Chronique / Un dandy dans la tourmente
Albert Göring est connu pour avoir aidé beaucoup de personnes juives pendant la Deuxième Guerre mondiale. © DR
Prénom: Albert
Nom: Göring
Notice (8): Trying to access array offset on value of type null [APP/Template/Posts/view.ctp, line 123]Code Context<div class="post__article">
<? if ($post->free || $connected['active'] || $crawler || defined('IP_MATCH') || ($this->request->getParam('prefix') == 'smd')): ?>
<?= $post->content ?>
$viewFile = '/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/src/Template/Posts/view.ctp' $dataForView = [ 'referer' => '/', 'OneSignal' => '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093', '_serialize' => [ (int) 0 => 'post' ], 'post' => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 1345, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'Le billet du Vaurien', 'title' => 'Un dandy dans la tourmente', 'subtitle' => ' Prénom: Albert <br> Nom: Göring', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p>En 1938, après l’Anschluss, on peut voir un dandy, fume-cigarettes aux lèvres, le regard moqueur et légèrement provocateur, se mêler aux vieilles juives contraintes par la Gestapo de nettoyer les pavés avec des brosses à dents. Ou encore, lorsque la propriétaire d’un magasin de couleurs est obligée de se mettre dans la vitrine avec autour du cou une pancarte où les passants lisent: «Je suis une sale Juive», le même homme intervenir pour l’aider à s’enfuir. Ce dandy porte un nom qui en impose à la Gestapo: Göring. Prénom: Albert. Dès qu’il montre ses papiers d’identité, il est relâché. Nul n’ignore qu’il bénéficie de la protection de son frère, Hermann, qui le considère comme le «mouton noir» de la famille, mais qui le sauve chaque fois in extremis. Car Albert prend des risques: il lui arrive de se rendre à Dachau ou à Theresienstadt pour libérer des amis juifs, signant de son seul patronyme.<br></p><p>Par ailleurs, il fréquente assidûment les cafés viennois, aime les jeunes et jolies femmes, joue aux échecs, écrit des scénarios avant de diriger l’usine d’armement Skoda, en Tchécoslovaquie, usine où le salut hitlérien est interdit. Albert n’est pas un antinazi par idéologie (il n’en épouse aucune), ni par religion (il est athée), ni par humanisme (il connaît trop bien les hommes pour se faire la moindre illusion sur eux). Ce qui le révulse, c’est la vulgarité de ce régime, la haine qu’il suinte, son mépris de l’art et sa logique clanique. Il ne le sous-estime par pour autant: si Hitler était ce gangster loufoque que décrivent ses ennemis, ce serait un jeu d’enfant de s’en débarrasser. Malheureusement pour les Alliés, il est très doué. </p><p>D’Albert Göring, les psychiatres diront de lui: «Personnalité pas facile à saisir» lorsqu’il sera incarcéré par l’armée américaine dans une cellule jouxtant celle de son frère. Pourtant, dès l’arrivée au pouvoir d’Hitler, il s’est exilé à Vienne où il obtiendra la nationalité autrichienne. Il ne cache pas ses convictions: «J’ai un frère qui s’est acoquiné avec ce salopard d’Hitler et, s’il continue comme ça, cela finira mal pour lui..... Je crache sur Hitler, sur mon frère et sur tout le régime nazi. » Un de ses amis juifs, l’écrivain Ernst Neubach, rapportera ses propos et ses actes de résistance dans un article paru en 1962: «Mon ami Göring» et de nombreux témoignages, dont celui du producteur Oscar Pilzer, confirmeront qu’il a sauvé de nombreux Juifs de la déportation.</p><p>Mais, à la fin de la guerre, le nom de Göring est une malédiction. Les Américains, auxquels il s’est livré le 9 mai 1945 à Nüremberg, ne veulent pas croire qu’il existe un «bon» Göring, même si son frère s’acharne à le disculper. Ironie du sort: les deux frères Göring sont incarcérés dans la prison d’Augsburg à quelques cellules de distance. Hermann se suicidera le 15 octobre 1946. Quant à Albert, les Américains, toujours dubitatifs, le livreront aux autorités tchèques. En 1947, il sera jugé et libéré après l’intervention d’ouvriers de Skoda qui révéleront ses actes de sabotage et celle d’Ernst Neubach qui parle des «centaines d’hommes et de femmes qui ont échappé à la Gestapo, aux camps de concentration et aux bourreaux» grâce à Albert Göring. l’État d’Israël lui accordera, maintenant que les historiens s’intéressent à son étrange destin, l’honneur de figurer au mémorial de l’Holocauste, Yad Vashem, comme «Juste parmi les Nations». </p><p>Ce qui ne manque pas d’intriguer, c’est qu’Albert n’a laissé aucune trace écrite. On ne saura jamais pourquoi le frère cadet d’un des auteurs de la Solution Finale et numéro deux d’Hitler, a combattu avec une telle désinvolture un régime qu’il exécrait. Sans doute est-ce cela qui définit un dandy: il n’éprouve pas le besoin de s’expliquer, ni de se justifier. Et moins encore de se plaindre. Toujours considéré comme un paria en Allemagne après la guerre, abandonné par sa femme, refusant de changer de nom, suspect à vie, Albert Göring se suicidera en 1966, sans avoir été réhabilité. Il n’est même pas certain qu’il en ait éprouvé de l’amertume. Il aspirait à demeurer élégant en toutes circonstances. Il y est parvenu. </p><h3>La magie de l’extrême</h3><p>Un rendez-vous qui n’aurait pas déplu à Albert Göring est celui auquel nous convie Jean-Marie Paul avec les maîtres du pessimisme européen - de Schopenhauer à Baudelaire. Son essai<sup>1</sup> est d’autant plus jouissif que Jean-Marie Paul est persuadé à juste titre que les vraies rencontres philosophiques passent par la littérature. Et qu’en définitive seul le style peut imposer une pensée et nous soustraire aux désagréments de l’existence. Ce qui, contrairement à ce que des esprits simplistes pourraient penser, ne va pas à l’encontre du pessimisme, mais bien au contraire l’authentifie: le pessimiste — dont on concédera qu’il agit rarement en accord avec sa philosophie — est d’abord un homme qui ne se résout pas à être mortel, possédé qu’il est par un désir d’éternité inavoué. «Quand un homme, écrit Jean-Marie Paul, est intégralement habité par une vision noire des hommes et de la société, quand il est hanté par la mort et le suicide, comme l’écrivain Jean Améry, ce n’est pas à sa vie qu’il met fin, mais à la mort. Il tue la mort. Il anéantit la terreur. »</p><p>À l’opposé du pessimiste, l’optimiste croit en la bonté originelle de l’homme et aux vertus du progrès. Il faut avoir un estomac solide et un sommeil profond, voire une certaine forme de vulgarité, pour adopter cette posture. Le pessimiste, ce rabat-joie, se tromperait-il en voyant la vie plus noire qu’elle ne l’est et l’optimiste, ce benêt, en la perpétuant et en l’exaltant? Je me garderai de répondre à cette question pour ne blesser personne. En revanche, la magie de l’extrême que distille Jean-Marie Paul nous la partagerons volontiers avec tous ceux qui ont pour l’artifice et le spleen un goût immodéré. Le pessimisme permet de jouir de tout sans jamais perdre de vue que la vie est un hôpital où chaque malade est possédé du désir de changer de lit, désir qui ne changera en rien sa condition, quoi qu’il en pense.</p><h3>La machine à disparaître</h3><p>Le livre de philosophie que je relis le plus souvent n’est pas signé Platon, Schopenhauer, Nietzsche ou Bergson, mais Andy Warhol. Chaque page de <em>Ma philosophie de A à B</em> me ravit. J’éprouve presque de l’envie pour le mec qui a écrit ça avec un humour et une désinvolture proches de Woody Allen, la profondeur en plus. Mais une profondeur d’une telle allégresse que les professeurs de philosophie y demeurent insensibles. C’est navrant pour leurs élèves qui trouveraient dans l’irrévérence et la drôlerie d’Andy Warhol, matière à penser, à penser vraiment, plutôt qu’à faire semblant et à ânonner des citations absconses sans aucun rapport avec leur existence. Les humains, leur enseignerait Warhol, laissent souvent un même problème faire leur malheur pendant des années, alors qu’ils pourraient dire simplement: «Et alors? » C’est d’ailleurs une de ses locutions préférées: Et alors? </p><p>- Ma mère ne m’a pas aimé..... Et alors?</p><p>- Mon mari ne veut plus me baiser....Et alors?</p><p>- Je réussis, mais je suis toujours seul....Et alors?</p><p>De même que le philosophe viennois Hans Vaihinger a inventé à Vienne en 1911 la philosophie du «Comme si», Andy Warhol a créé celle du «Et alors? » Quoi qu’on puisse leur objecter, elles sont d’une efficacité redoutable. En tout cas, elles l’ont été pour moi, moi qui, comme Stirner, Cioran ou Caraco, n’ait fondé ma Cause sur Rien.</p><p>Andy Warhol pensait aussi souvent à sa mort. Il ne voulait laisser aucun reste. Il ne voulait pas être un reste non plus. En regardant la télévision, il a vu une femme entrer dans une machine à rayons et disparaître. «C’était formidable, a-t-il écrit, parce que la matière est énergie. Cette femme s’est tout simplement éparpillée. Ce pourrait être une invention américaine, la meilleure invention américaine: pouvoir disparaître ainsi.» L’art d’Andy Warhol est une tentative de créer cette machine à disparaître. Et ce n’est pas parce qu’il ne croyait en rien que ce rien n’était rien. Andy Warhol ne cesse d’en faire la démonstration. S’il avait eu une émission de télévision à lui, il l’aurait appelée: Rien de spécial. Albert Göring aussi a dû penser qu’il n’avait rien fait de spécial. C’est à cela qu’on reconnaît un dandy. </p><p></p><hr><p></p><h4><em>Du pessimiste</em>, Jean-Marie Paule, encre marine, 2013<br></h4><br>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'un-dandy-dans-la-tourmente', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-6', 'like' => (int) 573, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1360, 'homepage_order' => (int) 1589, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 3, 'person_id' => (int) 2758, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'attachments' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, 'relatives' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) {} ], 'embeds' => [], 'images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'audios' => [], 'comments' => [], 'author' => 'Roland Jaccard, Écrivain', 'description' => ' Prénom: Albert <br> Nom: Göring', 'title' => 'Un dandy dans la tourmente', 'crawler' => true, 'connected' => null, 'menu_blocks' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) {} ], 'menu' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) {} ] ] $bufferLevel = (int) 1 $referer = '/' $OneSignal = '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093' $_serialize = [ (int) 0 => 'post' ] $post = object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 1345, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'Le billet du Vaurien', 'title' => 'Un dandy dans la tourmente', 'subtitle' => ' Prénom: Albert <br> Nom: Göring', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p>En 1938, après l’Anschluss, on peut voir un dandy, fume-cigarettes aux lèvres, le regard moqueur et légèrement provocateur, se mêler aux vieilles juives contraintes par la Gestapo de nettoyer les pavés avec des brosses à dents. Ou encore, lorsque la propriétaire d’un magasin de couleurs est obligée de se mettre dans la vitrine avec autour du cou une pancarte où les passants lisent: «Je suis une sale Juive», le même homme intervenir pour l’aider à s’enfuir. Ce dandy porte un nom qui en impose à la Gestapo: Göring. Prénom: Albert. Dès qu’il montre ses papiers d’identité, il est relâché. Nul n’ignore qu’il bénéficie de la protection de son frère, Hermann, qui le considère comme le «mouton noir» de la famille, mais qui le sauve chaque fois in extremis. Car Albert prend des risques: il lui arrive de se rendre à Dachau ou à Theresienstadt pour libérer des amis juifs, signant de son seul patronyme.<br></p><p>Par ailleurs, il fréquente assidûment les cafés viennois, aime les jeunes et jolies femmes, joue aux échecs, écrit des scénarios avant de diriger l’usine d’armement Skoda, en Tchécoslovaquie, usine où le salut hitlérien est interdit. Albert n’est pas un antinazi par idéologie (il n’en épouse aucune), ni par religion (il est athée), ni par humanisme (il connaît trop bien les hommes pour se faire la moindre illusion sur eux). Ce qui le révulse, c’est la vulgarité de ce régime, la haine qu’il suinte, son mépris de l’art et sa logique clanique. Il ne le sous-estime par pour autant: si Hitler était ce gangster loufoque que décrivent ses ennemis, ce serait un jeu d’enfant de s’en débarrasser. Malheureusement pour les Alliés, il est très doué. </p><p>D’Albert Göring, les psychiatres diront de lui: «Personnalité pas facile à saisir» lorsqu’il sera incarcéré par l’armée américaine dans une cellule jouxtant celle de son frère. Pourtant, dès l’arrivée au pouvoir d’Hitler, il s’est exilé à Vienne où il obtiendra la nationalité autrichienne. Il ne cache pas ses convictions: «J’ai un frère qui s’est acoquiné avec ce salopard d’Hitler et, s’il continue comme ça, cela finira mal pour lui..... Je crache sur Hitler, sur mon frère et sur tout le régime nazi. » Un de ses amis juifs, l’écrivain Ernst Neubach, rapportera ses propos et ses actes de résistance dans un article paru en 1962: «Mon ami Göring» et de nombreux témoignages, dont celui du producteur Oscar Pilzer, confirmeront qu’il a sauvé de nombreux Juifs de la déportation.</p><p>Mais, à la fin de la guerre, le nom de Göring est une malédiction. Les Américains, auxquels il s’est livré le 9 mai 1945 à Nüremberg, ne veulent pas croire qu’il existe un «bon» Göring, même si son frère s’acharne à le disculper. Ironie du sort: les deux frères Göring sont incarcérés dans la prison d’Augsburg à quelques cellules de distance. Hermann se suicidera le 15 octobre 1946. Quant à Albert, les Américains, toujours dubitatifs, le livreront aux autorités tchèques. En 1947, il sera jugé et libéré après l’intervention d’ouvriers de Skoda qui révéleront ses actes de sabotage et celle d’Ernst Neubach qui parle des «centaines d’hommes et de femmes qui ont échappé à la Gestapo, aux camps de concentration et aux bourreaux» grâce à Albert Göring. l’État d’Israël lui accordera, maintenant que les historiens s’intéressent à son étrange destin, l’honneur de figurer au mémorial de l’Holocauste, Yad Vashem, comme «Juste parmi les Nations». </p><p>Ce qui ne manque pas d’intriguer, c’est qu’Albert n’a laissé aucune trace écrite. On ne saura jamais pourquoi le frère cadet d’un des auteurs de la Solution Finale et numéro deux d’Hitler, a combattu avec une telle désinvolture un régime qu’il exécrait. Sans doute est-ce cela qui définit un dandy: il n’éprouve pas le besoin de s’expliquer, ni de se justifier. Et moins encore de se plaindre. Toujours considéré comme un paria en Allemagne après la guerre, abandonné par sa femme, refusant de changer de nom, suspect à vie, Albert Göring se suicidera en 1966, sans avoir été réhabilité. Il n’est même pas certain qu’il en ait éprouvé de l’amertume. Il aspirait à demeurer élégant en toutes circonstances. Il y est parvenu. </p><h3>La magie de l’extrême</h3><p>Un rendez-vous qui n’aurait pas déplu à Albert Göring est celui auquel nous convie Jean-Marie Paul avec les maîtres du pessimisme européen - de Schopenhauer à Baudelaire. Son essai<sup>1</sup> est d’autant plus jouissif que Jean-Marie Paul est persuadé à juste titre que les vraies rencontres philosophiques passent par la littérature. Et qu’en définitive seul le style peut imposer une pensée et nous soustraire aux désagréments de l’existence. Ce qui, contrairement à ce que des esprits simplistes pourraient penser, ne va pas à l’encontre du pessimisme, mais bien au contraire l’authentifie: le pessimiste — dont on concédera qu’il agit rarement en accord avec sa philosophie — est d’abord un homme qui ne se résout pas à être mortel, possédé qu’il est par un désir d’éternité inavoué. «Quand un homme, écrit Jean-Marie Paul, est intégralement habité par une vision noire des hommes et de la société, quand il est hanté par la mort et le suicide, comme l’écrivain Jean Améry, ce n’est pas à sa vie qu’il met fin, mais à la mort. Il tue la mort. Il anéantit la terreur. »</p><p>À l’opposé du pessimiste, l’optimiste croit en la bonté originelle de l’homme et aux vertus du progrès. Il faut avoir un estomac solide et un sommeil profond, voire une certaine forme de vulgarité, pour adopter cette posture. Le pessimiste, ce rabat-joie, se tromperait-il en voyant la vie plus noire qu’elle ne l’est et l’optimiste, ce benêt, en la perpétuant et en l’exaltant? Je me garderai de répondre à cette question pour ne blesser personne. En revanche, la magie de l’extrême que distille Jean-Marie Paul nous la partagerons volontiers avec tous ceux qui ont pour l’artifice et le spleen un goût immodéré. Le pessimisme permet de jouir de tout sans jamais perdre de vue que la vie est un hôpital où chaque malade est possédé du désir de changer de lit, désir qui ne changera en rien sa condition, quoi qu’il en pense.</p><h3>La machine à disparaître</h3><p>Le livre de philosophie que je relis le plus souvent n’est pas signé Platon, Schopenhauer, Nietzsche ou Bergson, mais Andy Warhol. Chaque page de <em>Ma philosophie de A à B</em> me ravit. J’éprouve presque de l’envie pour le mec qui a écrit ça avec un humour et une désinvolture proches de Woody Allen, la profondeur en plus. Mais une profondeur d’une telle allégresse que les professeurs de philosophie y demeurent insensibles. C’est navrant pour leurs élèves qui trouveraient dans l’irrévérence et la drôlerie d’Andy Warhol, matière à penser, à penser vraiment, plutôt qu’à faire semblant et à ânonner des citations absconses sans aucun rapport avec leur existence. Les humains, leur enseignerait Warhol, laissent souvent un même problème faire leur malheur pendant des années, alors qu’ils pourraient dire simplement: «Et alors? » C’est d’ailleurs une de ses locutions préférées: Et alors? </p><p>- Ma mère ne m’a pas aimé..... Et alors?</p><p>- Mon mari ne veut plus me baiser....Et alors?</p><p>- Je réussis, mais je suis toujours seul....Et alors?</p><p>De même que le philosophe viennois Hans Vaihinger a inventé à Vienne en 1911 la philosophie du «Comme si», Andy Warhol a créé celle du «Et alors? » Quoi qu’on puisse leur objecter, elles sont d’une efficacité redoutable. En tout cas, elles l’ont été pour moi, moi qui, comme Stirner, Cioran ou Caraco, n’ait fondé ma Cause sur Rien.</p><p>Andy Warhol pensait aussi souvent à sa mort. Il ne voulait laisser aucun reste. Il ne voulait pas être un reste non plus. En regardant la télévision, il a vu une femme entrer dans une machine à rayons et disparaître. «C’était formidable, a-t-il écrit, parce que la matière est énergie. Cette femme s’est tout simplement éparpillée. Ce pourrait être une invention américaine, la meilleure invention américaine: pouvoir disparaître ainsi.» L’art d’Andy Warhol est une tentative de créer cette machine à disparaître. Et ce n’est pas parce qu’il ne croyait en rien que ce rien n’était rien. Andy Warhol ne cesse d’en faire la démonstration. S’il avait eu une émission de télévision à lui, il l’aurait appelée: Rien de spécial. Albert Göring aussi a dû penser qu’il n’avait rien fait de spécial. C’est à cela qu’on reconnaît un dandy. </p><p></p><hr><p></p><h4><em>Du pessimiste</em>, Jean-Marie Paule, encre marine, 2013<br></h4><br>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'un-dandy-dans-la-tourmente', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-6', 'like' => (int) 573, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1360, 'homepage_order' => (int) 1589, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 3, 'person_id' => (int) 2758, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 2241, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'Chronique / Le billet du Vaurien', 'title' => 'Qu'en pensent les personnes les plus vulnérables?', 'subtitle' => 'La réanimation ou la cigüe? Roland Jaccard a fait son choix. ', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p>Le gouvernement, sans doute bien intentionné, prend des mesures de plus en plus drastiques en vue de protéger les personnes les plus vulnérables – celles souffrant de pathologies sévères et celles qui ont atteint la limite au-delà de laquelle leur ticket n’est plus plus valable. Un beau geste de solidarité, apprécié par les âmes charitables. Encore faut-il que ces mesures soient efficaces. Ne préjugeons de rien. A la fin du match, on aura tout loisir de commenter les stratégies mises en œuvre.</p> <p>Il est pourtant une question que personne ne se pose vraiment: les vieillards et les handicapés souhaitent-ils <em>vraiment</em> qu’on prolonge leur calvaire? A titre personnel (je précise que j’ai près de quatre-vingt ans), je réponds: <strong>non</strong>. Et je sais que je ne suis pas le seul. Entre la réanimation et le cocktail létal, je choisis sans hésitation la mixture qui m’enverra <em>ad patres</em>. En accord avec <strong>Sénèque</strong>, je dirais que «<em>ce qui est un bien, ce n’est pas de vivre, mais de vivre bien</em>».</p> <p>«Faut-il quitter la vie?», s’interroge l’empereur philosophe <strong>Marc-Aurèle</strong>. Il importe de se poser la question avant que la vieillesse n’obscurcisse la pensée, répond-il. A quoi bon allonger une vie qui doit de toute manière aboutir à une triste fin, alors que l’on a compris, pour paraphraser l’Écclésiate, que tout ne passe que pour revenir. Vivre n’est pas seulement douloureux, c’est vain. Certes, chacun se fuit toujours…mais à quoi bon, si l’on n’échappe pas à soi?</p> <p>Une intégrité physique et mentale nous donne un élan vital susceptible de nous procurer bien des plaisirs et de nous éviter ce genre de questions. Mais l’heure sonne vite où il n’est plus possible de les esquiver. Et dans des situations d’urgence comme celle que<br />nous vivons – il y en eut de bien pires dans le passé –, il n’est peut-être pas inutile de rappeler que les sacrifices auxquels consentent les citoyens et le corps médical n’ont de sens que si celles et ceux qui sont pris en charge le veulent vraiment. Leur offrir la possibilité de mourir en douceur, sans prolonger leur agonie, me semble tout aussi charitable. Sinon plus. Et raisonnable pour chacun, de surcroît.</p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'qu-en-pensent-les-personnes-les-plus-vulnerables', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-6', 'like' => (int) 641, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 2250, 'homepage_order' => (int) 2490, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 3, 'person_id' => (int) 2758, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 2141, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'CHRONIQUE / LE BILLET DU VAURIEN', 'title' => 'Oscar Forel, un psychanalyste vaudois', 'subtitle' => '', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p>Un homme satisfait est un homme à refaire, disait le psychiatre Oscar Forel qui donne l’impression dans le <a href="https://www.rts.ch/archives/tv/culture/en-personne/3468106-armand-forel.html" target="_blank" rel="noopener">documentaire</a> qui lui a été consacré par la télévision suisse d’être très satisfait des privilèges que la vie lui a réservés. Il a publié un recueil d’aphorismes qui ne valent pas ceux de Cioran, mais dont certains peuvent être sauvés. Par exemple celui-ci: «<em>La vanité des autres ne blesse que la nôtre.</em>»<br />Deux épisodes à retenir de ce documentaire: la visite qu’il rend à Freud pour discuter d’un cas de schizophrénie, et sa rencontre à Berlin en 1942 avec Göring - le cousin d’Hermann - qui avait été aux Rives de Prangins et qui n’ignorait pas que parmi ses collaborateurs, nombreux étaient les opposants à Hitler mais qu’il se gardait bien de les dénoncer, car il avait besoin de leurs compétences psychiatriques et que lui-même préférait garder ses distances avec le régime.<br />Pendant la Guerre, Forel qui ne disposait plus de médicaments, fut surpris par l’efficacité des électrochocs. Il semblerait qu’après avoir été vilipendés pendant un demi-siècle on y revienne aujourd’hui. Il observait qu’en vieillissant l’homme se met à émettre toutes sortes de bruits incongrus. Et que lorsque la conversation se tarit, il cite volontiers un bon mot d’Oscar Wilde ou de Sacha Guitry - toujours les mêmes en général. Il lui arrive aussi de fredonner quand il est seul chez lui: c’est juste pour se souvenir qu’il est toujours vivant ou que l’angoisse le guette. J’en suis au point hélas où je ne puis que confirmer les propos de ce brave docteur Forel.</p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'oscar-forel-un-psychanalyste-vaudois', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-6', 'like' => (int) 594, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 2158, 'homepage_order' => (int) 2408, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 3, 'person_id' => (int) 2758, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [[maximum depth reached]], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 2113, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'CHRONIQUE / LE BILLET DU VAURIEN', 'title' => 'Dieu et les films d'horreur', 'subtitle' => 'Quand un taoïste vaudois rencontre Cioran.', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p>Quelle est la différence entre Dieu et un réalisateur de films d’horreur? me demande un de mes lecteurs. Je ne sais que répondre. Heureusement, il vient à mon secours: «La différence, c’est que le réalisateur de films d’horreur utilise des trucages...». Ce lecteur, Gabriel N., projette de publier un recueil d’aphorismes au titre prometteur: <em>Fièvres et crachats d’un nihiliste post-moderne</em>. Le cadavre de Cioran remue encore.<br />Cioran qui, dans sa <em>Fenêtre sur le Rien</em>, avoue que quand il voit la misère humaine, il songe que ceux qui essaient d’y remédier ne lui semblent pas plus louables que ceux qui la favorisent - tant elle est profonde. Finalement, que sont les événements de ce monde, sinon les traces que laissent dans le temps les pas du Diable?<br />Quand Cioran songe à ses années berlinoises - 1933, 1934, 1935 -, il se remémore la folie qui s’était emparée de lui, ses ambitions démesurées, ses visées démentes et, surtout, la vitalité qui palpitait en lui. «J’étais un fou sans fatigue», écrit-il. Et maintenant, ajoute-t-il, je suis fou avec fatigue. Le Diable nous donne une vitalité que la raison nous refuse. Faut-il le regretter?<br />Mes fenêtres ne se sont jamais ouvertes sur des mondes irréels - fussent-ils politiques ou mystiques. C’est sans doute ce que me reprochait ironiquement Cioran quand il me disait que j’étais trop civilisé. Pas comme lui un barbare des Carpates, mais un taoïste vaudois. Incapable même de produire un film d’horreur...</p> <hr /> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1580407727_31ive1zxgol._sx195_.jpg" class="img-responsive img-fluid left " width="182" height="276" /></p> <h4>Cioran, <em>Fenêtre sur le Rien</em>, traduit du roumain par Nicolas Cavaillès, Gallimard, 2019.</h4>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'dieu-et-les-films-d-horreur', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 399, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 2122, 'homepage_order' => (int) 2372, 'original_url' => 'https://www.causeur.fr/cioran-dieu-et-les-films-dhorreur-171433', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 3, 'person_id' => (int) 2758, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [[maximum depth reached]], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 2062, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'Chronique / Le billet du Vaurien', 'title' => 'Terrence Malick, disciple de Dreyer?', 'subtitle' => 'Le dernier film que j’ai vu en cette fin d’année est Une vie cachée, primé au festival de Cannes à juste titre. ', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p>Un paysan autrichien refuse de prêter serment à Hitler. Il sera décapité. Il est un prophète du Bien dans le pays du Mal vivant dans une nature majestueuse et indifférente au sort des humains.<br />Impossible de ne pas penser au chef d’œuvre de Carl Dreyer, <a href="https://www.youtube.com/watch?v=-uQEPjRog84" target="_blank" rel="noopener"><em>Ordet</em></a> (1955), un des plus beaux films de l’histoire du cinéma qui, comme celui de Terrence Malick, touche à <strong>l’indicible</strong> dans le combat contre les forces des ténèbres. L’un comme l’autre sont des films <strong>religieux</strong>, d’une intense spiritualité et ne laissant aucun espoir au commun des mortels, sinon celui d’être damnés. <strong>Kierkegaard</strong> n’est pas loin.<br />Franz, le paysan autrichien, père de 3 petites filles et follement amoureux de sa femme, pourrait signer un pacte avec l’antéchrist: cela ne l’engagerait à rien. Même les fonctionnaires du régime nazi, très embarrassés, le lui répètent, craignant en outre son jugement <strong>moral</strong>. Il sauverait ainsi sa famille et, après les humiliations subies dans la prison de Salzbourg, pourrait témoigner contre l’horreur de ce régime. Personne ne comprend son <strong>obstination</strong>. Lui-même sait qu’elle est vaine et n’aura aucun effet sur le cours de l’Histoire. La vie reprendra comme avant dans son modeste village du Salzkammergut une fois l’ouragan passé. Mais cela lui importe peu. Il ne s’oppose à rien. Il ne juge personne. Il n’est pas un résistant. Il suit ce que lui dicte sa conscience, sans faillir. Son refus est de l’ordre de l’indicible.<br />On lui reproche son orgueil - pour qui se prend-il ce pauvre Franz? - alors que, <strong>humble</strong> parmi les humbles, il refuse de céder aux injonctions amicales du curé du village, de son avocat commis d’office qui risque sa carrière en cas d’échec, et même du Président de la Cour Martiale troublé par son attitude, mais plutôt bienveillant, comme l’était sans doute Ponce-Pilate. Dira-t-on que c’est un <strong>Juste</strong>? Sans hésitation. Kierkegaard aurait aimé ce film, un peu trop austère pour un public en quête de divertissements: la salle où j’ai vu <em>Une vie cachée</em> était vide. Et l’âme, un mot vide de sens.</p> <hr /> <p><iframe frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/mHcb2SAWNBk" width="560"></iframe></p> <h4><em>Une vie cachée</em>, film américano-allemand de Terrence Malick, avec August Diehl, Valerie Pachner, Michael Nyqvist, 2019. </h4>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'terrence-malick-disciple-de-dreyer', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-6', 'like' => (int) 383, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 2072, 'homepage_order' => (int) 2324, 'original_url' => 'https://www.causeur.fr/terrence-malick-vie-cachee-dreyer-170524', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 3, 'person_id' => (int) 2758, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [[maximum depth reached]], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' } ] $embeds = [] $images = [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) { 'id' => (int) 4642, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Bild-de-Albert-Goering.jpg', 'type' => 'image', 'subtype' => 'jpeg', 'size' => (int) 41677, 'md5' => 'cede2d469e88542878f7fd597142820d', 'width' => (int) 993, 'height' => (int) 559, 'date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'title' => '', 'description' => 'Albert Göring est connu pour avoir aidé beaucoup de personnes juives pendant la Deuxième Guerre mondiale.', 'author' => '', 'copyright' => '© DR', 'path' => '1542555858_bilddealbertgoering.jpg', 'embed' => null, 'profile' => 'default', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Attachments' } ] $audios = [] $comments = [] $author = 'Roland Jaccard, Écrivain' $description = ' Prénom: Albert <br> Nom: Göring' $title = 'Un dandy dans la tourmente' $crawler = true $connected = null $menu_blocks = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 56, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => '#Trends', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_tags', 'extern_url' => null, 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'posts' => [[maximum depth reached]], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 55, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => 'Les plus lus cette semaine', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_highlight', 'extern_url' => null, 'tags' => [[maximum depth reached]], 'posts' => [ [maximum depth reached] ], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' } ] $menu = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 2, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'A vif', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 4, 'description' => 'Lorsque nos auteurs ont envie de réagir sur le vif à un événement, des concerts aux disparitions célèbres, ils confient leurs écrits à la rubrique "A vif", afin que ceux-ci soient publiés dans l’instant.', 'slug' => 'a-vif', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 3, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Chronique', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => '<p>La réputation des chroniqueurs de Bon pour la tête n’est plus à faire: Tout va bien, Le billet du Vaurien, la chronique de JLK, ou encore Migraine et In#actuel, il y en a pour tous les goûts!</p>', 'slug' => 'chroniques', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 4, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Lu ailleurs', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => 'Pourquoi ne pas mettre en avant nos collègues lorsque l'on est sensibles à leur travail? Dans la rubrique « Lu ailleurs » vous trouverez des reprises choisies par la rédaction et remaniées façon BPLT.', 'slug' => 'ailleurs', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 5, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Actuel', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 1, 'description' => 'Bon pour la tête n’a pas vocation à être un site d’actualité à proprement parler, car son équipe prend le temps et le recul nécessaire pour réagir à l’information.', 'slug' => 'actuel', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 6, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Culture', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'culture', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 7, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Vos lettres', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 6, 'description' => 'Bon pour la tête donne la parole à ses lecteurs, qu’ils aient envie de partager leur avis, pousser un coup de gueule ou contribuer à la palette diversifiée d’articles publiés. A vous de jouer!', 'slug' => 'vos-lettres-a-bon-pour-la-tete', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 8, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Analyse', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'analyse', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 10, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Science', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'sciences', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 1, 'rght' => (int) 2, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 11, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Histoire', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'histoire', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 3, 'rght' => (int) 4, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 12, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Humour', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'humour', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 5, 'rght' => (int) 6, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 13, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Débat', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'debat', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 7, 'rght' => (int) 8, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 14, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Opinion', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'opinion', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 9, 'rght' => (int) 10, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 15, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Reportage', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'reportage', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 11, 'rght' => (int) 12, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' } ] $tag = object(App\Model\Entity\Tag) { 'id' => (int) 195, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Le billet du vaurien', 'slug' => 'le-billet-du-vaurien', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Tags' }include - APP/Template/Posts/view.ctp, line 123 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::render() - CORE/src/View/View.php, line 892 Cake\Controller\Controller::render() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 791 Cake\Http\ActionDispatcher::_invoke() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 126 Cake\Http\ActionDispatcher::dispatch() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 94 Cake\Http\BaseApplication::__invoke() - CORE/src/Http/BaseApplication.php, line 256 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 App\Middleware\IpMatchMiddleware::__invoke() - APP/Middleware/IpMatchMiddleware.php, line 28 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\RoutingMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/RoutingMiddleware.php, line 164 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cors\Routing\Middleware\CorsMiddleware::__invoke() - ROOT/vendor/ozee31/cakephp-cors/src/Routing/Middleware/CorsMiddleware.php, line 32 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\AssetMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/AssetMiddleware.php, line 88 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65
Warning: file_put_contents(/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/logs/debug.log) [function.file-put-contents]: failed to open stream: Permission denied in /data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/vendor/cakephp/cakephp/src/Log/Engine/FileLog.php on line 133
En 1938, après l’Anschluss, on peut voir un dandy, fume-cigarettes aux lèvres, le regard moqueur et légèrement provocateur, se mêler aux vieilles juives contraintes par la Gestapo de nettoyer les pavés avec des brosses à dents. Ou encore, lorsque la propriétaire d’un magasin de couleurs est obligée de se mettre dans la vitrine avec autour du cou une pancarte où les passants lisent: «Je suis une sale Juive», le même homme intervenir pour l’aider à s’enfuir. Ce dandy porte un nom qui en impose à la Gestapo: Göring. Prénom: Albert. Dès qu’il montre ses papiers d’identité, il est relâché. Nul n’ignore qu’il bénéficie de la protection de son frère, Hermann, qui le considère comme le «mouton noir» de la famille, mais qui le sauve chaque fois in extremis. Car Albert prend des risques: il lui arrive de se rendre à Dachau ou à Theresienstadt pour libérer des amis juifs, signant de son seul patronyme.
Par ailleurs, il fréquente assidûment les cafés viennois, aime les jeunes et jolies femmes, joue aux échecs, écrit des scénarios avant de diriger l’usine d’armement Skoda, en Tchécoslovaquie, usine où le salut hitlérien est interdit. Albert n’est pas un antinazi par idéologie (il n’en épouse aucune), ni par religion (il est athée), ni par humanisme (il connaît trop bien les hommes pour se faire la moindre illusion sur eux). Ce qui le révulse, c’est la vulgarité de ce régime, la haine qu’il suinte, son mépris de l’art et sa logique clanique. Il ne le sous-estime par pour autant: si Hitler était ce gangster loufoque que décrivent ses ennemis, ce serait un jeu d’enfant de s’en débarrasser. Malheureusement pour les Alliés, il est très doué.
D’Albert Göring, les psychiatres diront de lui: «Personnalité pas facile à saisir» lorsqu’il sera incarcéré par l’armée américaine dans une cellule jouxtant celle de son frère. Pourtant, dès l’arrivée au pouvoir d’Hitler, il s’est exilé à Vienne où il obtiendra la nationalité autrichienne. Il ne cache pas ses convictions: «J’ai un frère qui s’est acoquiné avec ce salopard d’Hitler et, s’il continue comme ça, cela finira mal pour lui..... Je crache sur Hitler, sur mon frère et sur tout le régime nazi. » Un de ses amis juifs, l’écrivain Ernst Neubach, rapportera ses propos et ses actes de résistance dans un article paru en 1962: «Mon ami Göring» et de nombreux témoignages, dont celui du producteur Oscar Pilzer, confirmeront qu’il a sauvé de nombreux Juifs de la déportation.
Mais, à la fin de la guerre, le nom de Göring est une malédiction. Les Américains, auxquels il s’est livré le 9 mai 1945 à Nüremberg, ne veulent pas croire qu’il existe un «bon» Göring, même si son frère s’acharne à le disculper. Ironie du sort: les deux frères Göring sont incarcérés dans la prison d’Augsburg à quelques cellules de distance. Hermann se suicidera le 15 octobre 1946. Quant à Albert, les Américains, toujours dubitatifs, le livreront aux autorités tchèques. En 1947, il sera jugé et libéré après l’intervention d’ouvriers de Skoda qui révéleront ses actes de sabotage et celle d’Ernst Neubach qui parle des «centaines d’hommes et de femmes qui ont échappé à la Gestapo, aux camps de concentration et aux bourreaux» grâce à Albert Göring. l’État d’Israël lui accordera, maintenant que les historiens s’intéressent à son étrange destin, l’honneur de figurer au mémorial de l’Holocauste, Yad Vashem, comme «Juste parmi les Nations».
Ce qui ne manque pas d’intriguer, c’est qu’Albert n’a laissé aucune trace écrite. On ne saura jamais pourquoi le frère cadet d’un des auteurs de la Solution Finale et numéro deux d’Hitler, a combattu avec une telle désinvolture un régime qu’il exécrait. Sans doute est-ce cela qui définit un dandy: il n’éprouve pas le besoin de s’expliquer, ni de se justifier. Et moins encore de se plaindre. Toujours considéré comme un paria en Allemagne après la guerre, abandonné par sa femme, refusant de changer de nom, suspect à vie, Albert Göring se suicidera en 1966, sans avoir été réhabilité. Il n’est même pas certain qu’il en ait éprouvé de l’amertume. Il aspirait à demeurer élégant en toutes circonstances. Il y est parvenu.
La magie de l’extrême
Un rendez-vous qui n’aurait pas déplu à Albert Göring est celui auquel nous convie Jean-Marie Paul avec les maîtres du pessimisme européen - de Schopenhauer à Baudelaire. Son essai1 est d’autant plus jouissif que Jean-Marie Paul est persuadé à juste titre que les vraies rencontres philosophiques passent par la littérature. Et qu’en définitive seul le style peut imposer une pensée et nous soustraire aux désagréments de l’existence. Ce qui, contrairement à ce que des esprits simplistes pourraient penser, ne va pas à l’encontre du pessimisme, mais bien au contraire l’authentifie: le pessimiste — dont on concédera qu’il agit rarement en accord avec sa philosophie — est d’abord un homme qui ne se résout pas à être mortel, possédé qu’il est par un désir d’éternité inavoué. «Quand un homme, écrit Jean-Marie Paul, est intégralement habité par une vision noire des hommes et de la société, quand il est hanté par la mort et le suicide, comme l’écrivain Jean Améry, ce n’est pas à sa vie qu’il met fin, mais à la mort. Il tue la mort. Il anéantit la terreur. »
À l’opposé du pessimiste, l’optimiste croit en la bonté originelle de l’homme et aux vertus du progrès. Il faut avoir un estomac solide et un sommeil profond, voire une certaine forme de vulgarité, pour adopter cette posture. Le pessimiste, ce rabat-joie, se tromperait-il en voyant la vie plus noire qu’elle ne l’est et l’optimiste, ce benêt, en la perpétuant et en l’exaltant? Je me garderai de répondre à cette question pour ne blesser personne. En revanche, la magie de l’extrême que distille Jean-Marie Paul nous la partagerons volontiers avec tous ceux qui ont pour l’artifice et le spleen un goût immodéré. Le pessimisme permet de jouir de tout sans jamais perdre de vue que la vie est un hôpital où chaque malade est possédé du désir de changer de lit, désir qui ne changera en rien sa condition, quoi qu’il en pense.
La machine à disparaître
Le livre de philosophie que je relis le plus souvent n’est pas signé Platon, Schopenhauer, Nietzsche ou Bergson, mais Andy Warhol. Chaque page de Ma philosophie de A à B me ravit. J’éprouve presque de l’envie pour le mec qui a écrit ça avec un humour et une désinvolture proches de Woody Allen, la profondeur en plus. Mais une profondeur d’une telle allégresse que les professeurs de philosophie y demeurent insensibles. C’est navrant pour leurs élèves qui trouveraient dans l’irrévérence et la drôlerie d’Andy Warhol, matière à penser, à penser vraiment, plutôt qu’à faire semblant et à ânonner des citations absconses sans aucun rapport avec leur existence. Les humains, leur enseignerait Warhol, laissent souvent un même problème faire leur malheur pendant des années, alors qu’ils pourraient dire simplement: «Et alors? » C’est d’ailleurs une de ses locutions préférées: Et alors?
- Ma mère ne m’a pas aimé..... Et alors?
- Mon mari ne veut plus me baiser....Et alors?
- Je réussis, mais je suis toujours seul....Et alors?
De même que le philosophe viennois Hans Vaihinger a inventé à Vienne en 1911 la philosophie du «Comme si», Andy Warhol a créé celle du «Et alors? » Quoi qu’on puisse leur objecter, elles sont d’une efficacité redoutable. En tout cas, elles l’ont été pour moi, moi qui, comme Stirner, Cioran ou Caraco, n’ait fondé ma Cause sur Rien.
Andy Warhol pensait aussi souvent à sa mort. Il ne voulait laisser aucun reste. Il ne voulait pas être un reste non plus. En regardant la télévision, il a vu une femme entrer dans une machine à rayons et disparaître. «C’était formidable, a-t-il écrit, parce que la matière est énergie. Cette femme s’est tout simplement éparpillée. Ce pourrait être une invention américaine, la meilleure invention américaine: pouvoir disparaître ainsi.» L’art d’Andy Warhol est une tentative de créer cette machine à disparaître. Et ce n’est pas parce qu’il ne croyait en rien que ce rien n’était rien. Andy Warhol ne cesse d’en faire la démonstration. S’il avait eu une émission de télévision à lui, il l’aurait appelée: Rien de spécial. Albert Göring aussi a dû penser qu’il n’avait rien fait de spécial. C’est à cela qu’on reconnaît un dandy.
Du pessimiste, Jean-Marie Paule, encre marine, 2013
Notice (8): Trying to access array offset on value of type null [APP/Template/Posts/view.ctp, line 147]Code Context<div class="col-lg-12 order-lg-4 order-md-4">
<? if(!$connected['active']): ?>
<div class="utils__spacer--default"></div>
$viewFile = '/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/src/Template/Posts/view.ctp' $dataForView = [ 'referer' => '/', 'OneSignal' => '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093', '_serialize' => [ (int) 0 => 'post' ], 'post' => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 1345, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'Le billet du Vaurien', 'title' => 'Un dandy dans la tourmente', 'subtitle' => ' Prénom: Albert <br> Nom: Göring', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p>En 1938, après l’Anschluss, on peut voir un dandy, fume-cigarettes aux lèvres, le regard moqueur et légèrement provocateur, se mêler aux vieilles juives contraintes par la Gestapo de nettoyer les pavés avec des brosses à dents. Ou encore, lorsque la propriétaire d’un magasin de couleurs est obligée de se mettre dans la vitrine avec autour du cou une pancarte où les passants lisent: «Je suis une sale Juive», le même homme intervenir pour l’aider à s’enfuir. Ce dandy porte un nom qui en impose à la Gestapo: Göring. Prénom: Albert. Dès qu’il montre ses papiers d’identité, il est relâché. Nul n’ignore qu’il bénéficie de la protection de son frère, Hermann, qui le considère comme le «mouton noir» de la famille, mais qui le sauve chaque fois in extremis. Car Albert prend des risques: il lui arrive de se rendre à Dachau ou à Theresienstadt pour libérer des amis juifs, signant de son seul patronyme.<br></p><p>Par ailleurs, il fréquente assidûment les cafés viennois, aime les jeunes et jolies femmes, joue aux échecs, écrit des scénarios avant de diriger l’usine d’armement Skoda, en Tchécoslovaquie, usine où le salut hitlérien est interdit. Albert n’est pas un antinazi par idéologie (il n’en épouse aucune), ni par religion (il est athée), ni par humanisme (il connaît trop bien les hommes pour se faire la moindre illusion sur eux). Ce qui le révulse, c’est la vulgarité de ce régime, la haine qu’il suinte, son mépris de l’art et sa logique clanique. Il ne le sous-estime par pour autant: si Hitler était ce gangster loufoque que décrivent ses ennemis, ce serait un jeu d’enfant de s’en débarrasser. Malheureusement pour les Alliés, il est très doué. </p><p>D’Albert Göring, les psychiatres diront de lui: «Personnalité pas facile à saisir» lorsqu’il sera incarcéré par l’armée américaine dans une cellule jouxtant celle de son frère. Pourtant, dès l’arrivée au pouvoir d’Hitler, il s’est exilé à Vienne où il obtiendra la nationalité autrichienne. Il ne cache pas ses convictions: «J’ai un frère qui s’est acoquiné avec ce salopard d’Hitler et, s’il continue comme ça, cela finira mal pour lui..... Je crache sur Hitler, sur mon frère et sur tout le régime nazi. » Un de ses amis juifs, l’écrivain Ernst Neubach, rapportera ses propos et ses actes de résistance dans un article paru en 1962: «Mon ami Göring» et de nombreux témoignages, dont celui du producteur Oscar Pilzer, confirmeront qu’il a sauvé de nombreux Juifs de la déportation.</p><p>Mais, à la fin de la guerre, le nom de Göring est une malédiction. Les Américains, auxquels il s’est livré le 9 mai 1945 à Nüremberg, ne veulent pas croire qu’il existe un «bon» Göring, même si son frère s’acharne à le disculper. Ironie du sort: les deux frères Göring sont incarcérés dans la prison d’Augsburg à quelques cellules de distance. Hermann se suicidera le 15 octobre 1946. Quant à Albert, les Américains, toujours dubitatifs, le livreront aux autorités tchèques. En 1947, il sera jugé et libéré après l’intervention d’ouvriers de Skoda qui révéleront ses actes de sabotage et celle d’Ernst Neubach qui parle des «centaines d’hommes et de femmes qui ont échappé à la Gestapo, aux camps de concentration et aux bourreaux» grâce à Albert Göring. l’État d’Israël lui accordera, maintenant que les historiens s’intéressent à son étrange destin, l’honneur de figurer au mémorial de l’Holocauste, Yad Vashem, comme «Juste parmi les Nations». </p><p>Ce qui ne manque pas d’intriguer, c’est qu’Albert n’a laissé aucune trace écrite. On ne saura jamais pourquoi le frère cadet d’un des auteurs de la Solution Finale et numéro deux d’Hitler, a combattu avec une telle désinvolture un régime qu’il exécrait. Sans doute est-ce cela qui définit un dandy: il n’éprouve pas le besoin de s’expliquer, ni de se justifier. Et moins encore de se plaindre. Toujours considéré comme un paria en Allemagne après la guerre, abandonné par sa femme, refusant de changer de nom, suspect à vie, Albert Göring se suicidera en 1966, sans avoir été réhabilité. Il n’est même pas certain qu’il en ait éprouvé de l’amertume. Il aspirait à demeurer élégant en toutes circonstances. Il y est parvenu. </p><h3>La magie de l’extrême</h3><p>Un rendez-vous qui n’aurait pas déplu à Albert Göring est celui auquel nous convie Jean-Marie Paul avec les maîtres du pessimisme européen - de Schopenhauer à Baudelaire. Son essai<sup>1</sup> est d’autant plus jouissif que Jean-Marie Paul est persuadé à juste titre que les vraies rencontres philosophiques passent par la littérature. Et qu’en définitive seul le style peut imposer une pensée et nous soustraire aux désagréments de l’existence. Ce qui, contrairement à ce que des esprits simplistes pourraient penser, ne va pas à l’encontre du pessimisme, mais bien au contraire l’authentifie: le pessimiste — dont on concédera qu’il agit rarement en accord avec sa philosophie — est d’abord un homme qui ne se résout pas à être mortel, possédé qu’il est par un désir d’éternité inavoué. «Quand un homme, écrit Jean-Marie Paul, est intégralement habité par une vision noire des hommes et de la société, quand il est hanté par la mort et le suicide, comme l’écrivain Jean Améry, ce n’est pas à sa vie qu’il met fin, mais à la mort. Il tue la mort. Il anéantit la terreur. »</p><p>À l’opposé du pessimiste, l’optimiste croit en la bonté originelle de l’homme et aux vertus du progrès. Il faut avoir un estomac solide et un sommeil profond, voire une certaine forme de vulgarité, pour adopter cette posture. Le pessimiste, ce rabat-joie, se tromperait-il en voyant la vie plus noire qu’elle ne l’est et l’optimiste, ce benêt, en la perpétuant et en l’exaltant? Je me garderai de répondre à cette question pour ne blesser personne. En revanche, la magie de l’extrême que distille Jean-Marie Paul nous la partagerons volontiers avec tous ceux qui ont pour l’artifice et le spleen un goût immodéré. Le pessimisme permet de jouir de tout sans jamais perdre de vue que la vie est un hôpital où chaque malade est possédé du désir de changer de lit, désir qui ne changera en rien sa condition, quoi qu’il en pense.</p><h3>La machine à disparaître</h3><p>Le livre de philosophie que je relis le plus souvent n’est pas signé Platon, Schopenhauer, Nietzsche ou Bergson, mais Andy Warhol. Chaque page de <em>Ma philosophie de A à B</em> me ravit. J’éprouve presque de l’envie pour le mec qui a écrit ça avec un humour et une désinvolture proches de Woody Allen, la profondeur en plus. Mais une profondeur d’une telle allégresse que les professeurs de philosophie y demeurent insensibles. C’est navrant pour leurs élèves qui trouveraient dans l’irrévérence et la drôlerie d’Andy Warhol, matière à penser, à penser vraiment, plutôt qu’à faire semblant et à ânonner des citations absconses sans aucun rapport avec leur existence. Les humains, leur enseignerait Warhol, laissent souvent un même problème faire leur malheur pendant des années, alors qu’ils pourraient dire simplement: «Et alors? » C’est d’ailleurs une de ses locutions préférées: Et alors? </p><p>- Ma mère ne m’a pas aimé..... Et alors?</p><p>- Mon mari ne veut plus me baiser....Et alors?</p><p>- Je réussis, mais je suis toujours seul....Et alors?</p><p>De même que le philosophe viennois Hans Vaihinger a inventé à Vienne en 1911 la philosophie du «Comme si», Andy Warhol a créé celle du «Et alors? » Quoi qu’on puisse leur objecter, elles sont d’une efficacité redoutable. En tout cas, elles l’ont été pour moi, moi qui, comme Stirner, Cioran ou Caraco, n’ait fondé ma Cause sur Rien.</p><p>Andy Warhol pensait aussi souvent à sa mort. Il ne voulait laisser aucun reste. Il ne voulait pas être un reste non plus. En regardant la télévision, il a vu une femme entrer dans une machine à rayons et disparaître. «C’était formidable, a-t-il écrit, parce que la matière est énergie. Cette femme s’est tout simplement éparpillée. Ce pourrait être une invention américaine, la meilleure invention américaine: pouvoir disparaître ainsi.» L’art d’Andy Warhol est une tentative de créer cette machine à disparaître. Et ce n’est pas parce qu’il ne croyait en rien que ce rien n’était rien. Andy Warhol ne cesse d’en faire la démonstration. S’il avait eu une émission de télévision à lui, il l’aurait appelée: Rien de spécial. Albert Göring aussi a dû penser qu’il n’avait rien fait de spécial. C’est à cela qu’on reconnaît un dandy. </p><p></p><hr><p></p><h4><em>Du pessimiste</em>, Jean-Marie Paule, encre marine, 2013<br></h4><br>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'un-dandy-dans-la-tourmente', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-6', 'like' => (int) 573, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1360, 'homepage_order' => (int) 1589, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 3, 'person_id' => (int) 2758, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'attachments' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, 'relatives' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) {} ], 'embeds' => [], 'images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'audios' => [], 'comments' => [], 'author' => 'Roland Jaccard, Écrivain', 'description' => ' Prénom: Albert <br> Nom: Göring', 'title' => 'Un dandy dans la tourmente', 'crawler' => true, 'connected' => null, 'menu_blocks' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) {} ], 'menu' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) {} ] ] $bufferLevel = (int) 1 $referer = '/' $OneSignal = '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093' $_serialize = [ (int) 0 => 'post' ] $post = object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 1345, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'Le billet du Vaurien', 'title' => 'Un dandy dans la tourmente', 'subtitle' => ' Prénom: Albert <br> Nom: Göring', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p>En 1938, après l’Anschluss, on peut voir un dandy, fume-cigarettes aux lèvres, le regard moqueur et légèrement provocateur, se mêler aux vieilles juives contraintes par la Gestapo de nettoyer les pavés avec des brosses à dents. Ou encore, lorsque la propriétaire d’un magasin de couleurs est obligée de se mettre dans la vitrine avec autour du cou une pancarte où les passants lisent: «Je suis une sale Juive», le même homme intervenir pour l’aider à s’enfuir. Ce dandy porte un nom qui en impose à la Gestapo: Göring. Prénom: Albert. Dès qu’il montre ses papiers d’identité, il est relâché. Nul n’ignore qu’il bénéficie de la protection de son frère, Hermann, qui le considère comme le «mouton noir» de la famille, mais qui le sauve chaque fois in extremis. Car Albert prend des risques: il lui arrive de se rendre à Dachau ou à Theresienstadt pour libérer des amis juifs, signant de son seul patronyme.<br></p><p>Par ailleurs, il fréquente assidûment les cafés viennois, aime les jeunes et jolies femmes, joue aux échecs, écrit des scénarios avant de diriger l’usine d’armement Skoda, en Tchécoslovaquie, usine où le salut hitlérien est interdit. Albert n’est pas un antinazi par idéologie (il n’en épouse aucune), ni par religion (il est athée), ni par humanisme (il connaît trop bien les hommes pour se faire la moindre illusion sur eux). Ce qui le révulse, c’est la vulgarité de ce régime, la haine qu’il suinte, son mépris de l’art et sa logique clanique. Il ne le sous-estime par pour autant: si Hitler était ce gangster loufoque que décrivent ses ennemis, ce serait un jeu d’enfant de s’en débarrasser. Malheureusement pour les Alliés, il est très doué. </p><p>D’Albert Göring, les psychiatres diront de lui: «Personnalité pas facile à saisir» lorsqu’il sera incarcéré par l’armée américaine dans une cellule jouxtant celle de son frère. Pourtant, dès l’arrivée au pouvoir d’Hitler, il s’est exilé à Vienne où il obtiendra la nationalité autrichienne. Il ne cache pas ses convictions: «J’ai un frère qui s’est acoquiné avec ce salopard d’Hitler et, s’il continue comme ça, cela finira mal pour lui..... Je crache sur Hitler, sur mon frère et sur tout le régime nazi. » Un de ses amis juifs, l’écrivain Ernst Neubach, rapportera ses propos et ses actes de résistance dans un article paru en 1962: «Mon ami Göring» et de nombreux témoignages, dont celui du producteur Oscar Pilzer, confirmeront qu’il a sauvé de nombreux Juifs de la déportation.</p><p>Mais, à la fin de la guerre, le nom de Göring est une malédiction. Les Américains, auxquels il s’est livré le 9 mai 1945 à Nüremberg, ne veulent pas croire qu’il existe un «bon» Göring, même si son frère s’acharne à le disculper. Ironie du sort: les deux frères Göring sont incarcérés dans la prison d’Augsburg à quelques cellules de distance. Hermann se suicidera le 15 octobre 1946. Quant à Albert, les Américains, toujours dubitatifs, le livreront aux autorités tchèques. En 1947, il sera jugé et libéré après l’intervention d’ouvriers de Skoda qui révéleront ses actes de sabotage et celle d’Ernst Neubach qui parle des «centaines d’hommes et de femmes qui ont échappé à la Gestapo, aux camps de concentration et aux bourreaux» grâce à Albert Göring. l’État d’Israël lui accordera, maintenant que les historiens s’intéressent à son étrange destin, l’honneur de figurer au mémorial de l’Holocauste, Yad Vashem, comme «Juste parmi les Nations». </p><p>Ce qui ne manque pas d’intriguer, c’est qu’Albert n’a laissé aucune trace écrite. On ne saura jamais pourquoi le frère cadet d’un des auteurs de la Solution Finale et numéro deux d’Hitler, a combattu avec une telle désinvolture un régime qu’il exécrait. Sans doute est-ce cela qui définit un dandy: il n’éprouve pas le besoin de s’expliquer, ni de se justifier. Et moins encore de se plaindre. Toujours considéré comme un paria en Allemagne après la guerre, abandonné par sa femme, refusant de changer de nom, suspect à vie, Albert Göring se suicidera en 1966, sans avoir été réhabilité. Il n’est même pas certain qu’il en ait éprouvé de l’amertume. Il aspirait à demeurer élégant en toutes circonstances. Il y est parvenu. </p><h3>La magie de l’extrême</h3><p>Un rendez-vous qui n’aurait pas déplu à Albert Göring est celui auquel nous convie Jean-Marie Paul avec les maîtres du pessimisme européen - de Schopenhauer à Baudelaire. Son essai<sup>1</sup> est d’autant plus jouissif que Jean-Marie Paul est persuadé à juste titre que les vraies rencontres philosophiques passent par la littérature. Et qu’en définitive seul le style peut imposer une pensée et nous soustraire aux désagréments de l’existence. Ce qui, contrairement à ce que des esprits simplistes pourraient penser, ne va pas à l’encontre du pessimisme, mais bien au contraire l’authentifie: le pessimiste — dont on concédera qu’il agit rarement en accord avec sa philosophie — est d’abord un homme qui ne se résout pas à être mortel, possédé qu’il est par un désir d’éternité inavoué. «Quand un homme, écrit Jean-Marie Paul, est intégralement habité par une vision noire des hommes et de la société, quand il est hanté par la mort et le suicide, comme l’écrivain Jean Améry, ce n’est pas à sa vie qu’il met fin, mais à la mort. Il tue la mort. Il anéantit la terreur. »</p><p>À l’opposé du pessimiste, l’optimiste croit en la bonté originelle de l’homme et aux vertus du progrès. Il faut avoir un estomac solide et un sommeil profond, voire une certaine forme de vulgarité, pour adopter cette posture. Le pessimiste, ce rabat-joie, se tromperait-il en voyant la vie plus noire qu’elle ne l’est et l’optimiste, ce benêt, en la perpétuant et en l’exaltant? Je me garderai de répondre à cette question pour ne blesser personne. En revanche, la magie de l’extrême que distille Jean-Marie Paul nous la partagerons volontiers avec tous ceux qui ont pour l’artifice et le spleen un goût immodéré. Le pessimisme permet de jouir de tout sans jamais perdre de vue que la vie est un hôpital où chaque malade est possédé du désir de changer de lit, désir qui ne changera en rien sa condition, quoi qu’il en pense.</p><h3>La machine à disparaître</h3><p>Le livre de philosophie que je relis le plus souvent n’est pas signé Platon, Schopenhauer, Nietzsche ou Bergson, mais Andy Warhol. Chaque page de <em>Ma philosophie de A à B</em> me ravit. J’éprouve presque de l’envie pour le mec qui a écrit ça avec un humour et une désinvolture proches de Woody Allen, la profondeur en plus. Mais une profondeur d’une telle allégresse que les professeurs de philosophie y demeurent insensibles. C’est navrant pour leurs élèves qui trouveraient dans l’irrévérence et la drôlerie d’Andy Warhol, matière à penser, à penser vraiment, plutôt qu’à faire semblant et à ânonner des citations absconses sans aucun rapport avec leur existence. Les humains, leur enseignerait Warhol, laissent souvent un même problème faire leur malheur pendant des années, alors qu’ils pourraient dire simplement: «Et alors? » C’est d’ailleurs une de ses locutions préférées: Et alors? </p><p>- Ma mère ne m’a pas aimé..... Et alors?</p><p>- Mon mari ne veut plus me baiser....Et alors?</p><p>- Je réussis, mais je suis toujours seul....Et alors?</p><p>De même que le philosophe viennois Hans Vaihinger a inventé à Vienne en 1911 la philosophie du «Comme si», Andy Warhol a créé celle du «Et alors? » Quoi qu’on puisse leur objecter, elles sont d’une efficacité redoutable. En tout cas, elles l’ont été pour moi, moi qui, comme Stirner, Cioran ou Caraco, n’ait fondé ma Cause sur Rien.</p><p>Andy Warhol pensait aussi souvent à sa mort. Il ne voulait laisser aucun reste. Il ne voulait pas être un reste non plus. En regardant la télévision, il a vu une femme entrer dans une machine à rayons et disparaître. «C’était formidable, a-t-il écrit, parce que la matière est énergie. Cette femme s’est tout simplement éparpillée. Ce pourrait être une invention américaine, la meilleure invention américaine: pouvoir disparaître ainsi.» L’art d’Andy Warhol est une tentative de créer cette machine à disparaître. Et ce n’est pas parce qu’il ne croyait en rien que ce rien n’était rien. Andy Warhol ne cesse d’en faire la démonstration. S’il avait eu une émission de télévision à lui, il l’aurait appelée: Rien de spécial. Albert Göring aussi a dû penser qu’il n’avait rien fait de spécial. C’est à cela qu’on reconnaît un dandy. </p><p></p><hr><p></p><h4><em>Du pessimiste</em>, Jean-Marie Paule, encre marine, 2013<br></h4><br>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'un-dandy-dans-la-tourmente', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-6', 'like' => (int) 573, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1360, 'homepage_order' => (int) 1589, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 3, 'person_id' => (int) 2758, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 2241, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'Chronique / Le billet du Vaurien', 'title' => 'Qu'en pensent les personnes les plus vulnérables?', 'subtitle' => 'La réanimation ou la cigüe? Roland Jaccard a fait son choix. ', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p>Le gouvernement, sans doute bien intentionné, prend des mesures de plus en plus drastiques en vue de protéger les personnes les plus vulnérables – celles souffrant de pathologies sévères et celles qui ont atteint la limite au-delà de laquelle leur ticket n’est plus plus valable. Un beau geste de solidarité, apprécié par les âmes charitables. Encore faut-il que ces mesures soient efficaces. Ne préjugeons de rien. A la fin du match, on aura tout loisir de commenter les stratégies mises en œuvre.</p> <p>Il est pourtant une question que personne ne se pose vraiment: les vieillards et les handicapés souhaitent-ils <em>vraiment</em> qu’on prolonge leur calvaire? A titre personnel (je précise que j’ai près de quatre-vingt ans), je réponds: <strong>non</strong>. Et je sais que je ne suis pas le seul. Entre la réanimation et le cocktail létal, je choisis sans hésitation la mixture qui m’enverra <em>ad patres</em>. En accord avec <strong>Sénèque</strong>, je dirais que «<em>ce qui est un bien, ce n’est pas de vivre, mais de vivre bien</em>».</p> <p>«Faut-il quitter la vie?», s’interroge l’empereur philosophe <strong>Marc-Aurèle</strong>. Il importe de se poser la question avant que la vieillesse n’obscurcisse la pensée, répond-il. A quoi bon allonger une vie qui doit de toute manière aboutir à une triste fin, alors que l’on a compris, pour paraphraser l’Écclésiate, que tout ne passe que pour revenir. Vivre n’est pas seulement douloureux, c’est vain. Certes, chacun se fuit toujours…mais à quoi bon, si l’on n’échappe pas à soi?</p> <p>Une intégrité physique et mentale nous donne un élan vital susceptible de nous procurer bien des plaisirs et de nous éviter ce genre de questions. Mais l’heure sonne vite où il n’est plus possible de les esquiver. Et dans des situations d’urgence comme celle que<br />nous vivons – il y en eut de bien pires dans le passé –, il n’est peut-être pas inutile de rappeler que les sacrifices auxquels consentent les citoyens et le corps médical n’ont de sens que si celles et ceux qui sont pris en charge le veulent vraiment. Leur offrir la possibilité de mourir en douceur, sans prolonger leur agonie, me semble tout aussi charitable. Sinon plus. Et raisonnable pour chacun, de surcroît.</p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'qu-en-pensent-les-personnes-les-plus-vulnerables', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-6', 'like' => (int) 641, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 2250, 'homepage_order' => (int) 2490, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 3, 'person_id' => (int) 2758, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 2141, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'CHRONIQUE / LE BILLET DU VAURIEN', 'title' => 'Oscar Forel, un psychanalyste vaudois', 'subtitle' => '', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p>Un homme satisfait est un homme à refaire, disait le psychiatre Oscar Forel qui donne l’impression dans le <a href="https://www.rts.ch/archives/tv/culture/en-personne/3468106-armand-forel.html" target="_blank" rel="noopener">documentaire</a> qui lui a été consacré par la télévision suisse d’être très satisfait des privilèges que la vie lui a réservés. Il a publié un recueil d’aphorismes qui ne valent pas ceux de Cioran, mais dont certains peuvent être sauvés. Par exemple celui-ci: «<em>La vanité des autres ne blesse que la nôtre.</em>»<br />Deux épisodes à retenir de ce documentaire: la visite qu’il rend à Freud pour discuter d’un cas de schizophrénie, et sa rencontre à Berlin en 1942 avec Göring - le cousin d’Hermann - qui avait été aux Rives de Prangins et qui n’ignorait pas que parmi ses collaborateurs, nombreux étaient les opposants à Hitler mais qu’il se gardait bien de les dénoncer, car il avait besoin de leurs compétences psychiatriques et que lui-même préférait garder ses distances avec le régime.<br />Pendant la Guerre, Forel qui ne disposait plus de médicaments, fut surpris par l’efficacité des électrochocs. Il semblerait qu’après avoir été vilipendés pendant un demi-siècle on y revienne aujourd’hui. Il observait qu’en vieillissant l’homme se met à émettre toutes sortes de bruits incongrus. Et que lorsque la conversation se tarit, il cite volontiers un bon mot d’Oscar Wilde ou de Sacha Guitry - toujours les mêmes en général. Il lui arrive aussi de fredonner quand il est seul chez lui: c’est juste pour se souvenir qu’il est toujours vivant ou que l’angoisse le guette. J’en suis au point hélas où je ne puis que confirmer les propos de ce brave docteur Forel.</p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'oscar-forel-un-psychanalyste-vaudois', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-6', 'like' => (int) 594, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 2158, 'homepage_order' => (int) 2408, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 3, 'person_id' => (int) 2758, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [[maximum depth reached]], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 2113, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'CHRONIQUE / LE BILLET DU VAURIEN', 'title' => 'Dieu et les films d'horreur', 'subtitle' => 'Quand un taoïste vaudois rencontre Cioran.', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p>Quelle est la différence entre Dieu et un réalisateur de films d’horreur? me demande un de mes lecteurs. Je ne sais que répondre. Heureusement, il vient à mon secours: «La différence, c’est que le réalisateur de films d’horreur utilise des trucages...». Ce lecteur, Gabriel N., projette de publier un recueil d’aphorismes au titre prometteur: <em>Fièvres et crachats d’un nihiliste post-moderne</em>. Le cadavre de Cioran remue encore.<br />Cioran qui, dans sa <em>Fenêtre sur le Rien</em>, avoue que quand il voit la misère humaine, il songe que ceux qui essaient d’y remédier ne lui semblent pas plus louables que ceux qui la favorisent - tant elle est profonde. Finalement, que sont les événements de ce monde, sinon les traces que laissent dans le temps les pas du Diable?<br />Quand Cioran songe à ses années berlinoises - 1933, 1934, 1935 -, il se remémore la folie qui s’était emparée de lui, ses ambitions démesurées, ses visées démentes et, surtout, la vitalité qui palpitait en lui. «J’étais un fou sans fatigue», écrit-il. Et maintenant, ajoute-t-il, je suis fou avec fatigue. Le Diable nous donne une vitalité que la raison nous refuse. Faut-il le regretter?<br />Mes fenêtres ne se sont jamais ouvertes sur des mondes irréels - fussent-ils politiques ou mystiques. C’est sans doute ce que me reprochait ironiquement Cioran quand il me disait que j’étais trop civilisé. Pas comme lui un barbare des Carpates, mais un taoïste vaudois. Incapable même de produire un film d’horreur...</p> <hr /> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1580407727_31ive1zxgol._sx195_.jpg" class="img-responsive img-fluid left " width="182" height="276" /></p> <h4>Cioran, <em>Fenêtre sur le Rien</em>, traduit du roumain par Nicolas Cavaillès, Gallimard, 2019.</h4>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'dieu-et-les-films-d-horreur', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 399, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 2122, 'homepage_order' => (int) 2372, 'original_url' => 'https://www.causeur.fr/cioran-dieu-et-les-films-dhorreur-171433', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 3, 'person_id' => (int) 2758, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [[maximum depth reached]], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 2062, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'Chronique / Le billet du Vaurien', 'title' => 'Terrence Malick, disciple de Dreyer?', 'subtitle' => 'Le dernier film que j’ai vu en cette fin d’année est Une vie cachée, primé au festival de Cannes à juste titre. ', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p>Un paysan autrichien refuse de prêter serment à Hitler. Il sera décapité. Il est un prophète du Bien dans le pays du Mal vivant dans une nature majestueuse et indifférente au sort des humains.<br />Impossible de ne pas penser au chef d’œuvre de Carl Dreyer, <a href="https://www.youtube.com/watch?v=-uQEPjRog84" target="_blank" rel="noopener"><em>Ordet</em></a> (1955), un des plus beaux films de l’histoire du cinéma qui, comme celui de Terrence Malick, touche à <strong>l’indicible</strong> dans le combat contre les forces des ténèbres. L’un comme l’autre sont des films <strong>religieux</strong>, d’une intense spiritualité et ne laissant aucun espoir au commun des mortels, sinon celui d’être damnés. <strong>Kierkegaard</strong> n’est pas loin.<br />Franz, le paysan autrichien, père de 3 petites filles et follement amoureux de sa femme, pourrait signer un pacte avec l’antéchrist: cela ne l’engagerait à rien. Même les fonctionnaires du régime nazi, très embarrassés, le lui répètent, craignant en outre son jugement <strong>moral</strong>. Il sauverait ainsi sa famille et, après les humiliations subies dans la prison de Salzbourg, pourrait témoigner contre l’horreur de ce régime. Personne ne comprend son <strong>obstination</strong>. Lui-même sait qu’elle est vaine et n’aura aucun effet sur le cours de l’Histoire. La vie reprendra comme avant dans son modeste village du Salzkammergut une fois l’ouragan passé. Mais cela lui importe peu. Il ne s’oppose à rien. Il ne juge personne. Il n’est pas un résistant. Il suit ce que lui dicte sa conscience, sans faillir. Son refus est de l’ordre de l’indicible.<br />On lui reproche son orgueil - pour qui se prend-il ce pauvre Franz? - alors que, <strong>humble</strong> parmi les humbles, il refuse de céder aux injonctions amicales du curé du village, de son avocat commis d’office qui risque sa carrière en cas d’échec, et même du Président de la Cour Martiale troublé par son attitude, mais plutôt bienveillant, comme l’était sans doute Ponce-Pilate. Dira-t-on que c’est un <strong>Juste</strong>? Sans hésitation. Kierkegaard aurait aimé ce film, un peu trop austère pour un public en quête de divertissements: la salle où j’ai vu <em>Une vie cachée</em> était vide. Et l’âme, un mot vide de sens.</p> <hr /> <p><iframe frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/mHcb2SAWNBk" width="560"></iframe></p> <h4><em>Une vie cachée</em>, film américano-allemand de Terrence Malick, avec August Diehl, Valerie Pachner, Michael Nyqvist, 2019. </h4>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'terrence-malick-disciple-de-dreyer', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-6', 'like' => (int) 383, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 2072, 'homepage_order' => (int) 2324, 'original_url' => 'https://www.causeur.fr/terrence-malick-vie-cachee-dreyer-170524', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 3, 'person_id' => (int) 2758, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [[maximum depth reached]], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' } ] $embeds = [] $images = [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) { 'id' => (int) 4642, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Bild-de-Albert-Goering.jpg', 'type' => 'image', 'subtype' => 'jpeg', 'size' => (int) 41677, 'md5' => 'cede2d469e88542878f7fd597142820d', 'width' => (int) 993, 'height' => (int) 559, 'date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'title' => '', 'description' => 'Albert Göring est connu pour avoir aidé beaucoup de personnes juives pendant la Deuxième Guerre mondiale.', 'author' => '', 'copyright' => '© DR', 'path' => '1542555858_bilddealbertgoering.jpg', 'embed' => null, 'profile' => 'default', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Attachments' } ] $audios = [] $comments = [] $author = 'Roland Jaccard, Écrivain' $description = ' Prénom: Albert <br> Nom: Göring' $title = 'Un dandy dans la tourmente' $crawler = true $connected = null $menu_blocks = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 56, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => '#Trends', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_tags', 'extern_url' => null, 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'posts' => [[maximum depth reached]], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 55, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => 'Les plus lus cette semaine', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_highlight', 'extern_url' => null, 'tags' => [[maximum depth reached]], 'posts' => [ [maximum depth reached] ], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' } ] $menu = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 2, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'A vif', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 4, 'description' => 'Lorsque nos auteurs ont envie de réagir sur le vif à un événement, des concerts aux disparitions célèbres, ils confient leurs écrits à la rubrique "A vif", afin que ceux-ci soient publiés dans l’instant.', 'slug' => 'a-vif', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 3, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Chronique', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => '<p>La réputation des chroniqueurs de Bon pour la tête n’est plus à faire: Tout va bien, Le billet du Vaurien, la chronique de JLK, ou encore Migraine et In#actuel, il y en a pour tous les goûts!</p>', 'slug' => 'chroniques', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 4, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Lu ailleurs', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => 'Pourquoi ne pas mettre en avant nos collègues lorsque l'on est sensibles à leur travail? Dans la rubrique « Lu ailleurs » vous trouverez des reprises choisies par la rédaction et remaniées façon BPLT.', 'slug' => 'ailleurs', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 5, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Actuel', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 1, 'description' => 'Bon pour la tête n’a pas vocation à être un site d’actualité à proprement parler, car son équipe prend le temps et le recul nécessaire pour réagir à l’information.', 'slug' => 'actuel', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 6, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Culture', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'culture', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 7, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Vos lettres', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 6, 'description' => 'Bon pour la tête donne la parole à ses lecteurs, qu’ils aient envie de partager leur avis, pousser un coup de gueule ou contribuer à la palette diversifiée d’articles publiés. A vous de jouer!', 'slug' => 'vos-lettres-a-bon-pour-la-tete', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 8, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Analyse', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'analyse', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 10, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Science', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'sciences', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 1, 'rght' => (int) 2, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 11, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Histoire', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'histoire', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 3, 'rght' => (int) 4, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 12, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Humour', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'humour', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 5, 'rght' => (int) 6, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 13, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Débat', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'debat', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 7, 'rght' => (int) 8, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 14, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Opinion', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'opinion', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 9, 'rght' => (int) 10, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 15, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Reportage', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'reportage', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 11, 'rght' => (int) 12, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' } ] $tag = object(App\Model\Entity\Tag) { 'id' => (int) 195, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Le billet du vaurien', 'slug' => 'le-billet-du-vaurien', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Tags' }include - APP/Template/Posts/view.ctp, line 147 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::render() - CORE/src/View/View.php, line 892 Cake\Controller\Controller::render() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 791 Cake\Http\ActionDispatcher::_invoke() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 126 Cake\Http\ActionDispatcher::dispatch() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 94 Cake\Http\BaseApplication::__invoke() - CORE/src/Http/BaseApplication.php, line 256 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 App\Middleware\IpMatchMiddleware::__invoke() - APP/Middleware/IpMatchMiddleware.php, line 28 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\RoutingMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/RoutingMiddleware.php, line 164 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cors\Routing\Middleware\CorsMiddleware::__invoke() - ROOT/vendor/ozee31/cakephp-cors/src/Routing/Middleware/CorsMiddleware.php, line 32 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\AssetMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/AssetMiddleware.php, line 88 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65
Warning: file_put_contents(/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/logs/debug.log) [function.file-put-contents]: failed to open stream: Permission denied in /data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/vendor/cakephp/cakephp/src/Log/Engine/FileLog.php on line 133
VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
0 Commentaire