Culture / Le vertige de l’agent double
«Je suis un espion, une taupe, un agent secret, un homme au visage double.» Ainsi débute le livre poignant du brillant Viet Thanh Nguyen. © 2018 Bon pour la tête
Il y a des livres qui vous envoient un coup de poing à l’estomac. «Le sympathisant» du Vietnamien américain Viet Thanh Nguyen en est un (1). Attention, âmes sensibles s’abstenir. Ce roman vous inflige des pages d’une cruauté terrifiante. Mais pas seulement, il est aussi souvent drôle, dans le registre de l’humour noir – ou jaune? –, dans celui de l’autodérision. Une évocation complexe de la tragédie du Vietnam comme on en avait jamais vu.
C’est un des genres de la littérature contemporaine: l’espionnage. L’acteur de la guerre avec un pied dans un camp, l’autre chez l’ennemi. Tel est le personnage qui se confesse ici sans retenue. Personne double de surcroît par son origine, enfant né d’un prêtre français et de sa bonne vietnamienne. L’auteur lui-même est eurasien. Enfui en Amérique à l’âge de quatre ans lors de l’effondrement du Sud-Vietnam. Aujourd’hui brillant universitaire et écrivain reconnu, maintes fois primé.
Le propos est signalé dès la première phrase: «Je suis un espion, une taupe, un agent secret, un homme au visage double.» Le Capitaine, c’est ainsi qu’il se désigne, a fait des études aux Etats-Unis et, rentré au pays, se met au service de l’armée sud-vietnamienne. Il assiste aux interrogatoires des prisonniers vietcongs menés selon les méthodes sophistiquées de la CIA. Mais dans le secret, il informe les communistes. Il faut dire qu’il a deux frères, Bon qui a horreur des rouges et Man, le révolutionnaire. Tout le récit se nourrit de cet écartèlement.
Du souffle doublé d'un humour acide
On est d’emblée saisi par la description de la chute de Saigon, de la fuite folle de milliers de personnes vers le dernier avion, le dernier bateau, le dernier hélicoptère. Dans la frénésie, la panique et la turpitude. Art du romancier: on croit à un témoignage vécu alors que c’est inspiré plus de la documentation que des vagues souvenirs d’enfance.
L’histoire se poursuit aux Etats-Unis, chez les réfugiés vietnamiens. Ils s’intègrent, comme on dit. A voir. Les jaunes restent des jaunes, ignorés, méprisés. Ils ouvrent des épiceries asiatiques, font des études ou traînent leur spleen, pour certains rêvent de revanche… jusqu’à régler des comptes avec les suspects de sympathie gauchiste, jusqu’à monter une grotesque mini-armée pour arracher le Vietnam aux communistes. Des faits authentiques, racontés avec un souffle et un humour acide qui n’épargne pas le narrateur.
Celui-ci aime les bonnes choses de la vie, il descend force whisky et vodka, il se souvient avec le sourire de sa masturbation juvénile avec l’aide d’un poulpe ensuite grillé et mangé. Il est troublé par Lana, la fille trop libérée aux yeux de son père, le Général qui a gardé le Capitaine à son service dans l’exil. Par ses jambes: «Plus longues que la Bible mais mille fois plus amusantes, elles s'étiraient indéfiniment, à la manière d'un yogi indien, ou d'une autoroute américaine à travers les Grandes Plaines et le désert du sud-ouest». Il l'adore quand elle chante Bang bang en français et en vietnamien. «Bang bang, c'était le bruit du pistolet du souvenir qui tirait dans nos têtes, car nous ne pouvions pas oublier l'amour, et la guerre, et les amants, et les ennemis, et notre pays, Saigon. Nous ne pouvions pas oublier le goût de caramel du café glacé au sucre granulé; les bols de soupe aux nouilles que l'on mangeait accroupi sur le trottoir; les notes de guitare pincées par un ami pendant qu'on se balançait sur des hamacs, à l'ombre des cocotiers; les matchs de football joués pieds et torse nus dans les ruelles, les squares, les parcs et les prés; les colliers de perles de la brume du matin autour des montagnes; la moiteur labiale des huîtres ouvertes sur une plage graveleuse...»
La dernière promesse
On est loin de la prose politique mais en filigrane, au détour du récit, par notes acérées, l’accusation est rude à l'endroit de ces Américains qui prétendent parachuter la liberté sur des peuples dont ils ne savent rien ou presque. Qui tournent vite la page des morts, des leurs et des autres. Ils se racontent une histoire qui les arrange.
Le chapitre consacré au tournage, aux Philippines, d’un film qui ressemble beaucoup à Apocalypse now est ravageur. Le narrateur est appelé en qualité de consultant vietnamien, chargé de s'occuper des figurants. Il tente de convaincre l’Auteur de laisser quelques répliques aux gens sans rôles que l’armée arrose de bombes. Sans grand succès. Il finit par se faire blesser dans l’explosion d’un artifice entre les tombes d’un cimetière en carton-pâte. Un accident pas forcément involontaire. La fiction s’entremêle avec la réalité.
L’aventure de l’agent double tourne mal bien sûr. Infiltré au Vietnam avec la petite soldatesque revancharde, il est fait prisonnier. Torturé aux fins de redressement révolutionnaire, sous la direction de son propre frère, le Commissaire Man au visage détruit par le napalm. Tragédie moderne infiniment plus cruelle que celle de l’Antiquité.
L’auteur prend la parole en son nom à la fin du livre. Après avoir parlé de tant d’horreurs, de tant de tueries, il reste révolutionnaire. Avec ces derniers mots: «Nous jurons de tenir, sous peine de mourir, cette seule promesse: Nous vivrons!»
Découvrir ce roman, c’est accepter d’être bousculé, de dépasser les idées reçues, de songer aux terrifiants engrenages du destin, de réviser ses préjugés, de penser à ces petits «rien» qui changent tout, accepter de voir en face l’entrelacs de la vie et de la mort. En le refermant, on se sent moins sot.
(1) Le sympathisant de Viet Thanh Nguyen, traduit de l’américain, Ed. Belfond, 488 pages.
Notice (8): Trying to access array offset on value of type null [APP/Template/Posts/view.ctp, line 147]Code Context<div class="col-lg-12 order-lg-4 order-md-4">
<? if(!$connected['active']): ?>
<div class="utils__spacer--default"></div>
$viewFile = '/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/src/Template/Posts/view.ctp' $dataForView = [ 'referer' => '/', 'OneSignal' => '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093', '_serialize' => [ (int) 0 => 'post' ], 'post' => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 850, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'CULTURE / Histoire', 'title' => 'Le vertige de l’agent double', 'subtitle' => 'Il y a des livres qui vous envoient un coup de poing à l’estomac. «Le sympathisant» du Vietnamien américain Viet Thanh Nguyen en est un (1). Attention, âmes sensibles s’abstenir. Ce roman vous inflige des pages d’une cruauté terrifiante. Mais pas seulement, il est aussi souvent drôle, dans le registre de l’humour noir – ou jaune? –, dans celui de l’autodérision. Une évocation complexe de la tragédie du Vietnam comme on en avait jamais vu. ', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p>C’est un des genres de la littérature contemporaine: l’espionnage. L’acteur de la guerre avec un pied dans un camp, l’autre chez l’ennemi. Tel est le personnage qui se confesse ici sans retenue. Personne double de surcroît par son origine, enfant né d’un prêtre français et de sa bonne vietnamienne. L’auteur lui-même est eurasien. Enfui en Amérique à l’âge de quatre ans lors de l’effondrement du Sud-Vietnam. Aujourd’hui brillant universitaire et écrivain reconnu, maintes fois primé.</p><p>Le propos est signalé dès la première phrase: «Je suis un espion, une taupe, un agent secret, un homme au visage double.» Le Capitaine, c’est ainsi qu’il se désigne, a fait des études aux Etats-Unis et, rentré au pays, se met au service de l’armée sud-vietnamienne. Il assiste aux interrogatoires des prisonniers vietcongs menés selon les méthodes sophistiquées de la CIA. Mais dans le secret, il informe les communistes. Il faut dire qu’il a deux frères, Bon qui a horreur des rouges et Man, le révolutionnaire. Tout le récit se nourrit de cet écartèlement.</p><h3>Du souffle doublé d'un humour acide<br></h3><p>On est d’emblée saisi par la description de la chute de Saigon, de la fuite folle de milliers de personnes vers le dernier avion, le dernier bateau, le dernier hélicoptère. Dans la frénésie, la panique et la turpitude. Art du romancier: on croit à un témoignage vécu alors que c’est inspiré plus de la documentation que des vagues souvenirs d’enfance.</p><p>L’histoire se poursuit aux Etats-Unis, chez les réfugiés vietnamiens. Ils s’intègrent, comme on dit. A voir. Les jaunes restent des jaunes, ignorés, méprisés. Ils ouvrent des épiceries asiatiques, font des études ou traînent leur spleen, pour certains rêvent de revanche… jusqu’à régler des comptes avec les suspects de sympathie gauchiste, jusqu’à monter une grotesque mini-armée pour arracher le Vietnam aux communistes. Des faits authentiques, racontés avec un souffle et un humour acide qui n’épargne pas le narrateur. <br></p><p>Celui-ci aime les bonnes choses de la vie, il descend force whisky et vodka, il se souvient avec le sourire de sa masturbation juvénile avec l’aide d’un poulpe ensuite grillé et mangé. Il est troublé par Lana, la fille trop libérée aux yeux de son père, le Général qui a gardé le Capitaine à son service dans l’exil. Par ses jambes: «Plus longues que la Bible mais mille fois plus amusantes, elles s'étiraient indéfiniment, à la manière d'un yogi indien, ou d'une autoroute américaine à travers les Grandes Plaines et le désert du sud-ouest». Il l'adore quand elle chante <em>Bang bang </em>en français et en vietnamien. «<em>Bang bang</em>, c'était le bruit du pistolet du souvenir qui tirait dans nos têtes, car nous ne pouvions pas oublier l'amour, et la guerre, et les amants, et les ennemis, et notre pays, Saigon. Nous ne pouvions pas oublier le goût de caramel du café glacé au sucre granulé; les bols de soupe aux nouilles que l'on mangeait accroupi sur le trottoir; les notes de guitare pincées par un ami pendant qu'on se balançait sur des hamacs, à l'ombre des cocotiers; les matchs de football joués pieds et torse nus dans les ruelles, les squares, les parcs et les prés; les colliers de perles de la brume du matin autour des montagnes; la moiteur labiale des huîtres ouvertes sur une plage graveleuse...»</p><h3>La dernière promesse<br></h3><p>On est loin de la prose politique mais en filigrane, au détour du récit, par notes acérées, l’accusation est rude à l'endroit de ces Américains qui prétendent parachuter la liberté sur des peuples dont ils ne savent rien ou presque. Qui tournent vite la page des morts, des leurs et des autres. Ils se racontent une histoire qui les arrange.<br></p><p>Le chapitre consacré au tournage, aux Philippines, d’un film qui ressemble beaucoup à <em>Apocalypse now</em> est ravageur. Le narrateur est appelé en qualité de consultant vietnamien, chargé de s'occuper des figurants. Il tente de convaincre l’Auteur de laisser quelques répliques aux gens sans rôles que l’armée arrose de bombes. Sans grand succès. Il finit par se faire blesser dans l’explosion d’un artifice entre les tombes d’un cimetière en carton-pâte. Un accident pas forcément involontaire. La fiction s’entremêle avec la réalité. <br></p><p>L’aventure de l’agent double tourne mal bien sûr. Infiltré au Vietnam avec la petite soldatesque revancharde, il est fait prisonnier. Torturé aux fins de redressement révolutionnaire, sous la direction de son propre frère, le Commissaire Man au visage détruit par le napalm. Tragédie moderne infiniment plus cruelle que celle de l’Antiquité.</p><p>L’auteur prend la parole en son nom à la fin du livre. Après avoir parlé de tant d’horreurs, de tant de tueries, il reste révolutionnaire. Avec ces derniers mots: «Nous jurons de tenir, sous peine de mourir, cette seule promesse: Nous vivrons!»</p><p>Découvrir ce roman, c’est accepter d’être bousculé, de dépasser les idées reçues, de songer aux terrifiants engrenages du destin, de réviser ses préjugés, de penser à ces petits «rien» qui changent tout, accepter de voir en face l’entrelacs de la vie et de la mort. En le refermant, on se sent moins sot.</p><p></p><hr><p></p><h4><img class="img-responsive " src="https://bonpourlatete.comhttps://media.bonpourlatete.com/default/w400/1520099314_sympathisantnew.jpg">(1) <em>Le sympathisant </em>de Viet Thanh Nguyen, traduit de l’américain, Ed. Belfond, 488 pages.</h4>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'le-vertige-de-l-agent-double', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-6', 'like' => (int) 811, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 874, 'homepage_order' => (int) 1035, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 12, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'attachments' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, 'relatives' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) {} ], 'embeds' => [], 'images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'audios' => [], 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'author' => 'Jacques Pilet', 'description' => 'Il y a des livres qui vous envoient un coup de poing à l’estomac. «Le sympathisant» du Vietnamien américain Viet Thanh Nguyen en est un (1). Attention, âmes sensibles s’abstenir. Ce roman vous inflige des pages d’une cruauté terrifiante. Mais pas seulement, il est aussi souvent drôle, dans le registre de l’humour noir – ou jaune? –, dans celui de l’autodérision. Une évocation complexe de la tragédie du Vietnam comme on en avait jamais vu. ', 'title' => 'Le vertige de l’agent double', 'crawler' => true, 'connected' => null, 'menu_blocks' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) {} ], 'menu' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) {} ] ] $bufferLevel = (int) 1 $referer = '/' $OneSignal = '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093' $_serialize = [ (int) 0 => 'post' ] $post = object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 850, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'CULTURE / Histoire', 'title' => 'Le vertige de l’agent double', 'subtitle' => 'Il y a des livres qui vous envoient un coup de poing à l’estomac. «Le sympathisant» du Vietnamien américain Viet Thanh Nguyen en est un (1). Attention, âmes sensibles s’abstenir. Ce roman vous inflige des pages d’une cruauté terrifiante. Mais pas seulement, il est aussi souvent drôle, dans le registre de l’humour noir – ou jaune? –, dans celui de l’autodérision. Une évocation complexe de la tragédie du Vietnam comme on en avait jamais vu. ', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p>C’est un des genres de la littérature contemporaine: l’espionnage. L’acteur de la guerre avec un pied dans un camp, l’autre chez l’ennemi. Tel est le personnage qui se confesse ici sans retenue. Personne double de surcroît par son origine, enfant né d’un prêtre français et de sa bonne vietnamienne. L’auteur lui-même est eurasien. Enfui en Amérique à l’âge de quatre ans lors de l’effondrement du Sud-Vietnam. Aujourd’hui brillant universitaire et écrivain reconnu, maintes fois primé.</p><p>Le propos est signalé dès la première phrase: «Je suis un espion, une taupe, un agent secret, un homme au visage double.» Le Capitaine, c’est ainsi qu’il se désigne, a fait des études aux Etats-Unis et, rentré au pays, se met au service de l’armée sud-vietnamienne. Il assiste aux interrogatoires des prisonniers vietcongs menés selon les méthodes sophistiquées de la CIA. Mais dans le secret, il informe les communistes. Il faut dire qu’il a deux frères, Bon qui a horreur des rouges et Man, le révolutionnaire. Tout le récit se nourrit de cet écartèlement.</p><h3>Du souffle doublé d'un humour acide<br></h3><p>On est d’emblée saisi par la description de la chute de Saigon, de la fuite folle de milliers de personnes vers le dernier avion, le dernier bateau, le dernier hélicoptère. Dans la frénésie, la panique et la turpitude. Art du romancier: on croit à un témoignage vécu alors que c’est inspiré plus de la documentation que des vagues souvenirs d’enfance.</p><p>L’histoire se poursuit aux Etats-Unis, chez les réfugiés vietnamiens. Ils s’intègrent, comme on dit. A voir. Les jaunes restent des jaunes, ignorés, méprisés. Ils ouvrent des épiceries asiatiques, font des études ou traînent leur spleen, pour certains rêvent de revanche… jusqu’à régler des comptes avec les suspects de sympathie gauchiste, jusqu’à monter une grotesque mini-armée pour arracher le Vietnam aux communistes. Des faits authentiques, racontés avec un souffle et un humour acide qui n’épargne pas le narrateur. <br></p><p>Celui-ci aime les bonnes choses de la vie, il descend force whisky et vodka, il se souvient avec le sourire de sa masturbation juvénile avec l’aide d’un poulpe ensuite grillé et mangé. Il est troublé par Lana, la fille trop libérée aux yeux de son père, le Général qui a gardé le Capitaine à son service dans l’exil. Par ses jambes: «Plus longues que la Bible mais mille fois plus amusantes, elles s'étiraient indéfiniment, à la manière d'un yogi indien, ou d'une autoroute américaine à travers les Grandes Plaines et le désert du sud-ouest». Il l'adore quand elle chante <em>Bang bang </em>en français et en vietnamien. «<em>Bang bang</em>, c'était le bruit du pistolet du souvenir qui tirait dans nos têtes, car nous ne pouvions pas oublier l'amour, et la guerre, et les amants, et les ennemis, et notre pays, Saigon. Nous ne pouvions pas oublier le goût de caramel du café glacé au sucre granulé; les bols de soupe aux nouilles que l'on mangeait accroupi sur le trottoir; les notes de guitare pincées par un ami pendant qu'on se balançait sur des hamacs, à l'ombre des cocotiers; les matchs de football joués pieds et torse nus dans les ruelles, les squares, les parcs et les prés; les colliers de perles de la brume du matin autour des montagnes; la moiteur labiale des huîtres ouvertes sur une plage graveleuse...»</p><h3>La dernière promesse<br></h3><p>On est loin de la prose politique mais en filigrane, au détour du récit, par notes acérées, l’accusation est rude à l'endroit de ces Américains qui prétendent parachuter la liberté sur des peuples dont ils ne savent rien ou presque. Qui tournent vite la page des morts, des leurs et des autres. Ils se racontent une histoire qui les arrange.<br></p><p>Le chapitre consacré au tournage, aux Philippines, d’un film qui ressemble beaucoup à <em>Apocalypse now</em> est ravageur. Le narrateur est appelé en qualité de consultant vietnamien, chargé de s'occuper des figurants. Il tente de convaincre l’Auteur de laisser quelques répliques aux gens sans rôles que l’armée arrose de bombes. Sans grand succès. Il finit par se faire blesser dans l’explosion d’un artifice entre les tombes d’un cimetière en carton-pâte. Un accident pas forcément involontaire. La fiction s’entremêle avec la réalité. <br></p><p>L’aventure de l’agent double tourne mal bien sûr. Infiltré au Vietnam avec la petite soldatesque revancharde, il est fait prisonnier. Torturé aux fins de redressement révolutionnaire, sous la direction de son propre frère, le Commissaire Man au visage détruit par le napalm. Tragédie moderne infiniment plus cruelle que celle de l’Antiquité.</p><p>L’auteur prend la parole en son nom à la fin du livre. Après avoir parlé de tant d’horreurs, de tant de tueries, il reste révolutionnaire. Avec ces derniers mots: «Nous jurons de tenir, sous peine de mourir, cette seule promesse: Nous vivrons!»</p><p>Découvrir ce roman, c’est accepter d’être bousculé, de dépasser les idées reçues, de songer aux terrifiants engrenages du destin, de réviser ses préjugés, de penser à ces petits «rien» qui changent tout, accepter de voir en face l’entrelacs de la vie et de la mort. En le refermant, on se sent moins sot.</p><p></p><hr><p></p><h4><img class="img-responsive " src="https://bonpourlatete.comhttps://media.bonpourlatete.com/default/w400/1520099314_sympathisantnew.jpg">(1) <em>Le sympathisant </em>de Viet Thanh Nguyen, traduit de l’américain, Ed. Belfond, 488 pages.</h4>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'le-vertige-de-l-agent-double', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-6', 'like' => (int) 811, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 874, 'homepage_order' => (int) 1035, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 12, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4886, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Suisse-Palestine: d’obscurs blocages', 'subtitle' => 'L’alignement de la Suisse sur les positions américaines et israéliennes devient patent. Sinon comment expliquer le refus de débloquer les 20 millions promis à l’UNRWA, l’entité de l’ONU qui assure depuis 1950 un soutien alimentaire, sanitaire et éducatif, auprès des réfugiés palestiniens, dans les territoires occupés, ainsi qu’à Gaza? Et voilà que même des banques suisses emboîtent le pas et refusent des versements à destination de cette organisation humanitaire.', 'subtitle_edition' => 'L’alignement de la Suisse sur les positions américaines et israéliennes devient patent. Sinon comment expliquer le refus de débloquer les 20 millions promis à l’UNRWA, l’entité de l’ONU qui assure depuis 1950 un soutien alimentaire, sanitaire et éducatif, auprès des réfugiés palestiniens, dans les territoires occupés, ainsi qu’à Gaza? Et voilà que même des banques suisses emboîtent le pas et refusent des versements à destination de cette organisation humanitaire.', 'content' => '<p><span>Un récent reportage de «Temps présent» montrait les efforts du patron de l’UNRWA, le Neuchâtelois Philippe Lazzarini, pour trouver les fonds nécessaires à la poursuite de ses activités. Soulignant que cette structure n’a rien à voir avec le Hamas, que la dizaine d’employés (sur un total de 30’000!) accusés d’avoir soutenu l’agression du 7 octobre, ont été aussitôt licenciés. Les autorités israéliennes parlent maintenant de 400 «suspects». La tournée à Berne du haut-responsable suisse a été frustrante. Il dut se contenter d’un rapide contact avec trois petits groupes de parlementaires. Glacial à droite. Ainsi donc la Suisse suspend son aide, comme les Etats-Unis, alors que des proches alliés d’Israël, comme l’Allemagne – qui a même augmenté sa contribution –, la Grande-Bretagne et la France, après avoir interrompu leurs versements au moment des premières accusations israéliennes, les ont repris ensuite. Et pour cause. La situation humanitaire reste catastrophique à Gaza. Le nombre des camions autorisés à y entrer reste largement insuffisant. La plupart des hôpitaux ont été détruits. Les bombardements et les tirs se poursuivent, tuant, selon certaines estimations, entre 50 et 100 personnes par jour. Des dizaines de secouristes de l’UNRWA et des rares ONG encore actives ont été blessés, tués ou chassés. Le patron suisse de l’organisme humanitaire onusien n’est plus autorisé à se rendre sur place.</span></p> <p><span> Il est vrai que les combattants du Hamas, certes décimés et affaiblis, n’ont pas été «éradiqués» , qu’ils résistent encore et qu’ils gardent encore en otage une centaine de malheureux. Mais c’est la population, les nombreux enfants en particulier, qui en paie le prix. Alors que ne se dessine aucune perspective de négociation, de trêve ou de cessez-le-feu.</span></p> <p><span>La diversion voulue par le gouvernement d’extrême droite israélien a atteint son but. On ne parle plus que de l’affrontement Israël-Iran, relancé par l’attaque de l’ambassade iranienne en Syrie, puis par la riposte dûment calibrée, annoncée et d’ailleurs annihilée avec succès. On s’accroche au suspense d’une possible escalade régionale de la guerre. Et en attendant, que les Gazaouis continuent de souffrir et de mourir. Que les habitants de Cisjordanie voient, sans que le monde ne s’en alarme, les colons israéliens s’emparer, jour après jour, avec l’aide de l’armée, de nouvelles terres qui ne leur appartiennent nullement selon le droit.</span></p> <p><span>Pour en revenir à l’UNRWA, il est clair que Netanyahou et ses alliés extrémistes souhaitent sa paralysie, sa disparition. Sans même esquisser ce qui pourrait la remplacer. Plusieurs ministres ne s’en cachent pas: il s’agit de pousser le plus grand nombre possible de Palestiniens à quitter le territoire de Gaza afin de le réoccuper et de le coloniser à nouveau. Sans que personne ne sache où ses deux millions et demi d'habitants pourraient aller, les voisins arabes refusant farouchement de les accueillir. </span></p> <p><span>Paradoxe: si l’UNRWA n’est plus en mesure d’organiser dans les écoles son enseignement qui exclut la haine, ce sont les islamistes de tous bords qui prendront le relais et aggraveront encore la donne future. Mais dans leur fureur les dirigeants israéliens paraissent n’en avoir cure.</span></p> <p><span>La tragédie vécue par la population de Gaza dure depuis des années. Enfermée, maintes fois attaquée, bien avant l’attaque criminelle contre Israël, le 7 octobre. Devant la tournure extrême qu’a pris le conflit ces six derniers mois, comment justifier le blocage d’une aide humanitaire à travers les Nations Unies? Officiellement le gouvernement suisse tergiverse. De fait il s’aligne sur la position des Etats-Unis. Sur ce terrain comme sur d’autres. Faut-il d’autres signes? Lorsqu’un avion israélien a bombardé un espace diplomatique iranien à Damas, violation plus qu’évidente du droit international, le DFAE n’a pas bronché. Mais il a protesté, à raison d’ailleurs du point de vue juridique, contre l’envoi des drones et missiles sur Israël. Washington prépare maintenant un nouveau train de sanctions contre Téhéran, Bruxelles emboîte le pas. Ne nous étonnons pas si la Suisse s’avise de suivre…</span></p> <p><span>Et voilà que des banques suisses font du zèle dans le même sens. <em>Le Courrier</em> de Genève révèle que le versement d’un particulier à l’UNRWA a été bloqué… par la Banque cantonale genevoise. Celle-ci s’en est expliquée: «Le paiement que vous avez ordonné le 25 février 2024 en faveur d’UNRWA en Palestine ne correspondant pas à notre politique d’affaires, nous n’avons pas été en mesure d’y donner suite.» Ce n’est pas tout. Dixit le quotidien: «L’affaire n’est pas un phénomène isolé. Présidente de l’association Parrainages d’enfants de Palestine, sise à Genève, Michèle Courvoisier ne parvient plus à faire de virements à son association partenaire en Cisjordanie depuis le 7 octobre (…) Depuis, l’organisation passe par une banque européenne, ce qui renchérit ses coûts d’envoi. Et ce ne sont pas seulement les virements vers la Cisjordanie ou Gaza qui sont visés. UBS bloque les versements de ses client·es sur le compte suisse de cette association».</span></p> <p><span>Ces blocages, officiels ou commerciaux, ces discours à deux-poids-deux-mesures posent certes un problème éthique. Mais aussi, froidement considérés, la question de nos intérêts. La Suisse gagne-t-elle vraiment à cet alignement? Une grande partie du monde ne partage pas la vision dite occidentale, nos indignations à sens unique. Si notre pays veut préserver sa crédibilité internationale, son attachement au droit humanitaire qu’il brandit si volontiers, il ferait bien, pas seulement au nom de la neutralité, de restaurer, dans la mesure du possible, son libre-arbitre. On en est loin. Le Conseil de sécurité de l’ONU vient de voter sur la proposition d’admettre la Palestine comme membre à part entière plutôt que membre-observateur comme aujourd'hui. Les Etats-Unis ont mis leur veto. Douze pays ont dit oui. Deux se sont abstenus: la Grande-Bretagne et la Suisse. Tout est dit ainsi sur la position de notre gouvernement. Quant à l’UNRWA, elle risque d’attendre longtemps encore les vingt millions de Berne. Alors que son action est plus indispensable que jamais.</span></p>', 'content_edition' => 'Un récent reportage de «Temps présent» montrait les efforts du patron de l’UNRWA, le Neuchâtelois Philippe Lazzarini, pour trouver les fonds nécessaires à la poursuite de ses activités. Soulignant que cette structure n’a rien à voir avec le Hamas, que la dizaine d’employés (sur un total de 30’000!) accusés d’avoir soutenu l’agression du 7 octobre, ont été aussitôt licenciés. Les autorités israéliennes parlent maintenant de 400 «suspects». La tournée à Berne du haut-responsable suisse a été frustrante. Il n’a pas été reçu par le DFAE, ni par la DDC. Il dut se contenter d’un rapide contact avec deux petits groupes de parlementaires. Glacial à droite. Ainsi donc la Suisse suspend son aide, comme les Etats-Unis, alors que des proches alliés d’Israël, comme l’Allemagne, la Grande-Bretagne et la France, après avoir interrompu leurs versements au moment des premières accusations israéliennes, les ont repris ensuite. Et pour cause. La situation humanitaire reste catastrophique à Gaza. Le nombre des camions autorisés à y entrer reste largement insuffisant.', 'slug' => 'suisse-palestine-d-obscurs-blocages', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 66, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 12, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4884, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Le dernier fantasme de García Márquez', 'subtitle' => '«Nous nous reverrons en août», Gabriel García Márquez, traduit de l'espagnol (Colombie) par Gabriel Iaculli, Editions Grasset, 144 pages.', 'subtitle_edition' => '«Nous nous reverrons en août», Gabriel García Márquez, traduit de l'espagnol (Colombie) par Gabriel Iaculli, Editions Grasset, 144 pages.', 'content' => '<p>Un inédit du grand «Gabo», prix Nobel de littérature en 1982, surgit dix ans après sa mort. <em>Nous nous verrons en août</em> raconte une histoire très originale, dont la rédaction a donné bien du mal au vieil écrivain malade, sentant sa mémoire vaciller. Un dernier cadeau à ses fidèles lecteurs. </p> <p>Ana Magdalena Bach vit paisiblement avec un aimable mari, un grand fils et une fille un peu fofolle qui veut néanmoins entrer dans les ordres. Avec aussi le vif souvenir de sa mère qu’elle honore chaque année, allant en bateau, seule, sur une petite île où elle est enterrée. A date fixe, le 16 août. Or un soir son regard accroche celui d’un inconnu. Ils se retrouvent au lit dans une fiévreuse étreinte. Au petit matin l’homme est parti sans la réveiller, laissant vingt dollars sur la table. L’humiliation est rageuse, durable. Il n’empêche que l’année suivante, Ana, dont l’âge n’a nullement émoussé la sensualité, se retrouve avec un amant mystérieux. A chaque fois elle rentre chez elle sans rien dire, mais un peu changée. Avec tant de questions. Son fidèle époux connaît-il aussi des débordements secrets? Rien n’y fait. Elle poursuit le rite et s’en va chaque mois d’août déposer des glaïeuls sur la tombe, proche de la lagune où s’ébrouent des hérons bleus, où se rendait aussi sa mère, une fois l’an, pour une mystérieuse raison. Tant d’énigmes. Quel est donc l’homme qui, un jour, a déposé lui aussi des fleurs sur la pierre envahie de mousse? Et où est passé le meilleur des amants d’Ana, l’inoubliable dont elle a néanmoins détruit la carte de visite? García Márquez joue de ses mots, de ses phrases simples, pour nous faire naviguer entre terre et mer, entre passé et présent, entre pulsions érotiques et affres de conscience. Avec le choc de la mort et de l’oubli. Le roman est court mais si dense. Gabo l’a repris, corrigé, complété dix fois au moins. Il a renoncé même à le publier. Mais son éditeur de confiance, avec l’accord de ses fils – qui s’expriment à la fin du livre –, a néanmoins mis en ordre le manuscrit. Publié en 2023 en Espagne, en 2024 en français.</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'le-dernier-fantasme-de-garcia-marquez', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 9, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 12, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [[maximum depth reached]], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4879, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Les mafias se royaument en Suisse', 'subtitle' => 'La cheffe de la police fédérale (Fedpol), Nicoletta della Valle, n’a pas la langue dans sa poche. Elle vient de donner une interview à la «NZZ» qui mérite l’attention. Selon elle, les organisations criminelles internationales sont bien implantées chez nous et les moyens pour les traquer sont insuffisants.', 'subtitle_edition' => 'La cheffe de la police fédérale (Fedpol), Nicoletta della Valle, n’a pas la langue dans sa poche. Elle vient de donner une interview à la «NZZ» qui mérite l’attention. Selon elle, les organisations criminelles internationales sont bien implantées chez nous et les moyens pour les traquer sont insuffisants.', 'content' => '<p><span>En 2021 Europol eut accès au service de communication crypté pour les criminels Sky ECC et a transmis des données suspectes, que la police fédérale tente d’examiner. Non sans peine: «Jusqu'à présent, nous n'avons analysé que 20% de la grande quantité de données. Nous manquons tout simplement de ressources et de temps, or plus ces données sont anciennes, moins elles sont précieuses». Cela faute de personnel: «En Suisse, les ressources actuelles de toutes les polices permettent de mener environ cinq procédures de ce type en même temps. En termes de densité policière par rapport à la population, la Suisse est loin derrière les autres pays européens».</span></p> <p><span>Dans le viseur, les mafias d’Italie, des Balkans et d’autres. Celles-ci disposent de vitrines qui permettent de laver les profits notamment des trafics de drogues. «Il y a des boutiques situées au meilleur endroit du centre-ville qui sont presque toujours vides. Ou des glaciers qui font le même chiffre d'affaires en hiver qu'en été. Dans ces cas-là, la police sait que quelque chose ne va pas. Mais il est extrêmement difficile d’entreprendre une action sur ces terrains.»</span></p> <p><span>L’administration fiscale, le contrôle des denrées alimentaires ou l'inspection du travail peuvent bien sûr passer. «De cette manière, nous pouvons certes déranger, déclare la cheffe de Fedpol. Mais souvent, malgré tous les efforts, on ne trouve pas assez pour porter plainte». Dans une autre interview, elle notait par exemple la multiplication des «barber shops» en ville, dont la faible rentabilité peine à justifier leur maintien dans des locaux que bien souvent les commerçants honnêtes ont dû quitter, ne parvenant pas à assumer les charges.</span></p> <p><span>Selon Nicoletta della Valle, si le crime organisé ne préoccupe pas davantage le public, c'est parce qu'il est invisible. «C’est pourquoi il ne dérange presque personne dans la vie de tous les jours» explique-t-elle. Mais ce cancer peut étendre des métastases insoupçonnables. Fedpol est par exemple tombé sur un tchat entre des Calabrais qui se demandaient comment il était possible d’influencer la justice…</span></p> <hr /> <h4>Lire l'article original</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'les-mafias-se-royaument-en-suisse', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 15, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 4, 'person_id' => (int) 12, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4865, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Et pan sur la Suisse ! L’auto-goal des maîtres de conscience', 'subtitle' => 'L’arrêt dit historique de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) condamnant la Suisse pour « son manque d’action face au changement climatique » divise l’opinion helvétique. La gauche et les verts jubilent, la droite classique marmonne, la droite nationaliste s’indigne… à moins qu’elle ne se réjouisse aussi: on lui sert sur un plateau un argument qui nourrira sa détestation de tout ce qui porte le nom d’Europe. L’UE bien sûr, mais aussi le Conseil de l’Europe, le club élargi , créé en 1949 avec la noble mission de promouvoir les droits humains: 46 membres, la Russie ayant été exclue en 2022.', 'subtitle_edition' => 'L’arrêt dit historique de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) condamnant la Suisse pour « son manque d’action face au changement climatique » divise l’opinion helvétique. La gauche et les verts jubilent, la droite classique marmonne, la droite nationaliste s’indigne… à moins qu’elle ne se réjouisse aussi: on lui sert sur un plateau un argument qui nourrira sa détestation de tout ce qui porte le nom d’Europe. L’UE bien sûr, mais aussi le Conseil de l’Europe, le club élargi , créé en 1949 avec la noble mission de promouvoir les droits humains: 46 membres, la Russie ayant été exclue en 2022.', 'content' => '<p>La Cour européenne des droits de l’homme reçoit entre 30’000 et 40’000 plaintes par an. Beaucoup sont déboutées, d’autres rapidement traitées et quelques-unes (12’000 depuis le début) font l’objet d’arrêts contraignants pour le pays concerné et par tous les autres membres. Nombre de justiciables, après un long parcours, d’appels et de recours, ont vu ainsi leur cause finalement reconnue à ce niveau. On peut se féliciter de voir ainsi mis en question certains appareils judiciaires qui s’emballent parfois un peu vite. En l’occurrence cela ne s’est pas passé ainsi. Les « Aînées pour le climat » ne sont pas adressées aux juridictions nationales, mais directement à la Cour européenne, avec l’appui financier et politique de Greenpeace.</p> <p>Il est permis aussi de s’interroger sur ces juges de Strasbourg. Chacun d’eux est choisi sur une liste de trois présentée par son pays. Tous ne sont pas magistrats, on compte aussi beaucoup de « représentants de la société civile ». Quant à l’ancrage politique et l’expérience démocratique de ces sages, ils laissent pour le moins perplexe à l’heure de la leçon qu’ils dispensent. De l’Azerbaïdjan à la Bosnie-Herzégovine, de la Bulgarie à l’Albanie…</p> <p>Pas étonnant donc que sur le terrain du droit, le jeu est souvent flottant. Ainsi, l’article 8, pivot de la convention permet toutes les interprétations. Il rappelle que « toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale, de son domicile et de sa correspondance », mais que l'État peut surseoir à ces droits si cela « est nécessaire à la sécurité nationale, à la sûreté publique, au bien-être économique du pays, à la défense de l’ordre et à la prévention des infractions pénales, à la protection de la santé ou de la morale, ou à la protection des droits et libertés d’autrui». Au chapitre de la liberté d’expression, toutes sortes de réserves sont prévues pour la limiter. Quand la sécurité est en cause… et bien sûr la politique sanitaire… là, pas touche !</p> <p>Les juges ont donc bien tordu le droit pour condamner « le manque d’action climatique ». Porter un jugement sur la politique environnementale d’un pays en se basant sur un tel article, c’est du contorsionnisme. Mais cela ouvre de piquantes perspectives. Des paysans français irrités et appauvris par la concurrence étrangère obtiendront-ils la condamnation des échanges commerciaux ? Les adversaires de tel ou tel chantier autoroutier iront-ils sonner à la porte de Strasbourg ? Une cour de justice qui se laisse porter par les émotions collectives dûment choisies se rabaisse au niveau du cirque. Elle incite ainsi les gouvernements à ignorer ses arrêts même lorsque ceux-ci sont sages. Elle sape les espoirs de voir une arène respectée où l’on veille véritablement sur les droits humains. Bel autogoal.</p> <p>Enfin ces messieurs-dames posés en maîtres de conscience feraient bien de garder les pieds sur terre. L’entrelacs des lois nécessaires sur la gestion raisonnable des ressources énergétiques, sur la pollution, sur la biodiversité, c’est un défi compliqué. Entre les mains des gouvernements et des parlements, en Suisse, entre celles du peuple aussi. Pas une affaire de vague morale européenne. Les efforts sont indispensables, mais croire qu’un arsenal juridique suffirait à faire souffler le chaud et le froid sur la planète, quelle illusion…</p> <p>Les climatologues nous rappellent qu’elle a connu des périodes, soient marquées et accélérées, de réchauffements et de refroidissements, dans les derniers siècles, les derniers millénaires, quand usines et bagnoles ne paradaient pas encore… Que les sages autoproclamés fassent donc preuve d’un peu de modestie. Celle qui manqua aux pionniers de l’ère industrielle qui croyaient pouvoir domestiquer la terre de fond en comble.</p> <p>Les cris de victoire des « Aînées pour le climat » se perdront vite dans le vent. Tout comme les diatribes vengeresses des allergiques à l’Europe. Et chacun des 46 États membres de ce digne Conseil se retrouvera, espérons-le, devant ses responsabilités. Les vraies. Tournant historique, ce dernier arrêt de la CEDH ? Mon oeil.</p>', 'content_edition' => 'Sa cour de justice reçoit entre 30’000 et 40’000 plaintes par an. Beaucoup sont déboutées, d’autres rapidement traitées et quelques-unes (12’000 depuis le début) font l’objet d’arrêts contraignants pour le pays concerné et par tous les autres membres. Nombre de justiciables, après un long parcours, d’appels et de recours, ont vu ainsi leur cause finalement reconnue à ce niveau. On peut se féliciter de voir ainsi mis en question certains appareils judiciaires qui s’emballent parfois un peu vite. En l’occurrence cela ne s’est pas passé ainsi. Les « Aînées pour le climat » ne sont pas adressées aux juridictions nationales, mais directement à la Cour européenne, avec l’appui financier et politique de Greenpeace. Il est permis aussi de s’interroger sur ces juges de Strasbourg. Chacun d’eux est choisi sur une liste de trois présentée par son pays. Tous ne sont pas magistrats, on compte aussi beaucoup de « représentants de la société civile ». Quant à l’ancrage politique et l’expérience démocratique de ces sages, ils laissent pour le moins perplexe à l’heure de la leçon qu’ils dispensent. De l’Azerbaïdjan à la Bosnie-Herzégovine, de la Bulgarie à l’Albanie…', 'slug' => 'et-pan-sur-la-suisse-l-auto-goal-des-maitres-de-conscience', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 126, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 2, 'person_id' => (int) 12, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' } ] $embeds = [] $images = [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) { 'id' => (int) 3193, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Capture d’écran 2018-03-03 à 19.19.35.png', 'type' => 'image', 'subtype' => 'png', 'size' => (int) 908140, 'md5' => 'd0e3fd85ff84696b25ecbf4972db6a82', 'width' => (int) 1374, 'height' => (int) 720, 'date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'title' => '', 'description' => '«Je suis un espion, une taupe, un agent secret, un homme au visage double.» Ainsi débute le livre poignant du brillant Viet Thanh Nguyen.', 'author' => '', 'copyright' => '© 2018 Bon pour la tête', 'path' => '1520101732_capturedecran20180303a19.19.35.png', 'embed' => null, 'profile' => 'default', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Attachments' } ] $audios = [] $comments = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 546, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Excellente analyse de ce roman puissant et troublant, qui éclaire l'horreur de la guerre du Vietnam et les traumatismes des Vietnamiens qui ont servi l'Amérique. A recommander sans modération. ', 'post_id' => (int) 850, 'user_id' => (int) 2975, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' } ] $author = 'Jacques Pilet' $description = 'Il y a des livres qui vous envoient un coup de poing à l’estomac. «Le sympathisant» du Vietnamien américain Viet Thanh Nguyen en est un (1). Attention, âmes sensibles s’abstenir. Ce roman vous inflige des pages d’une cruauté terrifiante. Mais pas seulement, il est aussi souvent drôle, dans le registre de l’humour noir – ou jaune? –, dans celui de l’autodérision. Une évocation complexe de la tragédie du Vietnam comme on en avait jamais vu. ' $title = 'Le vertige de l’agent double' $crawler = true $connected = null $menu_blocks = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 56, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => '#Trends', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_tags', 'extern_url' => null, 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'posts' => [[maximum depth reached]], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 55, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => 'Les plus lus cette semaine', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_highlight', 'extern_url' => null, 'tags' => [[maximum depth reached]], 'posts' => [ [maximum depth reached] ], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' } ] $menu = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 2, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'A vif', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 4, 'description' => 'Lorsque nos auteurs ont envie de réagir sur le vif à un événement, des concerts aux disparitions célèbres, ils confient leurs écrits à la rubrique "A vif", afin que ceux-ci soient publiés dans l’instant.', 'slug' => 'a-vif', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 3, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Chronique', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => '<p>La réputation des chroniqueurs de Bon pour la tête n’est plus à faire: Tout va bien, Le billet du Vaurien, la chronique de JLK, ou encore Migraine et In#actuel, il y en a pour tous les goûts!</p>', 'slug' => 'chroniques', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 4, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Lu ailleurs', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => 'Pourquoi ne pas mettre en avant nos collègues lorsque l'on est sensibles à leur travail? Dans la rubrique « Lu ailleurs » vous trouverez des reprises choisies par la rédaction et remaniées façon BPLT.', 'slug' => 'ailleurs', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 5, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Actuel', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 1, 'description' => 'Bon pour la tête n’a pas vocation à être un site d’actualité à proprement parler, car son équipe prend le temps et le recul nécessaire pour réagir à l’information.', 'slug' => 'actuel', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 6, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Culture', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'culture', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 7, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Vos lettres', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 6, 'description' => 'Bon pour la tête donne la parole à ses lecteurs, qu’ils aient envie de partager leur avis, pousser un coup de gueule ou contribuer à la palette diversifiée d’articles publiés. A vous de jouer!', 'slug' => 'vos-lettres-a-bon-pour-la-tete', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 8, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Analyse', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'analyse', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 10, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Science', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'sciences', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 1, 'rght' => (int) 2, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 11, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Histoire', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'histoire', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 3, 'rght' => (int) 4, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 12, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Humour', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'humour', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 5, 'rght' => (int) 6, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 13, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Débat', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'debat', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 7, 'rght' => (int) 8, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 14, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Opinion', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'opinion', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 9, 'rght' => (int) 10, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 15, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Reportage', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'reportage', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 11, 'rght' => (int) 12, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' } ] $tag = object(App\Model\Entity\Tag) { 'id' => (int) 118, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'livres', 'slug' => 'livres', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Tags' }include - APP/Template/Posts/view.ctp, line 147 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::render() - CORE/src/View/View.php, line 892 Cake\Controller\Controller::render() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 791 Cake\Http\ActionDispatcher::_invoke() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 126 Cake\Http\ActionDispatcher::dispatch() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 94 Cake\Http\BaseApplication::__invoke() - CORE/src/Http/BaseApplication.php, line 256 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 App\Middleware\IpMatchMiddleware::__invoke() - APP/Middleware/IpMatchMiddleware.php, line 28 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\RoutingMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/RoutingMiddleware.php, line 164 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cors\Routing\Middleware\CorsMiddleware::__invoke() - ROOT/vendor/ozee31/cakephp-cors/src/Routing/Middleware/CorsMiddleware.php, line 32 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\AssetMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/AssetMiddleware.php, line 88 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65
Warning: file_put_contents(/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/logs/debug.log) [function.file-put-contents]: failed to open stream: Permission denied in /data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/vendor/cakephp/cakephp/src/Log/Engine/FileLog.php on line 133
VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
1 Commentaire
@Schindma 07.03.2018 | 11h57
«Excellente analyse de ce roman puissant et troublant, qui éclaire l'horreur de la guerre du Vietnam et les traumatismes des Vietnamiens qui ont servi l'Amérique. A recommander sans modération. »