Actuel / Les villages de la mort
Une maison abandonnée dans le village à cancer de Sanjiang, dams la province de Zhejiang. © Clément Bürge
Des détritus dans l’eau proche du village de Wazi. L'eau grisâtre est remplie de déchets. Des emballages en plastique, des vieilles pantoufles, des cahiers usagers et des habits déchiquetés. © Clément Bürge
Ce genre de scène post-apocalyptique se répète un peu partout dans le Henan, l'une des principales provinces agricoles du pays. © Clément Bürge
Les habitants du hameau déversent leurs déchets directement dans la rivière car les autorités ne viennent pas les chercher. © Clément Bürge
Un cours d’eau proche du village de Wazi. © Clément Bürge
La Chine compte plus de 450 hameaux où les habitants tombent comme des mouches. Forcés de boire de l'eau polluée, ils développent des cancers des organes digestifs. Reportage.
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En décembre 2016, elle a passé dix jours derrière les barreaux pour avoir déposé une plainte contre une usine de poudre à lessive qui déversait ses eaux sales dans la rivière. <br></p><p>Le soir de notre visite, la police lui a rendu visite et l'a interrogée durant plusieurs heures. «Le gouvernement ne pense qu'à la croissance économique et pendant ce temps, nous les citoyens ordinaires en subissons les conséquences», lâche-t-elle en regardant le long ruban gris du Qiantiang, qui se noie dans le smog. </p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'les-villages-de-la-mort', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 631, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1341, 'homepage_order' => (int) 1567, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 1816, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'attachments' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, 'relatives' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) {} ], 'embeds' => [], 'images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 1 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 2 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 3 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 4 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'audios' => [], 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'author' => 'Julie Zaugg', 'description' => 'La Chine compte plus de 450 hameaux où les habitants tombent comme des mouches. 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En décembre 2016, elle a passé dix jours derrière les barreaux pour avoir déposé une plainte contre une usine de poudre à lessive qui déversait ses eaux sales dans la rivière. <br></p><p>Le soir de notre visite, la police lui a rendu visite et l'a interrogée durant plusieurs heures. «Le gouvernement ne pense qu'à la croissance économique et pendant ce temps, nous les citoyens ordinaires en subissons les conséquences», lâche-t-elle en regardant le long ruban gris du Qiantiang, qui se noie dans le smog. </p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'les-villages-de-la-mort', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 631, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1341, 'homepage_order' => (int) 1567, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 1816, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 1 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 2 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 3 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 4 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 1 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 2 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 3 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 4 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 213, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'ACTUEL / Chine', 'title' => 'Dans l'antre des peintres de contrefaçon', 'subtitle' => 'Près de deux tiers des copies d’œuvres d’art vendues dans le monde viennent de Dafen, un petit hameau situé dans une banlieue de Shenzhen, au sud de la Chine. 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En 1989, Huang Jiang, un homme d’affaires hongkongais a établi le premier studio de peinture à Dafen pour profiter de la force de travail abondante et des loyers bon marché. Cela a généré un appel d’air. Dafen a attiré des artistes ruraux sans le sou, des jeunes diplômés des prestigieuses académies d’art chinoises et même des retraités à la recherche d’une seconde vie plus épanouissante.</p><p>Edmond Li a ouvert son studio de peinture il y a six ans. «Dafen fonctionne comme un écosystème complet, raconte cet entrepreneur hongkongais. On y trouve des peintres, mais aussi des encadreurs, des firmes de shipping et du matériel de peinture.» A Dafen, les galeries avoisinent des échoppes vendant des pots de gouache, de gros pinceaux en poils de porc ou des catalogues de musée seconde main dont les peintres se servent pour copier les œuvres. «La plupart de mes employés n’ont pas de formation artistique formelle, relève-t-il. 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Mais nous avons aussi de plus en plus de clients en Chine.» Si 90% de l’art produit à Dafen était exporté en Occident au milieu des années 2000, cette part est désormais passée à 50%. <br></p><p>Dans les rues de Dafen, les paysages avec des forêts de bambou et des montagnes perdues dans la brume ont commencé à remplacer les allées de peupliers et les lacs alpins.</p><br>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'dafen-le-paradis-des-peintres-de-contrefacon', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 633, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 136, 'homepage_order' => (int) 147, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 1816, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [[maximum depth reached]], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 188, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'ACTUEL / LGBT', 'title' => 'Audrey Tang, codeuse de génie dans un costume de ministre', 'subtitle' => 'Cette jeune femme de 35 ans née dans un corps d'homme est en charge des questions numériques à Taïwan. 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SocialText, une start-up dans laquelle elle a investi, vient d’être revendue. «J’ai gagné pas mal d’argent, alors j’ai décidé de prendre ma retraite et de me vouer à la politique», livre-t-elle. </p><p>Sa première cible sera l’Etat taïwanais. «Le gouvernement avait publié un spot publicitaire pour une réforme de l’économie qui disait en substance "c’est trop compliqué pour vous, faites-nous confiance"», se souvient-elle avec rage. Un mouvement naît, appelé g0v, auquel Audrey Tang s’empresse d’adhérer. Il crée une plateforme en ligne, qui reprend les données du budget national et les présente sous forme d’infographies simples et ludiques. </p><p>En mars 2014, la tension monte subitement à Taïwan. Le gouvernement vient de signer un accord de libre-échange avec la Chine et la jeunesse de l’île s’inquiète de l’influence grandissante de ce voisin qui considère toujours Taïwan comme faisant partie de son territoire. Le 18 mars, des étudiants occupent le parlement. Audrey Tang les rejoint et met sur pied un système pour filmer et retranscrire en direct les débats. </p><p>Cela crée un lien entre les protestataires et ceux qui sont à l’extérieur. «Il fallait que tout le monde soit informé et puisse débattre librement pour faire émerger un consensus», décrit-elle. Le 25 mars, un demi million de Taïwanais descendent dans la rue, un tournesol à la main. Le gouvernement renonce au traité.</p><h3>Et l'activiste devint ministre</h3><p>Ce grand déballage démocratique a profondément transformé la politique taïwanaise. New Power, une formation issue du mouvement des tournesols, est désormais le troisième parti du parlement. Des indépendants se sont fait élire dans les exécutifs de plusieurs villes, y compris à la mairie de Taipei. En janvier 2016, Tsai Ing-wen, une candidate progressiste, a remporté la présidence.</p><p>L’activisme d’Audrey Tang lui a valu de se faire remarquer par le premier ministre Lin Chuan. 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Et la modélisation 3D pour leur expliquer des principes abstraits de façon claire et visuelle.</p><p>Même lorsqu’elle ne travaille pas, Audrey Tang poursuit sa quête de savoir. Dans son temps libre, elle aime lire des papiers de recherche figurant sur la plateforme de partage académique Arvix ou s’amuser avec le casque de réalité virtuelle qui trône sur son bureau. 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Texte et photos: Julie Zaugg et Clément Bürge
Liu Yuzhi tient à peine debout. Pour marcher, cette petite dame frêle aux hanches déformées s'aide d'un bâton en bambou. Son visage émacié est couvert de tâches rouges. Elle n'a que 42 ans mais elle en paraît 30 de plus. «Il y a une dizaine d'années, j'ai commencé à souffrir de douleurs diffuses sur tout le corps, raconte-t-elle de sa voix faible. L'hôpital m'a diagnostiqué un cancer des os.» Son mari a dû renoncer à travailler sur les chantiers pour s'occuper de son épouse. «Financièrement, c'est très dur», soupire-t-il en manipulant l'une des dizaines de boîtes de médicaments qui jonchent une table au milieu de leur modeste maison.
Liu Yuzhi vit à Huangmengying, un hameau rural situé sur un bras de la rivière Huai, l'un des cours d'eau les plus pollués de Chine, dans le Henan. Il s'agit de l'un des 459 villages à cancer que compte le pays. «Depuis 1992, plus de 140 habitants sont morts d'un cancer ici, sur une population de 2800 personnes», raconte Huo Daishan, un militant écologiste qui se bat pour faire reconnaître ce problème. «Cette rue est surnommée l'allée des cancers, car chaque maisonnée compte au moins une victime», poursuit cet homme menu vêtu d'un béret à carreaux en arpentant une ruelle au cœur du village.
A gauche et au centre, Liu Yuzhi et Huang Jingfei, deux habitants du village de Huangmengying atteintes respectivement d'un cancer des os et de l'estomac. A droite Wei Dongying, une militante du village de Wuli, un village à cancer.
«J'ai subi une douzaine de chimiothérapies et on m'a enlevé la majeure partie de mon intestin», relate-t-elle, en soulevant sa robe pour montrer le trou béant rose vif qu'elle a dans le ventre et qui lui sert à évacuer les matières fécales. «J'ai besoin d'une nouvelle opération, mais je n'ai pas assez d'argent», livre-t-elle en grimaçant de douleur.
Rivière rouge
Les victimes de Huangmengying sont tombées malades à cause de la pollution de la rivière Huai. «L'eau qu'ils boivent provient de puits alimentés par ce cours d'eau, détaille Huo Daishan. Ils mangent également les poissons pêchés dans cette rivière et les légumes cultivés dans la terre arrosée avec ses eaux.»
En Chine, près de 60% des nappes phréatiques, 30% des rivières et 19% des terres arables sont si polluées qu'elles sont considérées comme dangereuses pour l'humain. Résultat: un Chinois sur sept – soit 190 millions de personnes – est contraint de boire de l'eau contaminée. Celle-ci contient de l'ammoniac, du chrome, du nitrate, de l'azote, du phosphore, du fluorure ou de l'arsenic. Les sols sont imprégnés de cadmium, de plomb, de mercure et d'hexachlorobenzène.
Le fleuve jaune, le Yangtzé, la Rivière des Perles et la rivière Huai font partie des cours d'eau les plus pollués du pays. Ils sont bordés par une multitude d'usines de papier, de cuir, de pesticides, de peinture et de produits chimiques. «Celles-ci déchargent souvent leurs eaux usagées directement dans les rivières», note Huo Daishan.
Il a vu l'eau de la rivière Huai prendre une teinte rouge sang ou noir et se couvrir de mousse nauséabonde à plusieurs reprises. Il y a quelques années, durant un épisode particulièrement toxique, six paysans sont morts en voulant prélever de l'eau dans la rivière pour arroser leurs cultures. «Avant, il y avait de nombreux poissons dans la rivière Huai et des singes le long de ses berges, mais ils ont tous disparu», glisse le militant.
Eaux cancérigènes
A cette pollution industrielle s'ajoutent les pesticides et les fertilisants qui s'infiltrent dans les rivières et les lacs depuis les champs qui les bordent, ainsi que le purin provenant des élevages de porcs ou de poulets situés sur leurs berges. «Chaque été, le lac Taihu se couvre d'une couche d'algues bleu-vertes, composées de cyanobactéries, en raison de la présence de ces nutriments dans l'eau», indique Andreas Holbach, un biologiste allemand qui étudie ce lac, l'un des plus pollués de Chine.
Une partie des toxines contenues dans les eaux de Chine sont cancérigènes. Lorsqu'elles sont bues, elles provoquent des cancers des organes digestifs (œsophage, colon, estomac, foie, gorge). «Ces substances polluantes s'immiscent aussi dans la chaîne alimentaire», précise Andreas Holbach. Les poissons et les crabes pêchés en Chine présentent régulièrement des traces de polychlorobiphényles (PCB) et de dioxine. Une partie du riz est contaminé à l'arsenic.
Sur les bords de la rivière Huai, une étude effectuée en 2013 par le Centre chinois pour le contrôle des maladies, un organe du ministère de la santé, a confirmé le lien entre la pollution de l'eau et les cancers. Leur taux est 50% plus élevé que dans le reste du pays, ont conclu les chercheurs.
Ci-dessus: une des dernières maison dans le village à cancers de Sanjiang, dams la province de Zhejiang.
Des tombes à perte de vue
Le village de Wazi se trouve à une vingtaine de kilomètres de Huangmengying. Pour y accéder, il faut emprunter une route de terre qui serpente entre les champs de colza. Elle est bordée par un autre bras de la rivière Huai. L'eau grisâtre est remplie de déchets. Des emballages en plastique, des vieilles pantoufles, des cahiers usagers et des habits déchiquetés. «Nous avons demandé aux autorités locales de venir chercher nos déchets mais ils disent que cela leur coûte trop cher, alors nous n'avons pas d'autre choix que de tout jeter dans la rivière», soupire Li Shi Xuan, un vieillard croisé au bord de l'eau.
Le village de Wazi se trouve à une vingtaine de kilomètres de Huangmengying. Les champs sont remplis de petits monticules de terre en forme de cône. Ce sont des tombes.
Il nous emmène aux abords du village. Les champs sont remplis de petits monticules de terre en forme de cône. Ce sont des tombes. «Environ 60 personnes sont mortes d'un cancer dans ce village, qui ne compte que 300 habitants, raconte-t-il. Cette tombe appartient à un couple qui est décédé d'un cancer de l'estomac après avoir mangé du blé arrosé avec l'eau de la rivière, dit-il en pointant du doigt un monticule. Cette autre abrite une femme et sa belle-fille. La première a eu un cancer du cerveau; la seconde une leucémie.»
Une maison dans le village de Wazi. Une soixantaine d'habitants sont décédés à cause de la pollution dans ce hameau qui ne compte que 300 résidents.
Les villageois qui restent sont hantés par les morts. Chun Xiu Lan, une petite dame frêle de 85 ans, a perdu toute sa famille. «Mon mari est décédé d'un cancer de l'œsophage et mon fils d'un cancer du foie, confie-t-elle en montrant un petit autel surmonté de deux photos en noir et blanc. Je suis toute seule maintenant, poursuit-elle. Parfois, quand je pense à tout ce que j'ai perdu, je pleure toute la nuit.» Elle se remémore la maladie de son fils. «Son ventre était gonflé comme un ballon et sa peau était couverte de furoncles. Il est mort à 47 ans, un an après avoir été diagnostiqué.»
Erin Brockovich chinoise
Face à ce désastre environnemental, une poignée de gens ont choisi de résister. Wei Dongying, un petit morceau de femme à la voix rauque et aux cheveux courts, a été surnommée la Erin Brockovich de Chine. Elle vit dans le village de Wuli, à quelques centaines de mètres de la rivière Qiantang, un cours d'eau qui traverse la province du Zhejiang, au sud de Shanghai. Il est bordé par 300 usines de textile, qui produisent des vêtements pour les grandes marques occidentales. Celles-ci y déversent leurs eaux usagées, contenant des restes de teinture, des phtalates et des nonylphénols polyéthoxylés (NPE), selon Greenpeace qui a testé l'eau du Qiantang et y a trouvé pas moins d'une douzaine de produits toxiques.
Wei Dongying a commencé à documenter les décès de ses voisins dus à la pollution au début des années 90 et ne s'est plus jamais arrêtée. «Plus de 60 personnes sont décédées d'un cancer ici, entre 1992 et 2004, dit cette pêcheuse de 47 ans en se promenant entre les usines construites juste derrière sa maison. Après, le gouvernement a cessé de publier ces données. Mais rien que l'an dernier, cinq à six villageois sont morts d'un cancer.» L'air est saturé d'une odeur de détergents et de produits chimiques. Un plumet de fumée rose sort de l'une des usines.
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Dizaines d’arrestations
Cet activisme a valu bien des ennuis à Wei Dongying. Son téléphone est sous écoute et elle a été arrêtée des dizaines de fois. En décembre 2016, elle a passé dix jours derrière les barreaux pour avoir déposé une plainte contre une usine de poudre à lessive qui déversait ses eaux sales dans la rivière.
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En décembre 2016, elle a passé dix jours derrière les barreaux pour avoir déposé une plainte contre une usine de poudre à lessive qui déversait ses eaux sales dans la rivière. <br></p><p>Le soir de notre visite, la police lui a rendu visite et l'a interrogée durant plusieurs heures. «Le gouvernement ne pense qu'à la croissance économique et pendant ce temps, nous les citoyens ordinaires en subissons les conséquences», lâche-t-elle en regardant le long ruban gris du Qiantiang, qui se noie dans le smog. </p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'les-villages-de-la-mort', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 631, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1341, 'homepage_order' => (int) 1567, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 1816, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 1 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 2 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 3 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 4 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 1 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 2 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 3 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 4 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 213, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'ACTUEL / Chine', 'title' => 'Dans l'antre des peintres de contrefaçon', 'subtitle' => 'Près de deux tiers des copies d’œuvres d’art vendues dans le monde viennent de Dafen, un petit hameau situé dans une banlieue de Shenzhen, au sud de la Chine. 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En 1989, Huang Jiang, un homme d’affaires hongkongais a établi le premier studio de peinture à Dafen pour profiter de la force de travail abondante et des loyers bon marché. Cela a généré un appel d’air. Dafen a attiré des artistes ruraux sans le sou, des jeunes diplômés des prestigieuses académies d’art chinoises et même des retraités à la recherche d’une seconde vie plus épanouissante.</p><p>Edmond Li a ouvert son studio de peinture il y a six ans. «Dafen fonctionne comme un écosystème complet, raconte cet entrepreneur hongkongais. On y trouve des peintres, mais aussi des encadreurs, des firmes de shipping et du matériel de peinture.» A Dafen, les galeries avoisinent des échoppes vendant des pots de gouache, de gros pinceaux en poils de porc ou des catalogues de musée seconde main dont les peintres se servent pour copier les œuvres. «La plupart de mes employés n’ont pas de formation artistique formelle, relève-t-il. 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Ma spécialité, ce sont les arbres impressionnistes, surtout ceux de Gustav Klimt.» Les trois versions de Rosiers sous l’Arbre, un tableau du peintre autrichien, qui l’entourent en témoignent. Il travaille pour divers studios qui le payent à la pièce. «Un tableau me prend en moyenne deux jours à réaliser», précise-t-il. Il gagne environ 6000 yuans (850 francs) par mois. Comme la plupart des artisans peintres de Dafen, il rêve de vivre un jour de ses propres créations.</p><h3>Et la peinture à la chaîne était née...</h3><p>Afin d’honorer des commandes qui peuvent atteindre plusieurs milliers de pièces en l’espace de quelques semaines, certains studios de peinture sont devenus de véritables mini-usines. Tout a commencé en 1992 lorsque Wu Ruiqiu, un peintre devenu entrepreneur, a décroché un contrat pour produire 400 000 tableaux pour Walmart en 50 jours. Il a aussitôt engagé 200 peintres et les a mis au travail. 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Mais nous avons aussi de plus en plus de clients en Chine.» Si 90% de l’art produit à Dafen était exporté en Occident au milieu des années 2000, cette part est désormais passée à 50%. <br></p><p>Dans les rues de Dafen, les paysages avec des forêts de bambou et des montagnes perdues dans la brume ont commencé à remplacer les allées de peupliers et les lacs alpins.</p><br>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'dafen-le-paradis-des-peintres-de-contrefacon', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 633, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 136, 'homepage_order' => (int) 147, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 1816, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [[maximum depth reached]], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 188, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'ACTUEL / LGBT', 'title' => 'Audrey Tang, codeuse de génie dans un costume de ministre', 'subtitle' => 'Cette jeune femme de 35 ans née dans un corps d'homme est en charge des questions numériques à Taïwan. 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Depuis lors, elle se présente parfois comme une femme, parfois comme un homme. </p><p>Elle décrit sa transition comme un phénomène naturel, graduel. «Il n’y a pas eu de moment particulier où j’ai décidé de me jeter à l’eau, dit-elle. La majorité de mes amis sont gay ou queer, alors cela n’a pas du tout fait débat dans mon cercle de proches.» Si elle a décidé de s’appeler Audrey plutôt que Autrijus, c’est surtout «pour éviter l’homonymie avec le terme anglais <em>outrageous</em> (outrancier, grotesque, ndlr)», précise-t-elle. </p><p>D’ailleurs, elle ne se voit pas comme une transsexuelle, préférant le terme post-genre. «Ces classifications ne servent à rien, si ce n’est à enfermer les gens dans des stéréotypes», juge-t-elle. Elle a un partenaire depuis plus de dix ans, mais elle n’en dira pas plus.</p><h3>Au cœur des protestations <br></h3><p>En 2013, à l’âge de 32 ans, la vie de Audrey Tang marque un nouveau tournant. SocialText, une start-up dans laquelle elle a investi, vient d’être revendue. «J’ai gagné pas mal d’argent, alors j’ai décidé de prendre ma retraite et de me vouer à la politique», livre-t-elle. </p><p>Sa première cible sera l’Etat taïwanais. «Le gouvernement avait publié un spot publicitaire pour une réforme de l’économie qui disait en substance "c’est trop compliqué pour vous, faites-nous confiance"», se souvient-elle avec rage. Un mouvement naît, appelé g0v, auquel Audrey Tang s’empresse d’adhérer. Il crée une plateforme en ligne, qui reprend les données du budget national et les présente sous forme d’infographies simples et ludiques. </p><p>En mars 2014, la tension monte subitement à Taïwan. Le gouvernement vient de signer un accord de libre-échange avec la Chine et la jeunesse de l’île s’inquiète de l’influence grandissante de ce voisin qui considère toujours Taïwan comme faisant partie de son territoire. Le 18 mars, des étudiants occupent le parlement. Audrey Tang les rejoint et met sur pied un système pour filmer et retranscrire en direct les débats. </p><p>Cela crée un lien entre les protestataires et ceux qui sont à l’extérieur. «Il fallait que tout le monde soit informé et puisse débattre librement pour faire émerger un consensus», décrit-elle. Le 25 mars, un demi million de Taïwanais descendent dans la rue, un tournesol à la main. Le gouvernement renonce au traité.</p><h3>Et l'activiste devint ministre</h3><p>Ce grand déballage démocratique a profondément transformé la politique taïwanaise. New Power, une formation issue du mouvement des tournesols, est désormais le troisième parti du parlement. Des indépendants se sont fait élire dans les exécutifs de plusieurs villes, y compris à la mairie de Taipei. En janvier 2016, Tsai Ing-wen, une candidate progressiste, a remporté la présidence.</p><p>L’activisme d’Audrey Tang lui a valu de se faire remarquer par le premier ministre Lin Chuan. 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VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
3 Commentaires
@miwy 09.11.2018 | 18h52
«Remarquable, merci !
»
@Lagom 09.11.2018 | 22h25
«Comment se fait-il que les 2 principaux distributeurs alimentaires suisses, laissent entrer dans leurs gammes, des produits agricoles chinois? il semblerait que dans ce pays les citoyens n'osent pas mangé des légumes crus, et chez nous ils importent de l'aile, des sauces tomates, fruits, etc. Il est vrai que quand la Suisse exporte pour 39 milliards p.a. vers la chine, on doit fermer les yeux, mais pas sur les produits agricoles. Quand même !»
@vladm 10.11.2018 | 04h43
«Situation dramatique.
Mais ne sommes-nous pas aussi un peu responsable, à force de délocaliser, de vouloir acheter moins cher et de consommer à tout va, sans se soucier de qui produit et qui paye pour nos produits Made in China si bons marchés ?
Bien sûr, l'information est très difficile à obtenir, mais c'est aussi un oreiller de paresse pour ne même pas essayer de chercher. Quand on paie un T-Shirt 5.- ou à peine plus, il ne faut pas s'étonner des drames humains et environnementaux que l'on génère ! »