriel García Márquez Journalism Award 2014 <br>Paulo Moura, journaliste indépendant, ancien grand reporter pour <em>Publico</em>, Prix Gazeta 2012<br>Cândida Pinto, grand reporter pour la télévision SIC et l’hebdomadaire Expresso, Prix Gazeta 2005 et 2012.</p><p><strong>Lettonie</strong><br>Uldis Dreiblats, journaliste d’investigation et éditeur, prix Bonnier 1998 et prix d’Excellence de l’Union des journalistes lettons 2007<br></p><p><strong>Hongrie</strong><br>Tamás Richárd Bodoky, journaliste d’investigation et rédacteur en chef, co-fondateur du centre <em>atlatszo.hu</em>, prix Gőbölyös Soma du journalisme d’investigation 2008, Iustitia Regnorum Fundamentum, prix Hungarian Pulitzer Memorial<br></p><p><strong>Suède</strong><br>Richard Myrenberg, correspondant de la radio publique <em>Sveriges Radio</em> en Afrique entre 2013 et 2017, a couvert de nombreux conflits, de l’Afghanistan au Burundi.<br>Paul Hansen, photographe du quotidien <em>Dagens Nyheter</em>, World Press Photo 2012, deuxième place au World Press Photo 2016.<br>Jonas Eriksson, PDG et directeur éditorial de l’agence de presse suédoise TT</p><p><strong>Croatie</strong><br>Sasa Lekovic, journaliste d’investigation indépendant, président du Investigative Journalism Center, membre du Conseil EU Journalismfund.eu<br><br></p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'la-survie-des-medias-en-jeu', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 795, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1209, 'homepage_order' => (int) 1430, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4881, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'La Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) aurait-elle engagé une guerre contre le monde des réalités?', 'subtitle' => 'Avec le jugement favorable à la plainte de l’association KlimaSeniorinnen Schweiz, la CEDH ouvre la voie à la sanction des Etats en se fondant sur des arguments façonnés dans un monde imaginaire. 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Par ce jugement, la CEDH semble vouloir enterrer toute démarche rationnelle appuyée sur des faits pour favoriser des croyances.</p> <p>Accrochées à un mouvement généralisé autour du climat, qui favorise la foi d’une construction sociale de la réalité, à l’instar de la «justice climatique», ces plaignantes semblent avoir banni de leur plaidoyer tout ce qui pourrait résister au contrôle humain de la météo du jour, sans égards aux résultats scientifiques et leurs immenses incertitudes concernant les climats futurs. Les plaignantes ont accusé en substance les autorités suisses de mener une politique climatique aux objectifs et aux mesures insuffisantes, «en violation de leur droit à la vie», arguant de la vulnérabilité des personnes âgées face aux effets des changements en cours, et en particulier aux vagues de chaleur. Ce qui est visé, selon le jugement, serait l’incapacité de la Suisse à fournir une estimation des émissions de gaz à effet de serre futures afin de limiter «le réchauffement climatique» au fameux 1,5°C de l’Accord de Paris, valeur pourtant parfaitement arbitraire et dont les conséquences néfastes restent difficiles à identifier.</p> <p>Mais qu’en est-il vraiment? Que disent les données des études démographiques sur la «violation du droit à la vie» que ce soit sous les climats helvétiques ou mondiaux? Le «réchauffement climatique» met-il réellement en péril le «droit à la vie» des femmes âgées de Suisse?</p> <p>Premier constat, d’après les données de l’Office Fédéral de la Statistique (OFS), l’espérance de vie à la naissance des femmes suisses est passée de 79,3 ans en 1982 à 85,4 ans en 2022, et ce malgré «l’urgence climatique», soit un gain de 56 jours par an depuis 1982. Sur la même période, l’espérance de vie à 65 ans, âge minimal de ces militantes, est passée de 18,4 à 22,5 années. Il ne semble pas que «le climat» ait eu des conséquences fâcheuses sur leur droit à la vie.</p> <p>En recoupant les données de l’OFS et de Météosuisse, on peut observer la nature cyclique du nombre de décès par semaine des personnes de plus de 65 ans en Suisse, de 2010 à 2024 (Figure).</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1713434705_capturedcran2024041812.04.17.png" class="img-responsive img-fluid center " width="784" height="554" /></p> <p>La courbe noire pleine montre que les périodes hivernales restent les plus fatales, toutes causes confondues, pouvant parfois accroître la mortalité de 72% par rapport aux périodes estivales. Bien que les variabilités démographiques soient complexes à appréhender avec précision (comme les «effets moisson» ou les crises sanitaires telles la Covid-19), cette nature cyclique confirme simplement que «le froid tue».</p> <p>Pour s’en convaincre, s’affichent en gris sur la figure et à titre d’exemple, les températures <i>maximales </i>quotidiennes de la station de Neuchâtel montrant de larges amplitudes au cours de l’année. A partir du printemps 2020, la courbe des décès-toutes-causes subit les perturbations du Coronavirus et ses conséquences, rendant hasardeuse toute interprétation de détail. Mais la forte anti-corrélation entre décès et saisonnalité demeure. Nous supportons bien plus aisément les températures non-optimales chaudes que froides. Une étude récente<strong><sup>1</sup></strong> publiée dans <i>The Lancet</i> sur les excès de mortalité dans les villes européennes entre 2000 et 2019, dus cette fois uniquement aux températures non-optimales chaudes ou froides, confirme la tendance générale: entre 65 et 74 ans, le froid tue en Suisse 3 fois plus que le chaud, entre 75 et 84 ans, 6 fois plus, et au-dessus de 85 ans, 7,6 fois davantage. Dans une autre étude du <i>Lancet</i><strong><sup>2</sup></strong> sur les températures non-optimales entre 2000 et 2019 au niveau mondial, le constat est identique: le taux mondial de surmortalité liée au froid a baissé de 0,5% alors que celui lié à la chaleur aurait augmenté de 0,2%, conduisant à une réduction nette du ratio mondial des décès liés aux températures extrêmes. Mais ces pourcentages ne touchent pas le même nombre de personnes, bien plus nombreuses à décéder durant les hivers, ce qui amplifie davantage le bénéfice d’un réchauffement climatique. Ces militantes du climat semblent donc avoir convaincu la CEDH de porter la justice dans un monde fantasmé, où seules les températures excessivement chaudes président à la destinée des femmes, en invitant la Suisse à rejeter la réalité des faits.</p> <p>Pourtant, dans le monde réel, faut-il le rappeler, l’espérance de vie des Suissesses n’a cessé d’augmenter, et ce malgré le «dérèglement climatique», et grâce, pour l’essentiel, aux énergies fossiles. De plus, les décès directement liés aux températures non-optimales s’amenuisent grâce en grande partie à des hivers plus cléments.</p> <p>Dans le monde réel, un pays riche comme la Suisse permet à sa population de s’adapter aisément aux inconforts météorologiques (chauffage ou climatisation, isolations, facilité d’accès aux soins, énergie toujours disponible, etc.). A cela peut s’ajouter une topographie bienveillante durant les étés avec de nombreux lacs et rivières, et une fraicheur montagnarde accessible.</p> <p>Dans le monde réel, la Suisse a diminué de près de 40% ses émissions de CO<sub>2</sub> par habitant depuis 1980 et 91% de sa production électrique est bas-carbone. D’après la Banque Mondiale, les émissions de CO<sub>2</sub> par dollar de parité de pouvoir d’achat de PIB (ce qui ramène tous les pays du monde à une échelle comparable) placent la Suisse au 4ème<sup>.</sup>rang sur 181 pays, démontrant son efficience énergétique tout en maintenant des conditions de vie exceptionnelles, devant la Suède 6ème, la France 28ème, l’Allemagne 74ème (illustrant l’échec de l’<i>Energiewende</i>), les USA 126ème et la Chine 170ème.</p> <p>Dans le monde réel, si la Suisse devait poursuivre ses émissions de CO<sub>2</sub> au niveau de 2019, elle ne contribuerait en 2100 qu’à une élévation de la température mondiale de quelques millièmes de degrés Celsius suivant les formules fournies par le GIEC. Ces valeurs restent non-mesurables et insignifiantes.</p> <p>Mais les militantes du climat ne vivent pas dans le monde réel. Elles séjournent dans un univers peuplé d’illusions où seules les impressions du sujet construisent son milieu, où les slogans inconsistants balaient les données factuelles, où la Suisse parviendrait par sa «politique climatique» à influencer la régulation des climats de la Terre. Oui, la CEDH a bien approuvé la guerre contre la réalité menée par le climatisme, nouvelle religion de certaines classes aisées des pays les plus riches.</p> <hr /> <h4><sup>1</sup>Masselot et al. (2023) <i>Lancet Planet Health</i>, vol. 7, e-271-281</h4> <h4><sup>2</sup>Zhao et al. (2021) <i>Lancet Planet Health</i>, vol. 5, e415-425</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'la-cour-europeenne-des-droits-de-l-homme-cedh-aurait-elle-engage-une-guerre-contre-le-monde-des-realites', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 25, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4878, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Cuba entre famine et abondance', 'subtitle' => 'La situation économique à Cuba est catastrophique. 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1 Commentaire
@Kesako 04.09.2018 | 19h35
«Et pas un seul signataire suisse! Merci pour votre publication, elle sauve un "petit peu" l'honneur de notre pays.»