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A vif

A vif / Bourses, n'arrêtez rien, c'est si bon de devenir riche!

Yves Genier

9 janvier 2018

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Tout a l'air d'aller pour le mieux sur les marchés financiers, où la hausse ne semble plus avoir de limites.



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L’année 2017 a été un cru fantastique pour les actionnaires, les investisseurs et tous les amateurs de papier qui vaut quelque chose. En moyenne, la valeur de leurs actions a progressé de 23% (selon l’indice Global Dow en dollars). L’heureux propriétaire de titres valant 10'000 francs en début d’année a donc vu son portefeuille gonfler à 12'300 francs 12 mois plus tard, ceci sans rien faire. Et s’il a osé s’aventurer dans des zones plus risquées, comme les actions de sociétés technologiques, il a même vu sa fortune monter de 29% (selon l’indice Nasdaq). Et ne parlons même pas des cryptomonnaies qui, à l’instar du bitcoin, ont vu leur valeur littéralement être multipliée par un facteur de 15 (selon le site Coindesk.com)!


Lire l’article: Le bitcoin, métaphore des temps modernes, par François Schaller


De véritables fortunes ont ainsi pu se constituer en quelques mois seulement pour qui a flairé la bonne affaire, ou qui a simplement eu de la chance. Evidemment, personne ne se hasarde à promettre la fin de cet âge d’or pour cette année. Pourquoi? C’est si bon de devenir riche vite et si facilement.

Cherchez l’erreur

En 2017, le PIB mondial devait progresser de 3,7% (selon le Fonds monétaire international). Inutile d’être grand mathématicien pour estimer insupportable l’écart béant entre la croissance de la bourse et celle de la conjoncture. Soit entre les promesses de croissance des profits des entreprises et la croissance effective de la valeur ajoutée réalisée par ces mêmes entreprises ainsi que par tous les acteurs de l’économie, votre boulanger et mon facteur inclus.

Preuve de cette inflation d’enthousiasme pour la bourse: en 2010, au lendemain de la crise, les investisseurs voulaient bien payer environ 12 fois le bénéfice prévu d’une entreprise pour en acquérir l’action. Depuis lors, ce multiplicateur a lui aussi explosé. Pour acheter cette même entreprise aujourd’hui, l’investisseur doit désormais y consacrer 19 fois l’équivalent de son résultat annuel anticipé, soit 58% de plus!

Des montagnes de dettes

On a dit et répété que cette bulle financière avait été créée et stimulée par l’ouverture toute grande des robinets à liquidités des banques centrales. Et c’est vrai, celles-ci n’ont pas été avares. Rien que la Banque Nationale Suisse a écoulé plus de 700 milliards de francs depuis 2009, sous la forme de vente de francs suisses sur les marchés des changes. La Banque Centrale européenne continue au rythme de 60 milliards d’euros chaque mois depuis janvier 2015. Mais c’est oublier que la Fed américaine a bien refermé ses vannes. Et cela depuis 2015.

Aussi faut-il chercher le fuel de cet immense réacteur du côté du crédit. Celui que les banques, principalement mais pas seulement, accordent aux particuliers ou encore aux fonds de placements, aux entreprises et à tous les chasseurs de profits rapides pour acheter des titres financiers à crédit. Bien sûr, cette activité est sévèrement encadrée par les gendarmes de la finance, surtout depuis la crise des subprimes. Cela n’empêche pas l’endettement mondial d’avoir bondi de 64% ces dix dernières années pour atteindre le montant impressionnant de 233'000 milliards de dollars (selon l’Institute of International Finance à Washington).

Les travaux de brillants économistes comme Charles Kindleberger ont démontré depuis longtemps que c’est l’explosion d’une bulle de crédit qui provoque l’éclatement des bulles financières. Lorsque les banques ne veulent plus prêter à des investisseurs déjà très endettés, ces derniers cessent d’acheter des actions, ce qui amène la fin de la hausse de leurs cours, voire leur effondrement. Qui entraîne la chute des marchés financiers. C’est le scénario qui avait provoqué le plongeon de la bourse chinoise en août 2015 après une vertigineuse hausse au printemps précédent.

Les vains efforts de Donald Trump

A vues humaines, on se demande bien où se trouve l’aiguille qui fera tout exploser. La géopolitique? Même Donald Trump, qui y met pourtant beaucoup d’ardeur, n’a pas réussi à déstabiliser les investisseurs. Au contraire, son arrivée semble avoir dopé leurs énergies!

Il est peut-être là, le risque. Personne n’est dupe de l’incapacité du locataire de la Maison-Blanche à remplir sa promesse de «rendre sa grandeur à l’Amérique», mais c’est comme si personne ne voulait voir la réalité en face. Le monde est plus instable encore qu’avant; il est plus endetté qu’avant la crise financière de 2008; il paye tout plus cher, alors que les rendements des placements financiers sont historiquement au plus bas. Chacun sait que le monde danse sur un volcan. Mais chacun se rassure en se disant que 2018 sera une année encore meilleure que 2017, autant pour la croissance économique que pour celle des marchés financiers.

Une vision somme toute pas très éloignée de celle qui régnait il y a un peu plus de dix ans, juste avant qu’une petite bulle de crédits hypothécaires accordés à de très pauvres Américains ne se transforme en tsunami mondial.

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VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET

1 Commentaire

@vladm 12.02.2018 | 10h30

«Article particulièrement intéressant à lire le 12 février, un mois après sa publication, et 1 semaine après la baisse de 10% des marchés financiers. Certains parlent de catastrophe alors que c'est juste un peu plus de 6 mois de hausse de 2017 qui se rattrape et que par rapport à janvier 2017, on a toujours gagné plus de 10%. La bourse permet à certains de spéculer, avec de l'argent que l'on a pas (dépôts, crédits) sur une euphorie auto-entretenue, sachant que l'Etat va tout faire pour boucher les trous, en créant de la dette et faire payer à tous, surtout aux générations futures, le poids de celle-ci. Les US sont évidemment les champions de l'économie ultra-libérale, mais surtout les plus grands fossoyeurs d'un système économique sain, avec des dettes abyssales. Tout ceci est renforcé par la force de leur U$ et les innombrables prix Nobel d'économie qui alimentent la machine.»


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