Cyril Hanouna et Yann Barthès, deux spécialistes de la télévision pas bonne pour la tête.
La télévision, c’est parfois formidable, souvent désolant. De nombreuses émissions n’ont d’autres buts que de décerveler les téléspectateurs. C’est le cas de deux talk-show de début de soirée qui, avec des styles différents, œuvrent à notre abrutissement: «Touche pas à mon poste» (C8) et «Quotidien» (TMC).
A droite, Yann Barthès, 43 ans, né à Chambéry, fils de cheminot, animateur-producteur de Quotidien, sur TMC, chiffre d’affaires estimé pour 2017: 27 millions d’euros. A gauche, Cyril Valéry Isaac Hanouna, 43 ans, né à Paris, fils de médecin, animateur-producteur de Touche pas à mon poste, sur C8, chiffre d’affaires estimés pour 2017: 50 millions d’euros.
Toutes les semaines, du lundi au vendredi, les deux hommes s’affrontent sur le ring de l’audience. Mais dans la tranche horaire de l’avant-soirée (access prime-time, entre 18h et 20h30), aucun des deux n’arrive à concurrencer The Wall de TF1, N’oubliez pas les paroles de France 2 ou le 19-20 de France 3. Ils se battent pour la quatrième place, au coude à coude entre eux et avec Chasseurs d’appart, de M6 (voir encadré Audiences). On le voit, les champions du début de soirée sur la télévision française – mis à part l’info locale sur France 3 – n’ont pas pour but de promouvoir la réflexion. Des jeux, un peu de téléréalité mâtinée de conseils pratiques et des talk-shows où chacun est encouragé à continuer de penser ce qu’on veut qu’il pense. Des talk-shows auxquels les téléspectateurs abandonnent leur libre arbitre en échange de la chaleur utérine d’une rassurante doxa, du doux confort d’un entre soi.
Bobos contre bobeaufs
Quotidien et Touche pas à mon poste s’adressent à des publics en théorie très différents mais qu’en pratique tout rassemble. Les bobos pour Yann Barthès et les bobeaufs pour Cyril Hanouna. Les petits-bourgeois-bohèmes pour l’un, les petits-bourgeois beaufs, pour l’autre – les prolos, eux, regardent les jeux, leur seul espoir de devenir riches un jour.
D’un côté le ricanement suffisant et un peu coincé, de l’autre le rire hystérique à grand coup de claques sur les cuisses. A l’image des deux animateurs-vedettes. Yann Barthès s’habille comme un premier de classe à moitié décontracté: cravate et veston en haut, jeans et baskets en bas. Cyril Hanouna a le look cadre moyen au deux tiers décontracté: blousons, t-shirt, pull, mais uniquement de marques à la mode.
Les deux faux ennemis règnent sur une cour de chroniqueurs, de chroniqueuses et de journalistes coulés dans le moule et soumis, une «bande», comme on dit désormais non plus dans les banlieues mais dans les salons. Et ça bavarde, ça plaisante, ça donne des leçons. Chez Hanouna, c’est le monde de la télévision et les people dont on se moque, tandis que chez Barthès on asticote les people et le monde politique.
La politique pour les potaches
Pendant les élections législatives françaises, les équipes de Quotidien ont cherché les candidats portant des noms «qui font marrer»: Myriam Santhune, Valérie Lacroute, Michel Labitte, Annick Lepetit. Avant ça, Yann Barthès avait trouvé «marrant» d’agiter un flacon de médicaments à chaque fois qu’il passait un extrait montrant Marine Le Pen, selon lui sous antidépresseurs après sa défaite aux présidentielles. De quoi satisfaire les bobos, ravis qu’on les conforte dans leur manichéisme politique.
Yann Barthès montrant l'affiche d'un candidat au nom «marrant».
Chez Cyril Hanouna, ce sont les autres émissions de télévision qui sont essorées, décortiquées, sommées de faire moins de ceci ou plus de cela. Aux yeux des chroniqueurs de Touche pas à mon poste, la meilleur émission n’est autre que la leur et l’animateur le plus génial, le plus extraordinaire, le plus fantastique est Baba (le surnom d’Hanouna), leur chef, leur patron, celui qui les paie entre 200 et 1000 euros par émission. Et les bobeaufs, qui aiment tout ce qui brille, applaudissent à tout rompre.
La paille et la poutre
Dans les deux émissions, on pratique le montage vidéo à charge, utilisant les images pour justifier le préconçu, quitte à les manipuler. Dans les deux émissions on aligne les poncifs du moment. Dans les deux émissions on s’agite pour que tout le monde reste bien calme, à la maison, lobotomisé mais content.
Plus que leurs animateurs ou que les chaînes qui les diffusent, ce sont surtout les deux publics de Quotidien et de Touche pas à mon poste qui se détestent. Parce qu’ils voient chez l’autre ce qu’ils ne veulent pas voir chez eux.
Salaud et prétentieux
Pour les uns, Hanouna est un salaud parce qu’il a révélé que Stéphane Guillon gagnait 10 000 euros par chronique dans Salut les Terriens. Les bobos ont difficilement supporté d’apprendre que leur directeur de conscience reçoive chaque semaine neuf SMIC mensuels pour une chronique de 10 minutes. Ce qui le place, financièrement, plutôt du côté des méchants riches que de celui des gentils pauvres, que d’ailleurs il ne connaît pas.
Pour les autres, Barthès est un prétentieux parce qu’il a, par tweet, encouragé l’animateur de Touche pas à mon poste à «get a life», «s’acheter une vie». Ce qui a renvoyé tous les «chéris» (oui, Hanouna appelle ses téléspectateurs «mes chéris»!) à leur propre condition: assis sur un canapé et hypnotisés par la télé quatre heures par jour (précisément 3h52 en moyenne en France, 2h55 en Suisse romande). Il y a en effet mieux en matière de vie.
Entre soi et politiquement correct
La seule différence entre les deux émissions tient à leur posture morale. A Touche pas à mon poste, elle est très souple et s’adapte en toutes circonstances, du moment que les téléspectateurs restent captifs sur la chaîne, avalant la publicité sans rechigner. A Quotidien, c’est plus crispé. L’animateur et les chroniqueurs sont persuadés d’être du bon côté, celui des gentils. Persuadés qu’en traitant et montrant, par exemple, les lepénistes comme des demeurés, ils font œuvre de résistance, qu’ils sauvent la démocratie et tout le toutim. Et comme de Libération à Charlie Hebdo, en passant par tous ceux qui pratiquent la bonne pensée, c’est le même monde, Cyril Hanouna est honni par le politiquement correct. Honni pour de mauvaises raisons puisque lui-même est très politiquement correct et que, comme Yann Barthès, seuls lui importent sa carrière et son salaire, son égo de petit baron du PAF.
Le plateau carnavalesque de «Touche pas à mon poste».
Deux styles, une même mission
Il n’empêche que c’est Hanouna qui a des problèmes avec le CSA, pas Barthès. Alors que si le premier s’est tiré une balle dans le pied avec ses gags téléphoniques au détriment d’homosexuels, le second n’est pas en reste du côté de la caricature «stygmatisante» (lire encadré Dérapages plus ou moins contrôlés).
A droite, Cyril Hanouna, employé par le Groupe Canal+, à qui appartient C8. A gauche, Yann Barthès, employé par le Groupe TF1, à qui appartient TMC. Deux dociles amuseurs très bien payés, pour une seule mission: maintenir les gens qui les regardent dans un état d’abêtissement proche du coma intellectuel.
Vous n’êtes obligés de regarder ni l’un ni l’autre.
Touche pas à mon poste, du lundi au vendredi, de 19h10 à 21h10, sur C8
Quotidien, du lundi au vendredi, de 19h20 à 20h55, sur TMC
Dérapages plus ou moins contrôlés
Hanouna homophobe?
Le 18 mai dernier, Cyril Hanouna animait Radio Baba, un prime time se déroulant sur le plateau de Touche pas à mon poste. Au milieu des rires gras du public et des chroniqueurs, il a piégé téléphoniquement des homosexuels répondant à une fausse annonce publiée sur un site spécialisé. Dès le lendemain, les réactions outrées se sont succédé, dénonçant l’homophobie de l’animateur. Celui-ci a eu beau faire son mea culpa, s’excuser de toutes les manières possibles, s’expliquer, rien n’y a fait. Le jugement était rendu avant même que débute le procès. Charlie Hebdo l’a caricaturé en hémorroïde sur sa Une, le CSA a été interpellé, la nouvelle secrétaire d'Etat chargée de l'égalité entre les hommes et les femmes, Marlène Schiappa, l’a convoqué à l’Elysée. Comme punition, TPMP a finalement été privé de publicité pendant trois semaines. PAN SUR LA TÊTE! La sanction du CSA ne concerne pas la séquence soupçonnée d'homophobie mais deux autres séquences: "manipulation" d'un chroniqueur en novembre 2016 et, un mois plus tard, pour avoir conduit une chroniqueuse "à poser la main sur son sexe".
La séquence incriminée: Cyril Hanouna sur le plateau de «Radio Baba», piégeant téléphoniquement des homosexuels ayant répondu à une fausse annonce publiée sur un site spécialisé.
Barthès raciste?
Le mardi 30 mai, dans Quotidien, un journaliste, Etienne Carbonnier, présente Mardi transpi, l’actu chaude des gens en short. Le sujet concerne le public du Grand Prix de Formule E de Paris mais se concentre presque exclusivement sur un homme de couleur en état d’ébriété. L’équipe s’en gausse: «Il est 8h du matin et il est encore bourré, ah ah ah. Il sort de boîte, ah ah ah». La séquence est tirée en longueur, le type essaie maladroitement de draguer des filles sous l’œil goguenard de la caméra. Sur le plateau tout le monde rit du Noir bourré. Les lepénistes ont dû être ravis: c’était la caricature idéal de l’homme noir, alcoolique, ne pensant qu’à s’amuser et à draguer les blanches. Si ces images avaient passé sur Touche pas à mon poste, il est certain que SOS racisme aurait porté plainte, que Libération en aurait fait sa une et que les réseaux sociaux se seraient enflammés pour en dénoncer l’ignominie. A la fin de la séquence, retour sur le plateau. L’homme filmé ivre est dans le public. Yann Barthès lui demande, sur un ton condescendant: «Merci de continuer ma phrase… L’abus d’alcool est… » Et l’homme, bien briefé, de répondre: «dangereux pour la santé». Applaudissements. Père Barthès opine du chef, comme satisfait d’avoir éduqué un sauvage de plus.
La séquence (qui n'a pas été incriminée): David, l'homme ivre dont l'équipe de «Quotidien» s'est gaussé avant que Père Barthès lui fasse la leçon.
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Cyril Hanouna a le look cadre moyen au deux tiers décontracté: blousons, t-shirt, pull, mais uniquement de marques à la mode. </p><p>Les deux faux ennemis règnent sur une cour de chroniqueurs, de chroniqueuses et de journalistes coulés dans le moule et soumis, une «bande», comme on dit désormais non plus dans les banlieues mais dans les salons. Et ça bavarde, ça plaisante, ça donne des leçons. Chez Hanouna, c’est le monde de la télévision et les people dont on se moque, tandis que chez Barthès on asticote les people et le monde politique. </p><h3> <span style="font-size: 16px;"></span>La politique pour les potaches <br></h3><p>Pendant les élections législatives françaises, les équipes de <em>Quotidien</em> ont cherché les candidats portant des noms «qui font marrer»: Myriam Santhune, Valérie Lacroute, Michel Labitte, Annick Lepetit. Avant ça, Yann Barthès avait trouvé «marrant» d’agiter un flacon de médicaments à chaque fois qu’il passait un extrait montrant Marine Le Pen, selon lui sous antidépresseurs après sa défaite aux présidentielles. De quoi satisfaire les bobos, ravis qu’on les conforte dans leur manichéisme politique. </p><h4><img class="img-responsive " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w625/1497795482_barthes_labitte.jpg">Yann Barthès montrant l'affiche d'un candidat au nom «marrant».</h4><p>Chez Cyril Hanouna, ce sont les autres émissions de télévision qui sont essorées, décortiquées, sommées de faire moins de ceci ou plus de cela. Aux yeux des chroniqueurs de <em>Touche pas à mon poste</em>, la meilleur émission n’est autre que la leur et l’animateur le plus génial, le plus extraordinaire, le plus fantastique est Baba (le surnom d’Hanouna), leur chef, leur patron, celui qui les paie entre 200 et 1000 euros par émission. Et les bobeaufs, qui aiment tout ce qui brille, applaudissent à tout rompre. </p><h3> <span style="font-size: 16px;"></span>La paille et la poutre <br></h3><p>Dans les deux émissions, on pratique le montage vidéo à charge, utilisant les images pour justifier le préconçu, quitte à les manipuler. Dans les deux émissions on aligne les poncifs du moment. Dans les deux émissions on s’agite pour que tout le monde reste bien calme, à la maison, lobotomisé mais content. </p><p>Plus que leurs animateurs ou que les chaînes qui les diffusent, ce sont surtout les deux publics de <em>Quotidien</em> et de <em>Touche pas à mon poste</em> qui se détestent. Parce qu’ils voient chez l’autre ce qu’ils ne veulent pas voir chez eux. </p><h3> <span style="font-size: 16px;"></span>Salaud et prétentieux <br></h3><p>Pour les uns, Hanouna est un salaud parce qu’il a révélé que Stéphane Guillon gagnait 10 000 euros par chronique dans <em>Salut les Terriens.</em> Les bobos ont difficilement supporté d’apprendre que leur directeur de conscience reçoive chaque semaine neuf SMIC mensuels pour une chronique de 10 minutes. Ce qui le place, financièrement, plutôt du côté des méchants riches que de celui des gentils pauvres, que d’ailleurs il ne connaît pas. </p><p>Pour les autres, Barthès est un prétentieux parce qu’il a, par tweet, encouragé l’animateur de <em>Touche pas à mon poste</em> à «get a life», «s’acheter une vie». Ce qui a renvoyé tous les «chéris» (oui, Hanouna appelle ses téléspectateurs «mes chéris»!) à leur propre condition: assis sur un canapé et hypnotisés par la télé quatre heures par jour (précisément 3h52 en moyenne en France, 2h55 en Suisse romande). Il y a en effet mieux en matière de vie. </p><h3> <span style="font-size: 16px;"></span>Entre soi et politiquement correct <br></h3><p>La seule différence entre les deux émissions tient à leur posture morale. A <em>Touche pas à mon poste</em>, elle est très souple et s’adapte en toutes circonstances, du moment que les téléspectateurs restent captifs sur la chaîne, avalant la publicité sans rechigner. A <em>Quotidien</em>, c’est plus crispé. L’animateur et les chroniqueurs sont persuadés d’être du bon côté, celui des gentils. Persuadés qu’en traitant et montrant, par exemple, les lepénistes comme des demeurés, ils font œuvre de résistance, qu’ils sauvent la démocratie et tout le toutim. Et comme de <em>Libération</em> à <em>Charlie Hebdo</em>, en passant par tous ceux qui pratiquent la bonne pensée, c’est le même monde, Cyril Hanouna est honni par le politiquement correct. Honni pour de mauvaises raisons puisque lui-même est très politiquement correct et que, comme Yann Barthès, seuls lui importent sa carrière et son salaire, son égo de petit baron du PAF. </p><h4><img class="img-responsive " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w398/1497796106_tpmp.jpg">Le plateau carnavalesque de «Touche pas à mon poste».</h4><h3> <span style="font-size: 16px;"></span>Deux styles, une même mission <br></h3><p>Il n’empêche que c’est Hanouna qui a des problèmes avec le CSA, pas Barthès. Alors que si le premier s’est tiré une balle dans le pied avec ses gags téléphoniques au détriment d’homosexuels, le second n’est pas en reste du côté de la caricature «stygmatisante» (<em>lire encadré Dérapages plus ou moins contrôlés</em>). </p><p>A droite, Cyril Hanouna, employé par le Groupe Canal+, à qui appartient C8. A gauche, Yann Barthès, employé par le Groupe TF1, à qui appartient TMC. Deux dociles amuseurs très bien payés, pour une seule mission: maintenir les gens qui les regardent dans un état d’abêtissement proche du coma intellectuel. </p><p>Vous n’êtes obligés de regarder ni l’un ni l’autre. </p><p></p><hr><p></p> <h4>Touche pas à mon poste, du lundi au vendredi, de 19h10 à 21h10, sur C8 </h4><h4>Quotidien, du lundi au vendredi, de 19h20 à 20h55, sur TMC </h4> <p></p><hr><p></p><h2>Dérapages plus ou moins contrôlés </h2> <h3><strong>Hanouna homophobe? </strong></h3><p>Le 18 mai dernier, Cyril Hanouna animait <em>Radio Baba</em>, un prime time se déroulant sur le plateau de <em>Touche pas à mon poste</em>. Au milieu des rires gras du public et des chroniqueurs, il a piégé téléphoniquement des homosexuels répondant à une fausse annonce publiée sur un site spécialisé. Dès le lendemain, les réactions outrées se sont succédé, dénonçant l’homophobie de l’animateur. Celui-ci a eu beau faire son mea culpa, s’excuser de toutes les manières possibles, s’expliquer, rien n’y a fait. Le jugement était rendu avant même que débute le procès. <em>Charlie Hebdo</em> l’a caricaturé en hémorroïde sur sa Une, le CSA a été interpellé, la nouvelle secrétaire d'Etat chargée de l'égalité entre les hommes et les femmes, Marlène Schiappa, l’a convoqué à l’Elysée. <strike>Comme punition, TPMP a finalement été privé de publicité pendant trois semaines</strike>. <em><strong>PAN SUR LA TÊTE!</strong></em> <em>La sanction du CSA ne concerne pas la séquence soupçonnée d'homophobie mais deux autres séquences: "manipulation" d'un chroniqueur en novembre 2016 et, un mois plus tard, pour avoir conduit une chroniqueuse "à poser la main sur son sexe".</em><strike><br></strike></p><br><p><iframe src="https://www.youtube.com/embed/W8vdFQ9h25g" allowfullscreen="" height="315" frameborder="0" width="560"></iframe></p><h4><strong>La séquence incriminée:</strong> Cyril Hanouna sur le plateau de «Radio Baba», piégeant téléphoniquement des homosexuels ayant répondu à une fausse annonce publiée sur un site spécialisé.<br></h4><h3><strong>Barthès raciste? </strong></h3><p>Le mardi 30 mai, dans <em>Quotidien</em>, un journaliste, Etienne Carbonnier, présente <em>Mardi transpi, l’actu chaude des gens en short</em>. Le sujet concerne le public du Grand Prix de Formule E de Paris mais se concentre presque exclusivement sur un homme de couleur en état d’ébriété. L’équipe s’en gausse: «Il est 8h du matin et il est encore bourré, ah ah ah. Il sort de boîte, ah ah ah». La séquence est tirée en longueur, le type essaie maladroitement de draguer des filles sous l’œil goguenard de la caméra. Sur le plateau tout le monde rit du Noir bourré. Les lepénistes ont dû être ravis: c’était la caricature idéal de l’homme noir, alcoolique, ne pensant qu’à s’amuser et à draguer les blanches. Si ces images avaient passé sur <em>Touche pas à mon poste</em>, il est certain que SOS racisme aurait porté plainte, que Libération en aurait fait sa une et que les réseaux sociaux se seraient enflammés pour en dénoncer l’ignominie. A la fin de la séquence, retour sur le plateau. L’homme filmé ivre est dans le public. Yann Barthès lui demande, sur un ton condescendant: «Merci de continuer ma phrase… L’abus d’alcool est… » Et l’homme, bien briefé, de répondre: «dangereux pour la santé». Applaudissements. Père Barthès opine du chef, comme satisfait d’avoir éduqué un sauvage de plus.</p><br><h4><iframe src="http://www.videobuzzy.com/embed/14599&t=g" height="420" frameborder="0" width="650">&lt;br&gt;</iframe></h4><h4><strong>La séquence (qui n'a pas été incriminée):</strong> David, l'homme ivre dont l'équipe de «Quotidien» s'est gaussé avant que Père Barthès lui fasse la leçon.</h4><br><p></p><hr><p></p><br> <img class="img-responsive " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1498021744_capturedecran20170621a07.05.00.png" height="738" width="826"><p></p><hr><p></p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'a-chacun-son-abrutissement', 'headline' => false, 'homepage' => '', 'like' => (int) 904, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 11, 'homepage_order' => (int) 12, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 57, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4873, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'La nouvelle amante de Prune distribue des gnons, les mâles ont mal ', 'subtitle' => 'Les tragi-comiques péripéties de la famille Schinken Pochon ///// Prune adore Ambre qui le lui rend bien et prend souvent sa défense avec violence. «C’est une écoterroriste!» accuse Nadège. 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On n’utilise plus que des sextoys naturels et bio: légumes et compagnie.</p> <p><strong>Il paraît que les jeunes femmes sont de plus en plus <a href="https://www.blick.ch/fr/news/suisse/un-fosse-se-creuse-avec-les-hommes-politiquement-les-jeunes-femmes-sont-de-plus-en-plus-a-gauche-id19643319.html" target="_blank" rel="noopener">à gauche</a>.</strong> Ça ne m’étonne pas. En tout cas, à la maison c’est bien le cas. Simon-Pierre est de plus en plus à droite – surtout depuis que les <a href="https://bonpourlatete.com/humour/bonne-nouvelle-pour-simon-pierre-il-va-retrouver-ses-camarades-au-sauna" target="_blank" rel="noopener">Whites Falcons</a> l’ont à nouveau accepté dans leur sauna. Maman, on n’en parle pas, c’est une bourgeoise très libérale et si peu verte, totalement climatosceptique. Oncle Jean-Michel est un beauf cisgenre, blanc, tout à fait viriliste. Et papa? Lui, il se dit de gauche mais, en fait, il est socialiste.</p> <p><strong>Avec Ambre, on voulait partir une semaine à Barcelone</strong>, sur les traces de Gaudi. Elle adore cet architecte et les tapas, et moi j’adore Ambre; elle me fait tellement jouir, je mouille rien que d’y penser. Sauf qu’il paraît que les Espagnols en ont <a href="https://www.letemps.ch/monde/europe/rentrez-chez-vous-en-proie-au-surtourisme-l-espagne-multiplie-les-mesures-pour-limiter-les-visiteurs" target="_blank" rel="noopener">marre des touristes</a>. Ils vont vivre de quoi? Il faut que je demande à Dolores, la copine de papa, ce qu’elle en pense. Il me l’a présentée mais je ne dois pas en parler à Simon-Pierre et à maman. Elle est plutôt gentille mais elle a un peu de moustache.</p> <p><strong>Le président Volodymyr Zelensky est jaloux d’Israël.</strong> Il trouve que l’Etat hébreux est <a href="https://www.blick.ch/fr/news/monde/faites-le-aussi-pour-nous-volodymyr-zelensky-critique-laide-deployee-pour-proteger-israel-id19644740.html" target="_blank" rel="noopener">favorisé</a>, qu’on l’aide plus que l’Ukraine. Je n’y connais rien en géopolitique mais la jalousie est un vilain défaut. Il devrait porter plainte contre la Russie à la Cour européenne des droits de l’homme. Je suis sûre que la guerre, c’est pas bon pour le climat. «Ce qui n’est pas bon pour le climat, c’est les gouines wokes qui produisent du CO<sub>2</sub> en respirant!» Simon-Pierre a toujours été jaloux de moi…</p> <p><strong>Oncle Jean-Michel est venu manger à la maison, c’est toujours malaisant</strong>, il ne fait que de reluquer mes seins. «S’il continue, je lui casse la figure!» Ambre fait du krav-maga – Simon-Pierre en a <a href="https://bonpourlatete.com/humour/bonne-nouvelle-pour-simon-pierre-il-va-retrouver-ses-camarades-au-sauna" target="_blank" rel="noopener">fait les frais</a>. «J’espère qu’un <a href="https://www.blick.ch/fr/news/monde/elle-pensait-avoir-le-cancer-une-femme-de-77-ans-meurt-a-cause-dun-parasite-mangeur-de-cerveau-id19644533.html" target="_blank" rel="noopener">parasite</a> va lui manger le cerveau, à cette islamo-wokiste!» La remarque de Simon-Pierre a fait rire oncle Jean-Michel: «Il faudrait déjà que les femmes en aient un…» Papa a dû les amener tous les deux aux urgences. «On ne peut plus rien dire aujourd’hui, les femmes n'ont plus le sens de l’humour…»</p> <p><strong>C’est décidé, je vais porter plainte contre maman auprès de la CEDH.</strong> Elle refuse qu’Ambre revienne à la maison: «Elle est beaucoup trop violente, c’est une écoterroriste!» Et moi? Qui va me faire jouir? Sans orgasme, mon écosystème intime va dépérir!</p> <hr /> <h4><a href="https://bonpourlatete.com/recherche?q=schinken" target="_blank" rel="noopener">Les épisodes précédents</a></h4> <p> </p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'la-nouvelle-amante-de-prune-distribue-des-gnons-les-males-ont-mal', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 30, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 12, 'person_id' => (int) 57, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4872, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'La deuxième édition du Festival du Dessin à Arles', 'subtitle' => '«Festival du dessin», Directeur artistique Frédéric Pajak, Arles, du 20 avril au 19 mai.', 'subtitle_edition' => '«Festival du dessin», Directeur artistique Frédéric Pajak, Arles, du 20 avril au 19 mai.', 'content' => '<p>La <a href="https://bonpourlatete.com/culture/c-est-ainsi-que-se-creent-les-mondes" target="_blank" rel="noopener">première édition</a> du Festival du dessin a eu lieu à Arles, l’an passé, à l’initiative de Vera Michalski et de Frédéric Pajak. Ce fut un grand succès, avec 66'000 entrées comptabilisées et de l'émerveillement pour les visiteurs et les visiteuses qui ont découvert de fantastiques œuvres dans un environnement épatant. Du 20 avril au 19 mai aura lieu la deuxième édition de cette aventure, laquelle promet d’être tout aussi enthousiasmante. Une édition qui rend hommage à Tomi Ungerer à travers l’exposition d’une centaine de ses dessins. Quarante-deux autres artistes seront présentés à Arles, certains morts depuis un certain temps déjà, comme par exemple le Suisse Félix Vallotton ou Oskar Kokoschka, d’autres tout à fait contemporains, comme <a href="https://bonpourlatete.com/culture/de-trois-sous-faire-une-voie-lactee" target="_blank" rel="noopener">Al Martin</a> ou Lucile Piketty. 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Or, les vétérinaires qui ont voulu ausculter l’animal se sont rendus compte qu’il s’agissait d’un… pompon de bonnet. La dame, soucieuse de ne pas stresser l’animal qu’elle pensait avoir sauvé «l'a mis dans une boîte avec de la nourriture pour chat et l'a laissé seul dans un endroit chaud et sombre», relate <a href="https://www.europe1.fr/insolite/un-refuge-britannique-pense-recueillir-un-bebe-herisson-alors-quil-sagit-dun-pompon-de-bonnet-4238481" target="_blank" rel="noopener"><em>Europe 1</em></a>. Ne vous moquez pas d’elle. Son rapport à la nature n’est pas plus fantasmé que le vôtre ou le mien. L’anthropologue <a href="https://reporterre.net/Philippe-Descola-La-nature-ca-n-existe-pas" target="_blank" rel="noopener">Philippe Descola</a> explique ça très bien: «La nature est une abstraction, cela n’existe pas. (…) C’est un concept (…), une façon d’établir une distance entre les humains et les non-humains. La nature est un dispositif métaphysique que l’Occident et les Européens ont inventé pour mettre en avant la distanciation des humains vis-à-vis du monde.» Descola a longuement vécu chez les Achuars, en Amazonie, pour qui les plantes et les animaux partagent avec nous une «intériorité»: «Non seulement les Achuars n’ont pas de terme pour désigner la nature, mais c’est un terme quasiment introuvable ailleurs que dans les langues européennes, y compris dans les grandes civilisations japonaise et chinoise.» Cela dit, en tant qu’espèce, nous sommes bel et bien en train de détruire notre environnement, ce n’est pas un fantasme et ce n’est pas très malin. </p> <h3>Pour le meilleur et pour le pire, surtout le pire</h3> <p>Vous êtes marié? L’avez-vous été? C’est une drôle d’idée, non? Le mariage est souvent le fruit de beaucoup de malentendus et de quelques névroses, sauf lorsqu’il s’agit d’un mariage apportant un bénéfice matériel à l’un ou l’autre voir aux deux époux: argent, naturalisation, alibi, etc. Sinon, se marier par amour, je crains que cela soit comme la nature pour Descola: un concept, une abstraction. Si ça vous intéresse, ne manquez pas <a href="https://www.6play.fr/maries-au-premier-regard-p_6286" target="_blank" rel="noopener"><em>Mariés au premier regard</em></a> sur M6. Ça passe actuellement à la télévision, c’est la huitième saison et c’est passionnant: des hommes et des femmes se marient sans se connaître et ça fait flipper tout le monde (c’est cool!) alors que, franchement, qui peut prétendre connaître réellement quelqu’un, même après vingt ans de vie commune? Cela dit, si cela ne vous dérange pas de confondre désir et amour, et amour et besoin de sécurité, allez-y, dites-lui oui. En Allemagne, une femme regrette de l’avoir fait. Aujourd’hui enceinte de son amant, elle demande le divorce, sauf que chez nos voisins Teutons, «les couples qui souhaitent divorcer doivent attendre un an avant de pouvoir le faire légalement», explique <a href="https://www.blick.ch/fr/news/monde/enceinte-de-son-amant-cette-epouse-a-trompe-son-mari-mais-elle-na-pas-le-droit-de-divorcer-id19619854.html" target="_blank" rel="noopener"><em>Blick.ch</em></a>. Si on pouvait lui donner un conseil, à cette femme, ce serait de ne pas épouser son amant et père de son enfant lorsqu’elle sera enfin libre.</p> <h3>Et le sexe dans tout ça?</h3> <p>«Je ne sais pas où se trouve le clitoris», aurait déclaré une femme de 54 ans à sa fille, selon la sexothérapeute américaine Emily Nagoski. Comme pour la dame au hérisson, ne vous moquez pas d’elle. Vous-même, que vous soyez mâle ou femelle, depuis combien de temps êtes-vous au courant que <a href="https://sante.journaldesfemmes.fr/fiches-anatomie-et-examens/2538496-clitoris-anatomie-taille-zone-erogene/" target="_blank" rel="noopener">le clitoris</a> mesure de neuf à douze centimètres de long et six de large et qu’il se déploie de part et d’autre du conduit vaginal? Emily Nagoski est interviewée sur <em><a href="https://www.bbc.com/afrique/articles/c0d3dgv9kvyo" target="_blank" rel="noopener">BBC news Afrique</a></em> et ce n’est pas inintéressant, sauf qu’elle se mélange un peu les pinceaux lorsqu’elle parle d’amour et de sexualité (<em>voir paragraphe précédent</em>). «Votre relation sexuelle peut être un atout supplémentaire, une source de plaisir qui contribue à la qualité de votre vie commune», dit-elle à propos de la conjugalité. Elle n’a pas tort, sauf qu’il ne faut pas oublier de se demander aussi ce qui pourrait être un atout supplémentaire pour la relation sexuelle − et je suis prêt à entendre «la vie commune» si vous êtes également prêt à entendre l’inverse. Et pour terminer sur une note joyeuse: «Une relation sexuelle ne se limite pas à la pénétration», affirme pertinemment<a href="https://www.flair.be/fr/self-love/sexo/nipplegasm-tendance-slow-sex-a-tester-2024/" target="_blank" rel="noopener"><em> Flair</em></a> dans un article sur le «nipplegasme», le plaisir orgasmique obtenu par la stimulation des tétons. Ça fonctionne autant pour les hommes que pour les femmes, ne vous en privez pas. 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