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Chronique

Chronique / Pour saluer Pierre Bergé


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S’ouvrir à la surprise de la redécouverte littéraire, artistique; changer de longueurs d’onde, prendre du champ, bref: se montrer in#actuel. Autrement dit, indocile. Une autre façon encore d’aborder l’actualité.



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Beaucoup de choses ont été dites et écrites sur Pierre Bergé. Le grand mécène, le collectionneur flamboyant, le compagnon d’Yves Saint Laurent, qui vient donc de nous quitter. Sauf ceci peut-être. On le sait peu ou on l’a oublié, Pierre Bergé était d’extraction protestante. Oh, je vous rassure, il n’était ni croyant ni pratiquant. Tout en n’ayant rien abdiqué de ses racines, ainsi qu’il l’explique dans un entretien avec Sofia Tchkonia: «Je suis d’une origine protestante. C’est-à-dire d’une origine où on discute des choses, on ne les accepte pas. Et, bien qu’étant sans religion, j’ai gardé toujours cela». Et cette liberté d’esprit, et de mœurs, ajouterais-je, Pierre Bergé n’a eu de cesse de la cultiver jusqu’à la fin. Comme avant lui un autre protestant, André Gide. Toujours dans ce même entretien, Pierre Bergé précise encore: «La vie est d’abord faite de refus, elle n’est pas faite seulement d’acceptation, de dire oui à ceci ou à cela, elle est beaucoup faite de dire non. J’ai l’habitude de dire que le dégoût, les dégoûts, c’est beaucoup plus important que les goûts. Parce qu’on peut changer de goûts, mais on ne change pas de dégoûts».

Or, toujours à ce propos, dans le domaine de l’art, Bergé a été un esprit résolument indépendant, étranger à tout snobisme. N’est-ce pas lui, très récemment, qui a contribué à tirer du purgatoire l’un des peintres les plus décriés de ces cinquante dernières années? Je veux parler de son ancien compagnon, Bernard Buffet. Et au sujet d’un certain art «contempo», que dit-il? Là encore il vaut la peine de l’écouter – il répondait à Léa Salamé: «Nous sommes à une époque où il n’y a que des artistes. Nous sommes à une époque où on dirait qu’il n’y a que des Manet, des Degas. On oublie qu’à toutes les époques il y a eu des peintres pompiers. Et vous croyez qu’il n’y aura pas de peintres pompiers dans ceux qui se vendent aujourd’hui 1 million de dollars? Vous croyez que Damien Hirst va rester à ce prix-là? Vous croyez que Jeff Koons va rester à ce prix-là?» Un esprit libre, encore une fois, Pierre Bergé, peu soucieux de céder aux sirènes de la dernière mode qui passe.

L’art appartient à tout le monde, il est au-dessus de tout

S’il y a un livre à lire de Bergé, à côté de l’émouvant Les jours s'en vont, je demeure, c’est la magnifique Histoire de notre collection de tableaux. Un long entretien avec Laure Adler réalisé au moment de la vente de cet ensemble exceptionnel, dont le produit est allé à la Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent. Dans cet ouvrage, Bergé revient sur les circonstances qui l’ont amené, avec son compagnon, à constituer cette fameuse collection. Mais il y parle aussi de comment il s’est formé lui-même à l’art. Notamment au contact des Noailles, Marie-Laure et Charles. Il a eu cette chance insigne en effet d’appartenir à une génération qui a pu encore fréquenter le célèbre hôtel de la place des Etats-Unis.

S’il faut lire ce livre, c’est qu’il est une véritable leçon. Aussi bien pour les simples amoureux de l’art que pour ceux, plus rares, qui se piquent de collectionner. Une collection, c’est d’abord apprendre à refuser. C’est comme un dîner, explique Bergé, «c’est fait des gens qu’on invite, mais aussi de ceux qu’on n’invite pas.» Combien de collectionneurs ne sont, selon son expression, que «des empileurs de notoriétés?» Suivez mon regard. Et cette remarque encore: «Il faut se persuader que l’art est chez soi en transit. L’art appartient à tout le monde. L’art est au-dessus de tout.»

Merci Pierre Berger. 


Pierre Berger, Les jours s'en vont, je demeure, Folio, 2010

Pierre Berger, Histoire de notre collection de tableaux, Actes Sud, 2009         




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