Culture / Le poids du silence ou des réponses qui brûlent les doigts
Sophie Meyer © Bon pour la tête 2019 / Sabine Dormond
Dans «Les cahiers de feu» paru fin 2018 aux éditions Montsalvens, Sophie Meyer s’attaque au secret qui pèse sur un drame familial. C’est le récit autobiographique d’une femme qui décide, plus de trente ans après les faits, d’essayer de comprendre le suicide de son frère. Et de retrouver son journal intime. Sur la base d’une rumeur, la narratrice se convainc que le geste de son frère s’explique par une homosexualité non assumée. Cette piste l’éclaire surtout sur sa propre histoire, sur la manière dont elle a intégré les tabous et refoulé ses désirs sans véritablement prendre conscience de sa souffrance. Interview.
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Je trouve terrible cette injonction à faire du sport pour être quelqu’un de bien. Je me demande si ne rien faire, jouer, rêver, n’est pas le plus important dans la vie.</p> <p><strong>Le grand-écart de la petite sœur sur le tapis de la Migros de Sion a marqué le début d’un engrenage fatal. Est-ce que la possibilité d’y échapper s’est présentée une fois ou l’autre au cours des onze ans que vous relatez dans <i>Mon Dieu, faites que je gagne?</i></strong></p> <p>Il y a un moment où tout risque de s’arrêter quand la gymnaste n’est pas qualifiée pour Macolin sur un malentendu. L’aînée espère d’un côté pouvoir sortir de l’engrenage, mais elle se rend compte que ça va nuire à son autonomie naissante. A la longue, elle a fini par y trouver son compte.</p> <p><strong>Chaque époque, y compris la nôtre, a imposé aux filles et aux femmes une façon de vivre leur féminité. Est-ce que c’est encore plus pernicieux quand on nous persuade que ces diktats sont l’expression de notre liberté?</strong></p> <p>A l’époque dans laquelle j’inscris ce livre, il ne fallait pas être trop fille. J’avais l’impression que le modèle du garçon manqué incarnait le summum de la liberté. Ce genre de filles savaient plaire aux garçons, parce qu’elles leur ressemblaient.</p> <p><strong>Vous nous présentez l’athlète, la star comme une simple marchandise au service d’intérêts qui le dépassent. Peut-il s’en rendre compte avant de tomber du podium?</strong></p> <p>Ça dépend de nombreux facteurs. Mes parents n’avaient pas pu réaliser leurs rêves. C’est une faille que la réussite de la gymnaste est venue combler. J’aime l’image de l’eau qui gèle dans les failles en hiver. Mes parents sont entrés dans une sorte d’aveuglement et m’y ont embarquée. On ne voit que les sportifs qui réussissent, ça occulte tout le reste. L’enfant qui vit ça est certain d’être quelqu’un d’exceptionnel. 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Des gens me parlent de leur difficulté quand tout tourne autour d’une personne, que même les vacances dépendent des possibilités d’entraînement. J’ai aussi lu le témoignage d’une mère qui pratiquait un sport à haut niveau et trouvait formidable que toute sa famille la suive, sans se demander si ses proches en avaient réellement envie. Je n’ai de réponse à rien, c’est déjà un grand pas si on peut se poser plus de questions. Beaucoup d’anciens gymnastes deviennent entraîneurs, comme s’il leur était impossible d’en sortir. Ce qui me dérange le plus, c’est la certitude de faire juste.</p> <p><strong>Notre société condamne sans pitié toute forme de jalousie. N’y a-t-il pas pourtant une forme de jalousie saine et légitime?</strong></p> <p>Je pense que oui. C’est humain, on ne se fait pas du bien à vouloir masquer tout le temps ce genre de sentiments. 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Elle crée aussi, a posteriori, une complicité avec ce frère dont elle n’a jamais été proche. L’étonnant dans cette «enquête», c’est que la narratrice se heurte surtout à ses propres blocages et amnésies, comme si une part d’elle-même n’était pas prête à découvrir la vérité. Elle s’aperçoit en tout cas qu’elle a longtemps occulté des informations dont elle avait pourtant eu connaissance.
BPLT: Faut-il considérer ce livre comme un roman ou une autofiction?
Sophie Meyer: J’ai souhaité qu’on ajoute roman, même si c’est très largement autobiographique, parce qu’il n’y a pas d’engagement à n’écrire que la vérité. J’avais l’envie ou le besoin de pouvoir prendre certaines libertés, comme changer les noms des gens que j’évoque. C’est aussi un roman par sa construction.
Est-ce que la vérité se manifeste quand on est prêt à l’entendre?
La narratrice se met en quête avec ce que ça implique, les chausse-trappes, les fausses pistes, les nœuds de résistance intérieurs. Dans cette histoire, il y avait des choses évidentes à faire qu’elle repousse, comme questionner ses parents, vérifier la rumeur selon laquelle son frère était gay, au lieu de le prendre immédiatement comme une vérité.
Pourquoi votre narratrice a-t-elle besoin de savoir ce qui est arrivé à son frère pour poursuivre son propre chemin de vie?
La narratrice s’identifie beaucoup à son frère, à son destin. En parlant de lui, elle parle aussi d’elle-même. En enquêtant sur le secret de l’autre, elle s’attaque au silence qui pèse encore sur la famille.
À plusieurs reprises, le hasard met sur son chemin des personnes qui réorientent sa quête comme si tout concourrait à ce qu’elle aboutisse. Avez-vous une explication à cela?
Je pense qu’il y a toute une vie souterraine, par rapport à cette question de la mémoire, à ces processus de refoulement, de déni. Il y a plein de liens évidents que la narratrice ne voit pas, mais aussi de grandes coïncidences. Des rencontres qui la légitiment et l’encouragent dans sa quête. Elle en avait besoin, parce que chercher la vérité revient à ouvrir la boîte de Pandore. Elle cherchait la confirmation de son intuition et se brûle les doigts en ouvrant les cahiers. La vérité est crue, dure. Je comprends complètement la mère qui ne veut pas savoir.
Chaque membre de la famille réagit à sa manière au suicide du jeune homme. Pouvez-vous me décrire ces différentes réactions?
La mère s’abandonne à la douleur et n’est plus là pour ceux qui restent. Mais le refus de savoir l’empêche de faire le deuil. Le père se saoule de travail. L’aînée se révolte, en même temps, il y a en elle une pulsion de vie qui veut gagner. La narratrice ressent aussi de la colère contre ce frère qui fait exploser la famille, contre ce milieu très religieux qui s’approprie le mort, contre la grosse machinerie ecclésiastique qui écrase sa singularité. La famille est complètement disloquée. Les parents sont brisés. La narratrice déstabilisée par son identité sexuelle ne peut pas espérer trouver de l’appui auprès de ses parents si fragiles.
Qu’est-ce qui retient les parents de lire les cahiers laissés par leur fils qui s’est donné la mort?
Tout le monde pressent que les cahiers contiennent une terrible révélation. Les parents sont conscients qu’en les lisant, ils risquent de comprendre la vérité. Pour eux, la charge de culpabilité est telle qu’ils ne sont pas prêts à prendre le risque de lire qu’ils ont été de mauvais parents, qu’ils n’ont pas perçu les signes. Ils se condamnent à l’incertitude, à un deuil impossible.
Votre narratrice lesbienne met du temps à réaliser le mal que la société fait aux homosexuels. Comment se fait-il qu’elle y ait échappé ou qu’elle ne l’ait pas perçu? Peut-on souffrir à son insu?
En tant qu’homosexuels, on a peu de références et celles qui existent sont très négatives. Ce sont des artistes maudits, des personnalités tordues ou qui vivent leur homosexualité comme une malédiction. Il n’y a pas de destin heureux. Ce constat, joint aux insultes, induit une homophobie intériorisée. Les homosexuels minimisent beaucoup les souffrances liées à leur parcours, la difficulté du dialogue avec les parents, le rejet de la société. Or, pour avancer, il faut pouvoir reconnaître les offenses qu’on a subies. Il ne s’agit pas de pleurnicher. Mais la reconnaissance de la souffrance est aussi une reconquête de la dignité.
En quoi cela aurait-il «arrangé» l’héroïne que l’homosexualité soit le motif du suicide de son frère?
Cette version fait de son frère un allié. Elle y croit d’emblée sans chercher à l’étayer. En comparant les destins, elle peut se dire que lui, il en est mort. À 15 ans, la narratrice ne pouvait confier son secret à personne, parce qu’elle savait que c’est transgressif. En même temps, elle a toujours été intimement persuadée que son attirance pour les femmes ne pouvait pas être quelque chose de mal. C’est ce qui l’a sauvée.
Les homosexuels sont-ils encore victimes de discriminations ou d’humiliations dans la vie quotidienne en Suisse?
Oui, j’ai milité dans une association de lesbiennes à Genève, il suffit d’écouter les récits de vie. Au sein des familles, ça n’est pas gagné. Beaucoup de femmes vivent encore dans le placard. Moi, j’ai fait mon coming-out à 38 ans. L’adoption du PACS m’a donné une force. Dans le domaine légal, il y a beaucoup d’avancées. Il y aura bientôt une loi contre l’homophobie.
Comment votre entourage proche et vos connaissances ont-ils accueilli votre coming-out?
Ma mère le savait depuis longtemps. Mais il n’y avait jamais une main tendue et quand le sujet venait sur le tapis, on passait tout de suite à autre chose. Rien n’était fait pour que l’aveu soit possible.
Était-ce aussi difficile que ce que vous appréhendiez de sortir du placard ? Que ressent-on une fois que c’est fait?
Comme souvent, on se demande après coup pourquoi on ne l’a pas fait plus tôt. Ça s’est passé très vite et très simplement. Mais il y avait de la peur de part et d’autre, la peur de décevoir de mon côté et, pour mes parents, l’appréhension de devoir faire leur coming-out de parents d’homo.
Vos parents ont-ils lu votre livre et si oui, comment y ont-ils réagi?
Mon père a lu et m’a remerciée. Il s’est senti libéré d’un poids.
Mais c’était pas joué d’avance. J’avais peur d’ajouter de la douleur à la douleur. Je voulais leur donner la possibilité de le lire avant la publication, mais j’étais déterminée à le publier. Ma mère est fragile, elle sait que des amis l’ont lu. Mes rapports avec eux ont changé depuis la parution du livre. On est tous allés à l’essentiel. Les échanges sont plus profonds.
Sophie Meyer, Les cahiers de feu, Éditions Montsalvens, 176 pages.
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