Actuel / «Chassez-vous le renard»?
Une trentaine de cavaliers et cavalières, en grande tenue, ont sorti leurs chevaux de leurs camions. Quelques dizaines
de chiens courent alentour. Honneur des honneurs, je rejoins le Maître de Chasse dans sa 4x4. © DR
Vicky Moon est une sympathique langue de vipère. Depuis des décennies, elle relate la vie des riches et plus ou moins fameux de Middleburg, en Virginie, que ce soit dans ses chroniques de magazines comme «Millionaire» ou dans des livres tels que «The Middleburg Mystique». Ce soir, elle me sert de guide.
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Mais elle rappelle volontiers que l'épouse de l'acteur Robert Duvall, a quitté un soir le domicile conjugal en compagnie du nettoyeur de leur piscine et qu'elle n'est jamais revenue et qu'un beau jour de septembre 1997; Susan Cummings, riche héritière a abattu Roberto Villegas son amant-joueur-de polo argentin, suite à une dispute. <br></p><h4><img class="img-responsive " src="https://bonpourlatete.comhttps://media.bonpourlatete.com/default/w400/1508015109_moon_vicky.jpg" width="267" height="267">Vicky Moon, sympathique langue de vipère. © DR<br></h4><p>«C'est plus calme aujourd'hui, me confie-t-elle. Mais crois-moi, quand le facteur se trompe en apportant à «Madame Ex», une lettre destinée à «Mme Nouvelle», toutes deux portant le nom du mari, ça fait des étincelles et nourrit les conversations!» </p><h3>Vous chassez le renard?</h3><p>Jacqueline Mars n'est pas présente ce soir car elle a fort à faire: comme chaque année, elle organise la Grande Réception de Remerciements de la Orange County Hunt, le plus prestigieux des Clubs de chasse au renard du pays. Un club dont ne devient pas membre qui veut, puisqu'il faut être parrainé par l'ensemble des membres du comité et soit posséder au moins 20 hectares, soit 200’000 m<sup>2</sup> de terres «chassables» soit s'acquitter de frais d'entrée de 250’000 dollars. </p><p>Fondé en 1900 par des financiers de l'Etat de New York qui, à l'origine, venaient chasser en Virginie, amenant chevaux et chiens dans leurs propres wagons de chemin de fer, le Club organise de nombreuses chasses entre septembre et mars.</p><h4><img class="img-responsive " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w550/1508017783_image00001.jpeg">Chiens et cavaliers patientent en attendant le signal du Maître de Chasse. © DR</h4><p>Et donc, en cette belle aube (il est 05h45), je me retrouve au lieu de départ de la chasse. Une trentaine de cavaliers et cavalières, en grande tenue, ont sorti leurs chevaux de leurs camions. Quelques dizaines de chiens courent alentour. Honneur des honneurs, je rejoins le Maître de Chasse dans sa 4x4. C'est lui qui donne le signal du départ et il suivra aussi bien que possible la chasse, pour s'assurer que tout se déroule dans les règles de l'art. Dire que j'ai passé 2-3 heures passionnantes par monts et par vaux serait exagéré. Mais bon, j'ai vu.</p><p>Sont donc invités chez Mme Mars les propriétaires qui laissent libre passage aux cavaliers et aux chiens sur leurs propriétés. L'arrivée à Meredyth Farm est somptueuse. Le parc qui entoure la maison principale est illuminé. Une armada de coursiers ouvrent les portières des voitures qu'ils vont ensuite parquer, afin que les invités n'aient pas à marcher sur l'herbe. <br></p><h4><img class="img-responsive " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w600/1508020399_mars.jpg">Sont invités chez Mme Mars les propriétaires qui laissent libre passage aux cavaliers et aux <br>chiens sur leurs propriétés. © DR<br></h4><p>Sous une énorme tente – nous devons bien être 300 – ce sont des buffets à perte de vue. Bars à huîtres, montagnes de crevettes, gratte-ciel de homard, barbecues géants, vins et alcools divers sont servis par les seuls Noirs que je verrai lors de cette soirée. Et bien sûr… des barres chocolatées et glacées «Mars» en guise de dessert.</p><h3>«Faites-vous cela en Suisse aussi?»<br></h3><p>A deux pas de ses 78 ans (elle est née le 10 octobre 1939), Jacqueline Mars tient la forme. Debout à l'entrée, souriante, elle souhaite la bienvenue à tout le monde. Apprenant que je viens de Suisse, elle veut savoir si nous chassons aussi le renard chez nous. J'hésite à lui dire que chez nous, ce sont surtout les requins de la finance que l'on devrait chasser, mais ce n'est pas le moment. </p><p>Un peu plus tard, elle me racontera qu'elle a passé de nombreuses années dans cette maison avec son père, qui est décédé en 1999. Elle a fait ses écoles dans le Massachusetts, puis à la prestigieuse université de Bryn Mawr en Pennsylvanie, où elle a obtenu un diplôme en anthropologie. Divorcée «depuis belle lurette» de son deuxième mari («deux ça suffit!»), elle a trois enfants, «tout comme [ses] parents». «Tout comme moi et mes frères, ils hériteront un jour d'une belle fortune».</p><p>«Aujourd'hui, je consacre mon temps à de nombreuses organisations locales, à des œuvres caritatives et à des activités philanthropiques, notamment comme membre du Conseil du musée Smithsonian et des Archives Nationales». </p><p>Ni elle, ni les nombreuses dames de la «bonne société» locale n'ont le temps de s'ennuyer. Comme me l'explique Vicky: «La grande différence entre Middleburg et des endroits comme Palm Beach, les Hampton, Gstaad ou St-Jean Cap Ferrat est qu'ici, la saison sociale dure toute l'année. Tiens, rien qu'en octobre, il y a deux vernissages, la bénédiction des animaux le jour de la Saint- François d'Assises, une rencontre de propriétaires de Terriers tibétains, une vente aux enchères de purs-sang et une fête pour Halloween. Sans parler des nombreuses réceptions. Et le programme est aussi chargé tous les mois de l'année.» <br></p><h4><img class="img-responsive " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1508025071_marscuppresentation.jpg">Ni Jackie Mars ni ses amies n'ont le temps de s'ennuyer ici: la saison sociale dure 365 jours par an.<br></h4><p>Et que pense-t-elle de la misère qui règne à côté, en Virginie occidentale et de la crise des opioïdes<a href="https://bonpourlatete.com/actuel/Une%20mort%20avec%20anti-douleurs"> (Opioïdes: «Putain, on meurt!»</a><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/Une%20mort%20avec%20anti-douleurs">, <em>BPLT du 10 octobre 2017</em>)</a>? M'écoutant, je la vois faire un grand signe à quelqu'un loin de nous. «Sorry, I have to say hello», me dit-elle en me quittant. Je suis donc resté sans réponse.</p><p></p><hr><p></p><h2>Un Mars et ça repart? Voire...<br></h2><p><img class="img-responsive " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w400/1508025477_zorn.jpg" width="190" height="278"></p><p>Mars n'est pas que le nom d'une entreprise et d'une famille. C'est aussi le titre du livre écrit par Fritz Angst (qui signifie «peur»), sous le nom de Fritz Zorn (qui signifie «colère»). Zorn écrit sa biographie à la fin de sa vie et en fait une critique acerbe. Fils de parents appartenant à la vieille bourgeoisie zurichoise, il apprend très vite que l'on ne doit faire étalage ni de sa richesse, ni de ses émotions. Pour Zorn, tout est fait pour jouer à l'harmonie parfaite et cacher les désaccords. Il estime que c'est à cette éducation qu'il doit le cancer dont il mourra en 1976, à l'âge de 32 ans. L'éducation de Mme Jacqueline Mars n'a, semble-t-il pas été très différente, son père étant «très froid et distant» et «notre éducation très stricte». Mais les Etats-Unis ne sont pas la Suisse et il lui semble que le fait d'avoir pu faire ses écoles en habitant ailleurs que chez ses parents a été pour le moins bénéfique.</p><p></p><hr><p></p><h2>Post Scriptum</h2><p>Amoureux des Etats-Unis depuis l'adolescence (les grands espaces, la créativité, la musique, le droit à l'erreur, etc.), je ne reconnais plus ce pays et ne m'y plais plus. Pourquoi?</p><br><ul><li><p>il faut fournir un tas d'infos et payer pour obtenir le droit d'entrer aux USA</p></li><li><p>l'accueil est souvent désagréable à l'immigration + prise de photo et empreintes digitales. </p></li><li><p>en dehors du centre des grandes villes, il n'y a pas de trottoirs.</p></li><li><p>le piéton est une espèce en voie de disparition et traverser les avenues un risque mortel. </p></li><li><p>il y a trop de glace dans l'eau et autres boissons.</p></li><li><p>de l'air conditionné partout et tout le temps.</p></li><li><p>impossible d'ouvrir les fenêtres dans la plupart des hôtels.</p></li><li><p>sans parler anglais, on est perdu, même si les Américains parlent souvent très mal leur propre langue…</p></li><li><p>des serveuses qui nous donnent du «honey» et «sweetheart» à toutes les sauces.</p></li><li><p>au resto, des portions pour obèses, futurs obèses et diabétiques.</p></li><li><p>plus d'antibiotiques dans les steaks que dans ma pharmacie.</p></li><li><p>plus de pesticides dans les fruits et légumes que chez Monsanto.</p></li><li><p>des infos en boucle, des infos en boucle, des infos en boucle.</p></li><li><p>des infrastructures (ponts, trains, routes) souvent dans un état pitoyable.</p></li><li><p>trop de pauvreté d'un côté, trop de richesse de l'autre.</p></li><li><p>trop de misère d'un côté, trop de mépris de l'autre.</p></li><li><p>un pays et nombre d'habitants qui se prennent toujours pour les gendarmes du monde.</p></li><li><p>4,4% de la population mondiale et 22% de toutes les personnes incarcérées.</p></li><li><p>350 millions d'armes pour une population de 330 millions d'habitants.</p></li></ul>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'chassez-vous-le-renard', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-6', 'like' => (int) 846, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 494, 'homepage_order' => (int) 498, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 82, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'attachments' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, 'relatives' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) {} ], 'embeds' => [], 'images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'audios' => [], 'comments' => [], 'author' => 'Michael Wyler', 'description' => 'Vicky Moon est une sympathique langue de vipère. 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Une armada de coursiers ouvrent les portières des voitures qu'ils vont ensuite parquer, afin que les invités n'aient pas à marcher sur l'herbe. <br></p><h4><img class="img-responsive " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w600/1508020399_mars.jpg">Sont invités chez Mme Mars les propriétaires qui laissent libre passage aux cavaliers et aux <br>chiens sur leurs propriétés. © DR<br></h4><p>Sous une énorme tente – nous devons bien être 300 – ce sont des buffets à perte de vue. Bars à huîtres, montagnes de crevettes, gratte-ciel de homard, barbecues géants, vins et alcools divers sont servis par les seuls Noirs que je verrai lors de cette soirée. Et bien sûr… des barres chocolatées et glacées «Mars» en guise de dessert.</p><h3>«Faites-vous cela en Suisse aussi?»<br></h3><p>A deux pas de ses 78 ans (elle est née le 10 octobre 1939), Jacqueline Mars tient la forme. Debout à l'entrée, souriante, elle souhaite la bienvenue à tout le monde. Apprenant que je viens de Suisse, elle veut savoir si nous chassons aussi le renard chez nous. J'hésite à lui dire que chez nous, ce sont surtout les requins de la finance que l'on devrait chasser, mais ce n'est pas le moment. </p><p>Un peu plus tard, elle me racontera qu'elle a passé de nombreuses années dans cette maison avec son père, qui est décédé en 1999. Elle a fait ses écoles dans le Massachusetts, puis à la prestigieuse université de Bryn Mawr en Pennsylvanie, où elle a obtenu un diplôme en anthropologie. Divorcée «depuis belle lurette» de son deuxième mari («deux ça suffit!»), elle a trois enfants, «tout comme [ses] parents». «Tout comme moi et mes frères, ils hériteront un jour d'une belle fortune».</p><p>«Aujourd'hui, je consacre mon temps à de nombreuses organisations locales, à des œuvres caritatives et à des activités philanthropiques, notamment comme membre du Conseil du musée Smithsonian et des Archives Nationales». </p><p>Ni elle, ni les nombreuses dames de la «bonne société» locale n'ont le temps de s'ennuyer. Comme me l'explique Vicky: «La grande différence entre Middleburg et des endroits comme Palm Beach, les Hampton, Gstaad ou St-Jean Cap Ferrat est qu'ici, la saison sociale dure toute l'année. Tiens, rien qu'en octobre, il y a deux vernissages, la bénédiction des animaux le jour de la Saint- François d'Assises, une rencontre de propriétaires de Terriers tibétains, une vente aux enchères de purs-sang et une fête pour Halloween. Sans parler des nombreuses réceptions. Et le programme est aussi chargé tous les mois de l'année.» <br></p><h4><img class="img-responsive " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1508025071_marscuppresentation.jpg">Ni Jackie Mars ni ses amies n'ont le temps de s'ennuyer ici: la saison sociale dure 365 jours par an.<br></h4><p>Et que pense-t-elle de la misère qui règne à côté, en Virginie occidentale et de la crise des opioïdes<a href="https://bonpourlatete.com/actuel/Une%20mort%20avec%20anti-douleurs"> (Opioïdes: «Putain, on meurt!»</a><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/Une%20mort%20avec%20anti-douleurs">, <em>BPLT du 10 octobre 2017</em>)</a>? M'écoutant, je la vois faire un grand signe à quelqu'un loin de nous. «Sorry, I have to say hello», me dit-elle en me quittant. Je suis donc resté sans réponse.</p><p></p><hr><p></p><h2>Un Mars et ça repart? Voire...<br></h2><p><img class="img-responsive " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w400/1508025477_zorn.jpg" width="190" height="278"></p><p>Mars n'est pas que le nom d'une entreprise et d'une famille. C'est aussi le titre du livre écrit par Fritz Angst (qui signifie «peur»), sous le nom de Fritz Zorn (qui signifie «colère»). Zorn écrit sa biographie à la fin de sa vie et en fait une critique acerbe. Fils de parents appartenant à la vieille bourgeoisie zurichoise, il apprend très vite que l'on ne doit faire étalage ni de sa richesse, ni de ses émotions. Pour Zorn, tout est fait pour jouer à l'harmonie parfaite et cacher les désaccords. Il estime que c'est à cette éducation qu'il doit le cancer dont il mourra en 1976, à l'âge de 32 ans. L'éducation de Mme Jacqueline Mars n'a, semble-t-il pas été très différente, son père étant «très froid et distant» et «notre éducation très stricte». Mais les Etats-Unis ne sont pas la Suisse et il lui semble que le fait d'avoir pu faire ses écoles en habitant ailleurs que chez ses parents a été pour le moins bénéfique.</p><p></p><hr><p></p><h2>Post Scriptum</h2><p>Amoureux des Etats-Unis depuis l'adolescence (les grands espaces, la créativité, la musique, le droit à l'erreur, etc.), je ne reconnais plus ce pays et ne m'y plais plus. Pourquoi?</p><br><ul><li><p>il faut fournir un tas d'infos et payer pour obtenir le droit d'entrer aux USA</p></li><li><p>l'accueil est souvent désagréable à l'immigration + prise de photo et empreintes digitales. </p></li><li><p>en dehors du centre des grandes villes, il n'y a pas de trottoirs.</p></li><li><p>le piéton est une espèce en voie de disparition et traverser les avenues un risque mortel. </p></li><li><p>il y a trop de glace dans l'eau et autres boissons.</p></li><li><p>de l'air conditionné partout et tout le temps.</p></li><li><p>impossible d'ouvrir les fenêtres dans la plupart des hôtels.</p></li><li><p>sans parler anglais, on est perdu, même si les Américains parlent souvent très mal leur propre langue…</p></li><li><p>des serveuses qui nous donnent du «honey» et «sweetheart» à toutes les sauces.</p></li><li><p>au resto, des portions pour obèses, futurs obèses et diabétiques.</p></li><li><p>plus d'antibiotiques dans les steaks que dans ma pharmacie.</p></li><li><p>plus de pesticides dans les fruits et légumes que chez Monsanto.</p></li><li><p>des infos en boucle, des infos en boucle, des infos en boucle.</p></li><li><p>des infrastructures (ponts, trains, routes) souvent dans un état pitoyable.</p></li><li><p>trop de pauvreté d'un côté, trop de richesse de l'autre.</p></li><li><p>trop de misère d'un côté, trop de mépris de l'autre.</p></li><li><p>un pays et nombre d'habitants qui se prennent toujours pour les gendarmes du monde.</p></li><li><p>4,4% de la population mondiale et 22% de toutes les personnes incarcérées.</p></li><li><p>350 millions d'armes pour une population de 330 millions d'habitants.</p></li></ul>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'chassez-vous-le-renard', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-6', 'like' => (int) 846, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 494, 'homepage_order' => (int) 498, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 82, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4833, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'La grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf… ou sur les traces de Tintin en Océanie', 'subtitle' => 'Keystone-ATS, 9 août 2023: «La Suisse et Niue vont établir des relations diplomatiques. 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Cassis – qui considère Niue (voir sur la carte) comme un point stratégique du monde – a décidé que la Suisse serait le 23ème pays à «nouer des relations diplomatiques formelles» avec Niue et de ce fait comblera «une lacune dans le réseau diplomatique de la Suisse» aux dires du DFAE. </p> <p>Sachant que la tournée Asie-Pacifique de notre intrépide ministre a débuté quelques jours après que le chef de la diplomatie américaine Anthony Blinken et le président français Emmanuel Macron eurent achevé la leur dans la même zone, on voit bien que la Suisse n’a pas tardé à placer ses billes dans la cour des grands.</p> <p>Car effectivement, le Pacifique est une zone convoitée. Par la Chine qui veut isoler Taïwan et pouvoir profiter des zones de pêche étendues; par les Etats-Unis qui ne veulent pas laisser la Chine occuper le terrain et par la France, dernière puissance coloniale et nostalgique de son importance perdue. Mais par la Suisse?</p> <p>Dalton Tagelagi («<em>call me Dalton!</em>»), Premier ministre de Niue, trouve cela plutôt drôle. «Etre courtisé par la Chine, les Etats-Unis et la Suisse? Quel honneur!» me dit-il, affichant un sourire quelque peu ironique.</p> <p>C’est que Niue est une île plus petite que le canton de Genève et, avec ses 1'260 habitants, moins peuplée que Vers-chez-les-Blanc! En plein milieu du Pacifique, à 2'400 km au nord-est de la Nouvelle-Zélande et à 2'000 km à l’ouest de Tahiti, c’est un Etat autonome, au bénéfice d’un accord de libre association avec la Nouvelle-Zélande, dont il utilise la monnaie et qui, tout comme M. Cassis, mène sa propre politique étrangère.</p> <p>Nombre des 5'000 habitants qui y vivaient naguère se sont installés en Nouvelle-Zélande ou en Australie suite au cyclone Heta qui, en 2004 a dévasté Niue. Mais officiellement, on maintient au chiffre de 1'620 habitants, les subventions néo-zélandaises étant en rapport avec le nombre d’habitants…</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1711550027_dalton.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " width="409" height="727" /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Dalton Tagelagi, Premier ministre de Niue depuis 2020. © M.W.</em></h4> <h3>Une bureaucratie galopante</h3> <p>Niue compte actuellement 4 ministres et 4 ministres adjoints. Mais, comme le précise Dalton Tagelagi, «il y a tellement de boulot que la semaine prochaine, le Parlement devrait voter une modification de la Constitution pour que nous passions à 6 ministres et 6 ministres adjoints, toujours en parfaite égalité hommes-femmes».</p> <p>«Mais ce n’est pas encore gagné, s’inquiète-t-il, car le Parlement – 20 membres – craint un peu l’explosion bureaucratique et même s’il approuve cette modification, il faudra ensuite soumettre ce projet aux quelque 600 électeurs de l’île».</p> <p>Et comme les salaires des ministres, ministres adjoints et membres du Parlement, grignotent déjà 10% du budget annuel de Niue (l’équivalent de 2,9 millions de francs), faire gonfler la facture n’est pas du goût de tous, ce d’autant plus que le budget de l’île est actuellement déficitaire.</p> <p>Il n’y a toutefois pas à craindre d’une opposition, car à Niue, il n’y a pas de partis politiques et tous les élus sont indépendants. «Ce qui ne veut pas dire que nous sommes tous d’accord sur tout!» précise M. Tagelagi.</p> <p>Son Excellence, 56 ans et 25 ans de politique dans les gencives est un vieux briscard à qui on ne la fait pas. Il aime voyager et puisque la Terre entière semble s’intéresser à son pays, il en profite et est souvent en déplacement, notamment pour suivre, un peu partout dans le monde, les conférences et congrès consacrés au climat. Même si Niue est une île surélevée et donc pas à la merci d’une montée des eaux de quelques centimètres.</p> <p>En ce moment, c’est la Chine qui lui fait les yeux doux: Beijing a envoyé une douzaine d’ouvriers chinois et deux trax à Niue pour asphalter quelques kilomètres de route. Mais Dalton n’est pas dupe et veille au grain: «le fait que nous soyons petits ne veut pas dire que nous sommes idiots. 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Silence…</p> <p>Qu’il n’y ait ni radio locale, ni accès aux programmes de télévision, pas de <em>roaming</em> international et une connexion internet quelque peu capricieuse, ne semble déranger personne. Les Nuéens et Nuéennes sont-ils heureux de vivre dans ce petit paradis polynésien? 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Malheureusement un peu jaune et souvent en cachette, car les grand-prêtres de ces nouvelles croyances donnent raison à l’humoriste Pierre Desproges qui disait naguère que l’on peut rire de tout, mais pas avec tout le monde.</p> <p>A ses débuts, Dieu avait une furieuse tendance à punir ceux qui lui désobéissaient. Souvenez-vous l’histoire de la tour de Babel: peu après le Déluge (une sacrée punition!), alors qu’ils parlaient tous la même langue, les hommes voulurent bâtir une tour si haute qu’elle devait toucher le ciel. Pour les punir de cette impudence, Dieu a brouillé leur langue, les rendant confus car ils ne se comprenaient plus et la construction a été stoppée. Ces jours, Dieu – qui semble avoir développé un certain sens de l’humour – nous offre la saison 2 de la tour de Babel.</p> <p>L’Occident chrétien perd ses valeurs? 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Dieu que la guerre sera jolie!</p> <p>L’Université de Stanford, une des plus réputées des Etats-Unis, vient de publier une longue liste de termes qu’il convient de ne plus utiliser. Elle est divisée en sections: âgisme, colonialisme, appropriation culturelle, sexospécifisme, langage vague, racisme, violence, etc. Un nouveau dictionnaire «woke». Exemples: fini les «boîtes noires» qui, selon Stanford donnent une connotation négative à la couleur noire. On parle dorénavant d’«enregistreur de vol». Quant aux «Latinos», un terme pouvant être ressenti comme blessant, ils deviennent des «Latinx».</p> <p>Grâce au CRAN (Conseil représentatif des associations noires de France), l’auteur réel et souvent anonyme d’un texte signé d’une autre personne, bien souvent célèbre n’est plus un «nègre», mais un «prête-plume».</p> <p>La Suisse n’est évidemment pas épargnée par ce phénomène. Ainsi, il y a quelques mois, un groupe de reggae donnait un concert dans un lieu alternatif à Berne. Le groupe y jouait de la musique jamaïcaine, chantait en dialecte alémanique et portait des vêtements africains et des dreadlocks. Plusieurs personnes ayant ressenti un malaise face à cette «appropriation culturelle» (sic), le concert a été interrompu et la direction de la salle s’est excusée auprès des personnes chez qui ce concert a provoqué des sentiments négatifs.</p> <h3>Couvrez cette pénis que je ne saurais voir</h3> <p>Comme l’explique Elsa Magueritat, évoquant le livre de Jean-François Braunstein <em>La religion woke</em>: «par paresse intellectuelle, les universitaires adoptent aveuglément des concepts façonnés pour ne pas "offenser" les victimes de toutes les discriminations qu'ils étudient. Ainsi, les hommes peuvent être enceints et les femmes dotées de pénis, puisqu'il convient de ne surtout pas froisser les personnes transgenres». </p> <p>Dans cet ouvrage, M. 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Quelques tests amusants pour le savoir:</h4> <h4><a href="https://www.philomag.com/articles/test-etes-vous-woke-sans-le-savoir">https://www.philomag.com/articles/test-etes-vous-woke-sans-le-savoir</a></h4> <h4><a href="https://www.nouvelobs.com/opinions/20220722.OBS61218/test-quel-le-woke-etes-vous.html%23modal-msg">https://www.nouvelobs.com/opinions/20220722.OBS61218/test-quel-le-woke-etes-vous.html#modal-msg</a></h4> <h4><a href="https://www.magtoo.fr/etes-vous-woke/">https://www.magtoo.fr/etes-vous-woke/</a></h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'dieu-n-est-pas-mort-il-est-juste-tres-occupe', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 238, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 14, 'person_id' => (int) 82, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 3647, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Des chiffres et des lettres après 113 jours de guerre en Ukraine', 'subtitle' => 'Les dindons de la farce: l’expression date du XVIIIème siècle. 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Aujourd’hui, les dindons de la triste farce que nous jouent la Russie, l’Ukraine, les Etats-Unis et l’Union européenne, c’est nous!', 'content' => '<p>Suis-je cynique ou réaliste? A vous de juger. Contrairement à ce que l’on nous affirme, je suis d’avis qu’il n’y a ni pénurie de pétrole, ni de gaz, ni de céréales. Si les prix flambent, que l’inflation et une récession menacent, c’est pour deux raisons principales, habilement mises en musique: spéculation et cupidité.</p> <h3>Un zeste de sanctions aux petits oignons</h3> <p>Malgré les sanctions, les revenus pétroliers de la Russie ont augmenté de 50% au cours des cinq premiers mois de l’année. Produisant quelque 8 millions de barils de pétrole par jour, la Russie a engrangé quelque 20 milliards de dollars selon l’Agence internationale de l’énergie.</p> <p>Quant aux revenus provenant de l’exportation de céréales, ils battent aussi des records. Des conditions climatiques très favorables amèneraient la Russie à battre ses records de production, avec 87,4 millions de tonnes, et d’en exporter 41 millions de tonnes contre 32,5 en 2021.</p> <p>Le cours du blé est à la hausse depuis 2018. D’environ 150 €/tonne il y a quatre ans, on est passé à 270€ début 2022. Mais avec l’invasion russe, les prix ont explosé et voguent autour des 400€/tonne. Certes, ils pourraient à nouveau baisser si un accord est trouvé pour que les exportations de l’Ukraine reprennent normalement. </p> <p>Toujours est-il que la Russie exporterait donc en moyenne 3,37 millions de tonnes par mois (sans parler des céréales volées à l’Ukraine). Vu l’augmentation des cours depuis le début de l’invasion, la Russie engrange un bénéfice supplémentaire de 438 millions par mois. Le coût de revient moyen des céréales russes étant de 70 €/tonne, la Russie gagne donc maintenant 1,2 milliard de francs par mois avec ses exportations de céréales, contre 380 millions avant l’invasion.</p> <p>Le prix de la guerre (et on ne parle pas ici du coût humain et des destructions massives) est estimé à 500 millions de francs par jour pour la Russie. Cette guerre est donc plus que largement financée par nous tous, qui consommons de l’énergie et des céréales russes.</p> <h3>Une tranche de cupidité accompagnée de ses larmes de pétrole</h3> <p>Si le prix du carburant a pris l’ascenseur et que faire le plein vous coûte plus de 100 francs, ne soyez pas malheureux: grâce à vous, certains s’en mettent super plein les poches. Ainsi, <a href="https://www.capital.fr/entreprises-marches/le-petrole-decolle-saudi-aramco-augmente-ses-tarifs-1422069">Saudi Aramco</a> annonce un bond de 82% de son bénéfice net au premier trimestre 2022. 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Et donc, une pensée émue pour son PDG, Patrick Pouyanné, dont le revenu a augmenté de 52%, à 6 millions d’euros.</p> <p>Le bénéfice net de l'Américain ExxonMobil a doublé au cours du premier trimestre à 5,48 milliards de dollars et ce, malgré l’amputation douloureuse d'une charge de 3,4 milliards de dollars liée à l'arrêt de ses activités en Russie.</p> <p>Toute rumeur affirmant que ces entreprises, tout comme leurs collègues de Shell, BP, Mobil et Chevron auraient décidé de volontairement réduire leurs marges pour venir en aide aux populations africaines, asiatiques ou sud-américaines étranglées par les hausses des prix de l’énergie relèvent des fake news et de la calomnie.</p> <h3>Flambée des prix et poudre aux yeux</h3> <p>La production mondiale de pétrole étant de 96 millions de barils par jour, une hausse de prix de 45$ depuis février, c’est 4,27 milliards de plus par jour dans la poche des pays producteurs et en moins dans celle des consommateurs, soit 128 milliards par mois. Comme la Russie ne va pas réduire sa production de pétrole, mais la vendre ailleurs, parler de pénurie n’est que du foutage de gueule.</p> <p>Juste pour rigoler: l'Arabie saoudite (propriété d’une sympathique famille recomposée) a vendu pour 360 milliards de francs de pétrole en 2021. Le sourire est donc de mise pour 2022: grâce à la hausse des prix, ses ventes lui rapporteront, quotidiennement, 350 millions de plus qu'en 2021 et, une fois les coûts de production déduits, il leur restera quand-même quelque 840 millions par jour. N’empêche: se faire construire un palais à 80 millions à Cologny (GE) c’est quand même bouffer plus de deux heures de bénéfice. Pas donné…</p> <p>Encore quelques chiffres pour le plaisir. 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On assiste en effet au plus grand transfert d'argent (et donc, aussi de bien-être) que le monde a jamais connu.</p> <p>Ainsi, après avoir fait le bonheur des pharmas avec les vaccins et tests Covid, nous faisons maintenant celui des pays producteurs d’armement, d'énergie et de céréales et ce, à coup de centaines de milliards de francs.</p> <p>Quant aux perdants, que chaque lecteur veuille bien se regarder dans un miroir…</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'des-chiffres-et-des-lettres-apres-113-jours-de-guerre-en-ukraine', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 328, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 14, 'person_id' => (int) 82, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 3142, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Pénurie d’eau? 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Cela n’implique d’aucune façon un soutien à la politique suivie par son gouvernement dans d’autres domaines.</p> <h3><strong>Les solutions</strong></h3> <p>«Lors du premier choc pétrolier de 1974, je me suis demandé si le fait que nous étions parmi les rares pays de la région à ne pas avoir un sous-sol gorgé de pétrole était une malédiction divine», raconte Ofir, directeur technique d’une usine israélienne de dessalement de l’eau de mer. «Mais, en réalité, c’est une bénédiction. Cela nous a forcés à être créatifs et grâce à cela notre pays est devenu expert en matière d’eau et une pépinière constante d’innovation dans le domaine du stress hydrique.»</p> <p>Les solutions? Il y en a cinq principales: le dessalement de l’eau de mer, le recyclage des eaux usées, les techniques d’irrigation minimisant les besoins en eau, amener la population à une consommation «responsable» de l’eau et Watergen.</p> <p>Mon propos n’étant pas de vous noyer (ha!) dans les détails techniques quant aux méthodes utilisées, je me contenterai d’évoquer ce qu’elles sont et les résultats qu’elles entraînent. Celles et ceux qui souhaitent compléter leur information trouveront des liens utiles en fin d’article.</p> <h3><strong>Le dessalement de l’eau de mer</strong></h3> <p>C’est au début des années 1960 que David ben Gurion, père fondateur de l’Etat d’Israël, évoquait son rêve d’irriguer le désert du Néguev (60 % de la superficie d’Israël) avec de l’eau de mer purifiée. Il confia la tâche de le réaliser à Alexander Zarchin, un ingénieur d’origine soviétique, qui créa alors un centre de recherches spécialisé dans le dessalement de l’eau de mer et déposa son premier brevet en 1964.</p> <p>L’année suivante vit la mise en service de la première usine de dessalement de l’eau à Eilat, au bord de la mer Rouge, et la construction d’un réseau de pipelines souterrains destinés au transport de l’eau.</p> <p>La gestion des ressources en eau étant centralisée, Israël dispose aujourd’hui de 31 usines de dessalement produisant plus d’un million de m3 d’eau potable par jour (soit 1 milliard de litres ou l’équivalent de quelque 300 piscines olympiques). A elle seule, l’usine de Sorek, la plus grande au monde en produit 634 000 m3 par jour.</p> <p>La méthode utilisée − l’osmose inverse − est la plus écologique et la plus efficace: l’eau sous pression est envoyée à travers une membrane semi-perméable qui retient toutes les particules de plus de 0,00001 microns, donc même les sels dissous.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1630997274_eau1.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="534" height="360" /></p> <p>Ainsi, Israël, pays de 9 millions d’habitants, assure 70% de ses besoins en eau potable par le dessalement d’eau de mer, le solde provenant notamment du lac de Tibériade et de la pluie. Quant aux besoins de l’agriculture, ils sont en quasi totalité couverts par le recyclage des eaux usées.</p> <h3><strong>Le recyclage des eaux usées</strong></h3> <p>Dans les pays dits développés, l’eau qui sert à se laver, à faire marcher les machines à laver ou à vider les toilettes transite par des stations d’épuration et finit en majeure partie dans les cours d’eau ou la mer. Dans les pays peu développés, elle s’écoule directement dans les cours d’eau ou la mer, sans passer par la case «épuration» et contamine ainsi l’eau potable ou de mer. 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Ce qui d’ailleurs ne les empêche pas de consommer ces produits importés, notamment d’Espagne où 40% de la production agricole de la région de Murcie est irriguée par des eaux traitées….</p> <p>Quant aux pays musulmans (une bonne quarantaine dans le monde), c’est une autre forme de réticence qui empêche la majorité d’entre eux de commercer avec Israël…</p> <h3><strong>Les techniques d’irrigation</strong></h3> <p>Les premières techniques de micro-irrigation, un moyen de fortement réduire la consommation d’eau pour les cultures, date de 1965, lorsque Simcha Blass, ingénieur dans un kibboutz (ferme collective) développe un système qui, au lieu d’arroser les champs à gogo, va amener l’eau en continu, mais au goutte-à-goutte et directement à la racine des plantes, grâce à un réseau de fins tuyaux percés.</p> <p>L’évaporation est donc fortement réduite et la productivité fortement augmentée, plus de 90 % de l’eau allant directement à la plante contre une moyenne de 50 % avec l’arrosage classique. Conséquence: la part de l’eau consommée dans l’agriculture par rapport au total de la consommation est bien moindre qu’ailleurs..</p> <p>Netafim, la société fondée par Simcha Blass en 1965 est toujours leader mondial en matière de micro irrigation. Présente dans une centaine de pays, elle occupe quelque 4500 salariés et détient un part de 34% du marché mondial.</p> <h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1630997453_eau4.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="683" height="385" /><br />Nouvelles cultures de jojoba dans le Néguev, un désert qui recouvre 60% de la surface d’Israël.</h4> <p>Un de ses produits phares, NetBeat, permet de surveiller, d’analyser et d’automatiser l’irrigation sans besoin de présence physique de l’agriculteur (<em>lien vers Netafim en français en bas de page</em>).</p> <h3><strong>Consommation responsable</strong></h3> <p>Ce sera la partie la plus courte des solutions car elle dépend du simple bon sens. C’est dire que c’est compliqué pour bien des gens…</p> <p>Première exigence: ne pas croire qu’un petit effort individuel ne vaut pas la peine sous prétexte que ce n’est qu’une goutte d’eau (économisée) dans un océan (de consommation).</p> <p>Ensuite, quelques exemples: remplissez et fermez deux bouteilles d’eau et mettez-les dans la chasse d’eau: une économie de 3 litres à chaque fois! Evitez les lessives et vaisselles lorsque les machines ne sont pas pleines; laissez pousser l’herbe plutôt que de tondre chaque semaine, ce qui réduira les besoins d’arrosage. Vous adorez votre voiture que vous bichonnez avec amour? Seau et éponge demandent une quinzaine de litres contre 200-250 dans une station de lavage, etc.</p> <h3><strong>Watergen: une révolution?</strong></h3> <p>Fondée en 2009 par un ancien colonel, Arye Kohavi, et quelques amis ingénieurs, Watergen avait à l’origine pour but de fournir de l’eau aux hôpitaux de campagne et aux soldats, où qu’ils se trouvent. Rachetée en 2016, la société s’est réorientée et a développé des technologies pour palier au manque d’eau potable suite à des catastrophes naturelles ou dans des lieux où le manque d’eau potable est flagrant.</p> <p>Comment? Elémentaire, mon cher Watson! Tout simplement en générant de l’eau potable à partie de… l’air!</p> <h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1630997598_eau5.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="674" height="477" /><br />© Centre d’information sur l’eau</h4> <p>Rappel: notre planète contient un volume d’eau total qui est demeuré quasiment la même depuis l’apparition de l’eau sur Terre. Salée à 97% et douce à 3%, ces eaux forment l’hydrosphère, c’est-à-dire l’ensemble des réserves d’eau de la Terre.</p> <p>Selon la revue <em>Planetoscope</em>, 15 943 683 409 de litres d’eau (donc, en gros 16 milliards de litres, on ne va pas chipoter pour si peu) s'évaporent chaque seconde des océans sous l’effet du soleil. Cette vapeur d'eau océanique va engendrer des nuages dont les gouttes d’eau douce se déverseront sur notre planète sous différentes formes (pluie, neige, grêle, rosée).</p> <p>Bien qu’on ne puisse pas la mesurer directement, on estime qu’à tout moment l’atmosphère terrestre contient plus d’un milliard de tonnes d’eau douce. Le génie d’Arye Kohavi a été de développer une technologie et des machines qui captent et filtrent cette vapeur d’eau pour produire de l’eau, potable selon les normes de l’OMS, même dans des zones urbaines et polluées, grâce à de puissants filtres.</p> <p>La plus grande des machines actuelles de Watergen produit 6000 litres d’eau par jour et nombre d’entre elles sont déjà utilisées en Inde, au Vietnam, au Brésil, au Mexique, aux Etats-Unis ainsi que dans des villages ruraux tests d’Afrique centrale.</p> <p>Watergen a offert trois de ces machines – qui coûtent 55 000 francs chacune – aux autorités de Gaza. Comme l’expliquait récemment à l'Agence France Pesse Fathi Sheikh Khalil, ingénieur électrique et cadre de l'ONG palestinienne Damour qui gère ces appareils, «celui qui est installé à la mairie de Khan Younès produit 5000 litres d'eau potable lorsque le taux d'humidité dans l'air est supérieur à 65% et 6000 litres si le taux dépasse 90%».</p> <p>Dire que les les autorités de Gaza sont plus intelligentes que leurs homologues français semble évident si l’on en croit <em>Nice-Matin,</em> qui raconte que l’année dernière, le prince Albert de Monaco souhaitait offrir une de ces machines à la France car suite à d’importantes intempéries, plusieurs communes des Alpes-Maritimes manquaient d’eau. Or l’offre a été déclinée, la machine n’étant pas homologuée…</p> <p>Parmi les «pays» dans lesquels Watergen exporte ses machines: la Nation Navajo, victime de grosses sécheresse cette année.</p> <h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1630997697_eau6.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="647" height="485" /><br />Raina Dre, une Navajo de Hard Rock, Arizona, porte un bidon qu’elle a rempli d’eau recueillie dans l’air par Watergen, le 6 juillet 2021, Cet appareil peut produire 200 litres d’eau par jour. © Navajo Times</h4> <p>Autres avantages des appareils Watergen: efficaces entre 15 et 40 degrés centigrades et sous humidité relative de 25 % et plus, ils permettent d’éliminer les chaînes d’approvisionnement à forte émissions de carbone et les déchets plastiques. De plus, la production d’un litre d’eau potable ne consomme que 0,3 kwh d’électricité (donc environ 6 centimes au tarif de l’électricité en Suisse).</p> <p>Le plus récent des appareils actuellement commercialisés est le Watergen Mobile Box. Il pèse 15 kg, se transporte facilement, fonctionne sur 12 et 220 volts et produit jusqu’à 20 litres d’eau potable par jour.</p> <h3><strong>Paramètres dont il faut cependant tenir compte</strong></h3> <p>Ils concernent essentiellement le dessalement de l’eau de mer: des carences en minéraux ont été observées, le système de dessalement, basé sur l’osmose inverse, enlevant la quasi-totalité des minéraux présents dans l’eau de mer. En Israël, on ajoute donc du calcium et parfois du magnésium à l’eau dessalée.</p> <p>Le dessalement est relativement friand en énergie (essentiellement fossile pour le moment). Mais les besoins énergétiques ont été réduits de 2/3 au cours des années écoulées et la méthode d’osmose inverse n’a besoin que du quart des besoins énergétiques d’autres techniques de dessalement.</p> <p>Dessaler l’eau de mer = rejeter du sel dans la mer. Dans le monde, on produit chaque jour 95 millions de mètres cubes d’eau douce, rejetant plus de 100 millions de m3 d’eau plus fortement salée dont l'impact sur les zones de rejet inquiète les experts scientifiques.</p> <p>Très dépendants de ce mode d’approvisionnement, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, le Koweït et le Qatar dessalent essentiellement par la méthode du chauffage, procédé qui produit quatre fois plus de saumure que les technologies plus avancées, comme la filtration par membrane, utilisée notamment en Israël.</p> <p>En tout état de cause, la salinisation accrue des eaux – souvent proches du littoral – est un problème qu’il convient de ne pas minimiser.</p> <h3><strong>Conclusion</strong></h3> <p>Il existe donc des solutions et il ne fait aucun doute que l’évolution technologique va en trouver de nouvelles et rendre les existantes plus efficaces et moins coûteuses en énergie au cours des années à venir.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1630997778_eau7.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="576" height="331" /></p> <p>Reste un grand mystère: comment se fait-il que tant d’Etats, conscients du problème du stress hydrique et dont les habitants, les agriculteurs et les industries souffrent régulièrement du manque d’eau, soient pareillement passifs?</p> <p>J’ai un petit avis là-dessus: on dit que la différence entre un politicien et un homme d’Etat (femmes incluses…) est que le premier pense à sa réélection alors que le second pense aux générations à venir.</p> <p>Et, comme le disait Coluche: «la moitié des hommes politiques sont des bons à rien et l’autre moitié est prête à tout».</p> <h4>Pour en savoir plus</h4> <p><a href="https://www.lenntech.fr/bibliotheque/osmose-inverse/osmose-inverse-definition.htm">https://www.lenntech.fr/bibliotheque/osmose-inverse/osmose-inverse-definition.htm</a></p> <p><a href="https://documents1.worldbank.org/curated/en/657531504204943236/pdf/Water-management-in-Israel-key-innovations-and-lessons-learned-for-water-scarce-countries.pdf">https://documents1.worldbank.org/curated/en/657531504204943236/pdf/Water-management-in-Israel-key-innovations-and-lessons-learned-for-water-scarce-countries.pdf</a></p> <p><a href="https://www.lemonde.fr/planete/article/2015/07/29/en-israel-70-de-l-eau-consommee-vient-de-la-mer_4702964_3244.html">https://www.lemonde.fr/planete/article/2015/07/29/en-israel-70-de-l-eau-consommee-vient-de-la-mer_4702964_3244.html</a></p> <p><a href="https://www.fluencecorp.com/israel-leads-world-in-water-recycling/">https://www.fluencecorp.com/israel-leads-world-in-water-recycling/</a></p> <p><a href="https://wold.mekorot.co.il/Heb/newsite/InformationCenter/Documents/Wastewater%20Treatment%20and%20Effluent%20Reuse%20-french.compressed.pdf">https://wold.mekorot.co.il/Heb/newsite/InformationCenter/Documents/Wastewater%20Treatment%20and%20Effluent%20Reuse%20-french.compressed.pdf</a></p> <p><a href="https://www.epa.gov/watersense/statistics-and-facts">https://www.epa.gov/watersense/statistics-and-facts</a></p> <p><a href="https://www.watergen.com/home-office/">https://www.watergen.com/home-office/</a></p> <p><a href="https://navajotimes.com/reznews/ntua-asks-water-customers-to-conserve-water/">https://navajotimes.com/reznews/ntua-asks-water-customers-to-conserve-water/</a></p> <p><a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Water_supply_and_sanitation_in_Israel">https://en.wikipedia.org/wiki/Water_supply_and_sanitation_in_Israel</a></p> <p><a href="https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/dessalement-de-l-eau-l-onu-s-inquiete-des-risques-pour-l-environnement-803570.html">https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/dessalement-de-l-eau-l-onu-s-inquiete-des-risques-pour-l-environnement-803570.html</a></p> <p><a href="https://www.israelagri.com/">https://www.israelagri.com/</a></p> <p><a href="https://www.israel21c.org/8-israeli-inventions-for-greener-farming/">https://www.israel21c.org/8-israeli-inventions-for-greener-farming/</a></p> <p><a href="https://www.youtube.com/watch?v=taMWUjda3fA">https://www.youtube.com/watch?v=taMWUjda3fA</a></p> <p><a href="https://www.mekorot-int.com/about-us/">https://www.mekorot-int.com/about-us/</a></p> <p><a href="https://www.netafim.fr/">https://www.netafim.fr/</a></p> <p><a href="https://www.youtube.com/watch?v=tYD7Ubwv0Ck">https://www.youtube.com/watch?v=tYD7Ubwv0Ck</a></p>', 'content_edition' => 'Depuis bien des années le monde scientifique tire la sonnette d’alarme face à la pénurie d’eau annoncée. Manifestement, la plupart des dirigeants politiques de la planète s’en fichent éperdument. Et donc, si «gouverner, c’est prévoir», collons allègrement un zéro pointé à la plupart de ces messieurs-dames. Avant d’entrer dans le vif du sujet, un avertissement destiné aux esprits chagrins: en matière de gestion de l’eau, l’Etat d’Israël fait un «sans faute» et c’est avec ce qui s’y fait que j’illustrerai les solutions existantes. Cela n’implique d’aucune façon un soutien à la politique suivie par son gouvernement dans d’autres domaines. «Lors du premier choc pétrolier de 1974, je me suis demandé si le fait que nous étions parmi les rares pays de la région à ne pas avoir un sous-sol gorgé de pétrole était une malédiction divine», raconte Ofir, directeur technique d’une usine israélienne de dessalement de l’eau de mer. «Mais, en réalité, c’est une bénédiction. Cela nous a forcés à être créatifs et grâce à cela notre pays est devenu expert en matière d’eau et une pépinière constante d’innovation dans le domaine du stress hydrique.» Les solutions? Il y en a cinq principales: le dessalement de l’eau de mer, le recyclage des eaux usées, les techniques d’irrigation minimisant les besoins en eau, amener la population à une consommation «responsable» de l’eau et Watergen. Mon propos n’étant pas de vous noyer (ha!) dans les détails techniques quant aux méthodes utilisées, je me contenterai d’évoquer ce qu’elles sont et les résultats qu’elles entraînent. 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Il est 18 heures. Nous arrivons dans la propriété de Claude Schoch. Hasard du destin, Claude est le neveu de feu le syndic lausannois Paul-René Martin.
Il y a du beau monde, ce soir, à Barton Oaks, propriété de Claude Schoch (médaillon). © DR
Aux Etats-Unis depuis toujours, son français est plus que rouillé. C'est donc en anglais qu'il m'accueille et m'explique que la réception qu'il donne ce soir est en l'honneur du «Land Trust of Virginia» dont il est membre.
De quoi s'agit-il? En gros, d'une association en faveur de laquelle des propriétaires terriens créent des servitudes afin que leurs domaines – et les bâtiments historiques qui s'y trouvent fréquemment – soient préservés pour l'éternité de tout morcèlement ou promotions immobilières ne correspondant pas aux objectifs de l'Association.
Il y a du beau monde ce soir chez Claude. Deux sénateurs, un ancien ministre de Bill Clinton, quelques «grosses légumes» de Washington, mais surtout des propriétaires fonciers que l'Association courtise car ils hésitent encore à créer des servitudes en sa faveur.
Middleburg, Virginia, un lieu bucolique à 50 km de Washington très prisé par les politiciens,
hommes d'affaires, riches héritiers et acteurs célèbres. JFK et Jacqueline y avaient leurs quartiers. © DR
Propriété plus grande que le Dézaley!
La grande nouvelle de ce soir, c'est l'annonce par Jacqueline Mars que ses terres, rivières, lacs et maisons sont désormais sous protection du Land Trust of Virginia.
Jackie, ce n'est pas n'importe qui. Petite-fille du fondateur de Mars (Snickers, Uncle Ben's, Twix, Milky Way, Mars, Dove, Whiskas, M&M, etc.), une entreprise privée qui fait 35 milliards de chiffre d'affaires par an, elle en est propriétaire, avec son frère John et les enfants de son autre frère, Forrest Jr.,récemment décédé. Elle «pèse» dans les 25 milliards de francs de fortune personnelle et donc, quand elle parle, on l'écoute.
«Jackie» Mars, 78 ans ce mois, la femme la plus
riche du monde après Alice Walton (Walmart). © DR
Sa propriété, Meredyth Farm, ne fait pas non plus dans la dentelle: 80 hectares (pour mémoire, le Dézaley, c'est 53 hectares…), une maison de maître, une maison pour le personnel, une autre pour les invités, des écuries et des pâturages, le tout arrosé de quelques rivières et parsemé de ruines datant de la guerre civile.
Meredyth Farm: une maison de maître, une pour le personnel, une autre pour les invités, des pâturages, des ruines datant de la guerre civile et d'immenses salons de réception. © DR
Les invités de Claude sont tous des habitants de Middleburg et des propriétés environnantes. Avec ses quelque 750 habitants, ce village très chic, dont la rue principale est bardée de boutiques élégantes, n'est certes pas le nombril du monde. C'en est toutefois le centre pour nombre de super riches Américains. A 50 minutes de voiture de Washington («huit minutes avec mon hélicoptère», comme me dit Jim, un des convives) ce ne sont que des pâturages, des rivières, des lacs, des chevaux et quelques routes souvent non goudronnées, reliant de somptueuses propriétés. On y pratique essentiellement l'élevage de chevaux, la gestion de sa fortune et la chasse au renard.
Une église? Non, une «grange pour hélicoptère», pour ceux qui, comme Jim, ne se déplacent jamais sans. © DR
Certes, Middleburg est aussi à 50 minutes de route de villages dans lesquels un tiers des habitants est au chômage et sous opioïdes, mais comme le disait Kipling, «ceci est une autre histoire».
Middleburg, du charme et du calme. © DR
C'est ce côté bucolique et «loin de tout» de cette région qui avait attiré John et Jacqueline Kennedy, qui y possédaient une propriété, Madame chassant le renard et ses enfants y ayant leurs poneys. Politiciens, hommes d'affaires, riches héritiers et acteurs célèbres (les Harriman, Frick, Mellon, Warner, Liz Taylor) ont toujours aimé ce coin si tranquille, même si parfois, cela chauffait.
Jacqueline Kennedy aimait tout particulièrement venir avec JFK à Glen Ora, une «Country farm» que le couple présidentiel louait. © White House Photographs
Vicky ne parle pas des affaires de cœur actuelles (elle dit «H and A», pour Heart and Ass, soit, cœur et cul). Mais elle rappelle volontiers que l'épouse de l'acteur Robert Duvall, a quitté un soir le domicile conjugal en compagnie du nettoyeur de leur piscine et qu'elle n'est jamais revenue et qu'un beau jour de septembre 1997; Susan Cummings, riche héritière a abattu Roberto Villegas son amant-joueur-de polo argentin, suite à une dispute.
Vicky Moon, sympathique langue de vipère. © DR
«C'est plus calme aujourd'hui, me confie-t-elle. Mais crois-moi, quand le facteur se trompe en apportant à «Madame Ex», une lettre destinée à «Mme Nouvelle», toutes deux portant le nom du mari, ça fait des étincelles et nourrit les conversations!»
Vous chassez le renard?
Jacqueline Mars n'est pas présente ce soir car elle a fort à faire: comme chaque année, elle organise la Grande Réception de Remerciements de la Orange County Hunt, le plus prestigieux des Clubs de chasse au renard du pays. Un club dont ne devient pas membre qui veut, puisqu'il faut être parrainé par l'ensemble des membres du comité et soit posséder au moins 20 hectares, soit 200’000 m2 de terres «chassables» soit s'acquitter de frais d'entrée de 250’000 dollars.
Fondé en 1900 par des financiers de l'Etat de New York qui, à l'origine, venaient chasser en Virginie, amenant chevaux et chiens dans leurs propres wagons de chemin de fer, le Club organise de nombreuses chasses entre septembre et mars.
Chiens et cavaliers patientent en attendant le signal du Maître de Chasse. © DR
Et donc, en cette belle aube (il est 05h45), je me retrouve au lieu de départ de la chasse. Une trentaine de cavaliers et cavalières, en grande tenue, ont sorti leurs chevaux de leurs camions. Quelques dizaines de chiens courent alentour. Honneur des honneurs, je rejoins le Maître de Chasse dans sa 4x4. C'est lui qui donne le signal du départ et il suivra aussi bien que possible la chasse, pour s'assurer que tout se déroule dans les règles de l'art. Dire que j'ai passé 2-3 heures passionnantes par monts et par vaux serait exagéré. Mais bon, j'ai vu.
Sont donc invités chez Mme Mars les propriétaires qui laissent libre passage aux cavaliers et aux chiens sur leurs propriétés. L'arrivée à Meredyth Farm est somptueuse. Le parc qui entoure la maison principale est illuminé. Une armada de coursiers ouvrent les portières des voitures qu'ils vont ensuite parquer, afin que les invités n'aient pas à marcher sur l'herbe.
Sont invités chez Mme Mars les propriétaires qui laissent libre passage aux cavaliers et aux
chiens sur leurs propriétés. © DR
Sous une énorme tente – nous devons bien être 300 – ce sont des buffets à perte de vue. Bars à huîtres, montagnes de crevettes, gratte-ciel de homard, barbecues géants, vins et alcools divers sont servis par les seuls Noirs que je verrai lors de cette soirée. Et bien sûr… des barres chocolatées et glacées «Mars» en guise de dessert.
«Faites-vous cela en Suisse aussi?»
A deux pas de ses 78 ans (elle est née le 10 octobre 1939), Jacqueline Mars tient la forme. Debout à l'entrée, souriante, elle souhaite la bienvenue à tout le monde. Apprenant que je viens de Suisse, elle veut savoir si nous chassons aussi le renard chez nous. J'hésite à lui dire que chez nous, ce sont surtout les requins de la finance que l'on devrait chasser, mais ce n'est pas le moment.
Un peu plus tard, elle me racontera qu'elle a passé de nombreuses années dans cette maison avec son père, qui est décédé en 1999. Elle a fait ses écoles dans le Massachusetts, puis à la prestigieuse université de Bryn Mawr en Pennsylvanie, où elle a obtenu un diplôme en anthropologie. Divorcée «depuis belle lurette» de son deuxième mari («deux ça suffit!»), elle a trois enfants, «tout comme [ses] parents». «Tout comme moi et mes frères, ils hériteront un jour d'une belle fortune».
«Aujourd'hui, je consacre mon temps à de nombreuses organisations locales, à des œuvres caritatives et à des activités philanthropiques, notamment comme membre du Conseil du musée Smithsonian et des Archives Nationales».
Ni elle, ni les nombreuses dames de la «bonne société» locale n'ont le temps de s'ennuyer. Comme me l'explique Vicky: «La grande différence entre Middleburg et des endroits comme Palm Beach, les Hampton, Gstaad ou St-Jean Cap Ferrat est qu'ici, la saison sociale dure toute l'année. Tiens, rien qu'en octobre, il y a deux vernissages, la bénédiction des animaux le jour de la Saint- François d'Assises, une rencontre de propriétaires de Terriers tibétains, une vente aux enchères de purs-sang et une fête pour Halloween. Sans parler des nombreuses réceptions. Et le programme est aussi chargé tous les mois de l'année.»
Ni Jackie Mars ni ses amies n'ont le temps de s'ennuyer ici: la saison sociale dure 365 jours par an.
Et que pense-t-elle de la misère qui règne à côté, en Virginie occidentale et de la crise des opioïdes (Opioïdes: «Putain, on meurt!», BPLT du 10 octobre 2017)? M'écoutant, je la vois faire un grand signe à quelqu'un loin de nous. «Sorry, I have to say hello», me dit-elle en me quittant. Je suis donc resté sans réponse.
Un Mars et ça repart? Voire...
Mars n'est pas que le nom d'une entreprise et d'une famille. C'est aussi le titre du livre écrit par Fritz Angst (qui signifie «peur»), sous le nom de Fritz Zorn (qui signifie «colère»). Zorn écrit sa biographie à la fin de sa vie et en fait une critique acerbe. Fils de parents appartenant à la vieille bourgeoisie zurichoise, il apprend très vite que l'on ne doit faire étalage ni de sa richesse, ni de ses émotions. Pour Zorn, tout est fait pour jouer à l'harmonie parfaite et cacher les désaccords. Il estime que c'est à cette éducation qu'il doit le cancer dont il mourra en 1976, à l'âge de 32 ans. L'éducation de Mme Jacqueline Mars n'a, semble-t-il pas été très différente, son père étant «très froid et distant» et «notre éducation très stricte». Mais les Etats-Unis ne sont pas la Suisse et il lui semble que le fait d'avoir pu faire ses écoles en habitant ailleurs que chez ses parents a été pour le moins bénéfique.
Post Scriptum
Amoureux des Etats-Unis depuis l'adolescence (les grands espaces, la créativité, la musique, le droit à l'erreur, etc.), je ne reconnais plus ce pays et ne m'y plais plus. Pourquoi?
il faut fournir un tas d'infos et payer pour obtenir le droit d'entrer aux USA
l'accueil est souvent désagréable à l'immigration + prise de photo et empreintes digitales.
en dehors du centre des grandes villes, il n'y a pas de trottoirs.
le piéton est une espèce en voie de disparition et traverser les avenues un risque mortel.
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de l'air conditionné partout et tout le temps.
impossible d'ouvrir les fenêtres dans la plupart des hôtels.
sans parler anglais, on est perdu, même si les Américains parlent souvent très mal leur propre langue…
des serveuses qui nous donnent du «honey» et «sweetheart» à toutes les sauces.
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plus de pesticides dans les fruits et légumes que chez Monsanto.
des infos en boucle, des infos en boucle, des infos en boucle.
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Un club dont ne devient pas membre qui veut, puisqu'il faut être parrainé par l'ensemble des membres du comité et soit posséder au moins 20 hectares, soit 200’000 m<sup>2</sup> de terres «chassables» soit s'acquitter de frais d'entrée de 250’000 dollars. </p><p>Fondé en 1900 par des financiers de l'Etat de New York qui, à l'origine, venaient chasser en Virginie, amenant chevaux et chiens dans leurs propres wagons de chemin de fer, le Club organise de nombreuses chasses entre septembre et mars.</p><h4><img class="img-responsive " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w550/1508017783_image00001.jpeg">Chiens et cavaliers patientent en attendant le signal du Maître de Chasse. © DR</h4><p>Et donc, en cette belle aube (il est 05h45), je me retrouve au lieu de départ de la chasse. Une trentaine de cavaliers et cavalières, en grande tenue, ont sorti leurs chevaux de leurs camions. Quelques dizaines de chiens courent alentour. 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Politiciens, hommes d'affaires, riches héritiers et acteurs célèbres (les Harriman, Frick, Mellon, Warner, Liz Taylor) ont toujours aimé ce coin si tranquille, même si parfois, cela chauffait. <br></p><h4><img class="img-responsive " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1508017350_kennedy2.jpg">Jacqueline Kennedy aimait tout particulièrement venir avec JFK à Glen Ora, une «Country farm» que le couple présidentiel louait. © White House Photographs<br></h4><p>Vicky ne parle pas des affaires de cœur actuelles (elle dit «H and A», pour <em>Heart and Ass</em>, soit, cœur et cul). Mais elle rappelle volontiers que l'épouse de l'acteur Robert Duvall, a quitté un soir le domicile conjugal en compagnie du nettoyeur de leur piscine et qu'elle n'est jamais revenue et qu'un beau jour de septembre 1997; Susan Cummings, riche héritière a abattu Roberto Villegas son amant-joueur-de polo argentin, suite à une dispute. <br></p><h4><img class="img-responsive " src="https://bonpourlatete.comhttps://media.bonpourlatete.com/default/w400/1508015109_moon_vicky.jpg" width="267" height="267">Vicky Moon, sympathique langue de vipère. © DR<br></h4><p>«C'est plus calme aujourd'hui, me confie-t-elle. Mais crois-moi, quand le facteur se trompe en apportant à «Madame Ex», une lettre destinée à «Mme Nouvelle», toutes deux portant le nom du mari, ça fait des étincelles et nourrit les conversations!» </p><h3>Vous chassez le renard?</h3><p>Jacqueline Mars n'est pas présente ce soir car elle a fort à faire: comme chaque année, elle organise la Grande Réception de Remerciements de la Orange County Hunt, le plus prestigieux des Clubs de chasse au renard du pays. Un club dont ne devient pas membre qui veut, puisqu'il faut être parrainé par l'ensemble des membres du comité et soit posséder au moins 20 hectares, soit 200’000 m<sup>2</sup> de terres «chassables» soit s'acquitter de frais d'entrée de 250’000 dollars. </p><p>Fondé en 1900 par des financiers de l'Etat de New York qui, à l'origine, venaient chasser en Virginie, amenant chevaux et chiens dans leurs propres wagons de chemin de fer, le Club organise de nombreuses chasses entre septembre et mars.</p><h4><img class="img-responsive " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w550/1508017783_image00001.jpeg">Chiens et cavaliers patientent en attendant le signal du Maître de Chasse. © DR</h4><p>Et donc, en cette belle aube (il est 05h45), je me retrouve au lieu de départ de la chasse. Une trentaine de cavaliers et cavalières, en grande tenue, ont sorti leurs chevaux de leurs camions. Quelques dizaines de chiens courent alentour. Honneur des honneurs, je rejoins le Maître de Chasse dans sa 4x4. C'est lui qui donne le signal du départ et il suivra aussi bien que possible la chasse, pour s'assurer que tout se déroule dans les règles de l'art. Dire que j'ai passé 2-3 heures passionnantes par monts et par vaux serait exagéré. Mais bon, j'ai vu.</p><p>Sont donc invités chez Mme Mars les propriétaires qui laissent libre passage aux cavaliers et aux chiens sur leurs propriétés. L'arrivée à Meredyth Farm est somptueuse. Le parc qui entoure la maison principale est illuminé. Une armada de coursiers ouvrent les portières des voitures qu'ils vont ensuite parquer, afin que les invités n'aient pas à marcher sur l'herbe. <br></p><h4><img class="img-responsive " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w600/1508020399_mars.jpg">Sont invités chez Mme Mars les propriétaires qui laissent libre passage aux cavaliers et aux <br>chiens sur leurs propriétés. © DR<br></h4><p>Sous une énorme tente – nous devons bien être 300 – ce sont des buffets à perte de vue. Bars à huîtres, montagnes de crevettes, gratte-ciel de homard, barbecues géants, vins et alcools divers sont servis par les seuls Noirs que je verrai lors de cette soirée. Et bien sûr… des barres chocolatées et glacées «Mars» en guise de dessert.</p><h3>«Faites-vous cela en Suisse aussi?»<br></h3><p>A deux pas de ses 78 ans (elle est née le 10 octobre 1939), Jacqueline Mars tient la forme. Debout à l'entrée, souriante, elle souhaite la bienvenue à tout le monde. Apprenant que je viens de Suisse, elle veut savoir si nous chassons aussi le renard chez nous. J'hésite à lui dire que chez nous, ce sont surtout les requins de la finance que l'on devrait chasser, mais ce n'est pas le moment. </p><p>Un peu plus tard, elle me racontera qu'elle a passé de nombreuses années dans cette maison avec son père, qui est décédé en 1999. Elle a fait ses écoles dans le Massachusetts, puis à la prestigieuse université de Bryn Mawr en Pennsylvanie, où elle a obtenu un diplôme en anthropologie. Divorcée «depuis belle lurette» de son deuxième mari («deux ça suffit!»), elle a trois enfants, «tout comme [ses] parents». «Tout comme moi et mes frères, ils hériteront un jour d'une belle fortune».</p><p>«Aujourd'hui, je consacre mon temps à de nombreuses organisations locales, à des œuvres caritatives et à des activités philanthropiques, notamment comme membre du Conseil du musée Smithsonian et des Archives Nationales». </p><p>Ni elle, ni les nombreuses dames de la «bonne société» locale n'ont le temps de s'ennuyer. Comme me l'explique Vicky: «La grande différence entre Middleburg et des endroits comme Palm Beach, les Hampton, Gstaad ou St-Jean Cap Ferrat est qu'ici, la saison sociale dure toute l'année. Tiens, rien qu'en octobre, il y a deux vernissages, la bénédiction des animaux le jour de la Saint- François d'Assises, une rencontre de propriétaires de Terriers tibétains, une vente aux enchères de purs-sang et une fête pour Halloween. Sans parler des nombreuses réceptions. Et le programme est aussi chargé tous les mois de l'année.» <br></p><h4><img class="img-responsive " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1508025071_marscuppresentation.jpg">Ni Jackie Mars ni ses amies n'ont le temps de s'ennuyer ici: la saison sociale dure 365 jours par an.<br></h4><p>Et que pense-t-elle de la misère qui règne à côté, en Virginie occidentale et de la crise des opioïdes<a href="https://bonpourlatete.com/actuel/Une%20mort%20avec%20anti-douleurs"> (Opioïdes: «Putain, on meurt!»</a><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/Une%20mort%20avec%20anti-douleurs">, <em>BPLT du 10 octobre 2017</em>)</a>? M'écoutant, je la vois faire un grand signe à quelqu'un loin de nous. «Sorry, I have to say hello», me dit-elle en me quittant. Je suis donc resté sans réponse.</p><p></p><hr><p></p><h2>Un Mars et ça repart? Voire...<br></h2><p><img class="img-responsive " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w400/1508025477_zorn.jpg" width="190" height="278"></p><p>Mars n'est pas que le nom d'une entreprise et d'une famille. C'est aussi le titre du livre écrit par Fritz Angst (qui signifie «peur»), sous le nom de Fritz Zorn (qui signifie «colère»). Zorn écrit sa biographie à la fin de sa vie et en fait une critique acerbe. Fils de parents appartenant à la vieille bourgeoisie zurichoise, il apprend très vite que l'on ne doit faire étalage ni de sa richesse, ni de ses émotions. Pour Zorn, tout est fait pour jouer à l'harmonie parfaite et cacher les désaccords. Il estime que c'est à cette éducation qu'il doit le cancer dont il mourra en 1976, à l'âge de 32 ans. L'éducation de Mme Jacqueline Mars n'a, semble-t-il pas été très différente, son père étant «très froid et distant» et «notre éducation très stricte». Mais les Etats-Unis ne sont pas la Suisse et il lui semble que le fait d'avoir pu faire ses écoles en habitant ailleurs que chez ses parents a été pour le moins bénéfique.</p><p></p><hr><p></p><h2>Post Scriptum</h2><p>Amoureux des Etats-Unis depuis l'adolescence (les grands espaces, la créativité, la musique, le droit à l'erreur, etc.), je ne reconnais plus ce pays et ne m'y plais plus. Pourquoi?</p><br><ul><li><p>il faut fournir un tas d'infos et payer pour obtenir le droit d'entrer aux USA</p></li><li><p>l'accueil est souvent désagréable à l'immigration + prise de photo et empreintes digitales. </p></li><li><p>en dehors du centre des grandes villes, il n'y a pas de trottoirs.</p></li><li><p>le piéton est une espèce en voie de disparition et traverser les avenues un risque mortel. </p></li><li><p>il y a trop de glace dans l'eau et autres boissons.</p></li><li><p>de l'air conditionné partout et tout le temps.</p></li><li><p>impossible d'ouvrir les fenêtres dans la plupart des hôtels.</p></li><li><p>sans parler anglais, on est perdu, même si les Américains parlent souvent très mal leur propre langue…</p></li><li><p>des serveuses qui nous donnent du «honey» et «sweetheart» à toutes les sauces.</p></li><li><p>au resto, des portions pour obèses, futurs obèses et diabétiques.</p></li><li><p>plus d'antibiotiques dans les steaks que dans ma pharmacie.</p></li><li><p>plus de pesticides dans les fruits et légumes que chez Monsanto.</p></li><li><p>des infos en boucle, des infos en boucle, des infos en boucle.</p></li><li><p>des infrastructures (ponts, trains, routes) souvent dans un état pitoyable.</p></li><li><p>trop de pauvreté d'un côté, trop de richesse de l'autre.</p></li><li><p>trop de misère d'un côté, trop de mépris de l'autre.</p></li><li><p>un pays et nombre d'habitants qui se prennent toujours pour les gendarmes du monde.</p></li><li><p>4,4% de la population mondiale et 22% de toutes les personnes incarcérées.</p></li><li><p>350 millions d'armes pour une population de 330 millions d'habitants.</p></li></ul>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'chassez-vous-le-renard', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-6', 'like' => (int) 846, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 494, 'homepage_order' => (int) 498, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 82, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4833, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'La grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf… ou sur les traces de Tintin en Océanie', 'subtitle' => 'Keystone-ATS, 9 août 2023: «La Suisse et Niue vont établir des relations diplomatiques. 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Cassis – qui considère Niue (voir sur la carte) comme un point stratégique du monde – a décidé que la Suisse serait le 23ème pays à «nouer des relations diplomatiques formelles» avec Niue et de ce fait comblera «une lacune dans le réseau diplomatique de la Suisse» aux dires du DFAE. </p> <p>Sachant que la tournée Asie-Pacifique de notre intrépide ministre a débuté quelques jours après que le chef de la diplomatie américaine Anthony Blinken et le président français Emmanuel Macron eurent achevé la leur dans la même zone, on voit bien que la Suisse n’a pas tardé à placer ses billes dans la cour des grands.</p> <p>Car effectivement, le Pacifique est une zone convoitée. Par la Chine qui veut isoler Taïwan et pouvoir profiter des zones de pêche étendues; par les Etats-Unis qui ne veulent pas laisser la Chine occuper le terrain et par la France, dernière puissance coloniale et nostalgique de son importance perdue. Mais par la Suisse?</p> <p>Dalton Tagelagi («<em>call me Dalton!</em>»), Premier ministre de Niue, trouve cela plutôt drôle. «Etre courtisé par la Chine, les Etats-Unis et la Suisse? Quel honneur!» me dit-il, affichant un sourire quelque peu ironique.</p> <p>C’est que Niue est une île plus petite que le canton de Genève et, avec ses 1'260 habitants, moins peuplée que Vers-chez-les-Blanc! En plein milieu du Pacifique, à 2'400 km au nord-est de la Nouvelle-Zélande et à 2'000 km à l’ouest de Tahiti, c’est un Etat autonome, au bénéfice d’un accord de libre association avec la Nouvelle-Zélande, dont il utilise la monnaie et qui, tout comme M. Cassis, mène sa propre politique étrangère.</p> <p>Nombre des 5'000 habitants qui y vivaient naguère se sont installés en Nouvelle-Zélande ou en Australie suite au cyclone Heta qui, en 2004 a dévasté Niue. 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Mais, comme le précise Dalton Tagelagi, «il y a tellement de boulot que la semaine prochaine, le Parlement devrait voter une modification de la Constitution pour que nous passions à 6 ministres et 6 ministres adjoints, toujours en parfaite égalité hommes-femmes».</p> <p>«Mais ce n’est pas encore gagné, s’inquiète-t-il, car le Parlement – 20 membres – craint un peu l’explosion bureaucratique et même s’il approuve cette modification, il faudra ensuite soumettre ce projet aux quelque 600 électeurs de l’île».</p> <p>Et comme les salaires des ministres, ministres adjoints et membres du Parlement, grignotent déjà 10% du budget annuel de Niue (l’équivalent de 2,9 millions de francs), faire gonfler la facture n’est pas du goût de tous, ce d’autant plus que le budget de l’île est actuellement déficitaire.</p> <p>Il n’y a toutefois pas à craindre d’une opposition, car à Niue, il n’y a pas de partis politiques et tous les élus sont indépendants. «Ce qui ne veut pas dire que nous sommes tous d’accord sur tout!» précise M. 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Silence…</p> <p>Qu’il n’y ait ni radio locale, ni accès aux programmes de télévision, pas de <em>roaming</em> international et une connexion internet quelque peu capricieuse, ne semble déranger personne. Les Nuéens et Nuéennes sont-ils heureux de vivre dans ce petit paradis polynésien? 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Malheureusement un peu jaune et souvent en cachette, car les grand-prêtres de ces nouvelles croyances donnent raison à l’humoriste Pierre Desproges qui disait naguère que l’on peut rire de tout, mais pas avec tout le monde.</p> <p>A ses débuts, Dieu avait une furieuse tendance à punir ceux qui lui désobéissaient. Souvenez-vous l’histoire de la tour de Babel: peu après le Déluge (une sacrée punition!), alors qu’ils parlaient tous la même langue, les hommes voulurent bâtir une tour si haute qu’elle devait toucher le ciel. Pour les punir de cette impudence, Dieu a brouillé leur langue, les rendant confus car ils ne se comprenaient plus et la construction a été stoppée. Ces jours, Dieu – qui semble avoir développé un certain sens de l’humour – nous offre la saison 2 de la tour de Babel.</p> <p>L’Occident chrétien perd ses valeurs? Les temples et églises sont désertés? «Punissons donc les hommes» s’est dit Dieu (omettant – car de la vieille école – d’évoquer spécifiquement les femmes, les LGBTQQIAAP et les iel.le.s) «et rendons-les confus, une fois de plus». Aussitôt dit, aussitôt fait et c’est ainsi qu’est né le wokisme, enfant spirituel du mouvement «Black Lives Matter».</p> <h3>Un réveil pénible</h3> <p>Wokisme? Dans la langue afro-américaine (sic) cela signifie être réveillé, conscient des injustices subies par les minorités, qu’elles soient sexuelles, religieuses, ethniques ou autres. Les «woke» sont donc les personnes éveillées, notamment à la lutte contre le racisme, mais par extension, à celle contre le sexisme, le patriarcat, la cigarette, la grossophobie, la transphobie, la transnistrie, l’ornithophobie, l’antispécisme et j’en passe!</p> <p>Ces nouvelles religions sont au nombre de trois. Chacune a ses dogmes fondateurs, ses textes sacrés et son propre langage. Toutes trois ont leurs grands prêtres, prêtresses, prêtiels.les. etc. et leur catéchisme auquel il convient d’adhérer sans faille. Elles se nomment «Black Lives Matter», «Me too» et «Sauvons la Planète».</p> <p>Impossible de ne pas en avoir entendu parler. Entre les cas de «mains aux fesses» (même si elles datent souvent de plusieurs décennies), ceux de harcèlement scolaire ou moral, elles nous imposent un ordre nouveau et veulent nous contraindre à non seulement parler «politiquement correct», mais à penser «juste». Et comme toutes les religions institutionnalisées, elles sont dogmatiques et intolérantes.</p> <h3>Je suis un cisgenre heureux et déconstruit!</h3> <p>Un petit florilège (authentique) pour illustrer mon propos: Blanche Neige et les Sept Nains n’existe plus. Le nouveau titre, vu par la bien-pensance progressiste et suite au contact que Disney a eu avec l’organisation des «Little People of America» est «Blanche Neige et les Sept Créatures Magiques».</p> <p>Dans le même ordre d’idée, le film <em>Autant en emporte le vent</em>, datant de 1939, a été retiré de la plateforme de streaming HBO et sera prochainement remis en ligne, avec un message d’avertissement sur les causes et conséquences de l’esclavage aux Etats-Unis. C’est ce que l’on appelle le «présentisme»: les œuvres et actions du passé sont jugées à l’aune des valeurs d’aujourd’hui.</p> <p>Quant aux <em>marines</em> américains, suite à une étude commandée par le Corps des Marines (un pavé de 738 pages!), il leur désormais interdit de s’adresser à leur supérieurs avec des «yes, sir » ou «yes mam» pour éviter d’offenser celles et ceux qui ne s’identifient pas à un de ces deux sexes. Dieu que la guerre sera jolie!</p> <p>L’Université de Stanford, une des plus réputées des Etats-Unis, vient de publier une longue liste de termes qu’il convient de ne plus utiliser. Elle est divisée en sections: âgisme, colonialisme, appropriation culturelle, sexospécifisme, langage vague, racisme, violence, etc. Un nouveau dictionnaire «woke». Exemples: fini les «boîtes noires» qui, selon Stanford donnent une connotation négative à la couleur noire. On parle dorénavant d’«enregistreur de vol». Quant aux «Latinos», un terme pouvant être ressenti comme blessant, ils deviennent des «Latinx».</p> <p>Grâce au CRAN (Conseil représentatif des associations noires de France), l’auteur réel et souvent anonyme d’un texte signé d’une autre personne, bien souvent célèbre n’est plus un «nègre», mais un «prête-plume».</p> <p>La Suisse n’est évidemment pas épargnée par ce phénomène. Ainsi, il y a quelques mois, un groupe de reggae donnait un concert dans un lieu alternatif à Berne. Le groupe y jouait de la musique jamaïcaine, chantait en dialecte alémanique et portait des vêtements africains et des dreadlocks. Plusieurs personnes ayant ressenti un malaise face à cette «appropriation culturelle» (sic), le concert a été interrompu et la direction de la salle s’est excusée auprès des personnes chez qui ce concert a provoqué des sentiments négatifs.</p> <h3>Couvrez cette pénis que je ne saurais voir</h3> <p>Comme l’explique Elsa Magueritat, évoquant le livre de Jean-François Braunstein <em>La religion woke</em>: «par paresse intellectuelle, les universitaires adoptent aveuglément des concepts façonnés pour ne pas "offenser" les victimes de toutes les discriminations qu'ils étudient. Ainsi, les hommes peuvent être enceints et les femmes dotées de pénis, puisqu'il convient de ne surtout pas froisser les personnes transgenres». </p> <p>Dans cet ouvrage, M. Braunstein, professeur de philosophie contemporaine, évoque la vague de folie et d’intolérance qui envahit le monde occidental. Et Mme Margueritat de poursuivre: «Si le wokisme prie pour l'avènement d'une société plus égalitaire et bienveillante, son application concrète tend davantage à ressembler à une Inquisition. D’ailleur, au sein de l'église <i>woke</i>, il est courant de dénoncer les impies, et d'excommunier quiconque n'obéit pas aux préceptes du <i>wokisme</i>». </p> <p>Certes, tout n’est pas faux dans ce qu’affirment ces nouvelles religions et c’est ce qui rend le débat difficile. Il est vrai que pris dans son sens large, le racisme, qu’il soit dirigé contre une population, une couleur de peau ou une ethnie est bien vivant.</p> <p>Exact aussi que les femmes ont été et sont encore victimes de viols, d’agressions et de harcèlement, trop souvent banalisés. Qu’il y a encore des dizaines de millions d’esclaves dans le monde, même si l’appellation a changé et que nombre d’Etats et d’entreprises massacrent allègrement la seule planète que nous (êtres humains, animaux et plantes) avons, souvent par cupidité, parfois par ignorance. </p> <p>Peut-être que notre monde occidental a besoin des excès actuels pour compenser ceux du passé et qu’il faudra du temps pour que l’on puisse retrouver un juste milieu. N’oublions toutefois pas que ces nouvelles religions n’obsèdent que quelque 10% de la population mondiale. Les autres 90% continuent à pratiquer l’esclavage, la top pollution et les discriminations diverses dans la joie et la bonne humeur.</p> <p>Pour ma part, je n’écoute plus de negro spirituals (trop risqué), fume en cachette, ai banni les contes de Grimm de ma bibliothèque, ne traverse les rues que sur des passagères cloutées et ne mange que des salades mortes de vieillesse.</p> <hr /> <h4>Etes-vous woke? Quelques tests amusants pour le savoir:</h4> <h4><a href="https://www.philomag.com/articles/test-etes-vous-woke-sans-le-savoir">https://www.philomag.com/articles/test-etes-vous-woke-sans-le-savoir</a></h4> <h4><a href="https://www.nouvelobs.com/opinions/20220722.OBS61218/test-quel-le-woke-etes-vous.html%23modal-msg">https://www.nouvelobs.com/opinions/20220722.OBS61218/test-quel-le-woke-etes-vous.html#modal-msg</a></h4> <h4><a href="https://www.magtoo.fr/etes-vous-woke/">https://www.magtoo.fr/etes-vous-woke/</a></h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'dieu-n-est-pas-mort-il-est-juste-tres-occupe', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 238, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 14, 'person_id' => (int) 82, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 3647, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Des chiffres et des lettres après 113 jours de guerre en Ukraine', 'subtitle' => 'Les dindons de la farce: l’expression date du XVIIIème siècle. 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Aujourd’hui, les dindons de la triste farce que nous jouent la Russie, l’Ukraine, les Etats-Unis et l’Union européenne, c’est nous!', 'content' => '<p>Suis-je cynique ou réaliste? A vous de juger. Contrairement à ce que l’on nous affirme, je suis d’avis qu’il n’y a ni pénurie de pétrole, ni de gaz, ni de céréales. Si les prix flambent, que l’inflation et une récession menacent, c’est pour deux raisons principales, habilement mises en musique: spéculation et cupidité.</p> <h3>Un zeste de sanctions aux petits oignons</h3> <p>Malgré les sanctions, les revenus pétroliers de la Russie ont augmenté de 50% au cours des cinq premiers mois de l’année. Produisant quelque 8 millions de barils de pétrole par jour, la Russie a engrangé quelque 20 milliards de dollars selon l’Agence internationale de l’énergie.</p> <p>Quant aux revenus provenant de l’exportation de céréales, ils battent aussi des records. 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Comme la Russie ne va pas réduire sa production de pétrole, mais la vendre ailleurs, parler de pénurie n’est que du foutage de gueule.</p> <p>Juste pour rigoler: l'Arabie saoudite (propriété d’une sympathique famille recomposée) a vendu pour 360 milliards de francs de pétrole en 2021. Le sourire est donc de mise pour 2022: grâce à la hausse des prix, ses ventes lui rapporteront, quotidiennement, 350 millions de plus qu'en 2021 et, une fois les coûts de production déduits, il leur restera quand-même quelque 840 millions par jour. N’empêche: se faire construire un palais à 80 millions à Cologny (GE) c’est quand même bouffer plus de deux heures de bénéfice. Pas donné…</p> <p>Encore quelques chiffres pour le plaisir. 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Cela n’implique d’aucune façon un soutien à la politique suivie par son gouvernement dans d’autres domaines.</p> <h3><strong>Les solutions</strong></h3> <p>«Lors du premier choc pétrolier de 1974, je me suis demandé si le fait que nous étions parmi les rares pays de la région à ne pas avoir un sous-sol gorgé de pétrole était une malédiction divine», raconte Ofir, directeur technique d’une usine israélienne de dessalement de l’eau de mer. «Mais, en réalité, c’est une bénédiction. Cela nous a forcés à être créatifs et grâce à cela notre pays est devenu expert en matière d’eau et une pépinière constante d’innovation dans le domaine du stress hydrique.»</p> <p>Les solutions? 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Quant aux besoins de l’agriculture, ils sont en quasi totalité couverts par le recyclage des eaux usées.</p> <h3><strong>Le recyclage des eaux usées</strong></h3> <p>Dans les pays dits développés, l’eau qui sert à se laver, à faire marcher les machines à laver ou à vider les toilettes transite par des stations d’épuration et finit en majeure partie dans les cours d’eau ou la mer. Dans les pays peu développés, elle s’écoule directement dans les cours d’eau ou la mer, sans passer par la case «épuration» et contamine ainsi l’eau potable ou de mer. 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Conséquence: la part de l’eau consommée dans l’agriculture par rapport au total de la consommation est bien moindre qu’ailleurs..</p> <p>Netafim, la société fondée par Simcha Blass en 1965 est toujours leader mondial en matière de micro irrigation. Présente dans une centaine de pays, elle occupe quelque 4500 salariés et détient un part de 34% du marché mondial.</p> <h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1630997453_eau4.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="683" height="385" /><br />Nouvelles cultures de jojoba dans le Néguev, un désert qui recouvre 60% de la surface d’Israël.</h4> <p>Un de ses produits phares, NetBeat, permet de surveiller, d’analyser et d’automatiser l’irrigation sans besoin de présence physique de l’agriculteur (<em>lien vers Netafim en français en bas de page</em>).</p> <h3><strong>Consommation responsable</strong></h3> <p>Ce sera la partie la plus courte des solutions car elle dépend du simple bon sens. C’est dire que c’est compliqué pour bien des gens…</p> <p>Première exigence: ne pas croire qu’un petit effort individuel ne vaut pas la peine sous prétexte que ce n’est qu’une goutte d’eau (économisée) dans un océan (de consommation).</p> <p>Ensuite, quelques exemples: remplissez et fermez deux bouteilles d’eau et mettez-les dans la chasse d’eau: une économie de 3 litres à chaque fois! Evitez les lessives et vaisselles lorsque les machines ne sont pas pleines; laissez pousser l’herbe plutôt que de tondre chaque semaine, ce qui réduira les besoins d’arrosage. Vous adorez votre voiture que vous bichonnez avec amour? Seau et éponge demandent une quinzaine de litres contre 200-250 dans une station de lavage, etc.</p> <h3><strong>Watergen: une révolution?</strong></h3> <p>Fondée en 2009 par un ancien colonel, Arye Kohavi, et quelques amis ingénieurs, Watergen avait à l’origine pour but de fournir de l’eau aux hôpitaux de campagne et aux soldats, où qu’ils se trouvent. Rachetée en 2016, la société s’est réorientée et a développé des technologies pour palier au manque d’eau potable suite à des catastrophes naturelles ou dans des lieux où le manque d’eau potable est flagrant.</p> <p>Comment? Elémentaire, mon cher Watson! Tout simplement en générant de l’eau potable à partie de… l’air!</p> <h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1630997598_eau5.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="674" height="477" /><br />© Centre d’information sur l’eau</h4> <p>Rappel: notre planète contient un volume d’eau total qui est demeuré quasiment la même depuis l’apparition de l’eau sur Terre. Salée à 97% et douce à 3%, ces eaux forment l’hydrosphère, c’est-à-dire l’ensemble des réserves d’eau de la Terre.</p> <p>Selon la revue <em>Planetoscope</em>, 15 943 683 409 de litres d’eau (donc, en gros 16 milliards de litres, on ne va pas chipoter pour si peu) s'évaporent chaque seconde des océans sous l’effet du soleil. Cette vapeur d'eau océanique va engendrer des nuages dont les gouttes d’eau douce se déverseront sur notre planète sous différentes formes (pluie, neige, grêle, rosée).</p> <p>Bien qu’on ne puisse pas la mesurer directement, on estime qu’à tout moment l’atmosphère terrestre contient plus d’un milliard de tonnes d’eau douce. Le génie d’Arye Kohavi a été de développer une technologie et des machines qui captent et filtrent cette vapeur d’eau pour produire de l’eau, potable selon les normes de l’OMS, même dans des zones urbaines et polluées, grâce à de puissants filtres.</p> <p>La plus grande des machines actuelles de Watergen produit 6000 litres d’eau par jour et nombre d’entre elles sont déjà utilisées en Inde, au Vietnam, au Brésil, au Mexique, aux Etats-Unis ainsi que dans des villages ruraux tests d’Afrique centrale.</p> <p>Watergen a offert trois de ces machines – qui coûtent 55 000 francs chacune – aux autorités de Gaza. Comme l’expliquait récemment à l'Agence France Pesse Fathi Sheikh Khalil, ingénieur électrique et cadre de l'ONG palestinienne Damour qui gère ces appareils, «celui qui est installé à la mairie de Khan Younès produit 5000 litres d'eau potable lorsque le taux d'humidité dans l'air est supérieur à 65% et 6000 litres si le taux dépasse 90%».</p> <p>Dire que les les autorités de Gaza sont plus intelligentes que leurs homologues français semble évident si l’on en croit <em>Nice-Matin,</em> qui raconte que l’année dernière, le prince Albert de Monaco souhaitait offrir une de ces machines à la France car suite à d’importantes intempéries, plusieurs communes des Alpes-Maritimes manquaient d’eau. Or l’offre a été déclinée, la machine n’étant pas homologuée…</p> <p>Parmi les «pays» dans lesquels Watergen exporte ses machines: la Nation Navajo, victime de grosses sécheresse cette année.</p> <h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1630997697_eau6.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="647" height="485" /><br />Raina Dre, une Navajo de Hard Rock, Arizona, porte un bidon qu’elle a rempli d’eau recueillie dans l’air par Watergen, le 6 juillet 2021, Cet appareil peut produire 200 litres d’eau par jour. © Navajo Times</h4> <p>Autres avantages des appareils Watergen: efficaces entre 15 et 40 degrés centigrades et sous humidité relative de 25 % et plus, ils permettent d’éliminer les chaînes d’approvisionnement à forte émissions de carbone et les déchets plastiques. De plus, la production d’un litre d’eau potable ne consomme que 0,3 kwh d’électricité (donc environ 6 centimes au tarif de l’électricité en Suisse).</p> <p>Le plus récent des appareils actuellement commercialisés est le Watergen Mobile Box. Il pèse 15 kg, se transporte facilement, fonctionne sur 12 et 220 volts et produit jusqu’à 20 litres d’eau potable par jour.</p> <h3><strong>Paramètres dont il faut cependant tenir compte</strong></h3> <p>Ils concernent essentiellement le dessalement de l’eau de mer: des carences en minéraux ont été observées, le système de dessalement, basé sur l’osmose inverse, enlevant la quasi-totalité des minéraux présents dans l’eau de mer. En Israël, on ajoute donc du calcium et parfois du magnésium à l’eau dessalée.</p> <p>Le dessalement est relativement friand en énergie (essentiellement fossile pour le moment). Mais les besoins énergétiques ont été réduits de 2/3 au cours des années écoulées et la méthode d’osmose inverse n’a besoin que du quart des besoins énergétiques d’autres techniques de dessalement.</p> <p>Dessaler l’eau de mer = rejeter du sel dans la mer. Dans le monde, on produit chaque jour 95 millions de mètres cubes d’eau douce, rejetant plus de 100 millions de m3 d’eau plus fortement salée dont l'impact sur les zones de rejet inquiète les experts scientifiques.</p> <p>Très dépendants de ce mode d’approvisionnement, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, le Koweït et le Qatar dessalent essentiellement par la méthode du chauffage, procédé qui produit quatre fois plus de saumure que les technologies plus avancées, comme la filtration par membrane, utilisée notamment en Israël.</p> <p>En tout état de cause, la salinisation accrue des eaux – souvent proches du littoral – est un problème qu’il convient de ne pas minimiser.</p> <h3><strong>Conclusion</strong></h3> <p>Il existe donc des solutions et il ne fait aucun doute que l’évolution technologique va en trouver de nouvelles et rendre les existantes plus efficaces et moins coûteuses en énergie au cours des années à venir.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1630997778_eau7.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="576" height="331" /></p> <p>Reste un grand mystère: comment se fait-il que tant d’Etats, conscients du problème du stress hydrique et dont les habitants, les agriculteurs et les industries souffrent régulièrement du manque d’eau, soient pareillement passifs?</p> <p>J’ai un petit avis là-dessus: on dit que la différence entre un politicien et un homme d’Etat (femmes incluses…) est que le premier pense à sa réélection alors que le second pense aux générations à venir.</p> <p>Et, comme le disait Coluche: «la moitié des hommes politiques sont des bons à rien et l’autre moitié est prête à tout».</p> <h4>Pour en savoir plus</h4> <p><a href="https://www.lenntech.fr/bibliotheque/osmose-inverse/osmose-inverse-definition.htm">https://www.lenntech.fr/bibliotheque/osmose-inverse/osmose-inverse-definition.htm</a></p> <p><a href="https://documents1.worldbank.org/curated/en/657531504204943236/pdf/Water-management-in-Israel-key-innovations-and-lessons-learned-for-water-scarce-countries.pdf">https://documents1.worldbank.org/curated/en/657531504204943236/pdf/Water-management-in-Israel-key-innovations-and-lessons-learned-for-water-scarce-countries.pdf</a></p> <p><a href="https://www.lemonde.fr/planete/article/2015/07/29/en-israel-70-de-l-eau-consommee-vient-de-la-mer_4702964_3244.html">https://www.lemonde.fr/planete/article/2015/07/29/en-israel-70-de-l-eau-consommee-vient-de-la-mer_4702964_3244.html</a></p> <p><a href="https://www.fluencecorp.com/israel-leads-world-in-water-recycling/">https://www.fluencecorp.com/israel-leads-world-in-water-recycling/</a></p> <p><a href="https://wold.mekorot.co.il/Heb/newsite/InformationCenter/Documents/Wastewater%20Treatment%20and%20Effluent%20Reuse%20-french.compressed.pdf">https://wold.mekorot.co.il/Heb/newsite/InformationCenter/Documents/Wastewater%20Treatment%20and%20Effluent%20Reuse%20-french.compressed.pdf</a></p> <p><a href="https://www.epa.gov/watersense/statistics-and-facts">https://www.epa.gov/watersense/statistics-and-facts</a></p> <p><a href="https://www.watergen.com/home-office/">https://www.watergen.com/home-office/</a></p> <p><a href="https://navajotimes.com/reznews/ntua-asks-water-customers-to-conserve-water/">https://navajotimes.com/reznews/ntua-asks-water-customers-to-conserve-water/</a></p> <p><a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Water_supply_and_sanitation_in_Israel">https://en.wikipedia.org/wiki/Water_supply_and_sanitation_in_Israel</a></p> <p><a href="https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/dessalement-de-l-eau-l-onu-s-inquiete-des-risques-pour-l-environnement-803570.html">https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/dessalement-de-l-eau-l-onu-s-inquiete-des-risques-pour-l-environnement-803570.html</a></p> <p><a href="https://www.israelagri.com/">https://www.israelagri.com/</a></p> <p><a href="https://www.israel21c.org/8-israeli-inventions-for-greener-farming/">https://www.israel21c.org/8-israeli-inventions-for-greener-farming/</a></p> <p><a href="https://www.youtube.com/watch?v=taMWUjda3fA">https://www.youtube.com/watch?v=taMWUjda3fA</a></p> <p><a href="https://www.mekorot-int.com/about-us/">https://www.mekorot-int.com/about-us/</a></p> <p><a href="https://www.netafim.fr/">https://www.netafim.fr/</a></p> <p><a href="https://www.youtube.com/watch?v=tYD7Ubwv0Ck">https://www.youtube.com/watch?v=tYD7Ubwv0Ck</a></p>', 'content_edition' => 'Depuis bien des années le monde scientifique tire la sonnette d’alarme face à la pénurie d’eau annoncée. 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