Lu ailleurs / Une performance cubaine contre la peur
#00Bienal de La Habana © vidéo de lancement de l'événement.
A Cuba, la 13e Biennale de La Havane devait avoir lieu en 2018 (du 5 octobre au 5 novembre) mais elle a été annulée. Enfin, postposée à 2019. Le Ministère de la Culture, le Conseil National des Arts Plastiques et le Centre Wifredo Lam invoquent les dégâts causés par l’ouragan Irma pour déplacer cet événement.
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Finalement, l’artiste a retrouvé sa liberté le 9 novembre 2017, contre 1000 pesos cubains (38.50 francs). </p><p>Loin d’abandonner son projet suite à ces trois jours de détention, Luis Manuel voit son incarcération comme une performance inaugurant La #00Bienal de La Habana. Selon lui, «tout ce qui se passe en lien avec cet événement parle d’une réalité et le cas présent dénonce la structure répressive du système et l’intolérance face aux [événements] non officiels. Si une certaine marche de manœuvre existe [à Cuba], c’est toujours dans un cadre contrôlé». </p><h3>L’art et la peur</h3><p>La peur s’immisce partout à Cuba et Luis Manuel le sait: certains de ses amis craignent de perdre leur travail s’ils participent à des projets controversés, d’autres ont peur de croupir en prison s’ils remettent en question le système. Elle inhibe parfois l’action et c’est ça que l’artiste déplore le plus. Pour éviter d’alimenter cette panique et paranoïa ambiante, il ne veut pas dénoncer les injustices auxquelles il a fait face jusqu’ici. Ou du moins, sa dénonciation est artistique: interroger sans relâche le système établi et proposer des perspectives viables pour tous, grâce à ses performances. </p><p>Aujourd’hui, Luis Manuel Otero Alcántara est content de la tournure que prend son projet #00Bienal. Parce que l’événement aura lieu et parce que, même en prison, il s’est senti soutenu par certains autres détenus, lassés, comme lui, du gouvernement en place et tentés de rejoindre des projets comme le sien. <br></p><p>Ce rassemblement est une réussite car une des forces des autorités cubaines est de parvenir à entraver la circulation d’informations pour isoler les individus et leur donner l’impression qu’ils luttent seuls. A contre-courant de cette désinformation gouvernementale, Yanelys Nuñez Lleyva rappelle que la #00Bienal de La Habana est la preuve que «les artistes, les promoteurs, les producteurs, les curateurs [nationaux et internationaux] peuvent s’unir autour d’un projet commun» et «qu’ils peuvent dialoguer avec le peuple, l’animer, le faire réfléchir» afin, peut-être, de faire reculer la peur à Cuba. </p><p></p><hr><p></p><h4>L'article en espagnol d'<em>El Estornudo</em>: <a href="https://www.revistaelestornudo.com/una-pelea-cubana-contra-el-miedo/">«Una pelea cubana contra el miedo»</a><br></h4><p></p><hr><p></p><h2>Bienal #00 en vidéo</h2><iframe src="https://www.youtube.com/embed/y2P0olKMzfA?rel=0&controls=0" allow="autoplay; encrypted-media" allowfullscreen="" width="560" height="315" frameborder="0"></iframe><br><br>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'une-performance-cubaine-contre-la-peur', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-6', 'like' => (int) 726, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 759, 'homepage_order' => (int) 895, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 4, 'person_id' => (int) 3156, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'attachments' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, 'relatives' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) {} ], 'embeds' => [], 'images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'audios' => [], 'comments' => [], 'author' => 'Joséphine le Maire', 'description' => 'A Cuba, la 13e Biennale de La Havane devait avoir lieu en 2018 (du 5 octobre au 5 novembre) mais elle a été annulée. 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Plusieurs personnes ont demandé à obtenir le dossier affilié à leur profil pour savoir quelles étaient les informations collectées (on peut facilement voir ce que Facebook garde et analyse à votre sujet dans l'article publié en avril «"Le respect de votre vie privée nous tient à cœur" #OuPas») et, il faut bien l’admettre, cette lecture s’est souvent accompagnée de vertiges face à la masse d’éléments conservés et surtout, en toile de fond, cette question lancinante: à quoi peut bien servir tout ça et qui y a accès? 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Mais savoir que Facebook à la capacité de scanner en un battement de cils l’ensemble des vidéos et photos sur lesquelles une personne est identifiée pour ensuite scanner l’ensemble des photos où cette même personne pourrait potentiellement apparaitre suggère que la plateforme est à la pointe de la technologie en la matière. Et qu’elle est à même de cartographier l’ensemble de vos relations, amicales ou professionnelles, ponctuelles ou quotidiennes et de vérifier si vous n’étiez pas hier en compagnie de telle ou telle fréquentation.</p><h3>Depuis belle lurette<br></h3> <p>Etonnamment, ces surprises ne datent pas d’hier. Il suffit pour ça de remonter quelques années en arrière lorsqu’on a constaté que Facebook, via l’application mobile Messenger, avait accès à la liste des contacts enregistrés dans votre téléphone. La synchronisation entre les contacts téléphoniques et l’application Facebook mobile «permet de recouper ses amis sur le réseau social avec les contacts enregistrés sur le smartphone de sorte à les lister dans le carnet d’adresses du mobile […] et Facebook en profite pour «aspirer» les contacts», <a href="https://www.clubic.com/internet/facebook/actualite-440290-facebook-telephone.html">lit-on déjà en 2011</a>. Si cette liste n’est visible que pour la personne à l’origine de la synchronisation (et non pour l’ensemble des utilisateurs Facebook), qui peut dire ce que l’avenir réserve à cette liste qui figure quelque part sur votre profile?</p> <p>Par ailleurs, en glanant des informations au sujet de cette synchronisation, je suis tombée sur un fait d’actualité qui m’avait jusqu’alors échappé: tous les messages privés qui sont envoyés sur Messenger sont en réalité scannés et analysés (<a href="https://www.bloomberg.com/news/articles/2018-04-04/facebook-scans-what-you-send-to-other-people-on-messenger-app">photos et liens compris</a>) «par mesure de sécurité»: ce passage au crible est une mesure qui permet à Facebook de contrôler et d’<a href="https://www.washingtonpost.com/business/private-messages-arent-exactly-private-at-facebook-gadfly/2018/04/05/9ff03764-38f2-11e8-af3c-2123715f78df_story.html?utm_term=.f198f75f4a8c">enrayer </a>les comportements abusifs (sont cités en exemple les liens porteurs de virus ou la pornographie infantile). Ainsi, cette messagerie dite privée ne l’est que selon une définition approximative et peu commune du<em> privé</em> et même si ne sont pas des personnes avides de connaitre notre vie dans les moindres détails qui lisent un à un nos messages, il n’en reste pas moins que le contenu est analysé et potentiellement sujet à censure.</p> <p>Quant à (et oui ça ne s’arrête pas, et encore: je ne m’attarde que sur Facebook Inc., je laisse Google et compagnie à d’autres curieux ou curieuses) WhatsApp, la dernière mise à jour qui m’a été suggérée, puis imposée (en effet, on n’a pas vraiment le choix, quand on lit «Acceptez les conditions avant le 9 juin 2018 pour continuer d’utiliser WhatsApp») est loin de m’avoir rassurée. <br></p> <p>Déjà, la <a href="http://www.leparisien.fr/economie/donnees-personnelles-le-cofondateur-de-whatsapp-demissionne-01-05-2018-7691964.php">démission de Jan Koum</a> le second cofondateur de la messagerie WhatsApp n’augurait, à mon sens, rien de bon puisque la raison du différend entre la direction de Facebook et celle de WhatsApp porte depuis toujours sur la protection des données.</p> <p>En effet, selon le Parisien, le réseau social privilégie une «stratégie de croissance sur une publicité de plus en plus ciblée pour ses utilisateurs» alors que la messagerie instantanée, à l’origine, voulait faire «une application payante, sans pub, avec des données cryptées» et que cette dernière a dû, en 2016, «fournir des numéros de téléphones d’utilisateurs [à sa société mère, Facebook] afin de les utiliser à des fins publicitaires». <br></p> <p>Mais pour en revenir à la mise à jour, on peut tout d’abord lire qu’en tant que société affiliée à Facebook «WhatsApp reçoit des informations de la part des entités Facebook et partage des informations» avec ces dernières et que ces éléments sont utilisés «pour exploiter, fournir, améliorer, comprendre, <strong>personnaliser</strong>, prendre en charge et <strong>commercialiser</strong> nos Services». 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Tiens, ça ressemble fichtrement au scannage «pour notre sécurité» des messages Messenger, ça… Pourtant on nous dit que tous les messages sont chiffrés de bout en bout et que personne, pas même WhatsApp lui-même, n’y a accès. <br></p><p>Passons cette anomalie. De toute façon le décorticage de ces conditions d’utilisation et mentions légales ne permet pas de savoir exactement à quelle sauce les utilisateurs de WhatsApp sont mangés. Retenons que «à l’heure actuelle, <strong></strong>Facebook n’utilise pas les informations de votre compte WhatsApp pour améliorer votre expérience du produit Facebook ou vous offrir des expériences publicitaires plus pertinentes (?) sur Facebook». A l’heure actuelle.</p><p>En somme, ce voyage au cœur des textes incommensurablement longs et peu explicites nous permet de savoir cette chose: l’assurance que les choses de l’ordre du privé le soient effectivement sur Facebook et Messenger n’est pas garantie; sur WhatsApp, où les messages sont encore chiffrés de bout en bout, si le privé l’est, pour combien de temps cela le restera-t-il encore? Il faut être clair là-dessus: rien n’est garanti.</p><h3>En toute légalité<br></h3> <p>Face à ce constat, certains diront qu’ils quittent Facebook pour retrouver leur vie privée (encore faudrait-il qu’ils quittent les interfaces et produits Google), d’autres prétendront qu’ils n’ont rien à cacher et qu’ils s’en fichent donc pas mal de tout ce que X, Y ou Z peut détenir à leur sujet. Ces derniers se disent que légalement ils ne font rien qui puissent leur porter préjudice (ça, c’est parce qu’ils résident dans des pays où le régime politique en place ne réclame pas l’ensemble des données à WhatsApp ou Facebook, mais c’est une autre question) et qu’ils ne subiront donc guère de censure ou de mauvaise surprise.</p> <p>C’est probablement, en grande partie, vrai. Mais que faites-vous donc de la vie privée et de l’intimité? Est-ce que toutes les choses que vous faites légalement, vous les feriez aussi si vous étiez exposés au regard d’autrui? <br></p><p>Imaginez que les rideaux de vos fenêtres, les portes de vos chambres et de vos salles de bain, les clés de votre journal intime ou de vos coffres-forts, les enveloppes de vos lettres disparaissent ou n’aient jamais existé: tels Adam et Eve, vous auriez soudainement honte de votre nudité. Tout le monde aurait vu, lu, entendu et retenu les moindres événements de votre vie pendant 1, 2, 3,… 10 ans. Légales ou pas, vous n’auriez pas fait le tiers de vos actions sachant qu’elles pouvaient être observées et analysées, parce que même les <em>afficionados</em>des parties de jambes en l’air performées au su et au vu d’une assistance curieuse ou estomaquée ont le loisir de décider quand ils seront (ou pas) observés.</p> <p>Finalement, le problème de Facebook est là: on n’était pas au courant que les messages privés ne l’étaient pas ou que l’intégralité de nos likes, d’hier et d’aujourd’hui, seraient potentiellement retenus. Qu’ils seraient des tatouages électroniques, comme le dit<a href="https://www.ted.com/talks/juan_enriquez_how_to_think_about_digital_tattoos#t-339636"> Juan Enriquez</a> dans sa conférence: capables de dire beaucoup de choses à votre sujet sans que vous n’ayez prononcé un seul mot.<br></p><p>Maintenant qu’on le sait (et c’est d’ailleurs ça que stipulent les différentes mises à jour des conditions d’utilisation: on prend vos infos et aujourd’hui on est obligé de vous le dire), il suffit de n’écrire sur Messenger ou WhatsApp que ce qui pourrait faire l’objet d’un post public: des banalités, ou rien.</p><p></p><hr><p></p><h2>Précédemment dans Bon pour la tête</h2><p><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/le-flocage-des-assures-jusqu-ou">Le flicage des assurés, jusqu’où?</a> - Denis Masmejan<br></p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'je-n-ai-rien-a-cacher-mais-j-ai-des-rideaux-chez-moi', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 859, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1033, 'homepage_order' => (int) 1257, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 3156, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 999, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'LU AILLEURS / Alcool', 'title' => 'Boire (presque) sans conséquences?', 'subtitle' => 'Yunfeng Lu, professeur en génie chimique à l'Université de Californie (Los Angeles) et passionné de vin à ses heures perdues s'est attelé au problème des lendemains vaseux qui succèdent à toutes les soirées (trop) arrosées, pour qu'enfin on puisse profiter d'une bonne rasade de bière sans les inconvénients qui vont avec. 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Menés de Charybde en Scylla
Ce n’est pas la première fois que les projets artistiques de Luis Manuel Otero Alcántara dérangent les autorités. Il avait déjà été interpellé par la police pour son projet «Le Musée de la Dissidence» dans lequel sont réunies des figures cubaines dissidentes, qui se sont un jour rebellées contre les doctrines politiques du pays. Ensuite, en septembre dernier, la police a accusé l’artiste d’être en possession d’armes à feu, accusations formulées sur base des photos trouvées sur les réseaux sociaux. En réalité, il ne s’agissait que d’armes artificielles, de sculptures artistiques réalisées pour une performance. Ces interpellations l’ont-elles rendu plus docile? Non.
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Suspendus dans le silence
Si les conditions de détention à la prison del Vivac ne sont pas exécrables, l’ambiance qui y règne est pesante. En effet, les détenus oscillent entre l’espoir de retrouver les rues de Cuba et la peur de finir dans une des horribles prisons du pays. Ce flottement, cet entre-deux est d’autant plus prégnant que les autorités gardent le silence absolu sur les poursuites qui pèsent sur les incarcérés. C’est donc dans l’ignorance la plus totale que tous attendent de connaitre leur sort.
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L’art et la peur
La peur s’immisce partout à Cuba et Luis Manuel le sait: certains de ses amis craignent de perdre leur travail s’ils participent à des projets controversés, d’autres ont peur de croupir en prison s’ils remettent en question le système. Elle inhibe parfois l’action et c’est ça que l’artiste déplore le plus. Pour éviter d’alimenter cette panique et paranoïa ambiante, il ne veut pas dénoncer les injustices auxquelles il a fait face jusqu’ici. Ou du moins, sa dénonciation est artistique: interroger sans relâche le système établi et proposer des perspectives viables pour tous, grâce à ses performances.
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Ce rassemblement est une réussite car une des forces des autorités cubaines est de parvenir à entraver la circulation d’informations pour isoler les individus et leur donner l’impression qu’ils luttent seuls. A contre-courant de cette désinformation gouvernementale, Yanelys Nuñez Lleyva rappelle que la #00Bienal de La Habana est la preuve que «les artistes, les promoteurs, les producteurs, les curateurs [nationaux et internationaux] peuvent s’unir autour d’un projet commun» et «qu’ils peuvent dialoguer avec le peuple, l’animer, le faire réfléchir» afin, peut-être, de faire reculer la peur à Cuba.
L'article en espagnol d'El Estornudo: «Una pelea cubana contra el miedo»
Bienal #00 en vidéo
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Son slogan <em>De lo oficial a lo inescrupuloso</em> (littéralement: De l’officiel au sans scrupule) est directement lié à la naissance du projet: contourner les canaux officiels de création si ceux-ci sont inhibiteurs. </p><p>Décision est prise: la #00Bienal de La Habana aura lieu du 5 au 15 mai 2018. C’est une victoire parce que rien n’était moins sûr jusque là. La manifestation indépendante fait en effet polémique et ses organisateurs ont été confrontés à plusieurs obstacles, qui renforcent leur conviction que l’événement doit avoir lieu. A vrai dire, il a déjà commencé.</p><h3>Menés de Charybde en Scylla</h3><p>Ce n’est pas la première fois que les projets artistiques de Luis Manuel Otero Alcántara dérangent les autorités. 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La véritable raison de son arrestation est sa posture artistique: il est un artiste politique et, dit-il, «le système cubain n’apprécie pas qu’on lui dise la vérité en face et qu’on propose des projets de développement pour le peuple». C’est donc son côté dissident, son désaccord avec le gouvernement qui lui vaut d’être taxé de contre-révolutionnaire et d’être incarcéré à la prison del Vivac, le 7 novembre 2017. </p><h3>Suspendus dans le silence</h3><p>Si les conditions de détention à la prison del Vivac ne sont pas exécrables, l’ambiance qui y règne est pesante. En effet, les détenus oscillent entre l’espoir de retrouver les rues de Cuba et la peur de finir dans une des horribles prisons du pays. Ce flottement, cet entre-deux est d’autant plus prégnant que les autorités gardent le silence absolu sur les poursuites qui pèsent sur les incarcérés. C’est donc dans l’ignorance la plus totale que tous attendent de connaitre leur sort.</p><p>Ce silence pèse aussi sur les familles et les proches qui sont à l’extérieur. La tante de Luis Manuel s’est présentée aux autorités avec les documents requis pour faire sortir son neveu de prison. Elle a d’abord été accueillie comme si elle avait commis un délit avant qu’on ne lui dise que la décision du procureur, quant au maintien ou non de la poursuite judiciaire, était pour le moment secrète. Le temps se fait long, quand on ne sait pas à quoi s’attendre. Finalement, l’artiste a retrouvé sa liberté le 9 novembre 2017, contre 1000 pesos cubains (38.50 francs). </p><p>Loin d’abandonner son projet suite à ces trois jours de détention, Luis Manuel voit son incarcération comme une performance inaugurant La #00Bienal de La Habana. 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A contre-courant de cette désinformation gouvernementale, Yanelys Nuñez Lleyva rappelle que la #00Bienal de La Habana est la preuve que «les artistes, les promoteurs, les producteurs, les curateurs [nationaux et internationaux] peuvent s’unir autour d’un projet commun» et «qu’ils peuvent dialoguer avec le peuple, l’animer, le faire réfléchir» afin, peut-être, de faire reculer la peur à Cuba. </p><p></p><hr><p></p><h4>L'article en espagnol d'<em>El Estornudo</em>: <a href="https://www.revistaelestornudo.com/una-pelea-cubana-contra-el-miedo/">«Una pelea cubana contra el miedo»</a><br></h4><p></p><hr><p></p><h2>Bienal #00 en vidéo</h2><iframe src="https://www.youtube.com/embed/y2P0olKMzfA?rel=0&controls=0" allow="autoplay; encrypted-media" allowfullscreen="" width="560" height="315" frameborder="0"></iframe><br><br>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'une-performance-cubaine-contre-la-peur', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-6', 'like' => (int) 726, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 759, 'homepage_order' => (int) 895, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 4, 'person_id' => (int) 3156, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 1005, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'SéRIE TOUS FICHéS (2)', 'title' => 'Je n’ai rien à cacher (mais j’ai des rideaux chez moi)', 'subtitle' => 'Actuellement, nous sommes tous assaillis par le raz-de-marée qu’ont entrainé les révélations de Cambridge Analytica à propos de la confidentialité des données des utilisateurs Facebook. 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Mais savoir que Facebook à la capacité de scanner en un battement de cils l’ensemble des vidéos et photos sur lesquelles une personne est identifiée pour ensuite scanner l’ensemble des photos où cette même personne pourrait potentiellement apparaitre suggère que la plateforme est à la pointe de la technologie en la matière. Et qu’elle est à même de cartographier l’ensemble de vos relations, amicales ou professionnelles, ponctuelles ou quotidiennes et de vérifier si vous n’étiez pas hier en compagnie de telle ou telle fréquentation.</p><h3>Depuis belle lurette<br></h3> <p>Etonnamment, ces surprises ne datent pas d’hier. Il suffit pour ça de remonter quelques années en arrière lorsqu’on a constaté que Facebook, via l’application mobile Messenger, avait accès à la liste des contacts enregistrés dans votre téléphone. 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Tiens, ça ressemble fichtrement au scannage «pour notre sécurité» des messages Messenger, ça… Pourtant on nous dit que tous les messages sont chiffrés de bout en bout et que personne, pas même WhatsApp lui-même, n’y a accès. <br></p><p>Passons cette anomalie. De toute façon le décorticage de ces conditions d’utilisation et mentions légales ne permet pas de savoir exactement à quelle sauce les utilisateurs de WhatsApp sont mangés. Retenons que «à l’heure actuelle, <strong></strong>Facebook n’utilise pas les informations de votre compte WhatsApp pour améliorer votre expérience du produit Facebook ou vous offrir des expériences publicitaires plus pertinentes (?) sur Facebook». 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Ces derniers se disent que légalement ils ne font rien qui puissent leur porter préjudice (ça, c’est parce qu’ils résident dans des pays où le régime politique en place ne réclame pas l’ensemble des données à WhatsApp ou Facebook, mais c’est une autre question) et qu’ils ne subiront donc guère de censure ou de mauvaise surprise.</p> <p>C’est probablement, en grande partie, vrai. Mais que faites-vous donc de la vie privée et de l’intimité? Est-ce que toutes les choses que vous faites légalement, vous les feriez aussi si vous étiez exposés au regard d’autrui? <br></p><p>Imaginez que les rideaux de vos fenêtres, les portes de vos chambres et de vos salles de bain, les clés de votre journal intime ou de vos coffres-forts, les enveloppes de vos lettres disparaissent ou n’aient jamais existé: tels Adam et Eve, vous auriez soudainement honte de votre nudité. Tout le monde aurait vu, lu, entendu et retenu les moindres événements de votre vie pendant 1, 2, 3,… 10 ans. 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Qu’ils seraient des tatouages électroniques, comme le dit<a href="https://www.ted.com/talks/juan_enriquez_how_to_think_about_digital_tattoos#t-339636"> Juan Enriquez</a> dans sa conférence: capables de dire beaucoup de choses à votre sujet sans que vous n’ayez prononcé un seul mot.<br></p><p>Maintenant qu’on le sait (et c’est d’ailleurs ça que stipulent les différentes mises à jour des conditions d’utilisation: on prend vos infos et aujourd’hui on est obligé de vous le dire), il suffit de n’écrire sur Messenger ou WhatsApp que ce qui pourrait faire l’objet d’un post public: des banalités, ou rien.</p><p></p><hr><p></p><h2>Précédemment dans Bon pour la tête</h2><p><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/le-flocage-des-assures-jusqu-ou">Le flicage des assurés, jusqu’où?</a> - Denis Masmejan<br></p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'je-n-ai-rien-a-cacher-mais-j-ai-des-rideaux-chez-moi', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 859, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1033, 'homepage_order' => (int) 1257, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 3156, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 999, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'LU AILLEURS / Alcool', 'title' => 'Boire (presque) sans conséquences?', 'subtitle' => 'Yunfeng Lu, professeur en génie chimique à l'Université de Californie (Los Angeles) et passionné de vin à ses heures perdues s'est attelé au problème des lendemains vaseux qui succèdent à toutes les soirées (trop) arrosées, pour qu'enfin on puisse profiter d'une bonne rasade de bière sans les inconvénients qui vont avec. 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Ces vélos sont plus lourds que les vélos ordinaires et beaucoup d’utilisateurs âgés ne prennent pas en compte le fait que leurs aptitudes physiques sont réduites», poursuit Peter van der Knaap. 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Quant à certains diocèses, en Sicile ou dans la ville de Chicago par exemple, ils développent leurs propres cours d’exorcisme face à une demande en expansion.</p><p>Certains, comme le père italien Benigno Palilla, pensent que c’est l’utilisation croissante des cartes de tarot et de sorcellerie qui ont renouvelé la demande d’exorcisme. 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