Actuel / Demain, la guerre contre l’Iran?
Le Président iranien Rouhani lors d'une visite à Vienne, le 4 juillet 2018. © Georg Hochmuth/AFP
La détente récente entre États-Unis et Corée du Nord peut être vue comme le prélude à une montée des tensions avec les Iraniens, peut-être jusqu’à la guerre, comme le soulignait récemment Anshel Pfeffer dans «Haaretz». Un tel scénario, si dangereux pour l’ensemble du Moyen-Orient, et donc pour la stabilité internationale, est-il vraiment possible aujourd’hui ?
Didier Chaudet, Institut français d'études sur l'Asie centrale
Le rejet des négociations avec Téhéran
Quand on évoque une guerre future impliquant l’Iran, on pense à trois possibilités, principalement:
une opposition directe entre Washington et Téhéran;
le réchauffement de la guerre froide entre Arabie saoudite et Iran;
une guerre opposant Israël et l’Iran, plus particulièrement sur le champ de bataille syrien.
L’administration Trump compte en son sein au moins trois opposants de premier plan à l’influence iranienne au Moyen-Orient: James Mattis, ministre de la Défense (dont la modération récente est à mettre en perspective, et pourrait n’être que temporaire); Mike Pompeo, Secrétaire d’État; et John Bolton, conseiller à la sécuritaire nationale.
Clairement, cette administration n’apparaît pas comme intéressée par de réelles négociations: Stephen Walt, professeur de relations internationales à Harvard, a récemment comparé la douzaine de demandes américaines exprimées par Mike Pompeo à l’endroit de l’Iran à l’ultimatum de l’Empire austro-hongrois à la Serbie, avant la Première Guerre mondiale…
Après tout, ces demandes se résument à intimer l’ordre à l’Iran d’abandonner ses politiques de sécurité et d’influence régionale, ce qui serait fatal non seulement pour le régime actuel, mais aussi pour tout gouvernement indépendant et patriote.
Comme l’explique le président du Conseil américano-iranien Trita Parsi: «Quand on associe des demandes irréalistes à une pression massive, on crée sciemment une évolution vers la confrontation.») De fait, Washington semble plutôt viser une déstabilisation de régime iranien, et se contente, pour l’instant, d’une guerre économique pour atteindre ce but.
Comme un air d’Irak en 2003
En réalité, cette attitude était déjà celle d’administration Trump avant que les Américains ne se retirent de l’accord sur le nucléaire iranien. Après tout, alors que l’Iran le respectait, il semble bien que Washington ait violé les sections 26, 29 et 33 devant permettre la réintégration économique de l’Iran dans la communauté internationale. Le retrait n’a fait que confirmer le refus américain, sous l’actuelle présidence, de voir l’Iran réintégrer la communauté internationale, et donc de pouvoir se développer économiquement.
Continuer de faire de l’Iran un paria, c’est chercher à l’étouffer économiquement, pour le renverser sans avoir à bombarder. Ou le pousser à relancer son programme nucléaire, ce qui offrirait l’excuse d’une guerre préventive.
Plus largement, l’argumentaire actuel contre l’Iran, considérée comme radicalement déstabilisatrice pour le Moyen-Orient, est non seulement faux car simpliste, mais il fait aussi étrangement penser à ce qu’on a pu entendre avant la guerre d’Irak de 2003.
Rudy Giuliani, conseiller et avocat du président Trump, va jusqu’à affirmer qu’un changement de régime en Iran est plus important pour la paix au Moyen-Orient qu’un accord entre Israéliens et Palestiniens… Si la déstabilisation par la guerre économique ne marche pas, l’emploi de la force sera forcément tentant pour certains au sein de l’actuelle administration américaine.
Israël et l’Arabie saoudite, soutiens des faucons américains
Pourtant, les ardeurs belliqueuses de Washington sont limitées par l’effort militaire conséquent que signifierait une attaque de l’Iran. Et une telle action militaire, si elle allait jusqu’au bout de sa logique, avec une occupation du pays, serait ingérable sans un retour à la conscription. Ces réalités expliquent la résistance d’un ancien militaire comme Mattis face à la vision idéologique de certains civils dans l’administration Trump.
Mais les faucons américains les plus bellicistes ont des alliés au Moyen-Orient, qui pourraient soutenir la politique du pire. Si, sur le dossier nord-coréen, on a un voisinage sud-coréen qui pousse l’Amérique à la modération, au Moyen-Orient, les principaux alliés de Washington – Israël et l’Arabie saoudite – considèrent le régime iranien comme un ennemi avec lequel la négociation serait impossible. Et contre lequel l’action militaire peut être une option.
Iraniens et Israéliens ont des positions irréconciliables sur la Syrie: les premiers veulent s’y maintenir, les seconds refusent radicalement un tel scénario. Pour l’instant, les accrochages entre les deux pays sont restés limités, mais le risque d’un dérapage militaire demeure réel. Israël (tout comme les États-Unis) mise pour l’instant sur une déstabilisation interne du régime iranien. Ce scénario n’étant pas forcément une évidence, comme on le verra plus loin, le désir d’une action militaire plus directe pour contrer l’Iran en Syrie, par exemple, pourrait être une action envisageable par l’État hébreu.
Quant à l’Arabie saoudite, son opposition à l’Iran est encore plus radicale : c’est une composante importante du nationalisme promu par Riyad. Certains Saoudiens exagèrent les capacités hégémoniques de l’Iran au Moyen-Orient: on en a un bon exemple avec un journaliste de premier plan dans le royaume, Jamal Khashoggi, qui parle, à propos de la situation actuelle au Moyen-Orient, d’un «moment 1939».
La peur que l’Iran suscite en Arabie saoudite comme concurrent régional ne fera donc pas du royaume un agent de modération, c’est le moins qu’on puisse dire. On peut même considérer que ces deux pays sont déjà indirectement en guerre, et qu’une escalade entre les deux pays, par exemple au Yémen, est très possible, avec les risques que cela implique.
L’Iran se prépare à une guerre asymétrique
Le danger d’un dérapage guerrier, même s’il n’est globalement pas souhaité, est donc loin d’être négligeable, au niveau international ou régional. Mais qu’en est-il de l’attitude de l’Iran elle-même ? A-t-elle des intentions bellicistes ?
D’un point de vue militaire, l’Iran n’a pas investi en priorité dans son armée conventionnelle. Au contraire, elle s’est d’abord préparée à une possible guerre asymétrique, avec les États-Unis comme l’ennemi le plus probable.
Téhéran a un budget militaire bien modeste par rapport à celui de ses voisins: même les Émirats Arabes Unis dépensent deux fois plus que l’Iran pour leur défense. Téhéran n’a pas accès aux armes les plus sophistiquées de l’Occident, qui se refuse à lui vendre les matériels qu’ils fournissent à l’Arabie saoudite ou à Israël, et manque de moyens financiers pour rivaliser avec ces deux pays dans la course aux armements.
Un simple coup d’œil sur une carte de l’Iran montre que la République islamique est entourée de bases et troupes américaines, ainsi que de pays proches alliés des États-Unis ou de l’Arabie saoudite.
Un arsenal de missiles pour parer une possible invasion
Dès lors, les élites iraniennes ont fait le choix de rendre toute attaque-invasion particulièrement difficile, plutôt que de se concentrer sur des capacités réellement offensives. C’est avec cette logique à l’esprit qu’il faut comprendre le grand nombre de missiles balistiques iraniens: à défaut d’une aviation assez puissante, il s’agit surtout d’une arme capable de cibler une concentration de forces prête à l’invasion, ou des infrastructures régionales en réponse à une attaque conventionnelle.
Suite au traumatisme causé par la guerre Iran-Irak, et la large utilisation de missiles par Saddam Hussein, cet arsenal est vu comme un moyen efficace de protéger le régime et le peuple iraniens face à une agression militaire extérieure. Et on aurait tort de penser que la supériorité militaire américaine pourrait permettre d’annuler les avantages asymétriques de l’Iran.
On l’a bien vu lors de la simulation de guerre intitulée «Millenium Challenge» organisée par Pentagone pour voir comment la marine américaine résisterait à une attaque iranienne. Le résultat a été sans appel: 16 bateaux coulés, dont un porte-avions, et l’exercice a été suspendu en urgence, afin d’en changer les règles et de permettre, en fin de compte, une victoire américaine…
Le général de brigade Hossein Salami, le numéro deux des Pasdarans ou Corps des Gardiens de la Révolution, a bien résumé l’approche militaire iranienne: défensive au niveau de la stratégie d’ensemble, mais très offensive à partir du moment où un ennemi commence une guerre contre l’Iran.
Les Iraniens ne chercheront vraisemblablement pas les hostilités, mais dans le cas d’une attaque, l’assaillant peut s’attendre à être confronté à une terrible guerre asymétrique en territoire iranien, et sans doute plus largement au Moyen-Orient: au moins par un renforcement de l’aide au Hezbollah au Liban, et en l’incitant à réagir à une guerre contre l’Iran; par des actions contre les intérêts américains en Syrie et en Irak; et par un renforcement de l’aide aux Houthis au Yémen pour mettre les Saoudiens en difficulté.
A Téhéran, la crainte d’un coup de force bonapartiste
La politique agressive de l’administration Trump pourrait renforcer les plus radicaux en Iran, ceux qui croient le moins en une possibilité d’apaisement avec l’Occident. Rappelons que les «principlistes» (les conservateurs iraniens) ont perdu toutes les élections depuis 2013. Aujourd’hui, ils peuvent présenter leur vision des relations internationales comme étant la seule valable, les modérés autour du président Rouhani, et même Ali Khamenei, le Guide de la Révolution, s’étant fourvoyés dans un projet de dialogue avec Washington qui n’a pas apporté les résultats espérés.
L’actuelle visite d’Hassan Rouhani en Autriche et en Suisse risque de ne rien changer à ce sujet: c’est sans doute le dernier déplacement du Président iranien en Europe avant la réimposition de sanctions par les Américains (à partir du 6 août). Et cet événement a été éclipsé par un bien étrange complot terroriste déjoué à temps, censé avoir visé des opposants iraniens réunis à Paris le 30 juin dernier. Or on voit mal ce que le régime iranien aurait à gagner dans une attaque terroriste en Europe, où il cherche désespérément à trouver des appuis pour sauver l’accord sur le nucléaire iranien.
Les Iraniens savent pertinemment que des attaques sur sol européen sont une ligne rouge à ne pas franchir. Que les allégations d’un tel complot présumé soient révélées avant l’arrivée du président Rouhani en Autriche, et avant la rencontre décisive du ministre des Affaires étrangères iranien avec les représentants des cinq puissances toujours officiellement associées à l’accord (France, Grande-Bretagne, Chine, Russie, Allemagne) explique la réaction ironique de Javad Zarif.
La République islamique s’est dit prête à coopérer avec les autorités concernées et a condamné clairement le terrorisme. Mais même si pour les autorités iraniennes, il s’agit d’un complot contre le sauvetage de l’accord sur le nucléaire, cette affaire risque de peser sur ses rapports avec une Europe pressée par Donald Trump de s’associer à sa politique contre Téhéran. Il est peu probable que les réformistes et modérés iraniens obtiennent avec ce déplacement la victoire diplomatique dont il aurait bien besoin face aux principlistes.
Pire encore, un risque de coup de force militaire pourrait survenir au profit des conservateurs: le président Rouhani représentait un atout pour Ali Khamenei, le guide suprême de la Révolution, tant qu’un apaisement avec l’Occident était possible. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas, et sa politique économique a mécontenté les classes populaires. Les récentes manifestations, les tensions avec Washington, de récents remaniements au sein des forces armées, amènent à penser que pour une partie des élites à Téhéran, une orientation bonapartiste est une possibilité.
Certains parlent d’un coup d’État faisant tomber Rouhani, ou d’une «présidence militaire» à l’issue de son mandat. Si le scénario d’une reprise en main par des forces plus militaristes, nationalistes et conservatrices devient réalité, alors, on peut s’attendre à des tensions plus importantes au niveau régional.
Union sacrée à Téhéran contre Donald Trump
Quoi qu’il arrive, le régime est renforcé plus qu’affaibli par l’hostilité américaine, et les conservateurs reviennent en force grâce à la divine surprise que leur offre Donald Trump.
Du point de vue iranien, les Américains et leurs alliés israélien et saoudien ont un problème non pas seulement avec le régime, mais avec l’Iran comme puissance régionale. Leur but serait donc de démembrer le pays, de le pousser à la guerre civile.
Une vision iranienne qui semble, en partie, conforme à une certaine réalité: on constate un intérêt marqué de l’Arabie saoudite pour la minorité baloutche iranienne… et des mouvements financiers suspects qui pourraient profiter aux séparatistes djihadistes évoqués dans une précédente analyse.
La réaction nationaliste face à ces menaces réelles est telle qu’on constate une réconciliation des élites, dans un sens favorable au régime, y compris celles qui ont été réprimées pour leur association au Mouvement vert. L’idée des réformateurs et modérés, selon laquelle il serait possible d’avoir un dialogue avec l’Occident, semble être passée de mode, au moins pour un temps.
Quand on ajoute à cette union nationale, le fait que les récentes manifestations en Iran, y compris celles impliquant le bazar de Téhéran, ne sont pas forcément unies par un sentiment anti-régime, on comprend que le désir d’un changement de régime de l’intérieur a bien peu de chance de se réaliser.
Ce qui pourrait, en définitive, pousser certains faucons américains à demander une action militaire plus directe.
La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.
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Ou le pousser à relancer son programme nucléaire, ce qui offrirait l’excuse d’une <a href="https://foreignpolicy.com/2018/05/08/the-art-of-the-regime-change/">guerre préventive</a>.</p> <p>Plus largement, l’argumentaire actuel contre l’Iran, considérée comme radicalement déstabilisatrice pour le Moyen-Orient, est non seulement <a href="https://foreignpolicy.com/2018/01/16/the-islamic-republic-of-hysteria-iran-middle-east-trump/">faux</a> car simpliste, mais il fait aussi étrangement penser à ce qu’on a pu entendre avant la <a href="http://nationalinterest.org/feature/the-3-step-guide-tricking-america-war-25995?page=show">guerre d’Irak de 2003</a>.</p> <p>Rudy Giuliani, conseiller et avocat du président Trump, va jusqu’à affirmer qu’un changement de régime en Iran est <a href="https://edition.cnn.com/2018/05/10/politics/mattis-iran-deal-bolton-giuliani/index.html">plus important</a> pour la paix au Moyen-Orient qu’un accord entre Israéliens et Palestiniens… Si la déstabilisation par la guerre économique ne marche pas, l’emploi de la force sera forcément <a href="https://www.haaretz.com/middle-east-news/.premium-trump-pushes-sanctions-to-trigger-regime-change-in-iran-it-won-t-work-1.6112479">tentant</a> pour certains au sein de l’actuelle administration américaine.</p><span style="color: inherit; font-family: "Domaine Disp"; font-size: 3.2rem;"><br></span><p><span style="color: inherit; font-family: "Domaine Disp"; font-size: 3.2rem;">Israël et l’Arabie saoudite, soutiens des faucons américains</span></p> <p>Pourtant, les ardeurs belliqueuses de Washington sont limitées par l’effort militaire conséquent que signifierait une attaque de l’Iran. 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Certains Saoudiens exagèrent les capacités hégémoniques de l’Iran au Moyen-Orient: on en a un bon exemple avec un journaliste de premier plan dans le royaume, Jamal Khashoggi, qui parle, à propos de la situation actuelle au Moyen-Orient, d’un <a href="https://www.voanews.com/a/why-saudi-arabia-consider-iran-threat/3175594.html">«moment 1939»</a>.</p> <p>La peur que l’Iran suscite en Arabie saoudite comme concurrent régional ne fera donc pas du royaume un agent de modération, c’est le moins qu’on puisse dire. On peut même considérer que ces deux pays sont déjà <a href="http://foreignpolicy.com/2017/12/21/what-would-a-saudi-iran-war-look-like-dont-look-now-but-it-is-already-here-4/">indirectement en guerre</a>, et qu’une escalade entre les deux pays, par exemple au Yémen, est très possible, avec les risques que cela implique.</p><span style="color: inherit; font-family: "Domaine Disp"; font-size: 3.2rem;"><br></span><p><span style="color: inherit; font-family: "Domaine Disp"; font-size: 3.2rem;">L’Iran se prépare à une guerre asymétrique</span></p> <p>Le danger d’un dérapage guerrier, même s’il n’est globalement pas souhaité, est donc loin d’être négligeable, au niveau international ou régional. Mais qu’en est-il de l’attitude de l’Iran elle-même ? A-t-elle des intentions bellicistes ?</p> <p>D’un point de vue militaire, l’Iran n’a pas investi en priorité dans son armée conventionnelle. Au contraire, elle s’est d’abord préparée à une possible guerre asymétrique, avec les États-Unis comme l’ennemi le plus probable.</p> <p>Téhéran a un budget militaire bien modeste par rapport à celui de ses voisins: même les Émirats Arabes Unis dépensent <a href="https://foreignpolicy.com/2015/07/10/the-myth-of-the-iranian-military-giant/">deux fois plus</a> que l’Iran pour leur défense. Téhéran n’a pas accès aux armes les plus sophistiquées de l’Occident, qui se refuse à lui vendre les matériels qu’ils fournissent à l’Arabie saoudite ou à Israël, et manque de moyens financiers pour rivaliser avec ces deux pays dans la course aux armements.</p><br> <figure class="align-center "> <img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/226150/original/file-20180704-73335-1roaqbr.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip"></figure><figure class="align-center "><a class="source" href="https://www.americansecurityproject.org/national-security-strategy/u-s-bases-in-the-middle-east/" style="font-size: 1.4rem; background-color: rgb(254, 254, 254);">Google</a><span style="color: inherit; font-family: "GT America Standard Regular"; font-size: 1.4rem;">, </span><a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/" style="font-size: 1.4rem; background-color: rgb(254, 254, 254);">CC BY-SA</a></figure><figure class="align-center "><br></figure> <p>Un simple coup d’œil sur une carte de l’Iran montre que la République islamique est entourée de bases et <a href="http://www.presstv.com/Detail/2018/01/30/550726/How-many-military-bases-US-has-in-Middle-East">troupes américaines</a>, ainsi que de pays proches alliés des États-Unis ou de l’Arabie saoudite.</p><span style="color: inherit; font-family: "Domaine Disp"; font-size: 3.2rem;"><br></span><p><span style="color: inherit; font-family: "Domaine Disp"; font-size: 3.2rem;">Un arsenal de missiles pour parer une possible invasion</span></p> <p>Dès lors, les élites iraniennes ont fait le choix de rendre toute attaque-invasion particulièrement difficile, plutôt que de se concentrer sur des capacités réellement offensives. C’est avec cette logique à l’esprit qu’il faut comprendre le grand nombre de missiles balistiques iraniens: à défaut d’une aviation assez puissante, il s’agit surtout d’une arme capable de cibler une concentration de forces prête à l’invasion, ou des infrastructures régionales en réponse à une attaque conventionnelle.</p> <p>Suite au traumatisme causé par la guerre Iran-Irak, et la large utilisation de missiles par Saddam Hussein, cet arsenal est vu comme un moyen efficace de protéger le régime et le peuple iraniens face à une agression militaire extérieure. Et on aurait tort de penser que la supériorité militaire américaine pourrait permettre d’annuler les avantages asymétriques de l’Iran.</p> <p>On l’a bien vu lors de la simulation de guerre intitulée <a href="https://www.huffingtonpost.com/entry/opinion-parsi-war-with-iran_us_5abd46fde4b055e50acc2e82">«Millenium Challenge»</a> organisée par Pentagone pour voir comment la marine américaine résisterait à une attaque iranienne. Le résultat a été sans appel: 16 bateaux coulés, dont un porte-avions, et l’exercice a été suspendu en urgence, afin d’en changer les règles et de permettre, en fin de compte, une victoire américaine…</p> <p>Le général de brigade Hossein Salami, le numéro deux des Pasdarans ou Corps des Gardiens de la Révolution, a bien résumé l’approche militaire iranienne: <a href="https://www.mepc.org/journal/defensive-dimension-irans-military-doctrine-how-would-they-fight">défensive</a> au niveau de la stratégie d’ensemble, mais très offensive à partir du moment où un ennemi commence une guerre contre l’Iran.</p> <p>Les Iraniens ne chercheront vraisemblablement pas les hostilités, mais dans le cas d’une attaque, l’assaillant peut s’attendre à être confronté à une terrible guerre asymétrique en territoire iranien, et sans doute plus largement au Moyen-Orient: au moins par un renforcement de l’aide au Hezbollah au Liban, et en l’incitant à réagir à une guerre contre l’Iran; par des actions contre les intérêts américains en Syrie et en Irak; et par un renforcement de l’aide aux Houthis au Yémen pour mettre les Saoudiens en difficulté.</p><span style="color: inherit; font-family: "Domaine Disp"; font-size: 3.2rem;"><br></span><p><span style="color: inherit; font-family: "Domaine Disp"; font-size: 3.2rem;">A Téhéran, la crainte d’un coup de force bonapartiste</span></p> <p>La politique agressive de l’administration Trump pourrait renforcer les plus radicaux en Iran, ceux qui croient le moins en une possibilité d’apaisement avec l’Occident. Rappelons que les «principlistes» (les conservateurs iraniens) ont perdu toutes les élections depuis 2013. Aujourd’hui, ils peuvent présenter leur vision des relations internationales comme étant la seule valable, les modérés autour du président Rouhani, et même Ali Khamenei, le Guide de la Révolution, s’étant fourvoyés dans un projet de dialogue avec Washington qui n’a pas apporté les résultats espérés.</p> <p>L’actuelle visite d’Hassan Rouhani en Autriche et en Suisse risque de ne rien changer à ce sujet: c’est sans doute le dernier déplacement du Président iranien en Europe avant la réimposition de sanctions par les Américains (à partir du <a href="https://thediplomat.com/2018/05/trump-withdraws-us-from-iran-deal-reimposes-sanctions-heres-whats-next/">6 août</a>). Et cet événement a été éclipsé par un bien étrange complot terroriste déjoué à temps, censé avoir visé des opposants iraniens réunis à Paris le 30 juin dernier. 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Les récentes manifestations, les tensions avec Washington, de <a href="https://www.aljazeera.com/indepth/opinion/military-coup-iran-180424144510759.htm">récents remaniements au sein des forces armées</a>, amènent à penser que pour une partie des élites à Téhéran, une orientation <a href="https://legrandcontinent.eu/2018/04/01/le-prochain-president/amp/?__twitter_impression=true">bonapartiste</a> est une possibilité.</p> <p>Certains parlent d’un coup d’État faisant tomber Rouhani, ou d’une «présidence militaire» à l’issue de son mandat. Si le scénario d’une reprise en main par des forces plus militaristes, nationalistes et conservatrices devient réalité, alors, on peut s’attendre à des tensions plus importantes au niveau régional.</p><span style="color: inherit; font-family: "Domaine Disp"; font-size: 3.2rem;"><br></span><p><span style="color: inherit; font-family: "Domaine Disp"; font-size: 3.2rem;">Union sacrée à Téhéran contre Donald Trump</span></p> <p>Quoi qu’il arrive, le régime est renforcé plus qu’affaibli par l’hostilité américaine, et les conservateurs reviennent en force grâce à la divine surprise que leur offre Donald Trump.</p> <p>Du point de vue iranien, les Américains et leurs alliés israélien et saoudien ont un problème non pas seulement avec le régime, mais avec l’Iran comme puissance régionale. Leur but serait donc de <a href="https://www.al-monitor.com/pulse/originals/2018/06/iran-reaction-trump-jcpoa-nuclear-deal-zahedi-nationalism.html">démembrer le pays</a>, de le pousser à la <a href="http://www.middleeasteye.net/columns/iran-not-north-korea-why-trumps-goal-iran-may-go-well-beyond-regime-change-604890459">guerre civile</a>.</p> <p>Une vision iranienne qui semble, en partie, conforme à une certaine réalité: on constate un intérêt marqué de l’Arabie saoudite pour la minorité baloutche iranienne… et des <a href="http://www.scmp.com/week-asia/geopolitics/article/2127066/if-trump-and-saudi-arabia-tinker-iran-it-teeters-towards">mouvements financiers suspects</a> qui pourraient profiter aux séparatistes djihadistes évoqués dans une <a href="https://theconversation.com/liran-sur-le-qui-vive-face-a-la-menace-djihadiste-82924">précédente analyse</a>.</p> <p>La réaction nationaliste face à ces menaces réelles est telle qu’on constate une réconciliation des élites, dans un sens favorable au régime, y compris celles qui ont été réprimées pour leur association au <a href="https://www.cairn.info/revue-savoir-agir-2010-2-page-117.htm">Mouvement vert</a>. L’idée des réformateurs et modérés, selon laquelle il serait possible d’avoir un dialogue avec l’Occident, semble être passée de mode, au moins pour un temps.</p> <p>Quand on ajoute à cette union nationale, le fait que les <a href="https://muftah.org/iran-protests-extension-of-islamic-republic-ethos/">récentes manifestations en Iran</a>, y compris celles impliquant le <a href="https://www.bourseandbazaar.com/articles/2018/6/26/closure-of-the-bazaar-in-tehran-reflects-fierce-elite-rivalry-not-popular-politics">bazar de Téhéran</a>, ne sont pas forcément unies par un sentiment anti-régime, on comprend que le désir d’un changement de régime de l’intérieur a bien peu de chance de se réaliser.</p> <p><img src="https://counter.theconversation.com/content/99261/count.gif?distributor=republish-lightbox-basic" alt="The Conversation" width="1" height="1">Ce qui pourrait, en définitive, pousser certains faucons américains à demander une action militaire plus directe.</p> <p></p><hr><p></p><h4>La <a href="https://theconversation.com/demain-la-guerre-contre-liran-99261">version originale</a> de cet article a été publiée sur <a href="http://theconversation.com">The Conversation</a>.</h4> ', 'content_edition' => null, 'slug' => 'demain-la-guerre-contre-l-iran', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 628, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1132, 'homepage_order' => (int) 1354, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'attachments' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, 'relatives' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) {} ], 'embeds' => [], 'images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'audios' => [], 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'author' => 'Bon pour la tête', 'description' => 'La détente récente entre États-Unis et Corée du Nord peut être vue comme le prélude à une montée des tensions avec les Iraniens, peut-être jusqu’à la guerre, comme le soulignait récemment Anshel Pfeffer dans «Haaretz». 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Après tout, alors que l’Iran le respectait, il semble bien que Washington <a href="https://www.theatlantic.com/international/archive/2018/04/iran-deal/559235/">ait violé</a> les sections 26, 29 et 33 devant permettre la réintégration économique de l’Iran dans la communauté internationale. Le retrait n’a fait que confirmer le refus américain, sous l’actuelle présidence, de voir l’Iran réintégrer la communauté internationale, et donc de pouvoir se développer économiquement.</p> <p>Continuer de faire de l’Iran un paria, c’est chercher à l’étouffer économiquement, pour le renverser sans avoir à bombarder. Ou le pousser à relancer son programme nucléaire, ce qui offrirait l’excuse d’une <a href="https://foreignpolicy.com/2018/05/08/the-art-of-the-regime-change/">guerre préventive</a>.</p> <p>Plus largement, l’argumentaire actuel contre l’Iran, considérée comme radicalement déstabilisatrice pour le Moyen-Orient, est non seulement <a href="https://foreignpolicy.com/2018/01/16/the-islamic-republic-of-hysteria-iran-middle-east-trump/">faux</a> car simpliste, mais il fait aussi étrangement penser à ce qu’on a pu entendre avant la <a href="http://nationalinterest.org/feature/the-3-step-guide-tricking-america-war-25995?page=show">guerre d’Irak de 2003</a>.</p> <p>Rudy Giuliani, conseiller et avocat du président Trump, va jusqu’à affirmer qu’un changement de régime en Iran est <a href="https://edition.cnn.com/2018/05/10/politics/mattis-iran-deal-bolton-giuliani/index.html">plus important</a> pour la paix au Moyen-Orient qu’un accord entre Israéliens et Palestiniens… Si la déstabilisation par la guerre économique ne marche pas, l’emploi de la force sera forcément <a href="https://www.haaretz.com/middle-east-news/.premium-trump-pushes-sanctions-to-trigger-regime-change-in-iran-it-won-t-work-1.6112479">tentant</a> pour certains au sein de l’actuelle administration américaine.</p><span style="color: inherit; font-family: "Domaine Disp"; font-size: 3.2rem;"><br></span><p><span style="color: inherit; font-family: "Domaine Disp"; font-size: 3.2rem;">Israël et l’Arabie saoudite, soutiens des faucons américains</span></p> <p>Pourtant, les ardeurs belliqueuses de Washington sont limitées par l’effort militaire conséquent que signifierait une attaque de l’Iran. Et une telle action militaire, si elle allait jusqu’au bout de sa logique, avec une occupation du pays, serait ingérable sans un retour à la <a href="https://www.usatoday.com/story/opinion/2018/05/31/iran-regime-change-american-troops-military-draft-column/656240002/">conscription</a>. Ces réalités expliquent la résistance d’un ancien militaire comme Mattis face à la vision idéologique de certains civils dans l’administration Trump.</p> <p>Mais les faucons américains les plus bellicistes ont des alliés au Moyen-Orient, qui pourraient soutenir la politique du pire. Si, sur le dossier nord-coréen, on a un voisinage sud-coréen qui pousse l’Amérique à la modération, au Moyen-Orient, les principaux alliés de Washington – Israël et l’Arabie saoudite – considèrent le régime iranien comme un ennemi avec lequel la négociation serait impossible. Et contre lequel l’action militaire peut être une option.</p> <p>Iraniens et Israéliens ont des positions irréconciliables sur la Syrie: les premiers veulent s’y maintenir, les seconds refusent radicalement un tel scénario. Pour l’instant, les accrochages entre les deux pays sont restés limités, mais le risque d’un dérapage militaire demeure réel. Israël (tout comme les États-Unis) mise pour l’instant sur une <a href="https://www.theguardian.com/commentisfree/2018/may/11/israel-war-iran-crisis-tehran-airstrikes-syria-netanyahu">déstabilisation interne</a> du régime iranien. Ce scénario n’étant pas forcément une évidence, comme on le verra plus loin, le désir d’une action militaire plus directe pour contrer l’Iran en Syrie, par exemple, pourrait être une action envisageable par l’État hébreu.</p> <p>Quant à l’Arabie saoudite, son opposition à l’Iran est encore plus radicale : c’est une composante importante du nationalisme promu par Riyad. Certains Saoudiens exagèrent les capacités hégémoniques de l’Iran au Moyen-Orient: on en a un bon exemple avec un journaliste de premier plan dans le royaume, Jamal Khashoggi, qui parle, à propos de la situation actuelle au Moyen-Orient, d’un <a href="https://www.voanews.com/a/why-saudi-arabia-consider-iran-threat/3175594.html">«moment 1939»</a>.</p> <p>La peur que l’Iran suscite en Arabie saoudite comme concurrent régional ne fera donc pas du royaume un agent de modération, c’est le moins qu’on puisse dire. On peut même considérer que ces deux pays sont déjà <a href="http://foreignpolicy.com/2017/12/21/what-would-a-saudi-iran-war-look-like-dont-look-now-but-it-is-already-here-4/">indirectement en guerre</a>, et qu’une escalade entre les deux pays, par exemple au Yémen, est très possible, avec les risques que cela implique.</p><span style="color: inherit; font-family: "Domaine Disp"; font-size: 3.2rem;"><br></span><p><span style="color: inherit; font-family: "Domaine Disp"; font-size: 3.2rem;">L’Iran se prépare à une guerre asymétrique</span></p> <p>Le danger d’un dérapage guerrier, même s’il n’est globalement pas souhaité, est donc loin d’être négligeable, au niveau international ou régional. Mais qu’en est-il de l’attitude de l’Iran elle-même ? A-t-elle des intentions bellicistes ?</p> <p>D’un point de vue militaire, l’Iran n’a pas investi en priorité dans son armée conventionnelle. Au contraire, elle s’est d’abord préparée à une possible guerre asymétrique, avec les États-Unis comme l’ennemi le plus probable.</p> <p>Téhéran a un budget militaire bien modeste par rapport à celui de ses voisins: même les Émirats Arabes Unis dépensent <a href="https://foreignpolicy.com/2015/07/10/the-myth-of-the-iranian-military-giant/">deux fois plus</a> que l’Iran pour leur défense. Téhéran n’a pas accès aux armes les plus sophistiquées de l’Occident, qui se refuse à lui vendre les matériels qu’ils fournissent à l’Arabie saoudite ou à Israël, et manque de moyens financiers pour rivaliser avec ces deux pays dans la course aux armements.</p><br> <figure class="align-center "> <img alt="" src="https://images.theconversation.com/files/226150/original/file-20180704-73335-1roaqbr.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip"></figure><figure class="align-center "><a class="source" href="https://www.americansecurityproject.org/national-security-strategy/u-s-bases-in-the-middle-east/" style="font-size: 1.4rem; background-color: rgb(254, 254, 254);">Google</a><span style="color: inherit; font-family: "GT America Standard Regular"; font-size: 1.4rem;">, </span><a class="license" href="http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/" style="font-size: 1.4rem; background-color: rgb(254, 254, 254);">CC BY-SA</a></figure><figure class="align-center "><br></figure> <p>Un simple coup d’œil sur une carte de l’Iran montre que la République islamique est entourée de bases et <a href="http://www.presstv.com/Detail/2018/01/30/550726/How-many-military-bases-US-has-in-Middle-East">troupes américaines</a>, ainsi que de pays proches alliés des États-Unis ou de l’Arabie saoudite.</p><span style="color: inherit; font-family: "Domaine Disp"; font-size: 3.2rem;"><br></span><p><span style="color: inherit; font-family: "Domaine Disp"; font-size: 3.2rem;">Un arsenal de missiles pour parer une possible invasion</span></p> <p>Dès lors, les élites iraniennes ont fait le choix de rendre toute attaque-invasion particulièrement difficile, plutôt que de se concentrer sur des capacités réellement offensives. C’est avec cette logique à l’esprit qu’il faut comprendre le grand nombre de missiles balistiques iraniens: à défaut d’une aviation assez puissante, il s’agit surtout d’une arme capable de cibler une concentration de forces prête à l’invasion, ou des infrastructures régionales en réponse à une attaque conventionnelle.</p> <p>Suite au traumatisme causé par la guerre Iran-Irak, et la large utilisation de missiles par Saddam Hussein, cet arsenal est vu comme un moyen efficace de protéger le régime et le peuple iraniens face à une agression militaire extérieure. Et on aurait tort de penser que la supériorité militaire américaine pourrait permettre d’annuler les avantages asymétriques de l’Iran.</p> <p>On l’a bien vu lors de la simulation de guerre intitulée <a href="https://www.huffingtonpost.com/entry/opinion-parsi-war-with-iran_us_5abd46fde4b055e50acc2e82">«Millenium Challenge»</a> organisée par Pentagone pour voir comment la marine américaine résisterait à une attaque iranienne. Le résultat a été sans appel: 16 bateaux coulés, dont un porte-avions, et l’exercice a été suspendu en urgence, afin d’en changer les règles et de permettre, en fin de compte, une victoire américaine…</p> <p>Le général de brigade Hossein Salami, le numéro deux des Pasdarans ou Corps des Gardiens de la Révolution, a bien résumé l’approche militaire iranienne: <a href="https://www.mepc.org/journal/defensive-dimension-irans-military-doctrine-how-would-they-fight">défensive</a> au niveau de la stratégie d’ensemble, mais très offensive à partir du moment où un ennemi commence une guerre contre l’Iran.</p> <p>Les Iraniens ne chercheront vraisemblablement pas les hostilités, mais dans le cas d’une attaque, l’assaillant peut s’attendre à être confronté à une terrible guerre asymétrique en territoire iranien, et sans doute plus largement au Moyen-Orient: au moins par un renforcement de l’aide au Hezbollah au Liban, et en l’incitant à réagir à une guerre contre l’Iran; par des actions contre les intérêts américains en Syrie et en Irak; et par un renforcement de l’aide aux Houthis au Yémen pour mettre les Saoudiens en difficulté.</p><span style="color: inherit; font-family: "Domaine Disp"; font-size: 3.2rem;"><br></span><p><span style="color: inherit; font-family: "Domaine Disp"; font-size: 3.2rem;">A Téhéran, la crainte d’un coup de force bonapartiste</span></p> <p>La politique agressive de l’administration Trump pourrait renforcer les plus radicaux en Iran, ceux qui croient le moins en une possibilité d’apaisement avec l’Occident. Rappelons que les «principlistes» (les conservateurs iraniens) ont perdu toutes les élections depuis 2013. Aujourd’hui, ils peuvent présenter leur vision des relations internationales comme étant la seule valable, les modérés autour du président Rouhani, et même Ali Khamenei, le Guide de la Révolution, s’étant fourvoyés dans un projet de dialogue avec Washington qui n’a pas apporté les résultats espérés.</p> <p>L’actuelle visite d’Hassan Rouhani en Autriche et en Suisse risque de ne rien changer à ce sujet: c’est sans doute le dernier déplacement du Président iranien en Europe avant la réimposition de sanctions par les Américains (à partir du <a href="https://thediplomat.com/2018/05/trump-withdraws-us-from-iran-deal-reimposes-sanctions-heres-whats-next/">6 août</a>). Et cet événement a été éclipsé par un bien étrange complot terroriste déjoué à temps, censé avoir visé des opposants iraniens réunis à Paris le 30 juin dernier. Or on voit mal ce que le régime iranien aurait à gagner dans une attaque terroriste en Europe, où il cherche désespérément à trouver des appuis pour sauver l’accord sur le nucléaire iranien.</p> <p>Les Iraniens savent pertinemment que des attaques sur sol européen sont une <a href="https://www.theguardian.com/us-news/2018/may/22/mike-pompeo-iran-assassination-operations-europe">ligne rouge</a> à ne pas franchir. Que les allégations d’un tel complot présumé soient révélées avant l’arrivée du président Rouhani en Autriche, et avant la rencontre décisive du ministre des Affaires étrangères iranien avec les représentants des cinq puissances toujours officiellement associées à l’accord (France, Grande-Bretagne, Chine, Russie, Allemagne) explique la réaction ironique de <a href="https://twitter.com/JZarif/status/1013813850112692226">Javad Zarif</a>.</p> <p data-react-class="Tweet" data-react-props="{"tweetId":"1013813850112692226"}"></p><div data-react-class="Tweet" data-react-props="{"tweetId":"1013813850112692226"}"></div><p></p> <p>La République islamique s’est dit prête à coopérer avec les autorités concernées et a <a href="https://aawsat.com/english/home/article/1319181/iran-slams-%E2%80%98sinister%E2%80%99-paris-attack-plot-against-it">condamné</a> clairement le terrorisme. Mais même si pour les autorités iraniennes, il s’agit d’un complot contre le sauvetage de l’accord sur le nucléaire, cette affaire risque de peser sur ses rapports avec une Europe pressée par <a href="http://time.com/5329501/europe-trump-iran-deal/">Donald Trump</a> de s’associer à sa politique contre Téhéran. Il est peu probable que les réformistes et modérés iraniens obtiennent avec ce déplacement la victoire diplomatique dont il aurait bien besoin face aux principlistes.</p> <p>Pire encore, un risque de coup de force militaire pourrait survenir au profit des conservateurs: le président Rouhani représentait un atout pour Ali Khamenei, le guide suprême de la Révolution, tant qu’un apaisement avec l’Occident était possible. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas, et sa politique économique a mécontenté les classes populaires. 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Si le scénario d’une reprise en main par des forces plus militaristes, nationalistes et conservatrices devient réalité, alors, on peut s’attendre à des tensions plus importantes au niveau régional.</p><span style="color: inherit; font-family: "Domaine Disp"; font-size: 3.2rem;"><br></span><p><span style="color: inherit; font-family: "Domaine Disp"; font-size: 3.2rem;">Union sacrée à Téhéran contre Donald Trump</span></p> <p>Quoi qu’il arrive, le régime est renforcé plus qu’affaibli par l’hostilité américaine, et les conservateurs reviennent en force grâce à la divine surprise que leur offre Donald Trump.</p> <p>Du point de vue iranien, les Américains et leurs alliés israélien et saoudien ont un problème non pas seulement avec le régime, mais avec l’Iran comme puissance régionale. Leur but serait donc de <a href="https://www.al-monitor.com/pulse/originals/2018/06/iran-reaction-trump-jcpoa-nuclear-deal-zahedi-nationalism.html">démembrer le pays</a>, de le pousser à la <a href="http://www.middleeasteye.net/columns/iran-not-north-korea-why-trumps-goal-iran-may-go-well-beyond-regime-change-604890459">guerre civile</a>.</p> <p>Une vision iranienne qui semble, en partie, conforme à une certaine réalité: on constate un intérêt marqué de l’Arabie saoudite pour la minorité baloutche iranienne… et des <a href="http://www.scmp.com/week-asia/geopolitics/article/2127066/if-trump-and-saudi-arabia-tinker-iran-it-teeters-towards">mouvements financiers suspects</a> qui pourraient profiter aux séparatistes djihadistes évoqués dans une <a href="https://theconversation.com/liran-sur-le-qui-vive-face-a-la-menace-djihadiste-82924">précédente analyse</a>.</p> <p>La réaction nationaliste face à ces menaces réelles est telle qu’on constate une réconciliation des élites, dans un sens favorable au régime, y compris celles qui ont été réprimées pour leur association au <a href="https://www.cairn.info/revue-savoir-agir-2010-2-page-117.htm">Mouvement vert</a>. L’idée des réformateurs et modérés, selon laquelle il serait possible d’avoir un dialogue avec l’Occident, semble être passée de mode, au moins pour un temps.</p> <p>Quand on ajoute à cette union nationale, le fait que les <a href="https://muftah.org/iran-protests-extension-of-islamic-republic-ethos/">récentes manifestations en Iran</a>, y compris celles impliquant le <a href="https://www.bourseandbazaar.com/articles/2018/6/26/closure-of-the-bazaar-in-tehran-reflects-fierce-elite-rivalry-not-popular-politics">bazar de Téhéran</a>, ne sont pas forcément unies par un sentiment anti-régime, on comprend que le désir d’un changement de régime de l’intérieur a bien peu de chance de se réaliser.</p> <p><img src="https://counter.theconversation.com/content/99261/count.gif?distributor=republish-lightbox-basic" alt="The Conversation" width="1" height="1">Ce qui pourrait, en définitive, pousser certains faucons américains à demander une action militaire plus directe.</p> <p></p><hr><p></p><h4>La <a href="https://theconversation.com/demain-la-guerre-contre-liran-99261">version originale</a> de cet article a été publiée sur <a href="http://theconversation.com">The Conversation</a>.</h4> ', 'content_edition' => null, 'slug' => 'demain-la-guerre-contre-l-iran', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 628, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1132, 'homepage_order' => (int) 1354, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4881, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'La Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) aurait-elle engagé une guerre contre le monde des réalités?', 'subtitle' => 'Avec le jugement favorable à la plainte de l’association KlimaSeniorinnen Schweiz, la CEDH ouvre la voie à la sanction des Etats en se fondant sur des arguments façonnés dans un monde imaginaire. 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Par ce jugement, la CEDH semble vouloir enterrer toute démarche rationnelle appuyée sur des faits pour favoriser des croyances.</p> <p>Accrochées à un mouvement généralisé autour du climat, qui favorise la foi d’une construction sociale de la réalité, à l’instar de la «justice climatique», ces plaignantes semblent avoir banni de leur plaidoyer tout ce qui pourrait résister au contrôle humain de la météo du jour, sans égards aux résultats scientifiques et leurs immenses incertitudes concernant les climats futurs. Les plaignantes ont accusé en substance les autorités suisses de mener une politique climatique aux objectifs et aux mesures insuffisantes, «en violation de leur droit à la vie», arguant de la vulnérabilité des personnes âgées face aux effets des changements en cours, et en particulier aux vagues de chaleur. Ce qui est visé, selon le jugement, serait l’incapacité de la Suisse à fournir une estimation des émissions de gaz à effet de serre futures afin de limiter «le réchauffement climatique» au fameux 1,5°C de l’Accord de Paris, valeur pourtant parfaitement arbitraire et dont les conséquences néfastes restent difficiles à identifier.</p> <p>Mais qu’en est-il vraiment? Que disent les données des études démographiques sur la «violation du droit à la vie» que ce soit sous les climats helvétiques ou mondiaux? Le «réchauffement climatique» met-il réellement en péril le «droit à la vie» des femmes âgées de Suisse?</p> <p>Premier constat, d’après les données de l’Office Fédéral de la Statistique (OFS), l’espérance de vie à la naissance des femmes suisses est passée de 79,3 ans en 1982 à 85,4 ans en 2022, et ce malgré «l’urgence climatique», soit un gain de 56 jours par an depuis 1982. Sur la même période, l’espérance de vie à 65 ans, âge minimal de ces militantes, est passée de 18,4 à 22,5 années. Il ne semble pas que «le climat» ait eu des conséquences fâcheuses sur leur droit à la vie.</p> <p>En recoupant les données de l’OFS et de Météosuisse, on peut observer la nature cyclique du nombre de décès par semaine des personnes de plus de 65 ans en Suisse, de 2010 à 2024 (Figure).</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1713434705_capturedcran2024041812.04.17.png" class="img-responsive img-fluid center " width="784" height="554" /></p> <p>La courbe noire pleine montre que les périodes hivernales restent les plus fatales, toutes causes confondues, pouvant parfois accroître la mortalité de 72% par rapport aux périodes estivales. Bien que les variabilités démographiques soient complexes à appréhender avec précision (comme les «effets moisson» ou les crises sanitaires telles la Covid-19), cette nature cyclique confirme simplement que «le froid tue».</p> <p>Pour s’en convaincre, s’affichent en gris sur la figure et à titre d’exemple, les températures <i>maximales </i>quotidiennes de la station de Neuchâtel montrant de larges amplitudes au cours de l’année. A partir du printemps 2020, la courbe des décès-toutes-causes subit les perturbations du Coronavirus et ses conséquences, rendant hasardeuse toute interprétation de détail. Mais la forte anti-corrélation entre décès et saisonnalité demeure. Nous supportons bien plus aisément les températures non-optimales chaudes que froides. Une étude récente<strong><sup>1</sup></strong> publiée dans <i>The Lancet</i> sur les excès de mortalité dans les villes européennes entre 2000 et 2019, dus cette fois uniquement aux températures non-optimales chaudes ou froides, confirme la tendance générale: entre 65 et 74 ans, le froid tue en Suisse 3 fois plus que le chaud, entre 75 et 84 ans, 6 fois plus, et au-dessus de 85 ans, 7,6 fois davantage. Dans une autre étude du <i>Lancet</i><strong><sup>2</sup></strong> sur les températures non-optimales entre 2000 et 2019 au niveau mondial, le constat est identique: le taux mondial de surmortalité liée au froid a baissé de 0,5% alors que celui lié à la chaleur aurait augmenté de 0,2%, conduisant à une réduction nette du ratio mondial des décès liés aux températures extrêmes. Mais ces pourcentages ne touchent pas le même nombre de personnes, bien plus nombreuses à décéder durant les hivers, ce qui amplifie davantage le bénéfice d’un réchauffement climatique. Ces militantes du climat semblent donc avoir convaincu la CEDH de porter la justice dans un monde fantasmé, où seules les températures excessivement chaudes président à la destinée des femmes, en invitant la Suisse à rejeter la réalité des faits.</p> <p>Pourtant, dans le monde réel, faut-il le rappeler, l’espérance de vie des Suissesses n’a cessé d’augmenter, et ce malgré le «dérèglement climatique», et grâce, pour l’essentiel, aux énergies fossiles. De plus, les décès directement liés aux températures non-optimales s’amenuisent grâce en grande partie à des hivers plus cléments.</p> <p>Dans le monde réel, un pays riche comme la Suisse permet à sa population de s’adapter aisément aux inconforts météorologiques (chauffage ou climatisation, isolations, facilité d’accès aux soins, énergie toujours disponible, etc.). A cela peut s’ajouter une topographie bienveillante durant les étés avec de nombreux lacs et rivières, et une fraicheur montagnarde accessible.</p> <p>Dans le monde réel, la Suisse a diminué de près de 40% ses émissions de CO<sub>2</sub> par habitant depuis 1980 et 91% de sa production électrique est bas-carbone. 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(2021) <i>Lancet Planet Health</i>, vol. 5, e415-425</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'la-cour-europeenne-des-droits-de-l-homme-cedh-aurait-elle-engage-une-guerre-contre-le-monde-des-realites', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 38, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4878, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Cuba entre famine et abondance', 'subtitle' => 'La situation économique à Cuba est catastrophique. 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On assiste ici à une dangereuse érosion de l'esprit démocratique.</span></p> <p style="text-align: justify;"><o:p></o:p><span>La démocratie ne vit pas seulement d'une constitution fondée sur le principe de la majorité, les droits fondamentaux et les droits de l'homme et des règles de procédure équitables ; la démocratie vit aussi du fait que l'esprit de la constitution est déterminant et guide les acteurs politiques. Les principes démocratiques doivent primer sur l'idéologie et le programme des partis. Si cette attitude fondamentale fait défaut, la démocratie risque de devenir lettre morte.</span></p> <h3 style="text-align: justify;"><strong><span>Mauvais perdants</span></strong></h3> <p style="text-align: justify;"><o:p></o:p><span>Le fait que cette attitude fondamentale ne soit pas au mieux en Suisse se manifeste de plus en plus souvent, par exemple récemment après le "oui" à la 13e rente AVS. 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1 Commentaire
@JeanPaul80 19.07.2018 | 14h12
«On parle toujours de faucons, mais il me semble que ce sont plutôt des vrais. On souhaite que l'Iran abandonné tout son arsenal nucléaire, mais personne ne s'insurge contre ceux des Etats-Unis, de la Russie, de la France, d'Israël, qui à eux seuls sont à même de détruire toute la planète. Cela signifie-t-il que certains pays soient meilleurs que les autres ? Personnellement, je trouve qu'ils sont aussi pourris les uns que les autres et n'ai aucune confiance dans ces pays "sainte Nitouche" qui cherchent à imposer leur puissance.»