Actuel / Dans l’enfer de la ville la plus polluée de Chine
Une passante au centre-ville de Xingtai. © Clément Bürge
Un coin de rue à Xingtai. La pollution obstrue l’air, et transforme les passants en silhouettes sombres. © Clément Bürge
Une série de cantines dans un quartier industriel de Xingtai. © Clément Bürge
Le centre-ville et le marché de Xingtai, où les légumes sont souvent couverts de suie noire. © Clément Bürge
Une barre d’immeuble vide en banlieue de Xingtai. Comme ailleurs en Chine, la ville connaît un boom de l’immobilier, mais peine à remplir ses nouveaux bâtiments. © Clément Bürge
Diverses usines de Xingtai, principale source de pollution de l’air. © Clément Bürge
Diverses usines de Xingtai, principale source de pollution de l’air. © Clément Bürge
Diverses usines de Xingtai, principale source de pollution de l’air. © Clément Bürge
Xingtai, une cité industrielle de 7,6 millions d’habitants, est recouverte en permanence d’une épaisse couche de smog. Reportage au milieu des usines crachant des nuages de charbon toxiques.
Texte et photos: Julie Zaugg et Clément Bürge
Le ciel a pris une teinte orange crème. Le disque rouge du soleil levant cherche à percer à travers l’épais smog qui recouvre tout, sans vraiment y parvenir. Les contours des arbres dépourvus de feuilles, des rangées de tours identiques et des humains qui passent silencieusement sur des vélos électriques, comme des fantômes, sont flous. Les phares des voitures, allumés en plein jour, projettent des faisceaux de lumière dorés qui transpercent cette couche de gaz grisâtre. Une odeur de pétrole et de charbon brûlé flotte dans l’air. Cela laisse un arrière-goût métallique dans la bouche.
A Xingtai, une ville située à 400 kilomètres au sud de Pékin, dans la province du Hebei, le niveau de particules fines PM 2,5 (inférieures à 2,5 microns) atteint 560 microgrammes par m³ ce matin, soit 56 fois le maximum recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ces dernières années, cette cité de 7,6 millions d’habitants au cœur du poumon industriel de la Chine a à plusieurs reprises pris la tête du classement des villes les plus polluées du pays.
Portraits d’habitants des villes de Xingtai et Pékin.
Mais l’Empire du Milieu dans son ensemble est noyé sous une couche de smog quasi permanente. Il génère 30% des émissions polluantes et brûle 50% du charbon consommé sur le plan mondial. Chaque année, 3 millions de personnes y décèdent en raison de la mauvaise qualité de l’air. Celle-ci a fait chuter l’espérance de vie de plus de deux ans (25 mois). Les particules fines émises en Chine ne s’arrêtent pas aux frontières nationales. Elles provoquent 411’000 décès par an au Japon, en Corée du Sud et même en Europe et aux Etats-Unis.
Bile noire
Lorsqu’on quitte le centre de Xingtai, les barres d’immeubles cèdent rapidement la place aux usines. La cheminée rayée blanc et rouge de Kingbird, un fabricant de câbles en acier, vomit un plumet de fumée gris foncé. Il s’élève dans le ciel, se gonflant et se dégonflant au fil du vent comme un gros cumulus orageux. Tout autour, on aperçoit des usines de coke, d’acier, de verre, de ciment et de briques. Elles ont chacune leur propre nuage d’émanations toxiques. Des camions chargés de charbon effectuent un ballet incessant entre elles, pour leur amener du combustible. Le sol est recouvert d’une boue noire et gluante mélangée à de la suie.
Un flux continu d’ouvriers en bleu de travail sort de l’enceinte de Jizhong Energy, un conglomérat qui opère plusieurs mines de charbon à Xingtai. Feng Chunlin, un grand bonhomme au visage et aux épaules carrées qui porte un sac en plastique rempli de nouilles, y travaille depuis plus de 30 ans. Il vit avec toute sa famille dans l’un des dortoirs adjacents à l’usine. «Bien sûr que la qualité de l’air m’inquiète, mais je n’y peux rien, glisse ce technicien sur machines de 46 ans. J’oblige mes enfants à porter un masque, même à l’intérieur, même durant la nuit.»
A quelques pas de là, une série de maisonnettes basses hébergent des cantines servant de grands bols de soupes aux nouilles aux ouvriers. Quatre hommes déjeunent, leur casque jaune posé sur la table. «Je n’ai pas le luxe de me préoccuper de la pollution, soupire Mr Ma*, un ouvrier de 50 ans à l’air las en parka bleu foncé. Je ne suis qu’un petit pion, un homme du peuple. Ma priorité c’est de gagner assez d’argent pour faire vivre ma famille.»
Un constat d’impuissance partagé par le patron du restaurant, Zhang Zhirui. «Mon fils de 6 ans tousse beaucoup et s’est mis à cracher de la bile noire, dit cet homme de 29 ans vêtu tout de noir, en regardant ses pieds. Mais je n’ai pas assez d’argent pour déménager et tout recommencer à zéro. Alors je lui interdis simplement de jouer dehors.» En arrière-plan, on entend le ronronnement sourd de l’usine, comme un gros insecte métallique.
Zhang Zhirui, 29 ans, propriétaire d’un petit restaurant proche d’une usine à Xingtai.
Sur l’autel du développement économique
Ce fatalisme est dû au paradoxe que pose une ville comme Xingtai. «Les industries qui empoisonnent notre air sont aussi celles qui nous font vivre, relève Shi Jianting, un vendeur de voitures à la voix graveleuse qui a passé toute sa vie dans la ville. L’économie locale repose entièrement sur ces usines. Si elles fermaient, ce serait la catastrophe.»
Il est assis dans un salon de thé aux murs recouverts d’estampes appartenant à un ami, Mr Liu. «Le gouvernement a sacrifié notre santé sur l’autel du développement économique, rétorque ce dernier, en versant du thé couleur miel dans des petits bols décorés au bleu de Chine. Les choses se sont progressivement empirées depuis une quinzaine d’années, mais cela fait trois ans que notre vie est devenue insoutenable. Mon fils de 12 ans tousse, sa gorge est irritée et son nez coule en permanence.»
Il se remémore la vie avant. «Le ciel était bleu, l’air était propre et on voyait les montagnes aux alentours de la ville, détaille-t-il. Aujourd’hui, vous avez de la chance si vous voyez le bâtiment d’en face. Il ne fait beau qu’une semaine par mois en moyenne.» Il ne ressent pas de colère, seulement de l’impuissance.
Accros au charbon
La Chine compte des centaines de villes comme Xingtai. Concentrées au nord et l’est du pays, elles ont alimenté le boom économique qui a permis à ce pays de 1,4 milliard d’habitants de croître de 10% par an ces 35 dernières années et de faire sortir 680 millions d’habitants de la pauvreté.
La pollution de l’air y est devenue un problème dès la fin des années 90, mais il a fallu attendre 2010 pour qu’elle atteigne un seuil critique. «La plaine du nord de la Chine, notamment la région qui englobe Pékin, Tianjin et la province du Hebei, le delta du Yangtzé et le bassin du Sichuan sont les zones les plus affectées», note Zhu Tong, un professeur de sciences environnementales à l’université de Pékin. Outre leur géographie qui ne favorise pas la circulation de l’air, ces régions concentrent une bonne partie des usines du pays.
Photo 1 Des ouvriers lors du déjeuner à Xingtai. Photo 2 Des ouvriers quittent leur usine en fin de journée.
Photo 3 Un ouvrier quitte son usine en scooter. Photo 4 Un homme à scooter proche d’un quartier industriel de Xingtai.
«L’industrie pétrolière, chimique, de l’acier et du ciment sont particulièrement gourmandes en énergie, précise-t-il. Or la plupart de ces usines fonctionnent au charbon, ce qui provoque les émanations à l’origine du smog.» La Chine compte aussi des milliers de centrales électriques alimentées au charbon. «Il s’agit d’un combustible abondant et peu cher, contrairement au pétrole ou au gaz naturel que nous devons importer», souligne Song Guojun, le directeur de l’Institut de politique environnementale de l’université Renmin. Le pays génère 70% de son électricité par ce biais.
A cela s’ajoutent les voitures, de plus en plus nombreuses sur les routes chinoises, les chauffages domestiques fonctionnant au charbon et le réchauffement climatique qui a eu pour effet de faire baisser la pluviométrie et le vent au nord-est du pays, et donc d’empêcher la dissipation du smog.
Particules meurtrières
Cela a créé une crise environnementale sans précédent en saturant l’air du pays de particules fines nocives pour la santé. Ces dernières sont à l’origine d’une multitude de maladies respiratoires: asthme, bronchite chronique, inflammation des poumons. Elles sont aussi suffisamment petites pour passer la barrière des poumons et s’immiscer dans le sang, provoquant des maladies cardiovasculaires et des attaques cérébrales. Sur le plus long terme, elles provoquent des cancers du poumon.
Tang Deliang, un expert en médecine environnementale de l’Université Columbia, s’est penché sur l’impact in utero de l’une des composantes du smog, les hydrocarbures aromatiques polycycliques. «Nous avons découvert qu’il provoque des dommages irréversibles sur les neurones de l’enfant à naître, dit-il. Cela retarde son développement, affecte sa mémoire et ralentit ses fonctions motrices.»
Du côté des nouvelles classes moyennes, la colère commence à gronder. En février, un millier de résidents sont descendus dans la rue à Daqing, au nord-est du pays, pour protester contre la construction d’un usine à aluminium. Des manifestations anti-smog ont aussi eu lieu à Chengdu, dans le Sichuan, et à Pékin. Un collectif de six avocats a même déposé une plainte contre les autorités de la capitale.
Airpocalypse
Ma Jun veut exploiter cette rage. Assis au milieu des purificateurs d’air au sommet d’une tour qui abrite les locaux de son ONG, cet homme menu au sourire affable et au regard déterminé se remémore l’hiver 2011. «Cet hiver-là, Pékin a connu dix jours de smog ininterrompus, dit-il en regardant par la fenêtre l’épaisse couche de pollution qui recouvre la capitale d’un voile gris. L’ambassade américaine s’est mise à publier chaque jour le niveau de PM 2,5 et les citoyens ont commencé à le relayer sur Weibo (le twitter chinois, ndlr).»
Ma Jun, un célèbre militant pour l’environnement, dans son complexe immobilier à Pékin.
Il décide alors de créer une app avec une carte interactive, The Blue Map, qui détaille le degré de pollution ville par ville, heure par heure et même usine par usine. «En 2013, seules 74 municipalités effectuaient des relevés; aujourd’hui, il y en a plus de 400», dit-il. Ma Jun pense que cela permettra de faire pression sur les autorités. «Grâce à ces données, il est désormais possible d’identifier les usines les plus polluantes et celles dont les émanations dépassent le maximum légal», glisse-t-il.
D’autres apps mesurant la qualité de l’air ont vu le jour dans le sillage de The Blue Map. De nombreuses start-up se sont mises également à vendre des gadgets antipollution, à l’image de Kaiterra, une firme suisse qui vend un œuf permettant de mesurer les niveaux de PM 2,5. Le marché pour ces innovations est vaste: les membres des nouvelles classes moyennes sont prêtes à tout pour protéger la santé de leur unique enfant.
Certains dépensent des fortunes pour emmener leur progéniture en Islande ou à Phuket, en Thaïlande, afin de lui «nettoyer les poumons». D’autres choisissent carrément d’émigrer. Une école à Pékin a installé une bulle transparente remplie d’air purifié pour permettre aux élèves de pratiquer du sport à l’abri du smog.
«Nous partirons aussi»
Zheng Wei est l’un de ces parents inquiets. Lorsqu’il nous retrouve dans un café au centre de Pékin, ce développeur d’apps de 36 ans ressemble à Robocop. Il porte un masque filtrant noir qu’il a fait faire sur mesure à Singapour, un béret noir, des gants et une veste boutonnée jusqu’au col. «Je prends une douche à chaque fois que je rentre à la maison car les particules fines s’immiscent partout, même dans les cheveux», soupire-t-il. Chez lui, il a fait installer des purificateurs d’air dans chaque pièce. Dans la chambre de son fils de 6 ans, il en a même mis deux. Sa voiture aussi est équipée d’un système qui nettoie l’air.
Chaque jour, il consulte diverses apps pour savoir le niveau de PM 2,5. C’est devenu une sorte de rituel. «Je sais rien qu’en regardant la couleur du ciel si nous sommes au-dessus de 300, relève-t-il. Mais le plus dangereux, ce sont les jours où on est à 100. Tout a l’air normal mais l’air est nocif.» Il s’inquiète de voir son fils jouer dehors. «A moins que le niveau de PM 2,5 ne dépasse 500, les écoles obligent les élèves à faire de l’exercice durant 30 minutes par jour à l’air libre, lâche-t-il. Et ils n’ont pas le droit de porter de masque.»
Il rêve de pouvoir quitter Pékin. «La plupart de mes amis sont déjà partis vivre en Australie, au Canada ou en Nouvelle-Zélande, glisse-t-il. Dès que j’aurai économisé assez d’argent, nous partirons aussi.»
Portraits d’habitants des villes de Xingtai et Pékin.
Moniteurs bourrés de coton
Le gouvernement a récemment pris conscience de l’ampleur du problème. Ces trois dernières années, il a fixé des objectifs ambitieux de réduction des concentrations de particules fines, investi massivement dans les énergies renouvelables et instauré des limites strictes sur les émanations des véhicules. Une taxe sur le carbone et une bourse pour les quotas d’émissions est introduite depuis 2018. Mais le vrai défi, c’est de réduire la pollution émise par les usines. Des milliers d’inspecteurs ont été déployés ces derniers mois à travers le pays pour amender celles qui ne respectent pas la loi et de nombreuses installations fabriquant de l’acier, du ciment ou de l’aluminium ont été fermées.
Mais la résistance est forte. Les autorités locales, qui craignent de perdre leur poule aux œufs d’or et de subir le mécontentement des ouvriers en cas de licenciements, informent souvent les patrons d’usine en amont d’une inspection ou ferment les yeux en cas de violations. Dans le Shanxi, un responsable municipal a bourré de coton les moniteurs de smog, pour faire baisser les niveaux de pollution mesurés. En avril, un industriel dans le Shandong a enfermé une équipe d’inspecteurs dans son usine, pour les empêcher de rédiger un rapport sur les émanations émises par ses installations.
Notice (8): Trying to access array offset on value of type null [APP/Template/Posts/view.ctp, line 147]Code Context<div class="col-lg-12 order-lg-4 order-md-4">
<? if(!$connected['active']): ?>
<div class="utils__spacer--default"></div>
$viewFile = '/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/src/Template/Posts/view.ctp' $dataForView = [ 'referer' => '/', 'OneSignal' => '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093', '_serialize' => [ (int) 0 => 'post' ], 'post' => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 621, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'Deuxième volet: L'AIR ', 'title' => 'Dans l’enfer de la ville la plus polluée de Chine', 'subtitle' => 'Xingtai, une cité industrielle de 7,6 millions d’habitants, est recouverte en permanence d’une épaisse couche de smog. Reportage au milieu des usines crachant des nuages de charbon toxiques.', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p></p><hr><p></p><p style="text-align: center;">Texte et photos: Julie Zaugg et Clément Bürge</p><p></p><hr><p></p> <p><a href="https://pollutionchine.netlify.com/" target="_blank"><img class="img-responsive img-center " src="https://bonpourlatete.comhttps://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1541781681_banner7.xingtai_pollutiondelair_bplt_clementburgecopie.jpg"></a></p> <br><p>Le ciel a pris une teinte orange crème. Le disque rouge du soleil levant cherche à percer à travers l’épais smog qui recouvre tout, sans vraiment y parvenir. Les contours des arbres dépourvus de feuilles, des rangées de tours identiques et des humains qui passent silencieusement sur des vélos électriques, comme des fantômes, sont flous. Les phares des voitures, allumés en plein jour, projettent des faisceaux de lumière dorés qui transpercent cette couche de gaz grisâtre. Une odeur de pétrole et de charbon brûlé flotte dans l’air. Cela laisse un arrière-goût métallique dans la bouche. </p><p>A Xingtai, une ville située à 400 kilomètres au sud de Pékin, dans la province du Hebei, le niveau de particules fines PM 2,5 (inférieures à 2,5 microns) atteint 560 microgrammes par m³ ce matin, soit 56 fois le maximum recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ces dernières années, cette cité de 7,6 millions d’habitants au cœur du poumon industriel de la Chine a à plusieurs reprises pris la tête du classement des villes les plus polluées du pays.</p><h4 style="text-align: center;"><img class="img-responsive " src="https://bonpourlatete.comhttps://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1512155398_masques1.jpg">Portraits d’habitants des villes de Xingtai et Pékin.</h4><br><p>Mais l’Empire du Milieu dans son ensemble est noyé sous une couche de smog quasi permanente. Il génère 30% des émissions polluantes et brûle 50% du charbon consommé sur le plan mondial. Chaque année, 3 millions de personnes y décèdent en raison de la mauvaise qualité de l’air. Celle-ci a fait chuter l’espérance de vie de plus de deux ans (25 mois). Les particules fines émises en Chine ne s’arrêtent pas aux frontières nationales. Elles provoquent 411’000 décès par an au Japon, en Corée du Sud et même en Europe et aux Etats-Unis.</p><h3 style="text-align: center;">Bile noire<br></h3><p>Lorsqu’on quitte le centre de Xingtai, les barres d’immeubles cèdent rapidement la place aux usines. La cheminée rayée blanc et rouge de Kingbird, un fabricant de câbles en acier, vomit un plumet de fumée gris foncé. Il s’élève dans le ciel, se gonflant et se dégonflant au fil du vent comme un gros cumulus orageux. Tout autour, on aperçoit des usines de coke, d’acier, de verre, de ciment et de briques. Elles ont chacune leur propre nuage d’émanations toxiques. Des camions chargés de charbon effectuent un ballet incessant entre elles, pour leur amener du combustible. Le sol est recouvert d’une boue noire et gluante mélangée à de la suie.</p><p>Un flux continu d’ouvriers en bleu de travail sort de l’enceinte de Jizhong Energy, un conglomérat qui opère plusieurs mines de charbon à Xingtai. Feng Chunlin, un grand bonhomme au visage et aux épaules carrées qui porte un sac en plastique rempli de nouilles, y travaille depuis plus de 30 ans. Il vit avec toute sa famille dans l’un des dortoirs adjacents à l’usine. «Bien sûr que la qualité de l’air m’inquiète, mais je n’y peux rien, glisse ce technicien sur machines de 46 ans. J’oblige mes enfants à porter un masque, même à l’intérieur, même durant la nuit.»</p><p>A quelques pas de là, une série de maisonnettes basses hébergent des cantines servant de grands bols de soupes aux nouilles aux ouvriers. Quatre hommes déjeunent, leur casque jaune posé sur la table. «Je n’ai pas le luxe de me préoccuper de la pollution, soupire Mr Ma*, un ouvrier de 50 ans à l’air las en parka bleu foncé. Je ne suis qu’un petit pion, un homme du peuple. Ma priorité c’est de gagner assez d’argent pour faire vivre ma famille.» <br></p><p>Un constat d’impuissance partagé par le patron du restaurant, Zhang Zhirui. «Mon fils de 6 ans tousse beaucoup et s’est mis à cracher de la bile noire, dit cet homme de 29 ans vêtu tout de noir, en regardant ses pieds. Mais je n’ai pas assez d’argent pour déménager et tout recommencer à zéro. Alors je lui interdis simplement de jouer dehors.» En arrière-plan, on entend le ronronnement sourd de l’usine, comme un gros insecte métallique.<br></p><h4 style="text-align: center;"><img class="img-responsive " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1512153329_11.xingtai_pollutiondelair_bplt_clementburge.jpg">Zhang Zhirui, 29 ans, propriétaire d’un petit restaurant proche d’une usine à Xingtai. <br></h4><h3 style="text-align: center;">Sur l’autel du développement économique</h3><p>Ce fatalisme est dû au paradoxe que pose une ville comme Xingtai. «Les industries qui empoisonnent notre air sont aussi celles qui nous font vivre, relève Shi Jianting, un vendeur de voitures à la voix graveleuse qui a passé toute sa vie dans la ville. L’économie locale repose entièrement sur ces usines. Si elles fermaient, ce serait la catastrophe.» </p><p>Il est assis dans un salon de thé aux murs recouverts d’estampes appartenant à un ami, Mr Liu. «Le gouvernement a sacrifié notre santé sur l’autel du développement économique, rétorque ce dernier, en versant du thé couleur miel dans des petits bols décorés au bleu de Chine. Les choses se sont progressivement empirées depuis une quinzaine d’années, mais cela fait trois ans que notre vie est devenue insoutenable. Mon fils de 12 ans tousse, sa gorge est irritée et son nez coule en permanence.»</p><p>Il se remémore la vie avant. «Le ciel était bleu, l’air était propre et on voyait les montagnes aux alentours de la ville, détaille-t-il. Aujourd’hui, vous avez de la chance si vous voyez le bâtiment d’en face. Il ne fait beau qu’une semaine par mois en moyenne.» Il ne ressent pas de colère, seulement de l’impuissance.</p><h3 style="text-align: center;">Accros au charbon<br></h3><p>La Chine compte des centaines de villes comme Xingtai. Concentrées au nord et l’est du pays, elles ont alimenté le boom économique qui a permis à ce pays de 1,4 milliard d’habitants de croître de 10% par an ces 35 dernières années et de faire sortir 680 millions d’habitants de la pauvreté. </p><p>La pollution de l’air y est devenue un problème dès la fin des années 90, mais il a fallu attendre 2010 pour qu’elle atteigne un seuil critique. «La plaine du nord de la Chine, notamment la région qui englobe Pékin, Tianjin et la province du Hebei, le delta du Yangtzé et le bassin du Sichuan sont les zones les plus affectées», note Zhu Tong, un professeur de sciences environnementales à l’université de Pékin. Outre leur géographie qui ne favorise pas la circulation de l’air, ces régions concentrent une bonne partie des usines du pays.</p><h4 style="text-align: center;"><img class="img-responsive img-center " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1541780139_quatre.png"><em>Photo 1 </em>Des ouvriers lors du déjeuner à Xingtai. <em>Photo 2 </em>Des ouvriers quittent leur usine en fin de journée. <br> <em>Photo 3</em> Un ouvrier quitte son usine en scooter. <em>Photo 4</em> Un homme à scooter proche d’un quartier industriel de Xingtai.</h4><p>«L’industrie pétrolière, chimique, de l’acier et du ciment sont particulièrement gourmandes en énergie, précise-t-il. Or la plupart de ces usines fonctionnent au charbon, ce qui provoque les émanations à l’origine du smog.» La Chine compte aussi des milliers de centrales électriques alimentées au charbon. «Il s’agit d’un combustible abondant et peu cher, contrairement au pétrole ou au gaz naturel que nous devons importer», souligne Song Guojun, le directeur de l’Institut de politique environnementale de l’université Renmin. Le pays génère 70% de son électricité par ce biais. </p><p>A cela s’ajoutent les voitures, de plus en plus nombreuses sur les routes chinoises, les chauffages domestiques fonctionnant au charbon et le réchauffement climatique qui a eu pour effet de faire baisser la pluviométrie et le vent au nord-est du pays, et donc d’empêcher la dissipation du smog.</p><h3 style="text-align: center;">Particules meurtrières</h3><p>Cela a créé une crise environnementale sans précédent en saturant l’air du pays de particules fines nocives pour la santé. Ces dernières sont à l’origine d’une multitude de maladies respiratoires: asthme, bronchite chronique, inflammation des poumons. Elles sont aussi suffisamment petites pour passer la barrière des poumons et s’immiscer dans le sang, provoquant des maladies cardiovasculaires et des attaques cérébrales. Sur le plus long terme, elles provoquent des cancers du poumon. </p><p>Tang Deliang, un expert en médecine environnementale de l’Université Columbia, s’est penché sur l’impact in utero de l’une des composantes du smog, les hydrocarbures aromatiques polycycliques. «Nous avons découvert qu’il provoque des dommages irréversibles sur les neurones de l’enfant à naître, dit-il. Cela retarde son développement, affecte sa mémoire et ralentit ses fonctions motrices.»</p><p>Du côté des nouvelles classes moyennes, la colère commence à gronder. En février, un millier de résidents sont descendus dans la rue à Daqing, au nord-est du pays, pour protester contre la construction d’un usine à aluminium. Des manifestations anti-smog ont aussi eu lieu à Chengdu, dans le Sichuan, et à Pékin. Un collectif de six avocats a même déposé une plainte contre les autorités de la capitale.</p><h3 style="text-align: center;">Airpocalypse<br></h3><p>Ma Jun veut exploiter cette rage. Assis au milieu des purificateurs d’air au sommet d’une tour qui abrite les locaux de son ONG, cet homme menu au sourire affable et au regard déterminé se remémore l’hiver 2011. «Cet hiver-là, Pékin a connu dix jours de smog ininterrompus, dit-il en regardant par la fenêtre l’épaisse couche de pollution qui recouvre la capitale d’un voile gris. L’ambassade américaine s’est mise à publier chaque jour le niveau de PM 2,5 et les citoyens ont commencé à le relayer sur Weibo (<em>le twitter chinois, ndlr</em>).»</p><h4 style="text-align: center;"><img class="img-responsive " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1512153342_18.xingtai_pollutiondelair_bplt_clementburge.jpg">Ma Jun, un célèbre militant pour l’environnement, dans son complexe immobilier à Pékin. <br></h4><p>Il décide alors de créer une app avec une carte interactive, The Blue Map, qui détaille le degré de pollution ville par ville, heure par heure et même usine par usine. «En 2013, seules 74 municipalités effectuaient des relevés; aujourd’hui, il y en a plus de 400», dit-il. Ma Jun pense que cela permettra de faire pression sur les autorités. «Grâce à ces données, il est désormais possible d’identifier les usines les plus polluantes et celles dont les émanations dépassent le maximum légal», glisse-t-il.</p><p style="text-align: left;">D’autres apps mesurant la qualité de l’air ont vu le jour dans le sillage de The Blue Map. De nombreuses start-up se sont mises également à vendre des gadgets antipollution, à l’image de Kaiterra, une firme suisse qui vend un œuf permettant de mesurer les niveaux de PM 2,5. Le marché pour ces innovations est vaste: les membres des nouvelles classes moyennes sont prêtes à tout pour protéger la santé de leur unique enfant. <br></p><p style="text-align: left;">Certains dépensent des fortunes pour emmener leur progéniture en Islande ou à Phuket, en Thaïlande, afin de lui «nettoyer les poumons». D’autres choisissent carrément d’émigrer. Une école à Pékin a installé une bulle transparente remplie d’air purifié pour permettre aux élèves de pratiquer du sport à l’abri du smog.<br></p><h3 style="text-align: center;">«Nous partirons aussi»<br></h3><p>Zheng Wei est l’un de ces parents inquiets. Lorsqu’il nous retrouve dans un café au centre de Pékin, ce développeur d’apps de 36 ans ressemble à Robocop. Il porte un masque filtrant noir qu’il a fait faire sur mesure à Singapour, un béret noir, des gants et une veste boutonnée jusqu’au col. «Je prends une douche à chaque fois que je rentre à la maison car les particules fines s’immiscent partout, même dans les cheveux», soupire-t-il. Chez lui, il a fait installer des purificateurs d’air dans chaque pièce. Dans la chambre de son fils de 6 ans, il en a même mis deux. Sa voiture aussi est équipée d’un système qui nettoie l’air. <br>Chaque jour, il consulte diverses apps pour savoir le niveau de PM 2,5. C’est devenu une sorte de rituel. «Je sais rien qu’en regardant la couleur du ciel si nous sommes au-dessus de 300, relève-t-il. Mais le plus dangereux, ce sont les jours où on est à 100. Tout a l’air normal mais l’air est nocif.» Il s’inquiète de voir son fils jouer dehors. «A moins que le niveau de PM 2,5 ne dépasse 500, les écoles obligent les élèves à faire de l’exercice durant 30 minutes par jour à l’air libre, lâche-t-il. Et ils n’ont pas le droit de porter de masque.»</p><p style="text-align: left;">Il rêve de pouvoir quitter Pékin. «La plupart de mes amis sont déjà partis vivre en Australie, au Canada ou en Nouvelle-Zélande, glisse-t-il. Dès que j’aurai économisé assez d’argent, nous partirons aussi.»</p><h4 style="text-align: center;"><img class="img-responsive " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1512155437_masques2.jpg">Portraits d’habitants des villes de Xingtai et Pékin.</h4><h3 style="text-align: center;">Moniteurs bourrés de coton<br></h3><p>Le gouvernement a récemment pris conscience de l’ampleur du problème. Ces trois dernières années, il a fixé des objectifs ambitieux de réduction des concentrations de particules fines, investi massivement dans les énergies renouvelables et instauré des limites strictes sur les émanations des véhicules. Une taxe sur le carbone et une bourse pour les quotas d’émissions est introduite depuis 2018. Mais le vrai défi, c’est de réduire la pollution émise par les usines. Des milliers d’inspecteurs ont été déployés ces derniers mois à travers le pays pour amender celles qui ne respectent pas la loi et de nombreuses installations fabriquant de l’acier, du ciment ou de l’aluminium ont été fermées.</p><p>Mais la résistance est forte. Les autorités locales, qui craignent de perdre leur poule aux œufs d’or et de subir le mécontentement des ouvriers en cas de licenciements, informent souvent les patrons d’usine en amont d’une inspection ou ferment les yeux en cas de violations. Dans le Shanxi, un responsable municipal a bourré de coton les moniteurs de smog, pour faire baisser les niveaux de pollution mesurés. En avril, un industriel dans le Shandong a enfermé une équipe d’inspecteurs dans son usine, pour les empêcher de rédiger un rapport sur les émanations émises par ses installations.</p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'dans-l-enfer-de-la-ville-la-plus-polluee-de-chine', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-6', 'like' => (int) 856, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1350, 'homepage_order' => (int) 1590, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'attachments' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, 'relatives' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) {} ], 'embeds' => [], 'images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 1 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 2 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 3 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 4 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 5 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 6 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 7 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'audios' => [], 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'author' => 'Bon pour la tête', 'description' => 'Xingtai, une cité industrielle de 7,6 millions d’habitants, est recouverte en permanence d’une épaisse couche de smog. Reportage au milieu des usines crachant des nuages de charbon toxiques.', 'title' => 'Dans l’enfer de la ville la plus polluée de Chine', 'crawler' => true, 'connected' => null, 'menu_blocks' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) {} ], 'menu' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) {} ] ] $bufferLevel = (int) 1 $referer = '/' $OneSignal = '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093' $_serialize = [ (int) 0 => 'post' ] $post = object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 621, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'Deuxième volet: L'AIR ', 'title' => 'Dans l’enfer de la ville la plus polluée de Chine', 'subtitle' => 'Xingtai, une cité industrielle de 7,6 millions d’habitants, est recouverte en permanence d’une épaisse couche de smog. Reportage au milieu des usines crachant des nuages de charbon toxiques.', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p></p><hr><p></p><p style="text-align: center;">Texte et photos: Julie Zaugg et Clément Bürge</p><p></p><hr><p></p> <p><a href="https://pollutionchine.netlify.com/" target="_blank"><img class="img-responsive img-center " src="https://bonpourlatete.comhttps://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1541781681_banner7.xingtai_pollutiondelair_bplt_clementburgecopie.jpg"></a></p> <br><p>Le ciel a pris une teinte orange crème. Le disque rouge du soleil levant cherche à percer à travers l’épais smog qui recouvre tout, sans vraiment y parvenir. Les contours des arbres dépourvus de feuilles, des rangées de tours identiques et des humains qui passent silencieusement sur des vélos électriques, comme des fantômes, sont flous. Les phares des voitures, allumés en plein jour, projettent des faisceaux de lumière dorés qui transpercent cette couche de gaz grisâtre. Une odeur de pétrole et de charbon brûlé flotte dans l’air. Cela laisse un arrière-goût métallique dans la bouche. </p><p>A Xingtai, une ville située à 400 kilomètres au sud de Pékin, dans la province du Hebei, le niveau de particules fines PM 2,5 (inférieures à 2,5 microns) atteint 560 microgrammes par m³ ce matin, soit 56 fois le maximum recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ces dernières années, cette cité de 7,6 millions d’habitants au cœur du poumon industriel de la Chine a à plusieurs reprises pris la tête du classement des villes les plus polluées du pays.</p><h4 style="text-align: center;"><img class="img-responsive " src="https://bonpourlatete.comhttps://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1512155398_masques1.jpg">Portraits d’habitants des villes de Xingtai et Pékin.</h4><br><p>Mais l’Empire du Milieu dans son ensemble est noyé sous une couche de smog quasi permanente. Il génère 30% des émissions polluantes et brûle 50% du charbon consommé sur le plan mondial. Chaque année, 3 millions de personnes y décèdent en raison de la mauvaise qualité de l’air. Celle-ci a fait chuter l’espérance de vie de plus de deux ans (25 mois). Les particules fines émises en Chine ne s’arrêtent pas aux frontières nationales. Elles provoquent 411’000 décès par an au Japon, en Corée du Sud et même en Europe et aux Etats-Unis.</p><h3 style="text-align: center;">Bile noire<br></h3><p>Lorsqu’on quitte le centre de Xingtai, les barres d’immeubles cèdent rapidement la place aux usines. La cheminée rayée blanc et rouge de Kingbird, un fabricant de câbles en acier, vomit un plumet de fumée gris foncé. Il s’élève dans le ciel, se gonflant et se dégonflant au fil du vent comme un gros cumulus orageux. Tout autour, on aperçoit des usines de coke, d’acier, de verre, de ciment et de briques. Elles ont chacune leur propre nuage d’émanations toxiques. Des camions chargés de charbon effectuent un ballet incessant entre elles, pour leur amener du combustible. Le sol est recouvert d’une boue noire et gluante mélangée à de la suie.</p><p>Un flux continu d’ouvriers en bleu de travail sort de l’enceinte de Jizhong Energy, un conglomérat qui opère plusieurs mines de charbon à Xingtai. Feng Chunlin, un grand bonhomme au visage et aux épaules carrées qui porte un sac en plastique rempli de nouilles, y travaille depuis plus de 30 ans. Il vit avec toute sa famille dans l’un des dortoirs adjacents à l’usine. «Bien sûr que la qualité de l’air m’inquiète, mais je n’y peux rien, glisse ce technicien sur machines de 46 ans. J’oblige mes enfants à porter un masque, même à l’intérieur, même durant la nuit.»</p><p>A quelques pas de là, une série de maisonnettes basses hébergent des cantines servant de grands bols de soupes aux nouilles aux ouvriers. Quatre hommes déjeunent, leur casque jaune posé sur la table. «Je n’ai pas le luxe de me préoccuper de la pollution, soupire Mr Ma*, un ouvrier de 50 ans à l’air las en parka bleu foncé. Je ne suis qu’un petit pion, un homme du peuple. Ma priorité c’est de gagner assez d’argent pour faire vivre ma famille.» <br></p><p>Un constat d’impuissance partagé par le patron du restaurant, Zhang Zhirui. «Mon fils de 6 ans tousse beaucoup et s’est mis à cracher de la bile noire, dit cet homme de 29 ans vêtu tout de noir, en regardant ses pieds. Mais je n’ai pas assez d’argent pour déménager et tout recommencer à zéro. Alors je lui interdis simplement de jouer dehors.» En arrière-plan, on entend le ronronnement sourd de l’usine, comme un gros insecte métallique.<br></p><h4 style="text-align: center;"><img class="img-responsive " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1512153329_11.xingtai_pollutiondelair_bplt_clementburge.jpg">Zhang Zhirui, 29 ans, propriétaire d’un petit restaurant proche d’une usine à Xingtai. <br></h4><h3 style="text-align: center;">Sur l’autel du développement économique</h3><p>Ce fatalisme est dû au paradoxe que pose une ville comme Xingtai. «Les industries qui empoisonnent notre air sont aussi celles qui nous font vivre, relève Shi Jianting, un vendeur de voitures à la voix graveleuse qui a passé toute sa vie dans la ville. L’économie locale repose entièrement sur ces usines. Si elles fermaient, ce serait la catastrophe.» </p><p>Il est assis dans un salon de thé aux murs recouverts d’estampes appartenant à un ami, Mr Liu. «Le gouvernement a sacrifié notre santé sur l’autel du développement économique, rétorque ce dernier, en versant du thé couleur miel dans des petits bols décorés au bleu de Chine. Les choses se sont progressivement empirées depuis une quinzaine d’années, mais cela fait trois ans que notre vie est devenue insoutenable. Mon fils de 12 ans tousse, sa gorge est irritée et son nez coule en permanence.»</p><p>Il se remémore la vie avant. «Le ciel était bleu, l’air était propre et on voyait les montagnes aux alentours de la ville, détaille-t-il. Aujourd’hui, vous avez de la chance si vous voyez le bâtiment d’en face. Il ne fait beau qu’une semaine par mois en moyenne.» Il ne ressent pas de colère, seulement de l’impuissance.</p><h3 style="text-align: center;">Accros au charbon<br></h3><p>La Chine compte des centaines de villes comme Xingtai. Concentrées au nord et l’est du pays, elles ont alimenté le boom économique qui a permis à ce pays de 1,4 milliard d’habitants de croître de 10% par an ces 35 dernières années et de faire sortir 680 millions d’habitants de la pauvreté. </p><p>La pollution de l’air y est devenue un problème dès la fin des années 90, mais il a fallu attendre 2010 pour qu’elle atteigne un seuil critique. «La plaine du nord de la Chine, notamment la région qui englobe Pékin, Tianjin et la province du Hebei, le delta du Yangtzé et le bassin du Sichuan sont les zones les plus affectées», note Zhu Tong, un professeur de sciences environnementales à l’université de Pékin. Outre leur géographie qui ne favorise pas la circulation de l’air, ces régions concentrent une bonne partie des usines du pays.</p><h4 style="text-align: center;"><img class="img-responsive img-center " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1541780139_quatre.png"><em>Photo 1 </em>Des ouvriers lors du déjeuner à Xingtai. <em>Photo 2 </em>Des ouvriers quittent leur usine en fin de journée. <br> <em>Photo 3</em> Un ouvrier quitte son usine en scooter. <em>Photo 4</em> Un homme à scooter proche d’un quartier industriel de Xingtai.</h4><p>«L’industrie pétrolière, chimique, de l’acier et du ciment sont particulièrement gourmandes en énergie, précise-t-il. Or la plupart de ces usines fonctionnent au charbon, ce qui provoque les émanations à l’origine du smog.» La Chine compte aussi des milliers de centrales électriques alimentées au charbon. «Il s’agit d’un combustible abondant et peu cher, contrairement au pétrole ou au gaz naturel que nous devons importer», souligne Song Guojun, le directeur de l’Institut de politique environnementale de l’université Renmin. Le pays génère 70% de son électricité par ce biais. </p><p>A cela s’ajoutent les voitures, de plus en plus nombreuses sur les routes chinoises, les chauffages domestiques fonctionnant au charbon et le réchauffement climatique qui a eu pour effet de faire baisser la pluviométrie et le vent au nord-est du pays, et donc d’empêcher la dissipation du smog.</p><h3 style="text-align: center;">Particules meurtrières</h3><p>Cela a créé une crise environnementale sans précédent en saturant l’air du pays de particules fines nocives pour la santé. Ces dernières sont à l’origine d’une multitude de maladies respiratoires: asthme, bronchite chronique, inflammation des poumons. Elles sont aussi suffisamment petites pour passer la barrière des poumons et s’immiscer dans le sang, provoquant des maladies cardiovasculaires et des attaques cérébrales. Sur le plus long terme, elles provoquent des cancers du poumon. </p><p>Tang Deliang, un expert en médecine environnementale de l’Université Columbia, s’est penché sur l’impact in utero de l’une des composantes du smog, les hydrocarbures aromatiques polycycliques. «Nous avons découvert qu’il provoque des dommages irréversibles sur les neurones de l’enfant à naître, dit-il. Cela retarde son développement, affecte sa mémoire et ralentit ses fonctions motrices.»</p><p>Du côté des nouvelles classes moyennes, la colère commence à gronder. En février, un millier de résidents sont descendus dans la rue à Daqing, au nord-est du pays, pour protester contre la construction d’un usine à aluminium. Des manifestations anti-smog ont aussi eu lieu à Chengdu, dans le Sichuan, et à Pékin. Un collectif de six avocats a même déposé une plainte contre les autorités de la capitale.</p><h3 style="text-align: center;">Airpocalypse<br></h3><p>Ma Jun veut exploiter cette rage. Assis au milieu des purificateurs d’air au sommet d’une tour qui abrite les locaux de son ONG, cet homme menu au sourire affable et au regard déterminé se remémore l’hiver 2011. «Cet hiver-là, Pékin a connu dix jours de smog ininterrompus, dit-il en regardant par la fenêtre l’épaisse couche de pollution qui recouvre la capitale d’un voile gris. L’ambassade américaine s’est mise à publier chaque jour le niveau de PM 2,5 et les citoyens ont commencé à le relayer sur Weibo (<em>le twitter chinois, ndlr</em>).»</p><h4 style="text-align: center;"><img class="img-responsive " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1512153342_18.xingtai_pollutiondelair_bplt_clementburge.jpg">Ma Jun, un célèbre militant pour l’environnement, dans son complexe immobilier à Pékin. <br></h4><p>Il décide alors de créer une app avec une carte interactive, The Blue Map, qui détaille le degré de pollution ville par ville, heure par heure et même usine par usine. «En 2013, seules 74 municipalités effectuaient des relevés; aujourd’hui, il y en a plus de 400», dit-il. Ma Jun pense que cela permettra de faire pression sur les autorités. «Grâce à ces données, il est désormais possible d’identifier les usines les plus polluantes et celles dont les émanations dépassent le maximum légal», glisse-t-il.</p><p style="text-align: left;">D’autres apps mesurant la qualité de l’air ont vu le jour dans le sillage de The Blue Map. De nombreuses start-up se sont mises également à vendre des gadgets antipollution, à l’image de Kaiterra, une firme suisse qui vend un œuf permettant de mesurer les niveaux de PM 2,5. Le marché pour ces innovations est vaste: les membres des nouvelles classes moyennes sont prêtes à tout pour protéger la santé de leur unique enfant. <br></p><p style="text-align: left;">Certains dépensent des fortunes pour emmener leur progéniture en Islande ou à Phuket, en Thaïlande, afin de lui «nettoyer les poumons». D’autres choisissent carrément d’émigrer. Une école à Pékin a installé une bulle transparente remplie d’air purifié pour permettre aux élèves de pratiquer du sport à l’abri du smog.<br></p><h3 style="text-align: center;">«Nous partirons aussi»<br></h3><p>Zheng Wei est l’un de ces parents inquiets. Lorsqu’il nous retrouve dans un café au centre de Pékin, ce développeur d’apps de 36 ans ressemble à Robocop. Il porte un masque filtrant noir qu’il a fait faire sur mesure à Singapour, un béret noir, des gants et une veste boutonnée jusqu’au col. «Je prends une douche à chaque fois que je rentre à la maison car les particules fines s’immiscent partout, même dans les cheveux», soupire-t-il. Chez lui, il a fait installer des purificateurs d’air dans chaque pièce. Dans la chambre de son fils de 6 ans, il en a même mis deux. Sa voiture aussi est équipée d’un système qui nettoie l’air. <br>Chaque jour, il consulte diverses apps pour savoir le niveau de PM 2,5. C’est devenu une sorte de rituel. «Je sais rien qu’en regardant la couleur du ciel si nous sommes au-dessus de 300, relève-t-il. Mais le plus dangereux, ce sont les jours où on est à 100. Tout a l’air normal mais l’air est nocif.» Il s’inquiète de voir son fils jouer dehors. «A moins que le niveau de PM 2,5 ne dépasse 500, les écoles obligent les élèves à faire de l’exercice durant 30 minutes par jour à l’air libre, lâche-t-il. Et ils n’ont pas le droit de porter de masque.»</p><p style="text-align: left;">Il rêve de pouvoir quitter Pékin. «La plupart de mes amis sont déjà partis vivre en Australie, au Canada ou en Nouvelle-Zélande, glisse-t-il. Dès que j’aurai économisé assez d’argent, nous partirons aussi.»</p><h4 style="text-align: center;"><img class="img-responsive " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1512155437_masques2.jpg">Portraits d’habitants des villes de Xingtai et Pékin.</h4><h3 style="text-align: center;">Moniteurs bourrés de coton<br></h3><p>Le gouvernement a récemment pris conscience de l’ampleur du problème. Ces trois dernières années, il a fixé des objectifs ambitieux de réduction des concentrations de particules fines, investi massivement dans les énergies renouvelables et instauré des limites strictes sur les émanations des véhicules. Une taxe sur le carbone et une bourse pour les quotas d’émissions est introduite depuis 2018. Mais le vrai défi, c’est de réduire la pollution émise par les usines. Des milliers d’inspecteurs ont été déployés ces derniers mois à travers le pays pour amender celles qui ne respectent pas la loi et de nombreuses installations fabriquant de l’acier, du ciment ou de l’aluminium ont été fermées.</p><p>Mais la résistance est forte. Les autorités locales, qui craignent de perdre leur poule aux œufs d’or et de subir le mécontentement des ouvriers en cas de licenciements, informent souvent les patrons d’usine en amont d’une inspection ou ferment les yeux en cas de violations. Dans le Shanxi, un responsable municipal a bourré de coton les moniteurs de smog, pour faire baisser les niveaux de pollution mesurés. En avril, un industriel dans le Shandong a enfermé une équipe d’inspecteurs dans son usine, pour les empêcher de rédiger un rapport sur les émanations émises par ses installations.</p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'dans-l-enfer-de-la-ville-la-plus-polluee-de-chine', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-6', 'like' => (int) 856, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1350, 'homepage_order' => (int) 1590, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 1 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 2 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 3 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 4 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 5 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 6 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 7 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 1 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 2 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 3 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 4 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 5 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 6 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 7 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4881, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'La Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) aurait-elle engagé une guerre contre le monde des réalités?', 'subtitle' => 'Avec le jugement favorable à la plainte de l’association KlimaSeniorinnen Schweiz, la CEDH ouvre la voie à la sanction des Etats en se fondant sur des arguments façonnés dans un monde imaginaire. Pour la première fois, les juges laissent libre cours au développement d’une sorte de solipsisme radical, qui estime non seulement que la description des climats de la Terre peut se résumer à des impressions subjectives, mais qu’en plus ces climats peuvent être soumis à la seule volonté humaine.', 'subtitle_edition' => 'Avec le jugement favorable à la plainte de l’association KlimaSeniorinnen Schweiz, la CEDH ouvre la voie à la sanction des Etats en se fondant sur des arguments façonnés dans un monde imaginaire. Pour la première fois, les juges laissent libre cours au développement d’une sorte de solipsisme radical.', 'content' => '<p style="text-align: center;">Dr <strong>Eric Verrecchia</strong>, biogéochimiste</p> <hr /> <p>Ce solipsisme contribue à la construction d’une illusion de masse encouragée par la substitution de modèles numériques virtuels à la réalité du monde. Par ce jugement, la CEDH semble vouloir enterrer toute démarche rationnelle appuyée sur des faits pour favoriser des croyances.</p> <p>Accrochées à un mouvement généralisé autour du climat, qui favorise la foi d’une construction sociale de la réalité, à l’instar de la «justice climatique», ces plaignantes semblent avoir banni de leur plaidoyer tout ce qui pourrait résister au contrôle humain de la météo du jour, sans égards aux résultats scientifiques et leurs immenses incertitudes concernant les climats futurs. Les plaignantes ont accusé en substance les autorités suisses de mener une politique climatique aux objectifs et aux mesures insuffisantes, «en violation de leur droit à la vie», arguant de la vulnérabilité des personnes âgées face aux effets des changements en cours, et en particulier aux vagues de chaleur. Ce qui est visé, selon le jugement, serait l’incapacité de la Suisse à fournir une estimation des émissions de gaz à effet de serre futures afin de limiter «le réchauffement climatique» au fameux 1,5°C de l’Accord de Paris, valeur pourtant parfaitement arbitraire et dont les conséquences néfastes restent difficiles à identifier.</p> <p>Mais qu’en est-il vraiment? Que disent les données des études démographiques sur la «violation du droit à la vie» que ce soit sous les climats helvétiques ou mondiaux? Le «réchauffement climatique» met-il réellement en péril le «droit à la vie» des femmes âgées de Suisse?</p> <p>Premier constat, d’après les données de l’Office Fédéral de la Statistique (OFS), l’espérance de vie à la naissance des femmes suisses est passée de 79,3 ans en 1982 à 85,4 ans en 2022, et ce malgré «l’urgence climatique», soit un gain de 56 jours par an depuis 1982. Sur la même période, l’espérance de vie à 65 ans, âge minimal de ces militantes, est passée de 18,4 à 22,5 années. Il ne semble pas que «le climat» ait eu des conséquences fâcheuses sur leur droit à la vie.</p> <p>En recoupant les données de l’OFS et de Météosuisse, on peut observer la nature cyclique du nombre de décès par semaine des personnes de plus de 65 ans en Suisse, de 2010 à 2024 (Figure).</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1713434705_capturedcran2024041812.04.17.png" class="img-responsive img-fluid center " width="784" height="554" /></p> <p>La courbe noire pleine montre que les périodes hivernales restent les plus fatales, toutes causes confondues, pouvant parfois accroître la mortalité de 72% par rapport aux périodes estivales. Bien que les variabilités démographiques soient complexes à appréhender avec précision (comme les «effets moisson» ou les crises sanitaires telles la Covid-19), cette nature cyclique confirme simplement que «le froid tue».</p> <p>Pour s’en convaincre, s’affichent en gris sur la figure et à titre d’exemple, les températures <i>maximales </i>quotidiennes de la station de Neuchâtel montrant de larges amplitudes au cours de l’année. A partir du printemps 2020, la courbe des décès-toutes-causes subit les perturbations du Coronavirus et ses conséquences, rendant hasardeuse toute interprétation de détail. Mais la forte anti-corrélation entre décès et saisonnalité demeure. Nous supportons bien plus aisément les températures non-optimales chaudes que froides. Une étude récente<strong><sup>1</sup></strong> publiée dans <i>The Lancet</i> sur les excès de mortalité dans les villes européennes entre 2000 et 2019, dus cette fois uniquement aux températures non-optimales chaudes ou froides, confirme la tendance générale: entre 65 et 74 ans, le froid tue en Suisse 3 fois plus que le chaud, entre 75 et 84 ans, 6 fois plus, et au-dessus de 85 ans, 7,6 fois davantage. Dans une autre étude du <i>Lancet</i><strong><sup>2</sup></strong> sur les températures non-optimales entre 2000 et 2019 au niveau mondial, le constat est identique: le taux mondial de surmortalité liée au froid a baissé de 0,5% alors que celui lié à la chaleur aurait augmenté de 0,2%, conduisant à une réduction nette du ratio mondial des décès liés aux températures extrêmes. Mais ces pourcentages ne touchent pas le même nombre de personnes, bien plus nombreuses à décéder durant les hivers, ce qui amplifie davantage le bénéfice d’un réchauffement climatique. Ces militantes du climat semblent donc avoir convaincu la CEDH de porter la justice dans un monde fantasmé, où seules les températures excessivement chaudes président à la destinée des femmes, en invitant la Suisse à rejeter la réalité des faits.</p> <p>Pourtant, dans le monde réel, faut-il le rappeler, l’espérance de vie des Suissesses n’a cessé d’augmenter, et ce malgré le «dérèglement climatique», et grâce, pour l’essentiel, aux énergies fossiles. De plus, les décès directement liés aux températures non-optimales s’amenuisent grâce en grande partie à des hivers plus cléments.</p> <p>Dans le monde réel, un pays riche comme la Suisse permet à sa population de s’adapter aisément aux inconforts météorologiques (chauffage ou climatisation, isolations, facilité d’accès aux soins, énergie toujours disponible, etc.). A cela peut s’ajouter une topographie bienveillante durant les étés avec de nombreux lacs et rivières, et une fraicheur montagnarde accessible.</p> <p>Dans le monde réel, la Suisse a diminué de près de 40% ses émissions de CO<sub>2</sub> par habitant depuis 1980 et 91% de sa production électrique est bas-carbone. D’après la Banque Mondiale, les émissions de CO<sub>2</sub> par dollar de parité de pouvoir d’achat de PIB (ce qui ramène tous les pays du monde à une échelle comparable) placent la Suisse au 4ème<sup>.</sup>rang sur 181 pays, démontrant son efficience énergétique tout en maintenant des conditions de vie exceptionnelles, devant la Suède 6ème, la France 28ème, l’Allemagne 74ème (illustrant l’échec de l’<i>Energiewende</i>), les USA 126ème et la Chine 170ème.</p> <p>Dans le monde réel, si la Suisse devait poursuivre ses émissions de CO<sub>2</sub> au niveau de 2019, elle ne contribuerait en 2100 qu’à une élévation de la température mondiale de quelques millièmes de degrés Celsius suivant les formules fournies par le GIEC. Ces valeurs restent non-mesurables et insignifiantes.</p> <p>Mais les militantes du climat ne vivent pas dans le monde réel. Elles séjournent dans un univers peuplé d’illusions où seules les impressions du sujet construisent son milieu, où les slogans inconsistants balaient les données factuelles, où la Suisse parviendrait par sa «politique climatique» à influencer la régulation des climats de la Terre. Oui, la CEDH a bien approuvé la guerre contre la réalité menée par le climatisme, nouvelle religion de certaines classes aisées des pays les plus riches.</p> <hr /> <h4><sup>1</sup>Masselot et al. (2023) <i>Lancet Planet Health</i>, vol. 7, e-271-281</h4> <h4><sup>2</sup>Zhao et al. (2021) <i>Lancet Planet Health</i>, vol. 5, e415-425</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'la-cour-europeenne-des-droits-de-l-homme-cedh-aurait-elle-engage-une-guerre-contre-le-monde-des-realites', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 25, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4878, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Cuba entre famine et abondance', 'subtitle' => 'La situation économique à Cuba est catastrophique. Pour beaucoup, c’est la famine, le mot n’est pas trop fort. Pas pour les privilégiés qui disposent de dollars. L’envoyé spécial du «Figaro» décrit le supermarché qui fait fureur à La Havane: Diplomarket, qui regorge d’aliments et d’articles ménagers.', 'subtitle_edition' => 'La situation économique à Cuba est catastrophique. Pour beaucoup, c’est la famine, le mot n’est pas trop fort. Pas pour les privilégiés qui disposent de dollars. L’envoyé spécial du «Figaro» décrit le supermarché qui fait fureur à La Havane: Diplomarket, qui regorge d’aliments et d’articles ménagers.', 'content' => '<p>Le commerce est d<span>irigé par un Cubano-américain, Frank Cuspinera Medina, dans le cadre d’une société enregistrée en Floride avec des capitaux de diverses sources, espagnoles notamment. Les vastes hangars se trouvent à une dizaine de kilomètres du centre, sans desserte de transports publics. Tous les jours, c’est là un défilé de belles voitures. Pas seulement à plaques diplomatiques. L’île en détresse a ses nouveaux riches. </span></p> <p><span>«La plupart des Cubains seraient capables de faire un infarctus, tant il y a de nourriture et de produits qu’ils n’ont jamais vus de leur vie et qu’ils ne pourront jamais se payer», lâche une pharmacienne venue en side-car avec son mari «pour voir ça». Seuls moyens de paiement, le dollar, l’euro, les cartes Visa et Mastercard dans ces monnaies, non accessibles aux Cubains. Les amateurs de viande veillent à garder le ticket de caisse, car ailleurs il est interdit d’acheter du bœuf hors des restaurants et la police contrôle les voitures. Les caissières sont vêtues de tee-shirts estampillés Saint-Gobain, sans que personne ne sache quel est ici le rôle de cette entreprise. Toutes sont jeunes, blanches, souriantes. «Il n’y a qu’un jeune Noir, sûrement qu’ils s’en servent pour décharger les caisses», raille une cliente mulâtre. </span><span>Le Parti communiste au pouvoir a l’échine souple. Et s’accommode des arrangements les plus douteux.</span></p> <hr /> <h4><a href="https://www.lefigaro.fr/conjoncture/diplomarket-ce-supermarche-americain-qui-fait-fureur-a-cuba-20240414" target="_blank" rel="noopener">Lire l'article original</a></h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'cuba-entre-famine-et-abondance', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 13, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 4, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4861, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'La démocratie, oui… si elle convient', 'subtitle' => 'Le site Infosperber a publié une provocante réflexion de Walter Langenegger, ex-chef de la rubrique suisse au « St.Galler Tagblatt » et chef de la communication de la ville de Berne. Selon lui, lorsque des intérêts particuliers priment sur la volonté populaire et la Constitution au Parlement, les valeurs démocratiques sont mises de côté. Citation.', 'subtitle_edition' => 'Le site Infosperber a publié provocante réflexion de Walter Langenegger, ex-chef de la rubrique suisse au « St.Galler Tagblatt » et chef de la communication de la ville de Berne. Selon lui, lorsque des intérêts particuliers priment sur la volonté populaire et la Constitution au Parlement, les valeurs démocratiques sont mises de côté. Citation.', 'content' => '<p style="text-align: justify;"><span>Ces derniers temps, la majorité bourgeoise a pris un cap discutable en matière de politique nationale : de plus en plus souvent, elle plie à sa volonté les plébiscites et les décisions démocratiques qui ne lui conviennent pas - au besoin contre les règles de procédure établies, la Constitution fédérale et la volonté du peuple. Oui à la démocratie - mais seulement au cas par cas ? On assiste ici à une dangereuse érosion de l'esprit démocratique.</span></p> <p style="text-align: justify;"><o:p></o:p><span>La démocratie ne vit pas seulement d'une constitution fondée sur le principe de la majorité, les droits fondamentaux et les droits de l'homme et des règles de procédure équitables ; la démocratie vit aussi du fait que l'esprit de la constitution est déterminant et guide les acteurs politiques. Les principes démocratiques doivent primer sur l'idéologie et le programme des partis. Si cette attitude fondamentale fait défaut, la démocratie risque de devenir lettre morte.</span></p> <h3 style="text-align: justify;"><strong><span>Mauvais perdants</span></strong></h3> <p style="text-align: justify;"><o:p></o:p><span>Le fait que cette attitude fondamentale ne soit pas au mieux en Suisse se manifeste de plus en plus souvent, par exemple récemment après le "oui" à la 13e rente AVS. Bien que plusieurs semaines se soient écoulées entre-temps, les partis bourgeois n'arrivent pas à se résigner à leur défaite, restent en mode combat, se moquent de la décision populaire et la torpillent avec des propositions de financement abracadabrantes. </span></p> <p style="text-align: justify;"><span>Cela a culminé récemment avec la NZZ, qui a suggéré avec malice d'introduire une réglementation permettant de renoncer volontairement au supplément de rente. On pourrait considérer cette rhétorique comme une manière de surmonter la douleur des perdants de la votation. Mais ce serait sous-estimer le phénomène. Car le discrédit jeté par la majorité bourgeoise sur les plébiscites indésirables fait désormais partie du système. Elle sert à préparer le terrain pour pouvoir attaquer plus tard les verdicts démocratiques au Parlement, à justifier les manœuvres douteuses du point de vue de la politique nationale ainsi que les atermoiements juridiques nécessaires et à leur donner une apparence de légitimité.</span></p> <h3 style="text-align: justify;"><strong><span>Une évolution inquiétante</span></strong></h3> <p style="text-align: justify;"><o:p></o:p><span>Les six décisions prises récemment par le Conseil des États et le Conseil national illustrent ce que l'on entend par là. Il y a un an, le Parlement bourgeois a permis au Conseil fédéral, dans le cadre d'une procédure sans précédent, de signer le contrat d'achat des avions de combat F-35, alors qu'une initiative populaire était en suspens. Une votation a ainsi été empêchée de facto, un droit populaire a été invalidé et les opposants ont été refroidis.</span></p> <p style="text-align: justify;"><o:p></o:p><span>En 2021, le peuple a approuvé l'initiative sur les soins, contre la volonté des bourgeois. Elle est aujourd'hui encore bloquée. C'est précisément ce que les représentants du PLR avaient menacé de faire en cas de "oui" : repousser la décision du peuple aux calendes grecques. Le secteur des soins y voit à juste titre une violation de la Constitution.</span></p> <p style="text-align: justify;"><o:p></o:p><span>Sous la pression de la majorité bourgeoise, le Conseil fédéral a présenté en janvier un projet visant à annuler les salaires minimaux cantonaux existants. Le Conseil fédéral lui-même a mis en garde contre cette intention et l'a qualifiée d'anticonstitutionnelle, car elle bafoue la souveraineté cantonale et le principe de légalité.</span></p> <p style="text-align: justify;"><o:p></o:p><span>En mars de cette année, la majorité bourgeoise a fait échouer la mise en œuvre de l'initiative populaire contre la publicité pour le tabac, approuvée en 2022, en voulant imposer des règles spéciales qui étaient en retrait par rapport à l'ancienne loi. Même les médias bourgeois ont parlé d'une violation de la volonté populaire.</span></p> <p style="text-align: justify;"><o:p></o:p><span>En mars également, les bourgeois ont troué la loi sur les résidences secondaires avec des exceptions si larges que le Conseil fédéral a dû constater que la Constitution était ici violée. La loi est issue d'une initiative populaire approuvée en 2012 et combattue par les bourgeois.</span></p> <p style="text-align: justify;"><o:p></o:p><span>Enfin, lors de la dernière session, le Conseil des États a transmis une motion visant à contraindre toutes les communes à maintenir la vitesse maximale à 50 km/h dans les localités. Ce faisant, il a fait fi de deux piliers fondamentaux de notre système politique : l'autonomie communale et le fédéralisme.</span></p> <p style="text-align: justify;"><o:p></o:p><span>En somme, cela montre clairement ce qui se passe dans le camp bourgeois : une profonde réticence à accepter les défaites et à mettre en œuvre les décisions populaires de manière constructive avec l'adversaire politique, conformément à notre démocratie de concordance. Au lieu de cela, il place de plus en plus souvent ses propres objectifs et intérêts au-dessus des principes démocratiques et adapte les règles du jeu dans le processus de décision parlementaire à ce qui sert ses propres intérêts, grâce à de larges majorités.</span></p> <h3 style="text-align: justify;"><strong><span>Un opportunisme dangereux</span></strong></h3> <p style="text-align: justify;"><o:p></o:p><span>L'attitude de plus en plus opportuniste de la majorité bourgeoise vis-à-vis des principes de la politique étatique est dangereuse. Elle conduit à des décisions à la légitimité douteuse, déforme la législation, dévalorise nos fondements constitutionnels et endommage la confiance de la population dans le processus politique et dans le fonctionnement des institutions démocratiques.</span></p> <p style="text-align: justify;"><o:p></o:p><span>Cette situation est d'autant plus grave que la Suisse ne connaît pas de juridiction constitutionnelle. Le Tribunal fédéral n'est pas habilité à contrôler les lois fédérales. Le gardien suprême de la Constitution est le Parlement lui-même. Il est à la fois législateur et juge et peut, de fait, édicter des lois fédérales non conformes à la Constitution sans avoir à craindre de sanctions. Les membres du Conseil des États et du Conseil national portent donc une grande responsabilité et devraient d'autant plus être un exemple en matière de respect de la Constitution et d'esprit démocratique. Mais beaucoup ne le sont pas !</span></p> <p style="text-align: justify;"><o:p></o:p><span>Le fait que de nombreux représentants bourgeois du peuple se soient détournés de cette attitude fondamentale est probablement dû surtout à l'évolution politique des dernières décennies. Celle-ci est marquée par deux courants profonds : premièrement, une politique économique, fiscale, financière et sociale néolibérale prononcée et, deuxièmement, une radicalisation dans l'éventail des partis de droite avec un effet d'aspiration sur les partis bourgeois. Ces deux phénomènes ont affaibli la conscience de la nécessité du respect de la Constitution et de l'esprit démocratique.</span></p> <h3 style="text-align: justify;"><strong><span>Néolibéraux et droits de l'Homme</span></strong></h3> <p style="text-align: justify;"><o:p></o:p><span>Tout d'abord, le néolibéralisme : il a conduit à un déchaînement du pouvoir économique, avec pour conséquence que l'État démocratique est devenu le serviteur de groupes et de branches et que le lobbying s'est propagé jusque dans les ramifications les plus fines de la politique et de l'administration. Il s'agit de moins en moins de concevoir la démocratie comme un moyen d'établir le bien commun et la justice, mais plutôt de la contourner et de la déformer pour mieux faire valoir des intérêts économiques particuliers.</span></p> <p style="text-align: justify;"><o:p></o:p><span>Ensuite, concernant la radicalisation dans l'éventail politique de droite : elle a rendu les gens vulnérables à une mentalité autoritaire de "maître chez soi". L'importance de valeurs telles que les droits de l'homme et le principe d'égalité ainsi que le respect des principes de la politique d'État s'estompe. Dans ces milieux, la démocratie et la constitution ne sont invoquées que lorsqu'elles servent leur propre idéologie et peuvent être utilisées comme moyen pour atteindre une fin. Car ici aussi, seul compte le fait de s'imposer - avec ou contre la démocratie et la constitution.</span></p> <p style="text-align: justify;"><o:p></o:p><span>La démocratie au cas par cas, en fonction de l'idéologie, des intérêts particuliers et des calculs de pouvoir ? Et ce à une époque où il serait plus que jamais nécessaire de défendre les valeurs et les principes démocratiques ? Sombres perspectives.</span><o:p></o:p></p> <hr /> <p style="text-align: justify;"><a href="https://www.infosperber.ch/politik/demokratie-ja-aber-nur-wenns-passt/" target="_blank" rel="noopener">L'article original publié sur Infosperber</a></p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'la-democratie-oui-si-elle-convient', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 40, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 4, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4856, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'L'OTAN a 75 ans et des défis devant elle', 'subtitle' => 'Le 4 avril 1949 naissait à Washington l’Organisation du traité de l’Atlantique nord, alors composée de 12 membres. 20 autres pays sont venus l’élargir depuis. La presse européenne évoque les défis qui l’attendent et ses perspectives d’avenir, à l’heure où les cendres de la guerre froide se réchauffent.', 'subtitle_edition' => 'Le 4 avril 1949 naissait à Washington l’Organisation du traité de l’Atlantique nord, alors composée de 12 membres. 20 autres pays sont venus l’élargir depuis. La presse européenne évoque les défis qui l’attendent et ses perspectives d’avenir, à l’heure où les cendres de la guerre froide se réchauffent.', 'content' => '<p>La guerre froide pourrait pourtant changer de casting. Le quotidien allemand <a href="https://www.welt.de/debatte/kommentare/article250858622/75-Jahre-Atlantische-Allianz-Danke-Nato.html" target="_blank" rel="noopener"><em>Die Welt</em></a> désigne en effet la Chine comme un futur «grand sujet» pour l’OTAN. «Le pays se remilitarise de plus en plus et gagne en assurance», ce qui inquiète l’Ouest. Or Berlin «freine des quatre fers» déplore le quotidien. Si l’Allemagne et les autres membres de l’alliance nouent bien des partenariats avec des Etats du Pacifique, et conduisent des exercices militaires dans la zone, ce n’est pas à la hauteur de la «menace chinoise».</p> <p>La nature de cette menace? Elle n’est pas directement militaire mais plutôt économique. «Si Pékin était en mesure de bloquer les voies commerciales dans la mer de Chine méridionale, la circulation des marchandises en Europe serait en péril».</p> <p>Autre question qui n’était pas d’actualité il y a 75 ans: la contribution des Etats-Unis. Le <a href="https://www.telegraph.co.uk/opinion/2024/04/03/europe-must-step-up-to-keep-the-us-in-nato/" target="_blank" rel="noopener"><em>Daily Telegraph</em></a> regrette que l’Europe ne fasse aucun effort pour s’assurer que le plus grand contributeur de l’OTAN ne s’en détache pas. L’heure est grave, puisqu’on parle de «passer à la caisse». La menace qui plane sur l’avenir de l’organisation n’est pas seulement la perspective d’une réélection de Donald Trump et de la ligne isolationniste, c’est celle du mécontentement général des Etats-Unis qui «contribuent bien plus à la défense de l’Europe que le continent ne le fait lui-même... On aurait tort de penser que l’aide américaine coule de source.»</p> <p>Les dissensions internes sont toujours un péril sous-estimé, comme le confirme <a href="https://iq.lt/komentarai/issukiai-lietuvos-ateiciai-nato-ir-es/325771" target="_blank" rel="noopener">le mensuel lituanien </a><em><a href="https://iq.lt/komentarai/issukiai-lietuvos-ateiciai-nato-ir-es/325771" target="_blank" rel="noopener">IQ</a>. </em>Au cœur de la discorde, le droit de veto. Ce dernier a rendu «complètement inefficace» l’ONU, constate <em>IQ</em>, car le risque est constant de s’en servir pour exercer pressions ou intrigues diplomatiques. «Démocratie, droit international et Etat de droit forment le socle de l'alliance la plus puissante au monde. Mais un certain nombre d'Etats oublieux de ces valeurs tentent depuis longtemps de placer leur intérêts mercantilistes au-dessus des décisions cruciales de l’OTAN.»</p> <p>Cela revient à poser une question essentielle, dans toute organisation: qu’est-ce qui lie entre eux les Etats membres? Au-delà de la coopération militaire, ce sont des «valeurs», celles mêmes que les pays occidentaux s’emploient à défendre en ce moment en Ukraine. La députée Renaissance Anne Genetet plaide même pour la création d’un centre de l’OTAN chargé de défendre de concert les valeurs occidentales et la «résilience démocratique». Dans <a href="https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/l-otan-a-75-ans-l-age-de-la-resilience-democratique-994366.html" target="_blank" rel="noopener">les colonnes de <em>La Tribune</em></a>, l’élue souligne que l’organisation «doit plus que jamais être notre bouclier face aux ennemis de la liberté».</p> <p>Un avenir mitigé donc, porté par de beaux discours et une volonté de cohésion, entaché par des divergences internes, car tous les Etats membres ne voient pas toujours leurs intérêts converger. De manière plus pragmatique, le quotidien croate <em>Večernji list</em> remet l’église au centre du village: comment faire face à l’avenir lorsque manque la ressource principale, les soldats? </p> <p>Le nombre de militaires actifs dans les différentes armées des pays membres est en effet en recul, jusqu’à atteindre un seuil inquiétant. Les solutions habituelles sont évoquées: augmenter les rémunérations, encourager les femmes à s’engager, améliorer les conditions de vie des soldats en proposant un meilleur équilibre entre l’armée et la vie de famille... et enfin, rétablir le service militaire obligatoire. On n’a rien sans rien. </p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'l-otan-a-75-ans-et-des-defis-devant-elle', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 37, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 4, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' } ] $embeds = [] $images = [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) { 'id' => (int) 2263, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => '14. Xingtai_Pollution de l'Air_BPLT_ClémentBürge.jpg', 'type' => 'image', 'subtype' => 'jpeg', 'size' => (int) 2030236, 'md5' => 'a054b60e8a869a7084e466074fccc8c9', 'width' => (int) 6720, 'height' => (int) 4480, 'date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'title' => null, 'description' => 'Une passante au centre-ville de Xingtai.', 'author' => null, 'copyright' => '© Clément Bürge', 'path' => '1512153335_14.xingtai_pollutiondelair_bplt_clementburge.jpg', 'embed' => null, 'profile' => 'default', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Attachments' }, (int) 1 => object(Cake\ORM\Entity) { 'id' => (int) 2250, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => '1. Xingtai_Pollution de l'Air_BPLT_ClémentBürge.jpg', 'type' => 'image', 'subtype' => 'jpeg', 'size' => (int) 1916821, 'md5' => '317b183038959136fe780547abbf62bf', 'width' => (int) 6094, 'height' => (int) 4063, 'date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'title' => null, 'description' => 'Un coin de rue à Xingtai. La pollution obstrue l’air, et transforme les passants en silhouettes sombres. ', 'author' => null, 'copyright' => '© Clément Bürge', 'path' => '1512153310_1.xingtai_pollutiondelair_bplt_clementburge.jpg', 'embed' => null, 'profile' => 'default', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Attachments' }, (int) 2 => object(Cake\ORM\Entity) { 'id' => (int) 2257, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => '8. Xingtai_Pollution de l'Air_BPLT_ClémentBürge.jpg', 'type' => 'image', 'subtype' => 'jpeg', 'size' => (int) 1540295, 'md5' => '0cb33b68bf0c14de4658459ac38e9fe3', 'width' => (int) 6720, 'height' => (int) 4480, 'date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'title' => null, 'description' => 'Une série de cantines dans un quartier industriel de Xingtai. ', 'author' => null, 'copyright' => '© Clément Bürge', 'path' => '1512153323_8.xingtai_pollutiondelair_bplt_clementburge.jpg', 'embed' => null, 'profile' => 'default', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Attachments' }, (int) 3 => object(Cake\ORM\Entity) { 'id' => (int) 2252, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => '3. Xingtai_Pollution de l'Air_BPLT_ClémentBürge.jpg', 'type' => 'image', 'subtype' => 'jpeg', 'size' => (int) 1887295, 'md5' => '8fb26a5081450f54b5814fdc2ca5a855', 'width' => (int) 6720, 'height' => (int) 4480, 'date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'title' => null, 'description' => 'Le centre-ville et le marché de Xingtai, où les légumes sont souvent couverts de suie noire.', 'author' => null, 'copyright' => '© Clément Bürge', 'path' => '1512153314_3.xingtai_pollutiondelair_bplt_clementburge.jpg', 'embed' => null, 'profile' => 'default', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Attachments' }, (int) 4 => object(Cake\ORM\Entity) { 'id' => (int) 2253, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => '4. Xingtai_Pollution de l'Air_BPLT_ClémentBürge.jpg', 'type' => 'image', 'subtype' => 'jpeg', 'size' => (int) 1836227, 'md5' => 'dfe9f2d674e543ef007dbeb2ef3677ed', 'width' => (int) 5194, 'height' => (int) 3463, 'date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'title' => null, 'description' => 'Une barre d’immeuble vide en banlieue de Xingtai. Comme ailleurs en Chine, la ville connaît un boom de l’immobilier, mais peine à remplir ses nouveaux bâtiments.', 'author' => null, 'copyright' => '© Clément Bürge', 'path' => '1512153317_4.xingtai_pollutiondelair_bplt_clementburge.jpg', 'embed' => null, 'profile' => 'default', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Attachments' }, (int) 5 => object(Cake\ORM\Entity) { 'id' => (int) 2254, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => '5. Xingtai_Pollution de l'Air_BPLT_ClémentBürge.jpg', 'type' => 'image', 'subtype' => 'jpeg', 'size' => (int) 1849088, 'md5' => 'bcb06b72d3a48b1b1a413d1b1ec0009e', 'width' => (int) 6474, 'height' => (int) 4316, 'date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'title' => null, 'description' => 'Diverses usines de Xingtai, principale source de pollution de l’air.', 'author' => null, 'copyright' => '© Clément Bürge', 'path' => '1512153319_5.xingtai_pollutiondelair_bplt_clementburge.jpg', 'embed' => null, 'profile' => 'default', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Attachments' }, (int) 6 => object(Cake\ORM\Entity) { 'id' => (int) 2255, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => '6. Xingtai_Pollution de l'Air_BPLT_ClémentBürge.jpg', 'type' => 'image', 'subtype' => 'jpeg', 'size' => (int) 1208254, 'md5' => '19f5ee6a32b9e6fe15b3e117181776b6', 'width' => (int) 6720, 'height' => (int) 4480, 'date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'title' => null, 'description' => 'Diverses usines de Xingtai, principale source de pollution de l’air.', 'author' => null, 'copyright' => '© Clément Bürge', 'path' => '1512153320_6.xingtai_pollutiondelair_bplt_clementburge.jpg', 'embed' => null, 'profile' => 'default', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Attachments' }, (int) 7 => object(Cake\ORM\Entity) { 'id' => (int) 2256, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => '7. Xingtai_Pollution de l'Air_BPLT_ClémentBürge.jpg', 'type' => 'image', 'subtype' => 'jpeg', 'size' => (int) 1681293, 'md5' => 'b92a6f4ea913cc462dbf1f9bb62821a9', 'width' => (int) 6292, 'height' => (int) 4195, 'date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'title' => null, 'description' => 'Diverses usines de Xingtai, principale source de pollution de l’air.', 'author' => null, 'copyright' => '© Clément Bürge', 'path' => '1512153322_7.xingtai_pollutiondelair_bplt_clementburge.jpg', 'embed' => null, 'profile' => 'default', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Attachments' } ] $audios = [] $comments = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 1314, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Terrifiant !', 'post_id' => (int) 621, 'user_id' => (int) 1306, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 1328, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Reportage complet et très intéressant !', 'post_id' => (int) 621, 'user_id' => (int) 4608, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 1395, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Au rythme où vont les choses, est-ce le futur de l’humanité, servir les puissants comme du bétail et mourir à petit feu... ? ', 'post_id' => (int) 621, 'user_id' => (int) 207, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' } ] $author = 'Bon pour la tête' $description = 'Xingtai, une cité industrielle de 7,6 millions d’habitants, est recouverte en permanence d’une épaisse couche de smog. Reportage au milieu des usines crachant des nuages de charbon toxiques.' $title = 'Dans l’enfer de la ville la plus polluée de Chine' $crawler = true $connected = null $menu_blocks = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 56, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => '#Trends', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_tags', 'extern_url' => null, 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'posts' => [[maximum depth reached]], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 55, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => 'Les plus lus cette semaine', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_highlight', 'extern_url' => null, 'tags' => [[maximum depth reached]], 'posts' => [ [maximum depth reached] ], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' } ] $menu = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 2, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'A vif', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 4, 'description' => 'Lorsque nos auteurs ont envie de réagir sur le vif à un événement, des concerts aux disparitions célèbres, ils confient leurs écrits à la rubrique "A vif", afin que ceux-ci soient publiés dans l’instant.', 'slug' => 'a-vif', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 3, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Chronique', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => '<p>La réputation des chroniqueurs de Bon pour la tête n’est plus à faire: Tout va bien, Le billet du Vaurien, la chronique de JLK, ou encore Migraine et In#actuel, il y en a pour tous les goûts!</p>', 'slug' => 'chroniques', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 4, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Lu ailleurs', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => 'Pourquoi ne pas mettre en avant nos collègues lorsque l'on est sensibles à leur travail? Dans la rubrique « Lu ailleurs » vous trouverez des reprises choisies par la rédaction et remaniées façon BPLT.', 'slug' => 'ailleurs', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 5, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Actuel', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 1, 'description' => 'Bon pour la tête n’a pas vocation à être un site d’actualité à proprement parler, car son équipe prend le temps et le recul nécessaire pour réagir à l’information.', 'slug' => 'actuel', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 6, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Culture', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'culture', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 7, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Vos lettres', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 6, 'description' => 'Bon pour la tête donne la parole à ses lecteurs, qu’ils aient envie de partager leur avis, pousser un coup de gueule ou contribuer à la palette diversifiée d’articles publiés. A vous de jouer!', 'slug' => 'vos-lettres-a-bon-pour-la-tete', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 8, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Analyse', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'analyse', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 10, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Science', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'sciences', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 1, 'rght' => (int) 2, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 11, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Histoire', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'histoire', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 3, 'rght' => (int) 4, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 12, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Humour', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'humour', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 5, 'rght' => (int) 6, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 13, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Débat', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'debat', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 7, 'rght' => (int) 8, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 14, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Opinion', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'opinion', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 9, 'rght' => (int) 10, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 15, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Reportage', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'reportage', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 11, 'rght' => (int) 12, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' } ] $tag = object(App\Model\Entity\Tag) { 'id' => (int) 323, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'pollution en Chine', 'slug' => 'pollution-en-chine', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Tags' }include - APP/Template/Posts/view.ctp, line 147 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::render() - CORE/src/View/View.php, line 892 Cake\Controller\Controller::render() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 791 Cake\Http\ActionDispatcher::_invoke() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 126 Cake\Http\ActionDispatcher::dispatch() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 94 Cake\Http\BaseApplication::__invoke() - CORE/src/Http/BaseApplication.php, line 256 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 App\Middleware\IpMatchMiddleware::__invoke() - APP/Middleware/IpMatchMiddleware.php, line 28 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\RoutingMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/RoutingMiddleware.php, line 164 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cors\Routing\Middleware\CorsMiddleware::__invoke() - ROOT/vendor/ozee31/cakephp-cors/src/Routing/Middleware/CorsMiddleware.php, line 32 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\AssetMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/AssetMiddleware.php, line 88 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65
Warning: file_put_contents(/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/logs/debug.log) [function.file-put-contents]: failed to open stream: Permission denied in /data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/vendor/cakephp/cakephp/src/Log/Engine/FileLog.php on line 133
VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
3 Commentaires
@yvesmagat 19.11.2018 | 15h04
«Terrifiant !»
@SvenR7 26.11.2018 | 11h55
«Reportage complet et très intéressant !»
@stef 23.12.2018 | 15h26
«Au rythme où vont les choses, est-ce le futur de l’humanité, servir les puissants comme du bétail et mourir à petit feu... ? »