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Chronique

Chronique / Mes amis? Je les achète!

Michael Wyler

2 février 2018

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Marre de ne pas être aimé? De n'avoir que peu d'amis sur Facebook? Que seuls trois pelés et deux tondus qui vous suivent sur Twitter? La solution est simple: achetez!



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Peu de temps avant les élections américaines, un magazine avait constaté que seuls 42% des millions d’«amis» Facebook de M. Trump étaient Américains, le reste provenant notamment de pays du Sud Est asiatique (Philippines, Malaisie, Indonésie, etc.).  

C’est que pour la modique somme de 32 francs, je peux acheter 1000 amis sur Facebook et si je veux compléter par 500 «j’aime» quotidiens, il ne m’en coûtera que 17 francs de plus par mois. Des «followers» sur Twitter? Fastoche: 30 francs pour 5000 et mieux encore, 100’000 pour 500 francs… Et bien entendu, je peux aussi acheter des commentaires d’«amis» (que je peux rédiger ou faire rédiger par un robot), que ce soit sur Facebook, Twitter, Instagram, Youtube ou ailleurs.

Ce genre d’achats est très «tendance»: pour être perçus comme encore plus appréciés, politiciens, stars de cinéma, chanteurs, comédiens, etc. sont parmi les quelque 200’000 clients de Devumi, un des vendeurs d’amis les plus populaires sur internet. Mais Devumi n’est pas seul: plusieurs centaines d’entreprises vendent «amis», «j’aime» et «followers».

L’ego, la cupidité et la bêtise

Les «fermes à clics» sont devenues des opérations extrêmement rentables, notamment dans les pays asiatiques dits émergents, genre Pakistan, Bangladesh ou Vietnam. L’accès à internet y est bon marché, la population nombreuse, les salaires bas et donc, rien de plus facile que de se faire quelques milliers de francs par mois en jouant sur l’ego, la cupidité, l'ego et la bêtise des internautes.

En Chine, où il faut disposer d’un numéro de téléphone portable pour se connecter sur WeChat (800 millions d’utilisateurs!), on a aussi trouvé la parade: les «fermes», ce sont 2-3 ordinateurs, quelque centaines de téléphones portables et plusieurs dizaines, voire centaines de milliers de cartes SIM et le tour est joué.

Une étude américaine de 2017 (Université de Caroline du Sud) estime que Twitter compte quelque 50 millions de comptes «robots» et Facebook estime à plusieurs dizaines de milliers les comptes «bidon» sur son réseau. Diffuser à grande échelle de fausses informations est donc un jeu d’enfants.

Quant à la publicité que certains mettent sur Facebook, impossible de savoir réellement quel en est l’impact, tant il est facile pour l’entreprise de gonfler les «vues», même si le clic provient d’un robot qui n’a «regardé» le message publicitaire que quelques centièmes de secondes.

Mes amis, ces êtres mystérieux…

Quant à vous, chers facebookiens n’ayant que quelques centaines d’amis, ne vous étonnez pas de ne pas voir les statuts de tous vos «amis» sur votre fil d’actualité. C’est normal, car c’est Facebook qui choisit ce que vous y voyez au moyen d’algorithmes complexes, prenant en compte plusieurs dizaines de milliers de facteurs.

Comme l’a expliqué Lars Backstrom, gestionnaire de flux chez Facebook, si vous avez, mettons 500 «amis», il existe en moyenne quelque 1500 histoires potentielles par jour et il est donc impossible de tout voir.

Facebook choisit donc ce qui devrait vous m’intéresser et c’est ainsi que, progressivement, les messages d’«amis» que vous voyez défiler ne font que conforter vos propres opinions. Vous aimez le rock, M. Macron, les théories du complot, les petits chats et l’avez fait savoir dans vos «posts»? Il ne faudra que peu de temps pour que les messages de ceux de vos amis qui ont des goûts différents ne paraissent plus sur votre fil d’actualité.

Et donc… après avoir passé quelques années sur Facebook, partagé mes justes indignations, mes états d’âme et mes photos de voyages, je me suis déconnecté. J’inexiste. Ma cure de désintoxication se passe bien, malgré les courriels de Facebook, me rappelant fréquemment que je suis en train de rater plein de «posts» de mes «amis». Il m’est arrivé une ou deux fois d’avoir envie d’y retourner brièvement, presque en cachette… Mais Big Brother l’aurait tout de suite vu et m’aurait alors rapidement récupéré. Je me console donc en parlant de vive voix avec mes copains et amis. C’est pas mal non plus… Essayez!


Précédemment dans Bon pour la tête

Quand Madame et Monsieur Tout-le-monde vont à la pêche aux followers… de JL K

Facebook veut le bonheur, et l’argent du bonheur

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