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La déprime rôde dans tous les camps après les cris de victoire. Celle des séparatistes est courte, dans une alliance hétéroclite qui rend la formation d’un gouvernement aléatoire. Et la politique à mener plus encore. <br></p><p>Le succès du nouveau parti pro-Espagne Ciudadanos, sorti en tête, n’est pas plus réjouissant. Ses alliés socialistes restent faibles, ses partenaires du PP de Rajoy se sont effondrés. Sa flamboyante figure de proue, Ines Arimadas, en convient: «Rien n’est réglé. Tout peut arriver.» <br></p><p>Le grand perdant est le premier ministre espagnol. Il espérait que les urnes casseraient l’élan sécessionniste. Raté. Ce juriste borné, brutal même, enfermé dans un conservatisme nationaliste étroit, au fond de lui réticent à l’essence du fédéralisme, a tout fait pour braquer les Catalans. Jusqu’aux sympathisants de son propre parti qui se sont détournés de lui. 

Il a pourtant une raison de se réjouir. Pendant des semaines et des mois encore, la crise restera la première préoccupation des Espagnols. Qui se trouveront ainsi détournés des affaires de corruption, du défi posé par le chômage massif des jeunes, par l’appauvrissement de certaines régions.

</p><h3>Le nationalisme catalan et les autres<br></h3><p>C’est la grande leçon de ce moment de l’histoire. Le nationalisme catalan et celui qui s’est réveillé face à lui en Espagne ont effacé les enjeux politiques essentiels, celui de la justice sociale, celui de la modernisation de l’économie, celui de la santé, de l’école… C’est bien simple, on n’en parle quasiment plus. 

Les séparatistes offrent une illustration caricaturale du phénomène: on trouve dans leur camp, côte à côte, une droite patronale et des militants qui combattent le capitalisme. Certes il y a entre eux rivalité et compétition, ils communient dans le culte de leur bannière et prétendent exercer le pouvoir ensemble.&nbsp;</p><p>

Cette crise empoisonne l’Europe. Pas seulement parce qu’elle peut stimuler des velléités séparatistes dans d’autres pays. 

</p><p>L’indépendantisme catalan n’est pas d’extrême droite. Nullement xénophobe, nullement raciste. Il se dit lui-même «inclusif». La Generalitat n’a-t-elle pas proposé d’accueillir 4000 réfugiés de Libye? Ce qui a été refusé par Madrid! Néanmoins cette ferveur nationaliste qui balaie tous les autres débats peut donner des idées à des partis européens beaucoup moins tolérants.</p><p>Ils sont déjà à l’œuvre dans ce sens. En Pologne, en Hongrie, en Tchéquie, en Autriche. Avec partout les mêmes philippiques contre l’immigration (même et surtout là où il n’y en a aucune), avec partout l’alliance des plus riches et des plus pauvres. Avec partout – sauf en Pologne peut-être, soyons justes – le même déni du fossé social. Avec partout la même tentation d’en finir avec la séparation des trois pouvoirs, gouvernementaux, parlementaires et judiciaires. Au nom de l’intérêt proclamé de la Nation avec un grand N.</p><h3>Des effets euphorisants mais aussi anesthésiants<br>

</h3><p>Cela ne devrait pas surprendre en Suisse. Où un quart des électeurs et électrices donnent leur vote à un parti dirigé de fait par quelques super-riches, qui agit systématiquement en leur faveur au Parlement et qui se dit le grand défenseur des petites gens. Sa formule, on la connaît. Polariser le débat sur la question européenne et l’immigration, pour ne pas parler de l’évasion fiscale, des charges croissantes sur les classes moyennes modestes, de l’arrogance des grands groupes qui tirent les ficelles politiques dans l’ombre.

</p><p>A ce jeu-là, les inégalités – qui inquiètent jusqu’au FMI et à l’OCDE! – iront croissant. Et les fragiles équilibres entre les nations hier en guerre, aujourd’hui en paix, seront menacés.</p><p>

La pilule nationaliste a des effets euphorisants mais aussi anesthésiants, elle enfouit certaines douleurs tout en embrasant d’autres. <br></p><p></p><hr><p></p><h2>Précédemment dans Bon pour la tête</h2><p><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/la-catalogne-une-vision-au-dela-des-frontieres">La Catalogne: une vision au-delà des frontières</a>, par Johanna Castellanos (5 novembre)<br></p><p><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/les-catalans-ont-la-boule-au-ventre">Les Catalans ont la boule au ventre</a>, par Jacques Pilet (4 novembre)</p><p><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/comment-s-est-enflammee-l-utopie">Comment s’est enflammée l’utopie</a>, par Jacques Pilet (29 octobre)</p><p><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/catalogne-l-utopie-fait-long-feu">Catalogne: l’utopie fait long feu</a>, par Jacques Pilet (17 octobre)</p><p><a href="https://bonpourlatete.com/a-vif/pas-de-grand-soir-en-catalogne">Pas de Grand Soir en Catalogne</a>, par Jacques Pilet (10 octobre)</p><p><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/a-barcelone-des-larmes-et-beaucoup-de-tension">«Les pizzas sont arrivées, elles seront bientôt prêtes...»</a>, par Marta Beltran&nbsp; (1er octobre)</p><p><a href="https://bonpourlatete.com/a-vif/l-affreuse-journee-de-barcelone">L'affreuse journée de Barcelone</a>, par Jacques Pilet (1er octobre)</p><p><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/la-catalanite-n-est-pas-genetique">«La catalanité n’est pas génétique»</a>, par Marta Beltran (30 septembre) En libre accès</p><p><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/la-nation-avortee">La réalité multinationale n’a pas de place dans un Etat national,</a> Josef Lang</p><p><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/au-regard-du-droit-international-le-referendum-catalan-est-legitime">«Au regard du droit international, le référendum catalan est légitime»</a>, Marta Beltran</p><p><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/le-nationalisme-indecent-de-la-catalogne">Le nationalisme indécent de la Catalogne</a>, Jacques Pilet</p><p><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/l-avenir-de-la-catalogne-se-joue-aussi-en-suisse">L’avenir de la Catalogne se joue aussi en Suisse</a>, Marta Beltran</p>',
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</p><h3>Le nationalisme catalan et les autres<br></h3><p>C’est la grande leçon de ce moment de l’histoire. Le nationalisme catalan et celui qui s’est réveillé face à lui en Espagne ont effacé les enjeux politiques essentiels, celui de la justice sociale, celui de la modernisation de l’économie, celui de la santé, de l’école… C’est bien simple, on n’en parle quasiment plus. 

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<p>Il est permis aussi de s&rsquo;interroger sur ces juges de Strasbourg. Chacun d&rsquo;eux est choisi sur une liste de trois pr&eacute;sent&eacute;e par son pays. Tous ne sont pas magistrats, on compte aussi beaucoup de &laquo;&nbsp;repr&eacute;sentants de la soci&eacute;t&eacute; civile&nbsp;&raquo;. Quant &agrave; l&rsquo;ancrage politique et l&rsquo;exp&eacute;rience d&eacute;mocratique de ces sages, ils laissent pour le moins perplexe &agrave; l&rsquo;heure de la le&ccedil;on qu&rsquo;ils dispensent. De l&rsquo;Azerba&iuml;djan &agrave; la Bosnie-Herz&eacute;govine, de la Bulgarie &agrave; l&rsquo;Albanie&hellip;</p>
<p>Pas &eacute;tonnant donc que sur le terrain du droit, le jeu est souvent flottant. Ainsi, l&rsquo;article 8, pivot de la convention permet toutes les interpr&eacute;tations. Il rappelle que &laquo; toute personne a droit au respect de sa vie priv&eacute;e et familiale, de son domicile et de sa correspondance &raquo;, mais que l'&Eacute;tat peut surseoir &agrave; ces droits si cela &laquo; est n&eacute;cessaire &agrave; la s&eacute;curit&eacute; nationale, &agrave; la s&ucirc;ret&eacute; publique, au bien-&ecirc;tre &eacute;conomique du pays, &agrave; la d&eacute;fense de l&rsquo;ordre et &agrave; la pr&eacute;vention des infractions p&eacute;nales, &agrave; la protection de la sant&eacute; ou de la morale, ou &agrave; la protection des droits et libert&eacute;s d&rsquo;autrui&raquo;. Au chapitre de la libert&eacute; d&rsquo;expression, toutes sortes de r&eacute;serves sont pr&eacute;vues pour la limiter. Quand la s&eacute;curit&eacute; est en cause&hellip; et bien s&ucirc;r la politique sanitaire&hellip; l&agrave;, pas touche !</p>
<p>Les juges ont donc bien tordu le droit pour condamner &laquo;&nbsp;le manque d&rsquo;action climatique&nbsp;&raquo;. Porter un jugement sur la politique environnementale d&rsquo;un pays en se basant sur un tel article, c&rsquo;est du contorsionnisme. Mais cela ouvre de piquantes perspectives. Des paysans fran&ccedil;ais irrit&eacute;s et appauvris par la concurrence &eacute;trang&egrave;re obtiendront-ils la condamnation des &eacute;changes commerciaux ? Les adversaires de tel ou tel chantier autoroutier iront-ils sonner &agrave; la porte de Strasbourg ? Une cour de justice qui se laisse porter par les &eacute;motions collectives d&ucirc;ment choisies se rabaisse au niveau du cirque. Elle incite ainsi les gouvernements &agrave; ignorer ses arr&ecirc;ts m&ecirc;me lorsque ceux-ci sont sages. Elle sape les espoirs de voir une ar&egrave;ne respect&eacute;e o&ugrave; l&rsquo;on veille v&eacute;ritablement sur les droits humains. Bel autogoal.</p>
<p>Enfin ces messieurs-dames pos&eacute;s en ma&icirc;tres de conscience feraient bien de garder les pieds sur terre. L&rsquo;entrelacs des lois n&eacute;cessaires sur la gestion raisonnable des ressources &eacute;nerg&eacute;tiques, sur la pollution, sur la biodiversit&eacute;, c&rsquo;est un d&eacute;fi compliqu&eacute;. Entre les mains des gouvernements et des parlements, en Suisse, entre celles du peuple aussi. Pas une affaire de vague morale europ&eacute;enne. Les efforts sont indispensables, mais croire qu&rsquo;un arsenal juridique suffirait &agrave; faire souffler le chaud et le froid sur la plan&egrave;te, quelle illusion&hellip;</p>
<p>Les climatologues nous rappellent qu&rsquo;elle a connu des p&eacute;riodes, soient marqu&eacute;es et acc&eacute;l&eacute;r&eacute;es, de r&eacute;chauffements et de refroidissements, dans les derniers si&egrave;cles, les derniers mill&eacute;naires, quand usines et bagnoles ne paradaient pas encore&hellip; Que les sages autoproclam&eacute;s fassent donc preuve d&rsquo;un peu de modestie. Celle qui manqua aux pionniers de l&rsquo;&egrave;re industrielle qui croyaient pouvoir domestiquer la terre de fond en comble.</p>
<p>Les cris de victoire des &laquo; A&icirc;n&eacute;es pour le climat &raquo; se perdront vite dans le vent. Tout comme les diatribes vengeresses des allergiques &agrave; l&rsquo;Europe. Et chacun des 46 &Eacute;tats membres de ce digne Conseil se retrouvera, esp&eacute;rons-le, devant ses responsabilit&eacute;s. Les vraies. Tournant historique, ce dernier arr&ecirc;t de la CEDH ? Mon oeil.</p>',
		'content_edition' => 'Sa cour de justice reçoit entre 30’000 et 40’000 plaintes par an. Beaucoup sont déboutées, d’autres rapidement traitées et quelques-unes (12’000 depuis le début) font l’objet d’arrêts contraignants pour le pays concerné et par tous les autres membres. Nombre de justiciables, après un long parcours, d’appels et de recours, ont vu ainsi leur cause finalement reconnue à ce niveau. On peut se féliciter de voir ainsi mis en question certains appareils judiciaires qui s’emballent parfois un peu vite. En l’occurrence cela ne s’est pas passé ainsi. Les « Aînées pour le climat » ne sont pas adressées aux juridictions nationales, mais directement à la Cour européenne, avec l’appui financier et politique de Greenpeace.

Il est permis aussi de s’interroger sur ces juges de Strasbourg. Chacun d’eux est choisi sur une liste de trois présentée par son pays. Tous ne sont pas magistrats, on compte aussi beaucoup de « représentants de la société civile ». Quant à l’ancrage politique et l’expérience démocratique de ces sages, ils laissent pour le moins perplexe à l’heure de la leçon qu’ils dispensent. De l’Azerbaïdjan à la Bosnie-Herzégovine, de la Bulgarie à l’Albanie…',
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		'title' => '« Le bal des illusions » en France. Et dans le monde ?',
		'subtitle' => 'Richard Werly, le célèbre journaliste de Blick.fr, assidu des plateaux télé français, nous dit où en est la France et comment le monde la voit (1). Qui pourrait mieux le faire ? Franco-suisse, Parisien toujours en route, il a séjourné dans de nombreux pays. Il est allé interroger d’éminents journalistes, des figures politiques, des experts à la fibre francophone, partout en Europe, en Amérique, en Asie. Résultat des courses: beaucoup d’interlocuteurs frustrés, parfois même atterrés. Visions trop sombres. Ou encore trop optimistes ?',
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		'content' => '<p style="text-align: justify;"><span>Le tableau est dress&eacute; avec le plus grand s&eacute;rieux, des donn&eacute;es fiables. Avec en plus, de pertinentes questions. Nostalgique de son pass&eacute; riche d&rsquo;influences, la France n&rsquo;en revient pas de se voir rel&eacute;gu&eacute;e en ligue inf&eacute;rieure. Et pour cause. Follement endett&eacute;e, elle voit son &eacute;conomie bless&eacute;e au coeur. Encore performante ici et l&agrave;, mais les chiffres ne trompent pas: sa balance commerciale s&rsquo;enfonce dans le rouge. </span></p>
<p style="text-align: justify;"><span>L&rsquo;arm&eacute;e ? Forte, polyvalente, mais au bord de ses limites. OK, elle a la bombe nucl&eacute;aire. Mais cet horrible joujou a pour destin, heureusement, de rester au placard. Et la grande politique dans les fracas actuels ? Les coups de menton, une fois dans un sens, une fois dans l&rsquo;autre, n&rsquo;impressionnent plus gu&egrave;re les grandes puissances. Et de toute fa&ccedil;on, l&rsquo;alignement sur l&rsquo;OTAN, sur les &Eacute;tats-Unis, ne laisse plus gu&egrave;re d&rsquo;espaces. Au sein m&ecirc;me de l&rsquo;Union europ&eacute;enne, o&ugrave; notre voisine a jou&eacute; un r&ocirc;le cl&eacute;, le poids n&rsquo;est plus le m&ecirc;me. Notamment en raison d&rsquo;une brouille durable et multiple avec l&rsquo;Allemagne. Quand ces deux-l&agrave; se boudent, tout l&rsquo;&eacute;difice vacille.</span><o:p></o:p></p>
<p style="text-align: justify;"><span>L&rsquo;image du ch&acirc;teau &agrave; la belle allure est ad&eacute;quate. Les voyageurs l&rsquo;admirent de loin. Mais savent bien qu&rsquo;&agrave; l&rsquo;int&eacute;rieur, tout se craquelle. Comme tant de belles demeures historiques brad&eacute;es sur le march&eacute; immobilier. Et pour cause.</span><o:p></o:p></p>
<p style="text-align: justify;"><span>Richard Werly et le cosignataire de l&rsquo;ouvrage, Fran&ccedil;ois d&rsquo;Alen&ccedil;on, se sont bas&eacute;s, pour &eacute;tablir ce diagnostic et cerner ce qu&rsquo;il inspire &agrave; l&rsquo;&eacute;tranger, sur des &eacute;valuations autoris&eacute;es&hellip; mais limit&eacute;es &agrave; ce qu&rsquo;il faut bien appeler les &eacute;lites politico-m&eacute;diatiques. Que d&eacute;crient des pans entiers de la soci&eacute;t&eacute;, en France et pas seulement elle. Plonger dans les r&eacute;seaux sociaux, de Tiktok &agrave; X, donne une image plus sombre encore. On y per&ccedil;oit, certes formul&eacute;s dans le chaos et l&rsquo;outrance, des cris de col&egrave;re, des faisceaux d&rsquo;angoisses, dont les politiciens et les journalistes &laquo;&nbsp;main stream&nbsp;&raquo; se font peu, ou mollement, l&rsquo;&eacute;cho.</span><o:p></o:p></p>
<p style="text-align: justify;"><span>Tel le rejet du &laquo;&nbsp;mondialisme&nbsp;&raquo;. Notion floue qui recouvre la d&eacute;testation de &laquo;&nbsp;Bruxelles&nbsp;&raquo;, d&rsquo;un pouvoir supranational issu, croit-on, d&rsquo;un monstre bureaucratique hors contr&ocirc;les qui interf&egrave;re dans la vie des nations et des citoyens. Ce qui n&rsquo;est ni tout &agrave; fait faux ni tout &agrave; fait vrai. Par exemple le fait passe tr&egrave;s mal que la moiti&eacute; du poulet consomm&eacute; en France provienne des usines d&rsquo;Ukraine, hors de tout quota et de toutes les exigences sanitaires impos&eacute;es aux paysans locaux. Cela sur d&eacute;cision de la Commission europ&eacute;enne pr&ecirc;te &agrave; tout pour aider le malheureux pays qu&rsquo;elle souhaite int&eacute;grer. Malgr&eacute; les avertissements et les r&eacute;ticences.&nbsp;</span><o:p></o:p></p>
<p style="text-align: justify;"><span>Mais l&rsquo;anti-mondialisme va bien au-del&agrave;: c&rsquo;est le commerce mondial qui est vu comme une calamit&eacute;. Voil&agrave; que ce pays r&ecirc;ve de protectionnisme alors qu&rsquo;il doit une bonne part de ses succ&egrave;s &eacute;conomiques &agrave; l&rsquo;exportation. Des articles de luxe&hellip; aux produits agricoles. Vu de Suisse, o&ugrave; l&rsquo;on salue tous les accords de libre-&eacute;change possibles, c&rsquo;est impensable. Il est vrai qu&rsquo;ici, on sait pratiquer l&rsquo;ouverture &agrave; g&eacute;om&eacute;trie variable, l&rsquo;importation des fruits et l&eacute;gumes notamment est strictement r&eacute;gul&eacute;e, en d&eacute;pit des clameurs paysannes. C&rsquo;est d&rsquo;ailleurs pourquoi l&rsquo;accord avec les &Eacute;tats-Unis reste dans les limbes.</span><o:p></o:p></p>
<p style="text-align: justify;"><span>Werly se souvient que &laquo;&nbsp;Le salaire de la peur&nbsp;&raquo; de Gorges Arnaud, mis au cin&eacute;ma par Clouzot avec Charles Vanel et Yves Montand, fut un &eacute;norme succ&egrave;s. La France en est l&agrave;: au bord de la crise de nerfs. &Agrave; la place de la nitroglyc&eacute;rine qui mena&ccedil;ait le camion de l&rsquo;histoire, le doute identitaire. La peur de l&rsquo;immigration, la peur de l&rsquo;islam. Ajout&eacute;e &agrave; la d&eacute;natalit&eacute;, elle alimente l&rsquo;id&eacute;ologie des d&eacute;nonciateurs du &laquo;&nbsp;grand remplacement&nbsp;&raquo;. La France n&rsquo;est pas seule dans ce trip noir. Plusieurs pays, &agrave; leurs fa&ccedil;ons, embo&icirc;tent le m&ecirc;me pas. Notamment en Europe de l&rsquo;Est, comme l&rsquo;explique bien le d&eacute;mographe Ivan Krastev &agrave; Vienne. Partout ce faisceau de trouilles plus ou moins fond&eacute;es conduit au repli. Pas la meilleure position pour trouver des solutions.&nbsp;</span><o:p></o:p></p>
<p style="text-align: justify;"><span>D&egrave;s lors la grande question, pour les Europ&eacute;ens, effleur&eacute;e dans le livre, est de savoir sur quels atouts ils pourront miser pour rebondir, une fois les nettoyages institutionnels effectu&eacute;s. Il en est un dont on ne parlera jamais assez: leur culture. Faite de diversit&eacute;s, nourrie d&rsquo;aspirations d&eacute;mocratiques. Il ne s&rsquo;agit pas de la brandir en moralistes sous le nez des peuples du monde. Mais la faire dialoguer au contraire avec les autres, m&ecirc;me celles qui nous paraissent si &eacute;loign&eacute;es de nos convictions. L&rsquo;&eacute;coute, &ccedil;a aide. Mieux que les bras de fer. Et tellement mieux que la guerre.&nbsp;</span><o:p></o:p></p>
<hr />
<p style="text-align: justify;"><span>(1) &laquo;&nbsp;Le bal des illusions&nbsp;&raquo;. Ce que la France croit, ce que le monde voit. De Richard Werly et Fran&ccedil;ois d&rsquo;Alen&ccedil;on. Ed. Grasset. 330 pages.</span><o:p></o:p></p>',
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		'subtitle' => 'Le quotidien communiste français «L’Humanité» (mais oui, il existe encore!) publie une enquête accablante sur un commerce égyptien. L’agence Hala Consulting and Tourism, propriété de l’homme d’affaires Ibrahim Al Argany, proche du président Al Sissi, s’est fait une spécialité. Elle permet, avec l’accord des Israéliens et des Egyptiens, la sortie de Gaza aux personnes en mesure de payer de fortes sommes.',
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		'content' => '<p>Ainsi deux m&eacute;decins franco-palestiniens, Ahmed et Marwan, ont pu quitter le lieu maudit avec leurs familles. L&rsquo;un d'eux a d&eacute;bours&eacute; pour cela 79&rsquo;000 euros pour seize personnes proches. L&rsquo;autre, lui aussi &eacute;tabli en France, s&rsquo;en est tir&eacute; avec 10&rsquo;000 euros pour faire venir sa m&egrave;re, impotente, et sa s&oelig;ur. Les demandes aupr&egrave;s des autorit&eacute;s consulaires fran&ccedil;aises &agrave; J&eacute;rusalem pour faciliter l&rsquo;op&eacute;ration &eacute;taient rest&eacute;es sans effets. Des connaisseurs de ce trafic estiment que chaque jour environ 300 personnes franchissent la fronti&egrave;re de Rafah gr&acirc;ce &agrave; la &laquo;fili&egrave;re Hala&raquo;.</p>
<p>Arriv&eacute;s au Caire les rescap&eacute;s ont encore besoin du soutien familial, ils doivent trouver un modeste logement pour au moins 600 euros par mois. &laquo;Les Egyptiens nous sucent le sang jusqu&rsquo;&agrave; la derni&egrave;re goutte&raquo;, d&eacute;clare Ahmed. Les deux m&eacute;decins se disent n&eacute;anmoins soulag&eacute;s: &laquo;Nos proches ne risquent plus d&rsquo;&ecirc;tre tu&eacute;s, c&rsquo;est le principal.&raquo; Ces familles pensent &agrave; celles et ceux qui n&rsquo;ont pas eu cette chance. Une cousine d'Ahmed, rest&eacute;e &agrave; Rafah, a &eacute;t&eacute; tu&eacute;e par un bombardement avec sa fille de 18 ans, tout juste bacheli&egrave;re. On est toujours sans nouvelles de son mari et de leurs quatre autres enfants. Conclusion de Marwan: &laquo;Ce qu&rsquo;on vit est un cauchemar. On travaille en France, on y paie nos imp&ocirc;ts. On ne r&eacute;clame pas une faveur mais le respect d&rsquo;un droit: celui de vivre en s&eacute;curit&eacute;, ici, avec nos proches.&raquo;</p>
<hr />
<h4><a href="https://www.humanite.fr/monde/abdel-fatah-al-sissi/gaza-ibrahim-al-argany-le-lucre-dun-profiteur-de-guerre" target="_blank" rel="noopener">Lire l'article original</a></h4>',
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		'subtitle' => 'Il a fait les titres ces jours en raison de son salaire et de ses bonus: 14,4 millions pour les neuf mois, en 2023, passés à la tête de l’UBS en train d’avaler le Credit Suisse. Aux commandes donc d’un monstre bancaire qui, si cela tourne mal – on parle de «risque systémique» –, plongerait la Suisse dans des affres économiques sans nom. Mais qui est donc Sergio Ermotti?',
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		'content' => '<p><span>Les commentaires aigres sur sa r&eacute;tribution, jusque chez certains politiciens de droite, ne lui font ni chaud ni froid. Peut-&ecirc;tre m&ecirc;me la juge-t-il trop faible, car il a gagn&eacute; davantage lors de ses belles ann&eacute;es chez Merryll Lynch. Sa comp&eacute;tence ne fait aucun doute. On a affaire &agrave; un surdou&eacute; de la banque. Sa carri&egrave;re a connu quelques revers mais bien plus de succ&egrave;s.</span></p>
<p><span>Une trajectoire inimaginable &agrave; Paris ou &agrave; Londres. Ce fils d&rsquo;immigr&eacute;s italiens au Tessin, de milieu modeste, &eacute;colier peu brillant mais d&eacute;brouillard, a commenc&eacute; avec un apprentissage &agrave; la banque Corner de Lugano. Avec un salaire de 350 francs &agrave; ses dix-sept ans, dont il reversait une partie &agrave; sa maman et dont il investissait d&eacute;j&agrave; une part &agrave; la bourse. Il r&ecirc;vait de devenir joueur de foot professionnel ou au moins professeur de sport. Mais il gravit plut&ocirc;t au pas de charge les &eacute;chelons de l&rsquo;&eacute;tablissement, modeste en comparaison des leaders. Il s&rsquo;en alla apprendre l&rsquo;anglais en Californie et fut &eacute;tonnamment vite happ&eacute; par diverses institutions financi&egrave;res am&eacute;ricaines, et passa donc plusieurs ann&eacute;es &agrave; New York. L&agrave;, en guise d&rsquo;&eacute;tudes, il d&eacute;croche un dipl&ocirc;me de Certified Banking Expert et suit un cursus sp&eacute;cialis&eacute; d'Advanced Management Program aupr&egrave;s de l'Universit&eacute; d'Oxford. </span></p>
<p><span>Il jongle avec les march&eacute;s, notamment avec les produits d&eacute;riv&eacute;s &agrave; Londres, &agrave; Milan, et beaucoup &agrave; Zurich. En 2011, il devient CEO de l&rsquo;UBS, sauv&eacute;e de la crise financi&egrave;re am&eacute;ricaine de 2008 avec l&rsquo;aide du Conseil f&eacute;d&eacute;ral et de la Banque nationale suisse. Ecart&eacute; en 2020, il va se consoler avec sa femme sur une plage tropicale puis se consacre &agrave; ses propres affaires. En f&eacute;vrier 2023, c&rsquo;est le triomphal retour en force: il devient &agrave; nouveau le patron de l&rsquo;UBS et r&eacute;alise un vieux r&ecirc;ve, le rachat de Credit Suisse. Avec l&rsquo;aide Mme Keller-Sutter qui a exclu toute autre solution alors qu&rsquo;il en existait, selon un autre banquier de haut vol, Joe Ackermann, ex-PDG de la Deutsche Bank.</span></p>
<p><span>Le risque est &eacute;norme. Il arrive aux plus gros bateaux de s&rsquo;&eacute;chouer sur les rivages insondables de la finance internationale. Notamment aux Etats-Unis o&ugrave; l&rsquo;UBS entend jouer parmi les grandes. Comme en 2008&hellip; Trois d&rsquo;entre elles y ont fait faillite en mars 2023.</span></p>
<p><span>Ermotti est-il de taille? Hyper-comp&eacute;tent sans doute, tenace, ambitieux. Dot&eacute; de finesse dans l&rsquo;analyse des mouvements politiques profonds? Pas s&ucirc;r. Son &eacute;cole, sa passion, son monde, &agrave; c&ocirc;t&eacute; du m&eacute;tier, de sa famille et de l&rsquo;attachement au Tessin, c&rsquo;est le foot. Aujourd&rsquo;hui comme hier, c&rsquo;est le parfait &laquo;<em>tifoso</em>&raquo;. Lorsque la pr&eacute;sidence du Festival du film de Locarno lui fut propos&eacute;e, il r&eacute;pondit: &laquo;non merci, mais la culture, ce n&rsquo;est pas mon truc&raquo;. N&rsquo;allez pas non plus lui demander de s&rsquo;int&eacute;resser &agrave; l&rsquo;histoire. Ou de s&rsquo;approcher des institutions culturelles. Le m&eacute;c&eacute;nat? Ce n&rsquo;est pas non plus son truc. La politique? Il est &laquo;&agrave; droite toute&raquo; mais hors parti. Et pas trop compliqu&eacute;e, s&rsquo;il vous pla&icirc;t.</span></p>
<p><span>Il y eut pourtant chez nous, dans la finance, des esprits fins que leur culture a plut&ocirc;t aid&eacute;s. Notamment l&rsquo;ami et mentor d&rsquo;Ermotti, Tito Tettamanti, un virtuose intellectuel devenu richissime. Ou celui qui le critique aujourd&rsquo;hui, Joe Ackermann, qui malgr&eacute; ses convictions lib&eacute;rales, dans l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t du pays, pr&ocirc;nait la reprise provisoire du CS par la Conf&eacute;d&eacute;ration. Un esprit assez agile pour assumer une telle contradiction. </span></p>
<p><span>L&rsquo;euphorie du d&eacute;but retombe quelque peu. Les premiers r&eacute;sultats de big UBS ont d&eacute;&ccedil;u les actionnaires. Aux Etats-Unis comme en Europe une foule d&rsquo;experts annoncent des vents m&eacute;chants sur la branche. Face &agrave; la vertigineuse escalade de la dette publique, la R&eacute;serve f&eacute;d&eacute;rale am&eacute;ricaine produit sans r&eacute;pit une masse non moins vertigineuse de dollars, cette monnaie dont certaines puissances mondiales commencent &agrave; se d&eacute;tourner. L&rsquo;effet &agrave; court terme? Entretenir l&rsquo;inflation&hellip; et propulser les bourses vers des sommets. La g&eacute;opolitique, via l&rsquo;&eacute;conomie aussi, nous m&eacute;nage encore bien des surprises.</span></p>
<p><span>Le pr&eacute;sident du club de foot Colina d&rsquo;Oro saura-t-il capter les changement mondiaux avec une longueur d&rsquo;avance? L&rsquo;ambition et l&rsquo;obstination du tireur au but ne suffisent pas toujours. Ermotti saura-t-il par exemple s&eacute;parer clairement les activit&eacute;s suisses de l&rsquo;international? Ou carr&eacute;ment se distancer de Wall Street? Rien ne l&rsquo;indique. Peu importe son sort personnel, c&rsquo;est celui de la Suisse bancaire qui est en jeu. De toute fa&ccedil;on son mandat est limit&eacute; &agrave; trois ans. Il en a 64. Sa retraite de multimillionnaire promet d&rsquo;&ecirc;tre heureuse dans ses belles maisons, sur les hauteurs de ce Tessin qu&rsquo;il aime tant. Avec sa grosse Ferrari noire au fond du garage. Fid&egrave;le &agrave; ses copains du foot quelle que soit la ligue o&ugrave; joue son club favori. Et jamais &agrave; court de joujoux financiers personnels.</span></p>
<p><span>Et puis si le g&eacute;ant bancaire tourne mal, ce sera aux responsables politiques et aux petits &eacute;pargnants d&rsquo;affronter le d&eacute;sastre. Entre parenth&egrave;ses: vous tenez vraiment &agrave; garder vos comptes dans cette enseigne m&eacute;galomane? On conna&icirc;t le mot &laquo;<em>too big to fail</em>&raquo;, trop grand pour faire faillite. Il faut en ajouter un autre: &laquo;<em>too big to bail</em>&raquo;. Trop grand pour esp&eacute;rer une caution, un sauvetage. La pauvre Conf&eacute;d&eacute;ration n&rsquo;a pas les moyens de secourir, une fois encore, un tel bateau.</span></p>',
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Une trajectoire inimaginable à Paris ou à Londres. Ce fils d’immigrés italiens au Tessin, de milieu modeste, écolier peu brillant mais débrouillard, a commencé avec un apprentissage à la banque Corner de Lugano. Avec un salaire de 350 francs à ses dix-sept ans, dont il reversait une partie à sa maman et dont il investissait déjà une part à la bourse. Il rêvait de devenir joueur de foot professionnel ou au moins prof de sport. Mais il gravit plutôt au pas de charge les échelons de l’établissement, modeste en comparaison des leaders.',
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Un Catalan sur deux est pour l’indépendance, l’autre contre. La plupart des indécis ont versé dans l’un ou l’autre camp. Indignés par l’aveuglement politique de Mariano Rajoy ou l’inconséquence de Carlos Puigdemont et ses amis/rivaux. Le grand écart tenté par la maire de Barcelone, Ada Colau (Comu-Podem) a échoué.

La déprime rôde dans tous les camps après les cris de victoire. Celle des séparatistes est courte, dans une alliance hétéroclite qui rend la formation d’un gouvernement aléatoire. Et la politique à mener plus encore.

Le succès du nouveau parti pro-Espagne Ciudadanos, sorti en tête, n’est pas plus réjouissant. Ses alliés socialistes restent faibles, ses partenaires du PP de Rajoy se sont effondrés. Sa flamboyante figure de proue, Ines Arimadas, en convient: «Rien n’est réglé. Tout peut arriver.»

Le grand perdant est le premier ministre espagnol. Il espérait que les urnes casseraient l’élan sécessionniste. Raté. Ce juriste borné, brutal même, enfermé dans un conservatisme nationaliste étroit, au fond de lui réticent à l’essence du fédéralisme, a tout fait pour braquer les Catalans. Jusqu’aux sympathisants de son propre parti qui se sont détournés de lui. Il a pourtant une raison de se réjouir. Pendant des semaines et des mois encore, la crise restera la première préoccupation des Espagnols. Qui se trouveront ainsi détournés des affaires de corruption, du défi posé par le chômage massif des jeunes, par l’appauvrissement de certaines régions.

Le nationalisme catalan et les autres

C’est la grande leçon de ce moment de l’histoire. Le nationalisme catalan et celui qui s’est réveillé face à lui en Espagne ont effacé les enjeux politiques essentiels, celui de la justice sociale, celui de la modernisation de l’économie, celui de la santé, de l’école… C’est bien simple, on n’en parle quasiment plus. Les séparatistes offrent une illustration caricaturale du phénomène: on trouve dans leur camp, côte à côte, une droite patronale et des militants qui combattent le capitalisme. Certes il y a entre eux rivalité et compétition, ils communient dans le culte de leur bannière et prétendent exercer le pouvoir ensemble. 

Cette crise empoisonne l’Europe. Pas seulement parce qu’elle peut stimuler des velléités séparatistes dans d’autres pays.

L’indépendantisme catalan n’est pas d’extrême droite. Nullement xénophobe, nullement raciste. Il se dit lui-même «inclusif». La Generalitat n’a-t-elle pas proposé d’accueillir 4000 réfugiés de Libye? Ce qui a été refusé par Madrid! Néanmoins cette ferveur nationaliste qui balaie tous les autres débats peut donner des idées à des partis européens beaucoup moins tolérants.

Ils sont déjà à l’œuvre dans ce sens. En Pologne, en Hongrie, en Tchéquie, en Autriche. Avec partout les mêmes philippiques contre l’immigration (même et surtout là où il n’y en a aucune), avec partout l’alliance des plus riches et des plus pauvres. Avec partout – sauf en Pologne peut-être, soyons justes – le même déni du fossé social. Avec partout la même tentation d’en finir avec la séparation des trois pouvoirs, gouvernementaux, parlementaires et judiciaires. Au nom de l’intérêt proclamé de la Nation avec un grand N.

Des effets euphorisants mais aussi anesthésiants

Cela ne devrait pas surprendre en Suisse. Où un quart des électeurs et électrices donnent leur vote à un parti dirigé de fait par quelques super-riches, qui agit systématiquement en leur faveur au Parlement et qui se dit le grand défenseur des petites gens. Sa formule, on la connaît. Polariser le débat sur la question européenne et l’immigration, pour ne pas parler de l’évasion fiscale, des charges croissantes sur les classes moyennes modestes, de l’arrogance des grands groupes qui tirent les ficelles politiques dans l’ombre.

A ce jeu-là, les inégalités – qui inquiètent jusqu’au FMI et à l’OCDE! – iront croissant. Et les fragiles équilibres entre les nations hier en guerre, aujourd’hui en paix, seront menacés.

La pilule nationaliste a des effets euphorisants mais aussi anesthésiants, elle enfouit certaines douleurs tout en embrasant d’autres.

Précédemment dans Bon pour la tête

La Catalogne: une vision au-delà des frontières, par Johanna Castellanos (5 novembre)

Les Catalans ont la boule au ventre, par Jacques Pilet (4 novembre)

Comment s’est enflammée l’utopie, par Jacques Pilet (29 octobre)

Catalogne: l’utopie fait long feu, par Jacques Pilet (17 octobre)

Pas de Grand Soir en Catalogne, par Jacques Pilet (10 octobre)

«Les pizzas sont arrivées, elles seront bientôt prêtes...», par Marta Beltran  (1er octobre)

L'affreuse journée de Barcelone, par Jacques Pilet (1er octobre)

«La catalanité n’est pas génétique», par Marta Beltran (30 septembre) En libre accès

La réalité multinationale n’a pas de place dans un Etat national, Josef Lang

«Au regard du droit international, le référendum catalan est légitime», Marta Beltran

Le nationalisme indécent de la Catalogne, Jacques Pilet

L’avenir de la Catalogne se joue aussi en Suisse, Marta Beltran