Lu ailleurs / Les fantômes de Ceuta
Leur Eldorado s'appelle Europe. Ils espéraient l'atteindre en passant par Ceuta, utilisés par le gouvernement marocain dans un bras de fer avec l'Espagne. © capture d'écran
Le 17 et le 18 mai, des milliers de migrants illégaux ont pénétré dans l’enclave espagnole de Ceuta, au nord du Maroc. Pions malheureux d’une guéguerre diplomatique entre Rabat et Madrid, ils ont pour la plupart été rapidement expulsés. Ceux qui sont restés, dont des centaines de mineurs, errent dans les rues de la ville, rêvant d’une vie meilleure. Le quotidien espagnol «El Pais» leur a donné la parole.
Entre 8000 et 9000 migrants sont arrivés au début de la semaine dernière dans l’enclave espagnole de Ceuta, au nord du Maroc. Les images sont passées en boucle sur nos chaînes de télévision. Cette arrivée massive et soudaine a sans doute été provoquée par un relâchement volontaire de la vigilance des forces de sécurité marocaines, en représailles à l’hospitalisation en Espagne de Brahim Ghali, le leader du Front Polisario atteint par le Covid-19. Le Maroc et le Front Polisario sont en conflit depuis des années au sujet du Sahara occidental.
Pions d’un bras de fer diplomatique entre Rabat et Madrid, les migrants arrivés à Ceuta ont été pour la plupart renvoyés vers le Maroc. Qu’advient-il des autres – dont de nombreux mineurs –, ceux qui se cachent parmi les blocs de béton des jetées, dans les bois ou même dans les canalisations de la ville, dans l’espoir d’atteindre l’Eldorado européen? Maria Martin, du quotidien espagnol El Pais, leur a donné la parole.
L'éternel espoir d'une vie meilleure
Bilal, 19 ans, et Yawad, 17 ans, passent l'après-midi accroupis dans une sombre canalisation de moins d'un demi-mètre de haut, pleine d’algues et de déchets, qui déverse les eaux du fleuve sur la plage de Benitez. Ils viennent de Martil, une ville située à 40 kilomètres de Ceuta, et ils ont traversé la frontière à la nage. Malgré la situation dans laquelle ils se trouvent, ils restent convaincus qu'ils auront une vie meilleure de ce côté-ci de la frontière.
«Je travaille depuis l'âge de 13 ans sur des chantiers, et partout où je trouve du travail, pour aider ma famille mais notre condition ne s’améliore pas, explique Bilal. Mes patrons ne me donnent jamais tout l'argent qu'ils me doivent, ils me font travailler le double des heures qu’ils me paient.» Yawad, lui, raconte qu'il travaille depuis qu'il est enfant, pour cinq euros par jour, ce qui ne lui suffit pas pour manger à sa faim. Son dernier emploi, il l'a occupé dans une cafétéria qui a fait faillite à cause de la pandémie. Après plus d'un an sans revenu, il a pensé qu’une solution s’offrait enfin à lui grâce au chaos qui s'est produit à la frontière. Il rêve de traverser à la nage jusqu’en Espagne, mais pour l’instant il attend que les choses se calment et que la police cesse de les pourchasser. «Je vis mieux ici, même dans la rue, qu’au Maroc. Je préférerais être mangé par les poissons plutôt que d'y retourner…»
La peur du renvoi au Maroc
Mohamed rejoint ses compatriotes dans la canalisation et partage avec eux un sandwich de tortilla et de tomates fraîches. Il a 14 ans et pour seuls biens deux sacs en plastique contenant un oreiller et quelques vêtements. Il raconte que cela fait des années qu’il va d’un endroit à l’autre, mendiant et dormant dans la rue ou dans des lits de fortune. «Au Maroc, en mendiant tu gagnes à peine 2,50 euros en deux jours. Ici, tu peux avoir 15 euros. Les gens sont très gentils et nous donnent des vêtements et de la nourriture.» Anissa, une Espagnole qui l'aide à Ceuta, essaie de convaincre Mohamed de se rendre à l'entrepôt où les mineurs sont identifiés avant d’être orientés vers un centre d’accueil, mais il ne veut pas en entendre parler. «Il a peur qu'on le renvoie au Maroc», se désole la femme.
Un autre garçon s'approche en boitant. Il a une plaie au nez et porte un pantalon de survêtement gris de boue après avoir dormi plusieurs nuits dans les bois. «C'est la première fois que je me retrouve à la rue. Le premier jour a été affreux, j’avais trop froid. Maintenant, j'ai des couvertures, un oreiller et un drap.» Il s'appelle Bilal, il a 15 ans et il est le fils d'un ouvrier et d'une femme au foyer de Tétouan, à 40 kilomètres d'ici. Ses parents croient qu'il vit dans un refuge et qu'il va bien. «Ma mère veut que je rentre, mais mon père dit que je dois rester pour avoir une vie meilleure. Je me sens mal d'être loin d'eux, mais au Maroc, je n'ai pas d'avenir. »
Lui non plus ne veut pas aller dans l'entrepôt où les autorités espagnoles ont rassemblé des centaines d'enfants. Des rumeurs concernant ce complexe, où une multitude de mineurs ont été entassés et ont dû faire leurs besoins sur le sol, circulent. Bilal raconte qu'il erre depuis une semaine, qu'il est épuisé. «Nous étions cinq, mais la police nous a attrapés alors que nous dormions dans des buissons et menottés. Quand ils ont vu que j'étais mineur, ils m'ont laissé partir. Ils ont emmené les autres.»
Après des milliers de renvois au Maroc en quelques jours, les autorités marocaines ont commencé à vérifier plus drastiquement que ceux qui rentrent, volontairement ou non, sont bien arrivés dans la cohue de la semaine dernière. Les autorités espagnoles supposent donc que les expulsions vont devenir plus difficiles administrativement et que leur rythme va ralentir.
Ni accueillis ni expulsés
D'après le quotidien français Le Figaro du 22 mai, «parmi les quelque 8000 migrants qui ont traversé la frontière hispano-marocaine le 17 et le 18 mai dernier, il y aurait entre 2000 et 3000 mineurs, selon l’exécutif espagnol. Si les adultes ont été rapidement reconduits à la frontière, les plus jeunes se retrouvent coincés dans les limbes migratoires, ni accueillis, ni expulsés. (…) Des parents affolés relaient des avis de recherche sur les réseaux sociaux pour tenter de retrouver leur enfant. Mais le protocole en vigueur dans l'enclave espagnole empêche tout retour à chaud pour les mineurs voyageant seuls. L'expulsion doit être avant tout discutée avec les parents, sur consentement de l'enfant et s'il est prouvé que la situation sur place le permet. "La priorité de la ville est de retrouver les parents et une hotline a été ouverte qui a reçu plus de 4400 appels en 24 heures", a déclaré María Isabel, membre du gouvernement autonome de Ceuta.»
Mais même lorsque cette crise ponctuelle dans l’enclave espagnole sera − plus ou moins − résolue, la question des migrations africaines continuera de hanter les préoccupations des Européens.
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Nadège Pochon est psychologue, elle vote Vert Libéral, elle a 55 ans. Ils ont deux enfants, Simon-Pierre, 21 ans, étudiant en droit, et Prune, 19 ans, artiste.</em></p> <p><strong>Celles et ceux qui, comme mon idiote de mère, s’offusquent</strong> parce que la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a <a href="https://www.rts.ch/info/suisse/2024/article/la-cour-europeenne-des-droits-de-l-homme-condamne-la-suisse-pour-inaction-climatique-28463613.html" target="_blank" rel="noopener">condamné la Suisse</a> pour son manque d'initiatives pour lutter contre le changement climatique me font bien rire. Ah ah ah! Ça les panique grave. Iels sont incapables d’imaginer un autre mode de vie que la consommation effrénée de marchandises. Ambre et moi sommes très contentes. 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Je suis sûre que la guerre, c’est pas bon pour le climat. «Ce qui n’est pas bon pour le climat, c’est les gouines wokes qui produisent du CO<sub>2</sub> en respirant!» Simon-Pierre a toujours été jaloux de moi…</p> <p><strong>Oncle Jean-Michel est venu manger à la maison, c’est toujours malaisant</strong>, il ne fait que de reluquer mes seins. «S’il continue, je lui casse la figure!» Ambre fait du krav-maga – Simon-Pierre en a <a href="https://bonpourlatete.com/humour/bonne-nouvelle-pour-simon-pierre-il-va-retrouver-ses-camarades-au-sauna" target="_blank" rel="noopener">fait les frais</a>. «J’espère qu’un <a href="https://www.blick.ch/fr/news/monde/elle-pensait-avoir-le-cancer-une-femme-de-77-ans-meurt-a-cause-dun-parasite-mangeur-de-cerveau-id19644533.html" target="_blank" rel="noopener">parasite</a> va lui manger le cerveau, à cette islamo-wokiste!» La remarque de Simon-Pierre a fait rire oncle Jean-Michel: «Il faudrait déjà que les femmes en aient un…» Papa a dû les amener tous les deux aux urgences. «On ne peut plus rien dire aujourd’hui, les femmes n'ont plus le sens de l’humour…»</p> <p><strong>C’est décidé, je vais porter plainte contre maman auprès de la CEDH.</strong> Elle refuse qu’Ambre revienne à la maison: «Elle est beaucoup trop violente, c’est une écoterroriste!» Et moi? Qui va me faire jouir? 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Ce fut un grand succès, avec 66'000 entrées comptabilisées et de l'émerveillement pour les visiteurs et les visiteuses qui ont découvert de fantastiques œuvres dans un environnement épatant. Du 20 avril au 19 mai aura lieu la deuxième édition de cette aventure, laquelle promet d’être tout aussi enthousiasmante. Une édition qui rend hommage à Tomi Ungerer à travers l’exposition d’une centaine de ses dessins. Quarante-deux autres artistes seront présentés à Arles, certains morts depuis un certain temps déjà, comme par exemple le Suisse Félix Vallotton ou Oskar Kokoschka, d’autres tout à fait contemporains, comme <a href="https://bonpourlatete.com/culture/de-trois-sous-faire-une-voie-lactee" target="_blank" rel="noopener">Al Martin</a> ou Lucile Piketty. 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Or, les vétérinaires qui ont voulu ausculter l’animal se sont rendus compte qu’il s’agissait d’un… pompon de bonnet. La dame, soucieuse de ne pas stresser l’animal qu’elle pensait avoir sauvé «l'a mis dans une boîte avec de la nourriture pour chat et l'a laissé seul dans un endroit chaud et sombre», relate <a href="https://www.europe1.fr/insolite/un-refuge-britannique-pense-recueillir-un-bebe-herisson-alors-quil-sagit-dun-pompon-de-bonnet-4238481" target="_blank" rel="noopener"><em>Europe 1</em></a>. Ne vous moquez pas d’elle. Son rapport à la nature n’est pas plus fantasmé que le vôtre ou le mien. L’anthropologue <a href="https://reporterre.net/Philippe-Descola-La-nature-ca-n-existe-pas" target="_blank" rel="noopener">Philippe Descola</a> explique ça très bien: «La nature est une abstraction, cela n’existe pas. (…) C’est un concept (…), une façon d’établir une distance entre les humains et les non-humains. La nature est un dispositif métaphysique que l’Occident et les Européens ont inventé pour mettre en avant la distanciation des humains vis-à-vis du monde.» Descola a longuement vécu chez les Achuars, en Amazonie, pour qui les plantes et les animaux partagent avec nous une «intériorité»: «Non seulement les Achuars n’ont pas de terme pour désigner la nature, mais c’est un terme quasiment introuvable ailleurs que dans les langues européennes, y compris dans les grandes civilisations japonaise et chinoise.» Cela dit, en tant qu’espèce, nous sommes bel et bien en train de détruire notre environnement, ce n’est pas un fantasme et ce n’est pas très malin. </p> <h3>Pour le meilleur et pour le pire, surtout le pire</h3> <p>Vous êtes marié? L’avez-vous été? C’est une drôle d’idée, non? Le mariage est souvent le fruit de beaucoup de malentendus et de quelques névroses, sauf lorsqu’il s’agit d’un mariage apportant un bénéfice matériel à l’un ou l’autre voir aux deux époux: argent, naturalisation, alibi, etc. Sinon, se marier par amour, je crains que cela soit comme la nature pour Descola: un concept, une abstraction. Si ça vous intéresse, ne manquez pas <a href="https://www.6play.fr/maries-au-premier-regard-p_6286" target="_blank" rel="noopener"><em>Mariés au premier regard</em></a> sur M6. Ça passe actuellement à la télévision, c’est la huitième saison et c’est passionnant: des hommes et des femmes se marient sans se connaître et ça fait flipper tout le monde (c’est cool!) alors que, franchement, qui peut prétendre connaître réellement quelqu’un, même après vingt ans de vie commune? Cela dit, si cela ne vous dérange pas de confondre désir et amour, et amour et besoin de sécurité, allez-y, dites-lui oui. En Allemagne, une femme regrette de l’avoir fait. 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Vous-même, que vous soyez mâle ou femelle, depuis combien de temps êtes-vous au courant que <a href="https://sante.journaldesfemmes.fr/fiches-anatomie-et-examens/2538496-clitoris-anatomie-taille-zone-erogene/" target="_blank" rel="noopener">le clitoris</a> mesure de neuf à douze centimètres de long et six de large et qu’il se déploie de part et d’autre du conduit vaginal? Emily Nagoski est interviewée sur <em><a href="https://www.bbc.com/afrique/articles/c0d3dgv9kvyo" target="_blank" rel="noopener">BBC news Afrique</a></em> et ce n’est pas inintéressant, sauf qu’elle se mélange un peu les pinceaux lorsqu’elle parle d’amour et de sexualité (<em>voir paragraphe précédent</em>). «Votre relation sexuelle peut être un atout supplémentaire, une source de plaisir qui contribue à la qualité de votre vie commune», dit-elle à propos de la conjugalité. 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